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LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON - Opale

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Janvier 2007<br />

<strong><strong>LE</strong>S</strong> <strong>MUSIQUES</strong> ACTUEL<strong><strong>LE</strong>S</strong><br />

<strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> <strong>GRAND</strong> <strong>LYON</strong><br />

Les musiques actuelles, au même titre que d’autres activités créatives comme la<br />

mode ou les loisirs numériques, jouent un rôle clé dans le développement des<br />

métropoles. Leurs enjeux sont en effet multiples. Malgré un poids économique<br />

limité, les musiques actuelles sont vectrices d’image, d’attractivité et de<br />

dynamisme et participent à l’offre culturelle de l’agglomération.<br />

Lyon est la deuxième agglomération française dans le domaine. Malgré<br />

l’hypercentralisation parisienne, et ce principalement dans l’industrie musicale,<br />

tous les métiers sont présents à Lyon : labels, producteurs, tourneurs,<br />

organisateurs de spectacles… La majorité des structures sont de très petite taille<br />

et nombre d’entre elles sont constituées en associations. L’ouverture récente de<br />

nouvelles salles de concerts a permis de compléter et de diversifier l’offre. La<br />

scène lyonnaise fait preuve de vitalité même s’il n’est pas toujours évident pour<br />

les artistes locaux de dépasser les frontières régionales.<br />

Ces dernières années, les collectivités, en particulier la Ville de Lyon et la Région<br />

Rhône-Alpes, ont fait des musiques actuelles une de leurs priorités en matière<br />

de développement.<br />

L’un des enjeux forts pour le secteur est la mise en place d’une stratégie<br />

d’agglomération impliquant la coordination et la complémentarité des actions<br />

menées par les différentes collectivités. L’animation et la structuration de la<br />

filière à l’échelle de l’agglomération semblent un second enjeu clé. D’autres<br />

pistes d’appui au développement économique du secteur sont également<br />

évoquées : aides pour la pérennisation des emplois et à la création d’entreprise<br />

en sont quelques exemples.<br />

Quelques chiffres . . . . . page 3<br />

L’industrie de la musique enregistrée :<br />

crise profonde ou simple transition technologique ? . . . . . page 7<br />

Une scène lyonnaise dynamique<br />

et une offre de lieux diversifiée . . . . . page 15<br />

Des enjeux transverses . . . . . page 19<br />

Une localisation très centrale . . . . . page 21<br />

Des acteurs publics régionaux et locaux impliqués<br />

dans le soutien aux musiques actuelles . . . . . page 25<br />

Une multitude de réseaux . . . . . page 27<br />

Des initiatives à relever . . . . . page 28<br />

Bilan du secteur sur l’agglomération . . . . . page 32<br />

Axes de développement et pistes d’action . . . . . page 33<br />

les diagnostics sectoriels de l’<strong>Opale</strong> - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1


1. L’<strong>Opale</strong> a réalisé un<br />

diagnostic sectoriel sur<br />

les industries créatives en<br />

2006 sur le territoire du<br />

Grand Lyon.<br />

2. Les musiques actuelles à<br />

Lyon - Pratiques artistiques<br />

et diffusion, Amdra, 2001<br />

Etat des lieux et analyse<br />

de la production phonographique<br />

en Rhône-Alpes,<br />

Amdra, 2002<br />

Etat des lieux des structures<br />

d’enseignement musical<br />

dans la Communauté urbaine<br />

de Lyon, Amdra, 2005<br />

Le secteur des musiques actuelles a été pendant<br />

de longues années le « parent pauvre »<br />

des politiques culturelles. Si quelques initiatives<br />

ont été prises à la fin des années 1970 en<br />

faveur des lieux, c’est véritablement dans les<br />

années 1980, sous l’effet de revendications et<br />

de projets locaux, que l’Etat prend la mesure<br />

des besoins et enjeux de développement<br />

du secteur. La Fête de la Musique est lancée,<br />

puis différents programmes en direction<br />

des musiques amplifiées sont engagés (Plan<br />

labels, Programme « cafés-musique » en 1991,<br />

Programme Smac en 1997…). Des instances<br />

de réflexion et de concertation sont mises<br />

en place par les ministres de la culture successifs<br />

(« Rencontres politiques publiques et<br />

musiques amplifiées », Commission nationale<br />

des musiques actuelles créée en 1998 et son<br />

programme d’action et de développement,<br />

création du Conseil supérieur des musiques<br />

actuelles en janvier 2006…).<br />

En parallèle des politiques nationales, les collectivités<br />

territoriales, (principalement les communes<br />

qui sont dotées de la compétence<br />

culturelle), ont également pris conscience de<br />

l’intérêt de soutenir un secteur qui contribue<br />

très largement au dynamisme culturel d’un<br />

territoire, source de retombées économiques,<br />

vecteur d’une image dynamique et facteur<br />

d’attractivité et de cohésion sociale.<br />

Les acteurs locaux des musiques actuelles<br />

(MJC et mouvements d’éducation populaire,<br />

groupes locaux), porteurs de nombreux projets,<br />

ont souvent été à l’initiative des démarches<br />

locales. Ils ont souvent interpellé et tenté<br />

de mobiliser les collectivités. Les Villes, sensibilisées<br />

directement aux problématiques<br />

du secteur, ont été les premières réceptives.<br />

Le processus de décentralisation aidant, les<br />

Départements et Régions ont ensuite apporté<br />

leur contribution au secteur (enseignement,<br />

soutien aux lieux de diffusion, à la création, à<br />

la filière phonographique). Aujourd’hui certaines<br />

intercommunalités dotées de la compétence<br />

culturelle interviennent également.<br />

Progressivement, le secteur s’est structuré et<br />

s’est professionnalisé dans l’agglomération<br />

lyonnaise. Des professionnels de l’accompagnement<br />

(managers, tourneurs, producteurséditeurs<br />

phonographiques, programmateurs)<br />

ont émergé et une économie des musiques<br />

actuelles s’est développée. Les musiques<br />

actuelles font de surcroît partie, au même titre<br />

que la mode ou le cinéma et l’audiovisuel, du<br />

champ des industries créatives, vaste secteur<br />

autour duquel la plupart des grandes métropoles<br />

bâtissent aujourd’hui des stratégies marketing<br />

et de développement 1 .<br />

C’est cette économie et ses problématiques<br />

que nous étudions ici. Pour appréhender de<br />

la manière la plus juste possible la réalité du<br />

secteur, nous ne pouvons dissocier une approche<br />

purement économique et marchande des<br />

musiques actuelles de la sphère non marchande,<br />

qu’elle soit publique ou associative.<br />

L’économie non marchande joue en effet un<br />

rôle amont essentiel au fonctionnement du<br />

secteur : dans l’enseignement et l’accompagnement<br />

des pratiques amateurs, mais également<br />

dans la diffusion, l’aide à la création, la<br />

diversité culturelle… car l’appui de la collectivité<br />

publique est indispensable dans la découverte<br />

et le lancement des talents de demain.<br />

Ce serait une erreur de regarder le soutien au<br />

secteur des musiques actuelles à travers le<br />

seul prisme de ses retombées économiques.<br />

Les enjeux sont tout autant artistiques et culturels,<br />

sociaux et d’image pour le territoire.<br />

L’étude de ce secteur doit ainsi être appréhendée<br />

à l’aune de ces différentes dimensions.<br />

Le diagnostic a pu s’appuyer sur diverses études<br />

2 déjà réalisées sur le secteur par l’Agence<br />

musique et danse Rhône-Alpes à l’échelle<br />

régionale ou de l’agglomération.<br />

Champ de l’étude<br />

• Industrie de la musique enregistrée : de<br />

l’enregistrement à la commercialisation,<br />

• Spectacle vivant musical : de la répétition<br />

à la diffusion.<br />

Si, pour faciliter la lecture, nous structurerons<br />

le document autour de ces deux<br />

champs, les passerelles sont nombreuses<br />

et ne cessent de se multiplier entre les<br />

deux. Des structures développent des activités<br />

de production phonographique et de<br />

tourneur par exemple.<br />

Les frontières entre les esthétiques musicales<br />

sont également de plus en plus floues.<br />

Que sont les musiques actuelles ?<br />

• Musiques amplifiées : pop, rock, reggae,<br />

hip-hop, musiques électroniques…<br />

• Musiques traditionnelles et musiques du<br />

monde,<br />

• Jazz et musiques improvisées,<br />

• Chanson.<br />

Périmètre géographique<br />

L’étude porte sur l’ancien périmètre du<br />

Grand Lyon (55 communes)<br />

2<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


L’EMPLOI<br />

Quantifier l’emploi dans le secteur des<br />

musiques actuelles n’est pas une tâche facile.<br />

Les sources statistiques traditionnelles ne<br />

sont pas satisfaisantes. Les nomenclatures<br />

existantes (activité, métier ou profession) ne<br />

correspondent pas exactement au champ<br />

étudié. Par exemple, en ce qui concerne les<br />

codes d’activité, les activités liées au spectacle<br />

ne permettent pas de distinguer la musique.<br />

Autre exemple, de nombreuses associations<br />

sont classées sous « Organisations associatives<br />

nca », ce qui ne permet pas d’identifier l’objet.<br />

La nature de l’emploi est, elle aussi, atypique :<br />

l’emploi salarié permanent ne représente<br />

qu’une partie de la réalité, le recours aux intermittents<br />

du spectacle étant l’une des caractéristiques<br />

du secteur.<br />

Un travail est mené au niveau national avec<br />

la Commission permanente sur l’emploi du<br />

Conseil national des professions du spectacle<br />

(CNPS). L’objectif est d’avoir une connaissance<br />

réelle de l’emploi dans le spectacle, en mobilisant<br />

les différentes sources, statistiques et professionnelles.<br />

Une méthodologie a également<br />

été mise en place afin de connaître les sources<br />

mobilisables au niveau des régions et d’avoir<br />

des outils de connaissance harmonisés. Il en<br />

ressort malheureusement que certaines sources<br />

intéressantes au niveau national ne sont pas<br />

exploitables au niveau régional ; c’est le cas par<br />

exemple de l’enquête Emploi réalisée par l’Insee.<br />

Les intermittents du spectacle<br />

Les intermittents du spectacle indemnisés par<br />

l’Assédic sont classés en deux catégories :<br />

• Ouvriers et techniciens de la production<br />

cinématographique et de l’audiovisuel,<br />

• Artistes du spectacle et techniciens des<br />

entreprises du spectacle.<br />

Le croisement avec le métier recherché nous<br />

permet d’approcher plus finement les intermittents<br />

qui travaillent dans le domaine des<br />

musiques actuelles.<br />

Les six métiers retenus sont :<br />

• Artistes de la musique et du chant<br />

• Professionnels du son<br />

• Professionnels de l’éclairage<br />

• Professionnels du montage de l’image et du son<br />

• Professionnels de la production de spectacles<br />

• Agents de promotion des artistes.<br />

Les offres et les demandes d’emploi<br />

Les données de l’ANPE permettent de connaître<br />

les offres et les demandes d’emploi par<br />

métier recherché. Dans le Grand Lyon, environ<br />

2 000 personnes sont inscrites à l’ANPE à la<br />

recherche d’un emploi dans le domaine de la<br />

musique ou du spectacle. Les demandes se<br />

répartissent de façon égale entre les artistes et<br />

les techniciens. L’agglomération lyonnaise concentre<br />

un peu plus du tiers des demandeurs<br />

d’emploi du secteur musical de la région.<br />

On observe une très forte disproportion entre<br />

les offres et les demandes d’emploi sur les<br />

métiers liés à la musique : pour 2 000 demandes<br />

enregistrées, on compte seulement une<br />

vingtaine d’offres.<br />

Nombre d’intermittents du spectacle dans le Grand Lyon au 31.05.06<br />

Source : Assédic Vallées du Rhône et de la Loire<br />

Métiers<br />

Artiste de la musique et du chant 505<br />

Professionnels du son 177<br />

Professionnels de l’éclairage 156<br />

Professionnels du montage de l’image et du son 64<br />

Professionnels de la production de spectacles 206<br />

Agents de promotion des artistes 8<br />

Total 1 046<br />

Note : le total n’intègre pas les doubles comptes<br />

Nombre de demandes et d’offres d’emploi en fin de mois<br />

Source : Insee - ANPE au 31-12-2004<br />

Scalde<br />

Source Caravelle-Prod<br />

Photo Loll Willems<br />

Métiers Demandes Offres<br />

Artiste de la musique et du chant 957 10<br />

Professionnels du son 335 3<br />

Professionnels de l’éclairage 170 1<br />

Professionnels du montage de l’image et du son 103<br />

Professionnels de la production de spectacles 393 8<br />

Agents de promotion des artistes 26<br />

Total 1 984 22<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 3


Nombre d’actifs ayant un emploi dans l’aire urbaine<br />

Source : Insee - RP 1999<br />

Artistes professionnels de la musique et du chant (sauf artistes variétés) 831<br />

Artistes de variétés (dont artistes de cirque, musiciens, chanteurs, danseurs) 194<br />

Les actifs<br />

Total artistes 1 025<br />

Indépendants gestionnaires de spectacle ou de service récréatif 310<br />

Cadres artistiques des spectacles (dont les chefs d’orchestre,<br />

chefs des chœurs, chorégraphes, metteurs en scène, réalisateurs)<br />

198<br />

Cadres techniques de la réalisation des spectacles vivants et audiovisuels<br />

(cadres technico-artistiques)<br />

360<br />

Assistants techniques de la réalisation des spectacles vivants et audiovisuels<br />

(salariés ou indépendants)<br />

973<br />

Auxiliaires des spectacles (ouvriers et techniciens) 209<br />

Total cadres, techniciens et ouvriers 2 050<br />

TOTAL 3 075<br />

Le recensement de 1999 est le dernier qui<br />

nous permette de connaître de façon exhaustive<br />

les professions des actifs ayant un emploi<br />

(les personnes au chômage ne sont ici pas<br />

comptabilisées). L’aire urbaine comptait en<br />

1999, 3 075 actifs - artistes, cadres, techniciens<br />

et ouvriers - exerçant une profession dans la<br />

musique et le spectacle vivant (qui comprend<br />

également le théâtre ou la danse). On peut<br />

estimer que le Grand Lyon représente 90 %<br />

des actifs de l’aire urbaine.<br />

150<br />

140<br />

130<br />

120<br />

Aires urbaines<br />

Paris<br />

Lyon<br />

Aix-Marseille<br />

Lille<br />

L’emploi salarié privé<br />

Les codes d’activités retenus ne permettent pas<br />

d’isoler les activités liées aux seules musiques<br />

actuelles, principalement sur le spectacle. Les activités<br />

intègrent tout type de spectacle : théâtre,<br />

danse ou encore musique classique et lyrique.<br />

Le Grand Lyon compte 2 000 emplois salariés<br />

privés. Les effectifs des activités liées au disque<br />

restent anecdotiques en poids d’emploi (100<br />

personnes). Les activités liées au disque sont centralisées<br />

à Paris, particulièrement en ce qui concerne<br />

l’édition : avec 3 300 salariés l’aire urbaine<br />

de Paris concentre 80% des effectifs nationaux.<br />

Pour l’ensemble des activités (disque, activités<br />

artistiques et du spectacle) l’aire urbaine de Lyon<br />

a connu la plus forte croissance d’effectif en dix<br />

ans : + 47 %. Quel que soit le territoire, la progression<br />

est importante. L’évolution de l’aire urbaine<br />

de Paris est légèrement inférieure à la moyenne<br />

nationale. La région Rhône-Alpes, quant à elle,<br />

enregistre la plus faible progression : + 15 %.<br />

Evolution de l’emploi salarié privé de l’ensemble de la filière<br />

(disque et spectacle vivant)<br />

Base 100 au 31-12-1995<br />

Source : Unédic<br />

Rhône-Alpes<br />

France<br />

110<br />

100<br />

90<br />

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005<br />

Emploi salarié privé dans le Grand Lyon, les quatre premières aires urbaines françaises, la région Rhône-Alpes et France au 31-12-2005<br />

Source : Unédic<br />

Grand<br />

Lyon<br />

AU<br />

Paris<br />

AU<br />

Lyon<br />

AU Aix-<br />

Marseille<br />

AU<br />

Lille<br />

Rhône-<br />

Alpes<br />

France<br />

Edition d’enregistrements sonores 93 3 313 93 27 18 119 4 185<br />

Reproduction d’enregistrements sonores 11 155 16 4 21 1 504<br />

Total disque 104 3 468 109 27 22 140 5 689<br />

Activités artistiques 1 005 12 413 1 142 1 186 739 2 825 31 595<br />

Services annexes aux spectacles 376 3 749 407 318 188 781 9 041<br />

Gestion de salles de spectacles 522 4 044 614 502 353 2 276 16 513<br />

Total activités artistiques et du spectacle 1 903 20 206 2 163 2 006 1 280 5 882 57 149<br />

TOTAL 2 007 23 674 2 272 2 033 1 302 6 022 62 838<br />

4<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


<strong><strong>LE</strong>S</strong> PRINCIPA<strong><strong>LE</strong>S</strong> ENTREPRISES<br />

Les entreprises du Grand Lyon dont le chiffre d’affaires est supérieur à 500 000 €<br />

