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Projet2:Mise en page 1 31/05/2011 21:18 Page 1


2034 Green_240x310 - France.qxd 18/5/09 14:24 Page 1<br />

Préserver la planète.<br />

Diminuer les coûts.<br />

Et garder la performance !<br />

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JDT222-P03-EditoOKTP:JDT 01/06/2011 11:52 Page 1<br />

edito<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

Juin 2011 [n°222]<br />

>3<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms est une<br />

publication de Télécom Presse,<br />

66-72, rue Marceau, 93100 Montreuil<br />

Tél. : 01 41 58 58 20<br />

Fax : 01 48 58 55 34<br />

S.a.r.l. au capital de 8 000 euros<br />

Siège social :<br />

66-72, rue Marceau, 93100 Montreuil<br />

N° de commission paritaire : 1011T84383<br />

Rédaction<br />

Directeur de la rédaction et rédacteur en<br />

chef Ariel Gomez +33(0)1 41 58 59 24.<br />

E-mail : ariel.gomez@jdt.fr<br />

<strong>Journal</strong>iste<br />

Thomas Pagbe +33(0)1 41 58 59 29.<br />

E-mail : thomas.pagbe@jdt.fr<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Hervé Reynaud<br />

Direction artistique<br />

Anastasie Babic<br />

Rédacteurs-graphistes<br />

Christophe Monfort, Benoît Maurice<br />

Publicité<br />

Directeur de publicité<br />

Miguel Mato<br />

Miguel@microscoop.com<br />

Tél : +33(0)1 41 58 58 23<br />

Directeur de clientèle<br />

Bernard Bibas<br />

Bernard.bibas@jdt.fr<br />

Tél : +33(0)1 41 58 59 23<br />

Fax publicité : +33(0)1 48 58 55 34<br />

Administration/comptabilité<br />

Chrystèle Bono - Stéphanie Largillière<br />

Tél. : +33(0)1 41 58 58 20<br />

E-mail : cbono@microscoop.com<br />

Abonnements<br />

DIP-<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

Cécile Cich,<br />

Mail : cecile.cich@dipinfo.fr<br />

20, quai de la Marne,<br />

75164 Paris Cedex 19.<br />

Tél. : +33(0)1 44 84 80 83.<br />

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Mensuel - 23 ème année.<br />

Prix du n° : 9,50 € TTC.<br />

Abonnement (1 an ) : 79 € TTC.<br />

Directeur de la publication : Ariel Gomez<br />

Actionnaires : Microscoop, Ariel Gomez<br />

déploiement de la<br />

fibre, où en est-on<br />

réellement ?<br />

Ariel Gomez,<br />

directeur de la rédaction,<br />

rédacteur en chef<br />

e<br />

En avance, en retard, à l’heure ? Dans la bonne direction, à contre courant, ou en phase avec les<br />

prévisions ? Lorsque l’on veut faire un point objectif de l’état d’avancement du déploiement du Très Haut<br />

Débit en France, la perspective varie sensiblement selon l’angle de vision choisi.<br />

Pour certains opérateurs, si l’on en juge par le faible empressement dont ils ont fait preuve jusqu’ici à faire<br />

la promotion de la fibre, et compte tenu des revenus confortables qu’ils tirent pour certains du réseau cuivre,<br />

il n’y aurait pas de quoi se précipiter. Pour le régulateur (comme l’explique Jérôme Coutant, membre du<br />

collège de l’Arcep, p. 14), « on peut considérer qu’on est dans les temps ». Certaines collectivités, pour leur<br />

part, considèrent que l’appel à manifestations d’intention d’investissement des opérateurs (AMII) est une<br />

pierre dans leur jardin qui risque de ralentir, sinon de bloquer leurs projets pendant une longue période,<br />

même si les instances de concertation avec lesdits opérateurs existent.<br />

Si l’on va chercher le « juge de paix » des chiffres, les derniers publiés par l’Arcep en mars, portant sur le<br />

dernier trimestre 2010 sont éloquents. L’addition des abonnés Haut Débit (ADSL, notamment) et Très Haut<br />

Débit (FTTx) s’élève à 21,3 millions, en augmentation de 7 % par rapport à l’année précédente. Pas mal<br />

pour un pays dépassant de peu les 63 millions d’habitants.<br />

Mais arrêtons-nous sur le chiffre des seuls abonnés Très Haut Débit. Fin décembre 2010, on en comptait…<br />

460 000 (+ 40 000 sur le trimestre), dont 115 000 en fibre optique jusqu'aux abonnés ou jusqu'aux immeubles<br />

(+ 10 000 sur la période) et 345 000 (+ 30 000) en fibre optique avec terminaison en câble coaxial. Là,<br />

le taux de pénétration du THD apparaît ridicule au regard de ceux de pays comme le Japon (58,1 % d’abonnés<br />

fibre) ou la Corée du Sud (50,9 %, chiffres issus du Digiword de l’Idate), voire d’un certain nombre de<br />

pays d’Europe qui ont largement dépassé la France.<br />

■ <strong>Des</strong> prises, mais peu d’abonnés<br />

Certes, ces chiffres ne reflètent pas en totalité le travail des opérateurs qui déploient leurs réseaux, puisque<br />

le nombre de prises installées (dites également « home passed ») dépasse très largement (dans un rapport<br />

de 1 à 10) le nombre des abonnés. <strong>Le</strong> nombre d’abonnés réels pourrait donc croître rapidement. Surtout<br />

dans les zones denses, puisque c’est là que se sont concentrés les efforts d’investissement des opérateurs.<br />

Mais, aujourd’hui, objectivement nous sommes en retard. A la fois dans la conversion en abonnés des prises<br />

déployées dans les zones denses, et dans le déploiement tout court dans les zones moins denses.<br />

Dès lors, faut-il se dire qu’un retard de quelques mois n’est rien lorsqu’on bâtit, selon l’expression consacrée,<br />

« le réseau des cinquante prochaines années » ? Ou alors, en regardant de plus près les différentes<br />

raisons de ce retard, qu’on prend un mauvais chemin ? La France ne risque-t-elle pas d’entrer dans une<br />

spirale qui enrayera la dynamique engagée par de nombreuses collectivités dans les zones moins denses pour<br />

assurer elles-mêmes la couverture numérique de leurs territoires ? <strong>Le</strong> temps de latence introduit aujourd’hui<br />

dans les projets des collectivités par les déclarations d’intention d’investissement des opérateurs peut-être<br />

utile à la réflexion et à la concertation. Mais il peut aussi conduire les opérateurs à prendre une avance<br />

que les collectivités ne pourront jamais rattraper, alors qu’elles étaient les premières sur les starting blocs…<br />

<strong>Le</strong>s semaines et les mois à venir seront décisifs en ce sens, c’est maintenant que l’avenir du THD se joue<br />

en France. ■


JDT222-P04-SommaireOKTP:JDT 31/05/2011 21:21 Page 4<br />

sommaIRe<br />

<strong>Le</strong> contexte<br />

NUMéRO SPéCIAL<br />

tRèS hAUt débIt<br />

6 Financement, régulation, déploiement : un démarrage plus<br />

lent que prévu<br />

16 Reportages<br />

Sallanches : la fibre au pied du Mont-Blanc<br />

Chevry-Cossigny teste la fibre en grandeur nature<br />

12 Montée en débit : autant de questions que de solutions<br />

14 Interview de Jérôme Coutant, membre du collège de l’Arcep<br />

THD : les textes sont encore en train de se mettre en place<br />

Reportages<br />

<strong>Le</strong>s usages<br />

les technos<br />

26 Dans les coulisses de la fibre<br />

20 Que faire avec le THD ?<br />

Grâce aux RIP (Réseaux d’Initiative Publique), qui facilitent grandement les<br />

opérations, et à l’avancée des réseaux en fibre optique des opérateurs, les entreprises<br />

se connectent de plus en plus souvent en Très Haut Débit. Cette étape leur permet<br />

généralement de déployer rapidement des moyens (vidéoconférence, backup) leur<br />

faisant franchir un palier en termes d’efficacité. Tour d’horizon des différents usages<br />

professionnels de la fibre optique au travers de témoignages d’entreprises.<br />

International<br />

30 La fibre optique dans le monde<br />

L’avance du Japon et de la Corée du Sud en la matière reste bien réelle. Cependant, certains pays comme l’Australie, la<br />

Suède ou les Etats-Unis ont lancé d’importants chantiers au cours de ces derniers mois, preuve de l’importance du THD<br />

dans les différents pays.<br />

>4<br />

JuIn<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

2011 [n°222]


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JDT222-P06-07-Financement OKAG:JDT 01/06/2011 17:00 Page 6<br />

<strong>Le</strong> contexte<br />

FINANCEMENT<br />

Financement, régul<br />

un démarrage plus lent<br />

Malgré l’agitation des derniers mois, les déploiements des réseaux en fibre<br />

optique, tout comme la pénétration des offres dans les foyers déjà fibrés sont<br />

à la traîne. <strong>Le</strong> cadre réglementaire, qui a pourtant été longtemps un facteur<br />

de blocage, est presque posé. Mais de nouveaux facteurs de temporisation<br />

surgissent, comme la question de ‘la montée en débit’ ou l’appel à<br />

Manifestation d’Intention d’Investissement (AMII) des opérateurs.<br />

Par Ariel Gomez<br />

Début février 2010, le président<br />

de la République<br />

annonçait sa volonté de<br />

voir 100 % de la population<br />

française accéder<br />

au très haut débit à l’horizon<br />

2025, avec une étape-palier à<br />

70 % en 2020.<br />

L’objectif de Nicolas Sarkozy était<br />

de raccrocher le wagon France au<br />

train des pays les plus avancés<br />

dans le monde en la matière, tels<br />

que la Corée du Sud et le Japon.<br />

Il est vrai qu’au delà de la<br />

recherche de tout effet électoral,<br />

le développement d’une infrastructure<br />

très haut débit conditionne<br />

non seulement un confort d’utilisation et la mise à disposition de<br />

nouveaux services à l’attention des particuliers, mais aussi le développement<br />

d’une véritable économie numérique en pleine émergence au niveau mondial.<br />

Jean-Ludovic Silicani, le président de l’Arcep [Autorité de régulation des communications<br />

électroniques et des postes] expliquait<br />

lui-même, lors d’une conférence le 8 avril<br />

dernier, que « les télécoms représentent aujourd’hui<br />

[marché de gros inclus], près de 3 % du<br />

PIB de France. Si l’on prend une définition plus<br />

large couvrant les NTIC, précisait-il, on se situe<br />

en 6 et 7 % du PIB. A l’horizon 2020-2025, certaines<br />

études projettent que ce pourcentage pourrait<br />

atteindre entre 20 et 25 %. L’économie<br />

numérique est donc un secteur stratégique ». Un<br />

secteur qui, pour se développer, aura besoin de<br />

la colonne vertébrale que représente un réseau<br />

de communications à très haut débit.<br />

A l’occasion de cette même annonce présidentielle,<br />

dévoilée lors d’une visite consacrée aux<br />

Jean-Michel Soulier, Président de<br />

Covage<br />

territoires ruraux dans le Loir et Cher, le chef de l’Etat a indiqué que, dans<br />

le cadre du Grand Emprunt, « 2 milliards seraient alloués au déploiement des<br />

réseaux à très haut débit dont la moitié pour les territoires les moins denses ».<br />

Car si, pour les zones denses (148 communes), on laisse la concurrence par<br />

les infrastructures jouer à plein – quitte à générer des doublons estimés<br />

récemment par Xavier Niel, le patron d’Iliad-Free, à 500 M d’euros par an –<br />

il est vite apparu évident que les opérateurs privés n’allaient pas se précipiter<br />

dans des zones désignées d’entre de jeu comme non rentables.<br />

■ <strong>Le</strong> Programme national du Très Haut Débit<br />

Dès lors, il fallait trouver de nouvelles sources pour financer ces déploiements,<br />

estimés au bas mot à 660 millions d’euros par an sur 15 ans. Une<br />

mission qui fut confiée par le Premier Ministre François Fillon au sénateur<br />

de l’Eure Hervé Maurey (voir encadré page 8).<br />

Puis, en août, est venue l’idée de mettre en œuvre des « projets pilotes »<br />

pour étudier les modalités tant techniques que financières des projets THD.<br />

Ces projets, actuellement en expérimentation, doivent donner naissance à un<br />

« label » dont l’obtention conditionnera l’accès aux financements du Grand<br />

Emprunt.<br />

Or, voilà que dans cette mécanique vertueuse, le gouvernement dans un souci<br />

affiché de « coordination des investissements » et de défense de l’argent public<br />

se demande s’il n’y pas lieu d’optimiser encore les investissements du THD<br />

en demandant d’abord aux opérateurs<br />

commerciaux quelles sont les intentions<br />

en matière d’investissement d’ici 2015.<br />

■ Un AMII qui vous veut du bien<br />

La question se traduit par le lancement<br />

de l’AMII (Appel à Manifestation d’Intention<br />

d’Investissement). Une idée qui semble<br />

logique et de bon aloi, mais qui a pour<br />

effet, au mieux de créer l’incertitude, au<br />

pire, de bloquer les projets de RIP des<br />

collectivités. Car, à partir du moment où<br />

un grand opérateur commercial a manifesté<br />

son intérêt d’investir (dans les 3 ans Pierre-Eric Saint-André,<br />

directeur général d’Axione<br />

>6<br />

Juin<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

2011 [n°222]


JDT222-P06-07-Financement OKAG:JDT 01/06/2011 17:00 Page 7<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

Juin 2011 [n°222]<br />

>7<br />

égulation, déploiement :<br />

s lent que prévu<br />

à venir) dans telle ou telle zone touchant aux SDTAN (Schémas Départementaux<br />

d’Aménagement Numérique) instaurés par la loi Pintat, la collectivité ne<br />

peut prétendre accéder aux financements du guichet A du Grand Emprunt<br />

qu’en concertation avec les projets d’investissement<br />

privé.<br />

France Télécom ne s’est pas privé de montrer<br />

son statut de premier opérateur français en<br />

faisant passer ses projets d’investissement<br />

THD de 600 à… 3600 communes ! Certes,<br />

l’opérateur est allé au-delà des attentes gouvernementales<br />

en dévoilant ses intentions<br />

jusqu’en 2020, mais l’effet sur les RIP a été<br />

dévastateur, quand bien même l’article 24 de<br />

la loi Pintat encadre la coordination entre<br />

l’investissement public et privé.<br />

Moins commentée que l’annonce de France<br />

Jean-Dominique Pitt, Vice président de Telecom, celle de SFR recouvre, à l’horizon<br />

la stratégie chez SFR<br />

2015, un périmètre similaire à celui de l’opérateur<br />

historique, comme l’explique Jean-Dominique Pitt, Vice président de la<br />

stratégie chez SFR.<br />

« Nous avons déclaré notre volonté d’investir dans 350 communes à l’horizon<br />

2015, explique-t-il. FT part à peu près de la même base que nous, mais en<br />

étendant, après 2015, leur périmètre sur les agglomérations. Ils ont préempté<br />

toutes les zones du guichet A ». La procédure de déclaration a été clôturée<br />

fin janvier, et la fin des dépôts de dossiers est prévue fin juin. A l’issue de<br />

l’examen des dossiers, le CGI (Commissariat<br />

Général aux Investissements)<br />

va délivrer un label qui<br />

consacrera la qualité de déployeur<br />

officiel de l’opérateur et lui donnera<br />

accès à des prêts préférentiels. « Nous<br />

souhaiterions obtenir la moitié des<br />

communes que nous avons demandées<br />

et déployer à la hauteur de notre part<br />

de marché », conclut Jean-Dominique<br />

Pitt, qui se dit par ailleurs disposé<br />

à « investir dans un véhicule<br />

commun ».<br />

THD : les raisons D’un reTarD<br />

■ L’ « infostructure », le futur réseau de fibre optique national,<br />

devrait, selon les pouvoirs publics, être prêt en 2020. Cependant,<br />

depuis plusieurs mois, ce dossier, pourtant présenté comme<br />

stratégique, semble marquer un temps d’arrêt. Selon Stéphane<br />

<strong>Le</strong>lux, président du cabinet de conseil Tactis, « le déploiement est<br />

lent ». Plusieurs facteurs expliquent cette situation. Pour le<br />

consultant, l’ADSL constitue un puissant frein. « Avec l’ADSL, les<br />

gens sont contents. Ils ne trouvent aucune raison de se précipiter ».<br />

Stéphane <strong>Le</strong>lux pointe également le manque de motivation des<br />

opérateurs, peu enclins à faire la promotion de la fibre optique.<br />

D’où une très faible pénétration commerciale « inférieure à 5 %.<br />

(…) 110 000 clients [hors Numericable, NDLR] sur 20 millions<br />

d’utilisateurs potentiels, c’est ridicule », souligne Stéphane <strong>Le</strong>lux.<br />

