Rapport Musiques actuelles en Morbihan - Irma
Rapport Musiques actuelles en Morbihan - Irma
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<strong>Musiques</strong> Actuelles<br />
Synthèse de l’étude réalisée par Nicolas Meckel - 2001<br />
<strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>
Sommaire<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
)<br />
)<br />
)<br />
)<br />
État des lieux<br />
01 • Les conditions de l’<strong>en</strong>quête page 8<br />
02 • Les relevés de participation page 11<br />
03 • Les musici<strong>en</strong>s et leur carrière page 12<br />
04 • Les organisations page 14<br />
05 • La scène page 16<br />
06 • Création musicale, répétition, <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t page 18<br />
07 • La formation, l’information page 20<br />
Cartographie<br />
Carte 1 • D<strong>en</strong>sité de population par zone d’emploi page 23<br />
Carte 2 • Localisation par type et nombre d’organisations page 24<br />
Carte 3 • Localisation des organisations<br />
par fonctions occupées page 25<br />
Carte 4 • Les organisateurs publics et associatifs<br />
de concerts et festivals page 26<br />
Carte 5 • Les scènes privées : cafés-concerts et cabarets page 27<br />
Carte 6 • Les difficultés r<strong>en</strong>contrées sur le terrain<br />
par les musici<strong>en</strong>s page 28<br />
Préconisations<br />
01 • Esprit général des préconisations page 30<br />
02 • Pour un équipem<strong>en</strong>t des petites communes page 32<br />
03 • Vers un réseau “musiques <strong>actuelles</strong>” morbihannais page 34<br />
04 • Incitation à la prés<strong>en</strong>ce scénique page 36<br />
05 • L’ADDAV 56 auprès des musiques <strong>actuelles</strong> page 37<br />
Annexes<br />
01 • Annuaire des contacts page 40<br />
02 • Une salle “musiques <strong>actuelles</strong>” pour Vannes page 43<br />
03 • Ordre de mission page 46
Édito<br />
(<br />
Mais de quelles<br />
musiques parle-t-on ?<br />
Saura-t-on jamais expliquer cette alliance ? Cet écho si particulier<br />
qui transporte les musiques sur les terres de Bretagne ?<br />
En ville comme <strong>en</strong> campagne, de cafés-concerts <strong>en</strong> auditoriums,<br />
de festoù-noz improvisés <strong>en</strong> méga festivals, on les<br />
trouve rassemblées dans une même évid<strong>en</strong>ce. On y présume,<br />
pourquoi pas, la marque d’un double héritage mystique et<br />
social, quelque empreinte des pardons religieux, quelque<br />
mémoire des luttes portuaires, ouvrières ou paysannes. On y<br />
compr<strong>en</strong>d le besoin d’échappatoire à l’écart des rigueurs, des<br />
contraintes du quotidi<strong>en</strong>. On y perçoit pêle-mêle une aspiration<br />
de chacun à r<strong>en</strong>aître dans l’ailleurs comme dans la multitude,<br />
à se fédérer <strong>en</strong> musique pour quelques heures comme<br />
pour la vie. On y découvre une capacité unique à abolir tout<br />
principe de distance <strong>en</strong>tre artiste et public, un besoin d’émulation<br />
qu’aucune espèce d’intégrisme ne saura jamais récupérer…<br />
Bref, une spontanéité à vibrer, à danser sur un kan-hadiskan<br />
avec autant de ferveur que par dizaines de milliers<br />
devant la scène d’un groupe rock alternatif v<strong>en</strong>u du sommet<br />
des “charts” anglo-saxons.<br />
<strong>Musiques</strong> à danser mais musiques à transmettre, les sonorités<br />
traditionnelles bretonnes travers<strong>en</strong>t à plaisir les générations<br />
comme les territoires. Régénéré <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce, ce<br />
patrimoine musical sait <strong>en</strong>core aujourd’hui tirer le meilleur<br />
parti de son oralité naturelle pour <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir sa disponibilité.<br />
Pour rester une offre d’explorations et d’inv<strong>en</strong>tions sans<br />
exclusive, acharné à se métisser toujours plus loin pour mieux<br />
se redécouvrir. Si donc les musiques jouées <strong>en</strong> Bretagne ne<br />
saurai<strong>en</strong>t se résumer aux seules musiques bretonnes, il faut<br />
admettre qu’elles leur doiv<strong>en</strong>t toujours quelque chose… Ne<br />
serait-ce qu’une certaine qualité d’accueil. Et les artistes de<br />
tout contin<strong>en</strong>t et de toute influ<strong>en</strong>ce sont loin de l’ignorer !<br />
Alors ici <strong>en</strong> Bretagne, plus que partout ailleurs, la prét<strong>en</strong>tion de<br />
délimiter un champ musical précis et de désigner des musiques<br />
“<strong>actuelles</strong>” parmi d’autres se prés<strong>en</strong>te comme une gageure…<br />
Mais de quelles musiques parle-t-on ? <strong>Musiques</strong> amplifiées,<br />
musiques populaires, musiques fusionnelles, musiques<br />
rebelles… Mais <strong>en</strong>core ? En connaissance de cause, nous<br />
supposerons le terme “actuel” comme attaché à un mode<br />
de vie plutôt qu’à un <strong>en</strong>semble de repères esthétiques ou<br />
techniques. Mode de langage et mode d’échanges, mode de<br />
consommation et mode de distinction… A tous égards : mode<br />
de reconnaissance dans la Cité. C’est avant tout par le fait<br />
socioéconomique que ces musiques sont <strong>actuelles</strong>. Et c’est<br />
bi<strong>en</strong> ainsi qu’elles ont fini par s’inviter à la table des Arts<br />
publiquem<strong>en</strong>t déf<strong>en</strong>dables et à se voir reconnues à ce titre<br />
chez leur ministère de tutelle.<br />
Pourtant, il nous faut bi<strong>en</strong> l’admettre, le terme de “musiques<br />
<strong>actuelles</strong>” ne s’est jamais réellem<strong>en</strong>t imposé chez les premiers<br />
concernés : à savoir ceux-là mêmes qui la pratiqu<strong>en</strong>t au quotidi<strong>en</strong><br />
ou ceux qui travaill<strong>en</strong>t à sa diffusion. Sans parler de ceux<br />
qui l’écout<strong>en</strong>t… Il n’a pas su, à ce jour, quitter l’usage lexical des<br />
politiques culturelles publiques et de leurs relais institutionnels<br />
après avoir eu tellem<strong>en</strong>t de mal à s’y faire une place ! Mais <strong>en</strong><br />
cela au moins, nous reconnaîtrons volontiers au terme de<br />
“musiques <strong>actuelles</strong>” la légitimité d’un nom de baptême - label<br />
tardif, ambigu mais officiel - à l’issue de cette régularisation.<br />
Il le fallait, ce rattrapage, après quarante ans d’exist<strong>en</strong>ce d’un<br />
phénomène générationnel sans précéd<strong>en</strong>t. Cette accréditation<br />
à partir de laquelle fur<strong>en</strong>t lancées depuis six ans nombre<br />
d’actions déc<strong>en</strong>tralisées de souti<strong>en</strong> à l’équipem<strong>en</strong>t spécialisé,<br />
aux formations ou <strong>en</strong>core à l’effort d’information et d’accompagnem<strong>en</strong>t<br />
des groupes <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir. Le souti<strong>en</strong> financier aux<br />
musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> Bretagne est ainsi inscrit au dernier<br />
contrat de plan Etat-Région pour une <strong>en</strong>veloppe globale de<br />
près de cinquante deux millions de francs (<strong>en</strong>viron 7,9 millions<br />
d’euros).<br />
Mais de quelles musiques parle-t-on ? Du blues, du jazz, du<br />
rock, du folk et de leurs innombrables déclinaisons électrifiées,<br />
de la chanson, du rap, de la techno et de toutes<br />
ces musiques de fibre urbaine et post-industrielle, du reggae,<br />
des rythmes latinos, du raï, des influ<strong>en</strong>ces traditionnelles et<br />
des musiques du monde, et de tant d’autres qui les voisin<strong>en</strong>t,<br />
les transpos<strong>en</strong>t ou les transc<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t…<br />
Mais puisqu’une telle étude a d’autres projets que celui d’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir<br />
un débat sémantique, suggérons - pour ne plus y<br />
rev<strong>en</strong>ir - un mode pragmatique (définitif ?) d’id<strong>en</strong>tification<br />
d’une “musique actuelle” à partir de trois notions clefs. Les<br />
caractéristiques de :<br />
• musique créative,<br />
• musique populaire,<br />
• musique amplifiée,<br />
sont celles qu’il est possible d’attribuer le plus souv<strong>en</strong>t aux<br />
styles décrits plus haut. Mais chacune de ces notions étant<br />
insuffisante à elle seule pour cerner l’espace musical souhaité,<br />
nous proposerons qu’une forme musicale répondant à au moins<br />
deux de ces trois critères sera considérée comme actuelle.<br />
Nous retrouvons ainsi un mode de repérage intégrant trois<br />
aspects fondam<strong>en</strong>taux, trois axes de médiation permettant<br />
d’aborder le champ culturel :<br />
• son ambition esthétique,<br />
• sa réalité sociale,<br />
• sa spécificité technique.
5<br />
Pour exemple et parce que nous sommes <strong>en</strong> Bretagne, la prise<br />
<strong>en</strong> compte des groupes de musiques d’influ<strong>en</strong>ce traditionnelle<br />
dans cette étude se résoudra ainsi : populaires mais non<br />
amplifiées par nature, ces musiques trouveront leur place<br />
dans le champ des esthétiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> fonction de leur<br />
dim<strong>en</strong>sion créative : de l’originalité de leurs arrangem<strong>en</strong>ts,<br />
de leurs audaces instrum<strong>en</strong>tales ou de leurs inv<strong>en</strong>tions<br />
scéniques… Car de fait, de telles formations se voi<strong>en</strong>t confrontées<br />
au même contexte que n’importe quel groupe local<br />
de blues ou de reggae : une même difficulté à déf<strong>en</strong>dre leurs<br />
partis pris artistiques dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t concurr<strong>en</strong>tiel,<br />
à trouver des dates régulières, à financer un auto-produit,<br />
à développer leur audi<strong>en</strong>ce publique… A l’inverse, les formations<br />
bretonnes ou celtiques, tels les bagadoù qui perpétu<strong>en</strong>t<br />
le répertoire dans le fond et la forme et bénéfici<strong>en</strong>t du très<br />
fort <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t fédératif associé aux championnats et<br />
concours, évolu<strong>en</strong>t dans un cursus spécifique de diffusion.<br />
Elles échapp<strong>en</strong>t à la plupart des réalités des musici<strong>en</strong>s<br />
“actuels” et leur inclusion dans une telle étude serait de nature<br />
à <strong>en</strong> fausser les conclusions.<br />
Voici donc les musiques dont on parle… Au-delà de la question<br />
de leur reconnaissance institutionnelle, nous verrons tout au<br />
long de ce rapport à quel point ces courants, ces cultures<br />
musicales si diverses d’appar<strong>en</strong>ce, génèr<strong>en</strong>t des pratiques et<br />
des besoins semblables.<br />
En <strong>Morbihan</strong>, l’empreinte “trad’” sur le paysage musical est<br />
sans doute plus profonde <strong>en</strong>core que chez ses voisins. Il<br />
n’est qu’à considérer le Festival Interceltique de Lori<strong>en</strong>t qui<br />
fête cette année ses tr<strong>en</strong>te ans d’exist<strong>en</strong>ce. Ce r<strong>en</strong>dez-vous<br />
mondial de la “celtitude” éclaire mieux que tout autre l’ancrage<br />
contemporain, populaire et supranational des musiques<br />
bretonnes : il approche aujourd’hui les cinq c<strong>en</strong>ts mille visiteurs<br />
avec une programmation de plus de quatre mille musici<strong>en</strong>s<br />
sur dix jours. Après le Finistère, ce départem<strong>en</strong>t est le<br />
deuxième <strong>en</strong> région par le nombre de bagadoù et de cercles<br />
celtiques qu’il héberge. Mais de nombreuses autres formations<br />
ont choisi de revisiter ce répertoire sur un mode moins<br />
orthodoxe, d’y inviter par exemple des cuivres, de l’électronique<br />
ou des voix ori<strong>en</strong>tales pour porter la musique bretonne<br />
vers de nouvelles scènes et de nouveaux auditoires.<br />
Le <strong>Morbihan</strong> compte égalem<strong>en</strong>t le plus important effectif de<br />
facteurs d’instrum<strong>en</strong>ts et luthiers de Bretagne, dont beaucoup<br />
(Georges Botuha, Bernard Loffet, Hervieux-Glet, Daniel<br />
Lafontaine…) rest<strong>en</strong>t parmi les plus réputés de leur spécialité.<br />
Dernier témoin de l’ancrage économique de la culture bretonne<br />
<strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>, la réc<strong>en</strong>te ouverture de TV Breizh à Lori<strong>en</strong>t :<br />
une télévision thématique, privée et payante, aux moy<strong>en</strong>s<br />
techniques et financiers considérables, à l’ambition affirmée<br />
d’être la “première chaîne généraliste à vocation régionale de<br />
France”. Autant que sa position géographique c<strong>en</strong>trale et la<br />
prés<strong>en</strong>ce d’un aéroport, c’est le poids économique et culturel<br />
de l’Interceltique qui a décidé de son implantation à Lori<strong>en</strong>t.<br />
Pays de Lori<strong>en</strong>t où les Studios <strong>Musiques</strong> d’Aujourd’hui au Pays<br />
de Lori<strong>en</strong>t (MAPL) mèn<strong>en</strong>t un travail évid<strong>en</strong>t de découverte<br />
et d’accompagnem<strong>en</strong>t de ces styles amplifiés, existe-t-il un<br />
véritable réseau de lieux et de projets pér<strong>en</strong>nes capables<br />
d’offrir - au-delà de l’événem<strong>en</strong>t ponctuel - des opportunités<br />
suffisantes aux groupes amateurs comme professionnels ?<br />
En matière de diffusion hors festivals, plus de mille concerts<br />
rock, trad’, chanson, punk, reggae, blues, jazz, world,… ont<br />
lieu chaque année sur le territoire départem<strong>en</strong>tal. Mais<br />
le plus gros de cette affiche se situe aux deux extrêmes<br />
commerciales de l’offre artistique. Celle, d’une part, occupée<br />
par des groupes de notoriété nationale ou internationale<br />
programmés par des tourneurs dans les palais des congrès<br />
et autres parcs des expos de Vannes, Pontivy ou Lori<strong>en</strong>t.<br />
Celle, d’autre part, où évolu<strong>en</strong>t des dizaines de musici<strong>en</strong>s<br />
morbihannais <strong>en</strong> amorce de carrière - souv<strong>en</strong>t jeunes et amateurs<br />
- qui se produis<strong>en</strong>t tant bi<strong>en</strong> que mal sur les estrades<br />
des cafés-concerts, salles communales ou fêtes de quartier.<br />
Entre ces deux mondes, une frange importante d’artistes déjà<br />
rodés, inv<strong>en</strong>tifs et exigeants, n’ont pas l’audi<strong>en</strong>ce qu’ils mérit<strong>en</strong>t.<br />
Pas assez connus pour certains lieux, trop chers pour<br />
d’autres ! Pour eux surtout, on souhaitera l’instauration d’un<br />
véritable réseau de projets et de lieux, capable d’<strong>en</strong>courager<br />
puis de donner à connaître le meilleur de cette production.<br />
En coulisses de la scène, l’infrastructure d’animation et de<br />
création reste à développer : moins de 10% des organisations<br />
répertoriées offr<strong>en</strong>t des espaces de répétition à ces groupes<br />
contre près de 24% <strong>en</strong> Finistère (données 1999)… Aspect<br />
complém<strong>en</strong>taire, la formation adaptée aux musiques amplifiées<br />
occupe une place plus symbolique qu’effective dans<br />
l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t artistique agréé, communal ou associatif.<br />
La première partie de cette étude prés<strong>en</strong>te une lecture<br />
comparée de la réalité des organisations et de celles des<br />
musici<strong>en</strong>s impliqués dans les musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong><br />
<strong>Morbihan</strong>. Au cours d’une seconde partie, nous préconiserons<br />
un certain nombre d’actions de court et moy<strong>en</strong> terme visant<br />
à équilibrer, consolider et diversifier l’infrastructure et les<br />
projets d’accompagnem<strong>en</strong>t de ces pratiques. Dans son<br />
“Schéma de Développem<strong>en</strong>t pour une Politique Culturelle”<br />
adopté au 2 ème trimestre 2000, le Conseil Général du <strong>Morbihan</strong><br />
inscrivait les pratiques des musiques <strong>actuelles</strong> comme une<br />
de ses priorités d’objectifs. Nous souhaitons, au travers de<br />
cette étude, contribuer à lui fournir un outil d’analyse et<br />
d’ori<strong>en</strong>tations à la hauteur de ses ambitions.<br />
Nicolas Meckel<br />
Mais cette prédominance du celtique et du r<strong>en</strong>dez-vous festivalier<br />
<strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> n’indique-t-elle pas, par contrecoup, une<br />
certaine faiblesse des filières de développem<strong>en</strong>t des styles<br />
rock, jazz, techno ou chanson, <strong>en</strong>tre autres ? En dehors du
<strong>Musiques</strong> Actuelles <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong><br />
)<br />
1<br />
État des lieux
1 01<br />
En harmonisant le souti<strong>en</strong> public aux musiques <strong>actuelles</strong>, leur<br />
objectif principal est d’améliorer l’adéquation <strong>en</strong>tre offre et<br />
demande, de susciter de nouveaux part<strong>en</strong>ariats pour l’aide à<br />
la création et à la circulation des groupes.<br />
8<br />
(<br />
Les conditions<br />
de l’<strong>en</strong>quête<br />
Cinq thèmes et deux regards<br />
L’état des lieux des musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> se<br />
déroule sur quatre mois : de mars à juin 2001. Le mois de<br />
septembre est prévu pour la prés<strong>en</strong>tation écrite et orale du<br />
rapport auprès des part<strong>en</strong>aires<br />
concernés.<br />
Le principe directeur<br />
d’une telle étude (voir<br />
ordre de mission <strong>en</strong><br />
annexe) est d’exprimer,<br />
sur une période désignée,<br />
le volume et la<br />
nature des ressources <strong>en</strong><br />
matière d’équipem<strong>en</strong>ts<br />
et d’organisations liées<br />
à la pratique de ces<br />
musiques sur le départem<strong>en</strong>t.<br />
Les fonctions principales<br />
des structures<br />
concernées se regroup<strong>en</strong>t<br />
sur cinq niveaux<br />
d’interv<strong>en</strong>tion :<br />
• la diffusion scénique,<br />
• les répétitions,<br />
• la formation,<br />
• l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t,<br />
• l’information.<br />
En contrepoint de cette approche, sont analysés les besoins<br />
des musici<strong>en</strong>s eux-mêmes, premiers utilisateurs ou prestataires<br />
de ces structures. Sans condition préalable de professionnalisme<br />
ou de notoriété, la situation de ces personnes<br />
au regard de leur carrière de musici<strong>en</strong>s est une donnée de<br />
référ<strong>en</strong>ce pour cette évaluation.<br />
Dans un deuxième temps, un certain nombre d’ori<strong>en</strong>tations<br />
sont préconisées à l’int<strong>en</strong>tion des collectivités concernées.<br />
Le Comité de Pilotage<br />
Un Comité de Pilotage s’est constitué avec un <strong>en</strong>semble de<br />
douze personnes référ<strong>en</strong>tes, choisies <strong>en</strong> fonction de leur<br />
connaissance des milieux visés, de leur implantation sur un<br />
secteur géographique donné et de leur <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t prolongé<br />
sur le terrain des musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>.<br />
Armel Audran<br />
Gérant du café-concert Le Clair-obscur, Questembert<br />
Thierry Bertin<br />
Directeur des Studios MAPL, Lori<strong>en</strong>t<br />
Christophe Demay<br />
Directeur de la Maison du Temps Libre - Jean Vilar,<br />
Lanester<br />
Marion D<strong>en</strong>izot<br />
Directrice de l’ADDAV 56<br />
Bertrand Dupont<br />
Directeur de l’Association <strong>Musiques</strong> d’aujourd’hui <strong>en</strong><br />
Bretagne-Ton All, Langonnet<br />
François Guyonnet<br />
Festival les Loustiks de l'Akoustik, Rochefort-<strong>en</strong>-Terre
9<br />
Jean-Marc Hélies<br />
Programmateur de la Petite Scène, Saint-Nolff<br />
François-H<strong>en</strong>ri Labey<br />
Directeur de l’Ecole Nationale de Musique et de Danse,<br />
Lori<strong>en</strong>t<br />
Dami<strong>en</strong> Le Guével<br />
Perman<strong>en</strong>t de l’association Aux Arts Etc, Malestroit<br />
Anne-Christine Micheu<br />
Conseillère Musique et Danse, Ministère chargé de la Culture<br />
- DRAC de Bretagne<br />
Brigitte Nicolas<br />
Directeur de la Culture, Conseil Général du <strong>Morbihan</strong><br />
Gaël Robert<br />
Chargé de mission, musiques et danses <strong>en</strong> Bretagne<br />
Ce groupe a pour fonction de cadrer l’avancée de l’étude, de<br />
transmettre au chargé de mission toute information susceptible<br />
de contribuer à sa connaissance du terrain. Il valide <strong>en</strong><br />
cours d’étude toute décision d’actions spécifiques et <strong>en</strong> fin<br />
d’étude la prés<strong>en</strong>tation du rapport final.<br />
Le Comité de Pilotage s’est réuni à trois reprises : le 17 avril,<br />
le 22 mai et le 7 septembre 2001.<br />
Le Recueil des données<br />
Les organisations<br />
Un listing initial de quelques 160 structures concernées par<br />
les musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> a été constitué par le<br />
croisem<strong>en</strong>t d’annuaires et de bases de données disponibles<br />
(Guide des <strong>Musiques</strong> / Bretagne du C<strong>en</strong>tre de Création<br />
Musicale de Brest et Officiel de la Musique du C<strong>en</strong>tre<br />
d’Information et de Ressources pour les <strong>Musiques</strong> Actuelles,<br />
Réseau Musique et Danse 1 , fichier des lic<strong>en</strong>ces d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs<br />
de spectacle, sites internet musicaux…). Ce listing<br />
compr<strong>en</strong>d des associations et collectifs artistiques, des lieux<br />
de diffusion publics et privés, des studios de répétition et<br />
d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, des ag<strong>en</strong>ts et tourneurs, des organisateurs<br />
de festivals, des lieux de formation et d’information destinés<br />
aux musici<strong>en</strong>s “actuels”. Il ne compr<strong>en</strong>d ni les disquaires, ni<br />
les facteurs et magasins d’instrum<strong>en</strong>ts de musique.<br />
Une fois la consultation de ces structures réalisée, son effectif<br />
a été ram<strong>en</strong>é à 114 organisations. Dans un contexte de très<br />
grande mouvance (important “turn-over” parmi les lieux de<br />
diffusion), ce chiffrage correspond à la réalité d’un mom<strong>en</strong>t. Il<br />
prét<strong>en</strong>d à l’exhaustivité avec une précision de 5% <strong>en</strong>viron.<br />
Les musici<strong>en</strong>s<br />
La désignation de “musici<strong>en</strong>” concerne théoriquem<strong>en</strong>t tout<br />
individu pratiquant avec une certaine régularité (et /ou aptitude…)<br />
un instrum<strong>en</strong>t, y compris sa propre voix.<br />
Les données nationales du D.E.P. 2 chiffr<strong>en</strong>t à 26% des 15-19<br />
ans et à 14% des 20-24 ans la population française répondant<br />
à une telle définition.<br />
Nous avons vu, par ailleurs, à quel point la notion de<br />
“musiques <strong>actuelles</strong>” était complexe à cerner, débordant<br />
le seul champ esthétique pour toucher des considérations<br />
techniques et sociales... On compr<strong>en</strong>dra aisém<strong>en</strong>t dans ces<br />
conditions l’impossibilité de quantifier une population de<br />
“musici<strong>en</strong>s actuels” à l’échelle du départem<strong>en</strong>t.<br />
Pour se rapprocher d’une population plus spécifiquem<strong>en</strong>t<br />
concernée par l’interv<strong>en</strong>tion des souti<strong>en</strong>s publics, nous avons<br />
donc cherché à r<strong>en</strong>contrer des musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> solo ou <strong>en</strong> groupe,<br />
par le relais d’organisations dont ils sont soit utilisateurs,<br />
soit prestataires réguliers. Nous avons égalem<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>té un<br />
équilibrage de consultation des populations sur l’<strong>en</strong>semble<br />
du départem<strong>en</strong>t.<br />
Les questionnaires<br />
Deux questionnaires distincts ont été conçus : un à destination<br />
des musici<strong>en</strong>s, un autre à l’int<strong>en</strong>tion de l’<strong>en</strong>semble des<br />
organisations interv<strong>en</strong>ant dans le champ des musiques<br />
<strong>actuelles</strong>.<br />
De huit pages chacun, ces questionnaires déclin<strong>en</strong>t des interrogations<br />
sur les cinq axes d’évaluation : scène, répétition,<br />
formation, <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t et information. Le questionnaire<br />
“organisations” conti<strong>en</strong>t des élém<strong>en</strong>ts d’appréciation économique<br />
(chiffre d’affaires, niveau des aides publiques et privées,<br />
autofinancem<strong>en</strong>t…) alors que le questionnaire “musici<strong>en</strong>s”<br />
cherche à id<strong>en</strong>tifier la situation socioprofessionnelle<br />
de l’intéressé.<br />
1 Le Réseau Musique et Danse (RMD) est un réseau d’information national piloté par la Cité de la Musique et alim<strong>en</strong>té par les associations régionales et départem<strong>en</strong>tales “Musique et Danse”.<br />
Cette base rec<strong>en</strong>se plus de 10 000 <strong>en</strong>trées concernant les formations, les contacts d’artistes, les industries et services, les part<strong>en</strong>aires institutionnels. Elle sera consultable sur internet<br />