Source : BIL-D&B-IDM (CA 2005 ou 2004)<br />

Raison sociale Ville Secteur d’activité NAF CA K€<br />

La boîte à sons Villeurbanne Services annexes aux spectacles 5 008<br />

Scenetec Vénissieux Services annexes aux spectacles 4 208<br />

Eldorado & Co Caluire et Cuire Activités artistiques 3 951<br />

Fa Musique Vaulx-en-Velin Services annexes aux spectacles 1 976<br />

LS Audiovisuels Vénissieux Services annexes aux spectacles 1 574<br />

Les Producteurs Lyon 9 Edition d’enregistrements sonores 1 463<br />

Team CJ Promotion Lyon 3 Services annexes aux spectacles 1 270<br />

Cypress Music Francheville Services annexes aux spectacles 1 084<br />

K Productions Villeurbanne Services annexes aux spectacles 901<br />

Editions musicales Lugdivine Lyon 9 Edition d’enregistrements sonores 820<br />

F2F Music Lyon 9 Edition d’enregistrements sonores 768<br />

Transgestion Villeurbanne Services annexes aux spectacles 652<br />

MTI Villeurbanne Services annexes aux spectacles 626<br />

Infovision Lyon 9 Activités artistiques 626<br />

La Marquise Prod Lyon 3 Gestion de salles de spectacle 564<br />

DMS Lyon 3 Reproduction d’enregistrements sonores 539<br />

Seule une entreprise, dont le siège social est localisé dans le Grand Lyon, affiche un chiffre<br />

d’affaires supérieur à 5 M€. On trouve dans cette liste principalement des prestataires techniques.<br />

Aucune entreprise leader au plan national n’a son siège dans l’agglomération.<br />

Le Peuple de l’Herbe<br />

Photo Perrine Leriche<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 5


LA DIFFUSION<br />

Depuis le 1 er janvier 2005 le CNV (Centre<br />

national de la chanson, des variétés et du jazz)<br />

est le seul organisme chargé de toutes les<br />

opérations nécessaires à la perception de la<br />

taxe sur les spectacles de variétés.<br />

La taxe est perçue au taux de 3,5 % sur la<br />

billetterie, hors TVA, des spectacles (donc<br />

répercutée sur le prix du billet) ou, en cas de<br />

représentation gratuite, sur le prix de vente du<br />

spectacle.<br />

Malgré le caractère obligatoire de cette taxe, le<br />

CNV estime que le nombre de représentations<br />

déclarées recouvre seulement la moitié des<br />

spectacles qui ont eu lieu. Cette proportion<br />

est cependant largement supérieure quand il<br />

s’agit du volume de la taxe, les spectacles les<br />

plus importants étant déclarés.<br />

Au niveau national, le CNV a récolté 13,1 M€.<br />

La première région contributrice est bien sûr<br />

l’Ile-de-France qui devance de loin les autres<br />

régions et représente 35 % de la taxe collectée<br />

au niveau national. Rhône-Alpes arrive en<br />

deuxième position (9 %) suivie de près par<br />

Provence-Alpes-Côte d’Azur (7 %).<br />

Dans le Rhône, le montant de la taxe collectée<br />

est légèrement supérieur à 555 000 €, ce qui<br />

représente 47 % de la taxe régionale. Cette<br />

somme correspond à un chiffre d’affaires<br />

lié aux spectacles (billetterie et contrats de<br />

cession) de 15,9 M€.<br />

En 2005, 107 structures ont déclaré 663<br />

représentations dans le Rhône.<br />

Les associations sont à l’origine de 40 % des<br />

représentations, mais de seulement 6 % de la<br />

taxe. Les sociétés privées qui, elles, organisent<br />

36 % des représentations versent 82 % de<br />

la taxe. Le nombre moyen d’entrées (2 100<br />

contre 322) ainsi que le prix moyen des<br />

entrées (32 € contre 15 € HT) sont largement<br />

supérieurs pour les sociétés privées.<br />

Ce déséquilibre est plus marqué qu’au niveau<br />

national où les associations organisent 41 %<br />

des spectacles et représentent 15 % de la taxe.<br />

Les genres musicaux les plus représentés<br />

sont la chanson et le « pop-rock », à l’origine<br />

respectivement de 35 % et 23 % de la taxe<br />

collectée. Le Rhône représente 4,2 % de la<br />

taxe nationale, cette part monte à 8,7 % pour<br />

les musiques électroniques et à 6,8 % pour le<br />

rap, hip-hop et reggae.<br />

Les principaux chiffres de la taxe prélevée par le CNV en 2005 (montant en k€) Source : CNV<br />

France Rhône-Alpes Rhône<br />

Nombre de déclarants 1 999 264 107<br />

Nombre de représentations 31 825 2 333 663<br />

Montant de la taxe 13 134 1 189 555<br />

Montant de la base 375 258 33 981 15 864<br />

Chiffres de la taxe des représentations payantes selon le statut du déclarant dans le Rhône en 2005 Source : CNV<br />

% des<br />

Nombre moyen Prix moyen<br />

% de la taxe<br />

représentations<br />

d’entrées du billet HT<br />

SA-SAS, SARL-EURL, SNC-EI 36 % 82 % 2 100 32 €<br />

Association 1901 40 % 6 % 322 15 €<br />

CT, groupts, SEM, régies, EP de ttes cat. 12 % 9 % 998 23 €<br />

Autres 12 % 3 % 379 19 €<br />

Répartition de la taxe collectée selon le genre musical dans le Rhône en 2005 Source : CNV<br />

% du total % de la France<br />

Chanson 35 % 3,9 %<br />

Comédie musicale 0 % 0,0 %<br />

Jazz et musiques improvisées 2 % 1,9 %<br />

Pop-Rock et genres assimilés 23 % 5,2 %<br />

Rap - Hip-Hop - Reggae et assimilés 5 % 6,8 %<br />

Musiques électroniques 2 % 8,7 %<br />

Musiques du monde 2 % 2,2 %<br />

Humour 15 % 4,3 %<br />

Autres 15 % 6,6 %<br />

Total des déclarations 100 % 4,2 %<br />

6<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


UNE INDUSTRIE EN PROIE À DE PROFONDES MUTATIONS<br />

Le terme « industrie du disque » semble<br />

aujourd’hui largement dépassé avec l’avènement<br />

de la musique numérique, le terme plus large<br />

d’« industrie musicale » ou « industrie de la<br />

musique enregistrée » semble aujourd’hui<br />

correspondre davantage à la réalité du secteur.<br />

Nous sommes en effet entrés depuis quelques<br />

années dans une ère nouvelle.<br />

Deux mutations sont à l’œuvre :<br />

• l’une d’ordre économique : avec un processus<br />

déjà largement entamé de concentration<br />

du secteur (rachats, fusions…), qui s’accompagne<br />

de l’entrée de nouveaux acteurs dans<br />

la chaîne de valeur de l’industrie musicale<br />

(opérateurs de téléphonie mobile, géants de<br />

l’informatique et de l’Internet…). Ces nouveaux<br />

entrants pèsent de manière accrue<br />

dans les évolutions du secteur,<br />

• l’autre d’ordre technologique : la numérisation<br />

a entraîné un bouleversement et ouvert<br />

de nouveaux modes de consommation de<br />

la musique. Cette mutation technologique<br />

permet une diversification des moyens de<br />

distribution et la multiplication des supports<br />

de diffusion (téléphonie, baladeurs…). Elle<br />

a parallèlement entraîné des pertes pour les<br />

maisons de disque liées en particulier au<br />

développement du peer-to-peer (échange gratuit<br />

de fichiers musicaux entre internautes). La<br />

révolution numérique en cours, qui touche<br />

l’ensemble des maillons de la chaîne (de<br />

la création à la commercialisation), tend à<br />

accentuer le phénomène de concentration.<br />

Cette mutation technologique favorise en<br />

effet la recherche d’économies d’échelle et<br />

de synergies.<br />

Fake Oddity au Marché Gare - Source Caravelle-Prod - photo LoLL Willems 2006<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 7


DESCRIPTIF SIMPLIFIÉ DE LA CHAÎNE DU DISQUE<br />

PRODUCTION EDITION DISTRIBUTION COMMERCIALISATION<br />

Production<br />

Phase d’enregistrement jusqu’à la réalisation<br />

de la bande mère (ou master). Cette phase<br />

est prise en charge financièrement par le<br />

producteur, qui bénéficie d’un statut légal :<br />

location du studio, rémunération des artistes<br />

et techniciens. Le producteur passe un contrat<br />

d’enregistrement (ou contrat d’artiste) avec<br />

l’artiste-interprète pour détenir la propriété des<br />

enregistrements (du master) et leurs diverses<br />

exploitations. Des redevances sont prévues<br />

pour chaque exploitation : un intéressement du<br />

groupe aux recettes perçues par le producteur.<br />

Le producteur peut soit fabriquer lui-même<br />

l’intégralité du disque (producteur-éditeur), soit<br />

passer un contrat de licence avec un éditeur (cf.<br />

ci-dessous). Il lui concède dans ce cas, pour une<br />

durée prévue au contrat, un droit d’exploitation<br />

des enregistrements, dont il reste propriétaire. Un<br />

producteur peut traiter en licence avec plusieurs<br />

éditeurs sur différents territoires d’exploitation.<br />

Edition phonographique<br />

Phase de fabrication des supports, du paiement<br />

des droits d’auteurs à la SDRM (Société pour<br />

l’administration du droit de reproduction<br />

mécanique des auteurs, compositeurs et<br />

éditeurs), qui dépend de la Sacem (Société des<br />

auteurs, compositeurs et éditeurs de musique)<br />

et du marketing et de la promotion.<br />

Un groupe peut assurer lui-même la production,<br />

la fabrication et la promotion de son album.<br />

C’est ce que l’on appelle l’autoproduction.<br />

L’éditeur phonographique peut soit assurer<br />

lui-même la distribution du produit (éditeurdistributeur),<br />

soit passer avec un distributeur<br />

un contrat de distribution.<br />

Distribution<br />

Phase de distribution commerciale du produit<br />

auprès des différents circuits de distribution<br />

(grandes surfaces spécialisées ou alimentaires,<br />

disquaires indépendants, plates-formes de<br />

téléchargement…). Le distributeur achète le<br />

produit manufacturé et prendra une marge<br />

sur le prix de gros. Il le commercialise soit<br />

directement auprès des détaillants, soit par<br />

l’intermédiaire de grossistes.<br />

Les structures assument tout ou partie de<br />

ces trois fonctions. Les majors et grands<br />

indépendants intègrent ces trois métiers.<br />

Les structures de l’agglomération lyonnaise<br />

cumulent souvent les métiers de producteur<br />

et d’éditeur. En revanche la fonction de<br />

distribution est beaucoup plus difficile à<br />

développer et pérenniser, particulièrement en<br />

région. Elle est majoritairement concédée à<br />

des majors ou grands indépendants.<br />

L’éditeur de musique<br />

L’éditeur a pour mission de promouvoir les<br />

œuvres, de les faire connaître auprès des<br />

interprètes et/ou des musiciens-exécutants,<br />

des maisons de disques et des médias... Il<br />

imprime les partitions sur papier. L’auteur lui<br />

cède par l’intermédiaire d’un contrat de cession<br />

et d’édition une partie des droits patrimoniaux.<br />

Les sociétés civiles : financeurs<br />

indispensables de la chaîne<br />

Les sociétés civiles de perception et de<br />

répartition des droits d’auteur et des droits<br />

voisins (SPRD) ont depuis 1985 obligation d’aider<br />

financièrement la production phonographique.<br />

Les droits des artistes-interprètes sont gérés<br />

par deux sociétés civiles d’artistes-interprètes :<br />

l’Adami (Administration des droits des artistes et<br />

musiciens interprètes) et la Spedidam (Société<br />

de perception et de distribution des droits des<br />

artistes-interprètes musique et danse). Ceux<br />

des producteurs phonographiques sont gérés<br />

par deux sociétés civiles de producteurs : la<br />

SCPP (Société civile pour l’exercice des droits<br />

des producteurs phonographiques) et la SPPF<br />

(Société des producteurs de phonogrammes).<br />

Les droits des auteurs-compositeurs sont perçus<br />

et redistribués par la Sacem.<br />

Le Fonds pour la création musicale est<br />

une association regroupant les SPRD, des<br />

organisations professionnelles et syndicales ainsi<br />

que les pouvoirs publics autour de programmes<br />

d’aide à la filière musicale (production et<br />

diffusion du spectacle vivant, festivals, production<br />

phonographique, audiovisuel musical…).<br />

Organismes professionnels développant des<br />

systèmes d’aides :<br />

• l’Adami,<br />

• la SCPP,<br />

• la SPPF,<br />

• le Fonds pour la création musicale,<br />

• la Sacem.<br />

L’Institut pour le financement du cinéma et<br />

des industries culturelles (Ifcic)<br />

L’Ifcic est un établissement agréé par les<br />

Ministères de la culture et de l’économie pour<br />

contribuer au développement des industries<br />

culturelles en France, en facilitant pour ces<br />

entreprises l’accès au financement bancaire<br />

(garantie et expertise financières).<br />

En dehors de son fonds de garantie aux<br />

industries culturelles, l’Ifcic a créé un fonds<br />

d’avances remboursables aux PME de<br />

l’industrie musicale fin 2005.<br />

8<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


UN SECTEUR TRÈS CONCENTRÉ ET FORTEMENT CENTRALISÉ<br />

Quatre majors dominent le marché<br />

international et français<br />

L’industrie musicale est dominée par quatre<br />

grands groupes :<br />

• Universal Music group (filiale du groupe<br />

français de médias et télécommunications<br />

Vivendi universal) (labels Mercury Records,<br />

Polydor, Island…),<br />

• Sony – BMG music entertainment (50 %<br />

Sony Corp. Of America et 50 % détenus par<br />

le groupe de média allemand Bertelsmann),<br />

• EMI group (RU) (labels EMI, Capitol records,<br />

Virgin records, Mute records…),<br />

• Warner music group.<br />

Ces quatre majors représentent plus de 90 %<br />

du chiffre d’affaires du disque en France.<br />

Elles ont toutes développé des stratégies de<br />

concentration et intègrent aujourd’hui les<br />

métiers de producteur, éditeur et distributeur.<br />

Les rachats et fusions risquent de se<br />

poursuivre puisque Universal music group a<br />

annoncé le rachat de BMG Publishing ; un<br />

rachat qui pourrait être effectif si les autorités<br />

européennes et américaines de la concurrence<br />

donnent leur accord.<br />

La concentration la plus forte se situe au<br />

niveau de la distribution. Parmi les Top 100<br />

des singles les plus vendus en 2005 en France,<br />

tous ont été distribués par une major et pour<br />

les albums, seul le distributeur indépendant<br />

français Wagram figure au milieu des quatre<br />

grandes majors.<br />

La production-édition reste certes moins<br />

concentrée en nombre d’établissements,<br />

puisque de nombreux labels se développent<br />

un peu partout en France, mais en termes de<br />

chiffre d’affaires, le niveau de concentration<br />

est proche de celui de la distribution.<br />

Ces majors, qui ont eu une stratégie importante<br />

de croissance externe depuis une quinzaine<br />

d’années ont aujourd’hui accès à un catalogue<br />

et un réseau de distribution internationaux,<br />

ainsi qu’aux canaux de diffusion radiophonique<br />

et télévisuelle.<br />

Leur stratégie dépend souvent de leurs sièges<br />

new-yorkais ou londoniens.<br />

De surcroît, avec l’avènement de la musique<br />

numérique, des rapprochements de plus en<br />

plus nombreux s’opèrent aujourd’hui entre<br />

ces majors et les géants de la téléphonie, de<br />

l’informatique et de l’Internet (cf. infra).<br />

Les grands indépendants<br />

français et européens<br />

touchés fortement par la crise<br />

A côté des quatre grands groupes, coexistent<br />

de grands indépendants, peu nombreux, qui<br />

jouent un rôle clé dans la chaîne. Structures<br />

de taille intermédiaire (centaine de salariés),<br />

elles intègrent tout ou partie des métiers. Ces<br />

entreprises permettent souvent aux artistes de<br />

passer un cap. La plupart ont développé leur<br />

propre outil de distribution.<br />

L’Union des producteurs phonographiques<br />

français indépendants (UPFI) évalue la<br />

production indépendante, y compris en<br />

distribution ou en licence major, à 35 %<br />

du marché national. La part de marché des<br />

distributeurs indépendants est estimée par<br />

l’UPFI à 20 % environ.<br />

Les grands indépendants connaissent les<br />

mêmes difficultés que les majors. Dotés<br />

d’un catalogue moins fourni, ils peinent à<br />

résister. Plusieurs ont disparu récemment.<br />

Les distributeurs sont les plus touchés. Après<br />

les liquidations judiciaires des distributeurs<br />

indépendants M10 distribution et Mélodie<br />

en 2005, c’est le grand distributeur Night and<br />

Day qui a déposé le bilan cette année. Les<br />

producteurs sont directement touchés par<br />

la disparition de ces structures. Les sociétés<br />

civiles, telles que la SCPP, ont mis en place<br />

des aides financières spécifiques (avances sur<br />

droits, subventions exceptionnelles) pour venir<br />

en aide aux producteurs concernés.<br />

Une multitude de petits labels<br />

indépendants, découvreurs de talents<br />

(Cf. L’industrie musicale dans le Grand Lyon)<br />

90 % des établissements de la production<br />

phonographique sont des microstructures de<br />

moins de 10 salariés et au chiffre d’affaires<br />

inférieur à 500 k€. Ces structures jouent un<br />

rôle essentiel de défricheur. Ces entreprises<br />

souffrent d’une insuffisance de ressources<br />

financières internes et externes. Elles sont en<br />

revanche très réactives et ont une capacité<br />

d’adaptation importante.<br />

Malgré les difficultés que les labels<br />

indépendants (grands ou petits) connaissent, le<br />

recul des majors leur ouvre des opportunités de<br />

développement réelles sur de petits marchés.<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 9


