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Domaine 1 tion et l’analyse aux méthodes de simulation pouvant contribuer à la problématique de la sécurité globale. Les puissances de calcul disponibles sur des platesformes rendent justement possibles des traitements jusque-là réservés aux expérimentations. Dans la mesure où cela porte effectivement sur des problèmes scientifiques, il convient donc de s’intéresser à l’implantation des algorithmes sur des architectures multi-cœurs, voire sur des architectures dédiées et sur des GPUs. Ces nouveaux aspects peuvent se rapprocher de la problématique du calcul intensif, pouvant être utilisé dans le traitement de masses de données et qui trouve des applications dans d’autres domaines scientifiques (« Ondes », « Matériaux », « Environnement »). Par ailleurs, on soutiendra également des efforts concernant l’informatique collaborative à des fins d’extraction du renseignement ou de formation. Enfin, la Défense retiendra des efforts ciblés concernant l’informatique et l’ordinateur quantique, dans une prospective à long terme. 3. SYSTÈMES COMPLEXES La notion de système complexe n’est pas la même suivant que l’on parle de systèmes naturels ou de systèmes artificiels. Pour les applications de Défense, on s’intéresse surtout à l’analyse et la définition de l’architecture de systèmes complexes artificiels principalement de deux types : ● les systèmes de systèmes (SdS : ensemble de systèmes autonomes interconnectés et coordonnés pour atteindre une capacité militaire donnée, inatteignable par aucun des éléments seul), ● les systèmes complexes à logiciel prépondérant. Les systèmes complexes naturels ou qui connectent des éléments naturels et artificiels intéressent le domaine I2R pour des travaux impliquant d’autres domaines scientifiques, lorsqu’il s’agit d’observer les propriétés globales d’un ensemble de constituants dans le cadre d’applications issues d’autres domaines scientifiques (« Biologie », « Homme et système », « Environnement et géosciences », …). Les caractéristiques de systèmes complexes naturels, telles que l’émergence de propriétés ou l’autoorganisation peuvent être souhaitables (ou redoutées) pour des systèmes artificiels. Les travaux pour comprendre ces phénomènes intéressent donc la Défense dans la mesure où ils montreront une nouveauté et une généralité suffisantes. Pour les systèmes complexes artificiels, la Défense est intéressée à soutenir des travaux scientifiques qui permettront des avancées en matière d’ingénierie. Cela concerne en particulier l’analyse et la définition de l’architecture des SdS, des comportements des systèmes individuels et de leurs interconnections (interfaces). En dehors des efforts technologiques importants, les points durs scientifiques concernent la définition, la conception, l’évolution et la maîtrise de l’obsolescence des éléments des SdS utilisés pour la Défense. Les besoins issus des applications de Défense sont également concernés par la spécification des systèmes complexes à logiciel prépondérant, et par la modélisation, la vérification et le contrôle des systèmes à tous les niveaux du plus proche du matériel au plus algorithmique en passant par le middleware. Les besoins concernent en particulier la vérification de la validité (au sens de l’adéquation au besoin et de la sûreté de fonctionnement) en continu depuis les premières phases de conception ou de définition du système ou du SdS. Les méthodes informatiques pour parvenir à ces fins sont multiples. Malgré des avancées récentes, la Défense reste intéressée à soutenir des recherches au meilleur niveau de l’état de l’art en ce qui concerne l’étude des systèmes distribués pour les aspects touchant à la flexibilité logicielle, à la reconfigurabilité et à l’interopérabilité. Des points très importants sont ceux de la résilience et de la sûreté de fonctionnement, essentielles à de nombreux systèmes (comme les drones) : on s’intéressera à la vérification et à la preuve des langages de programmation et à l’évaluation des logiciels critiques, à la tolérance aux pannes, aux architectures robustes. Les techniques de virtualisation seront également étudiées. A plus haut niveau, on s’intéressera également aux aspects cognitifs dans les SdS, jusqu’à des applications de travail collaboratif, de jeux (serious games) et de simulations. D’une manière générale, la défense ressent le besoin d’une refondation en rupture des outils de gestion des SdS et de leur développement en regard des utilisateurs. Un cas d’application des techniques de systèmes complexes : l’intégration de véhicules inhabités (drones, robots) dans la circulation habitée Si on veut qu’un drone puisse accéder à l’espace aérien utilisé par les vols classiques, on a un système déjà complexe (le système du transport aérien), auquel il faut ajouter un élément (le drone) sans perturber les performances de sécurité et de fluidité du trafic. Le problème consiste donc à spécifier les caractéristiques du drone et les éventuelles modifications du système de transport aérien sous de fortes contraintes d’origines multiples (financière, juridique, sociale, …) et avec un besoin de garanties diverses à fournir aux autorités et à la société civile. C’est donc bien une approche « système complexe », en complément de travaux plus classiques de robotique et d’aéronautique, qui permettra d’obtenir l’autorisation de vol. Cette problématique d’actualité brûlante pour les drones se pose également pour les robots terrestres assimilables à des voitures (ou à des véhicules plus gros), ainsi que pour les drones maritimes de surface. 18 POLITIQUE ET OBJECTIFS SCIENTIFIQUES ÉDITION 2010 - ORIENTATIONS 2011-2012

