de notre filiation au groupe Aéroports de Paris - Le Journal Des ...
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JDT207-P30-PDVID BP2OKAG:POINT <strong>de</strong> VUE IDEES 03/05/2010 16:38 Page 30<br />
Point <strong>de</strong> vue<br />
les gens & les chiffres<br />
Services en ligne<br />
E-learning : du Minitel<br />
<strong>au</strong>x serious games<br />
Emmanuel <strong>de</strong> Gastines<br />
Associé, BearingPoint<br />
Jean Michel Huet<br />
Senior Manager, BearingPoint<br />
Apprendre plus, mieux et plus<br />
vite ; tel est l’un <strong>de</strong>s nombreux<br />
défis à relever <strong>au</strong>jourd’hui dans<br />
le mon<strong>de</strong> du travail. Et c’est<br />
dans ce contexte que le e-learning<br />
revient <strong>au</strong> goût du jour :<br />
en 2008, selon une étu<strong>de</strong> du<br />
Propane Education & Research Council, 91 % <strong>de</strong>s<br />
dirigeants interrogés disaient être intéressés par<br />
l’utilisation du e-learning. Certains y ont même<br />
toujours vu la prochaine révolution du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
l’éducation et <strong>de</strong> la formation. Ainsi, l’on prédisait<br />
à la fin <strong>de</strong>s années 70 que l’avènement du Minitel<br />
passerait par la formation à distance. Vingt ans<br />
après, Peter Drucker, prédisait en 1997 que les<br />
« universités ne survivraient pas en tant qu’établissements<br />
rési<strong>de</strong>ntiels ».<br />
Il convient toutefois <strong>de</strong> nuancer quelque peu ces<br />
promesses ambitieuses : selon le rapport 2005 <strong>de</strong><br />
l’OCDE sur la cyberformation dans l’enseignement<br />
supérieur, « les moyens d’enseignement et d’apprentissage<br />
ambitieux et inédits facilités par les<br />
TIC sont encore jeunes ou n’ont pas encore été inventés<br />
». L’explication : <strong>de</strong>s technologies non maîtrisées,<br />
un accompagnement à l’usage inexistant,<br />
<strong>de</strong>s contenus <strong>de</strong> formation réutilisés sans adaptation,<br />
et surtout le sentiment pour l’apprenant <strong>de</strong><br />
se retrouver seul face à une double ignorance métier/outil.<br />
Quelques échecs à ne pas imiter<br />
A ce nive<strong>au</strong>, le cas <strong>de</strong> la United Kingdom e-University<br />
(UKeU) est particulièrement symptomatique<br />
<strong>de</strong>s échecs possibles en e-learning. En se<br />
positionnant comme une alternative <strong>au</strong>x formations<br />
présentielles offertes dans les meilleures universités<br />
britanniques <strong>au</strong> lieu <strong>de</strong> jouer la carte <strong>de</strong><br />
la complémentarité, la UKeU est rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>venue<br />
un gouffre financier pour le gouvernement<br />
britannique. En se basant sur un business mo<strong>de</strong>l<br />
incertain sur un marché mal i<strong>de</strong>ntifié, et en réutilisant<br />
<strong>de</strong>s cours préexistants sans les adapter à la<br />
spécificité du média web, elle sera tombée dans<br />
les travers du « tout technologique ».<br />
De la même façon, l’ensemble <strong>de</strong>s universités<br />
américaines ayant lancé leurs outils d’e-learning<br />
dans les années 90 s’est rapi<strong>de</strong>ment rendu à l’évi<strong>de</strong>nce<br />
que ces outils n’étaient ni utilisés, ni appréciés,<br />
par manque d’ergonomie et <strong>de</strong> facilité<br />
d’appropriation. L’université <strong>de</strong> Phoenix est une<br />
<strong>de</strong>s rares qui réussit <strong>au</strong>jourd’hui à être un fournisseur<br />
d’e-learning crédible et plébiscité.<br />
Tirons les enseignements <strong>de</strong>s expériences passées,<br />
afin <strong>de</strong> mieux préparer les solutions <strong>de</strong> <strong>de</strong>main.<br />
De prime abord, la création <strong>de</strong> contenus e-learning<br />
<strong>de</strong>vrait être du ressort <strong>de</strong> personnes disposant<br />
d’une triple expertise : pédagogique, sur le<br />
« <strong>Le</strong> pré-requis indispensable à une formation efficace est<br />
l’i<strong>de</strong>ntification du média le plus approprié pour véhiculer le<br />
message. Pour représenter un processus, un schéma succinct<br />
sera préféré à un long paragraphe <strong>de</strong>scriptif ; et pour expliquer<br />
la prise en main d’une application, un tutoriel vidéo <strong>de</strong><br />
démonstration ou un contenu flash interactif seront privilégiés ».<br />
contenu, et sur les outils nécessaires à la production<br />
<strong>de</strong> la formation. C’est la meilleure façon<br />
d’éviter <strong>de</strong>s contenus trop longs, peu interactifs,<br />