Une structure pyramidale<br />

ébranlée par la crise du disque<br />

Le fonctionnement du secteur du disque en<br />

France peut être présenté comme un système<br />

pyramidal.<br />

1<br />

majors<br />

2<br />

grands indépendants<br />

3<br />

petits labels indépendants<br />

1. Les quatre majors dominant le marché<br />

français et international de la musique.<br />

Celles-ci intègrent les métiers de producteur,<br />

d’éditeur et de distributeur.<br />

2. Les grands indépendants français ou européens<br />

(qui intègrent tout ou partie de la chaîne) :<br />

Wagram, Pias France, Naïve, Discograph…<br />

3. La multitude de petits labels indépendants<br />

Avant la crise, le « système disque » fonctionnait<br />

de manière relativement équilibrée, les grands du<br />

disque (majors et grands indépendants) jouant<br />

le rôle de « banquier » du secteur en proposant<br />

des avances aux producteurs indépendants.<br />

La crise a enrayé ce mécanisme. Les grands<br />

groupes se sont très fortement recentrés<br />

sur leurs artistes principaux et ont limité les<br />

investissements dans le développement de<br />

jeunes talents. Ils limitent les accords d’avances<br />

aux producteurs indépendants, dont ils<br />

distribuent les catalogues.<br />

Un secteur fortement centralisé<br />

Au phénomène de concentration s’ajoute la<br />

centralisation très forte du secteur en région<br />

parisienne. Toutes les grandes maisons de disque<br />

y ont leur siège ou leur siège France (pour les<br />

groupes étrangers). L’Ile-de-France emploie 60 %<br />

des effectifs français, ce taux atteint environ 80 %<br />

pour les activités d’édition, voire 90 % pour les<br />

seules activités de distribution.<br />

La nouvelle donne liée à la musique<br />

numérique<br />

La redistribution des cartes entre offreurs de<br />

contenus, fabricants de logiciels, fabricants<br />

de matériels et opérateurs de réseaux sont<br />

autant d’évolutions fortes qui transforment et<br />

transformeront en profondeur le secteur dans<br />

les années à venir. De façon croissante, les<br />

produits sont déclinés sur plusieurs supports,<br />

matériels ou immatériels.<br />

L’ensemble des modèles économiques, des<br />

systèmes de distribution et des méthodes<br />

de marketing connaît de profonds<br />

bouleversements.<br />

De nouveaux agrégateurs spécialisés dans la<br />

distribution en ligne apparaissent. L’américain<br />

The Orchard (groupe Dimensial Associates, qui<br />

détient la seconde plate-forme américaine de<br />

téléchargement : eMusic) s’est ainsi spécialisé<br />

dans la distribution en ligne de labels<br />

indépendants au niveau international. Il est<br />

par exemple devenu le premier fournisseur<br />

de la plate-forme de téléchargement<br />

grenobloise Starzik.<br />

Les rapprochements entre géants de<br />

l’informatique, de la téléphonie et de<br />

l’industrie musicale se multiplient. Google,<br />

qui a racheté récemment la plate-forme<br />

communautaire d’échange de vidéo YouTube,<br />

vient de passer des partenariats de distribution<br />

avec Warner music et Sony BMG pour<br />

distribuer des contenus vidéo. Les grandes<br />

plates-formes de téléchargement, telles<br />

qu’iTunes music Store (Apple), proposent<br />

les catalogues des majors. Les opérateurs de<br />

téléphonie signent des partenariats avec les<br />

grands éditeurs pour la distribution de musique<br />

numérique sur les téléphones (ex. : Universal<br />

Music et Bouygues Télécom).<br />

L’émergence de sites dits « communautaires »<br />

ou « de réseau social », tels que MySpace,<br />

modifie également les pratiques des<br />

professionnels (managers, producteurs-éditeurs<br />

phonographiques, tourneurs). De nombreuses<br />

informations sur les artistes, les salles de<br />

concert sont échangés directement par les<br />

professionnels du monde entier via ce site.<br />

Mais cette centralisation n’est pas irrémédiable,<br />

des labels très dynamiques se développent<br />

en province (cf. L’industrie musicale dans le<br />

Grand Lyon).<br />

10<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


Entre baisse des ventes et diminution des<br />

effectifs : l’industrie musicale, un secteur en<br />

difficulté…<br />

Le chiffre d’affaires « détail » de la musique enregistrée<br />

s’élevait en 2005 1 à 1,5 Mds d’euros, en baisse<br />

de 7,8 % par rapport à 2004. Le marché du CD a<br />

chuté de plus de 40 % ces quatre dernières années.<br />

Les chiffres d’affaires des plus grands éditeursdistributeurs<br />

restent stables par rapport à 2004<br />

(960 M€), la diminution enregistrée pour l’édition<br />

de disques et DVD (-2,6 % par rapport à<br />

2004 et -29 % par rapport à 2002) ayant été<br />

compensée par les ventes numériques.<br />

Malgré l’essor exponentiel du téléchargement<br />

légal et la croissance des revenus émanant de<br />

la téléphonie mobile, ceux-ci ne compensent<br />

pas encore les baisses des ventes. Conséquence<br />

directe de cette situation critique pour les maisons<br />

de disque, une baisse des effectifs régulière<br />

est enregistrée depuis 2001.<br />

Les nouvelles signatures d’artistes restent très<br />

en deçà de celles connues durant les années<br />

« pré-crise » et les investissements marketing<br />

diminuent pour la première fois en 2005.<br />

… mais des signes encourageants liés aux<br />

ventes de musique numérique<br />

Les ventes en téléchargement ont fortement progressé<br />

en 2005, atteignant 16 M€. Elles ont été<br />

multipliées par cinq par rapport à 2004.<br />

En quatre ans, le nombre d’internautes achetant<br />

en ligne a plus que doublé.<br />

Le nombre de titres délivrés aux plates-formes<br />

progresse régulièrement.<br />

19 millions de titres ont été téléchargés légalement,<br />

dont 90 % sur trois plates-formes :<br />

• i-Tunes (Apple) : 7,4 millions,<br />

• Virgin Méga (Hachette distribution services) :<br />

5,6 millions,<br />

• Fnac Music (Fnac) : 3,7 millions.<br />

Les majors développent parallèlement leur propre<br />

plate-forme : Universal avec e-compil, Sony avec<br />

Sony Connect par exemple.<br />

La consommation de musique via la téléphonie<br />

ne cesse de progresser depuis le lancement de<br />

la technologie « haut débit » 3G en 2004. En<br />

2005, 13 millions de sonneries et 600 000 titres<br />

musicaux ont été téléchargés.<br />

1. L’ensemble des données conjoncturelles sur la musique<br />

enregistrée en 2005 sont extraits de L’actualité du disque<br />

2006, Syndicat national de l’édition phonographique.<br />

L’enjeu est aujourd’hui de retrouver un nouveau<br />

modèle économique susceptible de permettre<br />

aux artistes et producteurs-éditeurs<br />

de s’y retrouver. La croissance du marché des<br />

concerts permet aux artistes de compenser<br />

en partie les pertes enregistrées par le marché<br />

du disque. Si, aujourd’hui, la répression est la<br />

première réponse apportée et a fait baisser<br />

le téléchargement illégal, à l’avenir, il semble<br />

qu’un nouvel équilibre soit à trouver entre<br />

fournisseurs d’accès, distributeurs, maisons de<br />

disques et artistes.<br />

De nouvelles pistes de développement<br />

sont imaginées aujourd’hui en France et surtout<br />

aux Etats-Unis par les majors pour tenter<br />

de contrer le téléchargement illégal et gagner<br />

des parts de marché sur les concurrents. En<br />

voici quelques-unes :<br />

• Alors que les majors se sont battues contre<br />

la licence globale (qui donnait la possibilité<br />

de télécharger indéfiniment contre un forfait<br />

mensuel), elles développent aujourd’hui de<br />

plus en plus de systèmes d’abonnement.<br />

Les géants de l’informatique s’y mettent également<br />

: AOL, en partenariat avec Sony BMG<br />

Entertainment et les radios XM satellite, a<br />

lancé aux Etats-Unis « AOL Music Now » qui<br />

permettra de télécharger chansons et clips<br />

vidéo musicaux de manière illimitée,<br />

• le téléchargement gratuit financé par la<br />

publicité par Universal Music et la société<br />

américaine SpiralFrog est testé aux Etats-<br />

Unis et au Canada,<br />

• le téléchargement de fichiers sans système<br />

de protection (DRM, Digital rights management/gestion<br />

numérique des droits) et<br />

donc compatible avec l’ensemble des lecteurs<br />

numériques proposé par VirginMega.<br />

En Rhône-Alpes, la plate-forme Starzik<br />

(Grenoble) a choisi cette stratégie de développement<br />

avec succès.<br />

Si le piratage est une des raisons de cette<br />

crise, l’industrie musicale fait surtout face à<br />

une « surproduction généralisée » 2 , à une<br />

concentration très forte des productions, des<br />

structures de distribution, des médias et circuits<br />

de diffusion, ainsi qu’à une consommation<br />

ciblée sur un certain nombre d’œuvres<br />

restreint. On assiste à une réduction du nombre<br />

de références et l’accélération de leur<br />

rotation chez les détaillants. Multiplication<br />

des produits et des marques, raccourcissement<br />

des cycles de vie, hypermarketing et<br />

volatilité caractérisent aujourd’hui l’ensemble<br />

des marchés des industries culturelles.<br />

2. Mutations et articulations<br />

contemporaines des industries<br />

culturelles, Pierre-<br />

Jean Benghozi, in Création<br />

et diversité au miroir des<br />

industries culturelles, janvier<br />

2005.<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 11


L’INDUSTRIE MUSICA<strong>LE</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> <strong>GRAND</strong> <strong>LYON</strong><br />

