Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

trument en particulier, est très démocratique. Quelqu'un
qui dispose de très peu de moyens, quel que soit son âge,
a accès à la musique et cela devient une pratique familiale
permettant de travailler en réseau et d'avoir un tissu
cohérent. Par ailleurs, dans les actions scolaires ou parascolaires
que les associations sont en train de traiter, nos
projets sont à 85 % réussis avec des budgets qui représentent
le quart voire le 10 ème de ce que cela aurait coûté à
l'Education nationale. Et cela avec un personnel qui n'est
pas formé sur le plan pédagogique. Cela peut poser un
problème de précarité. C'est très important, et cela rejoint
la question des “emplois-jeunes” qui nous concerne, nous
MJC, très directement et où nous devons absolument nous
positionner.
Il y a toujours à travailler pour que l'accès à la culture
se fasse pour tous
André Cayot : Ma réponse sera forcément partielle parce
que, encore une fois, il y a des expérimentations qui existent
mais qui sont peut-être microscopiques à l'échelle de
ce qu'il faudrait faire. Il existe des Centres de Formation de
Musiciens Intervenants - C.F.M.I. - qui forment en deux
ans des diplômés qui interviennent, notamment au niveau
de l'Éducation nationale, pour l'éveil musical des enfants
dans les écoles primaires et les écoles maternelles. Pour
nous, c'est une des plus belles réussites de ces dix dernières
années du Ministère de la Culture avec le Ministère de
l ' Éducation nationale puisque ce diplôme universitaire de
musicien intervenant est un diplôme reconnu par les deux
Ministères. Ce type d'initiative nous amène maintenant à
700 ou 800 intervenants au plan national, qui tous ont du
travail dans leur secteur. Cela démontre, à un degré qui est
sans doute trop faible, la nécessité de ce type d'interventions
et qu'il y a toujours à travailler pour que l'accès à la
culture se fasse pour tous. Personnellement, je souhaiterais
que nous puissions, pour la suite de nos travaux, profiter
du fait que le Ministère de la Jeunesse et des Sports
soit ici représenté pour que l'on puisse avancer ensemble.
Pour voir comment nous sommes cohérents sur l'aménagement
des rythmes de l'enfant et pour que la prise en
compte de la globalité de son développement culturel soit
à l'ordre du jour.
Didier Varrod, rapporteur général de la Commission
nationale des musiques actuelles : Au sujet de l’interministérialité,
le groupe n° 1 de la Commission a entendu
aussi bien des représentants du Ministère de la
Jeunesse et des Sports que de l'Éducation nationale.
Pour ce dernier, nous avons auditionné quelqu'un de la
D i rection des Pro g rammes, si je ne me trompe pas, qui
nous a dressé un tableau très inquiétant sur la prise en
compte des musiques actuelles au sein de l'Éducation
nationale et la façon dont les inspecteurs généra u x
envoient leurs consignes dans les établissements. Je
pense qu'il commence à se passer des choses en primaire,
mais dès que l'on arrive aux collèges et aux lycées,
c'est très compliqué. C'est une machine très lente à
m e t t re en ro u t e .
Edgar Garcia, chargé de mission rock au Conseil
Général de Seine-St-Denis : En Seine-St-Denis, nous
avons une expérience riche, intéressante et ancienne
dans ce domaine puisque cela fait huit ans que nous
menons une opération qui s'appelle “Zebrock au
bahut". Cette opération nous fait aller dans les collèges
et développe un travail éducatif qui dure plusieurs mois.
Elle associe des équipes enseignantes, des groupes de
haut niveau - nous avons travaillé avec Little Bob,
Les Innocents, Les Wampas… - et nous avons fait
un travail de fond dans les classes où nous
demandons aux élèves qui participent de fournir
un écrit sur “connaissance et plaisir de la musique”.
Cette expérience existe et prouve que des choses peuvent
se faire. Nous sommes sur un dispositif éducatif mis
en place par le Conseil Général qui, par ailleurs, a
d ' a u t res dispositifs éducatifs sur la citoyenneté, sur les
sciences et technologies… et qui touche 10.000 jeunes
du département. “Zebrock au bahut" en touche enviro n
d i rectement 600 et, par éclat, un petit millier dans, suivant
l'année, 15 à 25 établissements.
Reste que nous avons vraiment re n c o n t r é
l'Inspection Académique la semaine dernière seulement !
Nous pouvons faire l'état des lieux de toutes les nonre
n c o n t res, de tous les dysfonctionnements… Il faut le
f a i re, être critique, sans pitié, mais je pense qu'il est
u rgent aussi que nous passions à une autre attitude. Des
choses peuvent se faire, des moyens existent, des volontés
sont affirmées. Nous avons un gouvernement dont
les partis pris sont neufs. Il faut que nous le prenions au
mot à tous les niveaux : national, gouvernemental, mais
aussi de ceux qui sont chargés de faire vivre des orientations
sur le terrain. Quand on parle de pro g rammes de
formation pour les personnels, ce n'est pas nécessairement
aberrant parce qu'il y a des galaxies qui ne se sont
jamais rencontrées ! Nous avons besoin de les faire se
re n c o n t re r.
Philippe Moreau, responsable du secteur culturel MJC
d'Halluin : Figurez-vous que ma chère maman m’a récemment
posé une question qui lui trotte dans la tête depuis
pas mal de temps : “Mais c’est quoi exactement ton
métier ? Qu’est-ce que tu fais dans cette MJC ?”.
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