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JDT207-P06-07-Infra-Actu okTP:JDT193 03/05/2010 15:42 Page 7
Super-routeur
Ciena-Nortel :
une intégration en bonne voie
Le rachat de la branche réseaux MEN de Nortel par l’équipementier Ciena permet à ce
dernier de se hisser à la 3ème place mondiale du transport optique et de l’Ethernet et de
présenter – déjà – un portfolio cohérent.
Intervenue le 23 mars dernier, la reprise par
Ciena de l’activité dédiée aux réseaux optiques
et Ethernet opérateur de Nortel place
désormais l’équipementier américain, qui a
son siège social à Linthicum, dans le Maryland,
à la 3ème place mondiale dans sa spécialité
et lui permet de doubler sa part de marché
pour atteindre désormais une véritable taille critique.
« Cette acquisition, ce n’était pas notre stratégie,
explique cependant Eric Sèle, Directeur
EMEA de Ciena. C’est une opportunité. Notre objectif,
c’est d’être le premier dans le transport optique,
et cette acquisition est un moyen ». Un
moyen bien préparé, quand même : Ciena a embauché,
avant le rapprochement, de nombreux
salariés ayant quitté Nortel, de quoi préparer en
de bonnes conditions l’intégration des deux
structures. De fait, le jour où le rachat était effectif
(le 23 mars), l’entreprise était déjà en mesure
de dévoiler sa nouvelle organisation dirigeante
(cf encadré) et de présenter les grandes
lignes de son nouveau portfolio de produits. Sa
mission première : répondre aux besoins de montée
en puissance et en débit des opérateurs. « Les
réseaux ne sont pas configurés pour prendre en
charge la prochaine montée en débit, précise Eric
Sèle. On parle beaucoup de l’iPhone, mais son
impact sur les réseaux est encore un épiphénomène
». La montée en puissance de smartphones
connectés, des cartes 3G et d’autres terminaux
comme l’iPad risque cependant d’avoir
un tout autre impact. « Les opérateurs doivent rendre
leurs réseaux robustes, il est impensable de
tolérer une baisse de qualité du trafic voix ».
Améliorer les débits
existants
Vue par Ciena, la solution n’est pas qu’une affaire
de rupture technologique comme celle que
pourra apporter l’adoption du LTE, mais aussi d’une
meilleure exploitation des débits existants, sans
perdre de vue la question de la sécurisation des
Une intégration exemplaire
Eric Sèle, Directeur EMEA de Ciena.
infrastructures
réseaux, et avec la possibilité de traiter tous les
types de données sur la même infrastructure.
« Nous sommes sur un marché où l’on continue
à investir sur l’infrastructure existante, précise
Eric Sèle. En Europe, les opérateurs fonctionnent
beaucoup sur des architectures en anneau,
mais à présent, on s’achemine vers des d’architectures
maillées, comme le font beaucoup les
opérateurs américains. Pour ce faire, on garde les
routeurs existants, mais on leur donne davantage
d’intelligence avec des switchs ». Des switchs
comme ceux que Ciena propose, à la fois dans
ses nouvelles gammes et dans celles issues du
rachat. Ainsi, les modèles de la famille 5400 - qui
gère le swichting optique et par paquets – permettent
une mise en réseau maillé pour automatiser
le contrôle dynamique de la bande passante
pour les services de haute capacité. Les
deux premiers modèles de la gamme sont le 5430
(qui offre une capacité de 3,6 Térabits par seconde)
et le 5410 (1,2 Tb/s). Un modèle à 5,2 Tb/s
est également en préparation. Côté Nortel, la
plate-forme OME 6500 (Optical Multiservice
Edge) arrive à point nommé pour assumer la montée
en puissance des réseaux d’opérateurs
« A J + 2 semaines de l’intégration de Nortel MEN, je suis assez impressionné, s’étonne Eric
Sèle, tout est en ordre de marche ». Il faut dire que l’intégration a été menée tambour battant
partout, y compris en France, où les salariés des deux entreprises ont été mélangés dès
le premier jour. Plus de 99 % des nouvelles propositions de travail faites comme conséquence
du rapprochement ont été acceptées. « Nous avons pris ce qu’il y avait de meilleur
dans chaque structure », poursuit Eric Sèle, une politique qui s’est traduite, entre autres, par
la nomination de Philippe Morin, précédemment président de Nortel MEN, à la tête de la
division produits de Ciena. Par ailleurs, l’entreprise compte à présent 1700 chercheurs dans
sa division recherche-développement, dont un bon millier originaires de Nortel.