à partir de janvier 2002.<br />
2 Départem<strong>en</strong>t des Etudes et de la Prospective du Ministère de la Culture et de la Communication.
10<br />
Pour chacun des questionnaires, il était nécessaire de concevoir<br />
un principe unique de prés<strong>en</strong>tation, suffisamm<strong>en</strong>t parlant<br />
pour des sujets recouvrant de grandes disparités de nature et<br />
de fonctions. Traités <strong>en</strong> parallèle ces deux questionnaires<br />
devai<strong>en</strong>t ainsi permettre de mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce tout décalage<br />
<strong>en</strong>tre offre et demande à l’échelle du départem<strong>en</strong>t.<br />
Par ailleurs, un courrier prés<strong>en</strong>tant le cal<strong>en</strong>drier de ces<br />
r<strong>en</strong>contres a été <strong>en</strong>voyé à l’<strong>en</strong>semble des 160 organisations<br />
repérées initialem<strong>en</strong>t. Seules les organisations n’ayant pu se<br />
faire représ<strong>en</strong>ter à l’une ou l’autre de ces r<strong>en</strong>contres ont reçu,<br />
à leur demande, un questionnaire. De nombreuses consultations<br />
téléphoniques, <strong>en</strong>fin, sont v<strong>en</strong>ues compléter ce relevé<br />
de données.<br />
La cartographie<br />
Différ<strong>en</strong>tes cartes du <strong>Morbihan</strong> permett<strong>en</strong>t une observation<br />
géographique des données relevées. La cartographie à été<br />
réalisée par la société “Le Délézir-Ingénierie” basée à Vannes.<br />
Le découpage des cartes subdivise le départem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cantons<br />
et <strong>en</strong> zones d’emploi.<br />
Cette seconde option s’appuie sur un découpage officiel de<br />
l’INSEE, découpage réalisé au début des années 1980 pour<br />
délimiter des périmètres de référ<strong>en</strong>ce à l’intérieur desquels<br />
ont lieu l’ess<strong>en</strong>tiel des déplacem<strong>en</strong>ts domicile-travail. Unité<br />
de mesure incontournable <strong>en</strong> terme de statistique socioéconomique,<br />
le repérage par zone d’emploi permet la lecture<br />
de l’accessibilité de tel équipem<strong>en</strong>t ou de telle prestation par<br />
une population donnée.<br />
Enfin, ce découpage correspond presque parfaitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
Bretagne à celui des Pays découlant de la “loi d’ori<strong>en</strong>tation<br />
pour l’aménagem<strong>en</strong>t et la développem<strong>en</strong>t du territoire” de<br />
1995, dite “Loi Voynet”.<br />
Le mode de consultation<br />
Afin de r<strong>en</strong>dre plus vivant et ouvert le recueil des données,<br />
9 r<strong>en</strong>contres-débats ont été organisées <strong>en</strong>tre le 9 mai et le<br />
27 juin : 4 à l’int<strong>en</strong>tion des organisations et 5 à l’int<strong>en</strong>tion des<br />
musici<strong>en</strong>s.<br />
Autour du remplissage de leur questionnaire, 75 participants<br />
ont pu exprimer <strong>en</strong> toute liberté leur vision, leurs critiques et<br />
att<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> matière de musiques <strong>actuelles</strong>. Ces r<strong>en</strong>contres, qui<br />
se sont déroulées à Mauron, Questembert, Lori<strong>en</strong>t, Langonnet,<br />
Vannes, Saint-Nolff et Pont-Scorff, devai<strong>en</strong>t pouvoir compter<br />
sur une légitimité de leurs lieux d’accueil auprès des milieux<br />
concernés. Le choix des sites d’accueil répondait égalem<strong>en</strong>t à<br />
un souci de la meilleure couverture possible du départem<strong>en</strong>t.<br />
L’information concernant ces r<strong>en</strong>contres s’est faite par voie<br />
de presse et radios locales, affichage dans des magasins<br />
d’instrum<strong>en</strong>ts ainsi que par le relais des lieux d’accueil.
11 1 02<br />
(<br />
Les relevés<br />
de participation<br />
Sur une base de 114 organisations, 62 retours répartis ainsi :<br />
Type Base Retours Soit<br />
Associations et Collectifs d'Artistes 18 11 61%<br />
Bars Musicaux et cafés-concerts 47 23 49%<br />
Etablissem<strong>en</strong>ts Culturels 8 5 63%<br />
Ecoles de Musique, <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t artistique 3 1 33%<br />
Festivals 10 9 90%<br />
Etablissem<strong>en</strong>ts spécialisés <strong>Musiques</strong> Actuelles 1 1 100%<br />
Production Artistique, ag<strong>en</strong>ts, tourneurs 5 2 40%<br />
Structures Socioculturelles 13 8 62%<br />
Studios d'Enregistrem<strong>en</strong>t 3 1 33%<br />
Salles d'accueil de Spectacles, ou polyval<strong>en</strong>tes (>500 pl.) 4 0 0%<br />
Autres Prestataires 2 1 50%<br />
Totaux 114 62 54,3%<br />
69 retours musici<strong>en</strong>s répartis ainsi :<br />
Zone d’emploi d’AURAY 8<br />
Zone d’emploi de LORIENT 18<br />
Zones d’emploi de PLOERMEL et REDON 11<br />
Zones d’emploi de PONTIVY-LOUDEAC et CARHAIX 13<br />
Zones d’emploi de VANNES 19<br />
Ces retours sont porteurs de diverses indications que l’étude<br />
permettra d’affiner. La participation générale des organisations<br />
sollicitées est de plus de 54%, avec des variantes<br />
importantes selon le type d’établissem<strong>en</strong>t.<br />
La répartition des retours musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> fonction de leur zone<br />
d’emploi de rattachem<strong>en</strong>t est relativem<strong>en</strong>t conforme, proportionnellem<strong>en</strong>t,<br />
aux données <strong>en</strong> population de ce découpage<br />
territorial de l’INSEE (voir la carte Approche démographique<br />
de référ<strong>en</strong>ce). A l’exception de la zone de Lori<strong>en</strong>t, faiblem<strong>en</strong>t<br />
prés<strong>en</strong>te au vu de son poids démographique et économique.<br />
De manière générale, ce relevé de données s’est confronté à<br />
de nombreuses résistances et à une démotivation manifeste<br />
des milieux concernés. Un effort particulier de s<strong>en</strong>sibilisation<br />
et d’explication, un temps considérable consacré à de<br />
multiples relances auront été nécessaires pour atteindre ce<br />
niveau de retours. Lors des échanges et débats, une majorité<br />
d’interlocuteurs a exprimé ses doutes quant à l’impact<br />
possible d’un état des lieux sur leurs réalités quotidi<strong>en</strong>nes<br />
d’artistes ou de professionnels.<br />
A la clef de ce scepticisme, une mauvaise perception des rôles<br />
des acteurs politiques et institutionnels attachés au développem<strong>en</strong>t<br />
culturel s’est généralem<strong>en</strong>t exprimée. L’ADDAV 56<br />
(ex-Association Départem<strong>en</strong>tale pour le Développem<strong>en</strong>t<br />
Musical et Chorégraphique dans le <strong>Morbihan</strong> 3 ), <strong>en</strong> particulier,<br />
souffre d’un important passif d’image, conséqu<strong>en</strong>ce d’une<br />
déconnexion manifeste et chronique durant ces dernières<br />
années d’avec l’<strong>en</strong>semble des acteurs de terrains, associatifs,<br />
publics et privés.<br />
Il a souv<strong>en</strong>t été rappelé qu’une étude de ce type avait déjà<br />
été <strong>en</strong>gagée trois ans plus tôt. Aucune communication n’a<br />
été <strong>en</strong>treprise à son issue, aucune interv<strong>en</strong>tion nouvelle des<br />
collectivités publiques n’<strong>en</strong> a jamais résulté.<br />
3 L’Association Départem<strong>en</strong>tale pour le Développem<strong>en</strong>t Musical et Chorégraphique dans le <strong>Morbihan</strong> (ADDM 56) a changé de nom suite à l’assemblée générale extraordinaire du 8 octobre<br />
2001. Elle se nomme désormais Association Départem<strong>en</strong>tale pour le Développem<strong>en</strong>t des Arts Vivants dans le <strong>Morbihan</strong> (ADDAV 56).
1 03<br />
( Les musici<strong>en</strong>s<br />
et leur carrière<br />
Du tal<strong>en</strong>t, du travail, du hasard… La trajectoire artistique d’un<br />
musici<strong>en</strong>, d’un groupe, ti<strong>en</strong>t d’abord et surtout à lui-même. A<br />
ses capacités créatives, sa maîtrise de l’instrum<strong>en</strong>t, l’originalité<br />
de son écriture et de ses arrangem<strong>en</strong>ts, sa personnalité<br />
scénique. Il y a aussi, bi<strong>en</strong> sûr, les données extérieures, les<br />
modes, les caprices de la sphère commerciale et de la médiatisation<br />
qui décid<strong>en</strong>t, font et défont les rêves de succès...<br />
Mais si l’accès à l’autosuffisance, voire à quelque notoriété,<br />
repose sur une bonne dose de chance, elle n’intervi<strong>en</strong>dra<br />
généralem<strong>en</strong>t qu’à l’issue d’un travail int<strong>en</strong>sif et sout<strong>en</strong>u<br />
pour t<strong>en</strong>dre toujours vers la forme la plus aboutie de sa<br />
propre musique.<br />
Ce sont, <strong>en</strong> principe, les premières années d’un parcours<br />
musical qui se nourriss<strong>en</strong>t du souti<strong>en</strong> des organismes publics<br />
et subv<strong>en</strong>tionnés. La formation, l’accès à des lieux de répétition<br />
adaptés, l’aide pour la création d’une démo de qualité et<br />
surtout la représ<strong>en</strong>tation scénique régulière permett<strong>en</strong>t au<br />
musici<strong>en</strong> de vivre pleinem<strong>en</strong>t sa passion mais aussi d’aborder<br />
une év<strong>en</strong>tuelle phase professionnelle dans les meilleures<br />
conditions d’accès à la sphère commerciale des tourneurs et<br />
des producteurs discographiques.<br />
L’étude prés<strong>en</strong>te nous indique que cette phase de “maturation”<br />
dans la sphère publique et associative n’est pas toujours<br />
transitoire, loin s’<strong>en</strong> faut, et que nombre de musici<strong>en</strong>s<br />
déjà confirmés sur la scène ou par le disque rest<strong>en</strong>t très<br />
dép<strong>en</strong>dants de l’action culturelle subv<strong>en</strong>tionnée.<br />
La population de référ<strong>en</strong>ce<br />
Les 69 musici<strong>en</strong>s consultés représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 43 formations artistiques<br />
distinctes. Compte t<strong>en</strong>u des effectifs de chaque groupe<br />
consulté, le nombre total de musici<strong>en</strong>s représ<strong>en</strong>tés indirectem<strong>en</strong>t<br />
par notre <strong>en</strong>quête est de 205.<br />
L’échantillon des 69 musici<strong>en</strong>s qui servira de référ<strong>en</strong>ce tout<br />
au long de cette étude se situe dans ce qu’on pourrait nommer<br />
un “mi-chemin” de la pratique (et carrière) artistique. L’âge<br />
moy<strong>en</strong> de cette population approche 31 ans (écart type de<br />
10,5), dans une fourchette comprise <strong>en</strong>tre 18 et 58 ans. Une<br />
faible participation d’artistes réellem<strong>en</strong>t débutants est donc à<br />
déplorer. Plus généralem<strong>en</strong>t, notre mode de consultation des<br />
musici<strong>en</strong>s qui s’appuyait sur un postulat de représ<strong>en</strong>tativité<br />
des structures culturelles auprès de cette population a montré<br />
ses limites. Nous pouvons <strong>en</strong> déduire qu’une part importante<br />
de musici<strong>en</strong>s amateurs morbihannais ne fréqu<strong>en</strong>te pas, ou<br />
rarem<strong>en</strong>t, les organisations culturelles du départem<strong>en</strong>t. La<br />
lecture conjointe de la répartition par styles musicaux parmi<br />
les musici<strong>en</strong>s, d’une part, et chez les diffuseurs, d’autre part,<br />
précisera <strong>en</strong> partie ce décalage (voir chapitre La scène).<br />
Néanmoins, l’expéri<strong>en</strong>ce accumulée par nos interlocuteurs -<br />
tant au plan artistique (<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 13 années de pratique<br />
instrum<strong>en</strong>tale) que professionnel et personnel - leur aura<br />
permis de porter un regard particulièrem<strong>en</strong>t averti sur la<br />
situation des musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>.<br />
Les musici<strong>en</strong>s prés<strong>en</strong>ts sont rarem<strong>en</strong>t des musici<strong>en</strong>nes (19%),<br />
ce qui est conforme aux données nationales généralem<strong>en</strong>t<br />
établies dans la répartition par sexe.<br />
Nous considérerons comme amateurs les personnes pour qui<br />
la pratique musicale ne constitue pas la source première de<br />
rev<strong>en</strong>us. Parmi notre échantillon, ils sont 61% dans ce cas.<br />
Les salariés y sont majoritairem<strong>en</strong>t des employés (26%),<br />
des ouvriers (13%), des <strong>en</strong>seignants (10%). La population<br />
étudiante y est de 16%.<br />
Mais plus de la moitié de ces amateurs (55%) ont le projet de<br />
vivre de la musique dans un délai de moins de 3 ans. Ils<br />
travaill<strong>en</strong>t alors à réunir les conditions d’accès au régime<br />
d’intermitt<strong>en</strong>t du spectacle. Ce désir n’est pas à compr<strong>en</strong>dre<br />
comme une volonté unique d’accéder à une meilleure condition<br />
sociale bi<strong>en</strong> que 21% d’<strong>en</strong>tre eux connaiss<strong>en</strong>t une situation<br />
de précarité sociale (chômage, RMI,…). Il est impossible<br />
d’établir un li<strong>en</strong> de cause à effet <strong>en</strong>tre la situation du musici<strong>en</strong><br />
amateur au regard de l’emploi et sa volonté de professionnalisation<br />
dans la musique.<br />
Nous considérerons comme professionnels les personnes<br />
pour qui la pratique musicale constitue la première source de<br />
rev<strong>en</strong>us. Ils sont 37% dans ce cas.<br />
Parmi ceux-ci, plus des deux tiers bénéfici<strong>en</strong>t du régime<br />
d’indemnisation des intermitt<strong>en</strong>ts du spectacle. Les autres<br />
sont soit <strong>en</strong> situation d’artistes “pré-professionnels” sans<br />
avoir atteint les critères d’accès au régime d’intermitt<strong>en</strong>ce<br />
(26%), soit professeurs de musique (30%), à temps partiel<br />
le plus souv<strong>en</strong>t.<br />
Au vu de cette première id<strong>en</strong>tification, les statistiques qui<br />
suiv<strong>en</strong>t seront à considérer comme illustrant la situation de<br />
musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t de carrière mais <strong>en</strong>core tributaires<br />
des dispositifs publics d’accompagnem<strong>en</strong>t. Ils s’affirm<strong>en</strong>t<br />
tous comme très consci<strong>en</strong>ts des difficultés et de l’insécurité<br />
de la vie d’artiste. Ils rest<strong>en</strong>t pourtant déterminés à vivre leur<br />
12
13<br />
passion avec autant d’int<strong>en</strong>sité, qu’il s’agisse ou non de leur<br />
source de rev<strong>en</strong>us. Seul un musici<strong>en</strong> professionnel parmi le<br />
panel consulté a <strong>en</strong>visagé de mettre un terme à son activité.<br />
Instrum<strong>en</strong>ts et couleurs musicales<br />
Les musici<strong>en</strong>s consultés sont tous propriétaires de leur instrum<strong>en</strong>t<br />
(qui peut évidemm<strong>en</strong>t être leur propre voix) et plus de<br />
la moitié de leur système d’amplification et d’effets électroniques.<br />
Ils consacr<strong>en</strong>t plus de 10 heures par semaine à une<br />
pratique individuelle ou collective de cet instrum<strong>en</strong>t. Quelle<br />
que soit l’avancée de leur carrière vis-à-vis de la scène et du<br />
disque, ces indicateurs nous révèl<strong>en</strong>t l’important <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />
de ces personnes dans leur passion.<br />
Seuls 26% des artistes r<strong>en</strong>contrés se dis<strong>en</strong>t musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong><br />
solo. A temps partiel mais plus souv<strong>en</strong>t de manière exclusive,<br />
le groupe représ<strong>en</strong>te pour 92% des artistes la matrice naturelle<br />
d’évolution de leur pratique. Les groupes compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
de 2 à 18 élém<strong>en</strong>ts pour une moy<strong>en</strong>ne de 5.<br />
L’év<strong>en</strong>tail des instrum<strong>en</strong>ts pratiqués au sein des formations<br />
donne une première idée de la diversité du champ esthétique<br />
concerné :<br />
l’importance de la filiation rock-blues <strong>en</strong> matière de structure<br />
rythmique. La surprise vi<strong>en</strong>t avant tout de la place des cuivres<br />
et v<strong>en</strong>ts dans ce classem<strong>en</strong>t ; elle sera confirmée par la suite.<br />
D’une part, les musiques jazz occup<strong>en</strong>t, sous des formes très<br />
variées, une place inatt<strong>en</strong>due parmi l’offre musicale morbihannaise.<br />
D’autre part, des instrum<strong>en</strong>ts telle la clarinette (bois<br />
ou cuivre) se trouv<strong>en</strong>t répartis <strong>en</strong>tre formations traditionnelles<br />
bretonnes et formations jazz, fanfare… Cette alliance<br />
instrum<strong>en</strong>tale reflète la prés<strong>en</strong>ce de nombreux groupes de<br />
fusion trad’/jazz dans notre panel. La place du couple<br />
biniou/bombarde vi<strong>en</strong>t confirmer l’importance générale des<br />
influ<strong>en</strong>ces celtiques.<br />
A l’inverse, l’instrum<strong>en</strong>tation électronique (mix, sampling…)<br />
proche des musiques “urbaines” (rap, hip hop, house, techno…)<br />
est faiblem<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>tée dans ce panel. Dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
avant tout rural, peu de lieux de diffusion se<br />
dis<strong>en</strong>t demandeurs de ces styles.<br />
Quel que soit leur style, les musici<strong>en</strong>s consultés se veul<strong>en</strong>t<br />
avant tout dépositaires artistiques de leurs musiques et de<br />
leurs textes. La part de compositions originales est conséqu<strong>en</strong>te<br />
: 59%, sachant que les reprises sont, elles, souv<strong>en</strong>t<br />
soumises à un profond travail de réécriture. Les musici<strong>en</strong>s<br />
trad’ eux-mêmes se situ<strong>en</strong>t le plus souv<strong>en</strong>t dans une<br />
démarche de transposition créative et de fusion à partir du<br />
matériau originel de leur répertoire :<br />
voix 84%<br />
guitare (électr. + acoustique) 84%<br />
basse, contrebasse 56%<br />
cuivres, v<strong>en</strong>ts 53%<br />
batterie 48%<br />
Adaptations<br />
16%<br />
Reprises<br />
25%<br />
Compositions<br />
originales<br />
59%<br />
biniou, bombarde 35%<br />
violon 31%<br />
accordéon 24%<br />
percussions 23%<br />
claviers 18%<br />
platines, sampler, MAO 15%<br />
autres 19%<br />
Dans les pages qui suiv<strong>en</strong>t, nous verrons quels att<strong>en</strong>tes et<br />
besoins ces musici<strong>en</strong>s manifest<strong>en</strong>t, selon leur localisation<br />
géographique (voir la carte Les difficultés r<strong>en</strong>contrées sur le<br />
terrain par les musici<strong>en</strong>s). Nous confronterons leurs réalités<br />
autour des questions de scène, de répétition ou de formation<br />
à celles des différ<strong>en</strong>tes organisations du départem<strong>en</strong>t impliquées<br />
dans les musiques <strong>actuelles</strong>.<br />
Omniprés<strong>en</strong>te, la voix reste l’instrum<strong>en</strong>t le plus modulable, le<br />
plus adaptable tout <strong>en</strong> s’imposant comme premier vecteur<br />
d’id<strong>en</strong>tité et de distinction du groupe. Aussi bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée,<br />
la guitare se mainti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> position dominante sur la palette<br />
instrum<strong>en</strong>tale. Ce sont les diverses déclinaisons techniques de<br />
l’instrum<strong>en</strong>t (acoustique, électrique, utilisation d’effets électroniques,…)<br />
qui feront la différ<strong>en</strong>ce. La prés<strong>en</strong>ce de la basse<br />
et de la batterie <strong>en</strong> haut du classem<strong>en</strong>t nous r<strong>en</strong>seigne sur
(<br />
1 04<br />
Les organisations<br />
114 organisations ont donc été rec<strong>en</strong>sées pour leur implication<br />
dans le paysage des musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>,<br />
non compris les médias spécialisés, les magasins de disques,<br />
les facteurs et v<strong>en</strong>deurs d’instrum<strong>en</strong>ts de musique. Il s’agit,<br />
nous l’avons dit, d’une “photographie” figeant le panel sur<br />
une période donnée. La grande mouvance de ce champ culturel<br />
nous laisse imaginer qu’il sera déjà changé au mom<strong>en</strong>t de la<br />
prés<strong>en</strong>tation publique de ce rapport.<br />
Ce regroupem<strong>en</strong>t d’organisations concerne logiquem<strong>en</strong>t<br />
des <strong>en</strong>tités d’une grande diversité de statut, de vocation et<br />
de fonction. Mais qu’il s’agisse du secteur marchand ou<br />
