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Ulcère de Buruli - Itg

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Gui<strong>de</strong> diagnostique à l’usage <strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> la santé<br />

Ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong><br />

( Infection à Mycobacterium ulcerans )<br />

Programme National <strong>de</strong><br />

Lutte contre l’Ulcère<br />

<strong>de</strong> <strong>Buruli</strong><br />

République du Bénin<br />

A. Guédénon<br />

Institut <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine<br />

Tropicale<br />

Unité <strong>de</strong> Mycobactériologie<br />

Antwerpen, Belgique<br />

F. Portaels<br />

Avec le support financier <strong>de</strong> la Direction Générale <strong>de</strong> la<br />

Coopération Internationale (DGIS/DGCI), Belgique<br />

Edition 2000


édaction<br />

A. Guédénon 1<br />

F. Portaels 2<br />

J.Aguiar 3<br />

L. Cissé 2,4<br />

M. Debacker 2<br />

W.M. Meyers 5<br />

C. Zinsou 2,3<br />

1<br />

Programme National <strong>de</strong> Lutte contre les Ulcères <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong><br />

Ministère <strong>de</strong> la Santé Publique<br />

06 BP 2572, Cotonou<br />

République du Bénin<br />

2<br />

Institut <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine Tropicale<br />

Département <strong>de</strong> Microbiologie, Unité <strong>de</strong> Mycobactériologie,<br />

Nationalestraat 155<br />

B-2000 Antwerpen, Belgique<br />

3<br />

Centre Sanitaire et Nutritionnel<br />

Gbemoten, Zagnanado<br />

République du Bénin<br />

4<br />

Programme National <strong>de</strong> Lutte contre l'Ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong><br />

18 BP 2890<br />

Abidjan 18<br />

Côte d'Ivoire<br />

5<br />

Armed Forces Institute of Pathology<br />

Washington DC 20306-6000, USA<br />

Pour toute correspondance veuillez vous adresser à:<br />

F. Portaels<br />

Institut <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine Tropicale<br />

Antwerpen, Belgique<br />

Tél : 32.3.247.63.24<br />

Fax : 32.3.247.63.33<br />

E-mail : portaels@itg.be


avant-propos<br />

Ce gui<strong>de</strong> n’est pas un précis <strong>de</strong> <strong>de</strong>rmatologie mais seulement<br />

un outil à la disposition <strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> la santé du<br />

niveau périphérique confrontés au problème <strong>de</strong> l’ulcère <strong>de</strong><br />

<strong>Buruli</strong>.<br />

La présentation succincte a été volontairement choisie pour<br />

répondre à cet usage.<br />

Ce document constitue le premier du genre : vos observations<br />

sont donc les bienvenues pour son amélioration.<br />

Malgré tout le soin apporté à la réalisation <strong>de</strong> cet ouvrage, les auteurs et l’éditeur<br />

déclinent toute responsabilité quant aux conséquences d’une éventuelle erreur et<br />

remercient par avance l’utilisateur <strong>de</strong> bien vouloir la lui signaler.<br />

Tous droits <strong>de</strong> reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, sont<br />

strictement réservés, sauf accord écrit <strong>de</strong> l’éditeur, du Programme National <strong>de</strong> Lutte<br />

contre l’Ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong> (Cotonou, Bénin) et <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine Tropicale<br />

(Antwerpen, Belgique).<br />

1


2<br />

table <strong>de</strong>s matières


Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1<br />

I. Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

II. Epidémiologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

II.1. Distribution géographique<br />

II.2. Influence <strong>de</strong> l'environnement<br />

II.3. Variations saisonnières<br />

II.4. Mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transmission<br />

II.5. Fréquence<br />

II.6. Race, âge, sexe<br />

II.7. Siège <strong>de</strong>s lésions<br />

III. Pathogénie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

IV. Description <strong>de</strong> la lésion <strong>de</strong> base et classification . . . 10<br />

V. Formes cliniques illustrées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

V.1. Formes non ulcérées<br />

V.1.1. La forme nodulaire<br />

V.1.2. La forme œdémateuse<br />

V.1.3. La forme en plaque<br />

V.2. Formes ulcérées<br />

V.3. Formes cicatricielles avec ou sans séquelles<br />

V.4. Formes mixtes<br />

V.5. Formes disséminées<br />

V.6. Formes osseuses<br />

VI. Diagnostic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

VI.1. Quand faut-il suspecter un ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong> ?<br />

VI.2. Comment confirmer la maladie ?<br />

VI.3. Quelles sont les autres maladies qui peuvent être confondues avec l'ulcère<br />

<strong>de</strong> <strong>Buruli</strong> ?<br />

VII. Comment diminuer le risque<br />

d'attraper la maladie ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43<br />

