Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma
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et une pratique. Historiquement, le poids <strong>des</strong> sports dans<br />
ce Ministère fait que lorsqu’il doit se positionner sur la<br />
jeunesse et en particulier sur les pratiques culturelles de la<br />
jeunesse, nous devons aussi nous battre par rapport à<br />
cette légitimité à l'intérieur même de notre maison. Ce<br />
n'est pas pour rien que lorsque nous dialoguons avec les<br />
gens qui sont sur le terrain, les Conseillers d'Éducation<br />
Populaire et de la Jeunesse, nous nous apercevons que ce<br />
sont les parents pauvres !<br />
Ce n'est pas seulement une question de moyens,<br />
c'est aussi une question de personnels. Comment voulezvous<br />
que dans un Ministère, qui a le plus souffert depuis<br />
dix ans de pertes d'emplois en pourcentage - 1000 emplois<br />
sur 7000 - et qui se retrouve sur le terrain avec une administration<br />
“quasi-osseuse", on puisse répondre à <strong>des</strong> besoins<br />
et <strong>des</strong> deman<strong>des</strong> qui sont heureusement de plus en plus<br />
diversifiées ? Alors comment nous aider ? Nous avons chacun<br />
notre rôle... <strong>Les</strong> Ministères Culture et Jeunesse et<br />
Sports sont de petites administrations. Pour la Culture,<br />
l'argent repart immédiatement dans un certain nombre<br />
d'actions en liaison avec les collectivités, dans les associations,<br />
avec les professionnels... Pour Jeunesse et Sports,<br />
cela repart aux associations et aux mouvements sportifs<br />
pour une part énorme. Il est donc vrai qu'il y a <strong>des</strong> problèmes<br />
de répartition de crédits très nets à l'intérieur de<br />
notre enveloppe actuelle.<br />
Vincent Rulot : C'est un peu dommage de se dire que si le<br />
Une fois que nous avons programmé le concert de hip-hop,<br />
notre mission consiste à aller au bout<br />
C.E.P.J. chargé de la circonscription sur laquelle on travaille<br />
est orienté “sports”, on sait d’avance que les projets<br />
musiques ont peu de chance d’aboutir... La précarité, nous<br />
la vivons aussi. Comme le manque de personnel, le<br />
manque de moyens… Sauf qu'une fois que nous avons<br />
programmé le concert de hip-hop, notre mission consiste<br />
à aller au bout. Même si on a peur, même si on n'a pas<br />
d'argent, même si on risque d'avoir <strong>des</strong> problèmes… Sur le<br />
terrain, nous considérons qu'il est important et légitime de<br />
continuer à faire ce travail. Pour nous, <strong>des</strong> concerts de hiphop,<br />
de jazz, de hard-core, de punk ou de techno, ont tous<br />
à trouver leur place à un moment donné. Je crois que cette<br />
“révolution culturelle" au niveau, notamment, du Ministère<br />
de la Jeunesse et <strong>des</strong> Sports, n'est pas du tout faite.<br />
Gilles Garnier : Je ne vais pas vous dire le contraire, j'en<br />
suis intimement persuadé… Je trouve lamentable que<br />
quelqu'un puisse avoir l'idée d'interdire quelque chose<br />
parce qu'il a simplement peur. Mais, dans le même temps,<br />
il y a <strong>des</strong> gens à l'intérieur de nos directions départementales<br />
qui, localement, font un travail fantastique parce que<br />
cela les intéresse. Il est très important que l'on réaffirme à<br />
chaque fois le rôle et la place de l'État. Je suis pour la<br />
contractualisation. Je suis pour travailler ensemble, mais je<br />
suis pour que chacun garde son autonomie et son autorité.<br />
Avec les collectivités locales, les choses doivent être<br />
claires, comme elles doivent l'être avec les conseils généraux.<br />
C'est aussi l'histoire qui fait que dans un certain<br />
nombre de départements, la DDJS est “l'instructeur” d'un<br />
certain nombre de dossiers du Conseil Général. C'est une<br />
survivance, les choses tendent à s'arrêter, du moins je l'espère,<br />
parce que le Conseil Général a sa propre politique. Il<br />
peut contracter avec l'État - et tant mieux s'il le fait - mais<br />
il ne doit pas y avoir de porosités malsaines comme elles<br />
peuvent exister parfois.<br />
Thierry Duval, responsable du Centre de Ressources<br />
Yvelinois pour la musique : Partant du constat que les<br />
personnels <strong>des</strong> administrations ont, à tous leurs niveaux, la<br />
même difficulté d'accès à la culture que les publics au sens<br />
très large, j'ai une proposition de programme interministériel.<br />
Cela consisterait à mettre en place un programme<br />
d'éducation artistique à <strong>des</strong>tination de l'ensemble <strong>des</strong> personnels<br />
<strong>des</strong> administrations, au moins entre l'Éducation<br />
nationale, la Jeunesse et les Sports et la Culture.<br />
Sylvain Braud, administrateur MJC - Rezé : Tout à<br />
l'heure, j'ai été frustré par la réponse au sujet de la base<br />
de la pyramide car je me situe à la base de celleci.<br />
Pour l'action, je crois que nous n'attendons<br />
pas les ministères ou leurs administra tions<br />
déconcentrées. A la MJC de Rezé, que je connais<br />
depuis pas mal de temps, je crois que nous n’avons jamais<br />
vu quelqu’un de Jeunesse et Sports et pourtant une invitation<br />
est systématiquement envoyée pour chaque conseil<br />
d’administration. Malgré tous ces dysfonctionnements, le<br />
travail de terrain par la base est fait, souvent dans la précarité...<br />
Sylvie Gueye, animatrice MJC Agora Nice Est : Je suis<br />
très contente d'avoir enfin entendu parler de l’Éducation<br />
nationale. C'est un Ministère qui n'est pas présent aujourd'hui<br />
et je le déplore fortement. Il se trouve que je suis<br />
formatrice au départ et que je travaille beaucoup avec<br />
l ' Éducation nationale dans la MJC. C'est aussi une <strong>des</strong> missions<br />
de l'Education nationale que de donner à la jeunesse<br />
accès aux formes de la culture. Evidemment, il y a <strong>des</strong> projets,<br />
<strong>des</strong> essais sur le réaménagement du temps scolaire<br />
mais ce ne sont que <strong>des</strong> essais et j'ai le sentiment qu’audelà<br />
<strong>des</strong> classes de maternelle et <strong>des</strong> activités d'éveil, il<br />
n'y a rien, ou quasiment, au niveau de la musique. En<br />
Allemagne ou en Belgique, l'accès à la musique, et à l'ins-