Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

Les enjeux d’une politique
culturelle
MODÉRATEUR :
Gilles Castagnac,
DIRECTEUR DU CENTRE
D'INFORMATION ET DE
RESSOURCES POUR LES MUSIQUES
ACTUELLES (IRMA).
Gilles Castagnac, directeur du centre d'Information
et de Ressources pour les Musiques Actuelles
(IRMA) : La table ronde de ce matin est intitulée “Les
enjeux d'une politique culturelle" mais sur le document
d'origine, elle s'intitulait “une politique insuffisamment
cohérente". En fait, ces deux angles cadrent
ce que l'on souhaite aborder aujourd'hui, sachant que la
notion d’enjeux permet peut-être plus de prospective. Ces
Rencontres témoignent d’une volonté de rapprochement
entre l'action culturelle et l'éducation populaire. Il s’agit
donc autant d’examiner les connexions qui ne se sont pas
établies, que de nourrir un approfondissement du dialogue
et des collaborations.
En introduction, je voudrais faire un lien avec ce qui
a pu se dire lors de la table ronde précédente, du moins, ce
que j'ai pu retenir d’un certain nombres de pistes qui ont
été ouvertes. Ce sera ma contribution personnelle à la
question posée : la musique produit-elle de la citoyenneté ?
Une réponse semble évidente : c'est non. Maintenant, estce
que, pour les musiques actuelles spécifiquement, la
réponse ne pourrait pas être oui ? Pourquoi ? Parce que
lorsque nous parlons de musiques actuelles, de musiques
amplifiées… etc, nous parlons de musiques populaires et
que peut s'y exprimer un paroxysme des cultures populaires,
un ensemble de choses qui convergent vers des possibilités
d'exercice de la citoyenneté.
Nous avons parlé hier du mouvement punk ; n’oublions
pas le slogan “do it yourself”. C’est un principe
d’auto-production et donc d'une certaine forme de prise
de pouvoir. Je crois que si nous parlons d’enjeux de
Ces Rencontres témoignent d’une volonté de ra pprochement
entre l'action culturelle et l'éducation populaire
citoyenneté, les musiques populaires doivent être reconnues
comme des espaces de prise de pouvoirs.
C'est plus ou moins visible, plus ou moins fort, et il
faut bien entendre le terme pouvoirs avec tous les “s" nécessaires.
Mais on peut y définir un certain nombre d’espaces
de conquête pour la citoyenneté. Espaces de construction
INTERVENANTS :
André Cayot,
pour des aventures individuelles et artistiques
bien sûr, mais également pour des entreprises
collectives et culturelles, notamment autour
Gilles Garnier,
de la notion d'auto-entreprise, voire de “phénomènes
de société”.
CHEF-ADJOINT DU CABINET
Ceci a été largement évoqué dans les
débats de la Commission nationale des Marc Le Bourhis,
musiques actuelles ; il s'agit d'un secteur où
les acteurs manifestent une volonté réelle de
Edgar Garcia,
se prendre en charge et agissent sur l’ensemble
de leur environnement social et cul-
AU CONSEIL GÉNÉRAL
CHARGÉ DE MISSION ROCK
DE
turel. On y dépasse vite la simple notion de
SEINE-ST-DENIS,
loisir. Prendre le pouvoir sur sa création, sur Didier Varrod,
RAPPORTEUR GÉNÉRAL
son environnement, sur sa vie, etc, ce sont
bien des facteurs qui s’inscrivent dans les
enjeux de la citoyenneté.
Vincent Rulot,
La table ronde précédente a permis de
dire qu'il fallait favoriser l'émergence, interpeller
l'économique. C'est ce qui a été un peu
Philippe Moreau,
évoqué autour des questions sur l'économie
solidaire et, bien évidemment, Franck Lepage
ne pouvait s'empêcher d’interpeller le politique.
Ce qui n'a pas pu être développé aupa-
PRÉSIDENT DU CENTRE
Éric Doisnel,
ravant converge vers ce qui pourra être abordé
ce matin, l'interpellation du politique et
les réponses qui peuvent être apportées concrètement : la
construction des politiques publiques et culturelles en
cours, l'analyse de ce qui a pu être fait et comment ce qui
se construit peut se décliner dans l'action.
Sur ces questions, je commencerai par donner la
parole à André Cayot, inspecteur à la
Direction de la Musique et de la Danse du
Ministère de la Culture, pour qu'il nous
éclaire sur les enjeux de cette politique
culturelle en direction des musiques actuelles. Nous avons
déjà eu une première approche donnée par Jean-François
Marguerin, directeur régional des affaires culturelles de
Haute-Normandie, dans son introduction évoquant la
dichotomie entre la démocratisation de la culture - avec
l'idée que les œuvres préexistent - versus la démocratie
INSPECTEUR À LA DIRECTION
DE LA MUSIQUE ET DE LA DANSE
MINISTÈRE DE LA CULTURE,
DU MINISTÈRE DE LA JEUNESSE
ET DES SPORTS,
CONSEILLER MUSIQUE E T DANSE À
LA DRAC NORD-PAS-DE-CALAIS,
DE LA COMMISSION NATIONALE
DES MUSIQUES ACTUELLES,
DIRECTEUR-ADJOINT CHARGÉ DU
SECTEUR CULTUREL DE LA CLEF
(ST-GERMAIN-EN-LAYE),
RESPONSABLE DU SECTEUR
CULTUREL MJC D'HALLUIN,
RÉGIONAL DU ROCK
ET DES MUSIQUES ACTUELLES.
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