VIII.Pourquoi dépister précocement et que faire<br />

avant <strong>de</strong> référer un patient?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44<br />

IX. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45<br />

3


Photo 1. Cartographie <strong>de</strong> l'ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong> dans le mon<strong>de</strong><br />

Cartographie <strong>de</strong> l'ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong><br />

dans le mon<strong>de</strong><br />

Afrique <strong>de</strong> l’Ouest<br />

Bénin<br />

Burkina Faso<br />

Côte d’Ivoire<br />

Ghana<br />

Liberia<br />

Nigeria<br />

Togo<br />

Guinée<br />

Sierra Leone<br />

Afrique Centrale<br />

Angola<br />

Cameroun<br />

Congo<br />

Guinée Equatoriale<br />

Gabon<br />

RDC<br />

Soudan<br />

Ouganda<br />

Amérique<br />

Bolivie<br />

Guyane Française<br />

Mexique<br />

Pérou<br />

Suriname<br />

Asie<br />

Chine<br />

In<strong>de</strong><br />

Indonésie<br />

Malaysie<br />

Sri Lanka<br />

Japon<br />

Pacifique Ouest<br />

Australie<br />

Papouasie-Nouvelle Guinée<br />

Kiribati<br />

4


I. Définition<br />

L’ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong> est une maladie infectieuse endémique due à<br />

une mycobactérie appelée Mycobacterium ulcerans. Elle se<br />

manifeste sous <strong>de</strong>s formes diverses, les plus spectaculaires étant<br />

<strong>de</strong> vastes ulcérations cutanées qui aboutissent à <strong>de</strong>s séquelles<br />

invalidantes.<br />

II.<br />

Epidémiologie<br />

II.1. Distribution géographique<br />

La maladie sévit surtout en zone intertropicale, entre le<br />

Tropique du Cancer et celui du Capricorne. Elle se rencontre<br />

sous forme <strong>de</strong> foyers endémiques en Afrique, en Amérique, en<br />

Asie et en Océanie (Photo 1).<br />

5


Photo 2. Marécage près d'Afagnan (Togo)<br />

Photo 3. Point d'eau près <strong>de</strong> Zagnanado (Bénin) avec jacinthes d’eau en fleur<br />

6


II.2. Influence <strong>de</strong> l’environnement<br />

L’ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong> se rencontre dans les zones peu drainées,<br />

marécageuses, inondables ou irriguées. Il existe un lien étroit<br />

entre ce biotope hydrotellurique et la maladie.<br />

Le réservoir naturel <strong>de</strong> M. ulcerans n’est toujours pas connu avec<br />

précision bien que la bactérie ait été mise en évi<strong>de</strong>nce dans <strong>de</strong>s<br />

échantillons d'eau et <strong>de</strong> divers insectes vivant associés aux racines<br />

<strong>de</strong>s plantes aquatiques en zones endémiques (Photos 2 et 3).<br />

II.3. Variations saisonnières<br />

Les données sont divergentes quant à la variation saisonnière.<br />

Pour certains, on note une recru<strong>de</strong>scence en saison sèche. Pour<br />

d’autres, la recru<strong>de</strong>scence est marquée en saison <strong>de</strong>s pluies.<br />

Pour d’autres encore, il n’y a aucune variation saisonnière.<br />

II.4. Mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transmission<br />

Il n’est pas élucidé. On évoque plusieurs hypothèses:<br />

• inoculation directe par contact entre l’homme et le milieu<br />

infectant suite à un traumatisme ou par l'intermédiaire d'un<br />

vecteur ;<br />

• transmission par voie aérienne suivie <strong>de</strong> diffusion<br />

hématogène ;<br />

• contamination interhumaine: elle semble n'être rapportée<br />

que <strong>de</strong> manière exceptionnelle.<br />

7


Il semble qu'un traumatisme soit, dans la plupart <strong>de</strong>s cas,<br />

nécessaire pour permettre à la bactérie <strong>de</strong> pénétrer et <strong>de</strong> se<br />

développer dans le tissu sous-cutané.<br />

Un choc (coup, foulure) sans effraction cutanée apparente,<br />

peut aussi réactiver la maladie (infection latente ?).<br />

II.5. Fréquence<br />

L’ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong> représente la troisième maladie mycobactérienne<br />

observée chez l'homme (après la tuberculose et la lèpre).<br />

Le nombre cumulé <strong>de</strong> cas déclarés dans le mon<strong>de</strong> en 1999 se<br />

présente comme suit :<br />

Australie : 158 cas<br />

Afrique : 15 037 cas (dont 3 700 au Bénin)<br />

Au Bénin,la maladie reste largement sous évaluée,le nombre <strong>de</strong> cas<br />

non déclarés pouvant excé<strong>de</strong>r le nombre <strong>de</strong> cas déclarés dans<br />

certains villages.<br />

II.6. Race, âge, sexe<br />

L’ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong> s’observe dans toutes les races et à tout âge.<br />

