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Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

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qu'il y a plusieurs axes.<br />

Nous proposons une aide à la diffusion : soutien aux<br />

festivals, aux lieux de diffusion, et aide à la création <strong>des</strong><br />

lieux. Ensuite, aide à la création : aide au management,<br />

ai<strong>des</strong> auprès <strong>des</strong> groupes pour réaliser <strong>des</strong> maquettes, <strong>des</strong><br />

affiches, la duplication de cassettes, <strong>des</strong> tournées. En fait<br />

il s'agit, pour <strong>des</strong> groupes qui ont trouvé plusieurs dates en<br />

France ou à l'étranger, de leur permettre de pouvoir circuler.<br />

Mais doit-on aider un groupe professionnel qui tourne<br />

depuis 15 ans mais qui n'a jamais émergé ? Ne risquonsnous<br />

pas de tomber sur <strong>des</strong> groupes qui seraient aidés<br />

chaque année comme <strong>des</strong> “groupes fonctionnaires" ?<br />

Nous voulons nous situer sur la découverte <strong>des</strong> groupes et<br />

permettre, lorsqu'il manque le petit peu d'argent, une<br />

signature avec un label.<br />

Autre aspect important, la formation. Mais pour<br />

<strong>des</strong> groupes de rock ou de musiques actuelles, c'est quoi<br />

la formation ? Va-t-on, comme pour la musique classique<br />

ou le jazz dans d'autres régions, créer une école de ro ck<br />

et de musiques actuelles ? Créer une école, d'accord, mais<br />

où ? À Évreux, à Rouen, au Havre ? Qui viendrait ? Est-ce<br />

que ce serait <strong>des</strong> ro ckers de 50 ans ? De jeunes ra peurs ?<br />

Ou ceux qui pratiquent la techno ou d'autres musiques<br />

actuelles ? En fait, nous avons cherché un axe plus souple<br />

en créant le camion-musiques qui est un local itinérant<br />

de formation. Il nous permet aussi bien<br />

d'être dans les gran<strong>des</strong> villes que dans les quartiers .<br />

Il s'agit d'aller là où sont les jeunes, où sont les pratiques.<br />

Mais aussi d'aller là où c'est souvent le désert, en<br />

milieu rural, dans les villages. Ce camion va aussi dans les<br />

collèges, dans les lycées. À titre d'exemple, au sujet de la<br />

place de l'Éducation nationale dans les formations sur les<br />

musiques amplifiées, nous avons reçu une réponse favorable<br />

du re ctorat qui a fait tourner une proposition pour<br />

que le camion-musiques puisse circuler dans les lycées et<br />

les collèges. À notre surprise, il y a eu 60 réponses.<br />

En termes de financement, l'État, par l'intermédiaire<br />

de la DRAC, verse 350 000 francs à notre association,<br />

la région 900 000. En plus, il y a eu cette année un gro s<br />

investissement pour le camion-musiques. Ce n'est pas un<br />

studio (nous ne sommes pas en concurrence avec les studios<br />

d'enre gistrement), c’est un lieu de formation itinérant.<br />

C'est un endroit où l'on peut bien sûr répéter avec<br />

environ une dizaine de formateurs et qui permet à <strong>des</strong><br />

groupes de s'initier à la M.A.O., aux techniques informatiques,<br />

d'avoir aussi cette possibilité de sortir avec une<br />

cassette ou un D.A.T. qui permet une “photographie” du<br />

groupe. Pa rallèlement, cela permet un gros travail d'information<br />

sur les nuisances sonore s.<br />

Joël Le Crosnier, directeur C.A.C. Georges Brassens de<br />

Mantes-la-Jolie : Je sais que la République est un peu<br />

une vieille dame et j'ai plutôt tendance à inciter à l'amour<br />

et la révolution. La révolution sur son système délégataire ,<br />

puisqu'aujourd'hui travailler pour le peuple, c'est magnifique<br />

! Nous n’avons pas vraiment de compte à lui re ndre !<br />

Tout à l'heure, nous parlions du Front National, nous<br />

étions là sur un système de replâtrage mais pas sur un système<br />

où nous pouvons prendre un petit peu d'avance par<br />

rapport aux événements. Lorsque le représentant du<br />

Ministère de la Jeunesse et <strong>des</strong> Sports nous dit que c'est le<br />

ministère qui a quand même le plus souffert de la suppression<br />

d'emplois et de moyens sur la jeunesse et l'éducation<br />

populaire, c'est dans la même période que les<br />

gran<strong>des</strong> fédérations d’éducation populaire ont vu leurs<br />

moyens complètement diminuer. L'État, cette vieille<br />

République, s'est retrouvé sans relais et, aujourd'hui, avec<br />

ce qui nous a été présenté, j'ai quand même l'impression<br />

que l'on revient dans le même système. L'État cherche ses<br />

propres moyens, ne se pose pas le vrai problème du contrat<br />

social, puisque le contrat social, ce sont les associations de<br />

terrain et surtout les associations qui fédèrent ces associations<br />

de terrain qui le remplissent.<br />

Par exemple, au niveau départemental, ce sont <strong>des</strong><br />

associations comme le CRY, les fédérations d'éducation<br />

populaire, au niveau régional et national, mais aussi t outes<br />

Savoir si nous voulons une démocratie avec ou<br />

sans le peuple<br />

les associations qui réussissent à un moment donné, de<br />

manière transversale, à dépasser les intentions politiciennes<br />

locales pour avoir un vrai objet de travail de<br />

recherche en termes de sociologie, de conseil, de collectage<br />

de patrimoine. Lorsque nous parlons de musiques<br />

actuelles, il faut bien que nous posions le problème du<br />

collectage, du patrimoine et de sa conservation. Pour pouvoir<br />

se poser ces questions-là, il faut qu'il y ait <strong>des</strong> gens<br />

qui, d'une manière très volontaire, y réfléchissent.<br />

L’Etat ne va pas assez loin. J'ai entendu ce qu'ont dit<br />

nos deux collègues qui sont dans la Commission nationale<br />

<strong>des</strong> musiques actuelles et je pense que cela ne va pas<br />

assez loin. Il faut un débat franc et massif avec les gens<br />

qui fédèrent, les fédérations nationales et les associations<br />

régionales, avec un système délégataire clair, puisque<br />

l'État a toujours les moyens du contrôle. En fait, la question<br />

qui est posée, c'est une collaboration intelligente et le<br />

moyen de son contrôle par l'État, pour écrire une ligne<br />

politique de l'État. Il s'agit pour nous de savoir si nous<br />

voulons une démocratie avec ou sans le peuple.<br />

Gilles Garnier, chef-adjoint du cabinet du Ministère de<br />

la Jeunesse et <strong>des</strong> Sports : Moins on a de moyens en personnel,<br />

moins on a de moyens en fonctionnement, donc

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