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La politique spatiale de défense au service de la sécurité<br />

The defence space policy contributes to security<br />

DOSSIER D’INFORMATION<br />

INFORMATION KIT


DOSSIER D’INFORMATION<br />

LANCEMENT DU SATELLITE SYRACUSE 3B<br />

KOUROU - AOÛT 2006<br />

Sommaire<br />

THÈME 1 - La Défense et l’Espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 3<br />

• Les orientations spatiales de la Défense . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 4<br />

• Le budget spatial militaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 5<br />

• Les applications opérationnelles de l’Espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6<br />

• Les enjeux scientifiques et technologiques de l’Espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 7<br />

• Les synergies spatiales civiles et militaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 8<br />

• L’Espace et l’Europe de la Défense . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 9<br />

THÈME 2 - Les télécommunications spatiales militaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 11<br />

• Le programme Syracuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 12<br />

• La description du système Syracuse 3 – la composante spatiale . . . . . . . . . . . . . . . page 14<br />

• La description du système Syracuse 3 – la composante sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 15<br />

• Les coûts et dates clés du programme Syracuse 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 18<br />

• Le partage des capacités avec l’OTAN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 19<br />

• L’exploitation opérationnelle de Syracuse 3A . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 21<br />

• Eléments prospectifs : le futur des télécommunications spatiales . . . . . . . . . . . . . . . page 22<br />

THÈME 3 - La Défense et l’industrie spatiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 23<br />

• La base industrielle et technologique de Défense dans le domaine spatial . . . . . . page 24<br />

• Les perspectives de l’industrie spatiale en Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 25<br />

THÈME 4 - La Défense en Guyane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 27<br />

• Les forces armées et la protection du site de lancement de Kourou . . . . . . . . . . . page 28<br />

• Les missions des forces armées en Guyane (FAG) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 30


2 <br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B


THÈME 1<br />

La Défense et l’Espace<br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B<br />

3


Les orientations spatiales de la Défense<br />

Afin d’assurer sa propre sécurité et pour assumer pleinement ses responsabilités internationales, la France<br />

améliore en permanence ses capacités d’anticipation et d’évaluation des crises ainsi que son efficacité dans<br />

la gestion de celles-ci. De plus, elle développe les moyens de conduire, comme nationcadre, des opérations<br />

militaires en coalition.<br />

Compte-tenu des enjeux politiques, militaires, économiques qu’il représente, et des possibilités technologiques<br />

qu’il offre, l’Espace constitue un projet fédérateur de nature à favoriser l’affirmation de l’Europe de<br />

la Défense et le développement de ses capacités à conduire des opérations.<br />

Les conclusions du Groupe d’orientation stratégique de politique spatiale de Défense (GOSPS), constitué<br />

à la demande de Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, ont souligné le rôle essentiel de l’Espace dans<br />

les grandes fonctions stratégiques de Défense. Depuis, une dynamique prospective s’est instaurée, au sein<br />

de la Défense et en interministériel, portée par la conviction exprimée par le ministre de la défense dans<br />

les apports stratégiques, technologiques et industriels de l’Espace à la préparation de l’avenir 1 .<br />

Par ailleurs, la programmation spatiale militaire tient compte des besoins opérationnels exprimés par les<br />

forces armées et les acteurs du renseignement, des exigences d’économie de moyens, de cohérence entre<br />

les systèmes de force et de synergie avec la politique spatiale civile.<br />

Dans ce cadre, les orientations spatiales militaires de la France s’articulent autour de sept axes :<br />

• Continuité et modernisation des systèmes spatiaux de souveraineté : télécommunications militaires<br />

(Syracuse) et observation optique (Hélios), pour couvrir ses besoins fondamentaux jusqu’en 2020.<br />

• Accession au plus tôt à une capacité de renseignement “tout temps”.<br />

• Recherche des solutions de coopération en Europe, autour des initiatives de l’Agence européenne de<br />

Défense (AED).<br />

• Intégration des systèmes spatiaux dans le système de force commandement et maîtrise de l’information,<br />

avec un souci national et européen d’harmonisation des segments sols et d’interopérabilité des<br />

systèmes d’information.<br />

• Préparation de l’avenir à travers les démonstrateurs et les études technico-opérationnelles, en visant<br />

des solutions partagées à l’échelon européen.<br />

• Appui aux projets spatiaux européens à vocation duale (accès à et surveillance de l’Espace, Galileo<br />

pour la navigation et GMES 2 pour l’observation en matière de sécurité civile), ou internationaux<br />

(météorologie, océanographie, géographie).<br />

• Soutien de l’activité spatiale française, dont les acquis depuis 20 ans permettent des solutions<br />

économiques et la conservation de compétences uniques en Europe.<br />

1 - Vœux du ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, aux industriels le mercredi 11 janvier 2006.<br />

2 - Global Monitoring for Environment and Security<br />

4 <br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B


Le budget spatial militaire<br />

Le budget spatial militaire français demeure globalement stable, d’un montant de l’ordre de 500M€.<br />

Les prévisions de crédits consacrés à l’Espace en 2006, hors budget commun recherche-Défense (BCRD),<br />

sont les suivantes :<br />

• en autorisations d’engagement (AE) : environ 517 M€ ;<br />

• en crédits de paiement (CP) : environ 489 M€.<br />

Les principales dépenses sont ventilées entre les études amont et les programmes de la façon suivante :<br />

PRINCIPALES DEPENSES AE 2006 (M€) CP 2006 (M€)<br />

Études amont 93,9 62,2<br />

Programme Hélios 2 121,2 96,4<br />

Programme Segment 22,8 19,3<br />

sol d’observation<br />

Programme Syracuse 2 4,6 16,3<br />

Programme Syracuse 3 252,2 276<br />

Les dotations prévues pour 2006 permettent de maintenir les objectifs et le calendrier de la loi de<br />

programmation militaire (LPM) 2003-2008 pour ce qui concerne le secteur spatial militaire, dont les<br />

principaux axes d’efforts sont les suivants :<br />

• Développement du système d’observation optique de seconde génération :<br />

Réalisation du programme national Segment sol d’observation (SSO).<br />

Le SSO développe les moyens qui permettront au segment sol français d’utiliser en toute cohérence<br />

les systèmes proposés par la France pour l’observation optique (Hélios 2 3 ), par l’Allemagne (SAR-<br />

Lupe) et l’Italie (Cosmo-Skymed) pour l’observation radar. Il permettra ainsi d’accéder à une capacité<br />

d’observation “tout temps” en 2007.<br />

• Augmentation de la capacité satellitaire de communication avec le lancement (après Syracuse 3A en<br />

octobre 2005) du satellite Syracuse 3B en août 2006 complétant ainsi le coeur des futurs réseaux<br />

stratégiques.<br />

À l’instar de 2005, l’année 2006 est une année dont l’activité spatiale de Défense est particulièrement riche.<br />

3- Le système Hélios 2 réunit cinq pays européens : les partenaires qui ont contribué au développement du système (France,<br />

Belgique, Espagne) et ceux avec qui seront échangés des droits d’accès (systèmes radars italien Cosmo-Skymed et<br />

allemand SAR Lupe). Les droits ont été négociés avec l’Italie lors des accords de Turin en janvier 2001 (accord intergouvernemental<br />

franco-italien sur l’observation de la Terre) et avec l’Allemagne lors de l’accord franco-allemand pour<br />

l’étude de l’échange Hélios 2 / SAR-Lupe en juillet 2002.<br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B<br />

5


Les applications opérationnelles de l’Espace<br />

Les moyens spatiaux sont omniprésents dans de nombreux domaines de l’action militaire décrits dans les<br />

fonctions stratégiques que sont la dissuasion, la prévention, la projection et la protection.<br />