non-marchand, de droit public ou privé, de porteurs de projet<br />
ou de prestataires de service, ces organisations constitu<strong>en</strong>t<br />
globalem<strong>en</strong>t une trame, une ossature générale, un dispositif<br />
déterminant pour l’éclosion et le développem<strong>en</strong>t de la vie<br />
musicale du départem<strong>en</strong>t.<br />
Ces organisations sont impliquées dans les musiques<br />
<strong>actuelles</strong> depuis 6 ans <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne. La proximité de leurs<br />
publics, cli<strong>en</strong>ts ou utilisateurs se situe généralem<strong>en</strong>t dans un<br />
périmètre moy<strong>en</strong> :<br />
• d’agglomération pour les 47 bars musicaux,<br />
• de pays pour les 16 collectifs d’artistes,<br />
• départem<strong>en</strong>tal pour les 8 établissem<strong>en</strong>ts culturels,<br />
• régional pour les 12 festivals.<br />
Secteur marchand et non-marchand<br />
à part égale<br />
La répartition des 114 organisations par statut juridique<br />
s’établit comme suit :<br />
• Droit public : 19 (c<strong>en</strong>tres culturels et socioculturels <strong>en</strong> régie<br />
directe, écoles de musique),<br />
• Droit privé / SARL, EURL : 54 (bars musicaux, ag<strong>en</strong>ts et<br />
producteurs, studios d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t),<br />
• Droit privé / Associatif : 27 (collectifs d’artistes, organisateurs<br />
de concerts et festivals),<br />
• Droit privé / Associatif avec mission de service public : 14<br />
(établissem<strong>en</strong>ts culturels et c<strong>en</strong>tres socioculturels).<br />
Le secteur marchand, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t constitué de bars musicaux<br />
(cafés-concerts, cabarets) représ<strong>en</strong>te donc près de la<br />
moitié (47%) des organisations concernées par les musiques<br />
<strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>. Hormis les bars musicaux, d’autres<br />
établissem<strong>en</strong>ts privés (ag<strong>en</strong>ts et tourneurs, studios d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t,<br />
labels discographiques) vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcer l’importance<br />
de ce secteur marchand. L’imbrication, l’interdép<strong>en</strong>dance<br />
des secteurs marchands et non-marchands est une<br />
caractéristique récurr<strong>en</strong>te du champ d’activité des “musiques<br />
<strong>actuelles</strong>”. Un tiers des bars musicaux morbihannais utilise<br />
une structure associative pour sa programmation de<br />
concerts. A l’inverse, plusieurs associations, y compris dans<br />
le secteur subv<strong>en</strong>tionné, assum<strong>en</strong>t de fait une fonction “commerciale”<br />
d’ag<strong>en</strong>t artistique au service de certains groupes.<br />
Dans le secteur de l’animation, les organisations concernées<br />
rest<strong>en</strong>t majoritairem<strong>en</strong>t intégrées aux services communaux.<br />
La pratique des musiques <strong>actuelles</strong>, malgré les images négatives<br />
qu’elles véhicul<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core auprès de nombreux élus<br />
locaux (bruit, nuisances, drogue…), représ<strong>en</strong>te pour les municipalités<br />
un vecteur reconnu de li<strong>en</strong> social chez les 15-20 ans.<br />
C’est le cas des 11 services socioculturels du départem<strong>en</strong>t,<br />
qui s’impliqu<strong>en</strong>t dans les activités de répétition, d’organisation<br />
de tremplins musicaux et parfois de stages de formation<br />
musicale.<br />
Dans le cas des 8 établissem<strong>en</strong>ts culturels publics porteurs<br />
d’un réel projet pluri-artistique, la délégation associative<br />
reste minoritaire : une moitié fonctionne actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
régie directe.<br />
A mi-chemin des contraintes commerciales et administratives,<br />
le secteur associatif occupe donc une part non négligeable de<br />
ce panel. Il faut pourtant constater qu’il concerne ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />
des collectifs d’artistes ou des organisateurs occasionnels<br />
de spectacles et festivals.<br />
Il est à souhaiter que davantage de projets et de structures<br />
pér<strong>en</strong>nes liés aux musiques <strong>actuelles</strong> bénéfici<strong>en</strong>t prochainem<strong>en</strong>t<br />
d’une dynamique nouvelle au travers de cette souplesse<br />
et de cette ouverture que constitue la gestion associative.<br />
Si les aides et part<strong>en</strong>ariats des collectivités territoriales<br />
concern<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t le secteur public et associatif, il<br />
convi<strong>en</strong>dra de reconnaître l’impact évid<strong>en</strong>t du secteur marchand<br />
sur la qualité de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t musical local et d’<strong>en</strong>visager<br />
toute disposition pouvant <strong>en</strong>courager son rôle.<br />
14<br />
4 C<strong>en</strong>tre de Loisirs et d’Action Culturelle d’Allaire, Communauté de communes du Pays de Guer, C<strong>en</strong>tre culturel de Muzillac, Maison d’animation et loisirs d’Auray, Maison du port d’Arzon,<br />
Maison Pour Tous de Gourin, Services animation culturelle de Pontivy et de Vannes, Services jeunesse d’H<strong>en</strong>nebont et de Saint-Avé.
15<br />
De considérables disparités<br />
économiques<br />
La collecte d’indicateurs économiques ess<strong>en</strong>tiels pour établir<br />
l’<strong>en</strong>vergure de ces organisations s’est révélée délicate.<br />
Seules 20 d’<strong>en</strong>tre elles nous ont fourni leur chiffre d’affaires.<br />
Parmi elles, aucun établissem<strong>en</strong>t du secteur marchand !<br />
Beaucoup de structures privées, de cafés-concerts particulièrem<strong>en</strong>t,<br />
exprim<strong>en</strong>t ainsi leur méfiance quant à l’utilisation de<br />
ces chiffres par les institutions. Ils ne souhait<strong>en</strong>t pas davantage<br />
les voir diffusés dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t concurr<strong>en</strong>tiel qui<br />
concerne sans doute davantage la question des débits de<br />
boisson que celle des organisateurs de concerts, activité<br />
généralem<strong>en</strong>t accessoire pour leur établissem<strong>en</strong>t. Précisons<br />
que l’<strong>en</strong>semble des structures consultées sont impliquées de<br />
manière soit occasionnelle, soit régulière mais très rarem<strong>en</strong>t<br />
exclusive auprès des musiques <strong>actuelles</strong>.<br />
Les responsables des 12 festivals du départem<strong>en</strong>t ont tous<br />
fourni quelques données économiques de référ<strong>en</strong>ce. Les<br />
tableaux qui suiv<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’importance financière de<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t pour les principaux acteurs culturels publics<br />
et associatifs du départem<strong>en</strong>t.<br />
Le Festival Interceltique de Lori<strong>en</strong>t (FIL) et les Studios MAPL<br />
de Lori<strong>en</strong>t y sont prés<strong>en</strong>tés indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t. En effet, leur<br />
spécificité et l’importance de leur activité ne permett<strong>en</strong>t pas<br />
de les assimiler à leurs homologues, sauf à <strong>en</strong> fausser la<br />
lecture statistique.<br />
Tant dans le secteur événem<strong>en</strong>tiel des festivals que dans celui<br />
des lieux pér<strong>en</strong>nes, les disparités d’aides sont considérables.<br />
L’Interceltique reçoit, selon les collectivités part<strong>en</strong>aires, <strong>en</strong>tre<br />
2 et 3 fois plus de montant de subv<strong>en</strong>tion que l’<strong>en</strong>semble des<br />
11 autres festivals morbihannais réunis. De même, les Studios<br />
MAPL de Lori<strong>en</strong>t perçoiv<strong>en</strong>t une aide bi<strong>en</strong> supérieure à la totalité<br />
des autres établissem<strong>en</strong>ts culturels impliqués dans les<br />
pratiques des musiques <strong>actuelles</strong>.<br />
Notons que ces deux organisations produis<strong>en</strong>t un niveau de<br />
prestations culturelles de service public qui justifie le niveau<br />
de ces aides. En terme de volume d’activité, elles réalis<strong>en</strong>t<br />
d’ailleurs un autofinancem<strong>en</strong>t supérieur à 50% de leur chiffre<br />
d’affaire.<br />
Mais, derrière ces “grosses machines” très sout<strong>en</strong>ues, nous<br />
reti<strong>en</strong>drons la précarité générale d’un secteur public qui n’a<br />
pas su, à ce jour, faire valoir auprès des collectivités un travail<br />
suivi de programmation et d’accompagnem<strong>en</strong>t des esthétiques<br />
musicales contemporaines. Nous regrettons la faible place<br />
faite aux délégations de service public à des associations<br />
gestionnaires de projets culturels. Nous revi<strong>en</strong>drons sur le<br />
nécessaire développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> terme de cohér<strong>en</strong>ce et de<br />
complém<strong>en</strong>tarité d’objectifs <strong>en</strong>tre ces différ<strong>en</strong>tes structures,<br />
pour susciter une perspective de réseau des musiques<br />
<strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>.<br />
Chiffre d’affaire moy<strong>en</strong><br />
Etablissem<strong>en</strong>ts Culturels _____________ 647 000 Francs / 98 635 E<br />
(de 140 000 à 1 600 000 Francs)<br />
Studios MAPL de Lori<strong>en</strong>t ______________ 3 200 000 Francs / 487 837 E<br />
Festivals ___________________________ 1182 000 Francs / 180 195 E<br />
(de 115 000 à 4 900 000 Francs)<br />
Festival Interceltique de Lori<strong>en</strong>t _______ 23 300 000 Francs / 3 552 062 E<br />
Subv<strong>en</strong>tion publique moy<strong>en</strong>ne<br />
Etablissem<strong>en</strong>ts Culturels _____________ 93 000 Francs / 14 178 E<br />
Studios MAPL de Lori<strong>en</strong>t ______________ 1 800 000 Francs / 274 408 E<br />
Festivals ___________________________ 112 000 Francs / 17 074 E<br />
Festival Interceltique de Lori<strong>en</strong>t _______ 4 392 000 Francs / 669 556 E<br />
Détail<br />
Subv<strong>en</strong>tion moy<strong>en</strong>ne Commune +<br />
<strong>en</strong> 2001<br />
Cté de communes<br />
Départem<strong>en</strong>t Région Etat/DRAC Autre<br />
par Festival _________________ 31 000 F ________________ 50 000 F ________________ 49 000 F ________________ 12 000 F<br />
___________________________ 4 725,9 E _____________ 7 622,4 E _____________ 7 470 E _______________ 1 829,4 E<br />
Festival Interceltique _________ 1 351 000 F _____________ 600 000 F _______________ 1 500 000 F _____________ 460 000 F _______________ 482 000 F<br />
___________________________ 205 958,6 E ___________ 91 469,4 E ____________ 228 673,5 E ___________ 70 126,5 E ____________ 73 480,4 E<br />
par Etablissem<strong>en</strong>t Culturel ____ 170 000 F _______________ 12 000 F ________________ 11 000 F ________________ 0<br />
___________________________ 25 916,3 E ____________ 1 829,4 E _____________ 1 676,9 E<br />
Studios MAPL _______________ 600 000 F _______________ 150 000 F _______________ 150 000 F _______________ 200 000 F _______________ 700 000 F<br />
___________________________ 91 469,4 E ____________ 22 867,3 E ____________ 22 867,3 E ____________ 30 489,8 E ____________ 106 714,3 E
1 05<br />
16<br />
(<br />
La scène<br />
Le passage par la scène constitue<br />
une étape vitale dans la<br />
progression artistique du musici<strong>en</strong>.<br />
Il est à considérer comme<br />
une expéri<strong>en</strong>ce créative à part<br />
<strong>en</strong>tière.<br />
La multiplication des situations de représ<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> termes<br />
de lieux, de publics, d’interlocuteurs professionnels ou de<br />
moy<strong>en</strong>s techniques construit un parcours d’échanges et<br />
d’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t irremplaçables. Mais au-delà de cette<br />
dim<strong>en</strong>sion artistique commune à toute forme de spectacle<br />
vivant, le statut particulier des musici<strong>en</strong>s de la scène actuelle<br />
est à <strong>en</strong>visager sous trois autres aspects :<br />
• l’approche technique qui vi<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcer une pratique préalable<br />
<strong>en</strong> studio. Seule la possibilité de jouer “live” <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce<br />
d’un sonorisateur professionnel, à partir d’une qualité<br />
d’amplification et de mixage <strong>en</strong> rapport avec l’acoustique<br />
d’une salle, permet au groupe de redécouvrir son propre<br />
répertoire et d’<strong>en</strong> exploiter les possibilités scéniques.<br />
• l’approche sociale associée à la confrontation avec de nouveaux<br />
publics dont l’accueil n’est jamais garanti d’avance.<br />
Cette relation avec le monde extérieur comporte des exig<strong>en</strong>ces<br />
nouvelles, impose un mode de communication et s’inscrit<br />
dans une logique concurr<strong>en</strong>tielle à laquelle le groupe n’est<br />
jamais confronté durant ses répétitions ou son travail de<br />
studio.<br />
• l’approche économique sous-t<strong>en</strong>due par le principe de la<br />
rétribution (et de l’emploi) lié à la prestation fournie. Le<br />
musici<strong>en</strong> devi<strong>en</strong>t prestataire et v<strong>en</strong>deur de sa musique,<br />
qu’il <strong>en</strong> perçoive un salaire direct, un défraiem<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong>core<br />
des retombées par la v<strong>en</strong>te sur place du disque ou les<br />
contacts établis avec de nouveaux organisateurs.<br />
Le “marché” de la représ<strong>en</strong>tation<br />
Plus de 1 000 concerts hors festivals se sont t<strong>en</strong>us <strong>en</strong><br />
<strong>Morbihan</strong> durant l’année 2000. Dont :<br />
• 640 organisés par des bars musicaux (moy<strong>en</strong>ne de 100<br />
spectateurs/concert)<br />
• 307 organisés par des producteurs associatifs ou privés<br />
(moy<strong>en</strong>ne de 250 spectateurs/concert)<br />
• 74 organisés par des établissem<strong>en</strong>ts culturels (moy<strong>en</strong>ne de<br />
300 spectateurs/concert)<br />
• 24 organisés par des services socioculturels (moy<strong>en</strong>ne de<br />
200 spectateurs/concert)<br />
4 500 artistes et formations artistiques se sont produits au<br />
Festival Interceltique de Lori<strong>en</strong>t pour un public estimé à<br />
450 000 sur la durée de l’événem<strong>en</strong>t. Dans le même temps,<br />
l’<strong>en</strong>semble des autres festivals du départem<strong>en</strong>t auront cumulé<br />
180 concerts avec une afflu<strong>en</strong>ce moy<strong>en</strong>ne de 4 800 spectateurs<br />
par festival.<br />
Trois quart des musici<strong>en</strong>s programmés sont professionnels<br />
(régime d’intermitt<strong>en</strong>t du spectacle acquis ou <strong>en</strong> voie de<br />
l’être). Le quart restant pratique donc la musique <strong>en</strong> amateur.<br />
Les musici<strong>en</strong>s domiciliés <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un tiers<br />
de ces artistes.<br />
Ces données, fournies par les organisateurs de concerts,<br />
nous amèn<strong>en</strong>t à considérer que les 69 artistes qui ont<br />
souhaité participer à notre étude ne sont que partiellem<strong>en</strong>t<br />
représ<strong>en</strong>tatifs <strong>en</strong> matière de prés<strong>en</strong>ce scénique sur le<br />
<strong>Morbihan</strong>.<br />
Dans 60% des cas, la rémunération des artistes s’effectue<br />
d’après facture établie pour l’organisateur par une association.<br />
Simplifiant au maximum les formalités de rémunération,<br />
ce mode de paiem<strong>en</strong>t reste celui que préfèr<strong>en</strong>t les gérants de
17<br />
cafés-concerts mais égalem<strong>en</strong>t les municipalités. Pour les uns<br />
comme pour les autres, la question reste posée des modalités<br />
légales d’embauche de l’artiste et du paiem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>semble<br />
des cotisations sociales obligatoires…<br />
Si l’emploi individuel de l’artiste est pratiqué dans 37% des<br />
cas, le défraiem<strong>en</strong>t sur facture (repas, location…) reste un<br />
moy<strong>en</strong> usité d’offrir un complém<strong>en</strong>t (ou parfois la totalité) de<br />
la rémunération <strong>en</strong> nature.<br />
Dans presque tous les cas (92%) l’employeur assume les<br />
repas du groupe. Il pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> charge l’hébergem<strong>en</strong>t deux fois<br />
sur trois et les frais de transport une fois sur deux.<br />
Des opportunités variables<br />
selon les styles musicaux<br />
niques ou rap. A l’inverse, le reggae et les musiques du monde,<br />
très demandés par les programmateurs, sont relativem<strong>en</strong>t<br />
peu prés<strong>en</strong>ts chez les groupes du départem<strong>en</strong>t.<br />
De la difficulté à se produire<br />
Parmi les musici<strong>en</strong>s consultés, près d’un sur deux (48%) exprime<br />
une difficulté à trouver des dates de concerts. Ces difficultés<br />
sont id<strong>en</strong>tifiées comme étant liées à des questions :<br />
• de managem<strong>en</strong>t pour 37%,<br />
• de niveau de rémunération pour 21%,<br />
• d’adéquation de style pour 16%.<br />
Répartition des styles chez les musici<strong>en</strong>s<br />
Comme nous l’indiquions plus haut, un tiers des artistes programmés<br />
<strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> sont domiciliés sur ce départem<strong>en</strong>t. En<br />
lui-même, ce taux ne traduit pas un réel décalage <strong>en</strong>tre l’offre<br />
et la demande des g<strong>en</strong>res musicaux. Il s’explique davantage<br />
par l’ori<strong>en</strong>tation régionale, nationale ou internationale des<br />
choix artistiques des programmateurs du départem<strong>en</strong>t.<br />
rap<br />
techno<br />
électro<br />
latino<br />
funk<br />
reggae<br />
rock anglais<br />
rock français<br />
Si l’on compare les deux tableaux qui suiv<strong>en</strong>t, on constate<br />
que ce sont les programmations de cafés-concerts qui<br />
“coll<strong>en</strong>t” au plus près des g<strong>en</strong>res pratiqués par les musici<strong>en</strong>s<br />
morbihannais. Les groupes de rock-blues, de musique celtique<br />
et de chanson trouveront plus facilem<strong>en</strong>t des débouchés<br />
scéniques <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> que les formations hardcore, électro-<br />
chanson<br />
jazz<br />
swing<br />
trad' et celtique<br />
blues<br />
Répartition des styles chez les diffuseurs<br />
100<br />
80<br />
autres<br />
60<br />
world<br />
rap<br />
latino et funk<br />
40<br />
jazz, swing<br />
blues<br />
20<br />
chanson<br />
trad' et celtique<br />
reggae<br />
0<br />
Bars musicaux<br />
Etablissem<strong>en</strong>ts<br />
culturels publics<br />
Festivals<br />
rock
(<br />
1 06<br />
Création musicale,<br />
répétition,<br />
<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t<br />
La répétition des groupes<br />
Garage privé, grange désaffectée ou studio équipé, le lieu de<br />
répétition reste le véritable espace de fabrique pour les<br />
groupes de musiques <strong>actuelles</strong>. Symboliquem<strong>en</strong>t, il abrite<br />
cette maturation, cette “montée <strong>en</strong> puissance” <strong>en</strong>tre la pratique<br />
individuelle et la prestation scénique collective. Il offre<br />
au musici<strong>en</strong> débutant une première perspective sociale de<br />
son activité. En prés<strong>en</strong>ce des autres membres du groupe et, le<br />
cas échéant, du personnel <strong>en</strong>cadrant l’activité, il y trouvera sa<br />
première audi<strong>en</strong>ce. Là se révèlera la capacité de chacun à<br />
pr<strong>en</strong>dre les autres <strong>en</strong> compte, tout <strong>en</strong> faisant <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre sa<br />
propre partition. Le local de répétition est donc un véritable<br />
lieu de vie où se déroule, sur des temps généralem<strong>en</strong>t prolongés,<br />
la construction d’un répertoire et où s’établit la cohésion<br />
orchestrale de l’<strong>en</strong>semble.<br />
Ces aspects conjugués de li<strong>en</strong> social et de création artistique<br />
collective regroup<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>jeux ess<strong>en</strong>tiels pour une politique<br />
publique soucieuse de répondre aux att<strong>en</strong>tes de sa<br />
population de jeunes. A l’échelle locale, l’espace ouvert aux<br />
répétitions peut s’<strong>en</strong>visager comme la base physique d’un<br />