« Quand les opérateurs vendent réellement leur offre de fibre les<br />

gens s’y intéressent. Dans l’un des bâtiments raccordé par Free en<br />

fibre optique, 60 % des clients de Free s’y sont abonnés dans le<br />

mois qui a suivi ».<br />

Stéphane <strong>Le</strong>lux, président<br />

du cabinet Tactis<br />

■ La mécanique des projets<br />

pilotes<br />

Pour sa part, Axione, qui couvre 10 %<br />

de la population française au travers<br />

de ses RIP, et qui est en phase d’exploitation<br />

avec des résultats économiques<br />

satisfaisants, porte sur la question de l’AMII un regard empreint de<br />

prudence diplomatique.<br />

« La procédure, c’est une bonne chose, explique Pierre-Eric Saint-André, directeur<br />

général. Il est normal que les opérateurs puissent définir leur stratégie<br />

en totale liberté, c’est un principe de base de la libre entreprise. Mais dans<br />

la mesure où aucune précision n’est donnée sur le passage de l’intention à la<br />

réalisation, il est légitime que cela soulève des questions de la part des collectivités.<br />

<strong>Le</strong>s opérateurs vont logiquement s’intéresser aux zones les plus rentables.<br />

Dès lors, la question de fond se pose sur le principe de la péréquation<br />

[entre les zones denses et les zones moins denses]. Tant que l’Etat n’aura pas<br />

clarifié le mécanisme de péréquation permettant de couvrir la France en Très<br />

Haut-Débit, les collectivités locales se poseront des questions ».<br />

« L’intérêt du mécanisme, est d’engager un dialogue, poursuit Pierre-Eric Saint<br />

André, je crois que les opérateurs sont prêts à travailler avec les aménageurs<br />

que nous sommes pour faire en<br />

sorte que les intentions se transforment<br />

en déploiements intelligents.<br />

Nous sommes des<br />

aménageurs, nous attendons<br />

des plans de déploiement de la<br />

part des opérateurs avant d’agir.<br />

Notre souci, c’est d’intervenir<br />

dans les déploiements en favorisant<br />

la mutualisation des infrastructures<br />

et la couverture de<br />

l’ensemble du territoire ».<br />

Très pragmatique, Jean-Michel<br />

Soulier, le patron de Covage,<br />

conclut en peu de mots :<br />

« Je crois à ce que je vois. Soit<br />

on verra des actes, soit, on<br />

n’en verra pas et, derrière, on<br />

pourra élaborer d’autres<br />

projets ». ■


JDT222-P08-09-FinancementOKTP:JDT 01/06/2011 13:51 Page 8<br />

LE conTExTE<br />

FINANCEMENT<br />

La Grand Emprunt, l’Arlé<br />

L’argent du Grand Emprunt,<br />

dont 2 milliards d’euros doivent<br />

être destinés au financement<br />

des réseaux THD, notamment<br />

dans les zones moyennement et<br />

peu denses, semble avoir du<br />

mal à sortir des poches de<br />

l’Etat. Une petite poignée de<br />

millions serait à peine sortie<br />

des caisses. Par Ariel Gomez<br />

certes, les deux milliards du Grand Emprunt (GE) destinés au<br />

financement des réseaux THD ne représentent qu’une partie des 23,5<br />

Mds d’euros nécessaires, d’après la dernière estimation du sénateur<br />

Nouveau Centre de l’Eure, Hervé Maurey (voir encadré ci-dessous), au<br />

déploiement d’un réseau Très Haut Débit à l’échelle nationale. Mais<br />

cette partie (un peu moins de 10 %, donc), semble d’une part voir son usage<br />

final de destination frappé par l’incertitude et, d’autre part, avoir du mal à<br />

quitter concrètement les caisses de l’Etat. Tel est du moins le sentiment que<br />

partagent à la fois certains acteurs du marché, ainsi qu’un certain nombre de<br />

collectivités.<br />

Ce sentiment est en outre renforcé à la fois par<br />

les discussions en cours sur les hypothèses de<br />

« montée en débit » qui s’offrent aux collectivités<br />

des zones moins denses (voir pages<br />

12-13) et par les déclarations d’Appel à Manifestation<br />

d’Intention d’Investissement (AMII)<br />

des opérateurs, qui ont pour effet, au mieux de<br />

créer l’incertitude, au pire, de bloquer les projets<br />

de RIP des collectivités. (voir pages 6-7).<br />

■ Un financement qui ne tient pas ses<br />

promesses<br />

« Au niveau du financement, explique Florianne<br />

Duguay, VP Sales & Marketing de Kleverage,<br />

filiale de P&T Consulting (cabinet de conseil<br />

spécialisé dans les télécoms qui travaille avec les collectivités), on s’aperçoit<br />

que le GE ne tient pas tout à fait ses promesses. <strong>Le</strong>s collectivités n’ont plus la<br />

maîtrise de cet argent, qui risque d’être dispatché sur d’autres projets », déploreelle,<br />

avant d’ajouter : « il y a une petite révolution au sein des collectivités<br />

qui ne savent pas ce qui se passe ».<br />

Pour David El Fassy, p-dg d’Altitude Infrastructures, cette mécanique pose trois<br />

sortes de problèmes.<br />

« <strong>Le</strong>s financements du Grand Emprunt n’étant possibles que sur une zone qui<br />

n’a pas été ‘préemptée' par les opérateurs, j’aimerais comprendre quelles sont<br />

Hervé Maurey, sénateur de l’Eure<br />

les sanctions encourues par un opérateur qui ne déploie pas. L’opérateur peut<br />

par exemple déclarer qu’il va déployer un réseau fibre, pour « monter » au<br />

final du VDSL et ‘crystaliser’ ainsi la zone » [sachant que le VDSL n’offrira<br />

jamais les performances de la fibre].<br />

« Deuxièmement, poursuit-il, se pose la question de la péréquation entre les<br />

zones. L’Arcep voulant instaurer une régulation symétrique, je me demande dans<br />

quelle mesure les RIP pourront trouver une rentabilité ». Ne pouvant répartir<br />

leurs coûts entre les zones denses et les moins denses, elles auront du mal à<br />

atteindre l’équilibre.<br />

Enfin, conclut-il, « les dernières recommandations<br />

du Conseil Général à l’Investissement<br />

(CGI) vont dans le sens de favoriser<br />

l’accès aux fonds du Grand Emprunt aux<br />

projets définis à l’échelle départementale.<br />

De ce fait, les projets d’agglomération se<br />

trouvent bloqués. Je me pose la question<br />

de savoir si on veut déployer rapidement<br />

le THD ou pas en bloquant bon nombre<br />

de projets déjà initiés ».<br />

« L’argent du Grand Emprunt devrait être<br />

dédié aux RIP, ajoute Jean-Michel Soulier,<br />

président de Covage. Or, une partie est<br />

dédiée aux opérateurs privés, ce qui n’a<br />

pas de sens ». Se définissant lui-même<br />

non pas comme un opérateur privé, mais<br />

« comme un partenaire des collectivités<br />

», Covage se fait fort d’apporter ses<br />

solutions « pour que nos projets servent<br />

à la logique de la collectivité et des RIP,<br />

quelque soit le volet [du Grand Emprunt].<br />

« Nous cherchons à proposer aux collectivité<br />

locales une boîtes à outils pour travailler,<br />

poursuit-il. Si France Télécom ou<br />

un opérateur X investit dans les zones<br />

denses du département, comme pouvonsnous<br />

investir dans les zones moins<br />

denses ? ».<br />

■ Bis repetita des Départements<br />

Innovants ?<br />

Une telle situation n’est pas sans évoquer,<br />

pour ceux qui ont connu le marché dans<br />

les années passées, les projets des<br />

« Départements Innovants » lancés par<br />

France Télécom en 2004. L’opérateur<br />

historique promettait alors, notamment<br />

aux collectivités qui montraient des vel-<br />

Financer<br />

le FanT :<br />

la quesTion resTe<br />

ouverTe<br />

■ La construction d’un réseau en très haut<br />

débit (THD) passe résolument par la<br />

constitution d’une « caisse » dans laquelle<br />

l’Etat puiserait : le Fond d’Aménagement<br />

Numérique du Territoire (FANT). Pour<br />

comprendre son utilité, il faut prendre pour<br />

point de départ la somme nécessaire à la<br />

construction d’un réseau de fibre optique à<br />

l’échelle nationale. La toute dernière<br />

évaluation établie par le sénateur Hervé<br />

Maurey, chargé par le Premier ministre d’une<br />

mission d’information sur le THD, table sur<br />

une enveloppe globale de 23,5 milliards<br />

d’euros pour 98 % de couverture en fibre<br />

optique et 2 % en technologie satellitaire.<br />

La construction d’une telle infrastructure sur<br />

15 ans nécessiterait un budget annuel de<br />

860 millions d’euros par an. « <strong>Le</strong>s<br />

collectivités investiraient 150 millions d’euros<br />

et par an et les fonds européens 50<br />

millions », explique le parlementaire. Dans<br />

l’hypothèse où les collectivités locales<br />

seraient en mesure d’assurer un financement<br />

aussi lourd, il resterait 660 millionsd’euros<br />

par an à trouver. <strong>Le</strong> sénateur a imaginé<br />

différents scénarios. Ni une taxe sur le Triple<br />

play – « j’ai renoncé à l’idée », précise le<br />

Hervé Maurey - ni l’idée d’une taxe sur le<br />

réseau cuivre, qui viendrait se superposer<br />

aux taxes existantes (triple play, taxe pour<br />

compenser la publicité sur l’audiovisuel<br />

public…). Deux propositions pourraient<br />

cependant être retenues : une contribution<br />

de solidarité de 0,75 centime par mois sur<br />

l'ensemble des abonnements Internet fixe et<br />

mobile (sur le modèle de l'éco-taxe), qui<br />

rapporterait 120 millions d’euros par an,<br />

ainsi qu’une taxe de 2 % sur les télévisions<br />

3D et les consoles de jeu permettraient<br />

d’atteindre le volume financier nécessaire au<br />

financement du FANT. Sur cette question,<br />

l’Etat ne s’est pas encore prononcé.<br />

>8<br />

Juin<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

2011 [n°222]


JDT222-P08-09-FinancementOKTP:JDT 01/06/2011 13:51 Page 9<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

Juin 2011 [n°222]<br />

>9<br />

l’Arlésienne du Très Haut Débit ?<br />

Florianne Duguay, VP Sales & Marketing<br />

de Kleverage, filiale de P&T Consulting<br />

léités à prendre en main leur aménagement<br />

numérique du territoire, de<br />

prendre ne charge les investissements<br />

réseau, en échange d’un engagement<br />

des collectivités à « encourager les<br />

usages ». Or, il est rapidement apparu<br />

que les collectivités devaient quand<br />

même mettre au pot, sans avoir la<br />

moindre maîtrise sur les déploiements.<br />

Chez France Télécom, on récuse toute<br />

volonté de reproduire le même schéma.<br />

« Je ne sais pas s’il faut prendre<br />

l’exemple des Département Innovants<br />

comme quelque chose de négatif,<br />

puisqu’il a permis d’avoir de l’ADSL<br />

partout, explique Yves Parfait, le ‘monsieur<br />

‘ fibre de l’opérateur historique.<br />

« <strong>Le</strong> THD, c’est un facteur de compétitivité<br />

des territoires, poursuit-il, et<br />

c’est une question de business pour<br />

nous. A partir d’une motivation business,<br />

nous répondons à une attente<br />

des collectivités locales. Nous voulons<br />

qu’Orange soit la marque qui apporte<br />

le THD au plus grand nombre. Mais<br />

nous ne pourrons pas tout faire<br />

seuls ».<br />

Reste à savoir jusqu’à quel point et<br />

dans quelles conditions l’opérateur<br />

historique est prêt à le faire avec les<br />

autres… ■


JDT222-P10-FinancementOKTP:JDT 01/06/2011 16:57 Page 10<br />

<strong>Le</strong> conTexTe<br />

DÉPLOIEMENT<br />

Année des déploiements massifs, 2011 ? Cela<br />

ne semble pas en prendre le chemin, si l’on en<br />

croit les chiffres de l’Arcep. Encore faut-il faire<br />

la part des choses entre l’inertie constatée<br />

dans les zones denses fibrées, et l’incroyable<br />

appétence pour le très haut débit des zones<br />

peu denses ou moins denses nouvellement<br />

couvertes. Par Ariel Gomez<br />

Tombés au moment du bouclage de ce<br />

numéro, les tout derniers chiffres de<br />

l’Arcep, portant sur le premier trimestre<br />

2011, laissent apparaître un parc de<br />

connectés très haut débit qui totalise<br />

520 000 abonnés (56 000 de plus qu’au cours<br />

du trimestre précédent), dont 140 000 sont<br />

imputables à la fibre (22 000 de plus qu’au cours<br />

du trimestre précédent) et 380 000 aux<br />

« autres abonnés THD », essentiellement, ceux<br />

Jerôme Yomtov, secrétaire général de de Numericable, qui progresse de 34 000 abonnés<br />

Numericable<br />

sur la période. On est donc loin de<br />

l’emballement, même si les choses progressent.<br />

Pour Numericable, s’exprimant par voix de son secrétaire général, Jerôme<br />

Yomtov, le THD n’a pas pris de retard en France, et le développement de sa<br />

société en est bien la preuve. « Plus de 8 millions de foyers sont équipés en<br />

THD et peuvent recevoir la TV en HD et en 3D ». En prenant en compte la<br />

définition du THD de l’Arcep, Jerôme Yomtov reconnaît que ce chiffre baisse<br />

à 4,7 millions de foyers équipés, avec 400 000 abonnés actifs [chiffre à fin<br />

mai, alors que celui de l’Arcep s’arrête à fin mars], ce qui représente quand<br />

même pas loin de 70 % du total des abonnés THD Français.<br />

Chez Orange, Yves Parfait reconnaissait 66 000 clients (chiffres fin mars)<br />

pour 650 000 logements déployés « dans l’immeuble, à l’étage », précise-til.<br />

<strong>Le</strong> ratio « abonnés potentiels-abonnés réels » reste donc plutôt bas chez les<br />

clients des grands opérateurs, sauf chez Free, où il n’est pas rare, dès lors<br />

<strong>Le</strong>s vrais<br />

chiffres du THD<br />

>10<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

Juin 2011 [n°222]<br />

qu’un immeuble est fibré, que 60 % des<br />

« freenautes » sautent le pas.<br />

■ La foi des nouveaux convertis<br />

Ce ratio, on le retrouve, et souvent on<br />

le dépasse chez les « nouveaux<br />

convertis » au THD, notamment dans les<br />

zones les moins favorisées numériquement<br />

parlant, qui ont eu accès au THD<br />

à la faveur des projets pilotes. Un effet<br />

à la fois d’une longue attente,<br />

mais aussi de l’activisme des acteurs<br />

locaux pour promouvoir cet investissement<br />

de leur commune. Ainsi,<br />

à Chevry Cossigny (77, voir reportage<br />

p. 14-15), on enregistrait<br />

960 demandes de raccordement<br />

sur 1400 foyers.<br />

Autre exemple : le projet pilote<br />

Aumont Aubrac (en Lozère), un<br />

projet déployé par Altitude Infrastructure<br />

et par le Conseil Général<br />

de Lozère. Suite à l’implication de<br />

tous les acteurs (avec des réunions<br />

publiques, des permanences en<br />

mairie, un espace en ligne dédié, des<br />

relais sur les réseaux sociaux), dans<br />

cette commune de 1030 habitants, sur<br />

les 532 prises près de 500 foyers ont<br />

souscrit à l’offre de raccordement qui<br />

s’est terminée le 30 avril ; une offre qui<br />

consistait à prendre en charge les frais<br />

de raccordement en fibre optique à<br />

l’intérieur des logements de la commune<br />

par le Conseil général de la Lozère et<br />

la Mairie d’Aumont Aubrac pour toute<br />

demande faite avant cette date. Autre<br />

exemple : la ville de Thil, dans l’Ain<br />

(voir encadré ci-dessous).<br />

Finalement, le principal handicap des<br />

habitants des grands villes, ce serait<br />

d’avoir de trop bons réseaux ADSL. Et<br />

de ne pas être assez incités par leurs<br />

opérateurs à sauter le pas pour profiter<br />

des avantages du très haut débit. ■<br />

Wibox :<br />

le petit opérateur<br />

qui dépote<br />

■ <strong>Le</strong>s opérateurs, y compris les tout petits,<br />

qui se risquent dans les zones rurales pour<br />

proposer leurs services sur des abonnements<br />

THD sont accueillis les bras ouverts. Tel est le<br />

cas de Wibox. Filiale d’Altitude Infrastructure,<br />

cet FAI et opérateur de services propose ses<br />

offres (triple play, entre autres), dans les<br />

zones où la fibre est notamment apportée par<br />

les RIP. Wibox est ainsi présent dans trois des<br />

six projets pilote (voir pages suivantes)<br />

actuellement en fonctionnement : Chevry<br />

Cossigny (Seine et Marne, 77), Sallanches<br />

(Haute Savoie, 74)<br />

et Aumont Aubrac<br />

(Lozère, 48).<br />

« Sur les mois de<br />

décembre, janvier et<br />

février derniers,<br />

nous avons<br />

enregistré près de<br />

400 raccordements<br />

par mois »,<br />

explique fièrement<br />

Thomas Gassilloud,<br />

directeur de Wibox.<br />

Pour lui, la raison<br />

en est simple :<br />

« lorsque vous<br />

Thomas Gassilloud,<br />

le patron de Wibox<br />

déployez du THD en<br />

zone dense, vous<br />

avez 10 % de taux<br />

de pénétration, nous, dans les zones les moins<br />

denses, on arrive à 70, voire 80 % ».<br />

Un exemple concret « dans la commune de<br />

Thil, dans l’Ain, qui compte 1000 habitants et<br />

500 foyers, nous avons séduit 250 abonnés,<br />

plus les bâtiments publics », poursuite Thomas<br />

Gassilloud, qui remarque au passage que<br />

l’accueil, comme les conditions d’accès (coût<br />

de la collecte), sont plus faciles avec les<br />

opérateurs des RIP qu’avec les gros opérateurs<br />

commerciaux comme Orange et SFR.<br />

Convaincu qu’en zone rurale la concurrence<br />

doit se faire par les services, et non par les<br />

infrastructures, Thomas Gassilloud est partisan<br />

d’un réseau neutre. « Nous voulons être un des<br />

opérateurs de la ruralité, poursuit-il, nous<br />

préconisons la fibre, avec un réseau activé de<br />

bout en bout, puisque nous pensons que dans<br />

le NRO, il n’y aura pas la place pour que chaque<br />

opérateur installe ses équipements ». La<br />

société Wibox, née en septembre 2009 de la<br />

fusion des abonnés grand public d’Altitude<br />

Telecom et de Luxinet (société créée par<br />

Thomas Gassilloud), emploie 30 personnes et<br />

compte aujourd’hui 15 000 abonnés, dont 11<br />

000 en Wimax, environ 1500 en fibre optique<br />

et le reste en satellite et ADSL.