Par la capacité qu’elle offre pour recueillir et diffuser des informations à une échelle planétaire, l’utilisation<br />

de l’Espace extra-atmosphérique revêt un intérêt stratégique majeur pour la Défense. Elle est complémentaire<br />

de l’utilisation d’autres capteurs et vecteurs.Toutefois ses qualités intrinsèques de service global,<br />

unique, permanent, respectueux de la souveraineté d’un pays, en font un préalable à toute opération<br />

militaire.<br />

Les applications opérationnelles de l’Espace sont les télécommunications, l’observation, l’écoute, la<br />

navigation et la localisation, la géographie, l’océanographie, la météorologie et l’alerte avancée.<br />

L’Espace est en effet un milieu totalement libre de circulation. Ainsi, par rapport à des moyens conventionnels,<br />

les satellites confèrent à leurs détenteurs les aptitudes suivantes :<br />

• Discrétion, avec un accès dit “non-intrusif” sur l’ensemble du globe, c’est-à-dire sans violation des<br />

territoires nationaux.<br />

• Permanence, avec un recueil de l’information stratégique, opérative et tactique en tout temps, en tout<br />

lieu et de manière répétitive, apportant ainsi aux autorités les éléments de contexte décisifs<br />

permettant d’anticiper des situations de crise ou de gérer des situations conflictuelles déclarées. Cette<br />

capacité est principalement acquise grâce aux systèmes d’observation (optique et radar), aux<br />

systèmes d’écoute électromagnétique, aux systèmes de surveillance de l’Espace et aux systèmes<br />

d’alerte au profit du territoire national ou de forces projetées sur un théâtre.<br />

• Pertinence, avec une information recueillie permettant d’une part de connaître la situation de l’environnement<br />

dans les zones d’intervention, d’autre part de diffuser des données précises de positionnement<br />

et de datation communes à tous les acteurs, les aidant à se déplacer de manière sûre et à se<br />

synchroniser mutuellement. Ces capacités sont accessibles grâce aux systèmes d’observation (facilitant<br />

la production de données cartographiques, la réalisation de modèles numériques de terrain, la<br />

connaissance des conditions météorologiques et océanographiques) et grâce aux systèmes de<br />

radionavigation par satellite.<br />

• Rapidité, dans la diffusion d’informations de toute nature, renforçant voire suppléant les réseaux<br />

d’infrastructure terrestres ou de câbles sous-marins. Cette capacité peut être obtenue avec le<br />

concours d’un maillage spatial principalement fondé sur des satellites géostationnaires dédiés à des<br />

besoins de télécommunications, de radiodiffusion ou encore de diffusion multimédia (Internet haut<br />

débit par satellite).<br />

De ce fait, l’Espace se révèle, du point de vue de la doctrine militaire, l’une des meilleures positions qui soit<br />

pour observer, communiquer, se repérer et agir de manière coordonnée, autant de fonctions dont la<br />

maîtrise est primordiale pour obtenir la supériorité militaire et assurer la sécurité.<br />

En complément ou en substitution à d’autres moyens d’évaluation de la situation, de renseignement, de<br />

conduite des opérations et de gestion de crise, les applications spatiales permettent de donner, aux hautes<br />

autorités civiles et militaires, les informations nécessaires à la conduite de la politique de sécurité et de<br />

Défense.<br />

Dans un contexte géostratégique caractérisé, plus encore que par le passé, par l’instabilité, l’imprévu et<br />

l’apparition de risques divers, l’utilisation de l’Espace, qui agit comme un “multiplicateur de forces”, constitue<br />

un élément essentiel à toute stratégie et un facteur de puissance indéniable.<br />

6 <br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B


Les enjeux scientifiques et technologiques<br />

de l’Espace<br />

La maîtrise de l’Espace offre un champ de possibilités large et inexploité dans les domaines de la recherche<br />

scientifique et des applications technologiques.<br />

Cinq enjeux scientifiques pour répondre aux questions majeures de l’humanité :<br />

• Les sciences de la terre : connaissance océanique et climatique, interactions aérosols-nuagesrayonnement,<br />

étude du rayonnement solaire réfléchi, chimie atmosphérique, géodésie spatiale,<br />

prévention et réaction aux risques naturels, etc.<br />

• Les sciences de l’univers : astronomie, astrophysique et exploration du système solaire.<br />

• Les sciences de la matière et de la vie en micropesanteur (vols habités).<br />

• «L’exobiologie» : la question des origines et de l’évolution de la vie.<br />

• La physique fondamentale (interactions fondamentales et gravitation).<br />

Des enjeux technologiques liés aux télécommunications, à l’observation et à la navigation :<br />

• Les services spatiaux dans le domaine des télécommunications sont les concurrents directs des<br />

moyens terrestres en téléphonie, télédiffusion et applications multimédias. Ils sont aussi des outils pour<br />

la médecine (télé-médecine, télé-épidémiologie et veille sanitaire, télé-assistance, télé-consultation) ou<br />

pour l’enseignement (télé-enseignement).<br />

• L’observation de la terre propose des applications environnementales (surveillance de l’environnement<br />

global 4 , prévisions climatologiques) et des applications de Défense. Elle comporte également<br />

un volet commercial et de service public ou privé. Les segments sol y tiennent un rôle capital.<br />

• Les systèmes globaux de navigation par satellite offrent des moyens duaux de navigation, de positionnement<br />

et de synchronisation. Leur maîtrise est un gage d’autonomie politique, économique et<br />

stratégique.<br />

Ces enjeux nécessitent de préserver la capacité française et européenne d’accès à l’Espace. Dominant les<br />

technologies critiques du domaine spatial, compétent en matière d’architecture des systèmes satellitaires,<br />

développant une culture technique de “bout en bout” et réalisant des projets d’envergure, le Centre<br />

national d’études spatiales (CNES) joue un rôle moteur dans ce domaine.<br />

4 - Global Monitoring for Environment and Security ( surveillance planétaire, continue et durable de l’environnement<br />

terrestre).<br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B<br />

7


Les synergies spatiales civiles et militaires<br />

La recherche dans le domaine spatial peut être schématiquement décomposée en quatre domaines<br />

majeurs :<br />

• L’étude et l’exploration de l’univers.<br />

• L’observation de la Terre.<br />

• Les services terrestres (télécommunication, localisation, datation, sauvegarde de la vie humaine, etc.).<br />

• La maîtrise des moyens spatiaux (lanceurs, amélioration des coûts et performances des satellites).<br />

Hormis l’exploration de l’univers, qui reste pour le moment faiblement liée aux enjeux de Défense, tous<br />

ces domaines d’étude présentent un intérêt pour le secteur civil (institutionnel et/ou industriel) et<br />

intéressent les autorités militaires. De ce fait, les synergies sont nombreuses et les possibilités d’optimiser<br />

les budgets consacrés à l’Espace sont réelles (observation de la Terre, océanographie, météorologie,<br />

navigation, surveillance de l’Espace et télécommunications). La collaboration étroite qui existe au niveau<br />

national entre la délégation générale pour l’armement (DGA) et le Centre national d’études spatiales<br />

(CNES) est un gage d’exploitation de ces synergies, qui s’étendent des études technologiques les plus en<br />

“amont” jusqu’aux programmes opérationnels.<br />

La réussite du programme Hélios résulte également de la synergie entre les programmes concomitants<br />

Hélios 2 et SPOT 5. Elle illustre une dualité technologique croissante entre programmes civils et militaires,<br />

et a permis de réduire les coûts de développement des programmes. Cette même dualité est également<br />

mise en œuvre dans le cadre du développement du programme de satellites Pléiades, satellites optiques<br />

français haute résolution dont l’exploitation opérationnelle doit débuter en 2008. Il convient de souligner<br />

