Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

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concerne beaucoup plus de monde que celui des jeunes,
mais lorsque l'on dit que l'on crée 350 000 emplois pour
les jeunes, c'est politiquement magique pour un gouvernement.
Nous avons rencontré des dire c t e u rs de l'emploi,
de la formation et nous avons réfléchi sur cette
question des services publics de proximité.
Il est probable que l'avenir de la démocratie se
joue aujourd'hui dans les fonctions publiques locales.
C'est-à-dire que dans cette interface entre un trav a i l l e u r
d'une fonction collective locale et l'usager, c'est là que
se joue pour demain la démocratie. C'est-à-dire que, soit
tout va se “marchandiser" - l'école va devenir privée,
les transports… - soit nous arrivons à poser la question
du “vivre ensemble" dans une société qui fabrique 7
millions et quelques de précaires et qui est le quatrième
pays le plus riche du monde. Ce qu'on appelle les
emplois de proximité, c'est cela. Le gag de Martine
Aubry finalement, c'est de dire que les dégâts du libéralisme
dans la fonction publique sont tels que l'on va
remettre un petit truc dans la machine en créant 350 000
emplois. Ce dispositif-là offre une carte blanche totale,
je dis bien totale, en termes d'imagination qui est laissée
aux acteurs de terra i n .
Philippe Audubert, responsable du secteur formation
de Trempolino - Nantes : Nous pouvons envisager la
question des nouveaux métiers sous différentes formes
et sous différents angles. Nous pouvons nous demander
s’il existe de nouveaux métiers en termes de défin i t i o n
de postes, de pro fils de postes. J'élarg i rai le propos en ne
parlant pas uniquement des nouveaux métiers artistiques
dans le domaine des musiques dites actuelles,
mais également des nouveaux métiers possibles dans les
s e c t e u rs techniques et administratifs. Je suis re s p o n-
sable du secteur formation à Trempolino et, à ce titre ,
j'interviens sur la mise en place de formations, d'actions
de formation sur les trois secteurs suivants : technique,
artistique et administratif. Cela concerne des activités
dites amateurs, semi-professionnelles et pro f e s s i o n-
nelles. Nous verrons que la fro n t i è re entre ces tro i s
g roupes est relativement floue puisqu'on peut passer de
l'un à l'autre, dans les deux sens, assez fréquemment.
Sur la création de nouveaux métiers, nous n’allons pas
nous amuser à faire une liste exhaustive des nouveaux
m é t i e rs qui peuvent exister dans le domaine des
musiques actuelles, mais il est évident qu'il en existe un
certain nombre qui apparaissent au fil des ans.
Ces nouveaux métiers apparaissent en fonction
des nouvelles technologies qui sont pourvoyeuses de
nouveaux pro fils de postes, comme dans le domaine
artistique où des musiques dites technologiques nécessitent
qu'il y ait un certain nombre de gens qui soient
q u a l i fiés pour encadre r, pour former et pour exécuter et
p ratiquer ces différents courants musicaux et styles
musicaux. Dans le secteur administratif dans lequel j'englobe
le juridique, la communication, la promotion d'actions,
l'organisation de manifestations, etc, il existe de
nouveaux pro fils de postes et de nouveaux métiers qui
sont créés au fur et à mesure des besoins des structure s ,
des besoins qui émanent des collectivités locales. Forc e
est de constater que les collectivités locales sont aussi à
l'origine de nouveaux débouchés, de nouveaux pro fils.
Des pratiques auparavant non déclarées sont
maintenant des activités qui voient le jour, qui ont le
d roit de cité, qui sont reconnues et pour lesquelles, il y
a maintenant une offre de débouchés. Si nous lisons les
comptes rendus par la commission emploi-formation, on
voit qu'il y a eu, entre 1985 et 1993, une augmentation
d'effectifs de 73 % dans ces métiers. Il y a donc de nouveaux
métiers, de nouveaux pro fils mais également de
nouveaux débouchés qui sont créés, de fait, par la dynamique
de structures qui, en impulsant des activités, sont à
l'origine de créations de postes. Par exemple, Trempolino
est une structure qui a été créée au début des années 90,
avec deux personnes : le directeur et une personne qui
s'occupait du Centre Info-Rock. Pour prendre un raccourci,
nous sommes aujourd'hui 14 personnes. Est-ce que ces
nouveaux emplois sont des nouveaux métiers ? Pour la
p l upart, oui. Pour la plupart, ce sont des métiers qui existent
dans d'autres secteurs d'activité mais qui demandent
des compétences particulières et une connaissance particulière
du secteur des musiques actuelles.
Sur la structure Trempolino, il y a des locaux de
répétition et nous hébergeons également des secrétariats
artistiques, c'est-à-dire des structures de manag
ement, un
label discog
ra p h i q u e ,
et le réseau
F é d u ro k …
L'ensemble de ce lieu fait actuellement vivre plus de 60
p e rsonnes. Ces personnes étaient peut-être, il y a 10 ans,
d i s p e rsées dans d'autres lieux et travaillaient ailleurs .
Nous savons que la plupart de ces personnes n'étaient ni
artistes, ni professionnels - en admettant le critère de
p rofessionnalisation relatif à l'intermittence du spectacle
- et d'autres étaient carrément hors du marc h é
du travail dans des dispositifs d'aides type R.M.I.
Maintenant, ce sont des personnes qui tra v a i l l e n t .
Il existe de plus en plus de dispositifs de formation,
que ce soit dans le secteur associatif, comme dans
le secteur univers i t a i re, dans les écoles, publiques et privées,
qui forment à présent des gens à des emplois
essentiellement administratifs. Cela veut dire qu'il y a
Il y a une offre en matière de
qualification d'emplois qui se développe
c o n s i d é ra b l e m e n t