Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

Ministère de la Jeunesse et des Sports sur la manière dont
nous pourrions travailler sur la jonction de nos formations
diplômantes.
Nous pouvons imaginer qu'à un moment donné, par
croisement, nous pourrons travailler ensemble à ce que les
compétences musicales du réseau des professeurs d'enseignements
spécialisés puissent être éventuellement mises
au service d'un réseau d'intervenants du secteur socioculturel.
Intervenants qui n'ont pas nécessairement toutes
les formations ou toute la compétence artistique requise
mais qui ont, en revanche, beaucoup de choses à nous
apprendre au point de vue de la médiation culturelle. Tout
cela reste encore à concrétiser et je pense que la jonction
entre le secteur de l'action culturelle et le secteur socioculturel
se marquera aussi par des actions de ce type-là.
J'espère que nos deux ministères sauront rapidement se
rencontrer pour mettre au point ces dispositifs de rapprochement
à travers lesquels nous avons tous à gagner.
Gilles Garnier, chef-adjoint du cabinet du Ministère de
la Jeunesse et des Sports : Je suis tout à fait satisfait que
nous nous retrouvions, non seulement au sommet mais
surtout à la base. Il est vrai que nous sommes dans deux
ministères de cultures (au sens large du terme) différentes
et que, parfois, les DRAC et les DRJS ne se connaissent pas
et ne travaillent pas ensemble. Mais, à mon avis, la
démonstration peut être faite par vous-mêmes - professionnels
présents dans cette salle - lorsque vous avez
besoin d'un interlocuteur, qu'il soit “jeunesse et sports”
ou “culture”, c'est vous qui agissez parce que vous avez
besoin de tel interlocuteur de la Culture pour telle réponse
ou de tel interlocuteur de Jeunesse et Sports pour telle
autre réponse.
Catherine Trautmann et Marie-George Buffet ont
décidé un certain nombre de chantiers et cette première
réunion de nos deux administrations a été un premier pas.
Comme il vous a été dit tout à l’heure, nous travaillons
ensemble sur les formations, mais aussi sur les métiers et
les pratiques nouvelles.
Les ministères doivent contracter avec les associations
ou les collectivités locales, mais cela doit se faire dans
la clarté et dans la volonté de dialoguer
Du côté du Ministère de la Jeunesse et des Sports,
nous avons cette facilité d'avoir des opérateurs de terrain
plus proches du milieu associatif et des pratiques socioculturelles.
C'est une véritable chance. Nous avons bénéficié
de cela tout simplement parce que nous avons été en
partie oubliés de certaines grandes lois du début des
années 80 et avons ainsi maintenu cette très forte présence
sur le terrain. Pour nous, les pratiques musicales,
comme toutes les autres pratiques culturelles, sont vraiment
prises dans ce principe générique d'éducation populaire.
Un concept de forte puissance dans le sens où il
révèle la capacité des individus à se mobiliser en dehors du
temps scolaire et du temps de travail pour s'organiser,
créer, inventer et interroger le monde... Je crois qu'il faut
cependant éviter deux écueils dans le dialogue du
Ministère avec les associations d'éducation populaire.
Premièrement, c'est la volonté d'instrumentalisation,
de dire que la politique publique ne doit être que le
relais de celle des associations. Personnellement, je tiens
beaucoup à l'indépendance des réseaux. Les ministères
doivent contracter avec les associations ou les collectivités
locales, mais cela doit se faire dans la clarté et avec la
volonté de dialoguer.
Deuxièmement, il faut bien évidemment éviter
l'abandon comme cela a été le cas ces dernières années. La
première chose que nous pouvons faire consiste à obtenir
des moyens financiers plus importants. Dans le cadre du
budget 1998, ce sont 10 millions de francs supplémentaires,
c’est certes très peu, mais déjà un premier pas.
Il nous faut également avoir des aides plus importantes
en matière de postes pour les associations ; je
pense aux 350 postes FONJEP qui ont été obtenus cette
année. Et puis, il faut aussi à nouveau occuper un certain
nombre de terrains sur lesquels il y avait abandon,
lâchage… Po u rquoi ? Pa rce que lorsque Madame Buffet
a organisé les Rencontres de la Jeunesse tout l'automne
d e r n i e r, une des revendications principales des jeunes
présents à ces re n c o n t res a été l'accessibilité à la pratique
culturelle, autant en tant que spectateur qu’en
tant que pratiquant amateur.
Notre ministère n'a pas, loin s'en faut et heureusement,
le monopole de l’accessibilité. D’ailleurs personne ne
le revendique. Dans le dialogue que nous avons mené avec
le ministère de la Culture, des mesures précises ont été
proposées par les jeunes et validées par nos deux Ministres
et par le Premier Ministre. Notons le fait que le Ministère
de la Culture a abondé un certain nombre de crédits sur
des lieux de pratiques musicales. Je crois donc qu'il
y a un certain nombre de choses sur lesquelles
nous avons pu avancer.
Un autre reproche qui était fait, était de
dire que le Ministère de la Jeunesse et des Sports
était tellement généraliste qu'on pouvait tout lui demander,
mais qu'il ne pouvait rien faire. C'est vrai que lors q u ' o n
lui pose la question de participer à telle ou telle manifestation
culturelle, notre ministère intervient pour une
somme tellement dérisoire que cela paie le quart du car
qui va amener le groupe de jeunes à Bourges ou à La
Rochelle. Même si ce n'est pas cela le problème, nous
avons travaillé avec le Ministère de la Culture pour que
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