Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

que le gra n d - f r è re ou le copain apprend à jouer de la
g u i t a re à celui qui est plus jeune. Donc, il s’agit plus
d’une re c h e rche de légitimité d'un pro fil que de création
de nouveaux métiers. Sauf que pour le légitimer, il faut
p re n d re en compte ce qui existe actuellement, les
diplômes qui existent, les dispositifs de financement qui
existent. Si bien qu'à un moment donné, il faut vra i m e n t
clarifier les pro fils, les compétences, la grille de salaire s…
Nous portons cette expérience à bout de bras et
nous n'avons pas le droit à l’erre u r. Il nous faut être efficaces
tout de suite. Cette expérience régionale nous
permet de mettre les responsables institutionnels assez
rapidement autour de la table et les villes ont été aussi
sensibilisées par des structures, telles que Culture
Commune. Si cela existe au niveau régional, est-ce que
l'on peut se décliner au plan national ? Nous ouvrons au
niveau national la troisième formation d’encadrants et
t ravaillons en partenariat avec d'autres structures (le
C . R . Y. des Yvelines, Trempolino à Nantes et le Florida à
Agen) sur une mise en réseau des formations afin de
développer un dispositif, une formation, un diplôme.
Beaucoup nous disent que le “musicien-encadrant",
c'est le mouton à cinq pattes car il faut en même temps
qu'il connaisse bien le milieu musical, qu'il ait baro u d é
dans les groupes, qu'il soit pédagogue, qu'il soit porteur
de projets, qu'il sache accueillir des groupes, créer des
partenariats avec différentes structures... Ce sont les
p e rsonnes qui ont un important parc o u rs personnel qui
vont le mieux répondre à ce pro fil de mouton à cinq
pattes et non pas des gens diplômés de la formation
u n i v e rs i t a i re… Le Ministère de la Culture mène actuellement
une réflexion sur la meilleure façon de faire
avancer la formation au niveau des musiques
actuelles en faisant de “l'entrisme" jusque dans
les conservatoires. Arriverons-nous à faire avancer
les choses quand il faudra que de nouveaux
profils entrent dans les tiro i rs de l'ancien dispositif ? Il
n'en reste pas moins la difficulté de financer les postes.
Effectivement, des “emplois-jeunes" arrivent mais
quelqu'un qui a un parc o u rs assez important derrière lui
a bien souvent dépassé l'âge de “l'emploi-jeune". De
plus, il ne faudrait pas non plus que des gens soient
payés pour donner des cours au S.M.I.C. alors qu'un
musicien, enseignant, est payé deux heures pour une
h e u re d'enseignement. Il ne faudrait pas que cela pervertisse
la compétence des deux. Cela veut dire aussi
que lorsque nous réfléchissons à de nouvelles formations,
de nouveaux métiers, etc, nous sommes obligés de
penser à la mise à l'emploi. Il va donc falloir interpeller
la DRAC, le Conseil Régional, etc, mais aussi ceux qui
t ravaillent au niveau de l'insertion, de dispositifs
sociaux, économiques…
Développer chez les musiciens un esprit critique
par rapport à cette culture de la professionnalisation
à tous crins
Thierry Duval, coordinateur du C.R.Y. pour la
musique : Le Centre de Ressources Yvelinois est une
association qui fédère 25 structures des Yvelines qui
ont une activité de répétition et/ou de diffusion. Ce
réseau, existant depuis bientôt une dizaine d'années,
s'est constitué à la fin des années 80 à l'initiative
d'une douzaine de dire c t e u rs MJC qui, sur la question
de savoir comment ils allaient pouvoir travailler ou
r é p o n d re aux pratiques musicales des jeunes, ont décidé
de s'associer en conjuguant leurs moyens pour
essayer d'apporter des réponses collectives. Au fil des
années, ce réseau s'est étoffé pour créer en 1995 le
secteur “centre de ressources". Concrètement, cela
veut dire mener une mission d'information, être
capable de pouvoir informer et renseigner l'ensemble
des acteurs du champ de ce que l'on appelle les
musiques actuelles amplifiées, sur le département des
Yvelines. Cela va des informations basiques de mise en
relation entre musiciens des groupes, jusqu’à tenir des
listings mis à jour des groupes existants, des lieux de
répétition, des lieux de diffusion, d'enre g i s t rement. Il
s’agit également d’être capable d'apporter des conseils
aux différents acteurs, aussi bien des musiciens que
des porteurs de projets, des acteurs que des élus, sur
des projets d'équipement notamment, et de dre s s e r
r é g u l i è rement un état des lieux sur le département des
politiques locales menées autour des musiques
a c t u e l l e s .
Quant à la philosophie de cette mission d'information,
nous essayons au maximum d'aider, surtout en
ce qui concerne les musiciens “amateurs”, à s'autoévaluer
dans leur niveau de pratique. Comme l'a décrit
Gaby en introduction, nous sommes dans un milieu
idéalement fantasmatique, il y a donc vraiment besoin
de réintro d u i re l’objectivité par rapport à ce que produisent
réellement les groupes et/ou les individus et ce
à quoi ils peuvent prétendre, à court terme en tout
cas, en termes de développement de carrière. Nous
essayons de développer aussi chez les musiciens un
esprit critique par rapport à cette culture de la professionnalisation
à tous crins. Notre devise en
quelque sorte, c'est de les aider à vivre au mieux leur
p ratique musicale.
Dès le départ, le C.R.Y. a fixé la notion de formation
comme un axe central de toutes ses actions.
Depuis 9 ans, le C.R.Y. propose aux groupes un accompagnement
sur leur temps de répétition par des musiciens
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