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POS - Ixarm

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Dans ce contexte, les orientations scientifiques du<br />

domaine visent en première priorité à améliorer nos<br />

capacités d’analyse, de détection et de restauration<br />

de capacités dans le domaine des risques biologique,<br />

chimique et radiologique. Défense et sécurité<br />

y sont indissociables.<br />

ENJEUX SCIENTIFIQUES<br />

POUR LA DÉFENSE ET LA SÉCURITÉ<br />

La satisfaction des objectifs indiqués précédemment<br />

requiert une capacité de surveillance appropriée et<br />

de préférence permanente dans les conditions compatibles<br />

avec une agression de type radiologique,<br />

biologique ou chimique. Cela se traduit notamment<br />

par des exigences en termes de portabilité, de mobilité,<br />

et d’adaptation aux conditions de l’environnement.<br />

Cette protection doit aussi pouvoir s’appliquer<br />

aux structures de soutien logistique et autres.<br />

À côté de ces besoins de moyens de surveillance<br />

opérationnelle, il importe de développer nos moyens<br />

d’investigation liés à la « lutte contre la prolifération<br />

» et visant à dissuader l’éventuel utilisateur de<br />

tels moyens d’agression.<br />

Enfin, de nombreuses similitudes existent dans la<br />

prise en compte du risque NRBC d’origine délibérée,<br />

accidentel ou naturel. Il n’existe pas de frontière<br />

entre ces différents aspects pour les risques infectieux<br />

auxquels les troupes en opération peuvent être<br />

exposées. Il sera donc essentiel de tirer parti de la<br />

dualité civile-militaire de ces problématiques.<br />

1. LA MENACE CHIMIQUE<br />

Le potentiel d’une arme chimique dépend non seulement<br />

de la toxicité intrinsèque du produit, mais<br />

également de la simplicité de production, de sa stabilité,<br />

de sa dispersion, de son devenir dans l’environnement,<br />

etc. Bien que les armes chimiques<br />

fassent l’objet d’une convention d’interdiction avec<br />

mesures de contrôle, toutes les menaces d’origine<br />

étatique ne sont pas supprimées puisque quelques<br />

pays n’ont pas signé ou ratifié la convention et que<br />

terrorisme et conflits asymétriques doivent également<br />

être pris en compte. La menace terroriste<br />

chimique n’est pas dépendante de la mise au point<br />

d’armes à effet massif. Des moyens même artisanaux<br />

pourraient avoir des effets psychologiques et<br />

médiatiques importants. Enfin la réflexion sur la<br />

menace chimique ne peut ignorer les risques liés<br />

aux toxiques industriels auxquels les troupes françaises<br />

peuvent être confrontées ni ceux associés à<br />

de nouveaux incapacitants, profitant des avancées<br />

dans les connaissances en neurosciences et en thérapeutique<br />

humaine ou animale.<br />

Dans le cadre de la prise en compte d’une menace<br />

de cette dimension, comme de l’application et du<br />

renforcement des mesures de contrôle, il semble essentiel<br />

de favoriser les mesures telles que l’échantillonnage,<br />

la définition et l’analyse de biomarqueurs<br />

d’exposition, la protection plus efficace des individus<br />

(topiques cutanés, bioépurateurs) et la décontamination.<br />

Il y a un besoin également de nouvelles<br />

contre-mesures thérapeutiques immédiates plus<br />

efficaces au vu de la rapidité des effets des agents<br />

chimiques et parfois de l’absence de moyens de<br />

traitement étiologique. Ces contre-mesures devront<br />

prendre en compte les effets à court, moyen et long<br />

terme notamment en neuroprotection ou dans le<br />

domaine des brûlures chimiques susceptibles d’affecter<br />

non seulement la santé des individus exposés<br />

mais également de représenter un coût sociétal.<br />

2. LA MENACE BIOLOGIQUE<br />

La convention d’interdiction des armes biologiques<br />

ne comporte pas, à la différence de la convention<br />

d’interdiction des armes chimiques, de mesures de<br />

vérification. Les deux raisons principales et concomitantes<br />

à l’origine de cette absence sont, d’une<br />

part, la difficulté intrinsèque de l’exercice, et, d’autre<br />

part, l’importance perçue par certains pays de protéger<br />

la confidentialité des travaux menés dans le<br />

secteur des biotechnologies. Les technologies pouvant<br />

permettre de réaliser des enquêtes sur site sont<br />

donc susceptibles de favoriser la mise en place de<br />

telles mesures.<br />

Toutefois, la menace bioterroriste n’est pas elle non<br />

plus dépendante de la mise au point d’armes biologiques<br />

à effet massif. Ici également des moyens<br />

même artisanaux pourraient avoir des effets psychologiques<br />

et médiatiques importants, compte<br />

tenu des craintes associées aux maladies infectieuses.<br />

Il importe d’identifier ce qui peut rendre<br />

moins attractif l’usage de l’arme biologique. L’une<br />

des caractéristiques majeures étant la discrétion,<br />

tout ce qui permettra de diminuer cette discrétion<br />

sera utile. On peut citer l’amélioration des moyens<br />

d’investigation de crimes biologiques supposés ou<br />

avérés, l’amélioration de la traçabilité des collections<br />

de souches, la connaissance de la diversité<br />

naturelle des pathogènes. Pour cette raison d’accessibilité,<br />

des microorganismes pathogènes considérés<br />

comme non pertinents en termes de menace<br />

militaire pourront l’être dans un contexte bioterroriste<br />

ce qui renforce l’importance de ne pas séparer<br />

la prise en compte du risque infectieux provoqué et<br />

naturel.<br />

La réflexion sur la menace biologique ne peut ignorer<br />

les risques liés au développement de microorganismes<br />

génétiquement modifiés et de la biologie de<br />

synthèse. Le spectre potentiel est évidemment très<br />

large. Cependant, la faisabilité de tels développements<br />

par quelques individus reste douteuse parce<br />

qu’il demeure le plus souvent impossible de prédire<br />

l’effet d’une modification génétique sur le comportement<br />

global d’un microorganisme, par exemple en<br />

termes de virulence. Toute modification génétique<br />

doit être testée pour vérifier que le microorganisme<br />

modifié a conservé ses caractéristiques pertinentes<br />

par ailleurs et la réalisation pratique de tels tests<br />

nécessite l’accès à des équipements de laboratoires<br />

et d’animaleries sécurisés conséquents. Pour ces<br />

raisons, la menace liée à l’utilisation de pathogènes<br />

produits par sélection naturelle semble devoir rester<br />

Domaine 7<br />

POLITIQUE ET OBJECTIFS SCIENTIFIQUES ÉDITION 2010 - ORIENTATIONS 2011-2012 51

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