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JDT212-P36-37-interview OkTP:JDT 26/08/2010 18:58 Page 37<br />
re<br />
Propos recueillis par<br />
Ariel Gomez et Thomas Pagbe<br />
tivités<br />
fibré en optique via l’aérien, avec une pénétration<br />
de la fibre en façade. Cette architecture permet<br />
de faire du dual play. <strong>Le</strong> jour où une fibre optique<br />
passe devant le village, nous démontons le FH, et<br />
nous installons de la fibre à la place. Nous savons<br />
qu’à partir du moment où tous les foyers seront «<br />
fibrés », le problème de l’infrastructure sera<br />
derrière nous. On pourra ensuite se pencher sur<br />
les questions de service. Et cela prendra du<br />
temps.<br />
❚ Etes-vous agnostique<br />
technologiquement ?<br />
Complètement. Ce qui a toujours fait le succès<br />
d’Altitude Telecom, c’est d’être capable de faire du<br />
sur mesure, là ou les grands opérateurs ne savent<br />
pas s’adapter. Chez Altitude Infrastructure, c’est<br />
la même chose. Nous intervenons auprès des<br />
collectivités là où le modèle des grands<br />
opérateurs ne sait pas s’adapter. Nous avons une<br />
étiquette Wimax très forte (avec 1000 points<br />
hauts déployés), mais avons déployé beaucoup<br />
de DSL. Nous avons plus de 200 NRA (nœud de<br />
raccordement des<br />
abonnés, aussi appelé<br />
répartiteurs, ndr)<br />
dégroupés sur le réseau,<br />
de la fibre optique… Nous<br />
installons même des<br />
réseaux WiFi mesh<br />
[réseaux maillés, chaque<br />
point est émetteurrécepteur]<br />
pour couvrir<br />
des zones complètes.<br />
Nous sommes prêts à<br />
tout déployer. Nous<br />
répondons surtout aux<br />
cahiers des charges.<br />
❚ L’étiquette Wimax<br />
est encore accolée à l’image du groupe<br />
Altitude Telecom. Pourquoi vous êtes-vous<br />
tournés vers cette technologie ?<br />
Nous avons déployé beaucoup de Wimax ces<br />
dernières années, car nous possédions des<br />
licences, il fallait les exploiter. Dans les cahiers<br />
des charges des années 2004 et 2005, il fallait<br />
mettre du 2 Mbit/s pour tous le plus<br />
profondément dans les territoires. <strong>Le</strong>s NRA ZO<br />
n’existaient pas. On entendait vaguement parler<br />
de la charte des Départements Innovants. Nous<br />
n’avions pas d’autre choix que de faire du<br />
hertzien. Nous avons toujours soutenu qu’il<br />
s’agissait d’une technologie temporaire et qu’il<br />
faudrait évoluer, faire du THD fixe puis faire du<br />
THD mobile plus tard. Nous sommes marqués<br />
par la radio depuis le démarrage. Si demain, on<br />
nous demande d’aller déployer du LTE au lieu du<br />
Wimax, nous ferons du LTE.<br />
❚ Beaucoup de collectivités rencontrent<br />
des difficultés financières. Pensez-vous<br />
qu’elles puissent trouver les crédits<br />
nécessaires au développement de leur<br />
réseau THD ?<br />
Il va falloir trouver d’autres sources de<br />
financement. De notre côté, nous regardons<br />
notamment si nous pouvons trouver des fonds<br />
d’investissement intéressés par les<br />
infrastructures qui seraient capables d’investir des<br />
grosses sommes sur le très long terme.<br />
Lorsqu’on regarde ce que coûtait le cuivre à<br />
l’époque, c’était démesuré. Mais quand on voit<br />
ce que cela rapporte aujourd’hui, beaucoup de<br />
financiers baveraient à l’idée de faire ce type de<br />
placement. Ce qui s’est fait dans le haut débit,<br />
c’est majoritairement grâce à l’investissement<br />