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JDT222-P12-13-Montee-débit OKAG NEW:JDT 01/06/2011 14:24 Page 12<br />

<strong>Le</strong> réseau<br />

MONTÉE EN DÉBIT<br />

Montée en débit : l’équation économique reste une<br />

Entre équation économique, crainte de la renaissance<br />

d’un monopole, et réflexion sur le « vrai » très haut<br />

débit en fibre optique, la montée en débit reste un<br />

sujet qui soulève encore plus de questions qu’il n’en<br />

résout. Par Thomas Pagbe<br />

Désormais abordée en même temps que le très haut débit, la question<br />

de « la montée en débit » (à travers le réseau cuivre existant)<br />

a acquis une importance stratégique ces derniers mois.<br />

Plusieurs raisons l’expliquent. Alors que les pouvoirs publics ont<br />

précisé les modalités du déploiement du réseau optique et que<br />

sept villes testent, en grandeur nature, la fibre optique, la montée en<br />

débit suscite des inquiétudes chez les acteurs impliqués dans les projets<br />

THD.<br />

Ces inquiétudes portent essentiellement sur deux préoccupations : celle<br />

de voir se recréer un monopole de fait de l’opérateur historique – unique<br />

opérateur de fait de la boucle locale dans les zones moins denses -, et<br />

celle de retarder l’avènement du « vrai » très haut débit.<br />

Dans les faits, le dispositif de montée en débit s’appuie sur l’infrastructure<br />

de France Télécom. Techniquement, il s’agit d’amener la fibre optique<br />

au niveau des sous-répartiteurs afin de réduire la déperdition du signal<br />

entre le répartiteur fibré et le sous-répartiteur connecté en cuivre.<br />

Ensuite, le débit est distribué chez les abonnés en VDSL (chez Orange)<br />

ou VDSL 2+ (chez SFR), deux technologies de réseau sur cuivre offrant<br />

davantage de débit que l’ADSL (entre 30 et 50 Mbit/s). Cette technologie<br />

permet ainsi d’amener le triple-play dans des zones qui jusque là<br />

n’étaient éligibles. En attendant l’arrivée du<br />

« Nous sommes en « vrai » très haut débit…<br />

capacité de faire de la<br />

montée en débit. Notre ■ <strong>Le</strong> dégroupage total n’est pas fini<br />

plan d’affaires est affiné. Malgré sa logique, la montée en débit reste<br />

Selon nous, l’opération<br />

cependant un sujet qui fait polémique. France<br />

Télécom étant le propriétaire de la sous-boucle,<br />

doit être gagnante pour<br />

c’est sur son infrastructure que doit s’opérer la<br />

tous ».<br />

montée en débit. Et le processus est strictement<br />

encadré par le régulateur des télécoms, comme<br />

l’ont répété à plusieurs reprises Jean-Ludovic<br />

Silicani et Jérôme Coutant, respectivement président<br />

et membre du collège de l’Arcep. « Nous<br />

allons obliger France Telecom à proposer dans son<br />

catalogue aux collectivités locales des offres de<br />

montée en débit que nous allons réguler », indiquait<br />

en avril dernier le gendarme des télécoms.<br />

Chez France Télécom, on plaide l’entente cordiale<br />

et l’on se montre tout à fait disposé à<br />

jouer le jeu de la concurrence. « Nous sommes<br />

en capacité de faire de la montée en débit »,<br />

explique Yves Parfait, le « monsieur » fibre<br />

chez France Télécom. « Notre plan<br />

d’affaires est affiné. Selon nous, l’opération<br />

doit être gagnante pour tous. (…) La<br />

montée en débit ne freine plus la concurrence.<br />

Il y aura des réglages à faire, l’atmosphère<br />

s’est détendue ».<br />

Mais cette vision des choses n’est pas<br />

aussi largement partagée. Chez Free, opérateur<br />

pourtant largement concerné, on<br />

préfère ne pas s’exprimer sur la question.<br />

Or, détail amusant : d’après nos informations,<br />

la Freebox Revolution contiendrait<br />

une puce VDSL 2, qui la rendrait éligible<br />

à des déploiements dans le cadre de la<br />

montée en débit sur cuivre.<br />

Chez SFR, on estime que l’équation économique<br />

de la montée en débit est loin<br />

d’être résolue.<br />

« Alors qu’on continue à dégrouper toujours<br />

plus de foyers pour leur apporter les offres<br />

triple play de SFR et, qu’en parallèle, on<br />

déploie la fibre, il n’est pas envisageable<br />

à court terme de déployer une nouvelle<br />

« Il n’est pas envisageable<br />

à court terme de déployer<br />

une nouvelle architecture<br />

sur la boucle locale en<br />

cuivre de l’opérateur<br />

historique sans que les<br />

conditions économiques<br />

associées ne soient<br />

parfaitement<br />

définies ».<br />

AlexAndre WAuquiez,<br />

directeur marketing réseaux chez<br />

SFR.<br />

architecture sur la boucle locale en cuivre de l’opérateur historique sans<br />

que les conditions économiques associées ne soient parfaitement définies »,<br />

explique Alexandre Wauquiez, directeur marketing réseaux chez SFR.<br />

SFR a placé la fibre en tête de ses priorités. « Nous ne le cachons pas,<br />

notre priorité, c’est la fibre, nous estimons que 15 millions de foyers pourront<br />

être connectés à la fibre d’ici 2020 et on investit massivement pour<br />

apporter les offres fibre de SFR à nos clients », poursuit-il. Pour l’opérateur,<br />

le dégroupage total reste une étape incontournable avant la<br />

construction d’un réseau de fibre optique.<br />

« L’étape du dégroupage n’est pas encore finie et on veut tout remettre<br />

en cause », déplore Alexandre Wauquiez. « La montée en débit, se fait<br />

au détriment des foyers auxquels nous pouvons amener le triple play ».<br />

L’opérateur n’est cependant pas « défavorable » à la montée en débit.<br />

Chez Numericable-Completel, Jerôme Yomtov, secrétaire général du groupe,<br />

tout en disant « ne pas avoir d’avis sur la question », glisse au passage<br />

que la montée en débit « sur des technologies de type ADSL, c’est obsolète.<br />

<strong>Le</strong> réseau téléphonique cuivre a été fait pour faire de la voix ».<br />

© Jean Chiscano<br />

Yves PArfAit,<br />

le « monsieur » fibre chez France<br />

Télécom<br />

>12<br />

Juin<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

2011 [n°222]


JDT222-P12-13-Montee-débit OKAG NEW:JDT 01/06/2011 14:24 Page 13<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

Juin [n°222]<br />

>13<br />

reste une préoccupation<br />

On ne saurait mieux enterrer le sujet.<br />

■ Savoir ce que veulent les collectivités locales<br />

Pour David El Fassy, p-dg d’Altitude Infrastructure, le facteur financier pèse<br />

particulièrement lourd, notamment pour les collectivités locales, au centre<br />

du dispositif. « Si France Télécom dit aux collectivités que pour un prix de<br />

50 elles ont de la montée en débit, et que pour déployer la fibre sur tout<br />

leur territoire, il faut il payer 150, les collectivités qui sont un peu indécises<br />

[ou à court de budget] auront tendance à choisir la montée en débit [sur<br />

cuivre] de suite. Or, pour moi, le cuivre, c’est le Cheval de Troie du VDSL».<br />

Plus direct dans sa formulation, Thomas Gassilloud, le patron de Wibox<br />

(filiale d’Altitude Infrastructure), estime pour sa part que « chaque opérateur<br />

défend son biftec, ceux qui vivent sur la rentre du cuivre, et ceux<br />

qui cherchent à faire avancer les choses. Ceux de la deuxième catégorie ne<br />

sont pas assez nombreux. Ce qui me dérange dans la montée en débit,<br />

c’est qu’on exclut le passage direct au THD. Or, il n’y a pas beaucoup d’obstacles<br />

au développement du ‘vrai’ THD. Ce qu’on a fait pour déployer le<br />

téléphone et l’électricité, on pourrait le répliquer en l’état sur la fibre ».<br />

Plus consensuel, Jean-Michel Soulier, président<br />

de Covage pense quant à lui « qu’il<br />

y a toujours des pro et des contre. Nous<br />

sommes soucieux de voir ce que veulent<br />

les collectivités locales. Pour celles qui<br />

choisissent la montée en débit, nous<br />

essayons de voir comment nous pouvons<br />

les aider tout en faisant en sorte que les<br />

sommes injectées dans la montée en débit<br />

puissent être utilisées pour le FTTH. C’était<br />

déjà notre approche dans le NRA ZO ».<br />

Qu’il s’agisse des collectivités locales ou<br />

des opérateurs, la question des investissements<br />

reste centrale. Qui va investir sur<br />

ces installations en zone peu dense ?<br />

Il semble peu probable qu’un seul opérateur<br />

décide d’injecter tout seul les millions<br />

d’euros nécessaires au<br />

réaménagement du sous-répartiteur et<br />

d’ajouter plusieurs dizaines ou centaines<br />

de millions supplémentaires pour déployer<br />

la fibre optique dans ces mêmes zones par<br />

la suite. ■<br />

« <strong>Le</strong>s collectivités qui sont<br />

un peu indécises [sur le<br />

montant des<br />

investissements à<br />

consentir dans la fibre]<br />

auront tendance à choisir<br />

la montée en débit tout<br />

de suite ».<br />

dAvid el fAssY,<br />

p-dg d’Altitude Infrastructure


JDT222-P18-19-Intw Arcep OKAG:JDT 31/05/2011 21:12 Page 14<br />

InTervIew<br />

JEROME COUTANT,<br />

MEMBRE DU COLLÈGE DE L’ARCEP<br />

Nommé membre du collège de l’Arcep début<br />

2011, Jérôme Coutant bénéficie d’une longue<br />

expérience de l’aménagement numérique du<br />

territoire, acquise lors de son passage à la<br />

Caisse des Dépôts, à la Datar, puis au cabinet<br />

de Michel Mercier (aux territoires ruraux et à<br />

l’aménagement du territoire). Il revient avec<br />

nous sur l’état d’avancement du Très Haut<br />

Débit en France.<br />

Propos recueillis par Ariel Gomez et Thomas Pagbe<br />

THD : les<br />

■ L'année 2010 a été une année de fixation du cadre réglementaire.<br />

Beaucoup d’observateurs ont voulu voir dans l'année 2011 le début du<br />

déploiement rapide de la fibre. Or, les différents acteurs sur le terrain, comme<br />

les collectivités, parlent plutôt de ralentissement, voire de blocage. Comment<br />

expliquer cette situation ?<br />

Je ne pense pas qu’il y ait de blocage. <strong>Le</strong> cadre réglementaire vient à peine<br />

d’être précisé par l’ARCEP selon les principes fixés par la loi d’août 2008 LME<br />

et la loi fracture numérique de décembre 2009. N’oublions pas que c’est une<br />

nouvelle boucle locale optique, qui va être déployée pour la première fois à<br />

l’échelle nationale. C’est une infrastructure essentielle pour notre économie et<br />

notre société, et cela pour plusieurs décennies, peut être un demi-siècle. C’est<br />

à la fois un immense chantier sans aucun équivalent, et un enjeu considérable<br />

pour la compétitivité française et l’emploi ! Cela mérite qu’on s’applique<br />

sur la définition du mode opératoire. Je rappelle que l’Autorité a choisi pour<br />

ce nouveau réseau une<br />

régulation dite symétrique.<br />

<strong>Le</strong>s opérateurs<br />

qui le souhaitent vont<br />

pouvoir maîtriser la<br />

chaîne technique de<br />

bout en bout et se<br />

différentier sur les services.<br />

La loi a fixé le<br />

principe de la mutualisation<br />

des investissements,<br />

sorte de<br />

cohabitation imposée aux opérateurs. <strong>Le</strong> but est d’unir les capacités de financement<br />

des uns et des autres pour mieux couvrir le territoire, et c’est aussi<br />

de préserver la liberté de choix des consommateurs sur leur fournisseur de<br />

services. L'année 2010 a donc été consacrée au réglage des relations contractuelles<br />

entre les opérateurs sur ces questions de co-investissement, qui sont<br />

complexes au plan juridique et opérationnel. Fin du 1 er trimestre 2011, le<br />

nombre de prises optiques mutualisées est en très forte croissance, il semble<br />

donc que le mouvement soit lancé dans les zones les plus denses du territoire.<br />

Pour les zones moins denses, l’ARCEP est en train de finaliser avec les opérateurs<br />

et les collectivités locales le mode opératoire du co-investissement<br />

«Il a toujours été dit que le guichet B,<br />

celui consacré aux initiatives des<br />

collectivités locales, devait être ouvert<br />

au cours du premier semestre 2011,<br />

conformément au calendrier. (…) On<br />

peut considérer qu’on est dans les<br />

temps ».<br />

avec une mutualisation encore plus poussée. Il faut un système souple qui<br />

soit adapté à la capacité d’investissement relative des acteurs et qui permette<br />

également l’intervention des collectivités locales, dont certaines sont<br />

prêtes à lancer leur projet très haut débit.<br />

■ <strong>Le</strong> nombre de prises progresse, mais le nombre d’abonnés reste faible…<br />

C’est un constat et il y a une explication assez simple : en France, l’ADSL<br />

dégroupé est très performant, le triple- play est né en France, et c’est surtout<br />

le moins cher du monde ! <strong>Le</strong>s consommateurs sont donc plutôt satisfaits, ce<br />

qui les rend plus patients vis-à-vis du très haut débit, dont les opérateurs<br />

ne parlent d’ailleurs pas beaucoup. Dans les zones non dégroupées, notamment<br />

les zones rurales où il n’y a pas eu d’intervention antérieure des collectivités,<br />

l’attente d’une amélioration du service est au contraire très forte.<br />

La perspective d’avoir rapidement du très haut débit se traduit par des taux<br />

de pénétration immédiats de 50 à 60 % voire plus, par exemple<br />

là où les collectivités et les opérateurs ont mis en place des sites<br />

pilotes de fibre à l’abonné. C’est une excellente indication pour<br />

les investisseurs, pour l’Etat et pour les collectivités locales.<br />

■ <strong>Des</strong> associations comme l’Avicca se posent beaucoup de<br />

questions, notamment après l’appel à manifestation<br />

d’intention d’investissement des opérateurs, qui ne comporte<br />

ni engagements concrets, ni calendrier. Cela ne bloque-t-il pas<br />

les initiatives territoriales et notamment, leur accès aux<br />

financements du Grand Emprunt ?<br />

C’est une question qui s’adresse au Gouvernement. <strong>Le</strong>s intentions<br />

d’investissement des opérateurs sollicités dans le cadre du programme très<br />

haut débit ne sont pas censées bloquer l’action publique locale, car chacun<br />

reconnaît que celle-ci est indispensable. Elle est d’ailleurs encouragée par<br />

l’Etat qui se mobilise très fortement sur ce sujet pour la première fois depuis<br />

l’ouverture de ce marché à la concurrence dans les années 90 ! N’oublions<br />

pas que le chef de l’Etat a fixé l’objectif du très haut débit pour tous à 15<br />

ans. Il n’y a donc pas de temps à perdre. <strong>Le</strong> grand emprunt devrait être mobilisable<br />

par les collectivités à la mi-2011, en même temps que par les opérateurs.<br />

Ce soutien simultané à l’investissement privé et à l’intervention des<br />

collectivités en tant qu’aménageurs est en soi un changement radical de<br />

méthode, si on veut bien se souvenir qu’il a fallu parfois plusieurs décennies<br />