également que le satellite Telecom 2 intégrait des charges utiles civiles et militaires (Syracuse 2).<br />

En matière de services apportés par les moyens spatiaux, certains besoins militaires conduisent à des<br />

exigences techniques qui vont parfois au-delà des besoins du marché civil, notamment en termes de<br />

précision d’observation, de résistance au brouillage, de confidentialité des données ou d’écoute de signaux<br />

spécifiques. Dans ces cas particuliers, les développements de produits militaires dédiés s’imposent.<br />

Sur le plan européen, l’Agence spatiale européenne (ESA) conduit des études et des programmes civils au<br />

profit des quinze nations membres de l’agence. Elle favorise l’émergence et la réalisation de programmes<br />

spatiaux civils en coopération, en offrant un cadre éprouvé qui permet la mise en commun de budgets et<br />

la conduite de projets répondant à des besoins communs à plusieurs nations européennes (ex :<br />

programmes Ariane, GalileoSat, GMES, etc.). Toutefois, à ce stade, elle n’a pas vocation à accueillir de<br />

programmes militaires en coopération. Ceux-ci rassemblent généralement un nombre restreint de<br />

partenaires et se développent donc au sein de structures de programmes dédiées (ex : le programme<br />

Hélios).<br />

8 <br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B


L’Espace et l’Europe de Défense<br />

Avec la formulation d’une Politique européenne de sécurité et de Défense (PESD) en juin 1999, la Défense<br />

est devenue une composante essentielle de la politique extérieure de l’Union européenne. Ses actions sont<br />

pleinement intégrées, aux cotés des actions diplomatiques, économiques et financières, dans l’approche<br />

globale de gestion des crises qui vise à répondre aux menaces complexes et diffuses, résultant des<br />

évolutions récentes du paysage stratégique mondial. Dans ce contexte, l’efficacité des actions militaires<br />

repose sur la possibilité pour l’Europe de disposer de capacités qui lui permettent d’agir de manière<br />

autonome, en particulier dans les domaines du renseignement, des systèmes de communication et de<br />

commandement, de la surveillance et de la navigation, qui sont tous aujourd’hui fortement tributaires de<br />

moyens spatiaux.<br />

Cependant, les contraintes budgétaires impliquent, pour combler les lacunes capacitaires identifiées, d’une<br />

part l’utilisation préférentielle de technologies duales, d’autre part la recherche systématique de solutions<br />

multinationales. Ce besoin est particulièrement sensible dans le domaine spatial militaire, qui nécessite des<br />

investissements considérables et inaccessibles à nombre de nations européennes. Pour pouvoir bénéficier<br />

pleinement de l’exploitation de l’Espace, et ne pas subir la domination des seules nations dont les moyens<br />

propres permettent les investissements nécessaires, l’Europe doit rechercher une synergie entre ses<br />

membres pour optimiser leurs capacités propres, trop souvent concurrentes.<br />

L’Agence européenne de Défense (AED), créée en juillet 2004, a initié une démarche de coordination des<br />

moyens spatiaux de ses membres. Consciente de l’intérêt de cette initiative, la France privilégie une<br />

approche de partenariat européen pour ses programmes spatiaux militaires dans les domaines du renseignement<br />

stratégique et des télécommunications. Un rôle majeur est tenu dans ce domaine par l’état-major<br />

des armées au sein des groupes ECAP 5 et via des relations entre les états-majors de nos partenaires<br />

européens.<br />

Dans le domaine de l’observation :<br />

• Le programme Hélios1 a été conduit en coopération avec l’Italie et l’Espagne. Un accord est en cours<br />

de signature pour fournir des images Hélios 1 à l’Union européenne (UE) via son centre satellitaire.<br />

• Le programme Hélios 2 a été mené en coopération avec la Belgique et l’Espagne. Par ailleurs, l’Italie<br />

et l’Allemagne auront accès au système Hélios 2 au titre d’accords séparés prévoyant l’échange de<br />

capacités avec leurs systèmes radar nationaux Cosmo-Skymed et SAR Lupe. Ces échanges<br />

permettront d’acquérir des capacités de renseignement “tout temps”. Des négociations sont par<br />

ailleurs en cours avec l’UE et d’autres partenaires européens.<br />

• L’amélioration attendue dans ce domaine est le développement, avec un maximum de partenaires,<br />

d’un segment sol générique (plus fédérateur que les satellites, toujours considérés comme symboles<br />

nationaux).<br />

Dans le domaine des télécommunications :<br />

• Tout d’abord, les programmes nationaux Syracuse 2 et Syracuse 3 sont complétés par des<br />

coopérations avec le Royaume-Uni, la Belgique, l’Espagne et l’Allemagne (location de capacités,<br />

extension de couverture ou aide mutuelle en cas d’indisponibilité d’un satellite). La France fournit<br />

ainsi, sur les quatre prochaines années, 2/9 de ses capacités SHF à l’Allemagne au titre d’un<br />

Memorandum Of Understanding (MOU) signé en 1999 6 .<br />

5 - European capabilities<br />

6 - Ce qui permet aux Allemands d'obtenir des capacités bande X en attendant la mise en service de Satcom BW.<br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B<br />

9


• Par ailleurs Syracuse 3 a été choisi par l’OTAN pour assurer ses communications, en association avec<br />

les systèmes Skynet britannique et Sicral italien. Le programme NATO SATCOM V est ainsi<br />

aujourd’hui une réussite dans le domaine de la coopération européenne.<br />

• Enfin, un partenariat avec l’Italie apparaît comme la solution privilégiée pour compléter vers 2010 la<br />

capacité initiale de Syracuse. Avec le projet Athéna-Fidus, la France et l’Italie étudient, via le CNES et<br />

l’Agence spatiale italienne (ASI), la possibilité de lancer un satellite dédié aux télécommunications à<br />

très haut débit, non sécurisées, basées sur les technologies civiles. D’autres partenaires européens<br />

seraient intéressés et pourraient disposer d’une partie des capacités de ce satellite. Cette initiative<br />

pourrait devenir l’embryon d’un système européen de télécommunications spatiales. Un accord de<br />

coopération a été signé le 22 juin 2006 définissant la codirection et le cofinancement du projet par<br />

le CNES et l’ASI.<br />

L’accès européen à l’Espace est préservé avec le lanceur Ariane 5. L’arrivée sur Kourou des lanceurs russe<br />

Soyouz et italien Vega adaptera, dès 2008, l’offre commerciale au marché des satellites institutionnels et<br />

commerciaux. La filière des lanceurs européens est soutenue par une participation financière directe, un<br />

soutien de la filière balistique et la préférence aux lanceurs européens 7 .<br />

Enfin, à compter de 2008, l’Europe disposera du système autonome de positionnement précis et de<br />

datation par satellite Galileo, analogue au système militaire américain GPS 8 . Bien que civil, le système Galileo<br />

proposera des services sécurisés, utilisables par la Défense. Ce système sera géré par les institutions<br />

européennes, communautaires et intergouvernementales. Compte tenu des enjeux stratégiques d’un tel<br />

programme pour l’UE et ses États membres, son utilisation par les forces armées peut être considérée<br />

comme légitime et pertinente.<br />

7 - Comité ministériel de l’ESA – Berlin - décembre 2005<br />

8 - GPS : global positioning system<br />

10 <br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B


THÈME 2<br />

Les télécommunications spatiales militaires<br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B<br />

