Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

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prendre des gens qui sortent des écoles de communication.
Bien entendu, ces personnes sont rémunérées
comme C.E.S. au départ, voire comme technicien fic t i f
sur des concerts, et elles font de la “promo" sur les fanzines
et les radios locales.
Pour la formation, il est vrai que nous avons peu
de moyens mais une des bases de notre métier, tel qu'on
le conçoit en tout cas, outre l'engagement politique,
c'est le fait de “s'autoformer" les uns les autres. Nous le
faisons vraiment bénévolement. En général, l'artiste ne
connaît rien au niveau des maisons d’édition et des
c o n t rats des maisons de disques. Tout cela, ce sont des
renseignements que nous donnons gratuitement. Nous
m o n t rons les contrats que nous avons signés pour nos
g roupes. Il n'y a pas de honte à cela, on fait toujours des
erreurs, on n'a jamais les meilleurs contrats tant qu'on
ne tape pas du poing sur la table en disant “je signe que
si tu me donnes de l’argent". Nous avons des gro u p e s
qui ont été signés par des “major company” p a rce que
nous leur proposions une manière de tra v a i l l e r. Nous
faisons aussi de “l'auto-promo" en publiant des fanzines
financés en grande partie par nos partenaire s
m a j o rs sans qu'ils aient un mot à dire sur le contenu.
Nous avons affaire à des interlocuteurs qui ont une étincelle
d'intelligence de temps à autre et qui ont compris
que c'était bénéfique pour leurs artistes.
Christian Roux, directeur du Centre de Création
Musicale - Brest : Le C.C.M. est une association qui a 9
ans et qui gère deux équipements depuis 3 ans. Le nouvel
équipement est un équipement culturel décentra l i s é
et implanté dans un quartier défavorisé. Un schéma
assez classique que l'on re n c o n t re dans les gro s s e s
a g g l o m é rations. Nous sommes 3 temps pleins sur les 6
C.D.I., mais 15 personnes travaillent sur ces deux équipements.
Je vous laisse faire la différence entre 6 et 15
pour compre n d re ce que cela peut donner en termes de
p é rennisation des actions avec une telle précarité des
emplois.
Il y a une différence majeure entre les “e mploisville”
et les “e mplois-jeunes” qui est que pour le dispositif
“e mploi-jeune", le jeune peut ne pas être issu du
milieu. Nous avons embauché un jeune sur un contra t
ville. Il s’agissait du premier dans le département, le préfet
s'est donc déplacé, il devait y avoir cinq ou six chefs
Les “emplois-jeunes" apparaissent comme une superbe
opportunité en termes de besoins non satisfaits
de service de l'État. Nous avons joué le jeu. Le jeune
recruté a reçu des formations en interne, en son et en
nouvelles technologies. C'était quelqu'un qui était assez
musicien mais de manière basique. Un an et demi après,
il a déménagé, il n'habite plus
dans son quartier et il tra v a i l l e
maintenant dans le privé au
sein d’une entreprise de son.
L'intermittence et les possibilités
que cela apporte sont des
choses qu'il a découvertes il y a
peu de temps. Aussi préfère - t - i l
t ravailler comme intermittent
dans une boîte de son que de
continuer à être “e mploi-ville"
dans le quartier où il a longtemps
vécu. Nous allons donc
recommencer à zéro avec une
a u t re pers o n n e .
Au vu des problèmes de
précarité auxquels nous sommes
donc tous confrontés, les “e m-
plois- jeunes" a p p a ra i s s e n t
comme une superbe opportunité.
Je raisonne en termes de besoins
non satisfaits. Notre démarche a
été de réfléchir sur le secteur des
musiques actuelles avec une
a p p roche départementale, en
nous posant des questions sur
nos besoins. Nous avons constaté
que, sur la région Bretagne, il était
possible de créer 60 “e mploisjeunes".
Nous avons proposé à la
c h a rgée de mission de la préfect
u re de médiatiser l'affaire
puisque nous avions vu qu'un préfet
était capable de se déplacer
uniquement pour signer un
c o n t rat “emploi-ville". Nous nous
sommes aperçus qu'il y avait des
budgets pour réaliser des études
de faisabilité de mise en place de
tel ou tel nouveau service, de
r é p o n d re à tel ou tel besoin qu'on
avait pu identifie r. Malheure usement,
il est clair qu’il existe des manques
évidents de formation basique dans
d'autres ministères qu'au Ministère de
la Culture, concernant l'industrie
musicale et les pratiques des musiques
actuelles. Les personnes des Ministère s
Jeunesse et Sports et Emploi et Solidarité ont besoin
d ' i nformations, sinon c’est la noyade complète.
Nous avons donc fait une demande pour une étude
de faisabilité sur ce gisement d'emplois, ces nouveaux