grâce à sa capacité de gestion et de transport des
services convergés en TDM, OTN, paquet et longueur
d’onde. Cette option de montée en capacité
sera également implémentée sur la plateforme
4200 de Ciena. En attendant, l’OME 6500
permet de gérer l’arrivée du 40 Gbit/s et du 100
Gbit/s en proposant à la fois une montée graduelle
par paliers de 10 Gbit/s, mais aussi une gestion
native du 100 Gbit/s. Elle se pose aussi comme
une option très adaptée à l’agrégation des réseaux
fixes et mobiles. « Nous avons une cohérence sur
le 100 G, commente Eric Sèle. La rapidité
d’adoption du 40 et du 100 G dépend de la tolérance
des réseaux actuels ».
Le marché entreprises aussi
Par ailleurs, les besoins du marché entreprises
ne sont pas en reste. Ici, il s’agit pour les
grands comptes, notamment, qui construisent
leurs réseaux, de baisser le prix du Mo transporté.
Cette approche technico-économique créerait les
conditions pour faciliter le déploiement de nouveaux
services. Mais le débit n’est pas tout, dixit
Eric Sèle : « Ce n’est pas le débit qui crée l’offre,
c’est l’application ». Or, les offres nécessitant
des débits élevés, comme la téléprésence, sont
pour le moment réduites à la portion congrue.
« Nous assistons à une croissance des réseaux
managés, explique Eric Sèle. BT, par exemple, loue
de la longueur d’onde aux entreprises ». Dans ce
contexte, l’enjeu pour Ciena reste de proposer les
plates-formes capables de fournir et de gérer des
protocoles différents sur la même longueur
d’onde… tout en résistant à l’invasion des « pris
cassés » afin de préserver les marges. Un défi sur
lequel Ciena se dit confiant grâce à l’avance que
l’équipementier dit avoir sur l’optique.
■ Ariel Gomez
Actualité
en bref
Ericsson met en orbite
sa « capsule site »
Conçu dans un souci d’intégration
paysagère, le « capsule site » (un
ensemble antenne cellulaire-station de
base « tout en un » et prêt à installer)
répond aussi à une approche de TCO (coût
total de possession) qui, d’après Ericsson,
s’avère plus avantageuse que celle des
équipements traditionnels. Bien que plus
cher à l’achat que les solutions plus
basiques, le « capsule site », permet une
installation deux à cinq fois plus rapide, et
environ 30 % moins chère. « Souvent une
demi journée suffit pour sa mise en
service », explique Matthias Rodermann,
responsable Développement Opérations
pour Ericsson France. Une fois sur site, il
suffit en effet de le visser au sol à l’aide
de trois visses plantées sur une dalle de
béton ou une armature de fer en profil
« double T ». D’un poids de 800 kg pour le
mat vide et de 1400 kg pour l’ensemble
équipé, cet équipement ne nécessite que
de moyens de levage « légers ». Même
facilité pour le transport : une semiremorque
normale suffit, pas
de convois spéciaux à
organiser, donc. Parmi les
autres atouts mis en avant
par l’équipementier, on peut
mentionner la faible emprise
au sol du « capsule site »,
(moins de 2 m2), ainsi que
la protection mécanique qu’il
offre aux équipements actifs.
Un argument de poids lorsque
l’on sait que 60 % des
interventions techniques sur
les sites sont liées aux effets
de la pluie, de la corrosion ou
du vent. Sur ce dernier point,
le mat d’Ericsson supporte les
rafales jusqu’à 250 km/h.
Toujours dans une approche
TCO, le « capsule site » a été
conçu comme un équipement
capable de générer des
revenus pour les opérateurs.
Les trois faces du mat
peuvent en effet être louées
comme autant de surfaces
publicitaires. Une option
prévoit également
l’installation d’un écran
LCD interactif à hauteur
d’homme. Autre option :
l’installation de panneaux
solaires sur les faces du
mat.
La station de base qui
équipe le « capsule
site » est une RBS
6000, qui peut couvrir
tout le spectre de
fréquences allant du GSM à la 4G. La
liaison avec les antennes situées au
sommet se fait par câble coaxial ou, en
option, en fibre optique. Si aucun contrat
commercial n’a encore été conclu à ce
jour avec des opérateurs français, certains
l’étudient avec grand intérêt. ■ AG
7 Le Journal des télécoms N°207 Mai 2010