Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

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La médiation, ce n’est pas un métier
Par exemple, si vous connaissez le site internet de
Charlélie Couture, il a été réalisé chez nous.
Ces nouveaux métiers nous posent de sérieuses
questions, dont celle qui consiste à ne pas confondre
la compétence technique et le geste artistique. On
assiste trop souvent à des re vendications d ' o rd re technique
qui se prétendent des revendications artistiques.
Je
pense que si
nous avons
un certain nombre de choses à défendre dans ces nouveaux
métiers, c'est bien de ne pas entretenir cette
confusion et de laisser aux artistes la possibilité de
leur expression artistique, accompagnée des techniciens
nécessaires pour le faire. Je pense aussi que la
question de la diffusion - non pas de l'information car
celle-là est entendue - du produit culturel interro g e .
Pour être très schématique, est-ce qu’en ayant vu La
Joconde sur le réseau internet, on aura vu La Joconde ?
Je pense que dans le rapport pédagogique que nous
avons avec les populations, nous pouvons nous poser
la question. Est-ce qu'en ayant vu sur internet le
concert de tel ou tel groupe, on aura vraiment vu le
concert de tel ou tel groupe ? Je crois que cela pose la
question de la relation au spectacle vivant. À terme, le
secteur marchand étant tellement prégnant dans ces
questions-là, ce sont vraiment des questions à se
p o s e r. Derrière tout cela, il y a la question du droit des
artistes, la question de la protection des œuvres, la
question de la confrontation réelle des populations
aux productions des œuvres contemporaines. Po u r
cela, il me semble que des lieux comme les nôtres sont
e n c o re des lieux de résistance pour organiser la
défense du droit, qu’il s’agisse des artistes quant à
leur travail de création ou du public quant à l’égalité
possible d’accession à la culture. Pe u t - ê t re est-ce là
que de nouveaux métiers peuvent appara î t re ?
Renaud Vischi, chercheur en science politique :
Jean-Claude Pe r rot sépare compétences techniques et
compétences artistiques en ce qui concerne les nouvelles
technologies. Donc, pour ce qui est de la
conception sonore hip-hop ou la conception techno,
sur la base de quel critère de jugement sépare z - v o u s
compétences techniques et compétences artistiques ?
Y a-t-il opposition entre Jean-Louis Sautreau qui parle
de fusion entre technicien et musicien et Jean-Claude
Pe r rot qui différencie complètement compétence
technique et compétence artistique ?
Jean-Claude Perrot : Pour être très précis, j'ai fait
cette séparation en matière de multimédia et des compétences
technologiques au niveau de la connaissance
et de la manipulation des logiciels, ce qui est nécessaire
à la réalisation des pro d u i t s .
Jean-Louis Sautreau : Sur le mode de production du
rap et de la techno particulièrement, il faut être musicien
et technicien en même temps. C'est pour cela que
je dis qu'il y a une fusion entre ces deux aspects. Je
c rois que Jean-Claude Pe r rot parle effectivement plus
d ' œ u v res collectives multimédia qui peuvent être sous
forme de CD-ROM où, là, de nouveaux métiers apparaissent.
Il peut y avoir un graphiste, un musicien, un
r é a l i s a t e u r.
Jean-Claude Perrot : J'ai parlé tout à l'heure d'un site
internet que nous avons réalisé avec Charlélie
C o u t u re. Nous avons d'abord travaillé avec lui dura n t
six mois pour lui donner des compétences et au bout
de ce temps donné, c'est lui qui a tout dirigé. Donc il
n'y a pas d'incompatibilité entre compétence technique
et geste artistique. En revanche, il y a deux ans
nous avons organisé un colloque sur le multimédia
t raitant du geste artistique en matière de multimédia
qui nous a amenés à constater une confusion entre la
maîtrise technologique et le geste artistique. Nos
re c h e rches nous ont menés à ce constat. Le discours ,
pour certains intervenants, était de dire que si on
maîtrise la technologie, on est un artiste.
Jean-Louis Sautreau : Nous sommes sur deux esthétismes
différents. Le colloque que tu avais organisé à
Metz s'était fait en grande partie avec des plasticiens
qui sont des gens qui sont connectés sur les nouvelles
technologies depuis pas si longtemps que cela. La
musique a un avantage énorme qui est que l'informatique
musicale existe depuis 20 ans. C'est pour cela
que cette fusion va s'opére r. Elle s'opére ra plus tard
sur l'image parce que la musique a vraiment pris ce
temps d'avance.
Philippe Michaud, Café Provisoire - MJC Manosque :
Une question adressée à Laure Chailloux par ra p p o r t
aux emplois, aux profils, aux processus de formations,
tant dans le contenu que dans le temps : qu’êtes-vous
arrivés à modéliser et à construire, arrivez-vous à
négocier véritablement dans le cadre des “emploisjeunes"
? En prolongement de ce que disait Fra n c k
Lepage sur le champ de l'innovation possible dans le
c a d re des “emplois-jeunes", je crois qu'il y a un
champ de négociation très important. Nous savons
que la limite fixée dans le cadre du plan Aubry, 26
ans, est tout à fait négociable. Le statut de