>14<br />

JuIn<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

2011 [n°222]


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Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

JuIn [n°222]<br />

>15<br />

: les textes sont encore<br />

en train se mettre en place<br />

pour avoir le téléphone dans certaines zones rurales… <strong>Des</strong> précisions seront<br />

certainement apportées par le CGI [Commissariat Général à l’Investissement,<br />

NDLR] d’ici peu, notamment dans le cas où les travaux annoncés par les opérateurs<br />

dans les 3 ans ne sont pas réalisés.<br />

■ Tant que ce délai de 3 ans n'a pas expiré, les collectivités ne peuventelles<br />

rien faire ?<br />

Il faut garder à l’esprit que l’intervention des investisseurs privés ne portera<br />

au mieux que sur 15 ou 20 % du territoire national en moyenne. Il reste<br />

donc 80 % du territoire, voire beaucoup plus dans certains départements<br />

ruraux ou montagneux, où l’action publique va être indispensable. Mais la<br />

question posée est celle du financement de l’Etat. <strong>Le</strong>s conditions détaillées<br />

d’éligibilité au Grand Emprunt seront certainement précisées sous peu par le<br />

Gouvernement.<br />

■ Il existe un flou pour les territoires coincés entre des zones d'intention<br />

d’investissement et les zones de schémas départementaux. En même<br />

temps, les collectivités se plaignent de ne pas avoir une vision globale...<br />

Pour que les collectivités locales puissent prendre des décisions et que les<br />

investisseurs privés puissent se porter candidats à des partenariats publicprivé,<br />

il ne peut y avoir de zone de flou. Outre les règles du jeu que doit<br />

préciser le CGI, certains outils existent déjà. La démarche de schéma directeur<br />

numérique inscrite dans la loi Pintat, soutenue par les préfets, est un<br />

excellent outil de concertation au plan local. Faute d’accord à l’amiable au<br />

plan local, cette même loi a prévu dans son article 24 une procédure permettant<br />

d’établir le périmètre d’action de chacun et qui doit faire l’objet d’un<br />

décret. Pour ma part, je ne suis pas certain que les opérateurs aient intérêt<br />

à retarder l’action publique. Sur ce sujet des infrastructures numériques très<br />

haut débit, qui est de toute évidence un investissement d’avenir, il y a désormais<br />

une vision politique ambitieuse, un cadre réglementaire incitatif à l’innovation<br />

et à l’investissement et enfin un soutien déterminé de l’Etat à l’action<br />

publique locale. C’est une combinaison unique en Europe.<br />

■ La monté en débit, telle que présentée aujourd’hui, ne risque-t-elle pas<br />

de conforter un monopole de fait de l’opérateur historique ?<br />

Clairement non. Je rappelle que jusqu'à présent, les collectivités n’avaient<br />

d’autre choix que l’offre NRA-ZO. Cette offre n’était pas régulée et elle était<br />

jugée d’autant plus chère qu’elle ne préparait en rien le très haut débit. Dans<br />

le cadre de la nouvelle analyse de marché du haut débit en cours de finalisation,<br />

l’Autorité va pouvoir réguler une véritable offre de gros de France<br />

Télécom de réaménagement de ses sous-répartiteurs. L’ARCEP a 4 objectifs :<br />

faciliter l’action des collectivités locales et des opérateurs aménageurs, préserver<br />

la concurrence, réduire les coûts à la ligne et préparer le très haut<br />

débit grâce à l’installation systématique d’une collecte en fibre des sous-répartiteurs<br />

réaménagés. Naturellement, c’est aux collectivités, dans le cadre de leur<br />

schéma directeur numérique, de définir où la montée en débit est nécessaire<br />

et où un déploiement de la fibre à l’abonné peut être envisagé sans étape<br />

intermédiaire.<br />

■ Pour la partie armoire du sous-répartiteur, vous évoquiez récemment un<br />

coût compris entre 30 et 50 000 euros. Cette estimation est-elle partagée<br />

par France Télécom ?<br />

Dans la mesure où l’offre est régulée, ces tarifs de gros doivent être orientés<br />

vers les coûts. Nous allons être extrêmement vigilants car la montée en<br />

débit répond à des besoins urgents, généralement dans les territoires ruraux,<br />

donc là où les ressources financières sont moindres.<br />

■ Lors du dernier colloque de l’Arcep, Jean-Bernard <strong>Le</strong>vy, le président du<br />

directoire de Vivendi, a indiqué que dans les prix payés pour le<br />

dégroupage, FT faisait payer la maintenance et renouvèlement du réseau<br />

cuivre, alors même que ce réseau ne serait pas renouvelé. Comment réagit<br />

l’Autorité ?<br />

M. <strong>Le</strong>vy faisait une référence implicite au modèle de calcul des coûts de l’opérateur<br />

historique utilisé par l’ARCEP. C’est un sujet sur lequel nous avons souhaité<br />

apporter plus d’explications car le consensus entre les acteurs du marché<br />

est largement préférable à la suspicion. Une consultation publique explicitant<br />

la méthodologie utilisée par l’ARCEP est en cours. <strong>Le</strong> débat argumenté va<br />

donc pouvoir se tenir sur cette base.<br />

■ Sur le déploiement aérien de la fibre ERDF pose un certain nombre de<br />

conditions. Arguant de l’état d’une partie de ses poteaux, qui ne<br />

pourraient pas tous supporter de nouveaux câbles,<br />

il en appelle à un financement mutualisé<br />

avec les opérateurs et les collectivités. Cela<br />

crée un nouveau point d’incertitude, non ?<br />

<strong>Le</strong> déploiement de la fibre optique en aérien<br />

va en effet être nécessaire en milieu rural,<br />

même si la tendance avec les tempêtes est<br />

plutôt à l’enfouissement. <strong>Le</strong>s syndicats d’électricité,<br />

qui regroupent les collectivités locales<br />

elles mêmes propriétaires des réseaux de distribution<br />

électriques, sont très volontaristes,<br />

ils se mobilisent sur les schémas directeurs. Par<br />

ailleurs, l’Autorité, qui a déjà régulé l’accès au<br />

génie civil de France Télécom, va prochainement<br />

engager les travaux pour réguler<br />

l’accès au réseau aérien de France<br />

Télécom, très présent dans les communes<br />

rurales. Enfin, la loi Pintat a<br />

clarifié au bénéfice des collectivités<br />

le régime de propriété des fourreaux<br />

télécom lors de l’enfouissement<br />

coordonné des réseaux électriques<br />

et télécom. Il y a donc de moins<br />

en moins d’incertitude.<br />


JDT222-P12-13-Reportage-PilotesOKTP:JDT 31/05/2011 20:21 Page 16<br />

<strong>Le</strong> contexte<br />

REPORTAGE PROJET PILOTE<br />

Sallanches : la fibre au pie<br />

Après avoir déployé un réseau de<br />

fibre optique pour les entreprises,<br />

les responsables locaux ont<br />

décroché un des 7 sésames pour<br />

être « projet pilote » du programme<br />

national Très Haut Débit. Dans<br />

quelques semaines, 2000 foyers<br />

seront connectés. Reportage.<br />

Par Hervé Reynaud<br />

ASallanches (17 000 habitants), au cœur de la<br />

Haute-Savoie, la vue sur le toit de l’Europe<br />

est imprenable. A la fin de ce mois de juin,<br />

la commune pourra s’enorgueillir d’un autre<br />

signe distinctif : elle figurera parmi les premières<br />

communes de moins de 20 000 habitants à disposer<br />

de prises FTTH.<br />

Tout commence en 2007, lorsque la volonté des élus<br />

locaux de fournir du Très Haut Débit aux entreprises<br />

débouche sur la mise en place d'une étude de faisabilité.<br />

« Nous avions la chance, en tant que gestionnaire<br />

de l'infrastructure électrique de la ville, de disposer de<br />

nos propres fourreaux », explique François Juret, directeur<br />

de la RGES (Régie Electricité et Gaz de Sallanches),<br />

« en effet, lors des programmes d'enfouissement des<br />

lignes, nous avons toujours installé des fourreaux de réserve ». Par conséquent,<br />

en passant par l’infrastructure de la RGES, la ville avait la possibilité<br />

de déployer un réseau en fibre optique dans des conditions<br />

économiques optimales puisqu'il n'y avait pas de travaux de génie civil<br />

à prévoir, le tout dans des délais assez courts. <strong>Le</strong> projet pouvait aussi<br />

s’appuyer sur la proximité de Genève. En effet, en se connectant au CIXP<br />

(Cern Internet Exchange Point) genevois*, Sallanches pouvait avoir accès<br />

La fibre optique, une extension de<br />

compétences pour La régie d’é<strong>Le</strong>ctricité<br />

■ <strong>Le</strong> projet FTTH de Sallanches est le seul des projets retenus à être piloté par une régie d'électricité.<br />

Aujourd'hui, il ne reste plus que 150 régies d’électricité en France s'occupant localement de la<br />

distribution de l'électricité (ce qui représente 5 % de l'électricité distribuée dans l'Hexagone). En 2000,<br />

la régie de Sallanches a également pris en charge la distribution du gaz. Puis, en 2006, dans le cadre<br />

de la loi de modernisation de l’économie, la commune lui a transféré sa compétence en matière de<br />

communications électroniques, véritable première étape vers le futur RIP (Réseau d’Initiative Public).<br />

à l'ensemble des opérateurs internationaux présents dans ce point<br />

d’échange stratégique. « Pour nous connecter à Genève, nous avons loué<br />

de la fibre noire à deux gestionnaires d'infrastructures, à savoir ATMB<br />

(Autoroutes et Tunnel du Mont-Blanc) et SIG (Services Industriels de<br />

Genève) », poursuit François Juret, « il s'agit de contrats courant sur 15<br />

ans ». En 2008, 60 kms de fibre relient donc Genève à Sallanches en<br />

suivant le tracé naturel de la vallée de l'Arve. Ce réseau est mis en<br />

expérimentation en 2009 et, début 2010, les services aux entreprises<br />

sont commercialisés par IPCom, Via Numerica et Ultimeo (ce dernier<br />

signe d’ailleurs un partenariat avec <strong>Le</strong>gos pour la fourniture d’un service<br />

de trunk SIP, voir encadré).<br />

■ 10 000 foyers en 2016<br />

S'appuyant sur ce premier succès, la RGES envisage alors d'étendre le<br />

réseau au grand public. « Mi-2010, le gouvernement lance son appel à<br />

projets pilotes pour le FTTH et nous nous apercevons que nous remplissons<br />

déjà 90 % des critères du cahier des charges », explique François<br />

Juret. En fait, il manquait essentiellement au projet la contribution d'un<br />

>16<br />

Juin<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

2011 [n°222]


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Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

Juin [n°222]<br />

>17<br />

u pied du Mont-Blanc<br />

<strong>Le</strong>gos propose<br />

du trunk sip<br />

aux entreprises<br />

de La vaLLée<br />

François Juret, directeur<br />

de la RGES (Régie<br />

Electricité et Gaz de<br />

Sallanches),<br />

■ « Nous avons signé<br />

un contrat avec<br />

l’intégrateur Ultimeo<br />

reposant sur notre<br />

offre de trunk SIP »,<br />

explique Pascal Prot,<br />

directeur de<br />

l’opérateur <strong>Le</strong>gos.<br />

L’intégrateur hautsavoyard,<br />

spécialisé<br />

dans la fourniture de<br />

services voix et data<br />

aux entreprises,<br />

revend donc l’offre<br />

BornSIP Trunk de<br />

Pascal Prot, dirigeant de<br />

<strong>Le</strong>gosSallanches<br />

<strong>Le</strong>gos. « Cet accord a été rendu possible grâce à<br />

l’infrastructure réalisée sur place », poursuit<br />

Pascal Prot, « nous nous contentons d’être<br />

présents à Genève, dans le site Equinix ». Par<br />

ailleurs, à l’issue du déploiement de prises FTTH<br />

auprès du grand public, <strong>Le</strong>gos a l’intention de<br />

mettre à disposition son service auprès des<br />

opérateurs cherchant une solution de<br />

téléphonie. « Nous travaillerons avec des gens<br />

qui ont une marque, une distribution, un<br />

marketing et qui recherchent une marque<br />

blanche », indique Pascal Prot.<br />

<strong>Le</strong> NRO (nœud de raccordement d’abonnés) de Sallanches.<br />

Cette armoire technique contient la connexion des abonnés FTTH. La RGES a choisi d’installer deux<br />

fibres par logement.<br />

<strong>Le</strong> boîtier FTTH installé dans<br />

les logements permet de<br />

recevoir la fibre optique avant<br />

de dispatcher le signal vers la<br />

« box » opérateur de l’abonné.<br />

opérateur national. Numericable profite de l’occasion et le dossier<br />

sallanchard est retenu, en décembre dernier, parmi les sept projets pilotes<br />

du programme national (au total, 35 dossiers ont été déposés). <strong>Le</strong> budget<br />

total de l’opération s’élève à 1,2 million d'euros, dont 500 000 sont pris<br />

en charge par l’Etat. Aujourd’hui, le déploiement haut-savoyard est le<br />

plus important des sept projets retenus, en terme de nombre de prises<br />

installées (2000 logements sont en cours d’équipement de prises FTTH).<br />

« Nous tirons la fibre jusque dans les logements, à la suédoise », s'amuse<br />

François Juret, « nous suivons les recommandations de l'ARCEP ». Autrement<br />

dit, il s'agit d'un câblage en point à point depuis le point de<br />

mutualisation qui est situé, en l'occurrence, dans le NRO. « En revanche,<br />

faute de recommandations précises sur le nombre de fibres,<br />

nous avons tiré deux fibres par logement », précise François<br />

Juret, « nous attendrons les enseignements que retirera<br />

l'ARCEP de ces projets pilotes pour savoir s'il s'agit du<br />

bon choix ». En tout cas, pour l'heure, tous les acteurs<br />

de la ville sont ravis de l'arrivée de la fibre, y compris<br />

les syndics des copropriétés concernées, ce qui loin d’être<br />

toujours le cas dans les zones denses. <strong>Le</strong>s 2000 prises<br />

devraient avoir été posées à la fin de ce mois de juin.<br />

Ensuite ? « Notre idée est clairement de continuer à fibrer<br />

la ville », répond sans hésitation François Juret. L'objectif<br />

est de desservir 90 % des foyers de la commune (10<br />

000 foyers) d'ici 2016. ■<br />

* <strong>Le</strong> CIXP est un point de peering présent au sein du data center Equinix à Genève, au sein duquel sont présents nombre d'opérateurs internationaux. <strong>Le</strong> RIP de Sallanches a pu s'y<br />

interconnecter avec <strong>Le</strong>vel 3, Cogent et Interoute, ce dernier lui permettant de disposer des solutions de <strong>Le</strong>gos.


