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Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

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une réflexion actuellement sur la TVA - le poids <strong>des</strong> taxes<br />

parafiscales, le respect <strong>des</strong> charges sociales, <strong>des</strong> droits<br />

d'auteur…<br />

Il est nécessaire de professionnaliser les lieux<br />

“musiques d'aujourd'hui" tout en tenant compte de<br />

l'énorme complémentarité <strong>des</strong> financements et donc <strong>des</strong><br />

incertitu<strong>des</strong> qui y sont liées. Je donne un exemple rapide :<br />

les financements qui proviennent de l'État dans toutes ses<br />

dimensions, <strong>des</strong> collectivités, nombreuses ; il y a au moins<br />

trois niveaux de collectivités voire quatre puisque l'on voit<br />

<strong>des</strong> districts se mettre en place. <strong>Les</strong> financements politiques<br />

de la ville sont systématiquement débloqués sur <strong>des</strong><br />

projets spécifiques et, en aucun cas, ils ne viennent soutenir<br />

le lieu pour sa politique globale. Il existe aussi les<br />

financements du Fonds d’Action Sociale et tous les autres<br />

types de guichets qu'on peut imaginer. Nous avons parlé<br />

tout à l'heure <strong>des</strong> postes FONJEP, mais il y a aussi les<br />

emplois jeunes, le fonds interministériel à la ville... Il y a<br />

donc une multitude de financements et de guichets auxquels<br />

les directeurs doivent faire appel parce qu'ils n'ont<br />

pas un budget en propre, contrairement à une scène<br />

nationale qui a 15 millions de francs, 1 million de fra n c s<br />

de recettes pro p res, ce qui donne un énorme confort<br />

pour tra v a i l l e r. Face à cela, est attendue une énorme<br />

polyvalence d'équipes de ces lieux qui sont numériquement<br />

faibles : <strong>des</strong> talents de direction artistique, de<br />

médiation culturelle, <strong>des</strong> talents de directeur d'équipement,<br />

de technicien, de gestionnaire …<br />

Il existe également l'énigme <strong>des</strong> publics. Même si on<br />

est libre de dire que le Ministère de la Culture ne s'est pas<br />

90 % <strong>des</strong> couches jeunes de la population se tournent<br />

vers les musiques d'aujourd 'hui<br />

préoccupé du public, ce n'est pas le sentiment que j'ai.<br />

Cela fait maintenant 15 ans que l'on entend le discours sur<br />

la meilleure façon de faire le public de demain, et on<br />

s'aperçoit que le travail avec la pratique amateur, le travail<br />

avec le public, n'a pas créé plus de public. En gros, seuls<br />

10 % - et même cela a tendance à fléchir - de la population<br />

participent au phénomène culturel. Donc, quand vous<br />

constatez l'ensemble <strong>des</strong> faiblesses, vous avez un cocktail<br />

absolument détonant et il n'y a justement rien d'étonnant<br />

à ce que ces lieux soient régulièrement en danger et<br />

nécessitent <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> d'urgence.<br />

J'ai travaillé dans deux régions différentes, tout<br />

d'abord en Lorraine puis maintenant dans le Nord-Pas-de-<br />

Calais, et j'ai à chaque fois fait le constat de la faiblesse de<br />

l'implication <strong>des</strong> villes et <strong>des</strong> départements. En Nord-Pasde-Calais,<br />

nous avons la chance d'avoir un partenariat très<br />

actif, bien supérieur à celui que l'on peut avoir avec l'État,<br />

avec le Conseil Régional et, globalement, nous avons la<br />

parité sur l'ensemble <strong>des</strong> lieux. C’est assez exceptionnel.<br />

Mais je suis encore étonné de la faiblesse de l'implication<br />

<strong>des</strong> villes alors que 90 % <strong>des</strong> couches jeunes de la population<br />

se tournent vers les musiques d'aujourd'hui. Mais,<br />

pour une ville, mettre 600 000 francs dans un lieu qui doit<br />

travailler sur l'ensemble de la chaîne, de la diffusion, de<br />

l'information, de la création... est-ce bien raisonnable<br />

finalement ?<br />

Peut-être y a-t-il aussi une réticence de la part de<br />

nombre d'élus à investir dans le phénomène privé. C'est<br />

vrai que, jamais très loin, il y a une structure privée qui<br />

programme et finalement qui ne coûte pas un franc d'arg ent<br />

public. <strong>Les</strong> salles qui tournent toutes seules sont vra iment<br />

légion, donc je crois que les directeurs de lieux comme les<br />

vôtres doivent travailler sur l'ensemble de cette chaîne de<br />

“l'animation-diffusion", de la formation, de la sensibilisation<br />

<strong>des</strong> publics et bien entendu, de la création.<br />

En ce qui concerne l'aménagement du territoire, j'ai<br />

le sentiment que l'on ne peut pas se permettre de tra vailler<br />

uniquement sur l'émergence de lieux. En partenariat<br />

avec le Conseil Régional, nous avons souhaité développer<br />

une politique de niveau régional et, maintenant, il y a en<br />

N o rd - Pas-de-Calais une association qui travaille avec<br />

l'ensemble <strong>des</strong> lieux “musiques d'aujourd'hui". Cette<br />

association vient travailler site par site, sur la base d'une<br />

mise en réseaux, d'une complémentarité <strong>des</strong> actions possibles.<br />

Je cite par exemple <strong>des</strong> opérations spécifiq u e s<br />

comme “La Semaine de la Chanson" mais aussi <strong>des</strong><br />

résidences itinérantes d'artistes et tout un travail sur les<br />

actions de communication globale. Il y a aussi un pôle<br />

régional <strong>des</strong> “musiques d'aujourd'hui". Il est<br />

très actif et réalise un excellent travail. L'intérêt<br />

<strong>des</strong> structures complémentaires, <strong>des</strong> écoles <strong>des</strong><br />

musiques dites d'aujourd'hui, de par leur positionnement<br />

sur la formation de formateurs, est de perm<br />

e t t re d'arriver à une cohérence sur l'ensemble de cette<br />

c h a î n e .<br />

A propos <strong>des</strong> complémentarités entre les réseaux<br />

d'éducation populaire et les structures qui relèvent peutêtre<br />

plus du giron du Ministère de la Culture, je n'ai jamais<br />

eu une lecture séparée. Je n'ai jamais eu d'états d'âme à<br />

travailler avec <strong>des</strong> Maisons <strong>des</strong> Jeunes et de la Culture.<br />

Quand on lit dans La Lettre N° 13 que lorsqu'une MJC veut<br />

créer une SMAC, le conseiller de la DRAC demande souvent<br />

à ce que l'on crée une association complètement indépendante,<br />

je crois que c'est une lecture un peu faussée <strong>des</strong> circulaires.<br />

Même si effectivement on parle de l'autonomie<br />

artistique et de l'autonomie budgétaire <strong>des</strong> équipes, il y a<br />

malgré tout beaucoup d'exemples où il y a un suivi et pas<br />

uniquement dans le domaine <strong>des</strong> musiques d'aujourd'hui.<br />

Je veux parler de la MJC Terre Neuve à Dunkerque ou du<br />

Centre Culturel André Malraux à Va ndœuvre. Il y a un<br />

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