Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

à vérifier l’idée selon laquelle une diffusion de qualité suscite des vocations, enrichit et
actualise le répertoire des amateurs en devenir ; ce qui ne devrait pas tard e r.
Le festival doit faire l’objet d’un traitement à part. Deux éditions, re m a rquables autant du
point de vue artistique que par leur fréquentation inédite en région, en ont fait un événement
emblématique. Moment-re p è re dans l’année pour toute une génération, lieu d’authentification
des carrières ascendantes en région, son avenir est pro m e t t e u r. Au même titre que Reading en
A n g l e t e r re, il bénéficie de la proximité de la capitale, et donc d’une zone de chalandise importante.
Son parti pris artistique volontairement actuel, la cohérence re c h e rchée de ses soirées
constituent les bases d’une identité qui devrait s’affirmer davantage.
[LONGUE ROUTE] The Young Gods
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Il faut, pour anticiper notre histoire, revenir à ses fondements. L’idée de démocra t i e
c u l t u relle a présidé à cette entreprise. La démocratie est ici entendue comme utopie et non
comme réalité déduite. Il s’agit de l’expression contra d i c t o i re de positions construites. Cette
utopie est née de l’insatisfaction, du refus d’une vision rigide de l’art et de la culture, et de la
reconnaissance de la culture populaire. La lame de fond, qui porte aujourd’hui les musiques
actuelles au centre des débats, y puise ses origines. Et la manière dont a été assumé ce
c o u ra n tporte ses fruits. L’authenticité de la scène a été restaurée au détriment des carrière s
uniquement médiatiques. Les critères d’appréciation des artistes ont évolué dans le sens de
la reconnaissance du statut d’auteur, dans la nécessaire unicité de l’auteur-compositeurinterprète.
Le statut d’amateur, méprisé pendant presque vingt ans, re s s u rgit comme vivier
n é c e s s a i re, lieu d’un dialogue fécond. La re n c o n t re des publics entre eux, la constitution de
nouveaux publics, l’augmentation de la pratique musicale qu’elle soit active ou réceptive,
l’enrichissement esthétique des répertoires sont autant d’éléments vivants qui rénovent la
pensée de la culture .
Au nom de cette richesse, on peut considérer que les musiques actuelles participent de
l’intérêt général au même titre que le théâtre, la littéra t u re, l’art lyrique et d’autres disciplines
reconnues de longue date par les collectivités.
Nous avons besoin pour assumer l’avenir d’une base de travail sereine. Cela passe par
p l u s i e u rs priorités :
- un fonctionnement plus équilibré qui permette de stabiliser un personnel trop précaire ,
- une capacité de travail sur l’innovation sans obligation de retour sur investissement immédiat,
- la disposition autonome d’un lieu dont l’accès pluriel pourrait être envisagé.
Dans cette configuration, l’ambition est possible. On peut imaginer les nouveaux contours
de ce pôle d’action : Pluriel, tra v e rsé par les bruissements de la planète, ouvert à l’expression et
la re n c o n t re des publics, porteur de développement au cœur d’une région, capable de susciter
des croisements entre différentes disciplines, d’accueillir des projets en résidence, de génére r
des pratiques amateurs en prise directe sur l’actualité.
L’A b o rdage doit demeurer le lieu de référence. Le départ des cinémas du centre - v i l l e
d ’ Év reux, en raison de la construction d’un multiplex, est à prévoir dans un avenir très pro c h e .
Ces locaux, difficiles à re c o n v e r t i r, sont soumis à des normes arc h i t e c t u rales strictes en cas de
reconstruction. Il est probable, comme dans d’autres villes, qu’ils ne tro u v e ront pas de re p re n e u r
avant longtemps. Étant donné qu’il est possible pour des frais limités d’adapter le REX à l’usage de
salle de concerts, nous proposons l’acquisition par la ville de ce bâtiment et le co-fin a n c e m e n t d e
son aménagement et de son équipement.
Ce nouveau lieu dédié aux musiques actuelles aurait une fonction de diffusion proche
de l’A b o rdage actuel, avec pour objectif la production d'une quarantaine de concerts par an
dans des re g i s t res variés. La convivialité serait re c h e rchée au moyen d'un club ouvert avant et
après les concerts, voire d’autres jours sur le mode des youth clubs anglais. Les pra t i q u e s
a m a t e u rs y occuperaient une place importante dans un souci de continuité avec la diffusion.
Les résidences y contribueraient. Différentes initiatives connexes pourraient voir le jour :