La fréquence est cependant plus élevée chez les enfants <strong>de</strong><br />

moins <strong>de</strong> 15 ans. Les 2 sexes sont également touchés si l'on ne<br />

tient pas compte <strong>de</strong> l'âge. La maladie se retrouve cependant plus<br />

fréquemment chez les enfants <strong>de</strong> sexe masculin et chez les<br />

femmes adultes.<br />

8


II.7. Siège <strong>de</strong>s lésions<br />

Toutes les parties du corps peuvent être atteintes. L'ulcère siège<br />

préférentiellement au niveau <strong>de</strong>s zones découvertes, les bras et<br />

les jambes étant les plus fréquemment touchés. Les jeunes <strong>de</strong><br />

moins <strong>de</strong> 15 ans sont plus souvent atteints au niveau <strong>de</strong> la<br />

partie haute du corps que les adultes. Bien qu'il y ait un lien<br />

évi<strong>de</strong>nt entre l'ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong> et les parties du corps exposées<br />

aux traumatismes, une atteinte initiale <strong>de</strong>s paumes <strong>de</strong>s mains et<br />

<strong>de</strong>s plantes <strong>de</strong>s pieds n'a jamais été observée.<br />

III.<br />

Pathogénie<br />

La pathogénicité <strong>de</strong> M. ulcerans est liée à la production d’une<br />

exotoxine lipidique. La diffusion <strong>de</strong> cette toxine peut être limitée<br />

(aboutissant à <strong>de</strong>s lésions localisées) ou au contraire très<br />

étendue (produisant <strong>de</strong>s lésions plus larges et diffuses). Cette<br />

toxine serait responsable <strong>de</strong> la nécrose <strong>de</strong> la graisse<br />

sous-cutanée, constituant ainsi un excellent milieu <strong>de</strong> culture<br />

pour M. ulcerans. La bactérie se multiplierait et pourrait<br />

atteindre l’os par contiguïté, bien que la dissémination par voies<br />

hématogène ou lymphatique puisse aussi exister.<br />

9


IV.<br />

Description <strong>de</strong> la lésion <strong>de</strong> base et classification<br />

On distingue 3 sta<strong>de</strong>s évolutifs dont 2 sta<strong>de</strong>s actifs (sta<strong>de</strong> 1 et<br />

sta<strong>de</strong> 2) et un sta<strong>de</strong> inactif (sta<strong>de</strong> 3).<br />

Sta<strong>de</strong> 1 : Lésions non ulcérées<br />

Elles sont <strong>de</strong> 3 types :<br />

• le nodule: il est sous-cutané, ferme, palpable, indolore ou très<br />

peu douloureux, adhérant à la peau mais non au plan profond,<br />

<strong>de</strong> taille inférieure ou égale à 3 cm <strong>de</strong> diamètre. Il s’accroît<br />

progressivement et s’entoure parfois d’un halo œdémateux dur<br />

à la palpation;<br />

• la lésion œdémateuse : c’est une tuméfaction plus diffuse, ferme,<br />

ne prenant pas le go<strong>de</strong>t, aux limites mal définies, indolore ou peu<br />

douloureuse, non inflammatoire;<br />

• la plaque: celle-ci est indurée, surélevée, à limites plus ou moins<br />

nettes, sèche, indolore et recouverte d’une peau d’aspect<br />

cartonné gris violacé ou décoloré.<br />

10


Sta<strong>de</strong> 2 : Lésions ulcérées<br />

C'est une ulcération plus ou moins étendue, unique ou multiple,<br />

indolore ou peu douloureuse au début, "sous-minée", à fond<br />

tapissé par une nécrose graisseuse d’aspect blanc-jaunâtre, à<br />

bords décollés et dévitalisés parfois noirâtres. Il n'y a pas<br />

d'adénopathies satellites. Les lésions sont chroniques et<br />

guérissent rarement spontanément.<br />

N.B. : Des recherches microbiologiques récentes démontrent<br />

qu'en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest, parmi les sta<strong>de</strong>s actifs, les lésions non<br />

ulcérées se rencontrent plus fréquemment que les lésions<br />

ulcérées.<br />

Sta<strong>de</strong> 3 : Lésions cicatricielles<br />

Il s'agit d'une cicatrice atrophique qui suit généralement les<br />

sta<strong>de</strong>s 1 ou 2. Lorsqu'elle siège au niveau d'une articulation,<br />

cela peut conduire à <strong>de</strong>s séquelles très invalidantes. Suite aux<br />

adhérences et à la rétraction cicatricielle <strong>de</strong> la lésion périarticulaire,<br />

l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mouvements articulaires diminue,<br />

l'articulation s'ankylose jusqu'à <strong>de</strong>venir non fonctionnelle.<br />

