Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

ADDICT
le travail, les dispositifs d'insertion et d'interroger l'idée
qu'il n'y a pas de place pour nous ? Cela pose une question,
celle que posait Philippe Berthelot, celle de la
reconnaissance. Je crois qu'il a fait quinze fois le tour du
p a radoxe. À la fois, il nous dit qu'il faut qu'il y ait une
reconnaissance préalable à un travail citoyen alors qu'en
même temps, trop de reconnaissance est une prise en
otage. Oui, cela étant, c'est bien dans cette contra d i c-
tion que nous travaillons.
En introduction à ces Rencontres, le DRAC,
Monsieur Marguerin, nous a dit qu'une action culture l-
le suppose un minimum de pensée politique, je suis d'acc
o rd. Philippe Berthelot nous a dit que la citoyenneté se
d é c o u v re au fur et à mesure des pistes que l'on veut
bien nous laisser, pourquoi pas. Cela suppose d’identifie r
des pratiques, de refuser le poujadisme et pour cela il
faut brasser des publics - je re p rends volontiers une
e x p ression de Loïc Taniou sur les esthétiques de la colère
- donc cela suppose que l'on brasse des esthétiques de
la colère. Pas d'une colère dans le vide mais d'une colère
sur des objets précis, sur une représentation socioé
c onomique du monde qu'on nous impose et sur la
place qu'on n'a pas dedans lorsqu'on s'appelle Ka r i m ,
Fatima, etc. Et brasser ces esthétiques de la colère, cela
suppose de départager le vrai du faux, c'est-à-dire l'authentique
du commercial. Je considère que le travail du
c u l t u rel est de questionner le mode de fonctionnement
économique, c'est-à-dire de questionner le capitalisme
tel qu'il fonctionne aujourd'hui. Et curiosité républicaine,
il y a de l'argent pour cela. ❙
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