Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

avec une qualité moindre, etc. Sachant que nous
n'avons pas encore à Nancy de lieux ou d'écoles qui prép
a rent aux musiques actuelles, je souhaiterais donc
savoir comment une MJC peut participer au développement
des musiques actuelles ?
Gaël Robert, chargé de mission musiques actuelles
ASSECARM Lorraine : Sur cette question très directe, je
prends la parole pour dire que sur Nancy, il y a
beaucoup de choses sur les musiques actuelles. Ce
n'est pas nouveau. Ce que vous illustrez peut-être ,
c'est la non circulation entre les différents secteurs .
acteurs de terrain se trouvent exposés, soit à l'arbitraire,
soit à l'incompétence, des techniciens, voire des politiques.
Je voudrais donc savoir si dans le cadre de la Commission
nationale des musiques actuelles, et au-delà, dans les couloirs
des ministères, il avait été envisagé de remonter jusqu'à
ce cadre de la décentralisation qui me semble avoir fondamentalement
changé la donne des politiques culturelles.
Cela permettrait de redéfinir d'en haut, dans un
Je constate qu’aujourd'hui les acteurs de terrain
se trouvent exposés, soit à l'arbitra i re, soit à
l'incompétence, des techniciens, voire des politiques
Vincent Rulot, directeur-adjoint chargé du secteur
culturel de la CLEF (St-Germain-en-Laye) : Po u rq u o i ,
jusqu’à maintenant, la MJC Pichon n'a pas fait de prog
rammation de musiques dites actuelles et pourq u o i
tout d'un coup, vous vous posez la question ? Est-ce que
c'est parce que le public vous le demande ? Est-ce que
c'est parce que vous identifiez des musiciens ? Sur quels
c r i t è res, en fait, basez-vous votre pro g rammation ? Estce
que l'exigence artistique est le seul critère ? Vo u l e z -
vous montrer une palette musicale un peu plus large ?
C'est peut-être les pre m i è res questions qu'il faut se
p o s e r.
Cela m'étonne toujours, et ce n'est pas du tout
une critique par rapport à vous qui travaillez à Nancy,
que des gens, en 1998, sachent faire une pro g ra m m a t i o n
aussi ouverte mais s'arrêtent aux musiques actuelles.
Pour finir là-dessus d'ailleurs, je constate qu'il y a des
termes qui apparaissent puis disparaissent. Tout à l'heure,
il a été dit que le terme d'éducation populaire avait été
un petit peu discrédité et qu'il fallait se le “réapproprier".
Je vois un autre terme qui apparaît souvent
a u j o u rd'hui, c'est le terme “émergent". Quand on parle
d ' é m e rgence, il faudrait peut-être savoir de quoi nous
parlons. Si c'est l'émergence de nouvelles formes artistiques,
c'est sûr qu’en permanence il y a de nouvelles
formes artistiques. En revanche, sur le secteur de ces
musiques - que je ne sais pas nommer ou que je préfère
ne pas nommer - ce n'est pas un secteur émergent car il
y a 15 ou 20 ans qu'il y a des tonnes de gens qui ont une
action dans ce domaine, que ce soit en termes de prog
rammation, de diffusion, d'accompagnement, de formation
et, bien évidemment, de pra t i q u e .
Philippe Michaud, animateur MJC - Café Provisoire de
Manosque : Vous avez évoqué la loi de 1982 et suivantes
sur la décentralisation qui, effectivement, n'ont pas fixé de
cadre général ni de critères d'élaboration des politiques
publiques en matière culturelle, à aucune des collectivités
locales et territoriales. Je constate qu’aujourd'hui les
pays de tradition jacobine, ce cadre d'action et de développement
qui me semble pouvoir être de nature à concilier
la conscience des personnes qui travaillent sur le terrain
avec les constats qui sont faits d'en haut, donc de
faire le lien entre Paris et les “provinces”.
Robert Weil, universitaire responsable du D.E.S.S. développement
culturel - UFR de Rouen : J'ai une question qui
est vraiment naïve et qui concerne le problème économique
et l'émergence d'une collaboration interministérielle,
“inter-institutionnelle", pour soutenir ces pra tiques.
Est-ce qu'il y a, quelque part, quelque chose qui re présente
une grande menace et qui fait que cette collabora tion
est “très très” urgente ? Est-ce qu'il s’agit de menaces
comme celles qui pèsent sur le cinéma avec les multiplex ?
Sylvain Braud, administrateur MJC de Rezé : Nous parlions
de formation tout à l'heure et plusieurs fois a été
évoquée la notion de précarité, je souhaitais savoir quelle
était la cohésion entre les différents Ministères au niveau
de la formation ?
Gilles Garnier, chef-adjoint du cabinet du Ministère de
la Jeunesse et des Sports : C'est vrai que, dans le cadre
des lois de décentralisation, nous constatons que la culture
n'a pas fait l'objet d'autant d'attention que d'autres
secteurs, que ce soit l'action sociale, les transports ou bien
encore l'équipement. Il est vrai que nous arrivons à de
réelles disparités. Tout à l'heure, certains ont donné le bon
exemple de la Région Nord-Pas-de-Calais, en particulier
pour sa coopération avec la DRAC. D'autres collectivités
territoriales, comme certains conseils généraux, n'ont pas
le même souci et nous nous apercevons qu'il y a de véritables
écarts. Certaines collectivités locales ont même pris
des positions qui sont très inquiétantes vis-à-vis de la
pérennité de l'action culturelle.
Je crois qu'il y a deux moyens pour traiter les
choses. Soit nous décidons, maintenant, de nous attaquer
à nouveau aux lois de décentralisation et de dire que tout
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