11


Photo 4. Nodule sur la cuisse droite<br />

Photo 5. Nodule sur le bras gauche<br />

12


V. Formes cliniques illustrées<br />

V.1.<br />

Formes non ulcérées<br />

V.1.1. La forme nodulaire<br />

Photo 4 :<br />

Forme nodulaire non ulcérée <strong>de</strong> début, souvent sans douleur ni<br />

fièvre. Le patient ou sa famille est peu motivé à réagir<br />

(consultation ou soins), surtout quand le centre <strong>de</strong> santé est<br />

loin du domicile.<br />

Ce patient d'une vingtaine d'années ne s'est jamais présenté au<br />

centre <strong>de</strong> santé bien que 2 membres <strong>de</strong> sa famille aient été<br />

traités avec succès pour la même affection.<br />

Photo 5 :<br />

Le nodule nécessite parfois une tension <strong>de</strong>s tissus pour être<br />

remarqué. Cette patiente <strong>de</strong> 70 ans vivant dans un village<br />

endémique, a reconnu elle-même la maladie au sta<strong>de</strong> nodulaire,<br />

ce qui a permis un traitement précoce et une guérison rapi<strong>de</strong>.<br />

13


Photo 6. Œdème <strong>de</strong> tout le bras gauche<br />

Photo 7. Œdème <strong>de</strong> tout le tronc<br />

14


V.1.2. La forme œdémateuse<br />

Photo 6 :<br />

Ce sta<strong>de</strong> peut durer plusieurs jours ou plusieurs semaines, voire<br />

<strong>de</strong>s mois. Selon le cas, on parle <strong>de</strong> formes aiguës, subaiguës ou<br />

chroniques. L’application <strong>de</strong> substances diverses peut entraîner<br />

la <strong>de</strong>squamation <strong>de</strong> la peau du membre œdématié.<br />

Photo 7 :<br />

Forme très grave avec œdème <strong>de</strong> tout le tronc.<br />

15


Photo 8. Plaque au niveau du flanc<br />

Photo 9. Plaque au niveau du creux poplité<br />

Photo 12. Ulcère à la jambe droite<br />

16


V.1.3. La forme en plaque<br />

Photo 8 :<br />

Forme en plaque indurée, d’extension limitée au niveau du flanc.<br />

La petite lésion circulaire visible sur la plaque pourrait<br />

correspondre à un point d'inoculation. Notez l'hyperpigmentation<br />

diffuse entourant la lésion.<br />

Photo 9 :<br />

Forme en plaque. Lorsqu'on palpe la plaque, on peut sentir son<br />

aspect cartonné. La photo montre également l'apparition d'un<br />

début d'ulcération sur la plaque entouré d'une zone<br />

hyperpigmentée.<br />

17


Photo 10. Ulcère au cou<strong>de</strong> droit<br />

Photo 11. Ulcère au bras gauche<br />

18


V.2.<br />

Formes ulcérées<br />

Photo 10 :<br />

Ulcère typique au cou<strong>de</strong> avec tissu <strong>de</strong> nécrose semblable à du<br />

coton.<br />

Dans ce cas-ci, l'aspect non douloureux <strong>de</strong> l'ulcère est évoqué<br />

par le sourire <strong>de</strong> l'enfant.<br />

Photo 11 :<br />

Ulcère typique au bras avec bords irréguliers et décollés laissant<br />

apparaître <strong>de</strong> la graisse nécrosée. Notez l'œdème très<br />

important <strong>de</strong> la main et <strong>de</strong> l'avant-bras.<br />

19


Photo 12. Ulcére à la jambe droite<br />

Photo 13. Ulcère à la fesse gauche<br />

20


Photo 12 :<br />

Ulcère typique à bords décollés.<br />

Photo 13 :<br />

Petit ulcère aux bords affaissés et hyperpigmentation<br />

périphérique. Cet ulcère simule un abcès froid tuberculeux.<br />

Cependant, les analyses microbiologiques et histopathologiques<br />

ont confirmé le diagnostic d’ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong>.<br />

21


Photo 14. Ulcères multiples sur la cuisse gauche<br />

22


Photo 14 :<br />

Ulcère principal avec petits ulcères satellites qui communiquent<br />

entre eux par <strong>de</strong>s « galeries » sous-cutanées. C'est pour cette<br />

raison que l'on qualifie les bords <strong>de</strong> ces ulcères <strong>de</strong> "sous-minés".<br />