11


Le programme Syracuse<br />

L’engagement de la France sur un théâtre extérieur ne se conçoit désormais plus sans l’utilisation de moyens<br />

de communication par satellite aptes à véhiculer, à très longue distance, des débits élevés à partir de<br />

terminaux compacts et faciles d’emploi, et ce dans des zones sans infrastructures, difficiles d’accès ou pour<br />

des utilisateurs isolés. En service depuis 1985, le système de radiocommunication utilisant un satellite<br />

(Syracuse) permet d’assurer l’ensemble des communications militaires entre la France et les unités<br />

déployées sur les théâtres d’opération. Il participe à la conduite des opérations pour le commandement, la<br />

coordination, le renseignement et figure parmi les éléments qui confortent la place de la France dans les<br />

interventions en coalition internationale. Au cœur des opérations info-centrées, le système Syracuse assure<br />

un transfert des flux d’information “de bout en bout”. Il permet le raccordement des réseaux tactiques des<br />

zones d’opération avec les réseaux d’infrastructure ou les réseaux embarqués des bâtiments de la marine<br />

nationale.<br />

Trois versions se sont succédé pour assurer la continuité de service et répondre aux besoins sans cesse<br />

croissants des armées, en termes de débit et de types de services :<br />

• Lancé en 1980, le programme Syracuse 1 s’est appuyé sur une constellation de trois satellites Télécom<br />

1, dont les plates-formes ont été partagées entre France Télécom et la Défense. Le programme<br />

Syracuse I est arrivé en fin de vie en 1994.<br />

• En 1987, le programme Syracuse 2 a été lancé pour préparer la succession de la première version du<br />

programme. Deux des quatre satellites Télécom 2 (également avec des plates-formes partagées entre<br />

France Télécom et la Défense) sont aujourd’hui encore opérationnels (Télécom 2C et Télécom 2D).<br />

La fin de vie du dernier satellite de cette génération,Télécom 2D, est prévue pour mi 2010.<br />

• Le programme Syracuse 3, lancé en novembre 1999, prévoit la mise en orbite de deux satellites<br />

dédiés à la Défense, la rénovation des deux sites métropolitains permettant le contrôle des satellites<br />

et la gestion des communications, ainsi que la livraison de près de 600 Stations sol utilisateurs (SSU)<br />

de nouvelle génération entre 2006 et 2014.<br />

Le système Syracuse a vu progressivement sa mission évoluer d’une utilisation stratégique vers une<br />

utilisation par les niveaux opératifs et tactiques sur terre comme sur mer.<br />

Depuis 25 ans, la Délégation générale pour l’armement (DGA) assure son rôle d’architecte du programme<br />

Syracuse. La DGA est ainsi un des acteurs majeurs dans l’élaboration de la politique spatiale de Défense.<br />

Au sein du service des programmes d’observation, de télécommunications et d’information (SPOTI), la<br />

direction de programme Syracuse est constituée d’une équipe pluridisciplinaire de programme et s’entoure<br />

d’un pôle d’expertise de la DGA composé du Centre électronique de l’armement (CELAR) de Bruz, du<br />

Centre d’études de Gramat (CEG), du Service de la qualité (SQ). Par ailleurs, il bénéficie de l’expertise du<br />

centre national d’études spatiales (CNES) en matière d’architecture des systèmes spatiaux. Pour atteindre<br />

les objectifs de la fiche de caractéristiques militaires (FCM) et garantir la satisfaction du besoin militaire, elle<br />

travaille également en équipe intégrée avec ses clients :<br />

• L’officier de programme Syracuse de l’état-major des armées (EMA).<br />

• L’officier de programme adjoint interarmées de la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure<br />

et des systèmes d’information de la Défense (DIRISI).<br />

12 <br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B


• L’officier de programme adjoint terre de l’état-major de l’armée de terre.<br />

• L’officier de programme adjoint mer de l’état-major de la marine.<br />

• L’officier de programme adjoint air de l’état-major de l’armée de l’air.<br />

• L’équipe technique de marque (ETM) sous l’égide de la DIRISI.<br />

Enfin, la DIRISI, sous la responsabilité du CEMA, assure la direction, l’exploitation et le soutien des réseaux<br />

d’infrastructure (Socrate 9 et Syracuse / Aristote 10 ) et des systèmes d’information et de communication<br />

d’intérêt commun (Muse 11 -Sica 12 ).<br />

9 - Système opérationnel constitué des réseaux des armées pour les télécommunications.<br />

10 - Architecture indépendante des supports de transmission optimisant le transit d’élongation.<br />

11 - Messagerie universelle sécurisée.<br />

12 - Système d’information et de commandement des armées.<br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B<br />

13


La composante spatiale Syracuse 3<br />

TELECOM 2 SYRACUSE 3<br />

(Pour la Charge Utile<br />

SYRACUSE 2)<br />

Orbite géostationnaire géostationnaire<br />

Masse satellite 2300 Kg 3700 kg<br />

Dimensions du corps 2 x 2,1 x 2 m 2,3 x 1,8 x 3,7 m<br />

Envergure appendices déployés 22 m 30 m<br />

Couverture Globale 1 en SHF 1 en SHF<br />

Couverture fixe 1 en SHF 1 x SHF<br />

Couvertures mobiles 1 x 2000 km en SHF 2 x 2 000 km en SHF<br />

(diamètre)<br />

2 x 4 000 km en SHF<br />

2 x 600 km en EHF<br />

Bande de fréquence SHF 3 canaux de 40 MHz 1 canal de 60 MHz<br />

1 canal de 80 MHz<br />

9 canaux de 40 MHz<br />

Bande de fréquence EHF / 6 canaux de 40 MHz<br />

Bande de fréquence totale 260 MHz 600 MHz<br />

Puissance (SHF / EHF) 1,5 KW 6 KW<br />

Capacité d’antibrouillage oui (TC/TM) oui (TC/TM/Liaisons)<br />

Protection électromagnétique non oui<br />

Durée de vie satellite 10 ans 12 ans<br />

Le Centre de contrôle satellite (CCS)<br />

Le CCS assure la mission de maintien à poste des satellites. Le centre nominal est situé à Maisons-Laffitte,<br />

dans les locaux opérationnels de la DIRISI, tandis que le centre de contrôle de secours est installé sur le<br />

site métropolitain M3 de Favières (centre spécialisé des télécommunications et de l’informatique). Il est<br />

destiné à être armé sous faible préavis.<br />

Le CCS est mis en œuvre par du personnel civil spécialisé dans ces activités. Sa mission est :<br />

• d’élaborer et transmettre les demandes de configuration des charges utiles militaires ;<br />

• de maintenir le satellite dans une fenêtre de contrôle cohérente de la mission militaire (en<br />

l’occurrence le satellite devra évoluer dans une fenêtre de +/- 0.09° en Nord-Sud et en Est-Ouest).<br />

Le CCS dispose d’une liaison particulièrement sécurisée avec le satellite afin de protéger en permanence<br />

les opérations de télécommande, de contrôle (traitement des télémesures) et de localisation des satellites.<br />

14 <br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B


La composante sol Syracuse 3<br />

Les stations sol utilisateurs (SSU)<br />

540 stations terrestres (dont 30 % bibandes militaire/civile) :<br />

• des diamètres d’antenne de 0,8 m à 4,5 m;<br />

• de 1 à 16 liaisons simultanées par station;<br />

• des débits de 19 Kbit/s à 2 Mbit/s en mode protégé / liaison;<br />

• des débits de 19 Kbit/s à 5 Mbit/s en mode non protégé / liaison.<br />

Station portable<br />

Station haut débit<br />

tactique<br />

Station moyenne légère<br />

Station « tribande »<br />

Exemples de stations autonomes terrestres qui seront disponibles pour les forces :<br />