projet plus vaste d’animation, de formation et de conseil<br />
artistique. A terme, sa vocation d’équipem<strong>en</strong>t culturel à part<br />
<strong>en</strong>tière pourra égalem<strong>en</strong>t am<strong>en</strong>er une municipalité à y associer<br />
un espace scénique et à y <strong>en</strong>courager différ<strong>en</strong>tes occasions<br />
de r<strong>en</strong>contres pluri-artistiques.<br />
S’il représ<strong>en</strong>te un investissem<strong>en</strong>t modéré au regard de son<br />
intérêt, le studio de répétition doit être conçu dans le respect<br />
d’un certain nombre de critères techniques. La deuxième<br />
partie de cette étude revi<strong>en</strong>t sur cette démarche générale<br />
d’ouverture de locaux de répétition.<br />
A ce jour, 12 organisations du <strong>Morbihan</strong> accueill<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t<br />
ou occasionnellem<strong>en</strong>t des temps de création (répétitions<br />
ou résid<strong>en</strong>ces) pour les musiques <strong>actuelles</strong>.<br />
Seules 5 de ces organisations dispos<strong>en</strong>t d’au moins un local<br />
spécifique à cet usage et accueill<strong>en</strong>t des répétitions de<br />
manière régulière et non sélective 5 . Les autres mett<strong>en</strong>t leur<br />
scène, ou tout autre espace temporairem<strong>en</strong>t disponible, à<br />
disposition des artistes. Dans ce cas, la possibilité de répéter<br />
s’appar<strong>en</strong>te pour le groupe à une forme de résid<strong>en</strong>ce artistique<br />
dont la contrepartie sera la prestation d’un ou plusieurs<br />
concerts.<br />
Au total, le départem<strong>en</strong>t compte ainsi 10 locaux distincts<br />
dédiés uniquem<strong>en</strong>t à la répétition (dont 4 aux Studios MAPL<br />
de Lori<strong>en</strong>t). Ces studios ont été majoritairem<strong>en</strong>t conçus par<br />
un architecte ou un bureau d’étude, réalisés le plus souv<strong>en</strong>t<br />
par les services techniques municipaux. Trois fois sur quatre,<br />
une étude acoustique a été m<strong>en</strong>ée.<br />
En définitive, 10 de ces locaux ont été traités au plan acoustique<br />
(correction acoustique et insonorisation) mais moins de<br />
la moitié bénéficie d’un système de v<strong>en</strong>tilation et climatisation<br />
adapté.<br />
Seuls 6 studios dispos<strong>en</strong>t de casiers individuels pour le<br />
stockage du matériel des groupes. Une moitié des organisations<br />
concernées propose une location (ou prêt) de sonorisation<br />
(ampli, mixage, micros, <strong>en</strong>ceintes) à la disposition des<br />
musici<strong>en</strong>s. Des instrum<strong>en</strong>ts sont rarem<strong>en</strong>t disponibles dans<br />
ces locaux. Un tiers des organisations dispose de batterie,<br />
système MAO ou claviers <strong>en</strong> location.<br />
Un <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t annexe aux répétitions est assuré une fois<br />
sur deux : prés<strong>en</strong>ce d’un technici<strong>en</strong>, suivi de pré-production<br />
des groupes, conseil <strong>en</strong> sonorisation. Une information<br />
concernant les risques auditifs des usagers n’est assurée que<br />
chez 3 des 8 organisations concernées.<br />
Ces locaux connaiss<strong>en</strong>t des afflu<strong>en</strong>ces diverses selon leurs<br />
moy<strong>en</strong>s, leur situation et leur projet global. Les Studios de<br />
Lori<strong>en</strong>t accueill<strong>en</strong>t annuellem<strong>en</strong>t 150 groupes (<strong>en</strong>viron 400<br />
musici<strong>en</strong>s) sur une moy<strong>en</strong>ne cumulée de 240 heures de<br />
répétition hebdomadaire. Associés à un projet local d’animation,<br />
les services communaux propos<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t des<br />
plages d’ouverture limitées à 15 heures par semaine, permettant<br />
d’accueillir 6 à 10 groupes par an.<br />
De leur côté, les musici<strong>en</strong>s consultés se dis<strong>en</strong>t utilisateurs<br />
de locaux publics de répétition pour 40% d’<strong>en</strong>tre eux. Avec<br />
une fréqu<strong>en</strong>ce moy<strong>en</strong>ne comprise <strong>en</strong>tre 6 et 7 fois par mois,<br />
la répétition exige proximité et larges opportunités d’accès<br />
aux locaux. Voilà sans doute pourquoi le domicile privé reste<br />
le principal lieu de répétition des musici<strong>en</strong>s (80% l’utilis<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> priorité).<br />
18<br />
5 Sarl Opéra à Lori<strong>en</strong>t, Studios MAPL de Lori<strong>en</strong>t, Service Education Jeunesse d’Auray, Service Jeunesse d’H<strong>en</strong>nebont, Service Jeunesse de Saint-Avé.
19<br />
Un musici<strong>en</strong> sur deux exprime une difficulté à accéder à un<br />
local public de répétition. Les causes les plus souv<strong>en</strong>t citées<br />
(deux fois sur trois) sont celles de la proximité des lieux ou<br />
de leurs plages d’ouverture, questions qui ramèn<strong>en</strong>t toutes<br />
deux au constat d’un déficit <strong>en</strong> matière d’offre de locaux de<br />
répétition sur le départem<strong>en</strong>t.<br />
L’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t<br />
Le travail du musici<strong>en</strong> sur un support numérique <strong>en</strong>registré<br />
constitue désormais un passage obligé de sa création.<br />
L’évolution des matériels - grâce notamm<strong>en</strong>t aux supports<br />
numériques, au graveur de CD et à l’outil informatique - a<br />
r<strong>en</strong>du possible ces derniers temps la réalisation de maquettes<br />
de grande qualité à des coûts très abordables. Deux objectifs<br />
distincts sont recherchés au travers de la réalisation d’un<br />
<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t :<br />
• d’une part, la promotion de l’artiste auprès des diffuseurs.<br />
Dans ce cas, le groupe réalise par ses propres moy<strong>en</strong>s, par<br />
l’intermédiaire d’un établissem<strong>en</strong>t public ou d’une association,<br />
quelques dizaines d’exemplaires d’une maquette de<br />
démo cont<strong>en</strong>ant les titres qu’il souhaite produire sur scène.<br />
Non commercialisable, cet <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t n’impose pas de<br />
dépôt de droits d’auteurs ou d’interprètes.<br />
tiers ont réalisé un <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t avec dépôt de droits par<br />
l’intermédiaire d’un studio privé. La moitié a eu recours à<br />
un système personnel d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t numérique, type<br />
Home Studio.<br />
Depuis leurs débuts, les groupes concernés ont <strong>en</strong>registré <strong>en</strong><br />
moy<strong>en</strong>ne 15 titres sur maquette, soit une moy<strong>en</strong>ne de 2 CD<br />
distincts (incluant des disques de courte ou de longue durée)<br />
par groupe.<br />
20 groupes sur les 43 représ<strong>en</strong>tés ont réalisé au moins un<br />
disque <strong>en</strong> auto-production avec dépôt de droits SACEM/<br />
SDRM. Par ailleurs, 22 musici<strong>en</strong>s ont participé (<strong>en</strong>tre 1 et 28<br />
fois dans leur carrière) à l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t d’un disque édité<br />
par un label indép<strong>en</strong>dant.<br />
Ce sont les musici<strong>en</strong>s d’influ<strong>en</strong>ce celtique et traditionnelle<br />
bretonne qui port<strong>en</strong>t la plus grande expéri<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t<br />
sous label (près de deux musici<strong>en</strong>s sur trois). Le rock et<br />
la chanson suiv<strong>en</strong>t loin derrière avec un musici<strong>en</strong> sur trois.<br />
Qu’il s’agisse d’être produit sous label ou de s’auto-produire,<br />
un tiers des musici<strong>en</strong>s consultés exprime des difficultés à<br />
réaliser ses <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts. Dans la grande majorité des cas<br />
(81%), les musici<strong>en</strong>s évoqu<strong>en</strong>t des raisons financières. Vi<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>suite, comme pour l’aspect diffusion, un manque <strong>en</strong> terme<br />
de managem<strong>en</strong>t du groupe.<br />
• d’autre part, la commercialisation d’un disque. Cette <strong>en</strong>treprise<br />
suppose de faire appel à un circuit professionnel<br />
et privé pour l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, le pressage <strong>en</strong> nombre et<br />
la distribution dans les circuits commerciaux. En autoproduction,<br />
le groupe finance par lui-même la chaîne de<br />
fabrication du disque. En production sous label, c’est l’éditeur<br />
du disque qui assume son coût de fabrication sonore<br />
et graphique ainsi que sa promotion publicitaire. Un distributeur<br />
(qui peut être intégré ou distinct du label éditeur)<br />
pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong>suite <strong>en</strong> charge le placem<strong>en</strong>t et le suivi des v<strong>en</strong>tes<br />
du CD dans les bacs des disquaires et grandes surfaces.<br />
Avant d’être commercialisé, l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t devra faire<br />
l’objet d’un dépôt de droits auprès de la Société des<br />
Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique (SACEM) et<br />
de la Société pour l’administration du Droit de Reproduction<br />
Mécanique (SDRM) pour définir la répartition des royalties<br />
<strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts auteurs et interprètes.<br />
Pour de plus amples informations sur les questions du<br />
disque, de l’auto-production et des labels régionaux, on lira<br />
l’étude très complète réalisée <strong>en</strong> 2000 par Gw<strong>en</strong>n Tardivel<br />
pour le compte du C<strong>en</strong>tre de Création Musicale de Brest et du<br />
Conseil Général du Finistère.<br />
Le départem<strong>en</strong>t compte 5 établissem<strong>en</strong>ts équipés <strong>en</strong> locaux et<br />
matériel d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t. Parmi eux, 2 structures de service<br />
public : les Studios MAPL de Lori<strong>en</strong>t et (tout récemm<strong>en</strong>t) le<br />
Service Education Jeunesse d’Auray.<br />
79% des musici<strong>en</strong>s consultés ont eu recours à une forme<br />
ou une autre d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t sur CD. Parmi ceux-ci, deux
1 07<br />
( La formation,<br />
l’information<br />
Cours, stages, modules<br />
Une grande majorité de musici<strong>en</strong>s de la scène actuelle est<br />
totalem<strong>en</strong>t autodidacte ou - plus exactem<strong>en</strong>t - formée “sur le<br />
tas”. Ceux-ci considèr<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t que seule la pratique<br />
collective <strong>en</strong> répétition et sur scène les amènera à progresser<br />
dans la maîtrise de leur instrum<strong>en</strong>t.<br />
La demande <strong>en</strong> savoir théorique complém<strong>en</strong>taire survi<strong>en</strong>t<br />
davantage après plusieurs années de pratique. Qu’il s’agisse<br />
de formation instrum<strong>en</strong>tale, solfège, écriture, formation technique<br />
ou juridique, cette demande correspond le plus souv<strong>en</strong>t<br />
à des besoins id<strong>en</strong>tifiés et bi<strong>en</strong> précis qui apparaiss<strong>en</strong>t un jour<br />
comme autant de passages obligés pour le développem<strong>en</strong>t<br />
d’une carrière. C’est pourquoi les modules thématiques de<br />
courte durée, les master-classes et les stages techniques<br />
avec interv<strong>en</strong>ants pointus sont les plus demandés.<br />
Par ailleurs, la place faite dans les écoles de musique aux<br />
classes d’orchestration et, <strong>en</strong> général, aux pratiques collectives<br />
et amplifiées reste dérisoire à l’échelle nationale. Le<br />
secteur associatif et culturel qui intègre dans une même<br />
structure des opportunités de formation hors cursus, des<br />
locaux de répétition et un accompagnem<strong>en</strong>t des groupes<br />
semble aujourd’hui beaucoup plus <strong>en</strong> phase avec ces<br />
besoins. Les associations représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 4/5 des lieux de<br />
formation <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> alors que les écoles artistiques<br />
communales ou intercommunales n’<strong>en</strong> couvr<strong>en</strong>t qu’1/5.<br />
16 organisations du départem<strong>en</strong>t intègr<strong>en</strong>t des formations<br />
aux musiques <strong>actuelles</strong> proprem<strong>en</strong>t dites. Il s’agit de formations<br />
le plus souv<strong>en</strong>t “hors cursus”, parfois occasionnelles<br />
p<strong>en</strong>dant un festival, et qui intègr<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t d’instrum<strong>en</strong>ts<br />
comme la batterie, la guitare et la basse électriques, le<br />
synthétiseur. Parmi celles-ci, on trouve :<br />
• 4 services municipaux d’animation (dont les Ateliers<br />
Artistiques de Vannes),<br />
• 4 écoles de musique,<br />
• 3 associations à vocation socioculturelle,<br />
• 3 <strong>en</strong>tités organisatrices de festivals,<br />
• 2 établissem<strong>en</strong>ts culturels (dont les Studios MAPL de<br />
Lori<strong>en</strong>t).<br />
14 structures organis<strong>en</strong>t des cours de musiques et danses<br />
traditionnelles bretonnes. Parmi elles :<br />
• 10 écoles associatives<br />
• 4 écoles municipales<br />
Etant donné la rareté et l’imprécision des informations retournées<br />
lors de la consultation, il nous sera impossible ici d’offrir<br />
une approche quantifiée et moins <strong>en</strong>core une lecture comparative<br />
des organisations formatrices du départem<strong>en</strong>t.<br />
En matière de formation instrum<strong>en</strong>tale régulière, seuls les<br />
Ateliers Artistiques de Vannes nous ont prés<strong>en</strong>té leurs effectifs<br />
pour la saison 1999/2000. Les cours de guitare (électrique<br />
et basse) sont les plus fréqu<strong>en</strong>tés avec 132 inscrits. Vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>suite les cours de chant (114 inscrits), de claviers (74<br />
inscrits) et de batterie (36 inscrits).<br />
Les résid<strong>en</strong>ts de la commune bénéfici<strong>en</strong>t d’une réduction de<br />
50% sur le coût des formations. Pour ces élèves, le coût<br />
annuel de ces formations se situe ainsi <strong>en</strong>tre 310 et 980<br />
Francs selon leur niveau de rev<strong>en</strong>us.<br />
D’autres stages de formation instrum<strong>en</strong>tale sont donc proposés<br />
ponctuellem<strong>en</strong>t dans le cadre de festivals. C’est le cas des<br />
festivals Les Folliards, En Root pour Belle-Ile, Not’ <strong>en</strong> Bulles et<br />
du Festival Interceltique de Lori<strong>en</strong>t.<br />
Les Studios MAPL de Lori<strong>en</strong>t n’organis<strong>en</strong>t pas de cours réguliers<br />
mais propos<strong>en</strong>t une ou deux master-classes par an. Ils<br />
accueill<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t des formations courtes <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />
(stages rap et hip-hop avec le Ministère de la Jeunesse et des<br />
Sports, module “organisateur de concerts” avec musiques et<br />
danses <strong>en</strong> Bretagne). Enfin, un stage technique agréé par<br />
l’Assurance Formation Des Activités du Spectacle (AFDAS) sur<br />
la fonction de “backliner” a été proposé sur la saison<br />
1999/2000.<br />
L’Association <strong>Musiques</strong> d’Aujourd’hui <strong>en</strong> Bretagne - Ton All<br />
basée à Langonnet a accueilli dans ses murs l’ess<strong>en</strong>tiel d’une<br />
formation Souti<strong>en</strong> au développem<strong>en</strong>t de projets organisée<br />
par musiques et danses <strong>en</strong> Bretagne. Cette formation, composée<br />
de modules indép<strong>en</strong>dants, était ouverte aux professionnels<br />
du spectacle, manageurs, musici<strong>en</strong>s, responsables<br />
de micro-labels, employés territoriaux <strong>en</strong> charge des<br />
musiques <strong>actuelles</strong>… De mai 2000 à mars 2001, ce cursus a<br />
accueilli <strong>en</strong>tre 8 et 13 participants sur 3 types de modules de<br />
6 jours chacun :<br />
• Managem<strong>en</strong>t de groupes<br />
• Création et développem<strong>en</strong>t de label discographique<br />
• Organisation et production de spectacles<br />
14 des 66 musici<strong>en</strong>s consultés (soit 23%) ont suivi une<br />
formation <strong>en</strong> rapport avec les musiques <strong>actuelles</strong> durant la<br />
saison 1999/2000. Ces formations étai<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />
de type instrum<strong>en</strong>tal <strong>en</strong> cours réguliers ou technique <strong>en</strong><br />
stage court.<br />
20
21<br />
35% des musici<strong>en</strong>s consultés exprim<strong>en</strong>t une difficulté à suivre<br />
la formation souhaitée. Pour la moitié d’<strong>en</strong>tre eux, ce sont les<br />
frais pédagogiques ou les créneaux horaires qui s’oppos<strong>en</strong>t à<br />
leur accès aux formations souhaitées. Un tiers de ces musici<strong>en</strong>s<br />
estime néanmoins qu’il n’existe pas, dans leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
proche, de formation correspondant à leurs att<strong>en</strong>tes.<br />
L’information spécialisée<br />
Qu’il souhaite évoluer <strong>en</strong> amateur ou qu’il cherche à se professionnaliser,<br />
le musici<strong>en</strong>, le sonorisateur ou le manager<br />
d’un groupe sera confronté tôt ou tard à des questions<br />
d’ordre administratif, juridique et techniques découlant de<br />
son activité. Les professionnels et associations organisatrices<br />
de manifestations, doiv<strong>en</strong>t eux-mêmes pouvoir maîtriser et<br />
suivre les dernières dispositions légales concernant l’emploi<br />
de l’artiste, la sécurité des établissem<strong>en</strong>ts recevant du public<br />
(ERP), les questions de propriété intellectuelle (droits<br />
d’auteur et d’interprète)...<br />
Seule cette dernière organisation propose une information<br />
globale mais aucune ne dispose à ce jour d’un personnel attaché<br />
à la docum<strong>en</strong>tation. L’association Allô Jazz sous-traite les<br />
formalités d’emploi des artistes intermitt<strong>en</strong>ts programmés.<br />
L’ext<strong>en</strong>sion prochaine des locaux des Studios devrait permettre<br />
la mise <strong>en</strong> place d’un véritable espace de docum<strong>en</strong>tation<br />
et de consultation internet ouvert aux musici<strong>en</strong>s.<br />
21% des musici<strong>en</strong>s consultés exprim<strong>en</strong>t une difficulté à se<br />
procurer les informations qu’ils recherch<strong>en</strong>t. L’abs<strong>en</strong>ce de<br />
personnel spécialisé constitue la première critique à cet<br />
égard.<br />
Une mission de c<strong>en</strong>tre de ressources<br />
pour l’information et<br />
la docum<strong>en</strong>tation est dévolue aux<br />
structures spécialisées musiques<br />
<strong>actuelles</strong>. Piloté par la Cité de la<br />
Musique (Ministère de la Culture)<br />
et relayé <strong>en</strong> régions par les associations<br />
régionales et départem<strong>en</strong>tales,<br />
le Réseau Musique et Danse<br />
(RMD) alim<strong>en</strong>te et actualise<br />
différ<strong>en</strong>tes bases de données destinées<br />
aussi bi<strong>en</strong> aux musici<strong>en</strong>s<br />
qu’aux professionnels, associations<br />
et élus locaux. Une fois opérationnel<br />
et accessible par internet,<br />
ce réseau devra être à même<br />
de répondre aux besoins <strong>en</strong> information<br />
des acteurs concernés.<br />
Deux tiers des musici<strong>en</strong>s consultés<br />
ont actuellem<strong>en</strong>t recours à des<br />
sources d’information spécialisées “musiques <strong>actuelles</strong>”.<br />
Leurs demandes concern<strong>en</strong>t, dans l’ordre :<br />
• des magazines musicaux spécialisés : 95%<br />
• des informations sur les spectacles programmés dans leur<br />
région : 83%<br />
• de la docum<strong>en</strong>tation technique et professionnelle : 63%<br />
• des fichiers d’adresses et annuaires spécialisés : 54%<br />
7 organisations morbihannaises dispos<strong>en</strong>t d’une base<br />
d’information à destination des musici<strong>en</strong>s. Parmi elles :<br />
• 2 collectifs d’artistes (Avé ces arts, la Fondam<strong>en</strong>tale)<br />
• 2 établissem<strong>en</strong>ts culturels (le Dôme et Athéna)<br />
• 2 organisateurs de festivals (Bretagne <strong>en</strong> Scène(s) et<br />
les Folliards)<br />
• 1 structure spécialisée (Studios MAPL de Lori<strong>en</strong>t et notamm<strong>en</strong>t<br />
l’ant<strong>en</strong>ne Allô Jazz).
