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Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

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une offre en matière de qualification d'emplois qui se<br />

développe considérablement. En face, est-ce qu'il existe<br />

une demande de formation ? Oui, il y a une demande de<br />

plus en plus importante de gens pour se former dans ce<br />

s e c t e u r. Nous constatons qu'il y a une sorte d'adéquation<br />

entre l'offre et la demande. Et nous créons <strong>des</strong> profils<br />

de postes tout à fait nouveaux.<br />

Sur la question <strong>des</strong> “emplois jeunes”, je pre n d s<br />

l'exemple de Trempolino qui va embaucher deux personnes<br />

sur ce statut pour un nouveau pro fil de poste qui<br />

concerne le secteur de la production, de la fabrication et<br />

la distribution “d'autoproduits". Nous sommes sur un<br />

secteur neuf qui n'est pas couvert par le secteur marchand.<br />

Nous avons besoin de gens qui aient une<br />

connaissance <strong>des</strong> systèmes de production discographique<br />

à l'échelon de “l'autoproduit", connaissance <strong>des</strong><br />

réseaux locaux, <strong>des</strong> réseaux d'agglomération de diffusion<br />

<strong>des</strong> musiques, etc, et qui aient également <strong>des</strong> compétences<br />

en matière juridique, administrative… en ra p-<br />

port à ce réseau-là. A priori, cela peut tout à fait être<br />

couvert par <strong>des</strong> emplois-jeunes. Après, nous pouvons<br />

t o u j o u rs élargir le débat sur l'opportunité d'embaucher<br />

<strong>des</strong> gens en “e mploi-jeune" ou en “contrat aidé". Sur<br />

les personnes qui travaillent en ce moment sur le site<br />

Trempolino, nous avons absolument toute la palette <strong>des</strong><br />

“emplois aidés". Mais, ce qui est intéressant, c'est que<br />

ces “emplois aidés" le sont tempora i rement par les dispositifs<br />

et que nous arrivons à faire en sorte de créer<br />

l'économie et la dynamique pour les conserver par la<br />

suite, même si ce n'est pas toujours simple. Pour ces<br />

postes, ce sont essentiellement <strong>des</strong> personnes qui<br />

avaient <strong>des</strong> pratiques amateurs au sens large du terme,<br />

c ' e s t - à - d i re qu'ils étaient à l'origine de projets, qu'ils<br />

impulsaient <strong>des</strong> projets et se créaient leur pro p re curs u s<br />

de formation. Le problème auquel nous sommes tous<br />

c o n f rontés est d'ord re économique. Quand est-ce que<br />

l'on va pouvoir décemment, dans le domaine <strong>des</strong><br />

musiques actuelles, avoir une économie qui permette<br />

justement de financer le développement <strong>des</strong> différe n t s<br />

p rojets, et d’aider les porteurs de projets à avancer dans<br />

leur initiative ?<br />

Bruno Ponge, gérant de T. R.I.P.S. : Nous venons du<br />

tissu associatif. À la base, nous ne connaissions rien au<br />

monde de la musique. Je suis le seul dans notre structure<br />

qui ait bénéficié d'un stage d'une semaine à l'I.R.M.A.<br />

sur le management. Nous n'avons pas poursuivi dans les<br />

stages justement parce que nous trouvons que, dès que<br />

nous sommes confrontés aux problèmes du terrain, cela<br />

s'effrite assez rapidement et il nous faut trouver <strong>des</strong><br />

solutions qui ne sont pas dans le manuel. Par ailleurs, je<br />

c rois que ce sont surtout d’anciens métiers qui existaient<br />

déjà et que l'on recycle en fonction <strong>des</strong> nouvelles<br />

technologies, de l'apparition de nouvelles musiques et<br />

de nouvelles formes de tentatives d'organisation de soirées<br />

ou de concerts. De plus, notre postulat de base est<br />

que le management est un métier qui n'est pas re c o n n u<br />

en France. Normalement, pour tenir ce rôle de manager,<br />

il faut avoir une licence d'agent artistique. C’est quelque<br />

chose que nous n'acceptons pas parce que nous ne nous<br />

c o n s i d é rons pas comme <strong>des</strong> simples maquereaux qui<br />

p rennent 10 % au passage.<br />

Nous sommes très impliqués au niveau de la vie<br />

sociale parce que notre démarche est politique. À savoir,<br />

qu’il est vrai que nous pro fitons de certaines ai<strong>des</strong> et<br />

d'un certain nombre de choses, mais d'une façon générale,<br />

nous avons essayé de nous en sortir nous-mêmes et<br />

par le biais de l'économie de marché. C'est-à-dire vendre<br />

<strong>des</strong> concerts en ne perdant pas d'argent, en faisant en<br />

sorte que nous puissions même faire <strong>des</strong> économies qui<br />

permettent de pro d u i re. Nous en arrivons à une<br />

r é flexion qui est la suivante : mieux on contrôle les<br />

choses du début à la fin - à savoir production, fabrication,<br />

distribution,<br />

management,<br />

tournée -<br />

mieux cela nous<br />

permet d'arriver à une sorte d’autarcie. Autarcie sponsorisée<br />

par l'État parce que nous en sommes même arrivés à<br />

employer <strong>des</strong> musiciens en début de carrière comme C.E.S.<br />

pour qu'ils puissent avoir <strong>des</strong> revenus. J'imagine que vous<br />

connaissez tous les cachets <strong>des</strong> groupes débutants et, bien<br />

entendu, cela ne permet pas de payer <strong>des</strong> salaires avec <strong>des</strong><br />

charges. Cela fait partie de la règle du jeu, puisque ce sont<br />

<strong>des</strong> groupes qui n'amènent pas de public. Je pense qu'il y<br />

a beaucoup de déperdition au niveau <strong>des</strong> subventions.<br />

Nous ne sommes pas du tout d’accord avec le système<br />

d'attribution d'un certain nombre de subventions<br />

“ai<strong>des</strong> au développement de carrière", etc, dont on sait<br />

que ce sont <strong>des</strong> personnes peu respectables qui distribuent<br />

l'argent, qui se le mettent dans les poches. En fait, ce sont<br />

<strong>des</strong> sommes très importantes qui vont à <strong>des</strong> groupes qui<br />

ne nécessitent absolument pas un développement,<br />

puisque ce sont <strong>des</strong> groupes qui ont déjà <strong>des</strong> maisons de<br />

disques, qui ont <strong>des</strong> éditeurs. Cela veut tout simplement<br />

dire que l'argent va à ceux qui l'ont déjà !<br />

Ce qui est sûr, d'une façon générale, c'est qu'il<br />

faut s'org a n i s e r. Nous sommes obligés de fonctionner<br />

avec <strong>des</strong> associations pour les C.E.S., et avec une S.A.R.L.<br />

pour un certain nombre d'activités économiques que<br />

nous sommes obligés de développer pour gagner de l’argent<br />

et qui nous permettent ainsi une certaine indépendance.<br />

Je pense, par exemple, au merchandising pour<br />

lequel nous essayons à l'intérieur de notre structure de<br />

Il y a beaucoup de déperdition<br />

au niveau <strong>des</strong> subventions<br />

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