JDT222-P14-15-Reportage-THD OKAG:JDT 31/05/2011 21:16 Page 12<br />

<strong>Le</strong> Contexte<br />

REPORTAGE PROJET PILOTE<br />

Chevry-Cossigny teste la fibre en g<br />

Sélectionnée par le gouvernement pour tester le déploiement de la fibre, la ville de Chevry-Cossigny permet d’entrevoir les<br />

problématiques auxquelles seront confrontées les communes lorsqu’elles décideront de déployer le très haut débit.<br />

Par Thomas Pagbe<br />

La mairie de Cossigny Chevry (77)<br />

Dépose du NRO avec une grue<br />

Aquelques stations de RER de la<br />

gare Saint-Lazare, la ville de<br />

Chevry-Cossigny, prépare l’avenir.<br />

Cette commune tranquille<br />

de Seine et Marne (77), micitadine,<br />

mi-rurale, a lancé depuis plu-<br />

Pierre Bazier, maire Alain Wofsy, maireadjoint<br />

chargé de<br />

de Cossigny Chevry<br />

depuis 2008 l’urbanisme sieurs mois un chantier de déploiement<br />

de son infrastructure très haut débit afin<br />

de fournir à ses 3600 habitants une connexion Internet à 100 Mbit/s. Sur<br />

les poteaux électriques, comme sur les devantures de certains immeubles, des<br />

kakemonos annoncent l’arrivée de la fibre optique, preuve manifeste de l’énergie<br />

que dépense la ville pour favoriser la réussite de l’entreprise. Cette volonté<br />

ne date toutefois pas d’hier. Chevry-Cossigny, qui figure parmi les sept villes<br />

pilotes retenues par les pouvoirs publics, est tournée vers le THD depuis plusieurs<br />

années. Dès 2004, une première étude aborde déjà la question du THD.<br />

Pierre Bazier, élu maire en 2008, s’attache dès le début de son mandat à la<br />

progression de ce dossier. « <strong>Le</strong> maire s’est très tôt positionné sur ce chantier<br />

et l’a fait avancer. (...) Il est allé partout où la question de la fibre optique<br />

était abordée. Il a pris une série de contacts, notamment avec Covage »,<br />

explique Alain Wofsy, maire-adjoint chargé de l’urbanisme. Cet intérêt pour la<br />

fibre optique a offert à Chevry-Cossigny une longueur d’avance.<br />

Côté voirie, la ville a également anticipé la venue de la fibre optique. Lorsque<br />

les câbles électriques ont été enterrés, un fourreau vide a été systématiquement<br />

prévu pour accueillir la fibre. De fait, la tâche de Sem@for 77, la délégation<br />

de service publique derrière laquelle agit l’opérateur-aménageur Covage<br />

a été facilitée. <strong>Le</strong> déploiement a également nécessité une collaboration<br />

poussée avec France Télécom. Si les signatures de contrats de déploiement<br />

se sont parfois étendues sur de longues périodes dans la<br />

Seine-et-Marne, les choses se sont faites en « bonne intelligence<br />

», notamment avec les représentants locaux de<br />

France Télécom. Pour Alain Wofsy, ce travail conjoint mené<br />

entre la DSP et l’opérateur historique est « déterminant ».<br />

« Cela nous aide à recenser les difficultés auxquelles nous<br />

serons confrontés » note l’élu. « L’expérience que nous<br />

menons à Chevry-Cossigny va se répéter ailleurs », souligne Nicolas Roy, chef de<br />

projet FTTH chez<br />

Nicolas Roy, chef de projet TFTTH chez Covage, bien Covage<br />

conscient de la l’importance capital du déploiement en cours.<br />

■ Un NRO assemblé en usine<br />

Dans les rues de la commune traversée par la D216, rien ne suggère l’ampleur<br />

de la révolution qui se profile. Pour apercevoir le NRO - monté en usine,<br />

livré et déposé à l’aide d’une grue quelques semaines plus tôt - il faut contourner<br />

une petite place et un bosquet. Ce local technique est le cœur du dis-<br />

>18<br />

Juin<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

2011 [n°222]


JDT222-P14-15-Reportage-THD OKAG:JDT 31/05/2011 21:16 Page 13<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

Juin [n°222]<br />

>19<br />

e en grandeur nature<br />

<strong>Des</strong> panneaux annoncent<br />

l’arrivée de la fibre<br />

positif. L’installation de<br />

20 m² comprend les équipements<br />

du délégataire,<br />

mais également celle des<br />

premiers opérateurs clients.<br />

« Une partie du local est<br />

réservée à Covage, l’autre<br />

accueille les équipements<br />

actifs et passifs des FAI<br />

clients », explique Nicolas<br />

Roy. C’est une des obligations<br />

fixées par le cahier des charges établi par la Mairie. L’infrastructure,<br />

ouverte, doit être adaptée à tous les types de technologies. Ce que confirme<br />

Nicolas Roy : « nous devions être capables de supporter tous les réseaux. L’infrastructure<br />

doit par exemple être compatible avec le réseau GPON d’Orange ».<br />

L’agencement du local a été pensé de manière à garantir un minimum d’interventions<br />

en cas de demande des opérateurs clients. « Quand nous installons<br />

les équipements, il n’y a plus de besoin de le refaire, tout se fait du<br />

côté de Covage », poursuit Nicolas Roy.<br />

L’expérience de Chevry-Cossigny a également permis de confronter à la réalité<br />

les préconisations de l’Arcep. Au modèle de 4 fibres proposé par l’Arcep,<br />

Sem@for77 a préféré faire le choix de la double fibre. Ce type de branchement,<br />

le modèle 4 fibres, basé sur un code de couleurs offrait notamment<br />

aux grands opérateurs nationaux la possibilité d’avoir un branchement<br />

« réservé », sans pour autant laisser de place aux plus modestes. Cette configuration<br />

cadrait mal avec l’impératif de couverture souhaité par la mairie. En<br />

plus de laisser à l’utilisateur toute latitude pour le choix de son FAI, la double<br />

fibre donne la possibilité de créer de nouveaux services, d’aide à la personne<br />

notamment.<br />

■ Une boutique pour le THD<br />

La population s’est montrée très sensible au projet de très haut débit, selon<br />

la municipalité. « 48 heures après les vœux du maire, le 2 février dernier, 560<br />

personnes se sont manifestées pour avoir la fibre. 15 jours après, les demandes<br />

continuaient à arriver », indique Nicolas Roy. La mairie a grandement facilité<br />

le processus. Une boutique, dédie uniquement au THD a été ouverte, avec<br />

une personne à plein temps. A l’intérieur, plusieurs dépliants, un schéma explicatif<br />

de branchement et un conseiller rendent la fibre plus intelligible à des<br />

administrés très volontaires. Pour pouvoir disposer d’une prise, les habitants<br />

doivent débourser 59,80 euros. Un montant somme tout raisonnable pour<br />

« passer dans un autre siècle », selon le mot d’Alain Wofsy. ■<br />

Une boutique, dédie au THD a été<br />

ouverte, avec une personne à<br />

plein temps. A l’intérieur,<br />

plusieurs dépliants, un schéma<br />

explicatif de branchement et un<br />

conseiller rendent la fibre plus<br />

intelligible aux administrés.


JDT222-P20-25-vuAG photo p 25:JDT 31/05/2011 21:07 Page 20<br />

<strong>Le</strong>s usages<br />

RETOURS D’EXPÉRIENCE CLIENTS<br />

Que faire a<br />

Grâce aux RIP (Réseaux d’Initiative Publique), qui facilitent<br />

grandement les opérations, et à l’avancée des réseaux en<br />

fibre optique des opérateurs, les entreprises se connectent de<br />

plus en plus souvent en Très Haut Débit. Cette étape leur<br />

permet généralement de déployer rapidement des moyens<br />

(vidéoconférence, backup) leur faisant franchir un palier en<br />

termes d’efficacité. Tour d’horizon des différents usages<br />

professionnels de la fibre optique au travers de témoignages<br />

d’entreprises. Par Hervé Reynaud<br />

Plusieurs besoins concourent aujourd’hui au développement de la<br />

fibre optique dans les entreprises. Tout d’abord, d’un point de<br />

vue organisationnel, les entreprises multisites ont bien compris<br />

l’intérêt d’interconnecter leurs différents sites avec un lien en<br />

fibre optique, notamment afin d’optimiser les échanges et de<br />

centraliser les applications. Plus globalement, la fibre permet de supporter<br />

des échanges de plus en plus en riches (l’utilisation grandissante<br />

de la vidéo dans les entreprises est une des grandes tendances du<br />

marché) et par conséquent de déployer des applications de plus en plus<br />

efficaces au niveau de la collaboration entre les salariés. Si les besoins<br />

de sauvegarde et de redondance figurent toujours au premier rang des<br />

raisons qui motivent les DSI à migrer vers la fibre (avec celle-ci, il est<br />

possible de sauvegarder plus d’un Téra octets de données en une nuit<br />

contre quelques Go avec de l’ADSL), l’usage grandissant des solutions de<br />

vidéoconférence et de vidéocollaboration augmentent de façon considérable<br />

les besoins en bande passante.<br />

Films d’animation<br />

ALphAnim<br />

progresse<br />

Avec LA fibre<br />

Jean-Pierre Quenet, directeur des<br />

opérations en charge des productions<br />

chez Alphanim<br />

Basée à Vincennes, Alphanim (groupe<br />

Gaumont) est une société de production<br />

et de distribution de films d’animation<br />

très active en France, mais<br />

aussi au niveau international, puisqu’elle<br />

co-finance et produit des réalisations dans<br />

le monde entier. « Beaucoup de nos productions<br />

sont très consommatrices en bande passante », explique Jean-Pierre<br />

Quenet, directeur des opérations en charge des productions, « les développements<br />

des concepts sont généralement réalisés en France, tout comme l’écriture<br />

des scenarii et l’élaboration des visuels, puis la fabrication<br />

à souvent lieu en Asie avant de revenir dans notre studio<br />

d’Angoulême pour la finalisation, notamment pour les<br />

effets spéciaux ».<br />

Toutefois, les films peuvent aussi emprunter d’autres<br />

chemins. Par exemple, pour la réalisation de L’apprenti<br />

du Père Noël, la préparation a eu lieu à<br />

Vincennes, la fabrication à Montpellier, l’animation<br />

en Australie, avant un passage par Pékin, et la fina-<br />

lisation à Angoulême. Pour gérer ces aller-retours dans les meilleures conditions,<br />

du Très Haut Débit est nécessaire. « Nous avons effectivement un flux<br />

data important 24/24 h », poursuit Jean-Pierre Quenet, « ce sont le plus<br />

souvent des fichiers de type Maya (pour les images de synthèse, ndlr) ». Il<br />

faut savoir qu’un film d’animation pèse<br />

2,5 To en moyenne et que la société produit<br />

plusieurs films simultanément. « Nous<br />

sommes passés en fibre optique en 2009 et<br />

cela nous a libéré », explique Jean-Pierre<br />

Quenet, « nous avons gagné en efficacité,<br />

d’autant plus que depuis 2009 toutes nos<br />

productions pour la télévision sont produites<br />

en HD, autant dire que nous ne pouvions<br />

plus nous passer de la fibre ». Alphanim<br />

dispose aujourd’hui d’un lien à 20 Mbit/s<br />

fourni par Céleste. Prochaine étape envisagée<br />

: gérer les flux de production en fonction<br />

des priorités quotidiennes, mais pas<br />

avant 2012.<br />

<strong>Le</strong>s données du probLème<br />

Objectifs : échanger facilement des fichiers lourds à l’international<br />

Moyens : un lien fibre 20 Mbit/s<br />

Résultats : procédures améliorées, développement des<br />

productions HD<br />

>20<br />

Juin<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

2011 [n°222]


JDT222-P20-25-vuAG photo p 25:JDT 31/05/2011 21:07 Page 21<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

Juin [n°222]<br />

>21<br />

e avec le THD ?<br />

D’autre part, la dépendance à internet se renforce jour après jour, notamment<br />

pour accéder à des applications métier qui sont de plus en plus<br />

souvent distribuées en mode SaaS. Du reste, la progression continue du<br />

cloud computing constitue aujourd’hui une des raisons majeures qui<br />

pousse les entreprises à se raccorder en fibre optique. En effet, comme<br />

les entreprises sont progressivement en train de migrer leurs applications<br />

et leurs postes de travail dans le nuage, elles ont besoin d’une<br />

bande passante adaptée. Dans ce contexte, les opérateurs offrent non<br />

seulement des liens en fibre optique, mais aussi des services associés<br />

en mode cloud. Aux services désormais classiques de ToIP, de messagerie<br />

hébergée, de sauvegarde en ligne et d’antivirus, s’ajoutent de plus<br />

en plus souvent des solutions de travail collaboratif et de vidéoconférence.<br />

Bien évidemment, les besoins en Très haut Débit sont plus importants<br />

dans certains secteurs d’activité. <strong>Le</strong>s sociétés du monde de l’audiovisuel,<br />

de la communication, ou encore des jeux vidéo,<br />

constituent les premiers grands clients du Très Haut<br />

Débit. <strong>Le</strong> fait de pouvoir travailler en mode collaboratif<br />

autour de fichiers qui sont souvent très<br />

lourds améliore énormément les procédures. Mais les<br />

secteurs de la santé (notamment pour la transmission<br />

d’images médicales), de l’enseignement (pour<br />

les cours à distance) et de la vidéosurveillance<br />

constituent aussi des champs d’applications très<br />

importants. <strong>Le</strong> monde de la finance est lui aussi très<br />

utilisateur de Très Haut Débit, notamment dans l’objectif<br />

d’optimiser la sécurisation des flux financiers<br />

internationaux. De leur côté, les PME et les professions<br />

libérales peuvent aussi mettre à profit de<br />

manière immédiate un lien fibre, comme les imprimeurs<br />

ou les architectes par exemple. ■<br />

Transport aérien<br />

europe Airpost modernise L’AéropostA<strong>Le</strong><br />

<strong>Des</strong>cendante directe de l’aéropostale, la société Europe Airpost achemine<br />

aujourd’hui du fret la nuit et des passagers le jour. Après l’avoir<br />

rachetée à Air France en 1999, La Poste a revendu la compagnie<br />

aérienne en 2008 à la société ASL. Devenue compagnie privée, Europe<br />

Airpost décide de revoir complètement son système d’information. « Nous<br />

avions deux liens cuivre de 2 Mbit/s chacun et des PABX analogiques »,<br />

explique Fabrice De Biasio, DSI, « nous avons opté fin 2008 pour un lien<br />

fibre à 10 Mbit/s fourni par Hub Telecom, afin de connecter notre site principal<br />

». Mi-2009, un projet de PCA (plan de continuité d’activité) est initié,<br />

et une deuxième salle informatique est construite sur un site distant avec,<br />

là encore, une fibre à 10 Mbit/s. Fort de ces deux sites connectés en fibre,<br />

Europe Airpost passe alors en ToIP en changeant ses autocoms et opte<br />

pour une infrastructure réseau en Gigabit (équipements fournis par Cisco).<br />

« L’année dernière, les flux augmentant, nous sommes passés à 50 Mbit/s<br />

sur le site principal », explique Fabrice De Biasio, « et pour sécuriser le<br />

tout, nous avons aussi fait installer une<br />

liaison satellite à 2 Mbit/s en secours ».<br />

Désormais, tous les sites de la société<br />

sont interconnectés en fibre optique (la<br />

compagnie compte au total 4 sites distants<br />

que quelques centaines de mètres).<br />

Outre la ToIP, des systèmes de visioconférence<br />

ont été installés ainsi qu’une<br />

solution de communications unifiées Fabrice De Biasio, DSI d’Europe Airpost<br />

(Webex). <strong>Le</strong>s pilotes et co-pilotes de la<br />

compagnie ont été équipés de clés 3G leur permettant de synchroniser leur<br />

PC portables lorsqu’ils ne sont pas dans la zone de couverture WiFi. Prochaine<br />

étape : l’équipement des containers en puces RFID. « Nous sommes<br />

passé de l’âge de pierre à une solution ultra moderne », résume Fabrice De<br />

Biasio.<br />

<strong>Le</strong>s données du probLème<br />

Objectifs : interconnecter les sites, faciliter les échanges<br />

Moyens : un lien fibre à 50 Mbit/s<br />

Résultats : ToIP, visioconférences, communications unifiées pour<br />

tout le monde


JDT222-P20-25-vuAG photo p 25:JDT 31/05/2011 21:08 Page 22<br />

<strong>Le</strong>s usages<br />

RETOURS D’EXPÉRIENCE CLIENTS<br />

ecole d’ingénieurs<br />

L’isep A mis ses cours en Ligne<br />

L’ISEP (Institut Supérieur d’Electronique de Paris) est une école d’ingénieurs<br />

assurant des formations de prépa intégrées et de mastères spécialisés<br />

(pour un maximum de 800 élèves). « Nous hébergeons sur nos<br />

propres serveurs web un intranet pour les étudiants qui peuvent ainsi<br />

accéder à des cours et à différents contenus en ligne, les enseignants et le<br />

personnel peuvent de leur côté accéder à un ERP, à leurs mails et à leurs<br />

données », explique Benoît Campedel, DSI de l’établissement. « Pour faire<br />

fonctionner correctement l’ensemble des ces services, nous avons besoin de 20<br />

Mbit/s symétriques ». L’ISEP a fait appel à Acropolis pour satisfaire ce besoin<br />

de connectivité et en a profité pour passer sa téléphonie en IP. « Notre<br />

facture téléphonique a drastiquement baissé, d’environ 30 % », indique Benoît<br />