• Les stations Manpack portables (« P »), d’une grande facilité d’emport et d’emploi, ont une fonction<br />

tactique. Elles sont destinées essentiellement aux forces spéciales, notamment pour la transmission du<br />

renseignement . Portables à dos d’hommes, elles ne pèsent que pèsent 13 kg.<br />

• Les stations Manpack valises (« V ») ont une fonction opérative et stratégique. Elles sont essentiellement<br />

destinées aux besoins en communications sécurisées des ambassades. Elles pèsent 40 kg et<br />

sont transportables par véhicule sous la forme de deux colis.<br />

Le parc de stations portables (« P » et « V ») devrait être à terme de 278 stations.<br />

• Les stations « HDTac » ont une vocation tactique. Les premières stations seront disponibles à la fin<br />

de l’année 2006. À terme, 95 exemplaires sont prévus. Offrant 2 liaisons non protégées, elles peuvent<br />

être installées sur court préavis et permettent l’utilisation, sur tous les terrains, des moyens les plus<br />

modernes de communication.<br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B<br />

15


• Les stations moyennes légères (« ML »), installées sur véhicules blindés, sont caractérisées par leur<br />

grande mobilité tactique. Elles sont aérotransportables sans démontage. 35 stations ML devraient<br />

être, à terme, livrées aux forces.<br />

• Les stations tribandes valorisées, plus volumineuses que les stations HDTac, possèdent 3 liaisons non<br />

protégées. Elles sont déployées en deux heures sur les théâtres au profit des postes de commandement.<br />

Elles permettent en temps réel le dialogue d’état-major et l’échange des informations<br />

(Internet, visioconférences, etc.). Ces stations peuvent être raccordées à un réseau d’infrastructure. 64<br />

exemplaires seront livrés aux armées<br />

45 stations marines (dont 50 % bi-bandes militaires/civiles et bi-satellites) :<br />

• des diamètres d’antenne de 0,4 m à 2,6 m;<br />

• 6 liaisons simultanées par station;<br />

• des débits de 19 Kbit/s à 2 Mbit/s en mode protégé / liaison;<br />

• des débits de 19 Kbit/s à 5 Mbit/s en mode non protégé / liaison.<br />

Station navale<br />

Station navale légère<br />

Station sous-marine<br />

Les stations navales sont de trois types :<br />

• Les stations navales (« N ») équipent notamment les bâtiments de commandement de fort tonnage<br />

(porte-avions, bâtiments de projection et de commandement) et leur permettent de disposer de<br />

communications à haut débit.<br />

• Les stations navales légères (« NL ») valorisées sont destinées aux bâtiments de moyen tonnage (de<br />

type frégate par exemple).<br />

• Les stations sous-marines (« SM ») valorisées équipent notamment les sous-marins nucléaires<br />

d’attaque (SNA) ainsi que les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE).<br />

• Les stations sous-marines nouvelle génération (« SM NG ») équiperont les sous-marins de type<br />

Barracuda.<br />

Les stations d’ancrage (dites métropolitaines)<br />

Elles sont implantées sur deux sites :<br />

• la station métropolitaine 3 (« M3 ») située à Favières;<br />

• la station métropolitaine 4 (« M4 ») située à La Lauzette.<br />

Leur mission est triple :<br />

• contrôler les satellites en orbite;<br />

• assurer les communications à longue distance vers les théâtres d’opérations;<br />

• permettre l’interconnexion aux réseaux nationaux.<br />

16 <br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B


Cette télé-exploitation (configuration, planification, contrôle, surveillance) du réseau Syracuse est<br />

conduite par la DIRISI.<br />

Ces stations métropolitaines rénovées comptent 9 antennes de diamètre 2,4 m à 18 m.<br />

Elles mettent en œuvre des liaisons de télémesure (TM), de télécommande (TC), et de localisation<br />

(LOC) protégées en cas de brouillage radioélectrique.<br />

Elles bénéficient par ailleurs de protections impulsion électromagnétique (IEM), bactériologique<br />

chimique (BC).<br />

Station M4 « La Lauzette »<br />

Antenne 18 m SHF<br />

Antenne 11 m<br />

SHF / Ku<br />

Antenne 2,4 m EHF<br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B<br />

17


Les coûts et dates clés du programme Syracuse 3<br />

Le coût de réalisation de l’ensemble du programme Syracuse 3 est de l’ordre de 2,3 Md€. Ce coût, étalé<br />

sur 15 ans, représente celui de l’ensemble du programme, des études de définition à la mise en service du<br />

système. Le système complet comporte notamment 2 modèles de vol livrés en orbite (Syracuse 3A et<br />

Syracuse 3B), l’élargissement du parc de stations sol utilisateurs et la remise à hauteur du segment sol<br />

métropolitain.<br />

Calendrier du programme Syracuse<br />

Date<br />

Événement<br />

1980 Lancement du programme Syracuse I<br />

04 août 84 Lancement du satellite Telecom 1A<br />

07 mai 85 Lancement du satellite Telecom 1B<br />

11 mars 88 Lancement du satellite Telecom 1C<br />

1987 Lancement du programme Syracuse 2<br />

16-déc-91<br />

Lancement du satellite Telecom 2A<br />

15-avr-92<br />

Lancement du satellite Telecom 2B<br />

06-déc-95<br />

Lancement du satellite Telecom 2C<br />

07-aoû-96<br />

Lancement du satellite Telecom 2D<br />

1999 Lancement du programme Syracuse 3<br />

30-nov-00<br />

Notification du contrat<br />

Syracuse 3 étape 01<br />

30-nov-04<br />

Notification du contrat<br />

Syracuse 3 étape 02<br />

2005 Mise à disposition des capacités demandées par l’OTAN<br />

13-oct-05<br />

Lancement de Syracuse-3A<br />

16-déc-05<br />

Livraison du système SYRACUSE 3 Etape 01 aux armées<br />

été 2006<br />

Lancement de Syracuse-3B<br />

Décembre 2006 Livraison des premières stations sol tactiques de nouvelle<br />

génération HDTac<br />

18 <br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B


Le partage des capacités avec l’OTAN<br />

L’objet du programme NATO SATCOM V est le remplacement, sur la période 2005-2019, de la constellation<br />

actuelle de satellites de télécommunications de l’OTAN (NATO IV) par une location de services et<br />

de capacités sur des satellites militaires nationaux, en bandes de fréquences Super High Frequency (SHF)<br />

et Ultra High Frequency (UHF).<br />

Au mois de mai 2004, l’offre conjointe des ministères de la Défense de l’Italie, du Royaume-Uni et de la<br />

France a été préférée à l’offre américaine concurrente. Cette solution trilatérale s’appuie sur les satellites<br />

militaires nationaux Sicral, Skynet et Syracuse. Elle associe de ce fait les principaux industriels européens du<br />

domaine spatial : EADS, Alcatel et Alenia.<br />

Conforme à l’offre faite à l’OTAN par la France et ses partenaires en août 2003, le Memorandum Of<br />

Understanding (MOU) a été négocié entre les trois partenaires fournisseurs et l’agence de consultation, de<br />

commandement et de conduite des opérations de l’OTAN (NC3A). Les vingt-six États membres du comité<br />

de l’infrastructure de l’OTAN ont accepté en septembre 2004 d’affecter des fonds pour le segment spatial<br />

du programme.<br />

En devenant fournisseur de l’OTAN, la France assoit son système national Syracuse qui sera utilisé dans le<br />

cadre de l’OTAN par vingt-six nations. Le choix de l’OTAN est une reconnaissance de la valeur de la<br />

technologie européenne et de la capacité des Européens à gérer en coopération le programme international<br />