ou trop « <strong>de</strong>sign » <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> technologique. Il est<br />
néanmoins envisageable <strong>de</strong> dissocier l’expertise<br />
éditoriale, <strong>de</strong> l’expertise outil, via la mise en place<br />
<strong>de</strong> workflows dédiés permettant <strong>au</strong>x différents<br />
experts impliqués <strong>de</strong> challenger et d’améliorer le<br />
contenu en cours <strong>de</strong> production.<br />
Une fois produit, le contenu e-learning doit être<br />
susceptible d’évoluer en tenant compte <strong>de</strong>s<br />
retours <strong>de</strong>s apprenants. Cela peut se faire via <strong>de</strong>s<br />
outils web 2.0, ou par <strong>de</strong>s créne<strong>au</strong>x présentiels<br />
complémentaires. Dans le second cas, on parlera<br />
<strong>de</strong> « blen<strong>de</strong>d learning », une approche <strong>de</strong> plus en<br />
plus appréciée et offrant <strong>de</strong> très bons résultats. A<br />
titre d’exemple, une bonne pratique consistera à<br />
mettre un contenu <strong>de</strong> e-learning à disposition <strong>de</strong>s<br />
apprenants, en leur indiquant une durée approxi-<br />
Aurélien Cour<strong>de</strong>rc<br />
Consultant, BearingPoint<br />
mative pour étudier le contenu, et en leur <strong>de</strong>mandant<br />
d’envoyer leurs questions éventuelles <strong>au</strong><br />
formateur. Une séance présentielle permettra alors<br />
<strong>de</strong> vérifier le nive<strong>au</strong> d’appropriation du contenu,<br />
<strong>de</strong> combler les zones grises, et d’i<strong>de</strong>ntifier les<br />
améliorations éventuelles à apporter.<br />
<strong>Le</strong>s serious games,<br />
relais du e-learning ?<br />
Ouassim Driouchi<br />
Consultant, BearingPoint<br />
<strong>Le</strong>s <strong>au</strong>teurs<br />
De façon plus générale, le pré-requis indispensable<br />
à une formation efficace est l’i<strong>de</strong>ntification du<br />
média le plus approprié pour véhiculer le message.<br />
Pour représenter un processus, un schéma succinct<br />
sera préféré à un long paragraphe <strong>de</strong>scriptif<br />
; et pour expliquer la prise en main d’une<br />
application, un tutoriel vidéo <strong>de</strong> démonstration ou<br />
un contenu flash interactif seront privilégiés.<br />
Ces formats sont d’<strong>au</strong>tant plus à privilégier que <strong>de</strong><br />
nombreuses contraintes technologiques qui dégradaient<br />
la promesse e-learning sont <strong>de</strong>venues<br />
obsolètes. L’<strong>au</strong>gmentation <strong>de</strong>s débits permet la<br />
diffusion <strong>de</strong> contenus plus complets et plus ludiques<br />
à moindre coût ; l’arrivée du nouve<strong>au</strong> format<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>scription web HTML5 permettra une<br />
meilleure in<strong>de</strong>xation et transformation du contenu<br />
multimédia et vidéo ; et enfin la démultiplication<br />
d’outils <strong>de</strong> screencasting (technique <strong>de</strong> capture<br />
vidéo <strong>de</strong> l’écran <strong>de</strong> son ordinateur) à bas prix permet<br />
la réduction <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> production et <strong>de</strong><br />
diffusion.<br />
S’il n’a pas toujours été facile pour le e-learning<br />
<strong>de</strong> se frayer une place <strong>de</strong> choix dans l’univers <strong>de</strong><br />
la formation, en raison d’une promesse surévaluée,<br />
<strong>de</strong> maladresses d’usage et <strong>de</strong> barrières technologiques,<br />
il possè<strong>de</strong> <strong>au</strong>jourd’hui tous les atouts<br />
indispensables à son succès. En se focalisant sur<br />
ses forces que sont ses faibles coûts <strong>de</strong> production<br />
et <strong>de</strong> déploiement, ses fonctionnalités multimédia,<br />
et son côté ludique, il est fort à parier que la révolution<br />
longtemps annoncée ne s<strong>au</strong>rait plus tar<strong>de</strong>r…<br />
et c’est peut être sous la bannière <strong>de</strong>s<br />
« Serious Games » qu’elle <strong>au</strong>ra lieu, en témoigne<br />
l’enveloppe <strong>de</strong> 10 miilions d’euros accordée par la<br />
secrétaire d'Etat <strong>au</strong> développement <strong>de</strong> l'économie<br />
numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet. ■<br />
Par Emmanuel <strong>de</strong> Gastines, Jean-Michel Huet, Aurélien Cour<strong>de</strong>rc et Ouassim Driouchi<br />
<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> <strong>de</strong>s télécoms N°207 Mai 2010<br />
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