4. COMMANDE DES SYSTÈMES ET DES ROBOTS Cet axe couvre les thématiques fondamentales de l’automatique : modélisation, identification, observation, et commande. A ces thématiques s’ajoutent celles permettant la prise en compte de consignes et d’objectifs qui peuvent être complexes lorsque que l’on vise un certain niveau d’autonomie décisionnelle. S’ajoutent alors les thèmes de planification et suivi d’exécution, d’allocation de tâches et de ressources, de prise en compte de l’utilisateur dans son rôle de superviseur ou d’acteur du système de commande, de diagnostic et pronostic ; ces thèmes se regroupent dans l’étude de l’architecture de contrôle du système. Tant pour l’automatique que pour l’autonomie décisionnelle et pour les problèmes qui combinent les deux, les progrès attendus concernent principalement l’extension des classes de modèles pour lesquels des outils d’analyse et de synthèse sont utilisables, ainsi que la prise en compte du caractère approximatif de ces modèles et des incertitudes sur les données. Parmi les classes de modèles d’intérêt, on trouve les systèmes hybrides, c’est-à-dire dont la dynamique combine des équations d’évolution continue et discrète. Ces systèmes sont le point de rencontre des automaticiens qui utilisent des systèmes informatiques pour la commande, et des informaticiens qui conçoivent ces systèmes. La dynamique continue décrit souvent des phénomènes physiques quantifiés (mécanique du vol …), alors que la dynamique discrète décrit des changements d’états qualitatifs ou logiques bien représentés par des automates. La rencontre entre informatique et automatique a aussi conduit à l’intérêt croissant pour les systèmes distribués qui bénéficient des avancées en matière de réseaux de communications. Ces systèmes sont souvent hybrides et hiérarchiques( 8 ) et soulèvent des problématiques de répartition des charges de calcul, avec comme problématique connexe la commande sur des réseaux tolérante aux retards de communication (anytime control). Rejoignant la thématique des réseaux de capteurs, et en leur adjoignant des actionneurs, la miniaturisation et la dissémination des systèmes embarqués conduit aux systèmes cyberphysiques( 9 ) qui peuvent rendre l’environnement du combattant intelligent et adaptatif. Dans la même veine, la flexibilité apportée par les éléments logiciels permet d’envisager l’adaptabilité et l’évolutivité des systèmes. S’ouvrent alors les possibilités de diagnostic en ligne, voire de pronostic et d’architecture de commande tolérante aux fautes (fail safe). L’autonomie décisionnelle peut aller jusqu’à la capacité d’un système à se reconfigurer ou à l’autoorganisation d’un ensemble d’agents ; elle peut bénéficier des techniques de programmation réflexive. De façon transverse aux thèmes d’automatique et d’autonomie décisionnelle, on trouve les contraintes de mise en œuvre et d’utilisation que soulèvent les problèmes d’automatique embarquée : ● embarquabilité et exécutabilité temps-réel, ● transmission de la commande / réception des informations (retards, pertes ...), ● sûreté de fonctionnement et conception de systèmes sûrs, ● robustesse, tolérance aux fautes, résilience. On trouve aussi les méthodes de garantie et d’évaluation des performances des systèmes commandés. On s’intéressera surtout aux aspects numériques (caractérisation des incertitudes, propagation des intervalles d’erreur, polynômes de chaos) trop souvent négligés. Figure 1.3 : Navigation autonome d’un robot par déformation de trajectoire: la trajectoire à exécuter, i.e. une courbe dans l’espace-temps, est continûment déformée en réponse aux nouvelles informations sur l’environnement acquises par ses capteurs. Le robot peut alors éviter les obstacles mobiles qui l’entourent en anticipant leurs mouvements, tout en garantissant la convergence vers sa destination. Plus généralement, la numérisation du champ de bataille produit une grande masse de données qu’il s’agit d’exploiter pour prendre une décision. Dans les applications de Défense, de nombreuses situations nécessitant des prises de décision en environnement incertain ne se réduisent pas au paradigme de la commande optimale en automatique. La Défense est donc intéressée à soutenir des recherches en optimisation robuste (dont les décisions restent valides dans le pire cas de réalisation des paramètres incertains intervenant dans le problème à résoudre) et en théorie des jeux (théorie algorithmique par exemple). D’autres développements récents dans le domaine de l’aide à la décision sous incertitude, essentiellement « tirés » par des applications civiles (mathématiques financières, optimisation de production sous incertitude, robustesse des réseaux de télécommunications, etc.) peuvent Domaine 1 ( 8 ) Voir par exemple le réseau européen HYCON. ( 9 ) Programmes NSF Cyber-physical Systems (CPS) en 2008 et 2010 POLITIQUE ET OBJECTIFS SCIENTIFIQUES ÉDITION 2010 - ORIENTATIONS 2011-2012 19

