Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

Je voudrais surtout souligner l’implication du Ministère de la Jeunesse et des Sports et du
Ministère de la Culture et de la Communication dans ces Rencontres mises en œuvre par la FFMJC.
Je trouve qu’ils témoignent ainsi de la volonté émise et souhaitée par Madame Trautmann et
Madame Buffet de ra p p rochement de ces deux ministères, et cette volonté de participer à la
r é flexion sur l’éducation populaire. C’est pour moi aussi l’occasion d’affirmer l’existence de notre
F é d é ration Régionale comme un réseau d’associations d’éducation populaire et, par là même, de
p romotion des pratiques culturelles. Ces Rencontres a p p a raissent à notre Fédération Régionale,
comme un moment privilégié de réflexions, d’échanges, de débats permettant de questionner nos
actions, d’en faire avancer le sens.
Je voudrais aussi, puisque l’occasion m’en est donnée, saluer le travail de ceux que l’on
remercie très peu dans notre Fédération, à savoir les professionnels qui ont mis tout le soin nécessaire
à la préparation de ces Rencontres.
Jean-Marie Martin, Directeur de la MJC d’Évreux : La MJC d’Évreux est une vieille maison qui a
q u a rante ans et qui a essayé de coller à l’évolution de la vie et de la société, notamment d’une
population plutôt jeune, ce qui constitue un pari. Ce pari a donc été tenté par cette maison et son
conseil d’administration il y a une quinzaine d’années avec en particulier un animateur qui est présent
dans la salle : Christian Roux. Il a participé à toutes ces réflexions et a compté pour beaucoup
dans la mise en place de cette manifestation “Rock dans tout ses États” et dans la création de la
salle de spectacle, L’A bordage. Je tenais à le re mercier devant vous. Ces différentes réflexions nous
ont permis de miser sur la musique comme vecteur intéressant pour viser toute une population que
l’on ne touchait pas puisque c’était l’époque où l’on se demandait où étaient les jeunes dans les
MJC et quelles étaient leurs préoccupations. C’est à peu près à la même période que le Ministère de
la Culture a sorti une étude sur les pratiques artistiques des Français qui a mis en valeur une dominante
vraiment importante que l’on appelle, aujourd’hui, les musiques actuelles.
Lorsque je suis arrivé, nous avons mis en place toute une action autour des musiques amplifiées,
de ce qu'on appelait le rock et, petit à petit, le phénomène s’est accentué jusqu’à ce que nous
en arrivions là où nous en sommes maintenant : une petite salle de spectacle de 60 places et une de
500, un festival et une pro grammation régulière d'une trentaine de concerts par an. Si je suis assez
satisfait d’en être arrivé là, je pense qu’il est important de pouvoir pre n d re le temps de réfléchir à
ce que nous faisons les uns et les autres.
Jean-Christophe Aplincourt, programmateur MJC Évreux : Nous avons beaucoup travaillé récemment
pour que le festival ait de la tenue malgré des difficultés, puisque l’on a eu des changements
d’affiche notoire cette année. C’est là que l’on saisit que la musique n’est pas seulement une esthétique
et un mouvement social, mais que c’est également un marché. Pour autant, il est vrai que le
surmenage ne doit pas nous priver du sens de notre travail, car le sens symbolique d’un festival
c’est aussi de constater une assemblée positive. Ce qui veut dire que toutes les assemblées ne sont
pas négatives contra i rement à ce que laisserait cro i re une sorte de pensée qui réduit les foules à
des monstres en furie ! Non, il y a des foules qui sont positives. Il est intéressant, à mon avis, de
révéler cela, tout comme il me paraît important de révéler le mouvement de génération, le mouvement
qui tra verse les clivages sociaux ; d’associer à la fois des courants esthétiques qui s’affir ment
de plus en plus, qui se séparent, qui font des hybridations. Nous sommes, bien entendu, sensibles à
ces mouvements, nous sommes réceptifs et nous sommes contents d’afficher une esthétique musicale
qui est belle pour nous, même si cette e sthétique-là
ne s’est pas détachée, malgré le temps,
d’une résonance sociale forte. Cela veut dire que
les spectateurs ne font pas abstraction d’euxmêmes,
ils ne sont pas dans un rapport clinique à
la musique ; ils sont dans un rapport où l’on participe
et donc cela reste un moment plutôt de fête qu’un moment d’observation. Ces instants festifs
constituent une partie importante de la culture et soulignent le fait qu’il est difficile de dissocier
Toutes les assemblées ne sont pas
négatives contrairement à ce que laisserait
croire une sorte de pensée qui réduit les
foules à des monstres en furie!
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