<strong>Musiques</strong> Actuelles <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong><br />
)<br />
2 Cartographie
23<br />
CARTE 1<br />
D<strong>en</strong>sité de<br />
population par<br />
Zone d’emploi
Cette carte prés<strong>en</strong>te la variété des organisations publiques, privées et associatives concernées par les musiques <strong>actuelles</strong>. Leur volume global et leur répartition indique<br />
une prédominance des acteurs de la bande littorale vis-à-vis de l’intérieur des terres et la position privilégiée de l’agglomération lori<strong>en</strong>taise.<br />
CARTE 2<br />
Localisation<br />
par Type<br />
et Nombre<br />
d’Organisations<br />
Sources : ADDAV 56 - Nicolas Meckel - Juin 2001<br />
Traitem<strong>en</strong>t et conception : Le Délézir Ingénierie Territoriale - Juillet 2001<br />
24
25<br />
CARTE 3<br />
Localisation des<br />
organisations<br />
par Fonctions<br />
occupées<br />
Sources : ADDAV 56 - Nicolas Meckel - Juin 2001<br />
Traitem<strong>en</strong>t et conception : Le Délézir Ingénierie Territoriale - Juillet 2001<br />
En rouge, la fonction de “diffusion” (concerts, festivals, tremplins musicaux) se distingue nettem<strong>en</strong>t des autres formes de prestations mises <strong>en</strong> œuvre. Les lieux et projets<br />
sout<strong>en</strong>ant la création musicale (espaces de répétition, d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t) et la formation font défaut, <strong>en</strong> particulier sur les cantons éloignés de la bande littorale.
Cette carte indique la faible prés<strong>en</strong>ce de lieux scéniques pér<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> gestion publique ou associative. Le paysage musical repose pour beaucoup sur la prés<strong>en</strong>ce de<br />
festivals qui se déroul<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t l’été. Sur plusieurs cantons comme ceux de Cléguérec, Rohan ou Malestroit, l’événem<strong>en</strong>tiel assume seul la fonction de s<strong>en</strong>sibilisation<br />
des publics. La circulation des musici<strong>en</strong>s souffre de cette faible prés<strong>en</strong>ce de projets culturels installés à long terme sur des lieux pér<strong>en</strong>nes de diffusion.<br />
CARTE 4<br />
Les<br />
organisateurs<br />
publics<br />
et associatifs<br />
de concerts<br />
et festivals<br />
Sources : ADDAV 56 - Nicolas Meckel - Juin 2001<br />
Traitem<strong>en</strong>t et conception : Le Délézir Ingénierie Territoriale - Juillet 2001<br />
26
27<br />
CARTE 5<br />
Les scènes<br />
privées :<br />
cafés-concerts<br />
et cabarets<br />
Sources : ADDAV 56 - Nicolas Meckel - Juin 2001<br />
Traitem<strong>en</strong>t et conception : Le Délézir Ingénierie Territoriale - Juillet 2001<br />
Les cafés-concerts se conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t sur les zones d’emploi les plus d<strong>en</strong>ses du départem<strong>en</strong>t. Découvrons néanmoins quelques lieux résolum<strong>en</strong>t installés <strong>en</strong><br />
milieu rural, là où le secteur public est abs<strong>en</strong>t. Ces scènes exc<strong>en</strong>trées ont désormais acquis un statut d’ “institution” auprès des publics comme des artistes <strong>en</strong> tournée.<br />
C’est, par exemple, le cas du Korn er Pont à Guern, du Quai Largo à Plouhinec, de la Charrue d’Or au Saint ou du Clair Obscur à Questembert.
Ces difficultés localisées sur chaque zone d’emploi résum<strong>en</strong>t les att<strong>en</strong>tes formulées par les musici<strong>en</strong>s du panel. Cette carte a pour objet d’am<strong>en</strong>er un complém<strong>en</strong>t de<br />
lecture à la suite des précéd<strong>en</strong>tes. Elle ne saurait traduire à elle seule les besoins objectifs de chaque territoire car elle affiche les att<strong>en</strong>tes de musici<strong>en</strong>s de niveau artistique<br />
très variable d’une zone à l’autre. Ainsi, les zones de Lori<strong>en</strong>t ou d’Auray qui dispos<strong>en</strong>t de moy<strong>en</strong>s supérieurs à celle de Ploërmel sont aussi celles qui héberg<strong>en</strong>t le plus<br />
de musici<strong>en</strong>s confirmés, exprimant une plus forte demande d’opportunités scéniques et de lieux de création.<br />
CARTE 6<br />
Les difficultés<br />
r<strong>en</strong>contrées<br />
sur le terrain par<br />
les musici<strong>en</strong>s<br />
Sources : ADDAV 56 - Nicolas Meckel - Juin 2001<br />
Traitem<strong>en</strong>t et conception : Le Délézir Ingénierie Territoriale - Juillet 2001<br />
28
<strong>Musiques</strong> Actuelles <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong><br />
)<br />
3 Préconisations
3 01<br />
• Elle repose sur une politique d’<strong>en</strong>semble volontariste,<br />
contractualisant le statut technique de l’équipem<strong>en</strong>t avec<br />
l’affirmation de projets locaux pour les musiques <strong>actuelles</strong>.<br />
30<br />
(<br />
Esprit général<br />
des préconisations<br />
Dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t régional de fort pot<strong>en</strong>tiel musical, le<br />
<strong>Morbihan</strong> abrite lui-même des milieux professionnels et<br />
amateurs très diversifiés, attachés aux courants actuels<br />
(amplifiés, traditionnels, jazz, électroniques, vocaux…). Une<br />
quantité non négligeable d’associations, de collectifs divers,<br />
de services communaux et de lieux privés œuvr<strong>en</strong>t déjà dans<br />
des actions d’accompagnem<strong>en</strong>t et de promotion de ces<br />
musiques, convaincus de l’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t culturel et du li<strong>en</strong><br />
social qui découle de leur pratique.<br />
Sans négliger les variables démographiques et socioéconomiques<br />
du départem<strong>en</strong>t, nous faisons le constat d’une<br />
fragilité récurr<strong>en</strong>te de son tissu culturel <strong>en</strong> matière de formation,<br />
de scènes appropriées, de locaux de répétition, de relais<br />
d’information spécialisée pour les musiques <strong>actuelles</strong>… Pour<br />
exemple, le Finistère compte 22 établissem<strong>en</strong>ts de service<br />
public porteurs d’un projet pluri-artistique ouvert aux<br />
musiques <strong>actuelles</strong> et 32 structures offrant des espaces de<br />
répétition. Ces données ne sont respectivem<strong>en</strong>t que de 9 et 11<br />
<strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>. A ce jour, seules deux organisations morbihannaises<br />
(toutes deux lori<strong>en</strong>taises) assum<strong>en</strong>t une véritable<br />
fonction de référ<strong>en</strong>ce extra-départem<strong>en</strong>tale <strong>en</strong> matière de<br />
musiques <strong>actuelles</strong> : les Studios MAPL et le Festival<br />
Interceltique. A leurs côtés, plus d’une c<strong>en</strong>taine d’<strong>en</strong>tités<br />
publiques, associatives ou privées occup<strong>en</strong>t une place spécifique,<br />
parfois performante mais le plus souv<strong>en</strong>t précaire dans<br />
le dispositif d’<strong>en</strong>semble.<br />
L’action des pouvoirs publics <strong>en</strong> souti<strong>en</strong> à ce pot<strong>en</strong>tiel devra<br />
désormais se construire dans un objectif sout<strong>en</strong>u de développem<strong>en</strong>t<br />
et de qualification de l’infrastructure <strong>en</strong> milieu urbain<br />
et rural. Elle devra s’appuyer sur une recherche constante de<br />
part<strong>en</strong>ariats locaux et de complém<strong>en</strong>tarité de moy<strong>en</strong>s à<br />
l’échelle des pays puis du départem<strong>en</strong>t. C’est ainsi l’ébauche<br />
d’un véritable réseau à plusieurs niveaux d’équipem<strong>en</strong>t et de<br />
projets qui pourra s’<strong>en</strong>visager.<br />
• Cette démarche émane d’une lecture conjointe des analyses<br />
effectuées par notre état des lieux et par celle des ori<strong>en</strong>tations<br />
nationales <strong>en</strong> matière d’accompagnem<strong>en</strong>t des pratiques<br />
“musiques <strong>actuelles</strong>”.<br />
• Elle souhaite répondre dans le court terme à une réelle<br />
urg<strong>en</strong>ce relative au déficit <strong>en</strong> matière de lieux de suivi et de<br />
promotion de ces pratiques musicales.<br />
• Elle prédestine ces premières dispositions à v<strong>en</strong>ir baliser,<br />
dans un moy<strong>en</strong> terme, un véritable schéma de réseau<br />
départem<strong>en</strong>tal, lui-même inscrit dans une logique régionale<br />
<strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir.<br />
• Elle ne pourra porter ses fruits que dans le cadre d’une<br />
complém<strong>en</strong>tarité d’action de l’<strong>en</strong>semble des échelons territoriaux<br />
<strong>en</strong>tre eux, sout<strong>en</strong>us par les relais institutionnels<br />
“Musique et Danse” concernés.<br />
Nous avons choisi de répondre aux besoins les plus évid<strong>en</strong>ts<br />
de la population de musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> distinguant deux niveaux de<br />
maturité artistique. A chacun de ces niveaux correspond une<br />
proposition d’interv<strong>en</strong>tion auprès des relais ess<strong>en</strong>tiels de la<br />
pratique des musiques <strong>actuelles</strong>. Ces deux niveaux ne sont<br />
pas à pr<strong>en</strong>dre de manière dissociée. Ils sont complém<strong>en</strong>taires<br />
et interdép<strong>en</strong>dants. Ils s’articul<strong>en</strong>t sur une prise <strong>en</strong> compte<br />
immédiate des besoins, selon l’avancée du parcours artistique<br />
de chacun.<br />
Cette approche suppose conjointem<strong>en</strong>t une amélioration du<br />
parc d’équipem<strong>en</strong>t, une incitation aux équipes et aux projets<br />
déjà <strong>en</strong>gagés, un meilleur maillage territorial de l’<strong>en</strong>semble<br />
du dispositif.<br />
Pour les musici<strong>en</strong>s amateurs ou <strong>en</strong> phase de création :<br />
amélioration des lieux d’accompagnem<strong>en</strong>t, de répétition et<br />
de formation.<br />
A l’int<strong>en</strong>tion des élus locaux, ces préconisations pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la<br />
forme d’un cahier des charges structurel et fonctionnel pour<br />
la construction, la réhabilitation ou l’amélioration d’espaces<br />
de pratiques musicales amplifiées. Elles pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte<br />
les besoins le plus souv<strong>en</strong>t exprimés par les jeunes musici<strong>en</strong>s<br />
<strong>en</strong> matière de locaux de répétition et de salles de concert.<br />
Elles s’appui<strong>en</strong>t sur la nature des relations constatées sur le<br />
terrain <strong>en</strong>tre associations et communes, au travers de l’usage<br />
de salles et locaux municipaux pour l’accueil des pratiques<br />
musicales.<br />
Les zones rurales du départem<strong>en</strong>t sont les premières visées<br />
par ce dispositif. Des niveaux supérieurs d’équipem<strong>en</strong>ts dédiés<br />
aux musiques <strong>actuelles</strong> sont à inclure dans ce dispositif, dans<br />
l’idée de r<strong>en</strong>forcer des lieux “relais” et des lieux “ressources”,<br />
référ<strong>en</strong>ts à l’échelle du départem<strong>en</strong>t. En fonction des projets<br />
locaux définis, le Conseil Général du <strong>Morbihan</strong> sera am<strong>en</strong>é à<br />
participer à l’investissem<strong>en</strong>t communal pour la construction<br />
ou la réhabilitation de ces équipem<strong>en</strong>ts.
31<br />
Pour les musici<strong>en</strong>s plus confirmés ou disposant d’un répertoire<br />
conséqu<strong>en</strong>t : incitation à la prés<strong>en</strong>ce scénique.<br />
Cette interv<strong>en</strong>tion pr<strong>en</strong>d la forme d’un dispositif sout<strong>en</strong>u par<br />
du Conseil Général du <strong>Morbihan</strong> pour la diffusion scénique.<br />
Elle vise à permettre aux musici<strong>en</strong>s et groupes du départem<strong>en</strong>t<br />
ayant déjà acquis une certaine maturité artistique de<br />
voir le coût de leur programmation pris <strong>en</strong> charge pour partie<br />
par la collectivité. Cette aide sera conditionnée au respect par<br />
le programmateur des dispositions légales d’emploi des<br />
artistes. Elle sera versée annuellem<strong>en</strong>t aux lieux de diffusion<br />
ayant programmé une ou plusieurs des formations musicales<br />
répertoriées.<br />
Pour accompagner cette restructuration : une prés<strong>en</strong>ce<br />
r<strong>en</strong>forcée de l’ADDAV 56 sur le terrain des musiques<br />
<strong>actuelles</strong>.<br />
Les deux niveaux d’interv<strong>en</strong>tion précités vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t conforter<br />
la mission de l’association départem<strong>en</strong>tale sur le plan de<br />
l’information, de l’expertise et de la médiation. L’ADDAV 56<br />
devra pouvoir fonctionner <strong>en</strong> interface avec les milieux musicaux<br />
et les acteurs de terrain d’une part, le Conseil Général<br />
du <strong>Morbihan</strong> et l’<strong>en</strong>semble des relais régionaux “Musique et<br />
Danse”, d’autre part. Elle aura à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge des actions<br />
spécifiques de communication, de formation et d’information,<br />
une fois adoptées les préconisations du prés<strong>en</strong>t rapport.
