Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

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Si la musique peut être un moyen d’aller
vers le politique ou, au contraire, de s’en extraire,
le seul argument d’une hyper-musicalisation
de la société ne suffit pas à expliquer une
demande légitime de reconnaissance et de
moyens accrus. Sans exclure la dimension de
plaisir, proposer aux citoyens de comprendre le
réel pour mieux le transformer suppose un minimum
de pensée politique.
L’État ne peut pas éviter de donner de l’argent
pour que les citoyens s’interrogent. Au-delà de
cadres étroits et normatifs, et d’une nécessaire
concertation avec les collectivités territoriales,
l’État doit remplir son rôle d’anticipation, d’incitation,
de levier et de vigilance.
Le secteur des musiques actuelles semble
représentatif d’une mutation de la réflexion en
matière de politique éducative et culturelle. Mais
de programmes trop spécifiques en dispositifs
stigmatisants, les engagements des pouvoirs
publics restent trop ponctuels. De nombreuses
équipes - bénévoles et/ou professionnelles -
continuent de défendre dans la précarité leurs
lieux et leurs actions comme des espaces de
liberté, de résistance, de contradiction et de
délibération contre une certaine forme de poujadisme
et contre l’idée d’une pacification
sociale à bon compte.