Société privée<br />

40 %<br />

Des microlabels… fragiles financièrement<br />

Les structures de production-édition lyonnaises<br />

se situent tous dans la catégorie des microlabels.<br />

Ce sont de véritables découvreurs de<br />

talents. Le Grand Lyon concentre environ 70<br />

structures de production, édition ou studios<br />

d’enregistrement, soit environ la moitié des<br />

acteurs rhônalpins.<br />

Un statut associatif souvent privilégié<br />

Parmi ces 70 entités, plus de la moitié sont des<br />

structures associatives et 40 % ont fait le choix<br />

de se monter en société.<br />

Source : Base Amdra<br />

Commerçant<br />

1 %<br />

Public ou<br />

assimilé<br />

1 %<br />

Association<br />

58 %<br />

Ces structures sont de très petite taille. 80 %<br />

d’entre elles comptent de 0 à 2 salariés. La<br />

souplesse de la forme associative et l’absence<br />

d’obligation d’un capital de départ fait que<br />

ce statut est souvent privilégié au début (ex. :<br />

label Délivrance). Il permet en outre aux<br />

structures de bénéficier d’emplois aidés, sans<br />

lesquels leur pérennité pourrait être remis en<br />

cause à terme. Plusieurs associations n’ont<br />

aucun salarié, elles se basent essentiellement<br />

sur le bénévolat, faute de moyens.<br />

Le plus gros label lyonnais Jarring Effects a<br />

choisi le mode associatif. En 2005, son<br />

budget s’élevait à 700 000 €, dont 200 000 €<br />

spécifique à la tournée Lyon Calling Tour (High<br />

Tone, Mei Tei Sho et le Peuple de l’Herbe). Son<br />

nombre d’emplois s’élevait à 5,5 ETP en 2005,<br />

dont 4 salariés et le reste en intermittence.<br />

Beaucoup de producteurs-éditeurs étaient ou<br />

sont encore musiciens, et se sont lancés dans<br />

l’aventure par le biais de l’autoproduction.<br />

La majorité des producteurs-éditeurs développent<br />

en parallèle une autre activité (studio<br />

d’enregistrement, formation professionnelle…)<br />

pour diversifier les sources de financement.<br />

Plusieurs structures ont fait le choix de se<br />

monter en société (Neômme, UMF records…).<br />

Elles connaissent les mêmes difficultés que<br />

les associations, mais sont plus limitées dans<br />

l’attribution des aides.<br />

Des stratégies de niche<br />

La stratégie de développement est différenciée<br />

d’une structure à l’autre. La plupart adopte<br />

des stratégies de niches. Le grand label<br />

lyonnais Jarring Effects, par exemple, a centré<br />

son activité sur la musique dub au départ,<br />

puis a élargi son catalogue à d’autres types<br />

de musiques électroniques. Certains se<br />

concentrent sur un ou deux artistes et sont<br />

des « généralistes de l’accompagnement ». Ils<br />

intègrent les métiers de manager, tourneur,<br />

producteur-éditeur. C’est le cas par exemple<br />

de Neômme, producteur d’Amélie-les-Crayons<br />

et de Poncet.<br />

Ces structures dynamiques ont une réactivité et<br />

une capacité d’adaptation remarquables. Elles<br />

peuvent engager un réel travail de proximité<br />

avec les artistes.<br />

Toutes ces structures souffrent aujourd’hui d’une<br />

insuffisance de ressources financières internes<br />

et externes pour asseoir leur développement.<br />

Elles sont souvent dans l’incapacité de<br />

poursuivre l’accompagnement d’un artiste<br />

talentueux. On se retrouve même parfois<br />

dans des situations tout à fait paradoxales<br />

où un artiste qui réussit coûte trop cher à<br />

la structure de production, qui n’a plus les<br />

moyens d’assumer son développement et sa<br />

promotion et se voit contraint de céder son<br />

contrat à une structure plus importante.<br />

Des studios d’enregistrement confrontés<br />

eux aussi à la mutation du secteur<br />

Plusieurs studios d’enregistrement répondent<br />

aux besoins des groupes professionnels ou<br />

semi-professionnels : Altho, Gramophone,<br />

Abao, Hacienda (Tarare)… Que ce soit leur<br />

activité principale (ex. Altho) ou secondaire (ex.<br />

Studio Jarring effects), la plupart développe<br />

des activités connexes (ex. : formation<br />

professionnelle, production-édition…).<br />

Quelques écoles de musique et MJC (ENM<br />

Villeurbanne, MJC Le Cadran de Vénissieux…)<br />

disposent de studios et complètent le dispositif.<br />

Elles offrent aux groupes amateurs et semiprofessionnels<br />

des possibilités d’enregistrer<br />

leurs premières maquettes.<br />

12<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


Le studio Supadope factory, installé aux<br />

Subsistances, a fait l’objet d’un soutien particulier<br />

de la Ville de Lyon (convention triennale),<br />

afin que celui-ci soit mis à disposition<br />

des groupes et artistes locaux 80 jours par an,<br />

à des tarifs préférentiels. Au-delà de la mise à<br />

disposition des moyens techniques, l’équipe<br />

« Les disques Supadope » (groupe le Peuple<br />

de l’Herbe) fait bénéficier aux artistes de son<br />

expérience en termes de création musicale<br />

et de professionnalisation. De 2004 à 2006,<br />

près de trente groupes ont pu enregistrer leurs<br />

albums ou maquettes dans ce studio. La convention<br />

a été reconduite jusqu’en 2009. Cet<br />

apport complète aujourd’hui l’offre en direction<br />

des groupes en développement.<br />

Développement du home studio et crise du<br />

disque sont à l’origine d’une baisse de la<br />

demande d’enregistrement en France. Les<br />

studios lyonnais n’échappent pas à cette<br />

évolution conjoncturelle. L’enjeu pour eux est<br />

de s’équiper pour proposer les outils techniques<br />

les plus performants et de se diversifier.<br />

La quasi-absence de véritables<br />

distributeurs en Rhône-Alpes<br />

L’agglomération lyonnaise n’échappe pas à<br />

la règle de l’hyperconcentration et de l’hypercentralisation<br />

parisienne de l’activité de<br />

distribution phonographique. Aujourd’hui, la<br />

quasi-totalité des distributeurs se trouve en<br />

région parisienne. Quelques exemples de distributeurs<br />

subsistent en région. C’est le cas<br />

par exemple de l’Autre Distribution en région<br />

Centre. Dans l’agglomération, certaines structures,<br />

souvent sur des niches, telles que les<br />

Editions Lugdivine, développent une activité<br />

de distributeur, mais les cas sont rares. La<br />

distribution suppose en effet des moyens conséquents<br />

en termes de marketing et de promotion<br />

pour intégrer les grands réseaux. La<br />

plupart des éditeurs lyonnais ont recours à<br />

des contrats de distribution pour l’ensemble<br />

de leur catalogue ou disque par disque avec<br />

un ou plusieurs distributeurs, principalement<br />

parisiens. En revanche, la plupart des acteurs<br />

développent une distribution en interne (vente<br />

de CD sur les lieux de concert, par correspondance,<br />

téléchargement…).<br />

Malgré l’évolution du secteur vers le numérique<br />

et un système de distribution amené à évoluer<br />

rapidement, l’accès à la distribution physique<br />

reste encore un enjeu majeur pour les petits<br />

éditeurs. La quasi-absence de structures dans<br />

l’agglomération pénalise les artistes et les<br />

producteurs-éditeurs locaux.<br />

Des plates-formes de téléchargement<br />

indépendantes qui tentent<br />

de se faire une place<br />

La distribution numérique est également<br />

un enjeu d’avenir majeur. Le constat de<br />

concentration du secteur est valable également<br />

pour la musique numérique (cf. supra). Des<br />

initiatives indépendantes tentent malgré tout,<br />

grâce aux possibilités de développement<br />

offertes par Internet, d’exister parmi les grandes<br />

plates-formes de téléchargement détenues<br />

par les géants de l’industrie musicale ou de<br />

l’informatique. La plate-forme grenobloise<br />

Starzik, créée en 2004, connaît aujourd’hui un<br />

développement remarquable en s’appuyant sur<br />

une offre multiformat sans DRM de 350 000<br />

titres sur 600 000. Starzik enregistre entre<br />

30 000 et 40 000 téléchargements mensuels.<br />

Elle a signé avec de nombreuses maisons de<br />

disques et de nombreux labels indépendants.<br />

Les plates-formes indépendantes Perséphone<br />

(Lyon) et CD1D (Rive-de-Gier), tentent<br />

également ce pari. Leur offre est variée et compte<br />

une majorité de titres et d’albums produits par<br />

les labels locaux. Elles doivent relever l’enjeu<br />

de la promotion pour gagner en lisibilité,<br />

étoffer leur catalogue et augmenter le nombre<br />

de téléchargements. En effet, sur la centaine<br />

de plates-formes de téléchargement créées,<br />

seulement quelques-unes émergeront vraiment<br />

dans le paysage de la distribution numérique.<br />

Un nombre de disquaires indépendants<br />

qui a fortement diminué en vingt ans<br />

On compte aujourd’hui une vingtaine de<br />

détaillants (disquaires indépendants ou grandes<br />

surfaces spécialisées) dans l’agglomération. Le<br />

nombre de disquaires indépendants a fortement<br />

chuté en vingt ans. Ce constat est national, et<br />

il n’est de surcroît pas propre à l’industrie du<br />

disque, puisque le même constat pourrait être<br />

fait en ce qui concerne les librairies.<br />

Aujourd’hui les seuls disquaires indépendants<br />

résistant encore à la puissance des réseaux<br />

des grandes surfaces spécialisées ou des<br />

hypermarchés sont ceux, tels qu’Eardrum<br />

(musiques électroniques), qui ont adopté une<br />

stratégie de niches sur des créneaux spécialisés.<br />

Ils arrivent grâce à des distributeurs européens<br />

hyperspécialisés à disposer d’une offre unique<br />

dans l’agglomération répondant à la demande des<br />

professionnels (DJs) principalement. Ils doivent<br />

faire face aujourd’hui à la très forte concurrence<br />

de la musique numérique et devront sans doute<br />

repenser leur stratégie en se diversifiant.<br />

Studio Altho<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 13


Aujourd’hui les grandes surfaces spécialisées,<br />

telles que la Fnac, adoptent une double<br />

stratégie : miser sur le développement de leur<br />

plate-forme de téléchargement et investir les<br />

périphéries des villes.<br />

Des radios,<br />

promoteurs de la scène locale<br />

Plusieurs radios jouent un véritable rôle de<br />

promoteur de la scène indépendante locale<br />

dans l’agglomération. Le paysage des radios<br />

locales de musiques actuelles se composent de :<br />

• radios privées indépendantes généralistes,<br />

positionnées sur le vaste champ de<br />

la variété, telles que Radio Scoop, Radio<br />

Espace…<br />

• radios privées indépendantes spécialisées,<br />

telles que Fréquence jazz, qui développe des<br />

partenariats avec les acteurs locaux (Suivez<br />

le Jazz, Festival Jazz à Vienne…),<br />

• radios associatives indépendantes qui<br />

jouent un rôle clé dans la diversité musicale<br />

et la promotion de la scène locale : les<br />

radios associatives Sol FM, Radio Canut,<br />

RCT, Pluriel, la radio campus Radio Brume…<br />

Sol FM travaille par exemple en étroite<br />

collaboration avec les salles. Elle promeut les<br />

concerts et participe ainsi au développement<br />

des artistes et des lieux,<br />

• quelques décrochages locaux de radios<br />

extérieures, tels que le décrochage Lyon de<br />

Couleur3 (radio suisse).<br />

Consolider économiquement<br />

et financièrement<br />

les producteurs-éditeurs lyonnais<br />

L’ensemble des acteurs rencontrés ont souligné<br />

l’utilité, voire le caractère indispensable de<br />

l’aide à la production phonographique mise en<br />

place par la Région pour pouvoir développer<br />

leurs projets de production. L’accompagnement<br />

financier pour une participation au Midem<br />

a permis également à certains de nouer des<br />

contacts précieux.<br />

L’enjeu aujourd’hui pour les producteurséditeurs<br />

de la région réside dans la consolidation<br />

économique et financière des structures pour<br />

assurer leur pérennité et leur développement.<br />

N&SK - source Caravelle-Prod - photo Aurélie Friedel<br />

14<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


<strong><strong>LE</strong>S</strong> STRUCTURES D’APPUI<br />

Nous avons regroupé dans cette partie les<br />

différentes structures qui viennent en appui<br />

aux artistes, même si certains métiers<br />

interviennent dans la filière phonographique.<br />

Les structures d’appui aux artistes et leur<br />

répartition selon leur statut juridique<br />

Programmateur-producteur 39<br />

Programmateur 24<br />

Producteur 18<br />

Services aux artistes 24<br />

Tourneur 12<br />

Management 8<br />

Promotion 3<br />

Prestation administrative 5<br />

Studio de répétition 9<br />

TOTAL 63<br />

L’organisateur de spectacles<br />

L’organisateur mène son action concrètement<br />

sur le terrain, en mettant en place tous les<br />

éléments du spectacle : matériel de scène,<br />

lumières, billetterie, bar, sécurité…<br />

Deux sociétés privées assurent la majorité des<br />

spectacles dans l’agglomération : le Lyonnais<br />

Eldorado & Co et le Clermontois Arachnée<br />

Concerts.<br />

L’association Mediatone est également très<br />

active dans ce domaine, puisqu’elle est à<br />

l’origine d’une cinquantaine de concerts par<br />

an. Elle accompagne également les groupes<br />

en développement. La plupart du temps, les<br />

concerts qu’elle organise donne l’occasion<br />

à des artistes en développement de se<br />

produire. Elle entretient des liens privilégiés<br />

avec des salles comme le Ninkasi ou le CCO<br />

(coproduction de spectacles par exemple).<br />

Société prvée<br />

17 %<br />

Public ou assimilé<br />

Commerçant 5 %<br />

5 %<br />

Association<br />

73 %<br />

Le producteur de spectacles<br />

Le producteur de spectacles a la même fonction<br />

que le producteur de disques, mais dans le<br />

domaine du spectacle vivant. Il n’organise<br />

pas les spectacles, mais apporte son aide<br />

financière dans le but de faire des bénéfices sur<br />

les spectacles en le vendant à des salles, des<br />

tourneurs, des organismes de diffusion…<br />

Quelques acteurs sont présents dans<br />

l’agglomération, mais peu sont spécialisés<br />

dans cette seule activité. C’est le cas de la<br />

Chaudière Production ou Neômme qui<br />

exercent plusieurs métiers.<br />

Source base Amdra<br />

Une soixantaine de structures exercent leur<br />

activité dans le Grand Lyon. Les trois quarts<br />

sont des associations. Le constat économique<br />

est le même que celui réalisé dans la partie<br />

sur l’industrie musicale : microstructures qui<br />

arrivent à fonctionner grâce au bénévolat, aux<br />

emplois aidés et aux intermittents du spectacle.<br />

Peu de structures sont spécialisées sur une<br />

seule mission. Ceci est particulièrement<br />

vrai pour les associations : la plupart des<br />

structures exercent plusieurs activités, elles<br />

accompagnent des artistes en développement<br />

et gèrent leur carrière à tous les niveaux :<br />

tournée, production, management…<br />

Le tourneur<br />

Le tourneur organise les tournées de concerts<br />

des artistes. Ses sources de revenus sont<br />

les gains sur les entrées de spectacles et les<br />

ventes annexes. Il peut être lié par contrat à<br />

des salles de spectacles (en amont) et à des<br />

agents artistiques (en aval). Il est le partenaire<br />

le plus important pour les artistes qui font<br />

beaucoup de concerts.<br />

Les structures présentes dans l’agglomération<br />

prennent en charge la carrière d’un artiste et<br />

notamment l’organisation de leur tournée.<br />

Caravelle-Prod, toute jeune société, a pour<br />

vocation première de monter les tournées<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 15


Amélie-les-Crayons<br />

Source Néômme<br />

des huit artistes qui forment actuellement son<br />

catalogue. Elle a pour projet de développer la<br />

production (ou coproduction) de spectacles.<br />

Studios de répétition<br />

On dénombre seulement neuf studios de<br />

répétition, privés ou publics. Ce manque est<br />

pointé par l’ensemble des acteurs. Ce constat<br />

était déjà fait dans l’étude de l’Amdra en<br />

2001, mais la situation ne semble pas s’être<br />

améliorée depuis.<br />

L’exercice de l’entrepreneur de spectacles<br />

vivants est soumis à la délivrance d’une<br />

licence. Il existe trois types de licences correspondant<br />

aux différents métiers :<br />

• exploitants de lieux de spectacles aménagés<br />

pour les représentations publiques,<br />

• producteurs de spectacles ou entrepreneurs<br />

de tournées et<br />

• diffuseurs de spectacles.<br />

Une même structure peut obtenir plus d’une<br />

licence. C’est d’ailleurs la majorité des cas.<br />

Quelle que soit leur forme juridique, (associations,<br />

entreprises commerciales…) les entreprises<br />

peuvent obtenir des subventions publiques,<br />

de l’Etat ou des collectivités territoriales.<br />

LA SCÈNE <strong>LYON</strong>NAISE<br />

Ces dernières années des artistes lyonnais<br />

ont émergé de la scène locale et ont acquis<br />

une renommée nationale, voire internationale,<br />

citons par exemple High Tone, le Peuple de<br />

l’Herbe, Agoria, Amélie-les-Crayons, Zen Zila...<br />

Lyon possède un vivier important d’artistes.<br />

Des initiatives ont pour but de faire connaître<br />

et de promouvoir les artistes locaux.<br />

Dandelyon intervient dans l’esthétique poprock.<br />

Des artistes pop-rock ont émergé des<br />

scènes tremplins organisées par Dandelyon :<br />

Scalde, Green Olive, Fake Oddity. L’association<br />

Arty Farty (organisatrice de Nuits Sonores,<br />

voir infra) promeut les artistes locaux<br />

à travers l’organisation d’Echos Sonores et<br />

l’édition du Guide Electro. Une dizaine<br />

d’artistes sont en émergence forte (Flore,<br />

Paral-lel, A Jackin’ Phreak, ...) et contribuent<br />

à diversifier les esthétiques. Directement<br />

en lien avec la musique électronique, une<br />

quinzaine de collectifs de VJing (diffusion en<br />

direct d’images animées lors d’un spectacle)<br />

sont installés à Lyon. Cette activité est en<br />

plein essor notamment grâce aux avancées<br />

technologiques. Ce potentiel d’artistes est<br />

certainement à valoriser, en développant les<br />

liens entre la musique et l’image.<br />

<strong><strong>LE</strong>S</strong> LIEUX DE DIFFUSION<br />

L’agglomération couvre plutôt bien l’ensemble<br />

des besoins en lieux de diffusion. L’offre<br />

de concerts est assez riche et variée. Ceci<br />

est d’autant plus vrai depuis l’ouverture de<br />

l’Epicerie Moderne à Feyzin et du Marché<br />

Gare dans le quartier de Perrache, deux<br />

lieux ouverts récemment qui ont permis<br />

de compléter l’offre. Aux côtés des salles<br />

spécialisées, la plupart des communes<br />

périphériques disposent d’un centre culturel,<br />

qui propose, entre autres, une programmation<br />

en musiques actuelles.<br />

La Halle Tony Garnier est désormais le seul lieu<br />

permettant l’accueil des concerts de grande<br />

envergure, le Palais des Sports de Gerland<br />

n’accueillant plus d’événements de ce type.<br />

Cette situation semble pour l’instant répondre<br />

aux besoins même si la Halle Tony Garnier<br />

n’était pas destinée au départ à accueillir ce<br />

type de manifestations.<br />

Le Transbordeur a reçu en 2005 une délégation<br />

de service public de la Ville de Lyon. Il a dans<br />

l’obligation de programmer au minimum vingt<br />

artistes locaux ou régionaux par an. Il doit<br />

également accueillir trois résidences d’artistes<br />

locaux ou régionaux. Plusieurs acteurs ont<br />

cependant pointé la difficulté d’accès à ce<br />

lieu en raison des coûts élevés de location de<br />

la salle. Son rôle de soutien à la scène locale<br />

pourrait être en outre réaffirmé.<br />

Divers projets dans l’aire métropolitaine<br />

Différents projets sont actuellement à l’étude<br />

ou en cours dans l’agglomération :<br />

• projet Bizarre à Vénissieux autour de la<br />

création, de la pratique artistique et de la<br />

diffusion (salle de 500 places),<br />

• réhabilitation de la MJC à Rillieux-la-Pape<br />

(salle de 300 places)<br />

• réhabilitation du Fort du Bruissin à<br />

Francheville qui sera dédié à l’art contemporain<br />

et au jazz.<br />

D’autres projets proches de Lyon sont<br />

également en cours : création d’une Smac à<br />

Villefranche-sur-Saône et deux projets à Saint-<br />

Etienne : Smac et Zénith.<br />

16<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


Des petits lieux à maintenir<br />

dans le tissu urbain<br />

Des manques de lieux de diffusion sont<br />

cependant relevés : l’avis est généralement<br />

partagé sur l’absence de salles de petite ou de<br />

moyenne capacité (entre 50 et 200 places).<br />

Les lieux de cette taille jouent un rôle essentiel<br />

pour que les artistes locaux aient la possibilité<br />

de se produire devant un public.<br />

Les cafés-concerts sont dans l’obligation de se<br />

mettre aux normes pour être en conformité<br />

avec le décret de 1998 portant sur le bruit<br />

(protection du public et du voisinage). De<br />

nombreux lieux de ce type ont dû fermer ces<br />

dernières années, principalement dans les<br />

Pentes de la Croix-Rousse.<br />

En ce qui concerne les musiques électroniques,<br />

on trouve des boîtes et quelques lieux<br />

spécialisés : Marquise, DV1, Plateforme de<br />

manière ponctuelle… Lyon manque néanmoins<br />

de clubs adaptés pour accueillir régulièrement<br />

des DJs dans de bonnes conditions. Si l’on<br />

veut créer une véritable dynamique autour<br />

des musiques électroniques et promouvoir<br />

les DJs locaux, en dehors du festival Nuits<br />

Sonores, l’incitation à la création de ce type<br />

de lieux est souhaitable. Berlin a par exemple<br />

bâti sa renommée en matière de musiques<br />

électroniques sur la densité de ses clubs,<br />

lesquels ont attiré labels et DJs du monde<br />

entier, dont la Grenobloise Miss Kittin ou les<br />

Canadiens Richie Hawtin et Gonzales…<br />

Les artistes doivent franchir plusieurs étapes<br />

importantes dans leur développement de<br />

carrière.<br />

Les petits lieux et notamment les cafésconcerts<br />

ont un rôle crucial à jouer pour<br />

permettre aux artistes d’accéder à leur<br />

première scène. Leur maintien dans le tissu<br />

urbain est donc fondamental.<br />

Les scènes découvertes ou la possibilité<br />

de faire la première partie d’un artiste plus<br />

connu constituent une nouvelle étape. Les<br />

producteurs locaux œuvrent en ce sens. Mais<br />

ce n’est pas toujours possible, certains artistes<br />

refusent d’avoir une première partie ou en<br />

imposent une tout au long de leur tournée.<br />

La difficulté rencontrée par les artistes qui<br />

ont émergé sur la scène locale ou régionale<br />

est d’accéder aux scènes nationales et<br />

notamment parisienne. L’accès aux médias<br />

nationaux n’est pas aisé.<br />

Une typologie simplifiée des lieux de diffusion<br />

peut être réalisée :<br />

• Grandes salles spécialisées<br />

Halle Tony Garnier 18 000 places<br />

Transbordeur 1 500 places<br />

Epicerie Moderne 700 places<br />

Ninkasi Kao<br />

600 places<br />

Rail Théâtre<br />

400 places<br />

CCO<br />

400 places<br />

Marché Gare 350 places<br />

• Salles généralistes. Ce sont principalement les<br />

centres culturels des communes périphériques<br />

qui proposent une programmation variée :<br />

Charlie Chaplin à Vaulx-en-Velin, le Toboggan<br />

à Décines, Théo Argence à Saint-Priest, le<br />

Radiant à Caluire, le Polaris à Corbas…<br />

• Petits lieux, cafés concerts : à Thou bout<br />

d’chant (chanson), salle Genton (jazz et<br />

musique du monde), Hot Club (jazz),<br />

Bistroy, Salle des Rancy (chanson), la<br />

Marquise (électro), DV1 (électro)…<br />

La résidence<br />

Alors que les résidences d’artistes étaient<br />

quasiment inexistantes en 2000, la situation<br />

s’est considérablement améliorée. Diverses<br />

salles proposent désormais d’accueillir des<br />

artistes pour mettre en place leur projet<br />

musical. C’est le cas de l’Epicerie Moderne, du<br />

Ninkasi, du CCO ou d’à Thou Bout d’Chant.<br />

Pour une coordination et une<br />

hiérarchisation des lieux de diffusion<br />

Une coordination et hiérarchisation des lieux<br />

de diffusion est nécessaire :<br />

• équilibre offre-demande,<br />

• répartition en termes de capacité, de<br />

localisation et d’esthétiques musicales,<br />

• « étapes » à franchir dans la carrière des<br />

artistes.<br />

Ces dernières années, certaines salles ont parfois<br />

du mal à trouver un public. Si l’offre doit être<br />

variée, elle ne doit pas non plus être pléthorique.<br />

Les lieux de diffusion peuvent également jouer<br />

un rôle important dans l’accompagnement et<br />

la professionnalisation des artistes locaux. En<br />

fonction de leur taille, elles pourraient être<br />

différentes étapes successives à franchir dans<br />

la carrière des musiciens.<br />

D’autres lieux, situés en dehors du Grand Lyon,<br />

participent à l’offre métropolitaine et doivent<br />

être intégrés à la réflexion : les Abattoirs à<br />

Bourgoin-Jallieu,, la Tannerie à Bourg-eb-Bresse,<br />

projets de Smac et de Zénith à Saint-Etienne et<br />

projet de Smac à Villefranche-sur-Saône.<br />

La halle Tony Garnier<br />

Photo François Guy - Agence d’Urbanisme<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 17