23


Photo 15. Cicatrice au bas du dos<br />

Photo 16. Cicatrice au pied droit<br />

24


V.3.<br />

Formes cicatricielles avec ou sans séquelles<br />

Photo 15 :<br />

Cicatrice sans séquelles au dos après excision chirurgicale suivie<br />

<strong>de</strong> greffe.<br />

Photo 16 :<br />

Cicatrice sans séquelles fonctionnelles au pied après excision<br />

chirurgicale suivie <strong>de</strong> greffe.<br />

25


Photo 17. Cicatrice avec rétraction musculaire à la main droite<br />

Photo 18. Cicatrice rétractile à la main droite<br />

26


Photo 17 :<br />

Cicatrice avec rétraction musculaire et rai<strong>de</strong>ur articulaire <strong>de</strong> la<br />

main après traitement chirurgical suivi <strong>de</strong> greffe (Ghana). Après<br />

la greffe, une hospitalisation veillant à immobiliser le membre et<br />

une rééducation fonctionnelle auraient pu prévenir <strong>de</strong> telles<br />

rétractions.<br />

Photo 18 :<br />

Cicatrice rétractile <strong>de</strong> la main après traitement traditionnel<br />

(Togo). Dans ce cas comme dans le précé<strong>de</strong>nt, une<br />

immobilisation du membre et une physiothérapie auraient été<br />

souhaitables.<br />

27


Photo 19. Cicatrice après traitement traditionnel à l'épaule droite<br />

Photo 20.Amputation <strong>de</strong> la jambe gauche<br />

28


Photo 19 :<br />

Cicatrice après traitement traditionnel d'un petit ulcère à<br />

l'épaule (Togo). Les résultats semblent bons mais le patient a<br />

tout <strong>de</strong> même été sous traitement pendant un an.<br />

Photo 20:<br />

Amputation <strong>de</strong> la jambe gauche et <strong>de</strong> plusieurs orteils du pied<br />

droit chez un patient ayant souffert d’une forme disséminée très<br />

grave, avec atteintes osseuses. Cet enfant a été appareillé, ce qui<br />

lui permet <strong>de</strong> se déplacer actuellement <strong>de</strong> manière autonome.<br />

29


Photo 21. Cohabitation d'une lésion cicatricielle et d'une lésion ulcérée sur le<br />

même site (jambe gauche)<br />

Photo 22. Cohabitation d'une lésion cicatricielle et d'une atteinte<br />

osseuse sur un même bras (bras gauche)<br />

30


V.4.<br />

Formes mixtes<br />

Présence simultanée chez le même patient <strong>de</strong> formes<br />

différentes, sur le même site ou à différents endroits du corps.<br />

Lorsque les lésions siègent à différents endroits du corps, il s’agit<br />

en général <strong>de</strong> formes disséminées (voir plus loin).<br />

Photo 21 :<br />

Lésion cicatricielle (inactive) et lésion ulcérée (active) sur un<br />

même membre inférieur.<br />

Photo 22 :<br />

Lésion cicatricielle (inactive) à l'épaule et lésion ulcérée avec<br />

élimination <strong>de</strong> séquestres osseux au niveau du poignet sur un<br />

même membre supérieur. Cette enfant a été répérée au cours<br />

d'un dépistage actif et a pu être référée immédiatement au<br />

centre <strong>de</strong> santé où elle a été traitée avec succès.<br />

31


Photo 23. Forme disséminée aux <strong>de</strong>ux membres inférieurs<br />

Photo 24. Forme disséminée avec ulcère au pied droit<br />

32


V.5.<br />

Formes disséminées<br />

Les formes disséminées se manifestent par la présence <strong>de</strong><br />

formes cliniques similaires ou non, situées à différents endroits<br />

du corps. La notion <strong>de</strong> dissémination traduit l’extension <strong>de</strong> la<br />

maladie à d’autres parties du corps par contiguïté ou par<br />

métastase septique.Aussi faut-il toujours examiner tout le corps<br />

du patient, à la recherche <strong>de</strong> nouveaux ou d'anciens foyers<br />

parfois ignorés par le patient. C’est également l’occasion <strong>de</strong><br />

rechercher la cicatrice d’une atteinte initiale guérie et peut-être<br />

passée inaperçue.<br />

Photo 23 :<br />

Forme disséminée avec lésion en voie <strong>de</strong> cicatrisation au pied<br />

gauche et ulcère à la jambe droite.<br />

Photo 24 :<br />

Forme disséminée avec lésion ulcérée au pied droit et forme<br />

mixte au bras gauche chez la même patiente que la photo 22.<br />

33


V.6. Formes osseuses<br />

Le germe contamine l'os <strong>de</strong> 2 façons différentes:<br />

• par contiguïté, l'ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong> mettant l'os à nu ;<br />