NATO SATCOM V.<br />

Le coût d’investissement du programme NATO-SATCOM V est estimé à 815 M€ (en incluant le segment<br />

sol). Le budget prévu pour le segment spatial, incluant les coûts d’opération sur 15 ans, est d’environ :<br />

• Pour la SHF : 380 M€<br />

• Pour l’UHF : 70 M€<br />

• Pour l’EHF : 190 M€<br />

640 M€ sont consacrés au segment spatial et 175 M€ au contrôle satellite, au segment sol statique et aux<br />

modems.<br />

La France sera rémunérée à hauteur de 120 M€ environ répartis sur les 15 ans d’utilisation des systèmes.<br />

Les capacités SHF fournies à l’OTAN sont réparties selon les proportions suivantes :<br />

• 45 % Skynet (Grande Bretagne)<br />

• 45 % Syracuse (France), équivalent à plus du tiers des capacités en bande SHF du satellite<br />

Syracuse 3A<br />

• 10 % Sicral (Italie)<br />

La capacité UHF est principalement fournie par Sicral (100%) avec un repli de secours sur Skynet si<br />

nécessaire (un recours à des satellites commerciaux UHF est également envisagé durant la période initiale<br />

2005-2006).<br />

La contribution physique sur les satellites français est dimensionnée par la capacité de transmission garantie<br />

en permanence à l’OTAN. En cas de brouillage, les capacités d’antibrouillage de Syracuse seront fournies à<br />

la demande.<br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B<br />

19


Chacune des composantes est conduite par l’organisation mise en place au titre du programme national.<br />

Afin d’optimiser l’efficacité opérationnelle du grand nombre de satellites disponibles, les trois nations dotent<br />

conjointement l’OTAN d’une structure appelée NATO Mission Access Center (NMAC), qui sert de point<br />

de contact opérationnel unique, entre les centres de contrôle satellitaires nationaux et les opérateurs de<br />

réseau de l’OTAN, pour gérer et avoir accès à la capacité allouée.<br />

20 <br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B


L’exploitation opérationnelle de Syracuse 3A<br />

Le satellite Syracuse 3A a été lancé de Kourou le 13 octobre 2005 et mis à la disposition des armées le 15<br />

décembre 2005, après un ensemble de tests assurant la conformité de ses performances avec les demandes<br />

de la Défense. Depuis cette date, il est utilisé pour effectuer des liaisons opérationnelles pour nos forces,<br />

mais également pour certains de nos partenaires européens, à côté des satellites de la génération<br />

précédente Télécom 2C et Télécom 2D. Mis en place à la position orbitale 47 E, il permet d’étendre la zone<br />

couverte par Syracuse sur la totalité de l’océan Indien.<br />

Le commandement du réseau Syracuse est assurée par la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure<br />

et des systèmes d’information de la Défense (DIRISI), à travers le centre de planification et de contrôle<br />

Syracuse, situé à Maisons-Laffitte, et des stations d’ancrage métropolitaines de Favières et France-Sud.<br />

Aujourd’hui, le satellite est utilisé par tous les types de terminaux, y compris les stations navales et celles<br />

des sous-marins. Syracuse 3A permet de relier les unités déployées aux réseaux de métropole ou entre<br />

elles sur les théâtres d’opération. De cette manière, il permet, en complément des services classiques de<br />

téléphonie ou de transferts de données, une généralisation du travail collaboratif par l’utilisation de<br />

messageries électroniques et des applications Internet, sur les réseaux de commandement nationaux ou<br />

internationaux.<br />

L’exploitation opérationnelle de Syracuse 3A est également effective pour nos partenaires stratégiques.<br />

Ainsi, l’OTAN utilise désormais un tiers des capacités du satellite et l’Allemagne environ deux neuvièmes.<br />

Près de la moitié des capacités actuelles du système sont donc mises à disposition de ces acteurs.<br />

Le succès rencontré par ce satellite qui était attendu avec impatience par les forces, en particulier depuis<br />

le retrait des satellites Telecom 2A et Telecom 2B, se traduit d’ores et déjà par une occupation de la totalité<br />

de sa capacité, et c’est maintenant sur la mise en service de Syracuse 3B que comptent les armées pour<br />

satisfaire leurs besoins.<br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B<br />

21


Éléments prospectifs :<br />

le futur des télécommunications spatiales<br />

L’usage croissant de télécommunications militaires est devenu une nécessité pour l’Europe de la Défense<br />

et ses multiples engagements. Ainsi, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne disposent<br />

ou disposeront à terme de satellites militaires de télécommunications.<br />

Le besoin de réduire les coûts de possession des systèmes satellitaires et d’assurer une disponibilité<br />

optimale conduisent naturellement à privilégier le recours à la coopération entre pays. Une démarche<br />

pragmatique s’impose, comme l’illustre cette première coopération trilatérale construite autour du<br />

programme NATO SATCOM V. La capacité de l’Europe à élaborer de véritables coopérations dans ce<br />

domaine et à utiliser au mieux la dualité détermineront le futur des télécommunications spatiales.<br />

La France disposera dès 2006 de la constellation Syracuse 3A - Syracuse 3B, créant un noyau dur de<br />

télécommunications sécurisées par satellite. Pour satisfaire ses attentes en capacités à moyen terme<br />

(environ 5 transpondeurs vers 2010-2011), elle a décidé de privilégier la recherche de coopération en<br />

Europe. Des contacts très positifs ont été initiés avec l’Italie pour que la France puisse disposer d’une partie<br />

des capacités du satellite italien Sicral 2 (une lettre d’intention a été signée fin juin 2006 par le délégué<br />

général pour l’armement). La France étudie également un recours éventuel à la location de capacités sur<br />

les satellites du système britannique Skynet V.<br />

Sur le plan technique, il est probable que l’augmentation actuelle des besoins, d’environ 15 % par an, se<br />

prolonge.Toute la gamme des fréquences gouvernementales devrait être utilisée : l’UHF pour la mobilité<br />

avec un bas débit, la SHF pour les télécommunications très sécurisées à moyen débit, l’EHF/ka pour les<br />

télécommunications à très haut débit, sur le champ de bataille selon le concept des opération en réseauxcentrées.<br />

Un accord de coopération a été signé le 22 juin 2006 entre le Centre national d’études spatiales (CNES)<br />

et l’Agence spatiale italienne (ASI) sur la codirection et le cofinancement des études du projet Athéna-Fidus<br />

de satellite dédié aux télécommunications à très haut débit, non sécurisées, basées sur les technologies<br />

civiles. Ce satellite d’environ 3 tonnes disposerait d’une capacité d’environ 2.5 Gbits et de 6 à 8 spots<br />

mobiles. D’autres partenaires européens seraient intéressés et pourraient disposer d’une partie des<br />

capacités de ce satellite.<br />

22 <br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B


THÈME 3<br />

La Défense et l’industrie spatiale<br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B<br />

23


La base industrielle et technologique européenne<br />

dans le domaine spatial<br />

Le chiffre d’affaires consolidé de l’industrie spatiale européenne est de 4.4 Md€ en 2005 (dont 1,5 Md€<br />

pour les télécommunications, 1,1 Md€ pour les lanceurs, 0,2 Md€ pour la navigation et 1,1 Md€ pour<br />

l’observation).<br />

La France, premier contributeur institutionnel en Europe, détient le leadership industriel du secteur, aussi<br />

bien en matière de satellites que de lanceurs, avec 39% des emplois et la maîtrise des compétences clefs<br />

de maîtrise d’œuvre et de technologie.<br />

Le paysage européen dans le secteur spatial s’articule autour de deux grands pôles : le franco-italien Alcatel<br />