L’ÉVÉNEMENTIEL<br />

Les festivals<br />

Trois festivals majeurs : Nuits Sonores, Jazz<br />

à Vienne et Nuits de Fourvière<br />

L’événement musical phare de Lyon est le<br />

festival de musiques électroniques Nuits<br />

Sonores. En 2002, la Ville de Lyon a confié<br />

à l’association Arty Farty l’organisation d’un<br />

festival de grande envergure. La première<br />

édition a eu lieu en mai 2003 et a été un<br />

succès avec 15 000 spectateurs. Depuis, la<br />

fréquentation augmente chaque année<br />

avec 29 000 spectateurs en 2004, 36 000<br />

en 2005 et 47 000 lors de la dernière<br />

édition. L’originalité de cet événement est<br />

de se dérouler dans des lieux atypiques et<br />

d’investir toute la ville. Une des évolutions<br />

envisagées est de dépasser les limites de la<br />

seule ville de Lyon et de se dérouler dans<br />

toute l’agglomération.<br />

Dans le cadre d’Images Sonores, des tables<br />

rondes et des laboratoires sonores se sont<br />

déroulés en même temps que le festival 2006.<br />

Plus anciens, Jazz à Vienne et les Nuits de<br />

Fourvière se déroulent en période estivale et<br />

attirent un public nombreux.<br />

• Jazz à Vienne, a attiré, en 2006, 140 000 visiteurs<br />

(toutes scènes et tous lieux confondus)<br />

• Les Nuits de Fourvière ont accueilli, en<br />

2006, 97 600 spectateurs sur l’ensemble des<br />

spectacles (musique, théâtre, danse, cinéma).<br />

Le DJ Laurent Garnier aux Nuits sonores - source Arty Farty - Photo Denis Chaussende<br />

A côté de ces grands événements, une<br />

trentaine de festivals se déroulent tout au long<br />

de l’année dans l’agglomération.<br />

Ils sont plutôt organisés autour d’une esthétique<br />

musicale :<br />

• Hip-hop : L’Original<br />

• Electro : Riddim Collision<br />

• Jazz : à Vaulx Jazz, Fort en Jazz, un Doua<br />

de Jazz, Hot Club Jazz, Absolute Gospel,<br />

Sathonay Blues Festival<br />

• Musiques du monde : Sixième Continent, Y<br />

Salsa, les Jeudis des musiques du monde<br />

• Autres : Festival international de guitare,<br />

Ecouter Voir.<br />

Enfin, des communes périphériques organisent<br />

des festivals gratuits, qui sont l’occasion de<br />

toucher un large public, familial qui n’a pas<br />

forcément l’habitude d’aller voir des concerts.<br />

C’est le cas de Villeurbanne avec les Invites,<br />

festival de musique, de théâtre de rue et d’arts<br />

plastiques. Il attire environ 50 000 personnes.<br />

La Ville de Vénissieux est quant à elle à l’origine<br />

de Fêtes escales, dont la programmation est<br />

axée sur la chanson française et les musiques<br />

du monde, et des Nuits Métisses.<br />

Les salons<br />

Disk’Over<br />

L’association Mediatone a organisé à l’Espace<br />

Double Mixte pendant trois ans de suite le<br />

salon Disk’Over, axé sur le développement des<br />

carrières artistiques. Le salon se voulait un lieu<br />

de rencontres et de débat entre les artistes, les<br />

professionnels du secteur et le grand public. Il<br />

n’y a pas eu d’édition en 2006.<br />

Mix Move<br />

En 2006, le salon professionnel Mix Move<br />

(autrefois salon parisien qui avait lieu à la<br />

Villette) s’est tenu à la Galerie des Terreaux.<br />

Le budget consacré à l’organisation étant très<br />

réduit il n’a pas une grande ampleur.<br />

18<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


DES MICROSTRUCTURES<br />

<strong>DANS</strong> L’IMPOSSIBILITÉ DE DÉVELOPPER DES EMPLOIS PÉRENNES<br />

Comme nous l’avons vu, la majorité des<br />

structures sont de très petite taille, souvent<br />

constituées en associations.<br />

Certaines associations ne pourraient pas<br />

fonctionner sans le bénévolat. Les emplois<br />

en CDI sont rares. La plupart des associations<br />

ont recours aux emplois aidés dans le cadre<br />

des CAE (contrats d’accompagnement dans<br />

l’emploi) financés par l’Etat, ou des Emplois<br />

Tremplins financés par la Région Rhône-Alpes.<br />

Les sociétés ne peuvent pas y avoir recours.<br />

L’ensemble des structures embauchent des<br />

intermittents du spectacle. Par nature, ces<br />

postes ne sont pas pérennes mais doivent<br />

répondre à des besoins ponctuels. De plus,<br />

certaines fonctions, pourtant nécessaires au<br />

fonctionnement des structures (administration,<br />

comptabilité, communication…) ne peuvent<br />

pas être occupées par des intermittents.<br />

Dans ces conditions, l’impossibilité de<br />

recruter des salariés est un véritable frein<br />

dans les projets de développement des<br />

structures. La pérennisation des emplois<br />

précaires et la possibilité de se développer en<br />

embauchant une personne supplémentaire<br />

sont des enjeux cruciaux.<br />

Théâtre de Fourvière<br />

Source Agence d’urbanisme<br />

L’AIDE A LA CRÉATION, UNE PROBLÉMATIQUE TRANSVERSE<br />

Au-delà des professionnels du management,<br />

producteurs phonographiques, tourneurs…<br />

qui participent activement et directement au<br />

développement des carrières d’artistes, des<br />

structures subventionnées (régie municipale,<br />

délégation de service public, association<br />

financée…) jouent un rôle primordial en offrant :<br />

• infrastructures (pour la création (locaux de<br />

répétition et de résidence) et la diffusion),<br />

• conseil et accompagnement,<br />

• formation.<br />

C’est notamment pour répondre à ces besoins<br />

qu’a été inventé le concept de Smac (Scène<br />

de musiques actuelles). Ce concept de lieuressource<br />

où tout serait concentré, est<br />

parfaitement adapté aux besoins des villes<br />

moyennes (la Tannerie à Bourg-en-Bresse, le<br />

Brise-Glace à Annecy, les projets à Villefranchesur-Saône<br />

et Saint-Etienne), mais ne peut<br />

répondre aux besoins de la métropole lyonnaise.<br />

L’agglomération foisonne d’initiatives. Elle<br />

est composée de nombreux lieux-ressources<br />

divers et variés (Epicerie Moderne, Ninkasi<br />

Kao, Musiques à l’ouest, Espace multimédia<br />

musiques actuelles, studio d’enregistrement<br />

Supadope…). D’autres MJC et centres culturels<br />

proposent également résidences, locaux de<br />

répétition, ou studios d’enregistrement (MJC<br />

le cadran à Vénissieux, CCO, MJC Laënnec-<br />

Mermoz/Salle Genton, MJC Monplaisir…).<br />

Comme pour la diffusion, l’enjeu pour l’agglomération<br />

réside dans la coordination et la<br />

hiérarchisation des lieux d’aide à la création<br />

en fonction des services qu’ils sont susceptibles<br />

de rendre aux artistes et professionnels<br />

du secteur. Ces lieux ont également un rôle<br />

pédagogique essentiel vis-à-vis des artistes<br />

amateurs qui souhaitent se lancer dans une<br />

carrière professionnelle.<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 19


UNE OFFRE DE FORMATION COMPLÈTE<br />

MAIS DES EFFORTS À POURSUIVRE EN TERMES DE PROFESSIONNALISATION<br />

1. Etat des lieux des structures<br />

d’enseignement musical<br />

dans la Communauté urbaine<br />

de Lyon, Amdra, 2005.<br />

L’agglomération dispose d’une offre de<br />

formation relativement complète en matière :<br />

technique : BTS audiovisuel de Villefontaine,<br />

Grim-Edif, école supérieure des techniques<br />

du spectacle et de l’événementiel et Institut<br />

de recherche pédagogique audiovisuel<br />

(Irpa) à Miribel,<br />

artistique : 75 établissements d’enseignement<br />

artistique 1 répartis dans 45 communes<br />

(sur 55) du Grand Lyon. Parmi ceux-ci,<br />

on dénombre :<br />

• un Conservatoire national de région<br />

(CNR) à Lyon, qui a créé un département<br />

musiques actuelles en 2004,<br />

• une Ecole nationale de musique à<br />

Villeurbanne,<br />

• 11 écoles municipales de musique et<br />

de danse agréées ou non et une école<br />

intercommunale,<br />

• 55 écoles de musique associatives,<br />

• 6 centres socioculturels.<br />

de professionnalisation artistique avec le<br />

Cefedem de Lyon pour l’enseignement. Le<br />

Conservatoire national supérieur musique<br />

et danse de Lyon s’adresse essentiellement<br />

aux musiciens classiques.<br />

de formation universitaire avec le master<br />

économie et management – spécialité<br />

management des carrières d’artistes de<br />

l’Université Lyon 2, développé en partenariat<br />

avec l’Amdra. Ce master est unique en France.<br />

de formation continue ou « à la carte »,<br />

l’Amdra conçoit des journées autour de<br />

thèmes divers et variés : politiques<br />

culturelles européennes, sociétés civiles et<br />

organisations professionnelles, Internet et<br />

industrie du disque, dématérialisation et<br />

nouveaux modes de distribution…<br />

Deux enjeux clés apparaissent pour l’agglomération<br />

lyonnaise :<br />

favoriser l’émergence et conserver les<br />

professionnels des musiques actuelles,<br />

susceptibles de créer et développer leur<br />

activité d’accompagnement (au sens large)<br />

des artistes. Des collaborations étroites<br />

seront à développer avec le master et les<br />

projets de pépinières (Epicerie Moderne,<br />

Musiques à l’Ouest…).<br />

accentuer les efforts en termes de<br />

professionnalisation du secteur. Une<br />

réflexion est à mener sur les nouvelles<br />

formations « continues » ou « à la carte » à<br />

développer en lien avec l’Amdra, le master<br />

et autres structures proposant ou ayant le<br />

projet de créer des formations.<br />

High Tone, Source Jarring Effects<br />

20<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


Comme en témoignent les cartes suivantes,<br />

plus de la moitié des acteurs des musiques<br />

actuelles sont implantés dans Lyon intra-muros.<br />

Le 1 er arrondissement ou le système<br />

productif lyonnais des musiques actuelles ?<br />

Le 1 er arrondissement concentre 18 % des<br />

acteurs de l’agglomération.<br />

Tous les métiers y sont représentés. Les cafés<br />

des Pentes remplacent la machine à café,<br />

comme lieu d’échanges entre acteurs du<br />

secteur. La rue Leynaud et ses alentours, et<br />

aujourd’hui la Villa Sutter sont les deux zones<br />

de forte concentration des professionnels de la<br />

musique. Dans la rue Leynaud et ses environs<br />

se localisent notamment Jarring Effects et<br />

son centre de ressources, le promoteur local<br />

Mediatone, le tourneur Caravelle. La Villa Sutter,<br />

mise à disposition récemment par la Ville de<br />

Lyon, réunit aujourd’hui les réseaux Tagada<br />

Tsoin Tsoin et Suivez le Jazz, l’association<br />

Adamara, gestionnaire du Bistroy... Un peu plus<br />

loin, sur les bords de Saône, aux Subsistances,<br />

se trouve le studio Supadope factory.<br />

Cette concentration d’acteurs sur un territoire<br />

géographiquement limité, spécialisé dans<br />

un secteur d’activité, parfois concurrents<br />

mais le plus souvent complémentaires, et<br />

développant des collaborations et réseaux<br />

d’interdépendance rappelle les systèmes<br />

productifs locaux, districts industriels italiens.<br />

En dehors du 1 er arrondissement, d’autres<br />

pôles-ressources émergent dans l’agglomération<br />

(Epicerie Moderne, Musiques à l’Ouest…).<br />

Les lieux de diffusion restent eux aussi très<br />

centraux. En dehors des arrondissements « historiques<br />

» des musiques actuelles comme les<br />

1 er , 2 e , 5 e et 3 e (quai) émergent aujourd’hui le<br />

7 e (Kao, 6 e continent, Boulangerie du Prado…)<br />

et le 9 e (Rail théâtre/Ground Zero, Lyon’s hall,<br />

Double 6…). Des projets se développent en<br />

périphérie (Epicerie Moderne, MJC Oullins…).<br />

Les Subsistances et la Plateforme - source Agence d’urbanisme<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 21


La filière phonographique<br />

et les studios<br />

d’enregistrement<br />

Grand Lyon<br />

Agence<br />

d’urbanisme<br />

pour le développement<br />

de l’agglomération<br />

lyonnaise<br />

Zoom centre<br />

Source : base de données Amdra - RMD mai 2006<br />

NB : une structure qui assure plusieurs activités est représentée plusieurs fois<br />

22<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


La diffusion<br />

de spectacles<br />

Grand Lyon<br />

Agence<br />

d’urbanisme<br />

pour le développement<br />

de l’agglomération<br />

lyonnaise<br />

Zoom centre<br />

Source : base de données Amdra - RMD mai 2006<br />

NB : une structure qui assure plusieurs activités est représentée plusieurs fois<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 23


Les structures<br />

de services aux artistes<br />

et les studios<br />

de répétition<br />

Grand Lyon<br />

Agence<br />

d’urbanisme<br />

pour le développement<br />

de l’agglomération<br />

lyonnaise<br />

Zoom centre<br />

Source : base de données Amdra - RMD mai 2006<br />

NB : une structure qui assure plusieurs activités est représentée plusieurs fois<br />

24<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


DES COMMUNES DE L’AGGLOMÉRATION ENGAGÉES<br />

EN FAVEUR DES <strong>MUSIQUES</strong> ACTUEL<strong><strong>LE</strong>S</strong><br />

Dans l’agglomération lyonnaise, les communes<br />

ont, à des degrés divers, soutenu le secteur<br />

depuis quelques années maintenant.<br />

L’appui des Villes s’est traduit de différentes<br />

manières :<br />

• soutien aux écoles de musique (ex. : ENM<br />

de Villeurbanne…) et aux MJC dans lesquelles<br />

on trouve parfois des studios de répétition<br />

et/ou d’enregistrement, des salles de spectacle,<br />

un enseignement des musiques<br />

actuelles… (ex. : MJC d’Oullins et son pôle<br />

Musiques à l’Ouest…),<br />

• création de centres culturels à la programmation<br />

généraliste le plus souvent (ex. :<br />

Espace Albert Camus à Bron, Le Polaris à<br />

Corbas, Centre Charlie Chaplin à Vaulx-en-<br />

Velin), soutien aux salles de concert et aux<br />

lieux d’aide à la création…<br />

• soutien aux festivals : Les Invites à Villeurbanne,<br />

Fêtes escales et Nuits métisses à<br />

Vénissieux…<br />

LA POLITIQUE VOLONTARISTE DE LA VIL<strong>LE</strong> DE <strong>LYON</strong><br />

La Ville de Lyon, qui concentre plus de la<br />

moitié des acteurs des musiques actuelles de<br />

l’agglomération est un acteur public clé dans<br />

le développement du secteur.<br />

Le potentiel de financement est concentré<br />

dans la Ville centre.<br />

Elle a, depuis quatre ans, mené une politique<br />

active et volontariste de soutien au secteur.<br />

La Ville a mis en place une politique basée sur<br />

3 axes prioritaires :<br />

• le soutien aux collectifs de musiciens et aux<br />

lieux de travail (studios de répétition et d’enregistrement,<br />

programme de formation) : création<br />

du studio d’enregistrement Supadope,<br />

ouverture du centre de ressources Espace<br />

Multimédia - Musiques actuelles (EM-MA),<br />

• le développement d’un réseau de lieux de<br />

diffusion structurés et correctement équipés<br />

par le biais de conventions avec quelques<br />

lieux de diffusion (Ninkasi Kao, Rail Théâtre,<br />

Bistroy…), délégation de service public pour<br />

le Transbordeur, ouverture du Marché Gare…,<br />

• la création d’événements musicaux et de<br />

projets à l’international : Nuits sonores, tournées<br />

de la scène lyonnaise à l’étranger (Lyon<br />

Calling Tour), Fête de la Musique.<br />

Nuits sonores au Port Rambaud<br />

Source Arty Farty<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 25


LA RÉGION, UN RÔ<strong>LE</strong> MOTEUR <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> SOUTIEN AUX <strong>MUSIQUES</strong> ACTUEL<strong><strong>LE</strong>S</strong><br />