Campedel, « c’est d’autant plus intéressant que, globalement, nous payons<br />

moins cher nos 20 Mbit/s d’aujourd’hui que les 6 Mbit/s que nous avions<br />

auparavant chez un autre opérateur ». L’école d’ingénieurs entend étudier<br />

toutes les propositions que pourra lui faire Acropolis. « Nous testerons prochainement<br />

de nouveaux services, sans doute en matière de visioconférence et<br />

de vidéo collaboration afin de pouvoir dispenser des cours à distance, de permettre<br />

des soutenances de stage à distance, ou encore faire passer des entretiens<br />

en ligne ». Une perspective d’autant<br />

plus d’actualité que l’ISEP disposera bientôt<br />

de deux bâtiments distincts. « Mais nous<br />

continuerons à héberger nos propres services,<br />

car cela est aussi intéressant pour<br />

les formations que nous assurons », précise<br />

Benoît Campedel, « en effet, nous faisons<br />

travailler les étudiants sur l’architecture<br />

réseau ».<br />

Benoît Campedel, DSI de l’ISEP<br />

<strong>Le</strong>s données du probLème<br />

Objectifs : ToIP, cours en ligne pour les étudiants, ERP pour le<br />

personnel<br />

Moyens : un lien fibre 20 Mbit/s<br />

Résultats : enrichissement des contenus accessibles,<br />

perspective de cours à distance<br />

Formation professionnelle<br />

L’inhni pAsse à LA vidéoconférence<br />

Fabrice Robert, secrétaire général de<br />

l’INHNI<br />

L'INHNI est un l’organisme de formation<br />

du secteur Hygiène, Propreté et<br />

Environnement. Il s’agit d’un réseau<br />

disposant de 7 centres de formation<br />

d’apprentis et de 14 centres de formation<br />

continue, pour les adultes. Chaque année,<br />

l'INHNI forme près de 1 200 apprentis (du<br />

CAP au Master), et plus de 18 000 stagiaires<br />

en formation continue (ayant pour<br />

objectif de développer leurs compétences<br />

ou de se préparer à une nouvelle qualification).<br />

« Une de nos priorités est d’optimiser<br />

l’échange d’information entre les<br />

différents sites ; dans cette perspective nous<br />

avons voulu intégrer la voix à notre système<br />

d’information et permettre une évolution vers la vidéoconférence afin de réduire<br />

les déplacements entre les sites », explique Fabrice Robert, secrétaire général,<br />

« nous avions déjà un VPN, mais il nous fallait alors une qualité de service<br />

supérieure et plus de débit ». C’est Acropolis qui fournit des liens fibre à<br />

l’organisme de formation. Aujourd’hui, 7 sites sont équipés en systèmes de<br />

visioconférence avec du matériel Polycom. <strong>Le</strong>s autres sites sont pour l’instant<br />

équipés de webcams. « Pour avoir la meilleure QoS possible, il faut travailler<br />

en collaboration avec l’opérateur, car l’ensemble de ces outils demande<br />

tout de même de nombreux réglages », poursuit Fabrice Robert, « d’autant<br />

plus que nous avons maintenant des systèmes HD et que nous voulons mettre<br />

en place de la prioritisation de flux ». Depuis le mois de février, L’INHNI a<br />

commencé à utiliser cette infrastructure pour assurer des sessions de formations<br />

à distance, en temps réel, notamment à Marseille où une pénurie de<br />

professeurs se fait sentir. « Pour l’avenir, nous travaillons sur la possibilité de<br />

réaliser des enregistrements des cours afin de les rendre disponibles pour des<br />

consultations ultérieures, en podcasts », ajoute Fabrice Robert.<br />

<strong>Le</strong>s données du probLème<br />

Objectifs : ToIP et réduction des déplacements intersites<br />

Moyens : Fibre 8 Mbit/s<br />

Résultats : Cours à distance, évolution vers cours en podcast<br />

>22<br />

Juin<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

2011 [n°222]


JDT222-P20-25-vuAG photo p 25:JDT 31/05/2011 21:08 Page 23<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

Juin [n°222]<br />

>23<br />

studio de jeux vidéos<br />

dArkworks<br />

prépAre<br />

L’Avenir<br />

Darkworks est un studio de développement<br />

de jeux vidéo oeuvrant<br />

depuis plus de 10 ans pour différents<br />

éditeurs français et étrangers.<br />

Ces dernières années, la société a enrichi<br />

son activité autour de deux nouveaux Olivier <strong>Le</strong>bigot, IT manager de Darkworks<br />

axes de développement. <strong>Le</strong> premier<br />

concerne la conception d’un middleware complet pour jeux vidéos, baptisé<br />

Play All. <strong>Le</strong> second repose sur le développement d’une plate-forme de jeux<br />

en mode cloud, baptisé Kusanagi. Autant dire que le besoin en bande passante<br />

s’est considérablement accru avec cette dernière activité. « Nous avons<br />

toujours eu besoin de bande passante car, dans le cadre de nos développements<br />

habituels, nous mettons nos jeux à disposition de nos clients sur un<br />

serveur FTP, sans compter que nous avons aussi migré notre messagerie en<br />

ligne », explique Olivier <strong>Le</strong>bigot, IT manager, « mais il est évident que la<br />

mise à disposition de l’offre Kusanagi réclame un débit supérieur ». La société<br />

a choisi l’offre Complétude Max à 100 Mbit/s de Completel qui satisfait<br />

entièrement les besoins actuels, y compris le backup en ligne réalisé quotidiennement<br />

(quelques centaines de Go certains jours). « A l’avenir, nous<br />

allons pouvoir faire des tests grandeur nature sur notre technologie Kusanagi,<br />

c’est-à-dire héberger en interne l’espace de calcul nécessaire pour les gens qui<br />

se connecteront ». Darkworks a d’autres projets, comme la possibilité de<br />

déporter une partie de ses serveurs d’infrastructure sur des serveurs dédiés<br />

afin d’améliorer la sécurité, ou encore de mettre en place un backup intersites<br />

avec réplication complète dans le cadre d’un PRA (plan de reprise<br />

d’activité). La téléphonie sur IP est aussi à l’étude.<br />

<strong>Le</strong>s données du probLème<br />

Objectifs : proposer une plate-forme de jeux en ligne<br />

Moyens : un lien ibre 100 Mbit/s<br />

Résultats : les projets deviennent possibles, ainsi que<br />

l’intégration de nouveaux outils<br />

Joaillerie<br />

mAuboussin<br />

connecte ses boutiques<br />

Mauboussin, célèbre joaillier de la place Vendôme à Paris, est au plus<br />

mal au début des années 2000. En 2006, il ne lui reste plus que<br />

trois points de vente en France, suite à un régime drastique de<br />

restructuration. Puis, Mauboussin a remonté la pente, ouvrant<br />

d’abord des corners au Printemps et aux Galeries Lafayette notamment, puis<br />

des boutiques partout en France. Aujourd’hui, le joaillier compte 60 points<br />

de vente dans l’Hexagone (avec une présence dans toutes les grandes villes)<br />

et compte ouvrir une trentaine de nouvelles boutiques d’ici la fin de l’année.<br />

Mauboussin est également présent à New-York, Tokyo et Singapour. Pour<br />

permettre à chaque boutique de se connecter vers le site central (situé à<br />

Paris mais distinct du siège), la société a fait appel à Colt dans le courant<br />

de l’année dernière. « Nous avions un besoin de débit, un budget défini et<br />

une exigence très importante en termes de délai », explique David Brajort,<br />

DSI, « aussi, Colt nous a proposé de commencer en 20 Mbit/s avec de l’EFM,<br />

mais avec la perspective de migrer vers de la fibre l’année suivante afin d’augmenter<br />

le débit ». Aujourd’hui, Mauboussin est justement en train d’étudier<br />

les conditions de ce passage à la fibre. Entre temps, le joaillier a augmenté<br />

le nombre d’applications gérées dans le<br />

SI. Au départ, la société hébergeait un<br />

serveur de messagerie électronique et<br />

des applications métier. « Aujourd’hui,<br />

nous avons basculé vers un ERP et nous<br />

avons ajouté des web apps (pour du<br />

reporting de ventes et du planning RH<br />

notamment) », explique David Brajort,<br />

« nous faisons aussi du partage de documents<br />

en interne ». L’intégration de<br />

Microsoft Sharepoint et d’une solution de<br />

ToIP sont les prochaines étapes prévues.<br />

Pour cela, le débit sera peut-être revu à<br />

la hausse, jusqu’à 50 Mbit/s.<br />

David Brajort, DSI de Mauboussin<br />

<strong>Le</strong>s données du probLème<br />

Objectifs : connecter les boutiques au site central avec un<br />

débit suffisant<br />

Moyens : EFM 20 Mbit/s, puis fibre cette année<br />

Résultats : augmentation permanente des applications pour<br />

l’ensemble des boutiques


JDT222-P20-25-vuAG photo p 25:JDT 31/05/2011 21:08 Page 24<br />

<strong>Le</strong>s usages<br />

RETOURS D’EXPÉRIENCE CLIENTS<br />

editeur d’eRP<br />

proginov mise tout sur<br />

LA fibre<br />

Proginov est un éditeur d’ERP,<br />

implanté en région nantaise, qui<br />

est devenu en quelques années le<br />

leader français de l’ERP en mode<br />

SaaS. « Nous avons souhaité en 2001<br />

offrir à nos clients la possibilité de<br />

pouvoir se connecter afin de réaliser euxmêmes<br />

l’exploitation de leur logiciel<br />

hébergé chez nous », explique Philippe<br />

Plantive, p-dg ; « nous étions les premiers<br />

à lancer ce type de service sur de Philippe Plantive, p-dg de Proginov<br />

l’ERP ». Proginov a commencé avec des<br />

liens SDSL de 4 Mbit/s fournis par France Télécom, puis est passé à des<br />

raccordements fibre (10 Mbit/s) en 2006. « Nous ne pouvions pas faire<br />

autrement, à tel point que je peux dire que la fibre optique est aujourd’hui<br />

le cordon ombilical de Proginov », explique Philippe Plantive, « mais<br />

il nous a fallu prendre à notre charge des travaux de génie civil, sinon ce<br />

n’était pas possible ; toutefois nous avons mutualisé ces coûts avec des<br />

entreprises voisines ». Depuis, Proginov a encore franchi des étapes et<br />

dispose désormais de deux liens à 100 Mbit/s, toujours fournis par Orange<br />

Business Services, qui permettent de servir 400 entreprises (des PME en<br />

grande majorité), soit 4000 utilisateurs. La société héberge dans ses locaux<br />

400 serveurs IBM et envisage de doubler sa capacité de stockage dans<br />

l’année qui vient. « Nous ne voulons pas freiner notre développement pour<br />

des raisons d’infrastructure », poursuit Philippe Plantive, « aujourd’hui,<br />

70 % de nos nouveaux clients démarrent directement en mode SaaS ».<br />

Après avoir étendu ses locaux de 2000 à 4000 m², l’éditeur s’apprête à<br />

s’agrandir encore en créant un quatrième ensemble immobilier et pourrait<br />

envisager de passer à la vitesse supérieure en termes de débit disponible<br />

(1 Gbit/s est possible). En termes de services disponibles sur le BSP<br />

(Bouquet de Services Proginov), outre la solution ERP, les clients de Proginov<br />

ont accès à une messagerie, à des outils bureautiques, à l’envoi de<br />

SMS et à du surf internet. « Nous préconisons aussi une solution de ToIP<br />

et pourrions proposer<br />

une solution<br />

de vidéo-conférence<br />

», ajoute<br />

Philippe Plantive.<br />

Une solution que<br />

l’éditeur utilise<br />

déjà pour ses<br />

propres besoins.<br />

<strong>Le</strong>s données du probLème<br />

Objectifs : proposer un maximum de services en mode SaaS<br />

Moyens : un lien fibre 100 Mbits/s<br />

Résultats : une croissance soutenue<br />

Hébergement de sites<br />

icodiA<br />

monte en débit<br />

Créée en 2000 en région rennaise et spécialisée dans l’hébergement<br />

de sites internet, la société Icodia propose à ses clients différents<br />

outils développés sur la base de programmes open source. « Nous<br />

avons besoin d’une bande passante élevée pour faire fonctionner le<br />

tout », explique Raphaël Angleraux, co-gérant et directeur technique,<br />

« nous avons fait installer il y a quelques mois un lien à 100 Mbit/s par<br />

SFR Business Team, qui nous a proposé l’offre la plus adaptée ». Icodia<br />

a notamment besoin d’être très réactif, de faire évoluer le débit disponible<br />

assez rapidement en cas de montée en puissance de l’activité d’un<br />

client sur du streaming notamment. En effet, Icodia héberge des maisons<br />

de disques qui diffusent en streaming des créations d’artistes parfois<br />

très connus. Ainsi, suite à une publicité<br />

TV, la fréquentation de ces sites<br />

peut connaître de véritables pics de<br />

visites. « Avant, nous étions obligés de<br />

multiplier le nombre de liens et de serveurs<br />

», indique Raphaël Angleraux,<br />

« désormais, ce n’est plus nécessaire,<br />

tout passe sur la même fibre, ce qui<br />

constitue un avantage considérable en<br />

termes de simplicité et de gain de<br />

temps ». Par ailleurs, le directeur technique<br />

dit aujourd’hui pouvoir répondre<br />

à des clients que la société ne pouvait<br />

pas héberger auparavant. Aujourd’hui,<br />

Icodia est passé à 200 Mbits/s et peut<br />

monter sa connexion jusqu’à 1 Gbit/s.<br />

« Ce débit nous sert aussi pour nos<br />

Raphaël Angleraux, co-gérant et<br />

directeur technique d’Icodia<br />

besoins internes, pour la ToIP notamment », explique Raphaël Angleraux,<br />

« de plus nous multiplions désormais les vidéoconférences car nous disposons<br />

aujourd’hui de locaux beaucoup plus étendus qu’auparavant ».<br />

<strong>Le</strong>s données du probLème<br />

Objectifs : répondre aux pics de consultations des sites<br />

hébergés<br />

Moyens : un lien fibre 200 Mbits/s<br />

Résultats : plus de simplicité, capacité à servir de nouveaux<br />

clients<br />

>24<br />

Juin<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

2011 [n°222]


JDT222-P20-25-vuAG photo p 25:JDT 31/05/2011 21:08 Page 25<br />

Producteur de vins<br />

AckermAn pétiL<strong>Le</strong> grâce<br />

à LA fibre<br />

ackerman, maison fondée en 1811, est un<br />

producteur et négociant en vins dans le<br />

Val de Loire (vins rouge, blanc et rosé).<br />

Sa spécialité : les vins effervescents,<br />

dont le fameux Crémant de Loire inventé par Jean Ackermann il y a 200 ans.<br />

Au total, la société produit 28 millions de bouteilles par an. « Nous avons<br />

plusieurs sites, le siège à Saumur, une usine distante de 10 kms et un site<br />

pour les vendanges », explique Yan Sabathé, RSI (responsable du système d’information),<br />

« je cherchais une solution en fibre optique depuis plusieurs années,<br />

mais il y avait des coûts de génie civil très importants, et la situation s’est<br />

débloquée depuis que le conseil général a conclu un accord avec Axione ». En<br />

effet, grâce à la création de Melis@, le RIP (Réseau d’Initiative Publique)<br />

local, la fibre optique passe aujourd’hui devant l’usine Ackerman. Grâce aux<br />

services de Bouygues Telecom, le producteur vient d’interconnecter ses sites<br />

avec un lien à 10 Mbit/s (le siège dispose lui de 20 Mbit/s et en utilise la<br />

moitié pour sa connexion internet). Du coup, alors que l’entreprise dispose<br />

encore de PABX sur chacun de ses sites, elle envisage de passer toute sa téléphonie<br />

en centrex, ou d’installer un IPBX gérant la ToIP. Une solution de<br />

vidéoconférence est aussi envisagée, mais pour plus tard. « De plus, ce lien<br />

fibre nous permettra de faire tourner les applications critiques en cas de problème,<br />

car nous avons installé un système de<br />

backup en SDSL, les liens fibre et cuivre passant<br />

par des endroits différents », explique Yan Sabathé,<br />

« il est essentiel pour nous que les automates<br />

des chaînes de l’usine et le service des expéditions<br />

puissent fonctionner en toutes circonstances<br />

». Enfin, la capacité d’augmentation du<br />

débit est aussi appréciée par l’entreprise qui<br />

pourra accroître le débit notamment dans le cas<br />

de l’acquisition d’une autre entreprise, une<br />

hypothèse tout à fait plausible…<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