Alenia Space (filiale à 67 % d’Alcatel et à 33 % de Finmeccanica), résultant du rapprochement des activités<br />

satellites de l’équipementier français de télécommunications Alcatel et du groupe de Défense et d’aéronautique<br />

italien Finmeccanica en 2005, et l’Européen EADS Astrium (devenu filiale à 100 % d’EADS en<br />

2003, après rachat par EADS de la participation de 25 % détenue auparavant par BAE Systems), avec<br />

notamment sa filiale française EADS Astrium-SAS (ex- Matra Marconi Space France).<br />

Alcatel Alenia Space constitue un acteur majeur de l’industrie mondiale des satellites. Cette société<br />

concourt avec EADS Astrium pour les 4 e et 5 e rangs mondiaux, derrière les industriels américains Boeing,<br />

Loral et Lockheed-Martin.Alcatel Alenia Space compte 6 500 employés (4 260 en France et 2 240 en Italie)<br />

et a réalisé un chiffre d’affaires de 1,5 Md€ en 2005. Alcatel Alenia Space est présent sur le marché militaire<br />

au travers des programmes Syracuse 3 (réalisation du satellite complet), Hélios 2 et Pléiades (réalisation de<br />

l’instrument optique) ou encore SAR-Lupe (participation à la charge utile radar du programme allemand<br />

d’observation par satellite).<br />

Pour sa part, EADS Astrium, employait 6 200 personnes (2 300 personnes en France, 3 900 en Europe)<br />

fin 2005 pour un chiffre d’affaires consolidé de 1,6 Md€. EADS Astrium est implanté en Allemagne, au<br />

Royaume-Uni, en Espagne et en France. Les activités de Défense réalisées par EADS Astrium concernent<br />

principalement les programmes Hélios 2 et Pléiades (maîtrise d’oeuvre) et Skynet V (réalisation des<br />

satellites et du segment sol), ainsi que différents démonstrateurs spatiaux (Lola, Spirale et Elisa).<br />

De plus, la société OHB Technology (basée en Allemagne) a été retenue, pour assurer la maîtrise d’oeuvre<br />

du satellite radar militaire allemand SAR-Lupe. OHB travaille essentiellement dans des fonctions d’ingénierie<br />

et au profit de clients institutionnels.<br />

Enfin au Royaume-Uni, SSTL travaille étroitement avec les universitaires du centre spatial de Surrey et son<br />

activité porte sur les micro et mini-satellites (moins de 500 kg), au profit de clients essentiellement institutionnels.<br />

SSTL participe en particulier à la réalisation du banc d’essai du système Galileo.<br />

Avec le lancement par ArianEspace de cinq Ariane 5 depuis le Centre spatial guyanais et par Starsem de<br />

trois Soyouz depuis le Cosmodrome de Bai<strong>ko</strong>nour, une activité opérationnelle très dense a marqué 2005<br />

pour ArianEspace. Ces huit lancements ont en effet permis la mise en orbite de onze satellites soit plus de<br />

la moitié des satellites mondiaux. ArianEspace réaffirme son emprise internationale et renforce son rôle<br />

d’acteur industriel majeur de l’Europe spatiale. Son chiffre d’affaires en 2005 a été supérieur au milliard<br />

d’euros. Les mises sur orbite successives par Ariane 5 de Thaïcom 4 et Spaceway 2, qui sont les deux plus<br />

gros satellites commerciaux jamais lancés, renforcent le positionnement d’ArianEspace sur le marché du<br />

lancement des gros satellites de télécommunications.<br />

24 <br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B


Les perspectives de l’industrie spatiale européenne<br />

Le chiffre d’affaires spatial de l’industrie européenne s’est partagé à parts égales pendant plusieurs années<br />

entre clients institutionnels (ESA, agences nationales, UE, commandes militaires) et clients commerciaux<br />

(opérateurs de télécommunications, lancements commerciaux ArianEspace). Depuis 2002, le secteur des<br />

satellites de télécommunications en orbite géostationnaire, qui constitue l’essentiel du marché commercial<br />

tant en ce qui concerne la fabrication de ces satellites que leur lancement. Il reste marqué par la crise<br />

générale traversée par le secteur des télécommunications, l’échec des projets de constellation et une<br />

consolidation des opérateurs qui a eu pour conséquence de résorber la surcapacité orbitale, et d’amplifier<br />

la concurrence sur le marché mondial.<br />

Malgré cette conjoncture difficile, amplifiée pour les constructeurs européens par une parité euro/dollar<br />

affectant leur compétitivité, le marché institutionnel européen représente en 2005 environ 60 % du chiffre<br />

d’affaires total de l’industrie. Le chiffre d’affaires institutionnel est à peu près constant depuis 2002 (autour<br />

de 2,7 Md€) et offre même des perspectives intéressantes (programmes et démonstrateurs spatiaux du<br />

ministère de la Défense, Pléiades, Galileo, GMES, etc.). Ce marché institutionnel dynamique contribue ainsi<br />

à redresser le secteur de la construction de satellites, en surcapacité industrielle.<br />

Dans ce contexte, EADS, qui a réduit ses effectifs d’environ 25 % entre 2002 et 2005, compte poursuivre<br />

sa rationalisation dans le domaine spatial. Mi 2003, EADS avait rassemblé toutes ses activités spatiales (par<br />

pays) sous la houlette d’EADS Space dans trois filiales : EADS Space Transportation (lanceurs et<br />

infrastructures spatiales), EADS Astrium (satellites) et EADS Services (services). Aujourd’hui, une seconde<br />

réorganisation est prévue, consistant à rassembler les actifs relatifs aux lanceurs (ex ST) et satellites (ex<br />

Astrium) au sein d’une seule et même société dans chaque pays. Cette réorganisation entérine le fait qu’une<br />

fusion d’Astrium et d’Alcatel Alenia Space, un temps proposée par EADS à l’occasion du rapprochement<br />

Alcatel – Thales (voir ci-dessous), n’est plus à l’ordre du jour.<br />

Alcatel a récemment annoncé son intention d’apporter Alcatel Alenia Space à Thales en tant que division<br />

autonome, ce qui permettra de rationaliser les activités d’Alcatel Alenia Space et de Thales dans le domaine<br />

des segments sol de télécommunications spatiales, et de fournir des solutions complètes en satellites<br />

d’écoute.<br />

En ce qui concerne les lanceurs, les efforts réalisés par l’ensemble de l’industrie européenne afin de<br />

consolider la disponibilité et industrialiser Ariane 5, le déroulement favorable de l’implantation de Soyouz<br />

au Centre Spatial Guyanais, portent leurs fruits vis-à-vis du marché. Par ailleurs, les décisions prises par le<br />

conseil de l’agence spatiale européenne, réuni au niveau ministériel les 5 et 6 décembre 2005, ont réaffirmé<br />

le soutien des États membres à l’objectif stratégique de l’accès à l’Espace pour l’Europe et ont confirmé<br />

l’utilisation des lanceurs de la gamme européenne (Ariane 5, Soyouz, Vega) pour les missions institutionnelles<br />

européennes. Ces dispositions définissent avec fermeté l’engagement de l’Europe à soutenir son<br />

industrie des lanceurs.<br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B<br />

25


26 <br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B


THÈME 4<br />

La Défense en Guyane<br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B<br />

27


Les forces armées et la protection<br />

du site de lancement de Kourou<br />

La sécurité du Centre spatial guyanais (CSG) est assurée par des composantes de l’ensemble des forces<br />

armées (terre, marine, air, gendarmerie). En effet, le CSG, où travaillent 1 500 personnes, s’étend sur plus<br />

de 900 km 2 , soit presque la superficie de la Martinique et sa protection nécessite un dispositif permanent.<br />