3 02<br />
• Deux types de destination seront prioritaires pour une aide<br />
du Conseil Général à l’investissem<strong>en</strong>t : les studios de répétition<br />
et les espaces de diffusion, tous deux adaptés à la<br />
pratique des musiques collectives et amplifiées. De surcroît,<br />
la mise <strong>en</strong> conformité acoustique de tels équipem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong><br />
milieu rural les r<strong>en</strong>drait utilisables par les écoles de<br />
musiques voisines pour y organiser des cours ou stages de<br />
musiques amplifiées et orchestrées <strong>en</strong> groupe.<br />
32<br />
(<br />
Pour un équipem<strong>en</strong>t<br />
des petites communes<br />
Nous avons rec<strong>en</strong>sé une demande importante des musici<strong>en</strong>s<br />
à pouvoir bénéficier de lieux pour créer, travailler et diffuser<br />
leur répertoire.<br />
En complém<strong>en</strong>t de notre étude, la lecture des différ<strong>en</strong>tes<br />
cartes incluses dans ce rapport indique un réel déficit <strong>en</strong><br />
matière de lieux et de projets attachés aux musiques<br />
<strong>actuelles</strong>, <strong>en</strong> particulier sur le territoire non littoral du départem<strong>en</strong>t.<br />
Les zones d’emploi de Ploërmel, Pontivy-Loudéac et Carhaix<br />
sont les premières concernées par ces besoins.<br />
• Nous estimons <strong>en</strong>tre 7 et 10 le nombre de communes<br />
du départem<strong>en</strong>t à partir desquelles pourrait s’<strong>en</strong>gager un<br />
aménagem<strong>en</strong>t du territoire morbihannais <strong>en</strong> direction des<br />
musiques <strong>actuelles</strong>.<br />
• L’implantation, actuelle ou passée, d’un festival sur ces<br />
territoires communaux (comme par exemple à Cléguérec,<br />
Langonnet, Languidic, le Palais, Ploërmel, Questembert,<br />
Rohan ou Muzillac) serait un facteur déterminant <strong>en</strong> matière<br />
de s<strong>en</strong>sibilisation des élus locaux, des associations et des<br />
publics.<br />
• Par leur situation géographique, d’autres chefs-lieux de<br />
canton tels Allaire, Le Faouët, Locminé ou Plouay répondrai<strong>en</strong>t<br />
égalem<strong>en</strong>t à ce besoin de maillage territorial.<br />
• La prés<strong>en</strong>ce active de collectifs d’artistes ou d’associations<br />
d’animation jeunesse sur le territoire concerné sera considérée<br />
comme un élém<strong>en</strong>t fondateur du projet.<br />
• Le projet d’équipem<strong>en</strong>t pourra égalem<strong>en</strong>t répondre à un<br />
besoin d’espace de formation pour les styles amplifiés,<br />
exprimé localem<strong>en</strong>t par des écoles de musique municipales<br />
ou associatives.<br />
• L’exist<strong>en</strong>ce ou la création d’une instance intercommunale à<br />
compét<strong>en</strong>ce culturelle permettrait d’<strong>en</strong>visager plus aisém<strong>en</strong>t<br />
l’investissem<strong>en</strong>t et le fonctionnem<strong>en</strong>t de ce type de lieux.<br />
Définition de projet<br />
Un projet explicite, relatif à la pratique des musiques <strong>actuelles</strong>,<br />
devra sous-t<strong>en</strong>dre la définition technique de l’équipem<strong>en</strong>t. Ce<br />
projet définira la vocation culturelle ou socioculturelle du lieu<br />
<strong>en</strong> rapport avec les publics concernés, <strong>en</strong> articulation avec les<br />
actions d’animation, de formation artistique ou de fêtes sur<br />
la commune. Il pourra égalem<strong>en</strong>t préfigurer une évolution<br />
technique de l’équipem<strong>en</strong>t à court ou moy<strong>en</strong> terme et le<br />
recrutem<strong>en</strong>t futur d’un personnel attaché à son fonctionnem<strong>en</strong>t.<br />
Définition de gestion<br />
Qu’il s’agisse d’un studio de répétition ou d’un espace de diffusion,<br />
il importe d’<strong>en</strong> définir les règles de fonctionnem<strong>en</strong>t et<br />
de responsabilité d’usage. La fréqu<strong>en</strong>ce et les plages d’ouverture<br />
ainsi que les conditions financières d’accès à ces<br />
locaux seront ainsi indiquées. Concernant le mode de gestion,<br />
deux cas de figure se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t :<br />
• soit intégration de l’activité “musiques <strong>actuelles</strong>” à un service<br />
municipal (ou une structure intercommunale) à vocation<br />
plus large d’animation jeunesse ou d’action culturelle.<br />
• soit délégation contractualisée de la gestion du lieu à une<br />
association locale d’animation ou à un collectif artistique<br />
associatif. Cette délégation suppose un usage perman<strong>en</strong>t<br />
pour les locaux de répétition ou un usage régulier pour un<br />
espace de diffusion. La municipalité prête ou loue ses<br />
locaux à l’association qui, elle, assume les dép<strong>en</strong>ses et<br />
<strong>en</strong>caisse les recettes de l’activité.<br />
Définition technique<br />
des équipem<strong>en</strong>ts<br />
Transformations architecturales et techniques générales<br />
Cette prés<strong>en</strong>tation s’appuie sur une démarche de ré-affectation<br />
et de réhabilitation de locaux existants sur les communes.<br />
Ce cas nous semble <strong>en</strong> effet le plus probable. Dans l’idée<br />
d’une construction d’un équipem<strong>en</strong>t neuf, le cahier des charges<br />
décrit pourra égalem<strong>en</strong>t interv<strong>en</strong>ir dans la programmation
33<br />
architecturale. Dans tous les cas, nous préconisons l’interv<strong>en</strong>tion<br />
d’un référ<strong>en</strong>t technique habilité par les instances<br />
culturelles pour la bonne intégration des contraintes relatives<br />
à ce type d’équipem<strong>en</strong>t.<br />
accueillir des concerts de musique amplifiée, l’<strong>en</strong>semble<br />
du cahier des charges ne remet pas <strong>en</strong> cause les autres<br />
utilisations d’un tel lieu public (festivités locales, réunions,<br />
expositions diverses…).<br />
Studios de répétition ou de résid<strong>en</strong>ce d’artistes<br />
• 1 ou, si possible, 2 locaux distincts de répétition de 35 m 2 et<br />
de 3 mètres sous plafond au minimum,<br />
• Mesures et traitem<strong>en</strong>t des parois pour la correction acoustique<br />
intérieure,<br />
• Insonorisation vis-à-vis de l’extérieur,<br />
• Climatisation, v<strong>en</strong>tilation,<br />
Locaux annexes à l’espace de diffusion<br />
• 1 ou 2 loges collectives équipées de sanitaire,<br />
• Espace de stockage et de maint<strong>en</strong>ance des élém<strong>en</strong>ts<br />
amovibles (sièges, praticables, projecteurs…),<br />
• Cuisine,<br />
• Espace d’accueil du public, bar, espace d’expos, salles de<br />
réunion.<br />
• Sanitaires,<br />
• Grands casiers de rangem<strong>en</strong>ts à clef, permettant aux musici<strong>en</strong>s<br />
de laisser sur place une partie de leur matériel (batterie<br />
ou sono, par exemple).<br />
• Dans le cas de locaux destinés à des créations prolongées<br />
(résid<strong>en</strong>ces artistiques), des possibilités d’hébergem<strong>en</strong>t et<br />
de restauration à proximité des locaux devront être prévues.<br />
Espace de diffusion de concerts<br />
• Sol à plat d’au moins 200 m 2 pour le public (400 personnes<br />
debout, 250 assises),<br />
En fonction des lignes budgétaires et des modalités d’application<br />
<strong>en</strong> vigueur au Conseil Général du <strong>Morbihan</strong>, nous préconisons<br />
la mise <strong>en</strong> œuvre d’un dispositif spécifique d’aide<br />
à l’équipem<strong>en</strong>t “musiques <strong>actuelles</strong>” pour l’<strong>en</strong>semble des<br />
communes de moins de 10 000 habitants. Ce dispositif sera<br />
à recadrer dans la mise <strong>en</strong> œuvre du contrat de plan Etat-<br />
Région.<br />
L’aide aux communes devra pouvoir concerner aussi bi<strong>en</strong><br />
l’équipem<strong>en</strong>t complet qu’un investissem<strong>en</strong>t technique complém<strong>en</strong>taire<br />
indisp<strong>en</strong>sable à la réalisation de son projet<br />
culturel. Ainsi, l’achat d’une régie lumière ou d’une régie son<br />
et les travaux liés à leur installation devront être éligibles à<br />
cette procédure de subv<strong>en</strong>tion publique à l’équipem<strong>en</strong>t.<br />
• Système d’occultation des baies vitrées permettant d’établir<br />
un véritable noir de salle, y compris <strong>en</strong> pleine journée,<br />
• Mesures et traitem<strong>en</strong>t des parois pour la correction acoustique<br />
intérieure,<br />
• Insonorisation vis-à-vis de l’extérieur,<br />
• Climatisation, v<strong>en</strong>tilation,<br />
• Scène surélevée d’au moins 50 m 2 , <strong>en</strong> fixe ou amovible par<br />
élém<strong>en</strong>ts (préférable),<br />
• Accroches de projecteurs <strong>en</strong> façade, latéral et lointain de<br />
scène,<br />
• En option : gradin rétractable, régie de son façade, régie<br />
lumières et parc de projecteurs.<br />
D’autres configurations spatiales sont égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visageables,<br />
<strong>en</strong> particulier celles de lieux “informels” et modulables<br />
où le rapport scène/salle se réinv<strong>en</strong>te <strong>en</strong> fonction des<br />
choix scénographiques de chaque spectacle. Dans le cas<br />
d’une salle polyval<strong>en</strong>te (type salle des fêtes) réhabilitée pour
(<br />
3 03<br />
Vers un réseau<br />
“musiques <strong>actuelles</strong>”<br />
<strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong><br />
la programmation et l’aide à la création des musiques<br />
<strong>actuelles</strong>. De par leur ouverture plus générale sur les arts,<br />
ces lieux serai<strong>en</strong>t les plus à même d’<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer des inv<strong>en</strong>tions<br />
musicales sur d’autres vecteurs d’expression (théâtre,<br />
cirque, danse, arts plastiques, vidéo…).<br />
• Elle dép<strong>en</strong>d tout autant d’une mission clairem<strong>en</strong>t établie<br />
pour un “lieu ressource” comme les Studios MAPL de<br />
Lori<strong>en</strong>t. Cette mission suppose des fonctions de pilotage,<br />
de médiation et de conseil auprès de l’<strong>en</strong>semble des part<strong>en</strong>aires<br />
d’un tel réseau, <strong>en</strong> collaboration étroite avec l’ADDAV<br />
56 ainsi qu’avec les autres pôles “musiques <strong>actuelles</strong>” de<br />
Bretagne.<br />
34<br />
Principe général<br />
A l’échelle d’un départem<strong>en</strong>t, la<br />
réponse à l’<strong>en</strong>semble des besoins <strong>en</strong><br />
création, formation, information et<br />
diffusion artistique ne peut réellem<strong>en</strong>t<br />
dev<strong>en</strong>ir performant qu’au moy<strong>en</strong> d’un<br />
dispositif d’<strong>en</strong>semble, alliant des<br />
logiques de maillage territorial et<br />
de complém<strong>en</strong>tarité de missions.<br />
Sans remettre <strong>en</strong> cause les disparités<br />
naturelles <strong>en</strong>tre secteur associatif et<br />
public, marchand et non-marchand,<br />
démarche culturelle ou socioculturelle,<br />
ce dispositif devrait à terme pouvoir<br />
générer une dynamique nouvelle<br />
autour de la pratique des musiques<br />
<strong>actuelles</strong>.<br />
Il est prématuré aujourd’hui de s’<strong>en</strong>gager dans un balisage<br />
précis d’un futur réseau morbihannais.<br />
• Cette idée reste soumise à la mise <strong>en</strong> œuvre d’équipem<strong>en</strong>ts<br />
et de projets <strong>en</strong> milieu rural tels que décrits dans le chapitre<br />
précéd<strong>en</strong>t. D’autres lieux de diffusion comme des festivals,<br />
tremplins de découverte ou cafés-concerts serai<strong>en</strong>t à impliquer<br />
dans ce dispositif. Au minimum, une vingtaine de<br />
structures de diffusion et de répétition composerai<strong>en</strong>t ce<br />
groupe de “lieux de proximité”.<br />
• Elle suppose <strong>en</strong>suite l’intégration d’un niveau intermédiaire<br />
de “lieux relais”, tels les 7 établissem<strong>en</strong>ts culturels pluriartistiques<br />
du départem<strong>en</strong>t 6 , impliqués régulièrem<strong>en</strong>t dans<br />
Lori<strong>en</strong>t, les Studios MAPL dans<br />
une nouvelle phase d’interv<strong>en</strong>tion<br />
Depuis 1996, les Studios MAPL gérés par l’association<br />
“<strong>Musiques</strong> d’Aujourd’hui <strong>en</strong> Pays de Lori<strong>en</strong>t”, ont <strong>en</strong>gagé un<br />
travail global pour l’accompagnem<strong>en</strong>t des groupes de<br />
musiques <strong>actuelles</strong>.<br />
L’anci<strong>en</strong>ne halle Merville, forte de ses trois studios de répétition<br />
(dont un espace de pré-production), de son studio<br />
d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t et d’une salle de concert de 300 places, le<br />
Manège, se positionne comme l’équipem<strong>en</strong>t de référ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong><br />
<strong>Morbihan</strong>. Composée de 8 perman<strong>en</strong>ts, la structure accueille<br />
d’ores et déjà 150 groupes <strong>en</strong> répétition chaque année et<br />
6 Les Arcs de Quév<strong>en</strong>, le C<strong>en</strong>tre Culturel Athéna d’Auray, le Dôme de Saint-Avé, le C<strong>en</strong>tre Culturel de Mauron, le C<strong>en</strong>tre Culturel de Sarzeau, la Petite Scène de Saint-Nolff, le Strapontin de<br />
Pont-Scorff.
35<br />
programme <strong>en</strong>viron 40 concerts et tremplins musicaux par<br />
saison. Elle mène un travail spécifique de conseil artistique<br />
et de promotion des groupes, sout<strong>en</strong>us par la logistique de<br />
ses moy<strong>en</strong>s d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t et de diffusion scénique. Elle<br />
abrite dans ses murs l’association Allô Jazz à laquelle ont<br />
recours de nombreux programmateurs pour le traitem<strong>en</strong>t du<br />
salaire des artistes et pour divers conseils d’ordre juridique.<br />
La structure est missionnée comme lieu de recueil d’informations<br />
pour le RMD.<br />
Aujourd’hui <strong>en</strong> préfiguration pour un conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t<br />
Scène de <strong>Musiques</strong> Actuelles (SMAC), sa prochaine ext<strong>en</strong>sion<br />
(passant de 400 à 800 m 2 ) lui permettra, <strong>en</strong>tre autres, de<br />
mettre <strong>en</strong> œuvre un véritable espace de docum<strong>en</strong>tation, de<br />
ressources et de r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre musici<strong>en</strong>s. Une capacité<br />
nouvelle d’accueil de répétitions, avec 3 studios supplém<strong>en</strong>taires,<br />
et de formation est égalem<strong>en</strong>t prévue.<br />
Principal bailleur de fonds, la communauté d’agglomération<br />
du Pays de Lori<strong>en</strong>t (9 communes adhér<strong>en</strong>tes à l’association)<br />
missionne les Studios pour des actions ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>trées<br />
sur son territoire. A ce jour, MAPL n’a pas pu dégager les<br />
moy<strong>en</strong>s correspondant à sa vocation de c<strong>en</strong>tre de ressources<br />
pour les musiques <strong>actuelles</strong> sur le départem<strong>en</strong>t. C’est donc<br />
cette mission de conseil élargie à l’échelle morbihannaise que<br />
la désignation de SMAC et les subv<strong>en</strong>tions affér<strong>en</strong>tes<br />
devrai<strong>en</strong>t pouvoir <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher.<br />
Vannes, l’ouverture att<strong>en</strong>due<br />
d’un équipem<strong>en</strong>t<br />
dédié aux musiques <strong>actuelles</strong><br />
De fait, après exam<strong>en</strong> de l’infrastructure locale, nous constatons<br />
que seule la commune de Saint-Avé, voisine de Vannes,<br />
dispose d’un local de répétition <strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t régulier.<br />
La Petite Scène de Saint-Nolff et le C<strong>en</strong>tre Culturel de Sarzeau<br />
sont les deux structures pér<strong>en</strong>nes de l’agglomération attachées<br />
à la diffusion de musiques amplifiées. La Ville de<br />
Vannes ne dispose techniquem<strong>en</strong>t que du Palais des Arts et<br />
du Hall Chorus. La première salle mène une programmation<br />
reconnue de spectacle vivant, de théâtre ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t,<br />
conforme à sa configuration d’amphithéâtre avec fauteuils<br />
fixes. La seconde, de type Palais des Sports avec ses 7 000<br />
places debout, ne répond pas davantage aux critères d’un<br />
lieu musical convivial et doté d’un confort acoustique adapté<br />
aux petites jauges.<br />
Le besoin d’un lieu multifonctions dédié aux musiques<br />
<strong>actuelles</strong> sur l’agglomération semble donc avéré. Nous<br />
souhaitons ici contribuer à la définition d’un tel d’équipem<strong>en</strong>t,<br />
tant <strong>en</strong> terme d’approche architecturale qu’<strong>en</strong> terme de<br />
prestations et d’objectifs. Un projet de cette ampleur s’inscrira<br />
de manière privilégiée dans un cadre intercommunal, si les<br />
missions du contrat d’agglomération l’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t dans une<br />
compét<strong>en</strong>ce culturelle. L’investissem<strong>en</strong>t, après respect des<br />
critères définis par la conv<strong>en</strong>tion d’application du volet 1 du<br />
Contrat de Plan Etat-Région, pourra prét<strong>en</strong>dre à des financem<strong>en</strong>ts<br />
complém<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce.<br />
Nous joignons à ce docum<strong>en</strong>t (Annexe 2), la description<br />
modélisée d’un équipem<strong>en</strong>t spécialisé pour les musiques<br />
<strong>actuelles</strong>, à partir d’une “compilation” de structures semblables<br />
déjà existantes <strong>en</strong> France. Ce descriptif reste théorique<br />
et ne saurait se substituer à une véritable démarche de préfiguration<br />
et de programmation architecturale de l’équipem<strong>en</strong>t<br />
avec le concours d’un scénographe et d’un bureau d’étude<br />
pour l’acoustique.<br />
Rappelons que la communauté d’agglomération de Vannes<br />
compr<strong>en</strong>d aujourd’hui 20 communes et 105 000 habitants.<br />
Dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t économique local marqué par les<br />
technologies de l’information, ce quatrième pôle universitaire<br />
de Bretagne (Université de Bretagne Sud, basée à Lori<strong>en</strong>t et<br />
Vannes) est fort de la prés<strong>en</strong>ce de près de 6 000 étudiants.<br />
Nos consultations sur Vannes et Saint-Nolff nous ont permis<br />
de mesurer la forte att<strong>en</strong>te d’une population locale de musici<strong>en</strong>s<br />
pour l’ouverture d’un lieu capable d’accueillir leurs<br />
répétitions, d’assurer une programmation régulière de<br />
concerts et de leur procurer un accompagnem<strong>en</strong>t global<br />
adapté à leur projet artistique.<br />
Ce milieu musical vannetais est celui qui s’est le plus fortem<strong>en</strong>t<br />
mobilisé autour de nos r<strong>en</strong>contres. La répartition <strong>en</strong>tre<br />
amateurs et professionnels y était de 2/3 - 1/3. Les styles<br />
amplifiés étai<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>tés avec 79% de musici<strong>en</strong>s<br />
jouant du rock, 42% du blues, 37% du jazz et 16% de<br />
la techno ou de la musique électronique. A elle seule, une<br />
association participante rev<strong>en</strong>diquait la représ<strong>en</strong>tativité<br />
d’une c<strong>en</strong>taine de musici<strong>en</strong>s de l’agglomération, après seulem<strong>en</strong>t<br />
quelques mois d’exist<strong>en</strong>ce.
