Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma
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émergé dans la presse et si <strong>des</strong> plaintes ont été portées<br />
devant la justice, c'est grâce au pouvoir de contrôle de<br />
l'État. Il y avait une gestion de fait entre l'association<br />
fictive qu'avait créée Madame Le Chevallier et la mairie<br />
de Toulon. Donc, l'État ne peut pas dire que la jeunesse<br />
de Toulon n'a plus le droit, par exemple, à ce que les<br />
c e n t res de loisirs fonctionnent… Nous pouvons toucher<br />
la gestion de la ville de Toulon, mais nous ne pouvons<br />
pas empêcher la jeunesse de Toulon d'accéder à un certain<br />
nombre de droits auxquels a droit l'ensemble de la<br />
population de notre pays.<br />
En revanche, les préfets ont eu <strong>des</strong> instructions très<br />
nettes. La plupart <strong>des</strong> affaires qui sont sorties en<br />
justice très récemment l'ont été grâce à une surveillance<br />
particulière de l'État dans la gestion de<br />
ces communes. Je peux vous assurer que l'ensemble<br />
<strong>des</strong> contrats et <strong>des</strong> appels d'offres qui sont passés<br />
sont nettement épluchés par la préfecture. Des instructions<br />
ont été données aux administrations du Ministère de<br />
la Jeunesse et <strong>des</strong> Sports, je m'en fais véritablement le<br />
garant. S’il y a <strong>des</strong> manquements, il faut le faire savoir.<br />
Nous ne couperons pas l'ensemble <strong>des</strong> liens avec cette<br />
population parce que cette population n'est pas toujours<br />
derrière l'élu local et qu'on n'a pas à faire de ségrégation<br />
de ce genre. De plus, il y a une population qui souffre sur<br />
place et si l'État se désengageait, la souffrance serait peutêtre<br />
encore pire. À nous de faire <strong>des</strong> choses, mais aussi de<br />
faire contrôler les choses que font les collectivités locales.<br />
Vincent Rulot, directeur-adjoint chargé du secteur culturel<br />
de la Clef (St-Germain-en-Laye) : Lorsque nous<br />
commençons à discuter <strong>des</strong> problèmes qui sont très spécifiques<br />
au Front National, nous nous apercevons que, dans<br />
notre secteur, c’est l'arbre qui cache la forêt. Je ne suis pas<br />
certain que le Sous-Marin était dans une situation particulièrement<br />
brillante avant que le Front National arrive.<br />
Plus généralement, la question fondamentale est celle de<br />
la reconnaissance de ces pratiques, de ces musiques, de ces<br />
lieux. La seule reconnaissance, c'est celle de l'industrie qui<br />
a très bien compris où étaient les intérêts économiques.<br />
Mais, sur le fond, nous voyons très bien que les problèmes<br />
qui peuvent se poser aux lieux traversent complètement<br />
toutes les questions d'étiquettes politiques. Parfois, l'entrée<br />
que choisit le politique local n'est peut-être pas la<br />
bonne, ce n'est peut-être pas une entrée culturelle, cela<br />
peut être une espèce d'outil de sauvetage social. Je pense<br />
que le rôle de l'État est d'affirmer qu'on doit reconnaître<br />
ces pratiques et ce secteur à part entière… À partir de là,<br />
les choses avanceront sûrement un peu plus vite. L'État<br />
doit avoir un rôle de levier et d'incitateur, et pas seulement<br />
de financeur.<br />
Aujourd'hui, je suis sur un lieu “labellisé" SMAC<br />
même s’il n'y a rien de formalisé en dehors du financement.<br />
La commune où je suis n'est pas au courant, en<br />
dehors du fait que je leur ai dit que nous sommes reconnus<br />
par le Ministère de la Culture, avec un financement,<br />
une convention d'objectifs, <strong>des</strong> contenus reconnaissant<br />
nos compétences et nos missions, les publics auxquels nous<br />
nous adressons… Je suis très heureux d'entendre un représentant<br />
d'une DRAC qui tient un discours et qui témoigne<br />
d’une connaissance du terrain un peu plus profonde que<br />
ce que l'on peut constater généralement. Côté Jeunesse et<br />
Sports, je n'ai pas la sensation qu'il y ait une reconnaissance<br />
de ce secteur. Peut-être est-ce dû à l’intitulé - d'un<br />
L'État doit avoir un rôle de levier et d'incitateur,<br />
et pas seulement de financeur<br />
côté jeunesse, c'est une catégorie, et sport, c'est une pratique<br />
- mais j’ai l’impression qu’on ne sait pas trop où placer<br />
la culture. Aussi bien en termes de financement, qu'en<br />
termes de discours.<br />
Je fais partie du groupe pratiques amateurs de la<br />
Commission nationale <strong>des</strong> musiques actuelles. Nous y<br />
avons auditionné <strong>des</strong> personnes du Ministère de la<br />
Jeunesse et <strong>des</strong> Sports. Ce n'est peut-être pas de leur fait,<br />
mais il y a un déficit très important de connaissance de ce<br />
secteur.<br />
Par rapport aux questions de formation, comme les<br />
idées de diplômes pour encadrants ou pour intervenants<br />
de musiques actuelles, j'ai l'impression que l'État a beaucoup<br />
de difficultés à prendre en compte quelque chose de<br />
particulier, de sortir <strong>des</strong> schémas actuels ou <strong>des</strong> dispositifs<br />
qu'il a mis en place. Peut-être faudrait-il se poser la question<br />
aujourd'hui et prendre en compte les particularités de<br />
ce secteur, <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> d'appropriation de cette musique,<br />
de ses mo<strong>des</strong> de production, <strong>des</strong> faits technologiques. Cela<br />
demandera peut-être d’autres réponses.<br />
Sur le terrain, nous souffrons toujours de cette<br />
question de reconnaissance, ce manque de reconnaissance<br />
<strong>des</strong> particularités. De la même façon qu'au niveau du<br />
sport, on est intervenu différemment sur le rugby, sur le<br />
football, sur la natation… qui sont <strong>des</strong> pratiques différentes.<br />
Peut-être que la musique classique, le jazz, les<br />
musiques émergentes doivent voir un traitement particulier,<br />
une intervention particulière, d’autres dispositifs. Il y<br />
a probablement une troisième voie à trouver entre l'existant<br />
et le désert, mais c’est quelque chose à créer et cela<br />
demandera certainement beaucoup plus de temps que de<br />
rendre un rapport.<br />
André Cayot, inspecteur à la DMD du Ministère de<br />
la Culture : Au sujet de l'émergence d'une interministérialité,<br />
nous avons, à tous les échelons du<br />
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