des collectivités locales. Elles devront faire des<br />
arbitrages. Il faut toutefois préciser que les<br />
collectivités ne connaissent pas toutes des<br />
difficultés financières.<br />
❚ Quel modèle de financement préconisezvous<br />
?<br />
Différents leviers existent pour déployer de la<br />
fibre optique : en premier lieu, il faut des prix de<br />
base pas trop élevés. Deuxièmement, il faut que<br />
les collectivités investissent, enfin, il faut l’apport<br />
du Grand Emprunt. Nous allons conseiller aux<br />
collectivités d’avancer la somme de départ, selon<br />
« Lorsqu’on regarde ce que<br />
coûtait le cuivre à l’époque,<br />
c’était démesuré. Mais<br />
quand on voit ce que cela<br />
rapporte aujourd’hui,<br />
beaucoup de financiers<br />
baveraient à l’idée de faire ce<br />
type de placement ».<br />
leurs capacités. Avec cet investissement de<br />
départ, nous allons commencer à déployer et à<br />
générer des revenus. On s’engage à ce que les<br />
revenus déclarés soient à 80 % directement<br />
réinvestis dans de nouvelles prises. <strong>Des</strong><br />
nouveaux modes d’investissement vont émerger.<br />
De nouveaux acteurs vont arriver comme les<br />
syndicats électriques. On peut aussi augmenter<br />
le prix des abonnements. Quoi qu’il arrive, au<br />
final, c’est le consommateur qui paiera.<br />
❚ En 2009, vous avez lancé votre propre<br />
Box, la WiBox. Où en êtes-vous<br />
aujourd’hui ? Quelles sont vos attentes<br />
concernant ce service ?<br />
Avant tout, WiBox est un fournisseur d’accès.<br />
Wibox sera l’opérateur de services des Réseaux<br />
d’Initiative Publique (RIP). Notre zone de<br />
chalandise, ce sont les 450 000 délaissés du DSL<br />
et les 2 millions d’internautes qui ont 512 Ko ou 1<br />
Mbit/s de débit maximum pour l’ADSL.<br />
Aujourd’hui, nous proposons surtout du dual play.<br />
La vocation de Wibox, c’est de devenir un FAI<br />
triple play en fournissant du DSL ou de la fibre<br />
directement. Si nous ne pouvons pas proposer ce<br />
type de service, nous couplerons notre double<br />
play avec une offre de TV satellitaire, fournie par<br />
Astra. Nous souhaitons attendre 60 à 70 000<br />
abonnés dans les 3 à 4 à venir, dont 15 000<br />
abonnés fin 2010. WiBox grandira par croissance<br />
organique et externe.<br />
❚ Quels sont vos projets pour les prochains<br />
mois ?<br />
2010 a été une année de préparation. <strong>Le</strong> cadre<br />
réglementaire, les fréquences, la montée en<br />
débit ; tous ces éléments ont été évalués et<br />
étudiés par les pouvoirs publics. Nous nous<br />
préparons financièrement et techniquement. En<br />
2010, nous allons commercialiser des RIP. Nous<br />
voyons ensuite 2011 comme une année très<br />
dense. De nombreux appels d’offres vont être<br />
lancés. Nous allons y répondre. L’année 2012 sera<br />
quant à elle marquée par une intense phase de<br />
construction de réseaux THD. <strong>Des</strong> questions sur<br />
les modèles de rémunération vont se poser. <strong>Le</strong>s<br />
opérateurs semblent vouloir acheter de la fibre<br />
sur des durées très longues, conformément aux<br />
contrats de type IRU (Indefeasible Right of Use,<br />
Droit d’usage à long terme, ndr). Ce type de<br />
contrat est bien trop long, il ne permet pas à la<br />
collectivité de récupérer ses investissements. ■<br />
37 <strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des télécoms N°212 Septembre 2010