(<br />
3 04<br />
Incitation à la prés<strong>en</strong>ce<br />
scénique<br />
Nous avons relevé la grande interdép<strong>en</strong>dance des organisations<br />
impliquées à divers niveaux des musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong><br />
<strong>Morbihan</strong>.<br />
Nous avons égalem<strong>en</strong>t constaté la précarité de nombreuses<br />
structures et projets <strong>en</strong> cours. Il est impératif de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong><br />
compte les incid<strong>en</strong>ces réciproques <strong>en</strong>tre les performances de<br />
celles-ci et la progression des musici<strong>en</strong>s eux-mêmes. Appuyer<br />
et faciliter le fonctionnem<strong>en</strong>t d’organisations ciblées induirait<br />
donc un souti<strong>en</strong> à la pratique musicale <strong>en</strong> tant que telle. C’est<br />
finalem<strong>en</strong>t tout un aspect tant culturel qu’économique, à<br />
l’échelon départem<strong>en</strong>tal, qui serait am<strong>en</strong>é par répercussion à<br />
tirer parti de ce souti<strong>en</strong>.<br />
Une aide à la diffusion contribuerait à la circulation des<br />
artistes morbihannais sur les scènes de musiques <strong>actuelles</strong> et<br />
à <strong>en</strong>richir le paysage artistique du départem<strong>en</strong>t sur des lieux<br />
pér<strong>en</strong>nes de diffusion. Les critères d’accès à cette aide<br />
devront être rediscutés dans le détail avec les interlocuteurs<br />
de terrain puis rester aptes à évoluer <strong>en</strong> fonction des observations<br />
recueillies après quelque temps d’exist<strong>en</strong>ce.<br />
Les destinataires directs de l’aide seront les organisateurs de<br />
concerts de musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> et les groupes<br />
(ou musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> solo) du départem<strong>en</strong>t. Cette aide sera incitative<br />
dans leurs démarches auprès des diffuseurs. Un accès<br />
plus fréqu<strong>en</strong>t et diversifié à la scène leur permettra d’<strong>en</strong>richir<br />
leur niveau artistique et d’agrandir leur audi<strong>en</strong>ce publique.<br />
L’<strong>en</strong>semble des organisations et <strong>en</strong>treprises impliquées à<br />
quelque titre que ce soit dans les musiques <strong>actuelles</strong> pourrai<strong>en</strong>t<br />
bénéficier d’évid<strong>en</strong>tes retombées de ce développem<strong>en</strong>t<br />
de la scène locale (les labels discographiques régionaux <strong>en</strong><br />
particulier, qui souffr<strong>en</strong>t de la faible prés<strong>en</strong>ce médiatique et<br />
scénique des groupes qu’ils produis<strong>en</strong>t).<br />
La nature de l’aide consiste <strong>en</strong> la prise <strong>en</strong> charge, par le<br />
Conseil Général du <strong>Morbihan</strong>, d’une partie des frais artistiques<br />
<strong>en</strong>gagés par l’organisateur de concerts pour la programmation<br />
de musici<strong>en</strong>s du départem<strong>en</strong>t véritablem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagés<br />
dans une carrière artistique.<br />
L’<strong>en</strong>semble des programmateurs de concerts et festivals<br />
répertoriés dans l’annuaire (Annexe 1), titulaires d’une lic<strong>en</strong>ce<br />
d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur de spectacles à jour peuv<strong>en</strong>t bénéficier de<br />
cette aide.<br />
Toute formation artistique ayant, dans les 2 ans, signé au<br />
moins un <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t discographique avec dépôt de<br />
droits (SACEM, SDRM) sous un label régional ou <strong>en</strong> autoproduction<br />
est concernée par cette aide. Ne serai<strong>en</strong>t pris <strong>en</strong><br />
compte ni les simples <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts de maquettes et<br />
démos, ni les disques signés avec des “majors”. Aisém<strong>en</strong>t<br />
contrôlable, ce critère permet d’établir une maturité objective<br />
de la carrière de l’artiste tout <strong>en</strong> évitant la complexité et<br />
les dérives possibles d’une sélection sur critères qualitatifs.<br />
En l’occurr<strong>en</strong>ce, cette distinction par le disque s’appliquerait<br />
à 32 des 69 musici<strong>en</strong>s consultés dans l’étude (soit 47%). Un<br />
pot<strong>en</strong>tiel total d’<strong>en</strong>viron 50 à 80 groupes ou musici<strong>en</strong>s<br />
solistes serai<strong>en</strong>t concernés par ce dispositif sur le départem<strong>en</strong>t.<br />
Une aide significative pourrait se situer autour de 25 à 30%<br />
du coût artistique de la programmation. Ce coût s’établit au<br />
vu d’un contrat d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t (cachets incluant salaires et<br />
charges des musici<strong>en</strong>s) ou d’un contrat de v<strong>en</strong>te distinguant<br />
les frais réellem<strong>en</strong>t artistiques des frais annexes, locations,<br />
défraiem<strong>en</strong>ts et autres. La justification des frais est fournie<br />
a posteriori par des copies de bulletins de salaires ou par une<br />
copie de facture, selon le cas. Le versem<strong>en</strong>t de cette subv<strong>en</strong>tion<br />
intervi<strong>en</strong>drait chaque année, <strong>en</strong> fonction de l’<strong>en</strong>semble<br />
des groupes programmés répondant aux critères définis,<br />
étant <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du qu’un même groupe ne pourra générer d’aide<br />
à une même structure qu’une seule fois par an.<br />
De par sa mission d’expertise et de proximité avec les milieux<br />
artistiques, l’ADDAV 56 semble pleinem<strong>en</strong>t désignée pour<br />
assurer <strong>en</strong> amont la mise <strong>en</strong> place d’une telle aide à la diffusion.<br />
Elle serait chargée d’informer les milieux musicaux et<br />
culturels du dispositif adopté et de ses critères d’attribution.<br />
Une plaquette annuelle pourrait être éditée et diffusée sur le<br />
départem<strong>en</strong>t indiquant les noms, contacts, styles et détails<br />
pratiques concernant les groupes répertoriés.<br />
La vocation première de ce dispositif étant la circulation de<br />
l’artiste, il serait idéal qu’une aide à la diffusion puisse dépasser<br />
les frontières départem<strong>en</strong>tales pour s’appliquer, dans un<br />
principe de réciprocité, à l’<strong>en</strong>semble des diffuseurs de la<br />
région Bretagne.<br />
36
37 3 05<br />
(<br />
L’ADDAV 56<br />
auprès<br />
des musiques<br />
<strong>actuelles</strong><br />
Médiation<br />
Le groupe de référ<strong>en</strong>ts constitué <strong>en</strong> comité de pilotage pour cet<br />
état des lieux a vocation à se voir pér<strong>en</strong>nisé dans son objet.<br />
Pour une bonne part, la prés<strong>en</strong>ce de professionnels associés<br />
aux différ<strong>en</strong>ts aspects du champ des musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong><br />
<strong>Morbihan</strong> répondra à cette nécessaire fréqu<strong>en</strong>tation perman<strong>en</strong>te<br />
suggérée plus haut.<br />
En repr<strong>en</strong>ant le principe d’une triple représ<strong>en</strong>tativité professionnelle,<br />
esthétique et géographique, ce groupe de référ<strong>en</strong>ts<br />
devra pouvoir être consulté régulièrem<strong>en</strong>t (au minimum 3 à 4<br />
fois par an) sur les modalités des interv<strong>en</strong>tions prévues. Il<br />
devra pouvoir contribuer à informer l’ADDAV 56 sur l’impact<br />
de ces interv<strong>en</strong>tions. Il est nécessaire de définir <strong>en</strong> amont<br />
quelles questions, quels types d’interv<strong>en</strong>tions pourront être<br />
débattus par ce comité (cont<strong>en</strong>u des formations, souti<strong>en</strong> à la<br />
diffusion, actions spécifiques…).<br />
En février 2001, un rapport d’audit<br />
commandé par le Conseil Général du<br />
<strong>Morbihan</strong> et la DRAC de Bretagne définissait<br />
de nouvelles missions pour<br />
l’ADDAV 56, alors nommée ADDM 56.<br />
Sans repr<strong>en</strong>dre point par point les<br />
multiples aspects de cette analyse,<br />
nous préciserons ici <strong>en</strong> quoi et comm<strong>en</strong>t<br />
la pratique des musiques <strong>actuelles</strong><br />
doit bénéficier de ces ori<strong>en</strong>tations.<br />
Missions générales<br />
Lisibilité, proximité<br />
Les différ<strong>en</strong>ts contacts et consultations m<strong>en</strong>és lors de notre<br />
étude sont v<strong>en</strong>us confirmer le constat d’<strong>en</strong>semble de cet<br />
audit : les acteurs de terrain, diffuseurs publics et privés,<br />
collectifs d’artistes, musici<strong>en</strong>s amateurs ou professionnels<br />
perçoiv<strong>en</strong>t difficilem<strong>en</strong>t le rôle et la mission de l’association<br />
départem<strong>en</strong>tale. Le passif cumulé par des années de déconnexion,<br />
de non-fréqu<strong>en</strong>tation du terrain demande aujourd’hui<br />
un véritable rattrapage de contact et de lisibilité. Le faisceau<br />
de missions porté désormais par l’ADDAV 56 est riche, ambitieux<br />
mais complexe. Les ori<strong>en</strong>tations initiales - ainsi que les<br />
options ret<strong>en</strong>ues à l’issue de cet état des lieux - mériteront<br />
une traduction simple et concrète, selon le type de part<strong>en</strong>aires<br />
et de publics à qui elles s’adress<strong>en</strong>t.<br />
Ce souci d’ouverture et d’accessibilité devra s’affirmer aussi<br />
bi<strong>en</strong> au travers des docum<strong>en</strong>ts écrits que dans la qualité<br />
d’accueil et d’information des interlocuteurs, responsables<br />
associatifs, professionnels, musici<strong>en</strong>s qui contact<strong>en</strong>t l’association<br />
départem<strong>en</strong>tale.<br />
Expertise, information<br />
Le champ de cette mission concerne au même titre musici<strong>en</strong>s,<br />
acteurs culturels, gérants de bars musicaux, responsables<br />
associatifs ou élus locaux.<br />
Le rôle d’expertise proposé à l’ADDAV 56 pour l’aide à la<br />
diffusion des groupes représ<strong>en</strong>te une mission <strong>en</strong> interface<br />
<strong>en</strong>tre les milieux culturels et le Conseil Général du <strong>Morbihan</strong>.<br />
De par son savoir <strong>en</strong> interne, sa docum<strong>en</strong>tation ou par l’intermédiaire<br />
de part<strong>en</strong>aires spécialisés, l’ADDAV 56 devra être<br />
<strong>en</strong> mesure de répondre efficacem<strong>en</strong>t sur l’<strong>en</strong>semble des<br />
questions relatives à l’accompagnem<strong>en</strong>t des musiques<br />
<strong>actuelles</strong>. Pour les questions complexes concernant, par<br />
exemple, certains aspects juridiques du spectacle, des<br />
démarches de conformité ou <strong>en</strong>core les études préalables à<br />
la construction d’un équipem<strong>en</strong>t, l’ADDAV 56 devra pouvoir<br />
faire interv<strong>en</strong>ir rapidem<strong>en</strong>t des spécialistes régionaux ou<br />
nationaux désignés.
Actions de formation<br />
38<br />
Notre étude a révélé le caractère foncièrem<strong>en</strong>t autodidacte<br />
des musici<strong>en</strong>s consultés. Elle n’a pas, pour autant, décelé de<br />
véritable att<strong>en</strong>te <strong>en</strong> matière de formation instrum<strong>en</strong>tale.<br />
A quelques exceptions près (qu’on situera plutôt dans les<br />
esthétiques traditionnelles), le musici<strong>en</strong> considère que son<br />
parcours créatif - par la trilogie répétition/scène/disque - est<br />
le seul vecteur <strong>en</strong>visageable de sa formation artistique<br />
personnelle.<br />
On peut supposer que le déficit de l’offre finit par <strong>en</strong>traîner un<br />
déficit de demande… Dans le réseau des écoles de musique<br />
du <strong>Morbihan</strong>, on constate <strong>en</strong> effet l’abs<strong>en</strong>ce généralisée des<br />
musiques amplifiées et des formations collectives. En dehors<br />
des Studios MAPL de Lori<strong>en</strong>t, seuls les Ateliers Artistiques de<br />
la Ville de Vannes offr<strong>en</strong>t un véritable espace de formation<br />
“hors cursus” pour les groupes de musique amplifiée.<br />
Le besoin <strong>en</strong> formations administratives, juridiques et techniques<br />
est, lui, nettem<strong>en</strong>t plus perceptible. L’ADDAV 56 doit<br />
être <strong>en</strong> mesure d’analyser ces besoins, d’id<strong>en</strong>tifier les publics<br />
auxquels ils se rapport<strong>en</strong>t et de mettre <strong>en</strong> place des modules<br />
de formation adaptés. Les stages conçus précédemm<strong>en</strong>t par<br />
musiques et danses <strong>en</strong> Bretagne <strong>en</strong> matière de formations<br />
à l’organisation de concerts ou au managem<strong>en</strong>t des groupes<br />
ont porté leurs fruits et ont été très appréciés par leurs<br />
destinataires.<br />
Les formations aux musiques <strong>actuelles</strong> à r<strong>en</strong>ouveler ou<br />
à créer :<br />
A l’int<strong>en</strong>tion des musici<strong>en</strong>s, responsables des groupes et<br />
collectifs d’artistes :<br />
• Le régime d’intermitt<strong>en</strong>t du spectacle,<br />
• Managem<strong>en</strong>t, production et administration des groupes,<br />
• Organisation de spectacles et festivals,<br />
• La création et l’industrie discographiques,<br />
• La M.A.O (Musique Assistée par Ordinateur).<br />
A l’int<strong>en</strong>tion des organisateurs de concerts (<strong>en</strong> particulier<br />
les bars musicaux) et de festivals :<br />
• La lic<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur de spectacle,<br />
• La rémunération de l’artiste, les droits d’auteur et droits<br />
voisins,<br />
• La conformité des lieux de musiques amplifiées accueillant<br />
du public.<br />
Ces formations pourront être conçues <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec<br />
musiques et danses <strong>en</strong> Bretagne mais devront dans tous les<br />
cas revêtir un caractère de proximité avec les milieux destinataires.<br />
En effet, leur mise <strong>en</strong> place doit se faire dans la pleine<br />
prise <strong>en</strong> compte des réalités propres aux publics concernés :<br />
adéquation des cont<strong>en</strong>us avec les besoins du plus grand<br />
nombre, coût de la formation, accessibilité géographique,<br />
durée des modules, questions d’horaires et de cal<strong>en</strong>drier <strong>en</strong><br />
fonction des contraintes inhér<strong>en</strong>tes à l’activité des stagiaires.
<strong>Musiques</strong> Actuelles <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong><br />
)<br />
4<br />
Annexes
4 01<br />
40<br />
(<br />
Annuaire des contacts<br />
Etablissem<strong>en</strong>t Type Nom Adresse Téléphone<br />
ACOUSTIC CAFE (L') BM D Didier LOOTENS 26, rue de la Poste - 56500 MOUSTOIR-REMUNGOL 02 97 39 89 99<br />
ALLO JAZZ AP I Martine LAUDRAIN 2, rue Jean Le Coutaller - 56100 LORIENT 02 97 84 87 31<br />
AMAB - TON ALL PA DRF Bertrand DUPONT 3, rue des Milad - 56630 LANGONNET 02 97 23 82 82<br />
AMIRAL BEN BOW BM D Jean-Luc BERNARD 10, place Jules Ferry - 56100 LORIENT 02 97 21 44 30<br />
AMZER NEVEZ SC RF Daniel LE GUEVEL Soye - 56270 PLOEMEUR 02 97 86 32 08<br />
ARCS (Les) EC DF Daniel THENADEY 9, rue de la Gare - 56530 QUEVEN 02 97 05 01 07<br />
ART SONIC (L') BM D Pascal LE BOUSSARD 87, route de Lignol - 56610 ARRADON 02 97 44 71 43<br />
Association Musicale de Caudan EM F Philippe LE GLOUET rue du Général de Gaulle - 56850 CAUDAN 02 97 05 56 28<br />
Ateliers Artistiques de Trussac EM F Nolw<strong>en</strong>n GODISSART 60, rue Albert 1 er - 56000 VANNES 02 97 40 84 01<br />
Ateliers Musicaux de Lanester EM F Anne-Marie LE NEGRATE 77, av<strong>en</strong>ue Billoux - 56600 LANESTER<br />
ATHENA EC DFI Christian CHAMAILLARD 1, place du Golherez - 56400 AURAY 02 97 29 03 30<br />
ATR / Ag<strong>en</strong>ce Technique Régionale AP Philippe LESSELIER Les Carmes - BP 127 - 56804 PLOERMEL Cédex 02 97 74 24 80<br />
AU COIN DU BOIS AS D Philippe DINAEL Mairie - 56250 SAINT-NOLFF 02 97 45 55 09<br />
Au PONT du ROCK / Aux Arts Etc, FE D Dami<strong>en</strong> LE GUEVEL La Gare - 56140 MALESTROIT 02 97 73 93 32<br />
AVE CES ARTS AS DI Yvon LE BIHAN 31, rue Amiral-Moullec - 56600 LANESTER 02 97 76 12 49<br />
BAR'JO (Le) BM D Joëlle HEMON 5, rue de la Motte - 56300 PONTIVY 02 97 25 79 50<br />
BATEAU IVRE (Le) BM D Yannick PADIOLEAU Scarpoc'h - 56740 LOCMARIAQUER 02 97 57 40 40<br />
BRETAGNE EN SCENE AS DI Ch.-Edouard FICHET Allée de New Market - 56430 MAURON 02 97 22 76 95<br />
CAFE de FRANCE (Le) BM D Eric LE BARS 17, place Jules Ferry - 56100 LORIENT 02 97 64 34 24<br />
CARENTINO (Le) BM D Jérôme AYOUL 14, rue du Gal de Gaulle - 56910 CARENTOIR 02 97 93 72 39<br />
CARGO SENTIMENTAL (Le) BM D Dominique MORAZE 34, rue du Port - 56570 LOCMIQUELIC 02 97 84 51 51<br />
CARHUEL PROD PA D Guillac - 56800 PLOERMEL 02 97 74 21 54<br />
CHARRUE D'OR (La) BM D David MAC CARTNEY Bouthiry - 56110 LE SAINT 02 97 23 61 24<br />
CHEROKEE (Le) BM D Alain COUPLE 12, place du Commerce - 56640 ARZON 02 97 53 70 32<br />
CHORUS / Parc des Expos SP D Michel ORLIAC Parc du Golfe - 56000 VANNES 02 97 46 41 41<br />
CLAC SC R Alain LAUNAY 19, rue de Redon - 56350 ALLAIRE 02 99 71 87 96<br />
CLAIR OBSCUR (Le) BM D Armel AUDRAN 1, rue Joseph Le Brix - 56230 QUESTEMBERT 02 97 26 56 32<br />
CLUB ALEXANDRIE BM Irène PETRO 1, rue de Kerjulande - 56100 LORIENT 02 97 37 33 90<br />
COLONIAL (Le) BM D Gw<strong>en</strong>aël LE ROCH 25, rue F. Le Dressay - 56000 VANNES 02 97 47 58 27<br />
CORTO (Le) BM D Loïc YVON 3, rue Grazu-Lom<strong>en</strong>er - 56270 PLOEMEUR 02 97 82 70 65<br />
COULEURS CAFE BM D D<strong>en</strong>is LAINE 7, prom. de Port Maria - 56260 LARMOR-PLAGE 02 97 65 44 89<br />
Cté de Communes du Pays de Guer SC RF Pascal COURTEL BP 36 - 56382 GUER Cédex 02 97 22 50 74<br />
C<strong>en</strong>tre Culturel de Mauron EC D Ch.-Edouard FICHET Allée de New Market - 56430 MAURON 02 97 22 76 95<br />
C<strong>en</strong>tre Culturel de Muzillac SC D M.-Christine GOURDON Mairie - 56190 MUZILLAC 02 97 45 64 22<br />
C<strong>en</strong>tre Culturel de Sarzeau EC D Anne LENGLART rue du Père Coudrin - 56370 SARZEAU 02 97 48 29 40
41<br />
CUCARA'CHA (Le) BM D Jean-Luc GALLO rue Gay-Lussac - 56000 VANNES 02 97 46 48 66<br />
DOME (Le) EC DFI Anne KERSALE 1, rue des Droits de l'Homme - 56890 SAINT-AVE 02 97 44 44 66<br />