4. COMMANDE DES SYSTÈMES<br />

ET DES ROBOTS<br />

Cet axe couvre les thématiques fondamentales de<br />

l’automatique : modélisation, identification, observation,<br />

et commande. A ces thématiques s’ajoutent<br />

celles permettant la prise en compte de consignes<br />

et d’objectifs qui peuvent être complexes lorsque<br />

que l’on vise un certain niveau d’autonomie décisionnelle.<br />

S’ajoutent alors les thèmes de planification<br />

et suivi d’exécution, d’allocation de tâches et<br />

de ressources, de prise en compte de l’utilisateur<br />

dans son rôle de superviseur ou d’acteur du système<br />

de commande, de diagnostic et pronostic ; ces<br />

thèmes se regroupent dans l’étude de l’architecture<br />

de contrôle du système. Tant pour l’automatique<br />

que pour l’autonomie décisionnelle et pour les problèmes<br />

qui combinent les deux, les progrès attendus<br />

concernent principalement l’extension des classes<br />

de modèles pour lesquels des outils d’analyse et<br />

de synthèse sont utilisables, ainsi que la prise en<br />

compte du caractère approximatif de ces modèles et<br />

des incertitudes sur les données.<br />

Parmi les classes de modèles d’intérêt, on trouve les<br />

systèmes hybrides, c’est-à-dire dont la dynamique<br />

combine des équations d’évolution continue et discrète.<br />

Ces systèmes sont le point de rencontre des<br />

automaticiens qui utilisent des systèmes informatiques<br />

pour la commande, et des informaticiens qui<br />

conçoivent ces systèmes. La dynamique continue<br />

décrit souvent des phénomènes physiques quantifiés<br />

(mécanique du vol …), alors que la dynamique<br />

discrète décrit des changements d’états qualitatifs<br />

ou logiques bien représentés par des automates.<br />

La rencontre entre informatique et automatique a<br />

aussi conduit à l’intérêt croissant pour les systèmes<br />

distribués qui bénéficient des avancées en matière<br />

de réseaux de communications. Ces systèmes sont<br />

souvent hybrides et hiérarchiques( 8 ) et soulèvent des<br />

problématiques de répartition des charges de calcul,<br />

avec comme problématique connexe la commande<br />

sur des réseaux tolérante aux retards de communication<br />

(anytime control). Rejoignant la thématique<br />

des réseaux de capteurs, et en leur adjoignant des<br />

actionneurs, la miniaturisation et la dissémination<br />

des systèmes embarqués conduit aux systèmes<br />

cyberphysiques( 9 ) qui peuvent rendre l’environnement<br />

du combattant intelligent et adaptatif. Dans la<br />

même veine, la flexibilité apportée par les éléments<br />

logiciels permet d’envisager l’adaptabilité et l’évolutivité<br />

des systèmes. S’ouvrent alors les possibilités<br />

