Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma
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culturelle qui part plus du principe que toute personne est,<br />
a priori, productrice de culture. La question restant de<br />
savoir comment accompagner cet investissement <strong>des</strong> personnes,<br />
extrêmement fort dans le domaine <strong>des</strong> musiques<br />
actuelles.<br />
En guise de deuxième orientation pour les enjeux<br />
de cette politique, je me référe rai à la Lettre de la FFMJC<br />
qui introduit ces Rencontres. Dans l’interview de<br />
Vincent Rulot, on peut lire : “...mais l'erreur fondamentale<br />
a été de baser l'essentiel de la réflexion de<br />
l'État sur “la profession” (par exemple la fil ière<br />
disque et la professionnalisation <strong>des</strong> artistes, la création<br />
du Fonds de soutien), on a “oublié” la question<br />
<strong>des</strong> publics, la pratique amateur et l'aide au fonctionnement<br />
<strong>des</strong> lieux. Ces derniers, malgré les ai<strong>des</strong> à<br />
l’équipement, ne se sont pas sentis concernés par ce<br />
qui se passait ”. André Cayot peut-il répondre à cela ?<br />
André Cayot, inspecteur à la DMD du Ministère de la<br />
Culture : Je ne suis pas sûr de pouvoir répondre à la<br />
q u e stion telle qu'elle vient d'être posée. Je ne pense pas<br />
que l'on puisse caricaturer aussi facilement et dire que la<br />
politique du Ministère de la Culture a oublié tout un pan<br />
d'activités et s'est uniquement centrée sur la professionnalisation.<br />
Il est bien évident que l'enjeu <strong>des</strong> pratiques<br />
artistiques et amateurs reste entier et complètement<br />
d'actualité. C'est un sujet dans lequel il faut<br />
re ntrer de plain-pied, mais je voudrais dire deux ou<br />
trois petites choses en préambule.<br />
D ’ a b o rd, je signale que les deux points de<br />
vue de l'État peuvent être un peu différents. En<br />
tout cas, ils ne viennent pas du même endroit. Le point<br />
de vue de Monsieur Garnier, du cabinet de Madame<br />
Buffet, et le mien - je ne suis qu'un mo<strong>des</strong>te technicien<br />
de la Direction de la Musique et de la Danse, du Théâtre<br />
et <strong>des</strong> Spectacles - sont évidemment différents. De plus,<br />
je viens de l'éducation populaire et je suis donc un peu<br />
atypique dans ce giron de l'Inspection et de la Création<br />
<strong>des</strong> Enseignements Artistiques. Là aussi, mon point de<br />
vue est certainement différent de celui d'un certain<br />
n o m b re de mes collègues qui sont pour la plupart issus<br />
d'un milieu musical plutôt classique.<br />
Ceci dit, la Commission <strong>des</strong> musiques actuelles travaille<br />
et va re ndre son rapport. Nous sommes dans une<br />
phase "entre parenthèses", de réflexion intense. D'autre<br />
part, la Direction de la Musique et de la Danse est en pleine<br />
re structuration. Tout ceci amène évidemment beaucoup<br />
de flou autour de ce que nous pouvons dire aujourd'hui.<br />
Mais pour répondre à la question posée en introduction<br />
sur la relation aux publics parfois difficile à établir,<br />
je signale que la sous-direction <strong>des</strong> enseignements et<br />
<strong>des</strong> pratiques artistiques disposera, comme le souhaitait<br />
Le développement <strong>des</strong> musiques actuelles doit être<br />
le résultat d’une politique concertée <strong>des</strong> collectivités<br />
territoriales et de l’État<br />
Dominique Wallon, d’un observatoire <strong>des</strong> publics.<br />
Pour ma part, depuis le temps que je travaille dans<br />
cette direction, j'ai constaté que le rôle de l'État était surtout<br />
de mettre au point <strong>des</strong> dispositifs. Des dispositifs qui<br />
ont été essentiellement nationaux et d'aide à la professionnalisation.<br />
La réflexion peut s'articuler autour de<br />
cette idée, car la décentralisation et la déconcentra t i o n<br />
nous ont déjà amené à considérer ces dispositifs au plan<br />
r é g i o n a l .<br />
Pour l'instant, force est de constater qu’ils n'ont pas<br />
encore trouvé leurs déclinaisons. Nous en sommes au<br />
niveau de l'aménagement du territoire, c'est-à-dire que le<br />
développement <strong>des</strong> musiques actuelles doit être le résultat<br />
d'une politique concertée <strong>des</strong> collectivités territoriales<br />
et de l'État. À partir de là, nous devons constater qu'il y a<br />
eu une coupure entre la mise au point <strong>des</strong> dispositifs<br />
nationaux et leurs déclinaisons dans chacune <strong>des</strong> régions.<br />
On peut considérer que l'échelon régional, l'échelon <strong>des</strong><br />
collectivités territoriales, l'échelon que vous représentez<br />
ici et celui de l'émergence, sont la base de la pyramide. On<br />
peut aussi penser que l'État a mis en place <strong>des</strong> dispositifs<br />
au sommet de la pyramide et qu'il ne s'est pas soucié de<br />
répondre aux préoccupations de la base. J'en veux pour<br />
preuve les questions liées à l'enseignement.<br />
L'enseignement est une mission fondamentale de<br />
l'État, pour lequel (notamment dans le secteur de l'enseignement<br />
spécialisé) l'État n'a pas jusqu'alors proposé de<br />
dispositifs qui permettent au secteur <strong>des</strong> musiques<br />
actuelles d'être clairement inscrit dans le champ de l'enseignement<br />
spécialisé. Il s'agit d'une réflexion qui n'est pas<br />
nouvelle et que vous abord erez sans doute lors de la table<br />
ronde intitulée “de nouveaux métiers ?”. Il s’agit donc<br />
d’accompagner les dynamiques d'aménagement du territ<br />
o i re que sont la mise au point, de studios de<br />
répétition, de scènes de musiques actuelles, d'un dispositif<br />
permettant l'expression artistique, que ce soit dans le cadre<br />
<strong>des</strong> pratiques amateurs ou de la pro fessionnalisation.<br />
L'État, pour l'instant, est encore dans une phase de<br />
réflexion sur la manière de prendre en compte cette dynamique<br />
dans le cadre de l'enseignement spécialisé. Je<br />
constate cette lourdeur, je la vis au quotidien. J'y travaille<br />
avec mes collègues de telle sorte que nous puissions avancer<br />
sur ce terrain-là, y compris à l'intérieur de notre<br />
d i re ction qui est censée mettre au point les examens, les<br />
diplômes… Donc, d’une part, nous travaillons à certifier<br />
<strong>des</strong> intervenants, <strong>des</strong> encadrants ou <strong>des</strong> professeurs de<br />
musique et, d'autre part, nous réfléchissons avec le