Celui-ci est sensiblement renforcé lors des lancements afin de faire face aux menaces d’espionnage<br />

industriel ou à des actions malveillantes directes, éventuellement de type terroriste, sur le site et les<br />

infrastructures.<br />

La mission des forces armées est précisée dans un plan spécifique de protection (PSP), mis en œuvre par<br />

le commandant supérieur des forces armées en Guyane (COMSUP) qui est directement subordonné au<br />

chef d’état-major des armées (CEMA) et exerce essentiellement des responsabilités d’ordre opérationnel.<br />

Il dispose de son propre état-major.<br />

L’implication des forces armées dans la protection du site de Kourou s’exerce dans quatre domaines :<br />

Le contrôle de zone terrestre<br />

La protection extérieure du CSG est la mission principale du 3 e régiment étranger d’infanterie<br />

(3 e REI). La végétation inextricable (marécages, forêt primaire, savane et mangrove) impose donc du savoirfaire<br />

spécifique et des matériels adaptés (comme les engins chenillés Hägglunds BV 206).<br />

Le contrôle de l’Espace maritime<br />

Le dispositif de la marine pour le lancement de Syracuse 3B est globalement représentatif de celui mis en<br />

place lors de chaque tir du lanceur européen Ariane.<br />

Ce dispositif est le suivant :<br />

• un Falcon 50 de la flottille 24 F venant de Lann-Bihoué et chargé d’établir la situation de surface sur<br />

la zone du tir ;<br />

• deux patrouilleurs de type P 400, déjà basés en Guyane;<br />

• une vedette de gendarmerie maritime de type VCSM également basée en Guyane.<br />

Les trois bâtiments de surface sont chargés d’établir un périmètre de sécurité autour de la zone de tir,<br />

d’effectuer des reconnaissances afin de déceler des bateaux suspects présents sur la zone et, le cas échéant,<br />

d’intervenir si ceux-ci se trouvent dans les eaux territoriales.<br />

La sûreté et la Défense aériennes<br />

La sûreté et la Défense aériennes du CSG incombent à l’armée de l’air, en collaboration avec l’armée de<br />

terre. Elles s’exercent notamment à l’intérieur d’une zone aérienne interdite («no flight zone») qui s’étend<br />

au-delà des 900 km2 du site et jusqu’à 6 500 m d’altitude.<br />

Le dispositif s’appuie sur :<br />

• un radar de détection à Kourou;<br />

• 4 hélicoptères SA330 Puma et 3 Fennec armés de l’escadron d’hélicoptères outre-mer 68 Guyane;<br />

• l’artillerie antiaérienne sol-air du 3 e régiment étranger d’infanterie (3 e REI) équipée de missiles sol-air<br />

mistral et de 5 canons de 20 mm.<br />

28 <br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B


La protection des infrastructures et la sûreté du territoire<br />

La sécurité extérieure du Centre spatial guyanais (CSG) nécessite également la mise en place d’un dispositif<br />

particulier de protection dans lequel la gendarmerie est fortement impliquée.<br />

Un escadron de gendarmerie mobile composé de 90 militaires, placé sous réquisition préfectorale, est<br />

spécialement chargé de cette mission. Elle consiste à la recherche du renseignement sur toute l’aire spéciale<br />

de surveillance, à des interventions en cas de tentative d’intrusion sur le site et à des dispositifs de sécurité<br />

des installations.<br />

De plus, la sûreté globale du territoire incombe pour une grande part à la gendarmerie départementale.<br />

La brigade territoriale, la brigade de recherches et le peloton de surveillance et d’intervention sont en<br />

charge des missions liées aux lancements. Ces unités assurent les missions de patrouille, de recherche du<br />

renseignement d’ordre public, de sécurisation renforcée des zones sensibles et d’escorte de convois avec<br />

la brigade motorisée de Cayenne, le groupe des pelotons mobiles (GPM) et la gendarmerie mobile. Par<br />

ailleurs, deux équipages du GPM de Cayenne disposant de véhicules blindés à roues de la gendarmerie<br />

(VBRG) sont mis en alerte pour intervenir immédiatement au profit du CSG.<br />

Enfin, une unité élémentaire de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) a également pour mission<br />

de protéger les biens et les personnes sur le site du CSG.<br />

Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B<br />

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Les missions des forces armées en Guyane (FAG)<br />

Département d’outre-mer, département français des Amériques, région française et région ultrapériphérique<br />

européenne, la Guyane s’étend sur 91 000 km 2 et possède une zone économique exclusive (ZEE)<br />

de 130 000 km 2 environ. Peuplé de près de 180 000 habitants, avec une densité inégale de 1 habitant au<br />

km2 mais un taux d’accroissement naturel et un solde migratoire élevés, ce large territoire boisé et enclavé<br />

possède une frontière commune avec le Surinam et le Brésil.<br />

La singularité de la Guyane exerce, à bien des égards, une influence majeure sur les missions des forces<br />

armées (2 800 hommes) et la manière de les remplir. Celles-ci sont de quatre types :<br />

Les missions des forces armées en Guyane visent avant tout la Défense de la souveraineté française<br />

dans leur zone de responsabilité :<br />

• les FAG assurent la Défense du territoire contre d’éventuelles agressions extérieures et contribuent<br />

activement au maintien d’un climat de sécurité à l’intérieur des frontières du département;<br />

• elles assurent notamment la sécurité externe du Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou par les<br />

moyens des trois armées et de la gendarmerie (cf fiche sur ce sujet);<br />

• elles participent également, aux côtés de la police, des douanes et administrations, à la lutte contre<br />

l’immigration clandestine et à l’action de l’état en mer (surveillance des pêches et interception de<br />

pêcheurs illégaux, lutte contre le narcotrafic).<br />

Les missions de soutien au service public sont de deux ordres :<br />

• lutte contre toutes les formes d’activités illicites, notamment l’orpaillage illégal et l’immigration<br />

clandestine (renseignement, soutien aux opérations de police judiciaire et de gendarmerie –<br />

opération Anaconda);<br />

• participation aux opérations de sauvetage en mer, aux évacuations sanitaires.<br />

Les missions de participation au développement du département :<br />

• les unités du service militaire adapté (SMA) réalisent des travaux au profit des collectivités et<br />

participent à l’insertion des jeunes par des formations professionnelles dans des secteurs<br />

économiques porteurs sur le plan local (bâtiment, transport, mécanique, etc.);<br />

• les FAG apportent leur concours aux citoyens, collectivités locales et administrations dans des<br />

domaines aussi variés que les transports, la santé ou l’acheminement du courrier.<br />

Ces missions sont conduites dans un cadre résolument interarmées et parfois interministériel regroupant<br />

l’armée de terre, la marine nationale, l’armée de l’air et la gendarmerie nationale ainsi que d’ autres services<br />

de l’État présents sur le département.<br />

Par ailleurs, le cadre naturel exigeant et difficile de la Guyane réclame la maîtrise d’un savoir-faire particulier,<br />

développé et entretenu localement (vie et combat en forêt équatoriale, survol de régions inhospitalières,<br />

approches maritimes hors normes, etc.). Ainsi les armées viennent s’entraîner dans ces domaines au sein<br />

des centres de formation militaire de Guyane. Enfin, la coopération militaire, la formation et les exercices<br />

communs avec les armées étrangères de la région sont un gage d’efficacité et d’ouverture pour les FAG.<br />

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Dossier d’information - Lancement Syracuse 3B


La politique spatiale de défense au service de la sécurité<br />

The defence space policy contributes to security<br />

DOSSIER D’INFORMATION<br />

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