Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

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l'ensemble de la manifestation soit prise en compte.
C'est-à-dire qu'il y ait une recherche à la fois sur la baisse
du coût de certains spectacles, la baisse des transports et
la baisse du coût de l'hébergement.
Nous pouvons mettre le maillage départemental à
la disposition de tout ce qui vient d'émerger. Si la volonté
de travailler avec le Ministère de la Culture est souhaitable
et risque d'être fructueuse, il faudra que les choses avancent
vite. Nous devons mettre un certain nombre de personnels
à la disposition des associations, des groupes
musicaux émergents... Mais cela ne pourra se faire que
dans un cadre budgétaire qui n'est pas celui qui est le
nôtre aujourd'hui. Le Ministère de la Jeunesse et des
Sports, c'est 2 milliards 700 millions de francs. Pour vous
donner un ordre d'idée, le budget de la Région Ile-de-
France est de 15 milliards de francs, et dans un autre
domaine, celui du CCAS-EDF est de 2 milliards de francs !
Un des chantiers ouverts, et l'une de nos fortes présences,
touche l'aménagement des rythmes de l'enfant et
du jeune. C'est un espace sur lequel notre Ministère a
toute sa place en coopération avec le Ministère de la Ville
et ceux de la Culture, de la Solidarité et de l'Éducation
nationale. Nous nous apercevons que, sur le terrain, un
bon nombre d'expériences ont été menées et touchent les
pratiques musicales. Les groupes ont été sollicités pour
participer à toutes les activités périscolaires mises en place
par les associations et les collectivités locales et coorganisées
par notre Ministère. Il nous faut garder cette
spécificité d'intervention sur les champs de l'école, du tra vail...
En tous cas, pour résumer, le Ministère de la
Jeunesse et des Sports, ce n'est pas que celui des sports.
Nous nous réinvestissons totalement dans le dialogue
d'éducation populaire. Pour preuve : au mois d'octobre,
nous allons organiser un grand colloque sur l'éducation
populaire qui ne sera pas le colloque des seuls grands
réseaux mais qui permettra de réunir l'ensemble des
acteurs nouveaux de l'éducation populaire et, en particulier,
des gens que j'ai plaisir à nommer comme les “monsieur
Jourdain" de l'Éducation Populaire, qui en font sans
vraiment le savoir. Sur le terrain, dans les villes, dans les
quartiers, dans les maisons de quartier, il y a beaucoup de
choses qui émergent et qui ne sont pas toujours forcément
en dialogue avec notre ministère et avec les pouvoirs
publics et, parfois, non plus avec les grands réseaux d'éducation
populaire. Ce grand colloque permettra de donner
un nouveau souffle à l'éducation populaire et je crois que
la pratique musicale en est un des pôles les plus importants.
Gilles Castagnac : Schématiquement, nous entendons,
d'une part, un Ministère de la Culture qui reconnaît que
ses principaux dispositifs ont été mis en place autour des
questions de la professionnalisation et, d'autre part, un
Ministère de la Jeunesse et des Sports qui se positionne sur
les pratiques amateurs parce que le cadre de l'éducation
p o p u l a i re est hors du temps de travail, hors du temps
s c o l a i re. Reste que, parmi les choses évoquées lors de la
table ronde précédente, ces pratiques-là se développent
aussi avec, en parallèle, une remise en cause des principes
de l'intégration par la voie salariale. C'est-à-dire qu'elles
vont au-delà d'une simple pratique de loisir sans pour
autant trouver de cadre d’accueil. N'est-ce pas justement
sur cet espace qu'il faut travailler ? Espace tout à fait spécifique
mais mal défini parce qu'on utilise encore une
dichotomie simpliste entre les loisirs des amateurs et les
professionnels... qu'on renvoie alors simplement au showbusiness.
Pour permettre la rencontre, ne faut-il pas remettre
en cause ces grands clichés ? N’est-ce pas en termes d’ac -
tion et de développement culturel qu’il reste nécessaire de
trouver des outils de travail communs ? Sur la question de
la décentralisation, André Cayot a bien évoqué la déclinaison
des outils nationaux pour construire l'action culture lle.
Ecoutons maintenant le propos de Marc Le Bourhis, acteur
de cette déconcentration.
Marc Le Bourhis, conseiller Musique et Danse à la DRAC
Nord-Pas-de-Calais : On m'a demandé de parler de ma
perception de la mise place des politiques en matière de
musiques d'aujourd'hui, perception vue par un conseiller
Musique et Danse qui travaille dans une DRAC, c'est-à-dire
un service extérieur du Ministère de la Culture.
Je pense qu'il n'est pas utile de revenir ou de développer
les enjeux que l'on perçoit et qui sont réels autour
des musiques d'aujourd'hui et des lieux développant des
politiques en matière de musiques d'aujourd'hui. Ils sont
bien sûr multiples. Nous pouvons parler d'enjeux culturels,
d'enjeux artistiques, d'enjeux sociaux et puis aussi d'enjeux
économiques... À chacun de ces grands enjeux de
société, nous allons trouver des objectifs tout aussi multiples
et l'ensemble de ces objectifs cerne l'exigence forte
qu'il y a autour des lieux “musiques d'aujourd'hui".
Très rapidement, les objectifs sont ceux de la diffusion,
de l'animation, de la formation, de la sensibilisation
et ceux de la création et du développement de carrières,
développement d'artistes. Après maintenant six ans passés
dans ce Ministère comme conseiller, j'ai la perception qu'il
existe un dénominateur commun autour de tous ces lieux
mis en place assez récemment : leur grande fragilité.
Finalement, il existe assez peu de structures, à part ces
lieux, où il y a autant d'exigences et auxquels on assigne
autant d'objectifs, et bien souvent avec des moyens comptabilisés
au plus juste. Nous pensons à la somme de toutes
les obligations, le poids grandissant de la législation - il ne
s'agit pas de la re mettre en cause, mais vous savez qu'il y a