• par métastase septique. Dans ce cas, l'atteinte <strong>de</strong>s tissus<br />

mous entourant l'os est secondaire à celle <strong>de</strong> l'os infecté ;<br />

tout se passe à distance <strong>de</strong> la lésion cutanée initiale, peutêtre<br />

cicatrisée déjà, parfois même ignorée du patient.<br />

Le diagnostic d'ostéomyélite est suspecté dans les conditions<br />

suivantes: présence d'un œdème discret, à peine sensible au<br />

début, franchement douloureux ensuite, avec impotence<br />

fonctionnelle nécessitant un bilan radiologique et une prise en<br />

charge chirurgicale.<br />

Mieux vaut référer, sans délai, ces patients au centre <strong>de</strong><br />

traitement agréé le plus proche pour une prise en charge<br />

adéquate. Plus on attend avant <strong>de</strong> référer, plus on augmente le<br />

risque d’aggravation <strong>de</strong>s atteintes osseuses<br />

34


VI.<br />

Diagnostic<br />

VI.1. Quand faut-il suspecter un ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong> ?<br />

• lorsque le patient a séjourné dans une zone d'endémie ;<br />

• lorsque le patient présente une plaie qui ne guérit pas ;<br />

• lorsque la lésion évolue <strong>de</strong> façon chronique (plusieurs semaines) ;<br />

• lorsque la lésion ne provoque ni fièvre ni ganglion satellite ;<br />

• lorsque le patient présente un œdème induré très important ;<br />

• lorsqu’il existe un gonflement au-<strong>de</strong>ssus d'une articulation<br />

douloureuse (atteinte osseuse très probable).<br />

N.B. : Il peut y avoir douleur, fièvre et même <strong>de</strong>s ganglions<br />

enflammés lorsque la lésion est surinfectée par d'autres germes.<br />

VI.2. Comment confirmer la maladie ?<br />

Si une ou plusieurs <strong>de</strong>s conditions mentionnées plus haut (VI.1.)<br />

sont remplies, il faut référer le patient le plus rapi<strong>de</strong>ment<br />

possible vers un centre <strong>de</strong> traitement agréé.<br />

Dans ce centre, les patients seront pris en charge <strong>de</strong> manière<br />

adéquate et <strong>de</strong>s prélèvements pourront être effectués afin <strong>de</strong><br />

confirmer la maladie par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> laboratoire.<br />

35


VI.3. Quelles sont les autres maladies qui peuvent être<br />

confondues avec l'ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong> ?<br />

a) Devant un nodule<br />

Il faut éliminer:<br />

Les affections qui se manifestent par <strong>de</strong>s nodules douloureux comme:<br />

• une piqûre d’insecte:<br />

on note une inflammation marquée avec régression constante<br />

sans abcédation;<br />

• un furoncle, un anthrax, un abcès;<br />

• un kyste sébacé infecté;<br />

• un érythème noueux: affection rare<br />

réalisant <strong>de</strong>s nouures multiples, disséminées sur le membre<br />

atteint; elles sont inflammatoires et très douloureuses;<br />

• une hidrosadénite;<br />

• <strong>de</strong>s myases furonculoï<strong>de</strong>s;<br />

• un nodule douloureux <strong>de</strong> l'oreille.<br />

Les affections suivantes, où le nodule est peu ou pas douloureux:<br />

• un lipome;<br />

• un nodule onchocerquien: le prurit généralisé est constant et les<br />

nodules peuvent être nombreux et <strong>de</strong> tailles différentes (surtout<br />

en regard <strong>de</strong>s os plats);<br />

36


• la forme nodulaire <strong>de</strong> leishmaniose:<br />

elle est constituée par un ou plusieurs nodules durs, non<br />

ulcérés, persistant plusieurs années (voir également la forme<br />

ulcérée).<br />

Il faut être beaucoup plus pru<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>vant les nodules isolés<br />

non-inflammatoires qui sont difficiles à différencier <strong>de</strong>s affections<br />

suivantes:<br />

• un granulome à corps étranger:<br />

réalise une masse <strong>de</strong>rmo-hypo<strong>de</strong>rmique à évolution non<br />

extensive, indolente ou sensible, dure ou fluctuante, sous une<br />

peau apparemment normale, avec abcédation suivie <strong>de</strong><br />

cicatrisation rapi<strong>de</strong>;<br />

• un <strong>de</strong>rmatofibrome ou fibrome en pastille:<br />

son caractère principal est celui d'un nodule aplati, très dur,<br />

donnant l'impression lorsqu'on le presse entre <strong>de</strong>ux doigts,<br />