Juin [n°222]<br />

<strong>Le</strong>s données du probLème<br />

Objectifs : interconnecter les sites, passer en ToIP et assurer un<br />

backup<br />

Moyens : un lien fibre 20 Mbit/s<br />

Résultats : les sites sont reliés et les applications critiques<br />

sécurisées<br />

>25<br />

Bâtiment<br />

<strong>Le</strong>s nouveAux constructeurs montent en gAmme<br />

Laurent Caron, administrateur systèmes<br />

et réseaux chez <strong>Le</strong>s Nouveaux<br />

constructeurs<br />

Promoteur de logements neufs et de<br />

bureaux en France, en Allemagne<br />

et en Espagne, <strong>Le</strong>s Nouveaux<br />

Constructeurs ont déjà livré plus<br />

de 60 000 appartements et maisons<br />

individuelles depuis 1972. Utilisant des<br />

liens SDSL depuis longtemps, la société<br />

a décidé de passer à la fibre optique il<br />

y a deux ans afin de fournir une connexion<br />

internet, un VPN, des applications métier<br />

et une sauvegarde en ligne à l’ensemble<br />

de ses collaborateurs. « Nous avons pris<br />

30 Mbit/s chez Nerim pour connecter<br />

notre siège, et nous avons constaté que<br />

le service était fiable », explique Laurent Caron, administrateur systèmes<br />

et réseaux. Aujourd’hui, sur les quinze sites que compte l’entreprise, cinq<br />

sont connectés. « Nous sommes passés à 40 Mbit/s, car le flux de données<br />

est important », poursuit Laurent Caron, « nos backups remontent plus<br />

rapidement, les temps de latence diminuent, ce qui améliore considérablement<br />

l’efficacité de nos applicaitons métier et de la ToIP ». <strong>Le</strong> constructeur<br />

a aussi mis en place des solutions de vidéoconférence. « Nous en<br />

faisons désormais une à deux par semaine entre Paris et la province, et<br />

parfois avec l’étranger », indique Laurent Caron, « nous souhaitons prochainement<br />

généraliser la ToIP sur tous les sites ». Cerise sur le gâteau :<br />

le siège est déjà passé à l’Ipv6.<br />

..<br />

<strong>Le</strong>s données du probLème<br />

Objectifs : Connecter les sites, ToIP, videoconférence,<br />

sauvegarde en ligne<br />

Moyens : Fibre 40 Mbit/s<br />

Résultats : Usage régulier des vidéoconférences, meilleure<br />

performance des applications métier


JDT222-P26-28-fabricationOKTP:JDT 01/06/2011 11:40 Page 26<br />

<strong>Le</strong>s technos<br />

FABRICATION<br />

Dans les coulisses<br />

de la fibre<br />

Selon l’expression consacrée, les réseaux en fibre optique sont le support de l’« infostructure » en cours de déploiement qui<br />

constituera l’épine dorsale de la vie et de l’économie numérique des cinq prochaines décennies. Or, où et comment fabrique-ton<br />

ce mince fil au cœur de verre capable de transporter autant d’informations ? L’Europe est à la pointe de la technologie<br />

(avec les groupes Prysmian-Draka et Acome), tant pour les brevets que pour le process industriels de fabrication, deux atouts<br />

majeurs pour le Vieux Continent dans cette industrie totalement stratégique. Par Ariel Gomez<br />

1ère étape<br />

Du tube à La pré-préforme<br />

La base de l’industrie de la fibre, c’est la préforme : un gros cylindre<br />

de verre d’environ un mètre de long et 10 cm de diamètre, dont le<br />

procédé de fabrication n’est maîtrisé que par une poignée d’usines dans<br />

le monde (3 en Europe, une en France), et dont les brevets sont<br />

jalousement gardés.<br />

<strong>Le</strong> process de fabrication de la préforme commence par l’achat d’un tube en<br />

verre spécial très pur, qui est placé dans une sorte de tour d’usinage, puis<br />

chauffé jusqu’à 1000°. Ensuite, on fait passer à l’intérieur de ce tube des<br />

gaz (tétrachlorure de silicium ou de germanium, qui, combinés à l’oxygène,<br />

produisent du dioxyde de silicium…) et on en chauffe alternativement les<br />

différentes parties à l’aide d’un four mobile qui se déplace le long du tube.<br />

<strong>Le</strong>s dépôts successifs détermineront les qualités physiques et optiques du<br />

tube.<br />

Une des technologies « traditionnelles » consistait à chauffer le tube avec<br />

un chalumeau, avant de le passer dans un tube à induction.<br />

Autre option technologique (le PCVD, brevet Draka) consiste à chauffer le<br />

tube de l’intérieur et non de l’extérieur. Grâce à cette méthode, qui requiert<br />

des équipements plus récents et plus coûteux, cette étape de la fabrication<br />

est plus rapide et requiert moins de chaleur.<br />

A la fin de cette étape (qui dure une quinzaine d’heures), le tube, rempli<br />

de ces couches successives de dépôt gazeux, est presque fermé.<br />

On fixe le tube en verre<br />

très pur, on le chauffe et<br />

on fait passer à l’intérieur<br />

des gaz qui, sous l’effet<br />

de chaleur, se vaporisent<br />

et provoquent un dépôt.<br />

<strong>Le</strong>s couches successives, au<br />

bout de quelque 7-8 h de<br />

temps, combleront presque<br />

complètement le vide du<br />

tube.<br />

2ème étape<br />

La préforme est compLète<br />

La préforme finie<br />

mesure entre 10 et 15<br />

cm de diamètre. On<br />

vérifie visuellement ses<br />

qualités optiques.<br />

<strong>Le</strong> jet de silice très pure qui<br />

tombe sur la pré-préforme fond<br />

sous les 2000 ° de la torche à<br />

plasma, formant de nouveaux<br />

dépôts à l’extérieur.<br />

Pour combler complètement ce vide, on chauffera à nouveau le tube en<br />

le faisant tourner sur lui-même, ce qui provoquera un effondrement du<br />

cœur sur lui-même. <strong>Le</strong> cylindre ainsi crée s’appelle pré-préforme.<br />

Placée dans un nouveau four, la pré-préforme recevra un jet de silice très<br />

fine (qui n’a rien à voir avec le sable ordinaire). Sous l’effet d’une torche à<br />

plasma (chauffée à 2000°), la silice fond et se dépose sur le tube en couches<br />

successives. Au fur et à mesure des allers-retours, le diamètre du tube initial<br />

(environ 4 cm) augmente jusqu’à attendre les 10 à 15 cm, selon la longueur<br />

de la fibre à fabriquer.<br />

>26<br />

Juin<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

2011 [n°222]


VOIP/TOIP<br />

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JDT222-P26-28-fabricationOKTP:JDT 01/06/2011 11:40 Page 28<br />

Dans les coulisses<br />

de la fibre<br />

<strong>Le</strong>s technos<br />

FABRICATION<br />

Après un contrôle de<br />

résistance, la fibre est<br />

découpée pour être livrée<br />

en bobines de 25 ou 50 km.<br />

La première goûte<br />

entraîne jusqu’au sol<br />

un fil de fibre qui est<br />

attaché à un moteur<br />

de bobinage qui<br />

enroule près de 70 km<br />

de fibre par heure.<br />

Placée dans un tour de<br />

fibrage de 25 m de haut<br />

(ici, chez Acome, à<br />

Mortain, dans la Manche),<br />

la préforme est à nouveau<br />

chauffée jusqu’à ce qu’elle<br />

commence à fondre.<br />

3ème étape<br />

La préforme Devient fiL<br />

Après vérification visuelle de la bonne disposition des couches, le cylindre<br />

en verre très transparent est placé au sommet d’une de tour de fibrage<br />

de quelque 25 m de haut. Fixée en position verticale, la préforme est<br />

encore chauffée (env. 2000° encore) jusqu’à ce qu’elle commence à<br />

fondre. La première goutte qui tombe entraîne avec elle un mince filet de<br />

verre, qui est attaché en bas à un tour qui « déroule » ainsi le fil coulant<br />

de la préforme. En jouant avec une très grande précision sur la température<br />

de chauffe et sur la force de la traction, on arrive à extraire un fil d’une<br />

épaisseur constante de 125 microns (soit un peu plus d’un dixième de mm)<br />

à la vitesse de 70 km par heure.<br />

Entre le haut et le bas de la tour, le fil de fibre passe par un premier compartiment<br />

qui la refroidit, un second qui lui applique une couche de protection<br />

(coating) et un troisième qui le colore dans la masse.<br />

<strong>Le</strong> produit fini subit un contrôle de résistance, puis la fibre est enroulée par<br />

bobines de 25 ou 50 km, selon la demande des clients. Ensuite, il y a un<br />

contrôle optique et géométrique du produit (une centaine de paramètres) par<br />

échantillonnage.<br />

Au total, une préforme donne quelque 1000 km de fibre et il faut environ<br />

8 heures pour la dérouler totalement.<br />

■ Lorsque, fin 2010 le groupe néerlandais Draka, l’un des leaders<br />

mondiaux des câbles de la fibre optique – et détenteur d’un nombre<br />

conséquent de brevets en la matière – est mis en vente, deux industriels<br />

du secteur se mettent sur les rangs pour s’en porter acquéreurs : l’italien<br />

Prysmian (ex-Pirelli) et le chinois Xinmao. Après le dépôt de leurs offres<br />

respectives, l’affaire est conclue en quelques semaines : c’est Prysmian<br />

qui l’emporte, malgré une offre inférieure de près de… 20 % à celle du<br />

Chinois. La raison de cet étrange épilogue, que l’on justifie<br />

officiellement par les « doutes » sur la réalité du financement de<br />

Xinmao et par son « manque d’expérience internationale » serait en<br />

réalité motivée par l’opposition à l’opération des autorités européennes.<br />

« La fibre est un secteur stratégique pour<br />

l’Europe, décrypte un acteur du marché, qui<br />

préfère rester anonyme, cela concerne non<br />

seulement les brevets, mais aussi tout<br />

simplement la fabrication de la fibre et des<br />

câbles. En qualité de sous-traitant de l’industrie<br />

aéronautique et automobile, un câblier a accès,<br />

très en amont, aux plans des futurs avions et<br />

des futures voitures ». Un risque que l’Europe<br />

>28<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

Juin 2011 [n°222]<br />

En associant plusieurs fibres, on<br />

fabrique différents types de câbles.<br />

La techno De La fibre, un atout précieux pour L’europe<br />

n’a pas voulu prendre. D’autant que les compétences intellectuelles et<br />

industrielles en matière de fibre optique sont concentrées, au niveau<br />

mondial, entre les mains d’un nombre très réduit d’acteurs. Derrière<br />

l’américain Corning, inventeur de la fibre optique en 1970, on trouve<br />

Prysmian-Draka (qui passera probablement en première position), suivi<br />

du conglomérat des japonais (NTT, Sumitomo, Furukawa…). En Europe,<br />

on ne compte que trois usines de fabrication de préformes (dont une<br />

Prysmian sous licence Corning).<br />

« Aujourd’hui, en Europe, la seule entreprise qui détient toute la<br />

technologie de la fibre, c’est Draka, explique Jean-Pierre Bonicel,<br />

directeur général France du câblier néerlandais. Nous avons les brevets<br />

et la technologie pour les préformes<br />

Jean-Pierre Bonicel,<br />

directeur général<br />

France de Draka<br />

comme pour le fibrage. Si cette<br />

activité quittait l’Europe, c’en serait<br />

fini de l’indépendance européenne en<br />

la matière. Et il ne faut se dire qu’on<br />

ne gardera que la R&D en Europe, c’est<br />

une vue de l’esprit. On ne peut pas<br />

perdre l’osmose entre R&D et<br />

fabrication ».<br />

Une opératrice vérifie à<br />

l’écran les différents<br />

paramètres de la fibre.<br />

fibre monomo<strong>Des</strong><br />

et muLtimoDe<br />

■ <strong>Le</strong>s fibres optiques sont classées dans l’une ou<br />

l’autre de ces deux<br />

catégories en fonction du<br />

diamètre de leur cœur et de<br />

la longueur d’onde utilisée<br />

pour le transport du signal.<br />

<strong>Le</strong>s fibres multimodes (ou<br />

MMF) ont un diamètre de<br />

cœur de plusieurs dizaines à<br />

plusieurs centaines de<br />

micromètres, et sont plutôt<br />

utilisées pour de courtes<br />

distances ou des bas débits.<br />

Comment elles transportent<br />

plusieurs « modes » (ou<br />

trajets lumineux), elles<br />

souffrent d’une dispersion modale (étalement<br />

temporel su signal) qui augmente avec la longueur<br />

de la fibre, gênant ainsi la qualité de la<br />

transmission.<br />

<strong>Le</strong>s fibres monomodes (ou SMF), beaucoup plus<br />

fines (seulement quelques micromètres), ne<br />

propagent le signal qu’au cœur de la fibre, évitant<br />

ainsi la dispersion modale. Elles sont de ce fait<br />

plus aptes à la transmission très haut débit et sur<br />

les très longues distances. <strong>Le</strong>s fibres monomodes<br />

peuvent cependant souffrir de dispersion<br />

intermodale (ou dispersion chromatique), due au<br />

fait que toutes les longueurs d’onde ne se<br />

déplacent pas à la même vitesse dans le guide.


JDT-Abo:JDT 24/02/2011 19:06 Page 16<br />

Bu<br />

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JDT222-P16-Fibre-optiqueOKTP:JDT 31/05/2011 20:23 Page 30<br />

<strong>Le</strong> contexte<br />

INTERNATIONAL<br />

La fibre optique<br />

dans le monde<br />

L’avance du Japon et de la Corée du Sud en la matière reste<br />

bien réelle. Cependant, certains pays comme l’Australie, la<br />

Suède ou les Etats-Unis ont lancé d’importants chantiers au<br />

cours de ces derniers mois, preuve de l’importance du THD<br />

dans les différents pays. Par Thomas Pagbe<br />

<strong>Le</strong> réseau de fibre optique est dans toutes les têtes. Ces dernières<br />

années, de nombreux projets à travers le monde ont émergé, faisant<br />

des réseaux très haut débit (THD) l’une des nouvelles frontières technologiques<br />

de ce siècle. <strong>Des</strong> années durant, l’Asie et particulièrement<br />

le Japon et la Corée du Sud ont été cités comme les pays les plus<br />

en pointe en la matière. C’est encore vrai aujourd’hui. Cependant, aux<br />

Etats-Unis, en Europe, en Amérique latine ou en Océanie, plusieurs pays ont<br />

entrepris de déployer leurs réseaux.<br />

Selon un rapport réalisé par le cabinet Diffraction Analysis, le début, dès la<br />

fin des années 90, d’une réflexion autour des réseaux en fibre optique a<br />

permis à ces deux nations asiatiques de déployer avec efficacité une infrastructure<br />

de THD. D’après le document, le Japon comptait en mars 2010,<br />

91,6 % d’habitations connectées à la fibre optique - c'est-à-dire bénéficiant<br />

d’une prise au réseau optique sans être forcément abonnées - et 18,5<br />

millions de souscriptions. La Corée du Sud, avec 9 millions d’abonnés au très<br />

haut débit, dispose d’un taux de pénétration de 55%, le plus élevé du monde.<br />

Ces dernières années, d’autres nations, notamment dans la sphère occidentale,<br />

se sont lancées dans la course au déploiement de la fibre optique. Sans<br />

avoir atteint le niveau de pénétration et de déploiement des deux pays leaders,<br />

plusieurs pays ont lancé d’importants projets. Pour Benoît Felten, P-dg de<br />

Diffraction Analysis, « des projets intéressants sur le très haut débit sont menés<br />

dans 30 ou 40 pays dans le monde. (…) Il existe une grande diversité de<br />

réponses » à la problématique posé par le THD.<br />

<strong>Le</strong> THD 1 GbiT/s à HonG KonG<br />

■ En matière de THD, Honk Kong préfigure ce que pourrait donner l’installation d’une<br />

infrastructure à grande échelle. L’opérateur Hong Kong Broadband network (KHBN) est l’un des<br />

rares dans le monde à proposer une connexion très haut débit à 1 Gbit/s, alors même que la<br />

plupart des pays évoquent le 100 Mbit/s comme référence. HKBN a également fait un effort<br />

singulier sur les prix. Pour le 100 Mbit/s, les abonnements sont proposés à 13 dollars pour le 1<br />

Gbit/s, les abonnés dépensent 26 dollars…<br />

■ <strong>Le</strong> bon élève russe<br />

En Suède, l’une des nations la plus souvent citée comme « bonne élève »<br />

européen du THD, les projets de déploiement municipaux se sont imposés.<br />

A Stockholm, notamment, la société publique Stokab possède son propre<br />

réseau, ouvert aux opérateurs. Dans le royaume scandinave, quelque 150<br />

municipalités ont mis en place leur propre réseau. La plupart propose un<br />

modèle d’infrastructure ouverte. 15 % des foyers possèdent un abonnement<br />

FTTH. Chez le voisin norvégien, c’est l’opérateur Altibox qui a déployé son<br />

réseau. Il affiche un parc de 200 000 abonnés. Au Danemark, les entreprises<br />

de service public ont servi de locomotive, cependant, la fibre n’a pas encore<br />