de diagnostic en ligne, voire de pronostic et d’architecture<br />

de commande tolérante aux fautes (fail<br />

safe). L’autonomie décisionnelle peut aller jusqu’à la<br />

capacité d’un système à se reconfigurer ou à l’autoorganisation<br />

d’un ensemble d’agents ; elle peut bénéficier<br />

des techniques de programmation réflexive.<br />

De façon transverse aux thèmes d’automatique et<br />

d’autonomie décisionnelle, on trouve les contraintes<br />

de mise en œuvre et d’utilisation que soulèvent les<br />

problèmes d’automatique embarquée :<br />

● embarquabilité et exécutabilité temps-réel,<br />

● transmission de la commande / réception des informations<br />

(retards, pertes ...),<br />

● sûreté de fonctionnement et conception de systèmes<br />

sûrs,<br />

● robustesse, tolérance aux fautes, résilience.<br />

On trouve aussi les méthodes de garantie et d’évaluation<br />

des performances des systèmes commandés.<br />

On s’intéressera surtout aux aspects numériques<br />

(caractérisation des incertitudes, propagation des<br />

intervalles d’erreur, polynômes de chaos) trop souvent<br />

négligés.<br />

Figure 1.3 : Navigation autonome d’un robot<br />

par déformation de trajectoire: la trajectoire à<br />

exécuter, i.e. une courbe dans l’espace-temps,<br />

est continûment déformée en réponse aux<br />

nouvelles informations sur l’environnement<br />

acquises par ses capteurs. Le robot peut alors<br />

éviter les obstacles mobiles qui l’entourent<br />

en anticipant leurs mouvements, tout en<br />

garantissant la convergence vers sa destination.<br />

Plus généralement, la numérisation du champ de<br />

bataille produit une grande masse de données qu’il<br />

s’agit d’exploiter pour prendre une décision. Dans<br />

les applications de Défense, de nombreuses situations<br />

nécessitant des prises de décision en environnement<br />

incertain ne se réduisent pas au paradigme<br />

de la commande optimale en automatique. La Défense<br />

est donc intéressée à soutenir des recherches<br />

en optimisation robuste (dont les décisions restent<br />

valides dans le pire cas de réalisation des paramètres<br />

incertains intervenant dans le problème à<br />

résoudre) et en théorie des jeux (théorie algorithmique<br />

par exemple). D’autres développements récents<br />

dans le domaine de l’aide à la décision sous<br />

incertitude, essentiellement « tirés » par des applications<br />

civiles (mathématiques financières, optimisation<br />

de production sous incertitude, robustesse<br />

des réseaux de télécommunications, etc.) peuvent<br />

Domaine 1<br />

( 8 ) Voir par exemple le réseau européen HYCON.<br />

( 9 ) Programmes NSF Cyber-physical Systems (CPS) en 2008 et 2010<br />

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