d'une lentille, d'une pastille;<br />

• les gommes (hypo<strong>de</strong>rmites subaiguës évoluant vers le<br />

ramolissement et l'ulcération).<br />

Elles évoquent: - une sporotrichose,<br />

- une actinomycose,<br />

- une pyococcie froi<strong>de</strong>,<br />

- une tuberculose,<br />

- une syphilis tertiaire.<br />

37


) Devant un œdème<br />

Il faut éliminer :<br />

les œdèmes inflammatoires<br />

• une cellulite cutanée infectieuse :<br />

affection aiguë, inflammation marquée, adénopathie satellite et<br />

troubles circulatoires associés;<br />

• <strong>de</strong>s traumatismes;<br />

• <strong>de</strong>s ostéomyélites à staphylocoques, streptocoques ou<br />

salmonelles.<br />

les œdèmes traduisant une maladie interne (gardant le go<strong>de</strong>t)<br />

• une insuffisance rénale;<br />

• une insuffisance cardiaque;<br />

• une anémie / une malnutrition.<br />

les œdèmes non inflammatoires<br />

• un œdème kaposien :<br />

dur, indolore;<br />

• une compression lymphatique par une masse tumorale.<br />

38


c) Devant un placard<br />

Il faut éliminer:<br />

• un érysipèle :<br />

réalise un placard inflammatoire très douloureux, accompagné<br />

<strong>de</strong> fièvre et <strong>de</strong> frissons;<br />

• un hématome :<br />

souvent notion <strong>de</strong> traumatisme<br />

• un lupus tuberculeux:<br />

réalise un placard à évolution centrifuge, à centre déprimé<br />

atrophique, avec <strong>de</strong>s éléments squamo-croûteux;<br />

• un urticaire (prurit, lésion fugace);<br />

• un psoriasis:<br />

lésions épisodiques, chroniques, faites <strong>de</strong> plusieurs plaques<br />

squameuses;<br />

• une mycose;<br />

• un eczéma;<br />

• une sarcoïdose diffuse en placard:<br />

donne <strong>de</strong>s nappes très infiltrées siégeant souvent <strong>de</strong> façon<br />

symétrique sur le nez et les joues.<br />

39


Photo 25.<br />

Ulcère phagédénique au membre inférieur gauche d'un<br />

patient guinéen âgé <strong>de</strong> 80 ans<br />

Photo 26.<br />

Ulcère chronique provoqué par une leishmaniose au<br />

membre inférieur gauche d'un patient péruvien âgé <strong>de</strong> 18 ans<br />

40


d) Devant un ulcère<br />

Il faut éliminer:<br />

• un ulcère phagédénique caractérisé par un bourrelet<br />

périphérique taillé à pic sur le versant interne, en pente douce<br />

sur le versant externe, et parsemé <strong>de</strong> clapiers purulents<br />

(photo 25);<br />

• un ulcère d'origine veineuse:<br />

ulcère à bord souple ou induré, à fond propre et bourgeonnant,<br />

siègant au niveau <strong>de</strong> l'extrémité distale <strong>de</strong> la jambe, à proximité<br />

<strong>de</strong> la malléole externe;<br />

• un ulcère d'origine artérielle:<br />

ulcère profond, circulaire, très douloureux accompagnant une<br />

insuffisance artérielle (disparition <strong>de</strong>s pouls pédieux antérieur,<br />

tibial postérieur, poplité);<br />

• une tuberculose cutanée ulcérée :<br />

la lésion est rarement unique, rechercher chez ce mala<strong>de</strong><br />

souvent cachectique d'autres localisations d'une tuberculose<br />

évolutive;<br />

• histoplasmose africaine:<br />

réalise une ulcération gommeuse à fond granulomateux, due à<br />

l'histoplasma capsulatum (mycose profon<strong>de</strong>)<br />

• une fasciite nécrosante:<br />

débute brutalement par un placard inflammatoire, qui s'étend<br />

très rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> façon centrifuge; elle est d'origine<br />

streptococcique, mais peut être favorisée par l'injection <strong>de</strong><br />

certains médicaments;<br />

• une sporotrichose :<br />

ulcération précédée <strong>de</strong> gomme, pus chocolat, adénopathie<br />

satellite souvent multiple, suivant un trajet lymphatique;<br />

• un carcinome ou un mélanome ulcéré :<br />

ulcère bourgeonnant, saillant au moindre contact. Le diagnostic<br />

est confirmé par l'examen histo-pathologique;<br />

41


• une leishmaniose cutanée (photo 26):<br />

réalise habituellement une ulcération unique (visage, membres),<br />

croûteuse, entourée d'un bourrelet indolore prurigineux dans la<br />

forme sèche, ou plus importante, recouverte d'un enduit<br />

purulent avec une lymphangite régionale dans la forme humi<strong>de</strong>.<br />