1. Bilan Midem 2006 et propositions<br />

2007, Amdra, 2006.<br />

L’intervention de la Région Rhône-Alpes<br />

a véritablement débuté en 2000 avec<br />

l’inscription des musiques actuelles au<br />

Contrat de plan Etat-Région 2000-2006 et a<br />

commencé à se structurer à partir de 2002<br />

avec le lancement du Plan régional en faveur<br />

des musiques actuelles.<br />

Aujourd’hui, la Région propose différents types<br />

d’aides en faveur des musiques actuelles :<br />

• aide aux lieux,<br />

• aide aux collectifs, équipes artistiques,<br />

• aide aux réseaux : Suivez le Jazz, Tagada<br />

Tsoin-Tsoin, CMTRA (Centre de musiques<br />

traditionnelles du monde Rhône Alpes)…<br />

• aide à la création : résidences, tournées…<br />

• aide à la filière phonographique,<br />

• aide aux établissements d’enseignement<br />

artistique,<br />

• soutien aux festivals,<br />

• Fonds d’innovation artistique et culturelle<br />

en Rhône-Alpes (Fiacre) – Volet mobilité<br />

internationale.<br />

La région finance également l’Agence musique<br />

et danse Rhône-Alpes (Amdra), véritable tête<br />

de réseau régional des musiques actuelles.<br />

L’aide à la production phonographique :<br />

un soutien clé pour les producteurs phonographiques<br />

Depuis décembre 2004, la Région a initié<br />

une aide pour la production de CD et DVD<br />

musicaux aux structures de production<br />

indépendantes, dont le siège et l’activité<br />

principale sont en Rhône-Alpes. Ce soutien<br />

quasi vital pour des producteurs indépendants<br />

à la santé économique et financière fragile,<br />

est fortement apprécié des acteurs locaux,<br />

qui précisent que nombre de productions<br />

n’auraient pu voir le jour sans cette aide.<br />

A côté de cette aide à la production, la<br />

Région, via l’Amdra, propose d’accompagner<br />

financièrement les producteurs rhônalpins au<br />

Midem. En 2006 1 , 37 structures rhônalpines,<br />

dont 18 localisées dans le Rhône, ont été<br />

accompagnées. Un DVD « Rhône-Alpes<br />

musique 2006 » a été produit à cette occasion.<br />

Il présentait une compilation de 15 titres, ainsi<br />

qu’une présentation des acteurs rhônalpins.<br />

L’AGENCE MUSIQUE ET <strong>DANS</strong>E RHÔNE-ALPES,<br />

TÊTE DE RÉSEAU RÉGIONA<strong>LE</strong> DES <strong>MUSIQUES</strong> ACTUEL<strong><strong>LE</strong>S</strong><br />

L’Amdra, soutenue financièrement par la<br />

Région Rhône-Alpes et la Drac Rhône-Alpes, a<br />

trois grandes missions :<br />

• l’accompagnement des politiques des<br />

collectivités publiques,<br />

• le lien entre les professionnels : l’Agence<br />

« réseau des réseaux »,<br />

• la valorisation et la qualification des<br />

ressources régionales.<br />

L’Amdra réunit une Commission régionale sur les<br />

musiques actuelles. Elle est à l’interface entre les<br />

problématiques des acteurs locaux et la Région.<br />

LA DIRECTION RÉGIONA<strong>LE</strong> DES AFFAIRES CULTUREL<strong><strong>LE</strong>S</strong> DE RHÔNE-ALPES<br />

