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Les actes des rencontres d'Evreux.pdf - Irma

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le premier instrument dans l'usage au quotidien <strong>des</strong> musiciens<br />

dit amplifiés ou actuels. À mon sens, il faut faire très<br />

attention à cette cavalcade permanente dans les clichés et<br />

les caricatures. Il est donc important de se replacer, de<br />

savoir quelles sont les responsabilités que nous avons sur<br />

le champ associatif par rapport à ces musiques. Il faut<br />

qu’il y ait un système d'arbitrage qui puisse permettre à<br />

tout le monde d'exister. Ou bien alors on développe la tribalité,<br />

<strong>des</strong> sociétés qui s’entrechoquent… Il est évident<br />

que selon le territoire où l'on se trouve, il peut y avoir <strong>des</strong><br />

esthétiques qui priment mais c'est variable. Sur un lieu, on<br />

peut s'apercevoir qu'il y a eu une époque où le mouvement<br />

punk était très présent mais, quelle que soit la dominante<br />

du temps présent, elle ne doit pas empêcher les<br />

autres d'exister.<br />

Loïc Taniou : Je suis organisateur et c'est vrai qu'au<br />

départ nous étions branchés très punk, très hard - c o re ,<br />

mais à force d'organiser <strong>des</strong> concerts, de gérer un lieu,<br />

cela devient important de brasser différents publics. Il y<br />

a une esthétique de musique que l'on préfère pro grammer<br />

mais l'intérêt vient aussi du mélange <strong>des</strong> publics, du<br />

métissage qui se crée. D'ailleurs, au niveau musical, on<br />

voit que le rock, le rap et la techno se mélangent de plus<br />

Il est important que l’on retrouve un public-citoyen<br />

et <strong>des</strong> musiciens-citoyens qui puissent s’exprimer<br />

FUNDAMENTAL<br />

en plus. C'est important et, nous, nous nous battons pour<br />

décloisonner le public. C'est-à-dire qu'un public étudiant<br />

qui va aller voir Miossec ou Louise Attaque puisse<br />

aller écouter un groupe bruyant comme les Thugs et que<br />

le public <strong>des</strong> Thugs puisse aller voir un groupe plus<br />

“c hanson-rock”. Je pense que l'on va vers <strong>des</strong> publics de<br />

plus en plus larges et je pense que c'est primord i a l<br />

l o rsque l'on travaille sur le culturel. Cela n'empêche pas<br />

les différentes tribus de continuer à exister. D'autant<br />

plus que nos musiques rejoignent à peu près les mêmes<br />

schémas. Il est important d'avoir un public-acteur, que<br />

l'on re t rouve un public-citoyen et <strong>des</strong> musicienscitoyens<br />

qui puissent s'exprimer. En tant que lieu, nous<br />

allons essayer d'être un lieu d'expression ouvert à tous<br />

pour donner les moyens à ces courants musicaux de s'exprimer<br />

et de re n c o n t rer leur public. Nous touchons ici la<br />

liberté d'expression qui est souvent attaquée. Tant au<br />

niveau hip-hop et rock par exemple, il me semble que ce<br />

sont deux esthétiques de la colère, les textes se re j o i-<br />

gnent. On rejoint les mêmes combats : urbanisme délirant,<br />

accès à la culture, autonomie de l'individu, individu<br />

responsable qui a le droit de se développer dans sa cité.<br />

Certes, chacun n'emploie pas les mêmes mots car chacun<br />

est issu de classes sociales différe n t e s .<br />

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