A la microscopie, le grattage du fond après coloration<br />

appropriée, met en évi<strong>de</strong>nce le parasite. Ceci a été décrit en<br />

Afrique occi<strong>de</strong>ntale et centrale, en Mauritanie, au Sénégal, au<br />

Mali, au Niger, au Tchad et en Côte d'Ivoire. Dans la forme<br />

américaine, l'ulcération prend une allure extensive et végétante;<br />

• ulcère drépanocytaire:<br />

il est très douloureux et s'accompagne <strong>de</strong>s autres manifestations<br />

<strong>de</strong> la drépanocytose.<br />

e) Devant une cicatrice<br />

Il faut éliminer:<br />

• une cicatrice dystrophique <strong>de</strong> brûlure<br />

• une ankylose secondaire à une tuberculose cutanée ou osseuse<br />

42


VII.<br />

Comment diminuer le risque d'attraper la maladie?<br />

Puisque la maladie est liée aux zones marécageuses et inondables,<br />

il faut:<br />

• les conditions d’assainissement du milieu ;<br />

• éviter autant que possible les contacts prolongés avec la source<br />

infectante (ex: eaux stagnantes) ;<br />

• utiliser autant que possible les eaux <strong>de</strong> pluie et <strong>de</strong> puits ;<br />

• encourager la vaccination par le BCG parce qu’elle apporte une<br />

certaine immunité.<br />

Pour limiter l'extension <strong>de</strong> la maladie et les complications graves<br />

qui peuvent en découler (ex: atteintes osseuses) il faut se rendre<br />

le plus rapi<strong>de</strong>ment possible dans un centre <strong>de</strong> santé agréé, dès<br />

qu'une lésion suspecte apparaît.<br />

Les mala<strong>de</strong>s traités avec succès ai<strong>de</strong>ront les nouveaux patients à<br />

reconnaître une lésion suspecte et les stimuleront à se faire<br />

soigner le plus rapi<strong>de</strong>ment possible.<br />

43


VIII. Pourquoi dépister précocement et que faire avant<br />

<strong>de</strong> référer un patient ?<br />

Il faut dépister la maladie le plus précocement possible:<br />

• pour prévenir les complications, les séquelles et invalidités qui<br />

pourraient en découler,<br />

• pour réduire le coût <strong>de</strong> la prise en charge pour le patient, sa<br />

famille et le pays,<br />

• pour réduire le délai <strong>de</strong> souffrance du patient et le gaspillage <strong>de</strong><br />

ressources par la famille.<br />

Qui référer ?<br />

les porteurs <strong>de</strong> lésions suspectes<br />

• non-ulcérées: nodule, œdème induré, plaque ou placard,<br />

• ulcérées: plaies chroniques ou caractéristiques,<br />

• cicatricielles: avec <strong>de</strong>s plaques noirâtres indurées (entre les<br />

cicatrices ou autour <strong>de</strong>s cicatrices) ou avec <strong>de</strong>s rétractions<br />

importantes.<br />

Que faire avant <strong>de</strong> référer ?<br />

• vérifier l'état vaccinal du patient (en particulier le tétanos) et le<br />

noter,<br />

• donner aux patients tous les renseignements relatifs au centre<br />

<strong>de</strong> traitement le plus proche.<br />

44


IX. Conclusion<br />

L'ulcère <strong>de</strong> <strong>Buruli</strong> est une affection invalidante bien plus<br />

fréquente qu'on ne le croit. Elle est actuellement sous<br />

diagnostiquée parce que souvent méconnue.<br />

Le diagnostic, essentiellement clinique, requiert la mobilisation<br />

<strong>de</strong> toute personne informée et formée: agents <strong>de</strong> santé, anciens<br />

mala<strong>de</strong>s soignés et guéris, gar<strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s, la famille <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s.<br />

En l'absence aujourd'hui <strong>de</strong> tout traitement préventif, pour<br />

limiter les complications <strong>de</strong> cette maladie, il importe d'informer<br />

largement les communautés sur les causes et conséquences <strong>de</strong><br />

cette maladie endémique. Un dépistage précoce suivi d'un<br />

traitement adéquat et rapi<strong>de</strong> sont actuellement les seuls moyens<br />

sûrs pour éviter les handicaps, les récidives, la souffrance et un<br />

coût exorbitant pour tous.<br />

45


46<br />

Convalescence paisible sous la paillote d'un centre <strong>de</strong> santé

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