Les domaines d’intervention de la Drac sont :<br />

• la diffusion : soutien aux Smac, lieux de<br />

l’émergence, festivals…<br />

• l’enseignement spécialisé et l’encadrement<br />

de la pratique amateur par l’aide au réseau<br />

des écoles de musique,<br />

• la création : soutien aux Smac, résidences,<br />

aide aux ensembles…<br />

La Drac applique au niveau régional une<br />

politique nationale. Le concept de « Smac »<br />

défini par le Ministère est peu approprié à la<br />

région lyonnaise. La multiplication des acteurs<br />

et des initiatives fait émerger l’idée d’un<br />

réseau de structures d’aide à la création, qui<br />

semble plus adéquate : le Rémac (réseau des<br />

musiques actuelles) plutôt que la Smac.<br />

La Drac, comme la Région, est soucieuse d’un<br />

aménagement équilibré du territoire culturel<br />

régional. Au-delà du contenu des projets<br />

artistiques présentés, ces interventions sont<br />

fortement guidées par ce souci d’équité entre<br />

territoires.<br />

POUR UNE COORDINATION ET UNE STRATÉGIE D’AGGLOMÉRATION<br />

Aujourd’hui, en termes de gouvernance, l’enjeu<br />

essentiel pour les musiques actuelles est<br />

de définir, en lien avec les acteurs locaux (cf.<br />

ci-dessous), une stratégie et une coordination<br />

à l’échelle de l’agglomération lyonnaise. Les<br />

actions et projets des acteurs locaux sont nombreux<br />

et nécessitent coordination, hiérarchisation<br />

et arbitrage. Les politiques à mettre en place<br />

(cf. Enjeux de développement et pistes d’action)<br />

sont ambitieuses au regard des besoins.<br />

Les Villes sont et resteront des acteurs majeurs<br />

des politiques en faveur des musiques actuelles,<br />

mais une coordination communautaire<br />

semble souhaitable.<br />

26<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


Les musiques actuelles dans la région Rhône-<br />

Alpes sont structurées autour de multiples<br />

réseaux. On peut en distinguer quatre types :<br />

• les réseaux nationaux impliqués dans les<br />

problématiques locales : Fédurok, fédération<br />

de lieux de musiques amplifiées et actuelles,<br />

dont le Ninkasi Kao et l’Epicerie Moderne<br />

sont adhérents, et la Férarock, fédération des<br />

radios associatives de musiques actuelles,<br />

dont Sol FM est membre,<br />

• les réseaux régionaux ou locaux, parfois<br />

antennes des réseaux nationaux, et souvent<br />

liés à une esthétique musicale (CMTRA,<br />

Suivez le Jazz, Le Maillon (chanson), la<br />

fédération rhônalpine du Réseau Chaînon,<br />

Tagada Tsoin Tsoin, antenne Rhône-Alpes<br />

du Printemps de Bourges, L’Original,<br />

collectif d’associations hip-hop, le Festival<br />

Dandelyon, qui devient une tête de réseau<br />

pop de l’agglomération lyonnaise)…<br />

• les syndicats professionnels nationaux<br />

(Snep, Upfi, Prodiss, Syndeac, Synapss…),<br />

• le C-mal, collectif des musiques actuelles<br />

à Lyon, qui rassemble aujourd’hui une<br />

quinzaine de structures locales. Ce collectif<br />

informel local avait été créé au départ<br />

pour alerter les pouvoirs publics face aux<br />

difficultés rencontrées par les petits lieux<br />

de diffusion (fermetures administratives,<br />

difficulté de soutenir la scène émergente<br />

sans aide publique…). Ses prérogatives<br />

s’élargissent peu à peu. Les structures se<br />

penchent sur la complémentarité de leur<br />

programmation et réfléchissent à un projet<br />

artistique commun (l’accompagnement de<br />

l’artiste tout au long de son parcours)…<br />

En dehors de ces réseaux plus ou moins<br />

institutionnalisés, la plupart des acteurs de<br />

l’agglomération développent de nombreux<br />

échanges informels au gré de leurs besoins<br />

et de leur volonté de développer des projets<br />

partenariaux. Le milieu des musiques<br />

actuelles est un microcosme où tout le monde<br />

se connaît. Ce terreau, cette proximité des<br />

acteurs, est propice au développement de<br />

projets partenariaux et innovants. Les intérêts<br />

sont en règle générale convergents entre les<br />

acteurs.<br />

Pour gagner en lisibilité vis-à-vis des<br />

collectivités susceptibles d’apporter leur appui<br />

au secteur, la structuration d’un réseau des<br />

musiques actuelles dans l’agglomération<br />

lyonnaise s’avèrerait sans doute nécessaire.<br />

L’absence de structures de coordination<br />

départementale (type ADDM 1 ) dans le<br />

Rhône est une opportunité pour créer ce<br />

réseau, qui pourrait intégrer le Nord-Isère et<br />

l’agglomération caladoise.<br />

Les enjeux pour les acteurs publics et les<br />

professionnels du secteur sont aujourd’hui :<br />

• un enjeu de reconnaissance mutuelle,<br />

• un enjeu de lisibilité des professionnels<br />

d’une part et de la politique des Villes et de<br />

l’agglomération d’autre part.<br />

L’enjeu est de faire émerger une vision<br />

partagée de la stratégie à mener en faveur des<br />

musiques actuelles sur l’agglomération.<br />

1. Association Départementale<br />

Danse et Musique<br />

Site dandelyon.com<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 27


<strong><strong>LE</strong>S</strong> SALONS ET FESTIVALS<br />

En Europe, les salons et événements<br />

professionnels liés à la musique ne manquent<br />

pas. Ils peuvent combiner foire commerciale,<br />

conférences et promotion artistique. Tous<br />

les salons se sont adaptés aux évolutions<br />

technologiques et économiques et intègrent<br />

désormais les nouveaux supports musicaux et<br />

notamment les contenus pour mobiles.<br />

Les festivals sont quant à eux une véritable<br />

opportunité de rencontre entre les artistes<br />

et les professionnels. Certains festivals<br />

organisent des rencontres professionnelles ou<br />

des conférences. En France, même si ce n’est<br />

pas toujours affiché, les grands festivals sont<br />

également l’occasion pour les professionnels<br />

de découvrir des artistes. C’est le cas des<br />

Transmusicales de Rennes, du Printemps de<br />

Bourges ou d’Alors... Chante ! à Montauban.<br />

Les deux grands salons destinés aux fabricants<br />

d’instruments de musique sont le Musikmesse<br />

et le Disma Music Show. En même temps se<br />

tiennent des salons liés à l’événementiel.<br />

Musikmesse et Prolight + Sound<br />

Salon international des instruments de musique,<br />

logiciels musicaux et matériel informatique,<br />

éditions musicales et accessoires et salon<br />

international des technologies de la communication,<br />

de l’événementiel et de la production<br />

audiovisuelle<br />

• Fin mars-début avril à Francfort.<br />

• 101 200 visiteurs de 120 pays, plus de 1 500<br />

exposants<br />

• Sur les 4 jours, un ouvert au public<br />

• Des prix sont décernés, notamment le Mipa<br />

(Prix Musikmesse de la presse internationale)<br />

attribué dans différentes catégories (guitares,<br />

claviers, enregistrement…)<br />

• Création de Music China et Prolight + Sound<br />

à Shanghai et, en 2007, de Prolight + Sound<br />

Media Systems<br />

Disma Music Show et SIB<br />

Salon des instruments de musique, du<br />

disque et de l’édition musicale et salon des<br />

technologies de l’événementiel et du spectacle<br />

• En mars, à Rimini<br />

• Cette année s’est tenu simultanément le SIB<br />

qui est réservé aux professionnels.<br />

• 400 exposants, 63 585 visiteurs<br />

• Lors de l’édition 2006, pour la première fois,<br />

un endroit spécifique a été consacré à la<br />

musique numérique<br />

Sur ce même créneau, la première édition du<br />

Salon de la musique et du son a eu lieu en<br />

septembre 2006 à Paris.<br />

Salon de la musique et du son<br />

Instruments, accessoires, éditions musicales,<br />

audio professionnel, informatique musicale,<br />

enseignement, formation<br />

• En septembre à Paris<br />

• 34 500 visiteurs (professionnels et grand<br />

public), 800 exposants, 700 artistes<br />

• Plutôt orienté vers la pratique musicale et les<br />

instruments (initiative de la CSFI, chambre<br />

syndicale de la facture instrumentale)<br />

• Concerts, rencontres avec des artistes, conférences,<br />

« coaching », ateliers et animations<br />

Le plus grand salon de l’industrie musicale est<br />

le Midem à Cannes.<br />

Midem<br />

Marché international de la musique.<br />

• En janvier à Cannes<br />

• 10 000 professionnels de 100 pays<br />

• Une large place faite aux nouvelles<br />

technologies<br />

• Création en 2007 de Talent Stage (Scène<br />

talent) pour permettre à des jeunes talents<br />

du monde entier de se produire devant des<br />

professionnels.<br />

28<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


Deux salons laissent une large place aux<br />

artistes : le Popkomm et le Womex, celui-ci<br />

étant entièrement consacré aux musiques<br />

du monde. Ce sont également des salons<br />

commerciaux et des espaces de conférences.<br />

Popkomm<br />

• En septembre à Berlin (pour la troisième fois)<br />

• 800 exposants, 15 000 visiteurs professionnels<br />

• Parmi les sujets abordés en 2006 :<br />

commercialisation numérique, technologies<br />

pour mobiles.<br />

• Le festival est l’occasion de faire découvrir<br />

de nouveaux artistes du monde entier aux<br />

professionnels européens. L’objectif est de<br />

faire signer aux artistes des contrats avec<br />

des maisons de disques ou d’être invité à<br />

des festivals ou concerts.<br />

• Depuis 2004, attribution des prix IMEA<br />

(Innovation in music & entertainment award),<br />

deux catégories :<br />

- Innovations en musique numérique et<br />

commercialisation, solutions B2B<br />

- Innovations en contenus pour mobiles<br />

Womex<br />

World Music Expo<br />

• En octobre, à Séville pour l’édition 2006<br />

• 2 500 professionnels de 97 pays,<br />

425 journalistes, 340 artistes<br />

Un nouveau salon a été créé à Londres, le<br />

London Calling, il se positionne sur « le futur<br />

de l’industrie musicale ».<br />

London Calling<br />

• Orienté vers l’économie de la nouvelle musique,<br />

nouvelles technologies, numérique…<br />

• En juin à Londres<br />

• Salon, conférences et concerts<br />

• Intervenants sur les thèmes :<br />

- innovation et technologies du futur,<br />

- nouveaux modèles économiques<br />

- marque et consommateurs<br />

• 70 concerts et sets, en journée et soirée,<br />

ont permis la rencontre entre artistes<br />

(Britanniques) et les professionnels.<br />

L’ADE (Amsterdam dance event) est un lieu<br />

de conférences le jour et de festival la nuit, il<br />

s’affiche comme la plus grande plate-forme<br />

pour les professionnels de l’industrie de la<br />

musique électronique.<br />

Amsterdam Dance Event<br />

• En octobre à Amsterdam<br />

• 1 700 professionnels, 57 000 entrées<br />

• Festival et congrès<br />

• Experts, rencontres, conférences, mises en<br />

réseaux, promotion.<br />

Site www.reedmidem.com<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 29


<strong><strong>LE</strong>S</strong> POLITIQUES DE SOUTIEN<br />

Manchester : un réseau d’entreprises<br />

Le Manchester City Music Network a été<br />

mis en place en 1999. Ce réseau repose sur<br />

un partenariat public-privé. Il est notamment<br />

financé par le Feder (Fonds européen de<br />

développement régional). La part financée<br />

par les entreprises est cependant la plus<br />

importante. Ce réseau d’appui ne s’adresse<br />

pas aux artistes mais aux entreprises<br />

indépendantes.<br />

Le réseau offre des services équivalents à<br />

ceux offerts par une chambre de commerce.<br />

Leur principal objectif est le développement<br />

économique des entreprises du secteur musical.<br />

Les services fournis sont les suivants :<br />

• Conseil : possibilité d’avoir un entretien<br />

avec un conseiller et d’être dirigé vers un<br />

professionnel du secteur<br />

• Information : actualités, liens vers les événements<br />

professionnels, les associations professionnelles,<br />

les aides financières, concerts…<br />

• Annuaire professionnel<br />

• Centre de documentation<br />

• Etudes, chiffres-clés<br />

• Réductions pour les salons professionnels<br />

ou pour des prestations<br />

• Tutorat : prise de rendez-vous lorsque des<br />

entreprises majeures viennent dans la région.<br />

Birmingham : une plate-forme musicale<br />

Birminghamusic.com est une plateforme de<br />

promotion de la scène musicale à Birmingham.<br />

Ce projet est financé par la Ville de Birmingham<br />

et par l’Union européenne via Equal. Ce site<br />

veut être la porte d’entrée pour tout type de<br />

question liée à la musique, il s’adresse aux<br />

entreprises, aux artistes et au public. La plateforme<br />

a pour but de promouvoir la scène locale.<br />

Le site propose :<br />

• Différentes base de données : structures d’accompagnement<br />

aux artistes, guide pratique,<br />

entreprises de la filière phonographique,<br />

conseils sur la législation (contrats-types…),<br />

enseignement, et toutes les structures liées à<br />

la musique (services scène, studios…).<br />

• Des pages dédiées aux artistes gérées par<br />

eux-mêmes (fiches de présentation, actus,<br />

écoutes de morceaux)<br />

• Des radios (sept en tout, six par esthétique<br />

et la dernière mélangeant les styles) avec<br />

des morceaux mis en avant<br />

• Un répertoire des lieux de diffusion<br />

• Un agenda des concerts<br />

• Des forums<br />

• Des liens…<br />

Site www.birminghamusic.com<br />

30<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


Paris 18 : un pôle d’entreprises<br />

musicales indépendantes<br />

Mila, marché indépendant des labels du 18 e<br />

arrondissement de Paris, est un regroupement<br />

de labels qui compte aujourd’hui vingt-et-un<br />

membres.<br />

Le projet s’est organisé dans un quartier où de<br />

nombreux rez-de-chaussée étaient délaissés<br />

par les commerces de proximité. L’association<br />

a proposé à la Mairie la création d’un quartier<br />

thématique autour de la musique. Les locaux ont<br />

été mis à disposition à des tarifs préférentiels.<br />

Une pépinière musicale a également été créée.<br />

Le Pôle de production musicale accueille<br />

sur 375 m² des très jeunes entreprises et<br />

leur propose différents services : espaces<br />

de réunion, kiosque de documentation,<br />

cafeteria, reprographie… Dix structures y sont<br />

actuellement hébergées.<br />

La création du pôle a bénéficié de crédits<br />

d’investissement de 434 000 € (Ville de Paris,<br />

Opac et Région Ile-de-France). L’association a<br />

un budget de fonctionnement de 104 000 €,<br />

elle bénéficie de subventions de la Ville de<br />

Paris, de la Mairie du 18 e , de la Région Ile-de-<br />

France et du Fonds pour la création musicale.<br />

Mérignac : un dispositif complet<br />

d’accompagnement<br />

Le Krakatoa est une salle de concert à<br />

Mérignac, dans la banlieue de Bordeaux, gérée<br />

par l’association Transrock.<br />

L’association a mis en place un dispositif<br />

d’accompagnement d’artistes complet :<br />

• La Mallette rassemble les informations<br />

indispensables au développement de projets<br />

musicaux. Elle comporte un dossier<br />

administratif (associations, embauches, contrats…)<br />

et un dossier artiste (démarches à<br />

accomplir, aides…)<br />

• Le B A BA est un centre info-ressources.<br />

Les groupes peuvent obtenir des conseils<br />

administratifs et techniques, un suivi de leur<br />

projet. Il fonctionne en partenariat étroit<br />

avec l’ANPE Spectacles.<br />

• La Pré-pépinière est un dispositif<br />

d’accompagnement ponctuel pour<br />

les groupes amateurs ou en voie de<br />

professionnalisation (mis à disposition de<br />

matériel, accompagnement administratif)<br />

• La Pépinière est un accompagnement à la<br />

professionnalisation. L’association met à<br />

disposition tous ses moyens (administratifs,<br />

techniques, de promotion et de conseil) et<br />

aide les groupes dans leur projet de professionnalisation.<br />

Site www.milaparis.fr<br />

Site www.krakatoa.org<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 31


ATOUTS<br />

• Un vivier de labels et structures d’accompagnement<br />

• Des artistes reconnus nationalement, voire<br />

internationalement<br />

• Secteur porteur d’une image positive et dynamique<br />

pour la métropole<br />

• Des acteurs locaux dynamiques et porteurs de<br />

projets<br />

• Des réseaux locaux et régionaux formels ou<br />

informels nombreux<br />

• Une densité des lieux de diffusion et une offre<br />

musicale dense<br />

• Nuits sonores, Festival international de musiques<br />

électroniques<br />

• De nombreux festivals qui participent à la densité<br />

de l’offre musicale sur l’agglomération<br />

• Volonté affichée des collectivités (Région, Ville de<br />

Lyon) de soutenir le secteur des musiques actuelles<br />

• L’Amdra, tête de réseau régional des musiques<br />

actuelles<br />

• Le C-mal, l’amorce d’un rassemblement des acteurs<br />

locaux<br />

• Un appareil de formation performant, dont l’unique<br />

master dédié au management des carrières<br />

d’artistes de France<br />

OPPORTUNITES<br />

• Des opportunités nouvelles offertes par la musique<br />

numérique<br />

• Des projets locaux nombreux<br />

• De nouvelles opportunités de marchés offertes aux<br />

indépendants sur des niches<br />

• Des initiatives locales en termes de plates-formes<br />

de téléchargement : Perséphone et CD1D<br />

• Projet de plate-forme de promotion de la scène et<br />

des acteurs régionaux<br />

• Politique du Grand Lyon en faveur des industries<br />

créatives<br />

• Des outils de développement économique à<br />

mobiliser et adapter pour les industries créatives<br />

• Des potentialités de partenariat avec des clusters<br />

« loisirs numériques » structurés : Lyon Game,<br />

Image Rhône-Alpes<br />

• Développement du VJing<br />

FAIB<strong><strong>LE</strong>S</strong>SES<br />

• Une hypercentralisation parisienne<br />

• Manque de structures importantes de production<br />

phonographique et de spectacles au rayonnement<br />

national et international<br />

• Difficulté de pérennisation des structures créées :<br />

des microstructures fragiles financièrement et une<br />

rentabilité du secteur émergent difficile<br />

• Difficulté de financement et de mobilisation du<br />

secteur bancaire<br />

• Accès à la distribution et aux médias nationaux<br />

difficile. Marge de négociation difficile avec les<br />

distributeurs compte tenu de la taille limitée des<br />

catalogues<br />

• Manque de locaux de répétition<br />

• Absence de stratégie d’agglomération en faveur du<br />

secteur<br />

• Absence d’une structure d’accompagnement de la<br />

filière au niveau de l’agglomération<br />

• Difficulté de promouvoir les spectacles en dehors de<br />

la région<br />

• Peu de concertation à l’échelle de l’aire<br />

métropolitaine sur la programmation des<br />

équipements et des événements<br />

MENACES<br />

• Une industrie du disque en crise<br />

• Une diminution des accords d’avances aux<br />

producteurs indépendants par les majorsdistributeurs<br />

qui pèse sur l’équilibre du secteur<br />

• Concentration du secteur<br />

• Une redistribution des cartes entre majors, géants<br />

de l’informatique et de l’Internet qui ne profiterait<br />

pas aux acteurs indépendants<br />

32<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


Les axes de développement et pistes<br />

d’actions proposés ici ont été imaginés au<br />

regard des entretiens menés avec les acteurs<br />

du secteur. Ils méritent néanmoins d’être<br />

partagés avec ceux-ci pour une appropriation<br />

collective de la démarche.<br />

Les actions à mener pour le Grand Lyon ou<br />

les Villes de l’agglomération doivent être la<br />

conjonction de six grandes clés d’entrée :<br />

• temporelle : actions de court terme, moyen<br />

terme et long terme,<br />

• géographique : quelle échelle territoriale<br />

pour quelle action ? Régionale, d’agglomération<br />

ou communale,<br />

• compétence de la collectivité : la question<br />

de l’échelle territoriale renvoie également<br />

à la question de la compétence de la<br />

collectivité concernée,<br />

• nature de l’action : quel type d’aide pour<br />

quel besoin ? Appui à un réseau, aide<br />

financière, mise à disposition de locaux…<br />

• champ d’intervention : industrie phonographique,<br />

lieux de diffusion…<br />

• prise en compte des aides existantes :<br />

régionales, nationales (Etat, sociétés civiles…)<br />

et communales.<br />

A partir de ces différentes clés d’entrée, voici<br />

quelques préconisations susceptibles d’aider<br />

le développement du secteur. Celles-ci n’ont<br />

pas été hiérarchisées :<br />

POUR UNE COORDINATION ET UNE STRATÉGIE D’AGGLOMÉRATION<br />

1. De la somme d’actions communales<br />

à une dynamique d’agglomération<br />

Le diagnostic réalisé a mis en évidence l’action<br />

volontariste de certaines communes de<br />

l’agglomération dans le domaine des musiques<br />

actuelles. L’enjeu est grand aujourd’hui pour<br />

les professionnels du secteur et les collectivités<br />

supracommunautaires (Etat, Région) d’avoir<br />

une vision stratégique claire à long terme des<br />

acteurs publics de l’agglomération lyonnaise<br />

en faveur des musiques actuelles autour d’un<br />

partenariat public-privé fort.<br />

Leviers et pistes d’action<br />

La compétence culturelle n’a pas été<br />

transférée à ce jour à la Communauté urbaine<br />

de Lyon. En matière culturelle, seules les deux<br />

Biennales (de la danse et d’art contemporain)<br />

ont été transférées.<br />

L’enjeu premier n’est sans doute pas de transférer<br />

la gestion de tel ou tel équipement, mais<br />

plutôt de développer à l’échelle communautaire<br />

une fonction stratégique et de coordination.<br />

Ce constat avait également été fait dans le<br />

domaine du cinéma et de l’audiovisuel 1 . Une<br />

Mission stratégie et coordination « Musique,<br />

cinéma et audiovisuel » pourrait être envisagée<br />

dans un premier temps.<br />

Le Grand Lyon aurait en outre la possibilité<br />

de financer la création de tel ou tel nouvel<br />

équipement d’aide à la création, de diffusion,<br />

tel réseau d’acteurs ou tel événement<br />

s’inscrivant dans cette stratégie.<br />

Au delà du Grand Lyon, des partenariats<br />

sont à développer à l’échelle métropolitaine<br />

(Villefranche-sur-Saône, Saint-Etienne, Vienne...)<br />

2. La nécessaire complémentarité<br />

entre politique régionale et<br />

politiques locales en faveur<br />

des musiques actuelles<br />

Le second enjeu en termes de gouvernance et<br />

de politiques publiques réside dans la nécessaire<br />

coordination entre politique à l’échelle<br />

régionale (Région et Drac) et politiques locales<br />

(communales ou d’agglomération). Les collectivités<br />

territoriales et l’Etat doivent gagner en<br />

lisibilité et en complémentarité en ce qui concerne<br />

leur politique d’aides en faveur du secteur.<br />

L’émergence d’une coordination d’agglomération<br />

peut fortement aider à ce partenariat.<br />

1. Le cinéma et l’audiovisuel<br />

dans la région lyonnaise,<br />

<strong>Opale</strong>, Janvier 2005<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 33


FAVORISER L’ANIMATION DE LA FILIÈRE « <strong>MUSIQUES</strong> ACTUEL<strong><strong>LE</strong>S</strong> »<br />

Site www.lyongame.com<br />

3. Structurer le secteur<br />

des musiques actuelles<br />

dans l’agglomération lyonnaise<br />

Le diagnostic a également relevé l’existence<br />

de multiples réseaux, souvent régionaux. Le<br />

C-mal a été une première initiative de réseau<br />

d’échanges et d’informations importantes pour<br />

le secteur. Il n’assure néanmoins pas une<br />

mission d’animation et d’accompagnement du<br />

secteur à l’échelle de l’agglomération.<br />

Vers la création d’une structure d’animation<br />

L’animation du secteur doit rassembler l’ensemble<br />

des acteurs des musiques actuelles de<br />

l’agglomération (salles, managers, tourneurs,<br />

producteurs-éditeurs phonographiques, acteurs<br />

de la formation, événements, financeurs…). La<br />

structure d’animation doit être lisible, définir<br />

des objectifs et pistes de développement partagés<br />

par la majorité des acteurs de l’agglomération.<br />

Un tel projet ne pourra se bâtir sans un<br />

soutien de la collectivité dans un partenariat<br />

public-privé fort. Les expériences des clusters<br />

Lyon Game (jeu vidéo) et plus récemment<br />

d’Image Rhône-Alpes ou encore en Grande-<br />

Bretagne, le réseau d’appui Manchester City<br />

Music Network (cf. benchmark), peuvent servir<br />

de modèles pour bâtir un tel projet.<br />

Cette structure coordinatrice, portée par<br />

les acteurs locaux, pourra dès lors devenir<br />

acteur de la stratégie et de la politique de<br />

développement des musiques actuelles de<br />

l’agglomération.<br />

Structure légère d’animation et de coordination,<br />

financée par la collectivité, elle s’appuiera<br />

principalement sur les actions menées par ces<br />

partenaires.<br />

Ses missions pourraient être :<br />

• Interface et interlocuteur privilégié des<br />

collectivités (Villes, Grand Lyon, Région)<br />

et de l’Agence musique et danse Rhône-<br />

Alpes. Ces prérogatives devront prendre<br />

en compte celles de l’Amdra et en être<br />

complémentaires,<br />

• Coordination des initiatives des acteurs<br />

locaux :<br />

• Etat des lieux des structures d’accompagnement,<br />

du conseil et de la formation,<br />

• Définition des structures-ressources relais<br />

spécialisées pour chaque besoin identifié<br />

: Amdra, Espace multimédia musiques<br />

actuelles, pépinières, formations, résidences,<br />

conseillers juridiques et financiers<br />

spécialisés, tel ou tel acteur doté de compétences<br />

spécifiques (label, radio, studio<br />

d’enregistrement).<br />

• Pour répondre aux besoins des acteurs locaux<br />

en termes de conseils ou de formations, le<br />

réseau pourra orienter les acteurs vers les<br />

structures ressources adéquates.<br />

• Partenariat à instaurer avec les clusters Lyon<br />

Game et Image Rhône-Alpes.<br />

Voici quelques pistes, mais les objectifs et le<br />

contenu des missions de ce réseau seront à<br />

bâtir par les acteurs des musiques actuelles en<br />

collaboration avec les collectivités locales.<br />

4. Vers un réseau de pôles ressources<br />

L’agglomération, nous l’avons vu dans le<br />

diagnostic, est constituée d’une multitude de<br />

pôles de soutien divers et variés (accueil de<br />

résidence et accompagnement à l’Epicerie<br />

Moderne, Espace multimédia musiques<br />

actuelles dans le 1 er arrondissement,<br />

regroupement de réseaux à la Villa Sutter<br />

(1 er ), Musiques à l’ouest à Oullins…). D’autres<br />

pourraient émerger au gré des disponibilités<br />

foncières et des projets locaux (Confluent,<br />

Vénissieux…). Malgré la forte concentration<br />

dans le centre, les acteurs-ressources des<br />

musiques actuelles sont disséminés aux quatre<br />

coins de l’agglomération.<br />

La structure d’animation et de coordination<br />

précédemment évoquée pourrait dynamiser ce<br />

réseau d’acteurs et de lieux ressources.<br />

Leviers et pistes d’actions<br />

• Conserver la Villa Sutter comme un lieu<br />

d’accueil de structures culturelles.<br />

• Utiliser l’outil Fisac (Fonds d’intervention<br />

pour les services, l’artisanat et le commerce)<br />

de réhabilitation pour les rez-de-chaussée,<br />

afin de proposer des locaux financièrement<br />

accessibles aux acteurs de la filière dans le<br />

1 er arrondissement.<br />

• Renforcer les autres pôles existants (Epicerie<br />

Moderne, Oullins, Kao…).<br />

• Etudier les opportunités pour pouvoir accueillir<br />

de nouveaux acteurs des musiques actuelles<br />

(Projet Bizarre (Vénissieux), Confluent,<br />

7 e arrondissement…) dans l’agglomération.<br />

34<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


AIDE AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET TECHNOLOGIQUE DES STRUCTURES<br />

Le diagnostic réalisé a mis en évidence quatre<br />

enjeux clés pour favoriser le développement<br />

des structures :<br />

• création de structures professionnelles,<br />

• pérennisation des emplois,<br />

• financement du développement,<br />

• accompagnement de la mutation<br />

technologique de la chaîne.<br />

En attendant un éventuel transfert d’une<br />

compétence « stratégie et coordination » à<br />

l’échelle communautaire, l’une des pistes pour<br />

répondre à ces enjeux de pérennisation et de<br />

développement des structures de l’industrie<br />

musicale est de mobiliser et adapter des outils<br />

de développement économique existant dans<br />

l’agglomération.<br />

Pour agir en complément des aides régionales<br />

à la production, l’échelle communautaire ou<br />

communale peut en effet être l’échelle de la<br />

proximité : l’échelle qui traite du fonctionnement<br />

même de la structure.<br />

Le Grand Lyon a initié une réflexion autour<br />

des industries créatives : industries des biens<br />

de la personne, des biens de la maison et<br />

des biens culturels. Cette démarche se centre<br />

sur l’innovation (technologique, marketing,<br />

design, commerciale) en favorisant une fertilisation<br />

croisée entre les différents secteurs.<br />

Si les besoins relevés dans le diagnostic sont<br />

tout autres, il n’en demeure pas moins qu’ils<br />

s’inscrivent dans le vaste champ des industries<br />

créatives et participent à l’image et à l’attractivité<br />

globale de la métropole. Un soutien particulier<br />

aux industries culturelles pourrait ainsi<br />

s’inscrire dans cette stratégie globale.<br />

5. Favoriser la création de structures<br />

professionnalisées<br />

Leviers et pistes d’actions<br />

Des outils autour de l’aide à la création<br />

d’entreprises et au financement existent dans<br />

l’agglomération. Le dispositif Lyon, ville de<br />

l’entrepreneuriat (LVE) coordonne l’ensemble.<br />

L’enjeu est de donner accès et adapter ces<br />

dispositifs aux particularités des industries<br />

musicales et culturelles.<br />

Une réflexion pourrait être engagée pour<br />

adapter ces outils aux spécificités du secteur.<br />

Elle pourrait être menée de façon transverse<br />

avec d’autres secteurs des industries culturelles<br />

(cinéma et audiovisuel) confrontées aux<br />

mêmes problématiques. Des dispositifs d’appui<br />

spécifiques pourraient être créés par les acteurs<br />

de la création d’entreprises (CCI Lyon…).<br />

Des liens pourraient être développés avec le<br />

Master management de carrières d’artistes de<br />

l’Université Lyon 2 ou avec les éventuelles pépinières<br />

artistiques et de managers-tourneurs<br />

initiées par les acteurs locaux (Feyzin, Oullins)<br />

pour favoriser la création de structures.<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 35


