Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

c u lt ure et plaisir. Passé l’événement du festival, lequel est la partie la plus émergée de notre activité
au re g a rd de gens qui viennent de plus loin, ce à quoi nous croyons absolument, c’est finalement
“l’ordinaire de l’extraordinaire”. C’est-à-dire que quand cela se passe régulièrement, lorsqu’il y a
une pratique régulière de fréquentation du concert, quand cela re n t re dans nos habitudes d’aller
voir des artistes et quand nous commençons à crédibiliser une salle au point de dire que ce qui s’y
passe, en général, c’est plutôt bien, alors nous atteignons l’objectif visé. C'est donc ce à quoi nous
nous attachons et je pense que c’est quelque chose qui fonctionne même si cela mérite d’être encore
affiné. Le festival et la saison sont des choses vraiment importantes au même titre. Je vous souhaite
la bienvenue à Évreux et la bienvenue au festival.
Didier Borde-Pa gès, Directeur Départemental de la Jeunesse et des Sports : Je tiens à souligner
l’intérêt, à mes yeux, du thème que vous avez retenu et dont le sens rejoint les préoccupations
actuelles de notre Ministère et de Madame Buffet. Je veux dire aussi l’intérêt des débats que vous
avez prévus puisqu’à tra v e rs les quatre tables rondes qui figurent dans votre pro g ramme se
m a rque - et les débats vont, je pense, le confirmer - la pertinence des thèmes que vous avez sélectionnés
grâce à la qualité des intervenants que vous avez choisis. Je veux dire aussi, c’est un point
qui a été indiqué également tout à l'heure, que votre réflexion va s’articuler avec le festival qui lui
fait suite et qui va donner une forme d’expression à la musique vivante. Ces éléments me para i s-
sent, pour ce qui me concerne en tout cas, positifs. Je retiendrai, en guise de très courte conclusion,
le terme de “Rencontres” que vous avez choisi, pour en souligner à la fois la modestie et également
la signification de réciprocité. Je crois que cela fait aussi partie des gages de la réussite et je vous
souhaite bon vent pour ces Rencontres.
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Jean-François Marguerin, Directeur Régional des Affaires Culturelles de Haute-Normandie : Je
v o u d rais en premier lieu saluer l’initiative de la FFMJC, pour la mise en œuvre de ces Rencontres
qui constituent le prélude, ainsi que cela vient d’être rappelé, de la quinzième édition du festival
“Le Rock dans tous ses États”. C’est moi qui précise qu’il s’agit de la quinzième, mais cela mérite
tout de même d’être souligné tant l’action de cette maison est continue et de qualité.
Ces Rencontres viennent nous rappeler que l’action culturelle, que toute action dans le
domaine de la culture, ne peut pas ne pas être fondée sans un minimum de pensée politique. L’ efficacité
de l’une dépend, en effet, de la cohérence et de la justesse de l’autre. Gardons-nous cependant
de cro i re qu’une pensée n’existe que pour pro d u i re des idées convaincantes et des réponses
définitives. Vous avez soulevé tout à l'heure
l ’ i mmense question de la démocratisation de
l’accès à l'art et la démocratie culturelle. Je ne
suis pas convaincu que ces termes soient assimilables,
mais qu’ils procèdent de deux démarches fondamentalement antagoniques.
La pre mière consiste à dire qu’il y a des œuvres, que ces œuvres doivent être partagées par le
plus grand nombre, que le plus grand nombre doit y avoir accès et poser d’emblée un corpus esthétique,
un corpus artistique à donner en partage à un public. L’ autre, procédant d’une autre démarc he,
consiste à dire qu’il n'y a pas que la production artistique des professionnels, qu’il y a une dimension
très anthropologique et très contemporaine de la culture qui passe par quantité de formes et de
ramifications, qui est de l’ord re d’une reconnaissance d’une pluralité culturelle. Je vous rappelle que
constamment dans le champ artistique, on parle de l’universalité des formes : par exemple, y a-t-il
une universalité des formes ou est-ce qu’elle est “c ontrebattue” par la pluralité d’expressions culturelles
qui, au fond, n’appartiennent qu’à un seul corps social tout en appartenant à diverses composantes
d'un même corps social ? Je ne fais pas la synthèse entre les deux termes qui seraient, d’un
côté, démocratisation de l’accès à l’art et, de l’autre, démocratie culturelle qui s’appellerait démocratisation
culturelle. Je crois que la réflexion et la pensée supposent qu’effectivement on n’évacue
pas les contradictions et, notamment, les contradictions que peut porter une politique publique.
J ’ a i m e rais précisément partager quelque peu avec vous, non pas telle ou telle profession de foi
sur la politique culturelle, mais la question qui sous-tend, il me semble, ce que nous essayons
Toute action dans le domaine de la culture ne peut pas
ne pas être fondée sans un minimum de pensée politique