Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma
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avec la filière culturelle existante, si dans les établiss e-<br />
ments de cette fil i è re culturelle existent également de<br />
réelles volontés d'ouverture .<br />
<strong>Les</strong> gens sont en<br />
demande d'appre n d re<br />
Laure Chailloux, Autour <strong>des</strong> Rythmes Actuels -<br />
Roubaix : L'A.R.A. est une association qui s'est créée en<br />
1988. Nous ne nous situons pas seulement sur l'idée<br />
d ' é t e i n d re <strong>des</strong> feux sociaux mais bien sur une philosophie<br />
servant à développer tant la démocratie culture l l e<br />
que la démocratisation. Cela a démarré comme une<br />
école de rock : une petite association<br />
avec 17 élèves encadrés par<br />
<strong>des</strong> musiciens de la région qui<br />
avaient envie de tra n s m e t t re leurs<br />
p ro p res acquis à ceux qui veulent appre n d re la musique<br />
a u j o u rd'hui, en gagnant du temps. Résultat : au bout de<br />
deux ans, ce sont 400 personnes en liste d'attente. <strong>Les</strong><br />
gens sont en demande d'appre n d re, ont envie d'avoir<br />
accès à une formation, à un apprentissage dans ce<br />
domaine. L'A.R.A. a donc travaillé sur une pédagogie<br />
adaptée à ces musiques-là. Il ne s'agissait pas uniquement<br />
de proposer <strong>des</strong> cours de guitare et de batterie<br />
pour faire que ce soit nouveau, il fallait aussi savoir<br />
s'adapter et donc, se dissocier de la notion d'enseignement<br />
pur. Il s’agissait bien de partir du savoir-faire <strong>des</strong><br />
gens, de leur pratique, et de leur apporter les outils dont<br />
ils ont besoin. Nous sommes donc sur cette notion de<br />
p e rsonnalisation d’un accompagnement de la pra t i q u e ,<br />
tout en prenant aussi en compte le rythme de chacun. Il<br />
n'y a pas de chemin directeur qui dit qu'à tel âge, on<br />
doit savoir telle chose.<br />
A u j o u rd’hui, nous arrivons à nos dix ans d’existence.<br />
Dix ans de réflexion pour aboutir à l’idée d’une formation<br />
professionnelle, une idée de “lieux-ressources",<br />
de développement de la pratique avec une idée de développement<br />
régional, d'agents du territoire. Nous avons<br />
développé les salles de répétition, les centres d'information,<br />
tout un espace de cours aussi, de formations que<br />
l'on prend à la carte, <strong>des</strong> modules outils, <strong>des</strong> modules<br />
instrumentaux, <strong>des</strong> stages, <strong>des</strong> masters class... Une école<br />
de rock doit rester ouverte sur l'extérieur et tra v a i l l e r<br />
avec différents partenaires. Très vite, l'A.R.A. a été sollicitée<br />
pour faire <strong>des</strong> ateliers musicaux à l'extérieur de<br />
son lieu habituel et ce sont d'ailleurs les MJC et les<br />
c e n t res sociaux qui ont été les pre m i e rs à réagir en<br />
disant qu'ils avaient <strong>des</strong> deman<strong>des</strong>. Le problème étant<br />
l'investissement pour le matériel, les salles et l'encadrement.<br />
Un animateur peut être branché musique, mais<br />
nous savons aussi que les animateurs tournent, qu’ils<br />
peuvent aussi ne pas avoir assez de connaissances artistiques<br />
pour aller plus loin… D'où la création en 1992 du<br />
“bus-rock". Il s’agit en fait de l'ancêtre du “camionmusiques",<br />
entièrement réaménagé et qui a circulé très<br />
rapidement dans toute la région pour toucher <strong>des</strong><br />
publics différents que sont les collèges, les centres de<br />
formation, les centres sociaux et les MJC. Au fur et à<br />
m e s u re, nous avons constaté une évolution : les villes s'y<br />
sont intéressées ainsi que <strong>des</strong> institutions culturelles du<br />
type scènes nationales, conservatoires… Nous savons<br />
que toute une population n'accède pas de façon spontanée<br />
ou facile à ce type d'institutions. Depuis 1992, <strong>des</strong><br />
investissements ont été faits sur de nombreux lieux dans<br />
du matériel et parfois dans une salle, donc nous<br />
envoyons simplement un intervenant.<br />
Nous nous posons aujourd’hui la question de la<br />
suite logique du travail de l'A.R.A. : pouvons-nous imaginer<br />
un pro fil d'encadrant qui soit spécifique ? Nous<br />
l'avons appelé “musicien-encadrant" et nous en avons<br />
fait une formation professionnelle à partir de 1995. La<br />
première étape a consisté à se demander si le pro j e t<br />
était viable. Nous avons fait une étude auprès <strong>des</strong> élus<br />
pour savoir s’il y avait <strong>des</strong> potentialités d'emplois.<br />
L'étude étant positive, nous avons lancé cette formation<br />
p rofessionnelle en 1995 avec l'idée qu'un “musicienencadrant"<br />
devait être amené à gérer un lieu de pratiques.<br />
Cela peut être une salle de répétition, un secteur<br />
d'une MJC, pas obligatoirement un nouvel équipement.<br />
Mais le local de répétition n'a pas vocation à<br />
devenir une école où, du coup, quand on vient répéter,<br />
il faut être encadré pour répéter. On a le droit de répéter<br />
comme on veut. Sauf qu'à un moment donné, quand<br />
on demande une formation spécifique - par exemple<br />
l ' a r rangement, la mise en place, l’enre g i s t rement d’une<br />
cassette démo - il faut savoir à qui s’adre s s e r. Le “musicien-encadrant"<br />
peut apporter une aide qui est de<br />
l ' o rd re de la “personne-ressource". Quelqu'un qui a le<br />
D . E . F.A. peut très bien animer un nouveau lieu, mais<br />
nous nous sommes dit que si ces lieux voulaient être<br />
v raiment une re s s o u rce pour une pratique amateur, il<br />
fallait aussi qu'il puisse y avoir re s s o u rce de conseil<br />
musical.<br />
D e r r i è re l’idée de “musicien-encadrant" se <strong>des</strong>sinent<br />
deux pro fils. Il y a celui qui encadre un lieu de pratique,<br />
avec tout l’aspect gestionnaire, pro g ra m m a t i o n<br />
de stages, de re n c o n t res avec l'école de musique… Donc<br />
il s’agit d’un porteur de projets à dimensions pédagogiques.<br />
Et puis, il y a le musicien - on ne dit pas “musicien-intervenant"<br />
car cela existe déjà dans le cadre <strong>des</strong><br />
C e n t res de Formation <strong>des</strong> Musiciens Intervenants - qui<br />
est “encadrant d'ateliers musicaux". Celui-ci peut travailler<br />
sur plusieurs structures, l'intercommunalité pouvant<br />
d’ailleurs jouer son rôle. On parle beaucoup de<br />
nouveaux métiers mais je pense que, dans ces musiques-là,<br />
cela existe depuis longtemps. Cela fait très longtemps