6. Des emplois à pérenniser<br />

Leviers et pistes d’actions<br />

• La pérennisation des emplois est un enjeu<br />

crucial pour les structures du secteur. Une<br />

réflexion est sans doute à mener avec la<br />

Région autour des systèmes d’aide les<br />

plus appropriés pour favoriser la pérennité<br />

des emplois.<br />

• Favoriser l’émergence de groupements d’employeurs<br />

(ex. : chargés de communication<br />

communs…)<br />

7. Consolider financièrement<br />

les structures<br />

Leviers et pistes d’actions<br />

• Informer sur et mobiliser davantage les outils<br />

de financement existants, en particulier ceux<br />

mis en place par l’Ifcic (fonds de garantie,<br />

avances remboursables).<br />

• Imaginer, en s’inspirant des outils<br />

développés par l’Ifcic au niveau national,<br />

des outils financiers et une aide aux conseils<br />

adaptés aux réalités des structures locales<br />

pour faciliter l’accès aux prêts bancaires,<br />

favoriser l’investissement et renforcer les<br />

fonds de roulement. Un partenariat pourrait<br />

être développé avec le secteur bancaire<br />

local. Cette réflexion pourrait être menée<br />

conjointement avec les secteurs du cinéma,<br />

de l’audiovisuel, voire d’autres secteurs des<br />

industries créatives confrontés aux mêmes<br />

problématiques que celles des acteurs des<br />

musiques actuelles. Le dispositif LVE pourrait<br />

être mobilisé également sur cette question.<br />

8. Accompagner la mutation<br />

technologique du secteur<br />

Cet axe est primordial pour permettre aux<br />

acteurs lyonnais d’être au cœur de la mutation<br />

technologique à l’œuvre.<br />

Leviers et pistes d’actions<br />

Une aide au projet<br />

Une aide à l’investissement pourrait être<br />

imaginée pour favoriser le développement<br />

technologique. Cette aide pourrait bénéficier<br />

aux plates-formes de téléchargement, aux<br />

studios d’enregistrement, aux éditeurs pour<br />

la numérisation des catalogues, aux VJs et<br />

acteurs de l’image, aux disquaires souhaitant<br />

se diversifier dans la distribution numérique et<br />

la vente en ligne…<br />

Des outils à mobiliser<br />

De la même manière que pour la création<br />

d’entreprises, des outils ont été mis en place<br />

pour favoriser l’utilisation des TIC par les<br />

entreprises en proposant l’accompagnement<br />

d’un réseau d’experts (Lyon Numérique). De<br />

tels outils pourraient être mobilisés pour les<br />

acteurs des industries culturelles.<br />

9. Encourager le mécénat et les<br />

parrainages d’acteurs économiques<br />

Le Ninkasi Kao - source Ninkasi<br />

36<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


AIDE A LA CRÉATION, AUX TOURNÉES ET A LA PROMOTION<br />

10. Aides aux tournées<br />

et à la promotion<br />

En dehors de la question générale du<br />

financement des structures (cf. ci-dessous), les<br />

besoins se situent aujourd’hui au niveau de<br />

l’accès à la distribution phonographique, du toursupport,<br />

et de la promotion et du marketing.<br />

Il semble en effet que les artistes locaux en<br />

développement et leurs tourneurs aient du mal<br />

à passer le cap de la frontière régionale.<br />

Leviers et pistes d’actions<br />

• Aide aux tournées en France et tournées<br />

export (ex. : Lyon Calling Tour financé par<br />

la Ville de Lyon). L’aide aux tournées export<br />

pourra se faire en lien et en complément du<br />

volet « mobilité internationale » du Fonds<br />

d’innovation artistique et culturelle en<br />

Rhône-Alpes (Fiacre), financé par la Région.<br />

• Accompagnement dans des salons professionnels<br />

(Midem et autres événements)<br />

• Les conventions de subventionnement avec<br />

les scènes locales doivent continuer d’im-<br />

poser un nombre de premières parties et de<br />

scènes découvertes.<br />

• Aide à la promotion et au marketing : financement<br />

de compilations d’artistes locaux<br />

(ex. : compilations Dandelyon), de plaquettes<br />

de promotion, de sites Internet, d’événements<br />

de promotion, tels que les scènes<br />

Dandelyon,<br />

• Le projet de portail/plate-forme de promotion<br />

de la scène et des professionnels des musiques<br />

actuelles régionaux porté par la Région<br />

répond parfaitement aux besoins de visibilité<br />

et de promotion des acteurs rhônalpins,<br />

• Evénement de promotion de la scène<br />

régionale (cf. Evénementiel).<br />

11. Appui à la création<br />

de studios de répétition<br />

Tout projet porté intégrant la création de studios<br />

de répétition pourrait être encouragé.<br />

LIEUX DE DIFFUSION<br />

12. Lieux de diffusion :<br />

la nécessaire coordination<br />

Les lieux existants, les derniers lieux créés<br />

et les projets en cours semblent répondre<br />

aujourd’hui aux besoins en matière de lieux<br />

de diffusion de plus de 200 places dans<br />

l’agglomération. De la même manière que<br />

pour l’aide à la création (ce sont de surcroît<br />

souvent les mêmes lieux), l’enjeu est<br />

aujourd’hui de favoriser la coordination entre<br />

ces lieux et de prendre en compte les projets<br />

nouveaux qui émergent dans et en dehors de<br />

l’agglomération (ex. : Villefranche-sur-Saône,<br />

Saint-Etienne…).<br />

Au-delà du projet artistique et culturel, l’aide<br />

aux nouveaux lieux de diffusion doit prendre en<br />

compte l’offre existante en matière de lieux de<br />

concerts de musiques actuelles dans la région<br />

lyonnaise pour une répartition équilibrée.<br />

Une hiérarchisation des lieux est nécessaire en<br />

fonction :<br />

• des capacités d’accueil,<br />

• des spécialisations éventuelles sur des<br />

esthétiques musicales,<br />

• de la localisation et de l’accessibilité.<br />

Dans le soutien aux différents projets, la prise<br />

en compte de la demande du public apparaît<br />

également primordiale.<br />

13. Le soutien aux petits lieux<br />

Les petits lieux ont en effet une double<br />

vocation : offrir aux Lyonnais une densité et<br />

une diversité musicale tout au long de l’année<br />

à des tarifs accessibles au plus grand nombre<br />

et permettre aux artistes en développement<br />

de se confronter à un public.<br />

Une densité de petits lieux (cafés-concerts,<br />

clubs électro…) est une source d’animation<br />

culturelle et d’attractivité énorme pour une<br />

métropole telle que Lyon.<br />

La collectivité doit assurer la pérennité des<br />

lieux et encourager la création de nouveaux<br />

lieux dans un souci d’équilibre de l’offre.<br />

Leviers et pistes d’actions<br />

Pour favoriser la pérennisation de l’existant<br />

et encourager la création de nouveaux lieux,<br />

l’action de la collectivité pourrait se situer dans<br />

l’aide à l’équipement et à la mise aux normes.<br />

La Ville de Lyon et la Région Rhône-Alpes<br />

soutiennent déjà certains lieux de cette façon.<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 37


Concert au théâtre antique de Vienne<br />

source Agence d’urbanisme<br />

ÉVÉNEMENTIEL<br />

14. Poursuivre l’aide aux festivals<br />

Les Villes et demain peut-être le Grand Lyon<br />

doivent poursuivre leur soutien aux festivals<br />

musicaux, qu’ils soient d’envergure internationale,<br />

tels que les Nuits sonores, ou plus locale,<br />

comme les Fêtes Escales par exemple. Ces<br />

événements culturels sont en effet sources<br />

d’animation et de cohésion. Un événement<br />

international comme les Nuits sonores contribue<br />

largement à la renommée et à l’image<br />

dynamique et positive de Lyon à l’international.<br />

Ces événements doivent être fédérateurs<br />

et impliquer fortement les acteurs locaux.<br />

Renforcer l’existant et appuyer les projets<br />

d’événements novateurs en veillant à leur<br />

bonne insertion dans le calendrier déjà bien<br />

rempli des événements de musiques actuelles.<br />

(ex. : That’s all funk)<br />

15. Des pistes à explorer<br />

en termes de salons professionnels<br />

Le benchmark réalisé a montré que les<br />

événements professionnels existants (industrie<br />

du disque ou marché du concert (Printemps<br />

de Bourges…), nouvelles technologies…)<br />

semblaient répondre globalement à la<br />

demande nationale et européenne.<br />

Au regard de l’existant d’une part et des<br />

besoins des acteurs locaux d’autre part,<br />

deux pistes nous semblent devoir être<br />

explorées pour la création d’un rendez-vous<br />

professionnel :<br />

- Un salon professionnel dédié aux musiques<br />

électroniques, au VJing et aux technologies<br />

numériques,<br />

- Un événement généraliste centré sur les<br />

échanges et la contractualisation entre<br />

professionnels (artistes-production-éditiondistribution<br />

d’un côté et artistes-producteurstourneurs-programmateurs<br />

de l’autre) et sur<br />

la promotion des acteurs régionaux auprès<br />

des acteurs nationaux.<br />

Ces deux objectifs pourraient être regroupés<br />

dans une seule manifestation.<br />

Cet événement professionnel pourrait être ouvert<br />

à d’autres régions françaises et européennes.<br />

Cette manifestation pourrait se dérouler soit<br />

dans le cadre d’un grand festival comme Nuits<br />

sonores, soit à une autre période de l’année. Elle<br />

pourrait s’inspirer des deux pistes suivantes :<br />

Le Mix Move : pour un grand salon dédié aux<br />

professionnels des musiques électroniques,<br />

du VJing et des technologies numériques<br />

Nuits sonores a connu un développement exponentiel<br />

depuis son démarrage. Le Mix Move reste<br />

quant à lui cantonné à un rôle de mini-salon<br />

professionnel accolé au grand festival.<br />

L’enjeu est certainement aujourd’hui de<br />

s’appuyer sur la renommée d’un événement<br />

existant, tel que Nuits sonores et le Mix<br />

Move pour accentuer encore cette spécificité<br />

lyonnaise et développer un salon professionnel<br />

au rayonnement international.<br />

Plusieurs axes sont à explorer :<br />

a. Matériel et industries techniques,<br />

b. Artistes, labels et distributeurs,<br />

c. VJing, image, matériel et marché du VJing,<br />

La principale limite est celle du calendrier des événements<br />

de musiques électroniques. Le grand<br />

festival de musiques électroniques barcelonais<br />

Sonar, qui a lieu mi-juin, développe en effet<br />

également un salon professionnel en parallèle.<br />

Un événement généraliste<br />

dédié aux professionnels<br />

Cette seconde piste à explorer répond aux<br />

besoins de promotion des acteurs régionaux,<br />

voire d’autres régions auprès des producteurs,<br />

distributeurs, tourneurs et programmateurs<br />

nationaux et européens. Cet événement<br />

pourrait favoriser les échanges et la<br />

contractualisation entre acteurs des musiques<br />

actuelles. L’exemple de la Game connection<br />

créée à Lyon dans le domaine du jeu vidéo<br />

semble particulièrement intéressant à explorer.<br />

Au regard du benchmark réalisé, ce nouvel<br />

événement entrerait en revanche beaucoup<br />

plus en concurrence avec des salons existants<br />

(Midem pour le disque, Printemps de Bourges<br />

pour le marché des concerts…).<br />

38<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon


PASSEREL<strong><strong>LE</strong>S</strong> AVEC <strong><strong>LE</strong>S</strong> INDUSTRIES DE L’IMAGE<br />

16. Aider à la structuration<br />

du milieu du VJing<br />

Le milieu du VJing lyonnais est dense, ces<br />

acteurs sont dynamiques (Clafooti, Antistatic…).<br />

La collectivité doit aider à la structuration du<br />

secteur et à l’émergence de projets collectifs<br />

(booking, accompagnement sur des salons,<br />

projets partenariaux, professionnalisation).<br />

Dans leurs projets, Bizarre et Musiques à<br />

l’Ouest laissent une large place à l’image, à la<br />

création numérique et multimédia.<br />

17. Inciter les lieux de diffusion<br />

à s’équiper et proposer<br />

des créations VJ lors des soirées<br />

18. Favoriser les passerelles entre<br />

musiques électroniques, VJing,<br />

art visuel, jeux vidéo, image<br />

et nouvelles technologies<br />

Les ingrédients sont aujourd’hui réunis dans<br />

l’agglomération pour :<br />

• développer des événements grand public ou<br />

professionnels,<br />

• des innovations technologiques et<br />

• des partenariats nouveaux entre acteurs<br />

des secteurs de l’image et de la musique<br />

(ex. : conception musicale et sonore pour<br />

les jeux vidéos, films d’animation et médias<br />

interactifs…)<br />

Nuits sonores a, dans sa dernière édition,<br />

fait la part belle au VJing (Images sonores) et<br />

devrait poursuivre dans ce sens.<br />

Levier et pistes d’action<br />

Tout projet de ce type devra être étudié de<br />

près pour un éventuel soutien de la part de la<br />

collectivité.<br />

Projet Zikéo au Ninkasi - source Ninkasi<br />

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 39


• Emmanuel Alarco, Dorotée Aznar, Marc Renau, Petit Bulletin<br />

• Jonathan Bazin, Région Rhône-Alpes<br />

• Pascale Bazin, Musiques à l’Ouest (Oullins)<br />

• Olivier Boccon-Gibod, Caravelle-Prod<br />

• Cyrille Bonin, UMF records<br />

• Samuel Bosc, Jean-Pierre Bouchard, Anne Grumet, Ville de Lyon<br />

• Bruno Cariou, Neômme<br />

• Vincent Carry, Arty Farty<br />

• Patrick Chazal, Persephone<br />

• Olivier Colin, Amdra<br />

• Christiane Dalmais, Grand Lyon<br />

• Christine Delholme, Clafooti<br />

• Céline Dugny, Tagada Tsoin Tsoin<br />

• Jérôme Flayac, Loïc Kervarec, Jarring Effects<br />

• Olivier Grégori, Hôtel de la musique<br />

• Michel Jacques, Projet Bizarre (Vénissieux)<br />

• Jérôme Laupies, Mediatone<br />

• Hervé Mondon, L’Épicerie Moderne<br />

• Pierre-Louis Oudina, Eardrum<br />

• Marie-Caroline Phelut, Christine Pitiot, La Chaudière Productions<br />

• Thierry Pilat, Kao connection<br />

• Jean-Pierre Pommier, Eldorado & co,<br />

• Alexandre Potteck, Thomas Poussereau, Altho<br />

• Sylvain Rebut-Minotti (Scalde), Dandelyon<br />

• Marie Rudeaux, Sol FM<br />

• Fabien Salzy, Délivrance<br />

• Eric Valdenaire, Ecole nationale de musique de Villeurbanne<br />

• Laurent Van Kote, Drac Rhône-Alpes<br />

Les travaux de l’Observatoire partenarial<br />

lyonnais en économie (<strong>Opale</strong>)<br />

sont l’expression d’un partenariat<br />

entre la Communauté urbaine de<br />

Lyon, la Ville de Lyon, la Chambre<br />

de commerce et d’industrie de<br />

Lyon, le Medef Lyon-Rhône, le Pôle<br />

Universitaire Lyonnais, la Chambre de<br />

métiers du Rhône, la CGPME, l’ANPE et<br />

l’Agence d’urbanisme pour le développement<br />

de l’agglomération lyonnaise,<br />

en association avec le Sgar, l’Insee, la<br />

Banque de France, l’Urssaf, la Caisse<br />

des dépôts et consignations, l’Assedic<br />

et le Conseil général du Rhône.<br />

Ce diagnostic sectoriel a été réalisé<br />

pour l’<strong>Opale</strong> par l’Agence<br />

d’urbanisme pour le développement<br />

de l’agglomération lyonnaise.<br />

Contact :<br />

Vincent Couturier<br />

Tél. : 04 26 99 33 28<br />

v.couturier@urbalyon.org<br />

Sophie-Anne Carrolaggi<br />

Tél : 04 78 63 43 10<br />

sa.carrolaggi@urbalyon.org<br />

Conception et réalisation<br />

des diagnostics de l’<strong>Opale</strong> :<br />

• Le financement de l’industrie du disque, Rapport d’A. Cocquebert pour le<br />

Ministère de la culture, mars 2004<br />

• L’actualité du disque 2006, Snep, 2006<br />

• Etat des lieux et analyse de la production phonographique en Rhône-Alpes,<br />

Amdra, juin 2002<br />

• Les musiques actuelles à Lyon. Pratiques artistiques et diffusion, Amdra, 2001<br />

Agence d’urbanisme<br />

pour le développement<br />

de l’agglomération lyonnaise<br />

18, rue du Lac - BP 3129 - 69402 Lyon Cedex 03<br />

Cartographie : Sophie-Anne Carrolaggi<br />

Maquette : Marie-Pierre Ruch<br />

Impression : Lamazière<br />

Retrouvez les publications de l’<strong>Opale</strong> sur<br />

www.opale-lyon.com

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