« décollé ». Même insuccès – pour le moment- en Finlande où les initiatives,<br />

nombreuses, se cantonnent à Helsinki et à ses environs.<br />

<strong>Le</strong>s pays Baltes, s’avèrent, eux aussi, particulièrement entreprenants. Dans<br />

cette région, le pays le plus avancé est sans aucun doute la Lituanie avec<br />

300 000 foyers connectés.<br />

En Europe de l’Est, le rôle de bon élève échoit à la Russie. La Fédération<br />

russe compte, à elle seule, 10 millions de maisons connectées à la fin de<br />

l’année 2010. Dans la « vieille Europe », la Hollande est le pays le mieux<br />

pourvu avec 600 000 maisons connectées au THD et 220 000 abonnés.<br />

■ Google au Kansas<br />

De l’autre côté du monde, en Amérique du Nord, les choses bougent. Deux<br />

ans après sa prise de fonctions, le président Barack Obama a évoqué, dans<br />

un discours tenu en février 2010, le plan de la FCC (l’Arcep américaine) et<br />

son ambition de fournir à 100 millions de foyers américains une connexion<br />

internet de 100 Mbit/s. A ce jour, l’opérateur américain Verizon compte parmi<br />

ses clients quelque 4 millions d’abonnés au THD.<br />

Dans ce domaine, il faut également prendre en compte le moteur de recherche<br />

Google. L’entreprise de Mountain View va développer un réseau THD 1 Gbit/s<br />

dans la ville de Kansas City, au Kansas. <strong>Le</strong> réseau, en cours de déploiement,<br />

devrait être disponible en 2012.<br />

En Océanie, la fibre est également un sujet de première importance. En<br />

Australie, le gouvernement a choisi de développer une infrastructure pour<br />

desservir l’ensemble de sa population. « En Australie, au début des années<br />

2000, Telstra a attaqué le régulateur australien en justice et l’a sévèrement<br />

critiqué. Cet évènement a encouragé les pouvoirs publics australiens à créer un<br />

modèle pour casser l'opérateur historique », explique Benoît Felten.<br />

<strong>Le</strong>s pays émergents comme l’Inde et le Brésil ont eux aussi mis en place leurs<br />

propres projets de déploiement. A Sao Paulo, la capitale économique du Brésil,<br />

un projet pilote a permis le déploiement de 200 000 prises chez des<br />

particuliers. L’opérateur brésilien GVT, détenu en partie par France Télécom,<br />

devrait jouer un rôle significatif dans ce projet de déploiement. En Inde, l’opérateur<br />

BSNL prévoit l’installation de 200 000 prises THD d’ici la fin de l’année<br />

2011. Et ce n’est qu’un début. « Dans 10 ans, l’essentiel des nouveaux clients<br />

[dans le monde] proviendra du THD », assure Benoît Felten.<br />

>30<br />

Juin<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

2011 [n°222]


JDT222-P31-34-<strong>Le</strong>xiqueOKTP:JDT 01/06/2011 11:37 Page 31<br />

<strong>Le</strong>s TecHnos<br />

LEXIQUE<br />

<strong>Le</strong> THD de A à ZPar<br />

Lorsque le monde déjà technologiquement compliqué des<br />

télécoms rencontre celui de l’administration et des<br />

collectivités territoriales, tout aussi friand d’abréviations et<br />

d’acronymes de toute sorte, cela donne lieu à la pratique<br />

d’un sabir aussi compliqué à comprendre qu’une langue<br />

ancienne disparue. Voici un aperçu – non exhaustif – des<br />

termes du THD, utilisés ou non dans ce numéro hors série.<br />

Ariel Gomez et Thomas Pagbe<br />

Adsl (AsymmeTric digiTAl suBscriBer line) :<br />

technique de communication qui permet d'utiliser une ligne téléphonique<br />

ou une ligne RNIS pour transmettre et recevoir des données numériques<br />

de manière indépendante du service téléphonique.<br />

BAckBone : également appelé « dorsale ». Réseau de «<br />

transport » de l’opérateur. Il assure le transport de grands volumes de<br />

données (voix, flux internet, télévision sur IP ….) entre deux points du<br />

réseau d’un opérateur. La dorsale est également reliée aux réseaux des<br />

opérateurs concurrents grâce à des points d’interconnexion (POP). C’est<br />

le « réseau d’autoroutes » des opérateurs.<br />

cpe (cusTomer premise equipmenT) : équipement destiné<br />

à l’abonné, tant particulier qu’entreprise. Plus communément appelé<br />

« box ».<br />

cgi (commissAriAT generAl d’invesTissemenT) : il est<br />

chargé de veiller à la cohérence de la politique d'investissement de l'Etat.<br />

<strong>Le</strong> CGI s’assure également de la transparence, de la qualité des<br />

procédures de sélection et du bon emploi des ressources.<br />

dsp (délégATion de service puBlic) : il s’agit d’un<br />

contrat par lequel une personne publique – une collectivité locale dans<br />

notre cas - confie à un délégataire la gestion d’un service public. Si le<br />

délégataire est chargé de construire des ouvrages ou d’acquérir des biens<br />

nécessaires au service, la collectivité peut verser une subvention<br />

d’investissement. En l’état actuel de la jurisprudence, le taux de cette<br />

subvention ne peut dépasser 70 % de l’investissement total.<br />

FAnT (Fond d’AménAgemenT numérique du Terri-<br />

Toire) : créé dans le cadre de la loi contre la fracture numérique de<br />

décembre 2009 dite « loi Pintat », le FANT contribue au financement<br />

de l’infrastructure du THD à l’échelle nationale. Alimenté par les<br />

collectivités locales et par des fonds européens, le FANT devrait<br />

également être alimenté par une subvention de « solidarité » prélevée<br />

sur les abonnements mobiles et Internet ainsi que sur une taxe sur les<br />

écrans TV 3D et les consoles de jeu.<br />

>31<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

Juin 2011 [n°222]<br />

FTTB (FiBer To The Building) : fibre jusqu’au bâtiment.<br />

Lorsque la fibre optique est déployée jusqu’au pied d’un immeuble, sans<br />

entrer dans les habitations. <strong>Le</strong> déploiement chez l’abonné se poursuit<br />

alors souvent en VDSL (variante plus rapide de l’ADSL) ou en câble<br />

coaxial. On parle alors de FTTLA (voir ci-dessous).<br />

FTTh (FiBer To The home) : Fibre jusqu’au domicile.<br />

FTTlA (FiBer To The lAsT AmpliFier) : parfois, comme<br />

dans le cas du réseau de Numericable, la fibre arrête son chemin au<br />

-> suite page 34


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• 100 exposants<br />

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• Pavillons innovatio ns et applications mobiles<br />

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• Sécurité des smartphones : à nouveaux risques, nouvelles solutions<br />

• Smartphones et tablettes, armes de distraction ou de production massive ?<br />

• La tablette : un hyper smartphone ? Un PC killer ? Bien plus que cela ?<br />

• <strong>Le</strong> métier se « mobilise » : pléthore de développements y compris pour TPE<br />

• <strong>Le</strong> cloud computing mobile, la prochaine révolution est en marche<br />

• Innovation spectaculaire dans le mobile qui préfigure les usages de demain<br />

• Mobile sans contact : du portefeuille virtuel aux nouveaux usages de masse<br />

• Abondance, « webisation », externalisation : les challenges de l’entreprise mobile<br />

• Terminaux durcis : percée de la tablette tactile et modularité liée au métier<br />

• La géolocalisation, omniprésente et source de gains probants<br />

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JDT222-P31-34-<strong>Le</strong>xiqueOKTP:JDT 01/06/2011 11:37 Page 34<br />

<strong>Le</strong>s TecHnos<br />

LEXIQUE<br />

<strong>Le</strong> THD de A à Z<br />

pied des immeubles, on se trouve le « dernier amplificateur » (de signal)<br />

de cette topologie de réseau, pour ‘monter’ chez l’abonné en câble coaxial.<br />

FTTo (FiBer To The oFFice) : fibre jusqu’au bureau. C’est la<br />

version ‘entreprise’ du FTTH : le signal arrive jusqu’au CPE, qui le<br />

distribue dans les locaux à l’aide d’un routeur.<br />

FTTx (FiBer To The x…) : « Fibre jusqu’au… ». Dénomination<br />

générique qui regroupe toutes les précédentes.<br />

gpon (gigABiT pAssive opTicAl neTwork) : l’un des<br />

standards du PON (voir plus bas). Type d’architecture de réseaux qui<br />

permet d’obtenir des débits symétriques de transmission de l’ordre de 2,4<br />

Gbit/s maximum.<br />

nrA (nœud de rAccordemenT d’ABonné) : Egalement<br />

appelé répartiteur téléphonique ou central. Lieu où sont réunies les différentes<br />

lignes des abonnés. <strong>Le</strong> NRA est également l’endroit où se connectent<br />

d’autres opérateurs en cas de dégroupage.<br />

nro (nœud de rAccordemenT opTique) : locaux<br />

techniques où sont raccordées les fibres optiques appartenant à la même<br />

boucle locale.<br />

olT (opTicAl link TerminAl) : Répartiteur qui envoie et reçoit<br />

les signaux lumineux porteurs de données.<br />

onT (opTicAl neTwork TerminAl) : Equipement que l’on<br />

nomme également ONU pour Optical Network Unit. Répartiteur optique<br />

placé près du logement de l’abonné. Il reçoit les signaux lumineux émis<br />

par le coupleur, un équipement<br />

passif chargé de propager la<br />

lumière à l’intérieur de la fibre,<br />

puis délivre le signal chez<br />

l’abonné.<br />

poinT à poinT :<br />

chaque brin de fibre issu des<br />

équipements de l’opérateur est<br />

consacré à un seul abonné.<br />

pon (pAssive opTicAl<br />

neTwork) : Point multi-point<br />

passif. Type d’architecture de<br />

réseau dans lequel une unique<br />

fibre part des équipements de<br />

l’opérateur et se raccorde à un<br />

groupe de fibres au niveau d’un<br />

point de partage pour desservir<br />

plusieurs abonnés.<br />

pop (poinT de présence<br />

de l’opérATeur) :<br />

salles techniques de l’opérateur<br />

où se trouvent des serveurs et<br />

des équipements nécessaires à<br />

l’interconnexion entre les<br />

réseaux de deux opérateurs.<br />

ppp<br />

(pArTenAriAT<br />

puBlic-privé) : type de<br />

partenariat qui permet à une<br />

collectivité publique de confier<br />

à une entreprise la mission<br />

globale de financer, de concevoir<br />

tout ou partie, de<br />

construire, maintenir et gérer<br />

des ouvrages ou des équipements<br />

publics et/ou services<br />

concourant aux missions de<br />

service public de l’administration,<br />

dans un cadre de longue<br />

durée et contre un paiement<br />

effectué par la personne<br />

publique et étalé dans le temps.<br />

Il a pour but d’optimiser les<br />

performances respectives des<br />

secteurs public et privé pour<br />

réaliser dans les meilleurs délais et conditions les projets qui présentent<br />

un caractère d’urgence ou de complexité pour la collectivité : hôpitaux,<br />

écoles, systèmes informatiques, infrastructures.<br />

rip (réseAu d’iniTiATive puBlique) : réseaux physiques bâti<br />

par des collectivités (régions, départements, communautés de<br />

communes). Dans la plupart des cas, le partenaire, un opérateur privé,<br />

en fait une filiale et exploite ledit réseau en qualité de délégataire de<br />

service public.<br />

sdTAn (schémA direcTeur TerriToriAl d'AménAgemenT<br />

numérique) : mis à la disposition des collectivités par la<br />

loi Pintat, le SDTAN permet aux acteurs publics de s’interroger sur<br />

ce qu’ils souhaitent en termes d’aménagement numérique pour leur<br />

territoire, et de traduire les options qu’ils retiennent en besoins<br />

d’infrastructures et de réseaux dont les coûts et revenus potentiels<br />

sont évalués pour définir un projet.<br />

vdsl (very high BiT-rATe dsl) : technique de communication,<br />

basée sur le même principe que l’ADSL, qui permet d’atteindre des<br />

débits bien plus élevés que<br />

l’ADSL : 13 à 55,2 Mbit/s<br />

en débit descendant, 1,5<br />

à 6 Mbit/s en débit<br />

montant. On peut aussi<br />

atteindre les 34 Mbit/s en<br />

débit symétrique. Mais le<br />

VDSL souffre d’une perte<br />

de débit avec la distance<br />

encore plus forte que<br />

l’ADSL. ■<br />

>34<br />

Juin<br />

Numéro spécial<br />

<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des Télécoms<br />

2011 [n°222]


JDT223-P51-MOIS PROCHAIN:Mise en page 1 30/05/2011 18:10 Page 22<br />

Ne manquez pas le 11 juillet prochain<br />

<strong>Le</strong> 12 ème<br />

Grand Prix JDT<br />

de la<br />

Distribution<br />

<strong>Le</strong>s résultats de l’enquête et<br />

les classements<br />

Ala veille des congés d’été, comment se porte la relation revendeurfournisseur<br />

dans les télécoms ? Comme tous les ans depuis 12<br />

ans à la même époque, le <strong>Journal</strong> des Télécoms mène son enquête<br />

auprès de la distribution télécoms, en interrogeant d’un côté les<br />

boutiques qui vendent du mobile au grand public, et de l’autre les<br />

installateurs-intégrateurs qui installent des autocoms en entreprise. <strong>Des</strong><br />

centaines de distributeurs à travers la France se prêtent au jeu de<br />

l’appréciation – très détaillée – de leurs fournisseurs, qu’ils soient<br />

constructeurs de terminaux, opérateurs de services, grossistes… De cette<br />

appréciation sortent des notes qui composent des moyennes et constituent<br />

un classement. Résultats, analyse et premiers<br />

commentaires.<br />

Dossier Spécial<br />

Postes SIP : tour d’horizon de l’offre<br />

et des enjeux du secteur<br />

<strong>Le</strong> protocole de communication SIP marche bien et gagne<br />

du terrain, à la faveur du développement des communications<br />

en IP comme de celui du marché de l’open source.<br />

Pourtant, on s’aperçoit que ce protocole théoriquement<br />

universel se heurte parfois à des problèmes de compatibilité<br />

lorsqu’on veut faire fonctionner ensemble terminaux et<br />

équipements de marques différentes. Tour d’horizon.<br />

Marché<br />

Mobiles et tablettes :<br />

les applis à charger pour<br />

les vacances<br />

Trouver sa route, dénicher un petit hôtel de<br />

charme pas cher, connaître les prévisions<br />

météo de la semaine sur son lieu de villégiature,<br />

ou se détendre avec des jeux, des<br />

films, des livres ou des journaux ; comment<br />

faire son choix d’applications pour les vacances<br />

alors que l’AppStore vient de dépasser<br />

les 500 000 applications et que l’Android Market flirte avec<br />

les 200 000 applications, pour ne citer que ces deux là ?<br />

Mode d’emploi et petite sélection.<br />

Focus<br />

<strong>Le</strong>s installateurs télécoms sont-ils devenus<br />

des pros de l’IP ?<br />

La question du « pour ou contre » ne relève plus, depuis un moment,<br />

du débat d’idées entre anciens et modernes. Mais tout simplement<br />

de la survie professionnelle.<br />

Certes, la pénétration de la<br />

ToIP a été plus lente en France<br />

qu’ailleurs, et le Cloud Computing<br />

est davantage un « sujet<br />

de colloques » qu’une réalité<br />

tangible sur laquelle les entreprises<br />

se ruent. Mais l’histoire<br />

ne fera pas marche arrière :<br />

support d’un nombre croissant<br />

d’applications, l’IP est absolument<br />

incontournable. Où en<br />

sont les installateurs dans leur<br />

maîtrise ?


Opérateur d’infrastructures neutre et<br />

indépendant, Covage exploite 15 Réseaux<br />

d’Initiative Publique (RIP) et dispose de son<br />

propre réseau de transmission national en<br />

Métropole, sur lesquels transitent près de 70<br />

fournisseurs de services télécoms et Internet.<br />

Bienvenue<br />

à tous<br />

sur le réseau de<br />

la performance<br />

et de la<br />

compétitivité !<br />

Acteur de référence du Très Haut Débit<br />

(THD) sur fi bre optique, Covage démontre<br />

que l’association des opérateurs et des RIP<br />

constitue un puissant outil d’aménagement<br />

du territoire et de développement<br />

économique.<br />

Lancé en 2010, le concept de couverture THD-Zone<br />

mis en place par Covage, permet à potentiellement<br />

8 800 entreprises et plus de 200 zones d’activités de<br />

bénéfi cier des meilleurs services sur fi bre optique.<br />

Covage apporte ainsi toujours plus de dynamisme au<br />

marché, à la fois localement, régionalement et nationalement.<br />

Retrouvez la fi bre optique au service des collectivités<br />

territoriales et des opérateurs sur thd-zone.com<br />

30, avenue Edouard Belin<br />

92566 Rueil Malmaison Cedex<br />

Tél : 01 47 14 86 50 - Fax : 01 47 14 86 99<br />

www.covage.com

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