DONEGAL (Le) BM Marc LEROY 24, rue du Jeu de Paume - 56400 AURAY 02 97 24 81 10<br />
DOUAR A MOR AS I François LAVENANT 3, rue du Fou du Roy - 56400 AURAY 06 86 27 43 19<br />
DRE AR WENOJENN FE D Bertrand DUPONT 3, rue des Milad - 56630 LANGONNET 02 97 23 90 80<br />
Ecole de Musique de Grand-Champ EM F M. GUILLOUX BP 7 - 56390 GRAND-CHAMP 02 97 66 76 91<br />
Ecole de Mus. du Pays de Ploërmel EM F 4, rue S. Thuault - BP 257 - 56800 PLOERMEL 02 97 93 68 36<br />
Ecole de Musique de Pontivy EM F Agnès BROSSET rue Jean-Claude Jégat - 56300 PONTIVY 02 97 25 00 49<br />
Ecole de Musique et de Danse EM F Alain LE BRIS place du Calvaire - 56704 HENNEBONT 02 97 36 16 71<br />
EL DORADO BM D Philippe BINIO 106, av. du Maréchal Juin - 56000 VANNES 02 97 63 22 11<br />
EN ARWEN FE DR D<strong>en</strong>is-Paul REGNIER place Pobéguin - 56480 CLEGUEREC 02 97 38 01 65<br />
EN ROOTS / Grimaow FE DF Yannick DAMBLANT Bordery - 56360 SAUZON 02 97 40 36 60<br />
Espace COSMAO du MANOIR SP D 84, boulevard Cosmao du Manoir - 56100 LORIENT 02 97 37 95 29<br />
Festival INTERCELTIQUE FIL DF J-Pierre PICHARD 2, rue Paul Bert - 56100 LORIENT 02 97 21 24 29<br />
FLAMINGO (Le) BM D Michel FINJEAN 35, av de Port <strong>en</strong> Dro - 56340 CARNAC 02 97 52 73 25<br />
FOLLIARDS (Les) / FARPV FE DFI Yohann SAUVAGE 10, rue du Port - BP 30123 - 35601 REDON Cédex 02 99 72 17 46<br />
FONDAMENTALE (La) AS I Emmanuel PAUGAM 11, rue St Gw<strong>en</strong>aël - 56000 VANNES 06 14 11 56 79<br />
GALWAY INN BM D Paul LARKIN 18, rue de Belgique - 56100 LORIENT 02 97 64 50 77<br />
JAZZ A VANNES FE D J-Philippe BRETON 31, rue Thiers - 56000 VANNES 02 97 01 81 21<br />
JO BAR (Le) BM D Jean-Luc LE GUILLOU 23, rue J. Rodallec - 56110 GOURIN 02 97 23 41 11<br />
KORN ER PONT BM D Philippe PEDRAU Korn er Pont - 56310 GUERN 02 97 27 78 28<br />
LATINO CAFE BM D Jean-Claude BIGOIN 62, av des Druides - 56340 CARNAC 02 97 52 22 38<br />
LEGENDE CAFE BM D Jacques LE TULZO 6, place Jules Ferry - 56100 LORIENT 02 97 21 97 53<br />
LES PATURAGES FE D Anne-Cécile GICQUEL Office Culturel - Mairie - 56800 PLOERMEL 02 97 74 08 21<br />
LIRENN AS D Thérèse PHILIPPE Le Pont aux Moines - 56800 LOYAT 02 97 93 08 07<br />
LORIENT BIG BAND AS D Thierry LE SAUX Bouterbarh - 56850 CAUDAN 02 97 05 67 59<br />
LOUSTIKS de l'AKOUSTIK (Les) FE D François GUYONNET La Maison Blanche - 56220 ROCHEFORT-EN-TERRE 02 97 43 47 87<br />
MAISON (La) BM D Philippe HAMACHE P<strong>en</strong> Prad - 56360 SAUZON 02 97 31 69 07<br />
Maison d'Animation et de Loisirs SC F Edith PENNEC route de Lori<strong>en</strong>t - 56400 AURAY 02 97 24 26 79<br />
Maison du Port d’Arzon SC D Alain BINARD rond-point du Crouesty - BP 47 - 56640 ARZON 02 97 53 87 89<br />
MARIE COQUINE (La) BM D Pierre BOTREL 22, rue de Port Maria - 56170 QUIBERON 02 97 50 39 90<br />
NELSON (Le) BM D Pascal ROBERT 20, place Hoche - 56170 QUIBERON 02 97 50 31 37<br />
NUITS CELTES (Les) FE D Jean-Marc LOISEAU Mairie - 59190 MUZILLAC 02 97 45 66 41<br />
OCEANIS SP D Guy LUCAS boulevard François Mitterand - 56270 PLOEMEUR 02 97 86 41 00<br />
OCTAVE PA D Catherine PALLY Tardivel - 56220 SAINT-GRAVE 02 97 43 51 33<br />
OLYMPIC PUB BM D Dominique BIGOT 5, place Aristide Briand - 56100 LORIENT 02 97 21 31 99<br />
OPERA SE RS Cédric HUET 52, rue de Langlade - 56100 LORIENT 02 97 84 01 36<br />
OPUS PRODUCTION PA D Hervé FRESNAY 7, place des Halles - 22600 LOUDEAC 02 96 66 01 16<br />
ORCADE SPECTACLES PA Jean-Pierre LE GARREC 21, bd Leclerc - 56100 LORIENT 02 97 21 16 63<br />
ORPHEE THEATRE / Not’ <strong>en</strong> Bulles AS DF Jean-Michel FOURNEREAU 12, rue du Sabl<strong>en</strong> - 56400 AURAY 06 18 45 60 28<br />
OYOUN MUSIK AS D Roland BECKER BP 51 - 56190 MUZILLAC 02 97 45 64 63<br />
PALAIS des ARTS EC D Michel MONTECH place de Bretagne - BP 509 - 56019 VANNES Cédex 02 97 01 81 00<br />
PALAIS des CONGRES SP D Jean-Pascal DESCOMPS Quai Mansion - 56100 LORIENT 02 97 84 94 94<br />
PETITE SCENE (la) EC D Jean-Marc HELIES Mairie - 56250 SAINT-NOLFF 02 97 45 40 62<br />
PETRA NEUE AS DR Jean LORIC Kerfuns - Bihan - 56890 PLESCOP 02 97 60 78 36<br />
POSITIVE AS D Morgan LEJEUNE 7, rue Basse Notre-Dame - 56130 LA ROCHE-BERNARD 06 85 04 11 39<br />
P'TIT BAR (Le) BM D Yann LE ROHELLEC 6, rue de la Victoire - 56740 LOCMARIAQUER 02 97 57 32 14<br />
PUB LE DAMGAN BM D Jean-Yves RADIGUER Kervoyal / 19, Grande Rue - 56750 DAMGAN 02 97 41 21 36<br />
PUB O'SULLIVAN BM D Michel CORBRIC place Bisson - 56300 PONTIVY 02 97 25 67 20<br />
QUAI LARGO BM D Ludovic LECHAT place de l'Eglise - 56680 PLOUHINEC 02 97 36 76 03<br />
RED ROCK CAFE BM D Lionel KAUFMANN 32, rue de Belgique - 56100 LORIENT 02 97 83 23 23
42<br />
RE-PERCUSSION AS D Delphine ANTONY 25, quai Franklin /St Goustan - 56400 AURAY 06 80 24 62 14<br />
REVOLVER STUDIO SE S 8, parc d'activité - 56270 PLOEMEUR 02 97 86 35 45<br />
ROC'HAN FEU FE D Michaël THOMAS 26, rue des Rosiers - Crédin - 56580 ROHAN 02 97 38 58 29<br />
ROUTE DU RHUM (La) BM D Ivy LE DEVANTEC 7, place Stalingrad - 56000 VANNES 02 97 47 26 94<br />
S.B.E.S SE S J-Claude CHIDIAC 58, rue du Gal de Gaulle - 56390 GRAND-CHAMP 02 97 66 79 64<br />
SALLY McLENNAN (Le) BM D 27, Grande-Rue - 56750 DAMGAN 02 97 41 05 29<br />
SAN TABOO BM D Jonathan LE MOING 3, rue de Liège - 56100 LORIENT 02 97 84 93 56<br />
SATCHMO (Le) BM D Thierry RIO 6, place du Gal de Gaulle - 56000 VANNES 02 97 42 40 38<br />
SERVAN' CAFE (Le) BM D 10, rue de la Loi - 56000 VANNES 02 97 42 43 35<br />
Service d'Animation Culturelle SC D Odile MAGOUROUX Hôtel de Ville - 56306 PONTIVY Cédex 02 97 25 00 33<br />
Service d'Animation Culturelle SC D J-Philippe BRETON 31, rue Thiers - 56000 VANNES 02 97 01 81 21<br />
Service Education Jeunesse d'Auray SC DRS Michel GOUZERH Mairie - place de la République - 56400 AURAY 02 97 24 48 29<br />
Service Jeunesse de Saint-Avé SC DR Marc LE GUEVELLO Hôtel de Ville - 56890 SAINT-AVE 02 97 60 69 82<br />
Service Jeunesse d'H<strong>en</strong>nebont SC DR Olivier LE REHOUR Mairie - place Foch - 56700 HENNEBONT 02 97 36 17 30<br />
SHANNON PUB (Le) BM D Danielle COTARD 39, rue Neuve - 56240 PLOUAY 02 97 33 05 47<br />
STER BRENN AS D François LE CRAS Kerbescontes - 56630 LANGONNET 02 97 23 81 74<br />
Studios MAPL / Le MANEGE MA DRFSI Thierry BERTIN rue Jean Le Coutaller - 56100 LORIENT 02 97 21 32 21<br />
SYMPAT CAFE (Le) BM D Raynald LEROUX 28, rue Saint-Patern - 56000 VANNES 02 97 01 35 01<br />
TANDEM'S (Le) BM D Pascale PHILIPPE 11, rue Saint-Patern - 56000 VANNES 02 97 54 37 33<br />
TAVISTOCK (Le) BM D Franck LANNAY 5, rue Gambetta - 56300 PONTIVY 02 97 25 56 36<br />
TERRASSES de la PLAGE (Les) BM D Jean-Yves MARCHAND 56, rue de Kervill<strong>en</strong> - 56470 LA TRINITE-SUR-MER 02 97 55 87 48<br />
THEATRE Le STRAPONTIN EC D Marie CHAPELIN rue Docteur Rialland - 56620 PONT-SCORFF 02 97 32 63 91<br />
THY (Le) BM D Thierry DINAEL 19, rue de la Gare - 56800 PLOERMEL 02 97 74 05 21<br />
TOUS AZIMUTS AS D Marie DAVID 5, chemin du Clandir - 56190 MUZILLAC 06 82 02 71 15<br />
TRAIN DE NUIT AS D Nicolas JAHIER 10 rue du Dr Letoux - 56000 VANNES 06 82 31 16 82<br />
TREMPLIN ROCK FE D J-Philippe BRETON 31, rue Thiers - 56000 VANNES 02 97 01 81 21<br />
TROIS MARCHANDS (Les) BM D Christian LE GOFF 29, rue Emile Mazé - 56160 GUEMENE S/SCORFF 02 97 51 21 53<br />
VILLA VANNY (La) BM D Françoise FARAUD 10, place Jules Ferry - 56100 LORIENT 02 97 67 57 81<br />
WEST INDIES CAFE BM D Arnaud MAHE 6, rue de Liège - 56100 LORIENT 02 97 21 10 90<br />
Z'ARTS MANIACS (Les) AS D Laur<strong>en</strong>t POMMEREUIL 28, av. du Maréchal Foch - 56400 AURAY 06 82 06 96 14<br />
Types d’établissem<strong>en</strong>ts<br />
6 AS Associations et Collectif d’Artistes<br />
BM Bars Musicaux et café-concerts<br />
EC Etablissem<strong>en</strong>ts Culturels<br />
EM Ecoles de Musique, <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t artistique<br />
FE Festivals<br />
MA Etablissem<strong>en</strong>ts spécialisés <strong>Musiques</strong> Actuelles<br />
PA Production Artistique, ag<strong>en</strong>ts, tourneurs<br />
SC Structures Socioculturelles<br />
SE Studios d’Enregistrem<strong>en</strong>t<br />
SP Salles d’accueil de Spectacles, salles polyval<strong>en</strong>tes (>500 places)<br />
AP Autres prestataires<br />
Activités des établissem<strong>en</strong>ts<br />
6 D Diffusion<br />
R Répétition<br />
F Formation<br />
S Studio CD<br />
I Information
43<br />
(<br />
4 02<br />
Une salle “musiques<br />
<strong>actuelles</strong>” à Vannes<br />
et conseils pour<br />
une préfiguration<br />
Répondant aux besoins id<strong>en</strong>tifiés sur le Pays de Vannes lors<br />
de cet état des lieux, nous nous proposons ici de définir les<br />
caractéristiques d’un établissem<strong>en</strong>t spécialisé pour la pratique<br />
des musiques <strong>actuelles</strong> sur l’agglomération vannetaise.<br />
Dans l’idéal, le concept d’une structure spécialisée “musiques<br />
<strong>actuelles</strong>” regroupe l’<strong>en</strong>semble des prestations de souti<strong>en</strong> à<br />
la pratique collective, amplifiée ou non. En cela, il assume une<br />
mission de service public par l’accompagnem<strong>en</strong>t du musici<strong>en</strong><br />
aussi longtemps qu’il n’accède pas à l’autosuffisance au travers<br />
de la production privée. Il s’appuie sur le principe d’un<br />
lieu ressource, un lieu social, un lieu d’éclosion offrant à ses<br />
utilisateurs aussi bi<strong>en</strong> l’opportunité de m<strong>en</strong>er un travail de<br />
création collective que celles de se former, de s’informer ou<br />
d’échanger avec d’autres. Le regroupem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> un même bâtim<strong>en</strong>t<br />
- et autour d’une même équipe - des espaces de création,<br />
de diffusion et de r<strong>en</strong>contres peut générer une émulation<br />
artistique <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>semble de ses utilisateurs et r<strong>en</strong>force<br />
sa lisibilité d’<strong>en</strong>semble. Nous considérerons donc la distribution<br />
spatiale de l’équipem<strong>en</strong>t à partir de ces trois besoins<br />
complém<strong>en</strong>taires : la création, l’émulation, la formation.<br />
Un outil de création musicale<br />
Les studios de répétition<br />
Comme nous l’avons décrit précédemm<strong>en</strong>t, l’<strong>en</strong>semble des<br />
espaces de répétition doit faire l’objet, dès sa conception,<br />
d’un traitem<strong>en</strong>t de correction acoustique. Ce sont généralem<strong>en</strong>t<br />
les problèmes des sons réfléchis, de réverbération qui<br />
génèr<strong>en</strong>t les risques auditifs pour leurs utilisateurs. Pour couvrir<br />
l’écho d’une salle et pour s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre jouer, les musici<strong>en</strong>s<br />
ne voi<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t d’autres solutions que d’augm<strong>en</strong>ter le volume<br />
sonore de leur instrum<strong>en</strong>t à sa source. Les studios de<br />
répétition où les musici<strong>en</strong>s pass<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t des temps longs<br />
et fréqu<strong>en</strong>ts sont, à ce titre, considérés comme les premiers<br />
lieux d’exposition aux risques de pathologies auditives. Le<br />
“décret bruit” du 15 décembre 1998 fixe à 105 dB le maximum<br />
de pression sonore moy<strong>en</strong>ne autorisée (120 dB <strong>en</strong> crête).<br />
Pour limiter la réverbération sonore des parois, la meilleure<br />
solution consiste à éviter les plans carrés ou rectangulaires<br />
qui prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des surfaces parallèles. L’habillage des murs,<br />
des portes et du plafond à l’aide de matériaux absorbants<br />
spécifiques, permet <strong>en</strong>core de limiter les temps de réverbération.<br />
Ce n’est qu’une fois ce confort acoustique établi que<br />
la mise <strong>en</strong> place de limiteurs électroniques pourra s’avérer<br />
efficace.<br />
En outre, chaque local doit prés<strong>en</strong>ter la meilleure insonorisation<br />
vis-à-vis du reste du bâtim<strong>en</strong>t pour des raisons évid<strong>en</strong>tes<br />
de cohabitation des activités et de respect du voisinage.<br />
Chaque local doit disposer d’un système efficace de v<strong>en</strong>tilation<br />
et de climatisation.<br />
Un <strong>en</strong>semble de 4 locaux de répétition distincts serait<br />
souhaitable. Le studio de base est d’une surface minimum de<br />
35 m 2 avec 3 m sous plafond. Un studio particulier pourra être<br />
affecté à la pré-production scénique et disposer d’une surface<br />
plus importante, de l’ordre de 60 à 80 m 2 (dans l’idéal, il<br />
devrait reproduire les dim<strong>en</strong>sions scéniques de la salle de<br />
concerts intégrée, et disposer d’une accroche lumières). Ce<br />
studio est à l’interface de travail <strong>en</strong>tre la répétition et la<br />
scène ; il pourra accueillir des formes plus suivies d’accueil<br />
des groupes, sur le principe de résid<strong>en</strong>ces de création.<br />
En terme d’aménagem<strong>en</strong>t intérieur, il est possible d’installer<br />
de grands casiers de rangem<strong>en</strong>t où chaque groupe peut<br />
<strong>en</strong>treposer sous clef son matériel le plus volumineux.<br />
L’établissem<strong>en</strong>t peut disposer de batteries, de sonos (micros,<br />
mixage, amplis et diffusion) et de postes M.A.O. qu’il loue<br />
aux groupes (ou qu’il inclut dans un forfait global d’utilisation<br />
des locaux).<br />
Le studio d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t<br />
La mise à disposition d’un studio d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>te<br />
un aspect complém<strong>en</strong>taire de souti<strong>en</strong> à la création musicale.<br />
Il est traité selon les mêmes critères de confort acoustique et<br />
spatial. Il offre aux groupes la possibilité de travailler leurs<br />
orchestrations plus <strong>en</strong> finesse et <strong>en</strong> équilibre, afin de réaliser<br />
des maquettes de qualité sur CD. Pour le groupe, ce travail<br />
collectif d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t permet d’une part la création de<br />
démos pour son auto-promotion et d’autre part une préparation<br />
à l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t définitif du disque auprès d’un studio<br />
professionnel. Enfin, la structure peut y réaliser à son compte<br />
des compilations de plusieurs groupes adhér<strong>en</strong>ts à des fins<br />
de souti<strong>en</strong> et de promotion.<br />
Cet outil, indisp<strong>en</strong>sable à la progression artistique du musici<strong>en</strong>,<br />
ne doit <strong>en</strong> aucun cas v<strong>en</strong>ir concurr<strong>en</strong>cer les filières privées<br />
d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, production et distribution du disque. Un<br />
système de mixage conçu autour de 16 pistes numériques est<br />
suffisant pour répondre aux besoins énoncés.
Un lieu d’émulation et d’ouverture<br />
La salle de concerts<br />
Elle doit avoir son fonctionnem<strong>en</strong>t propre de lieu de diffusion<br />
musicale. Sa programmation est m<strong>en</strong>ée par le directeur de la<br />
structure selon un projet artistique défini.<br />
Sa première mission étant d’<strong>en</strong>richir l’offre artistique locale et<br />
d’y accueillir des publics variés, elle offrira la perception la<br />
plus ouverte possible des g<strong>en</strong>res de musiques <strong>actuelles</strong>, avec<br />
une exig<strong>en</strong>ce constante de qualité. En première partie ou <strong>en</strong><br />
tête d’affiche, la programmation doit être ouverte aux<br />
groupes <strong>en</strong> création sur place sans qu’il puisse s’agir d’un<br />
caractère systématique. Vis-à-vis des musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> répétition,<br />
la r<strong>en</strong>contre avec des artistes confirmés et issus d’horizons<br />
divers est un facteur considérable d’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t.<br />
Une configuration adaptée à une salle de musiques <strong>actuelles</strong><br />
permet de conjuguer la station debout et assise des spectateurs.<br />
Certaines salles associ<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fixe un parterre plat<br />
dégagé et un gradin de fond, voire latéral. L’option du gradin<br />
rétractable sur un sol plat permet de moduler la configuration<br />
<strong>en</strong> fonction des spectacles accueillis. Une jauge équival<strong>en</strong>te à<br />
400 places assises (600 à 700 debout) nous paraît apte à<br />
accueillir le public dans les meilleures conditions de proximité<br />
avec la scène.<br />
La scène doit être <strong>en</strong> bois sur lambourdes, <strong>en</strong> particulier pour<br />
pouvoir y faire évoluer des danseurs (hip-hop, contemporains…)<br />
et accepter des formes pluridisciplinaires (théâtre<br />
musical…). Sa hauteur vis-à-vis du parterre sera fonction de la<br />
configuration adoptée pour la salle mais ne devrait pas<br />
dépasser un mètre. Une surface de plateau de 80 m 2 offrira un<br />
confort d’installation des artistes tout <strong>en</strong> laissant disponible<br />
un espace de jeu. Un <strong>en</strong>semble de praticables modulaires<br />
peut permettre d’imaginer des configurations scéniques<br />
correspondant à certains spectacles.<br />
2 loges collectives ainsi que 2 à 3 loges individuelles, confortables<br />
et équipées de douches, permett<strong>en</strong>t d’assurer un<br />
accueil correct des artistes.<br />
Espaces de formation<br />
La structure est am<strong>en</strong>ée à accueillir régulièrem<strong>en</strong>t divers<br />
types de formations, stages ou master-classes. Les formations<br />
instrum<strong>en</strong>tales et techniques seront données, autant que<br />
possible, dans les locaux de pratique musicale, voire la salle<br />
de concerts. Une ou deux salles de réunions d’<strong>en</strong>viron 50 m 2<br />
seront plus adaptées pour recevoir des formations de type<br />
administratif ou juridique. Ces salles seront égalem<strong>en</strong>t utilisées<br />
<strong>en</strong> interne pour les réunions d’équipe ou celles de<br />
l’association gestionnaire.<br />
Autres locaux<br />
Souv<strong>en</strong>t négligés dans ces structures “musiques <strong>actuelles</strong>”,<br />
les bureaux du personnel et les locaux de stockage et maint<strong>en</strong>ance<br />
technique sont pourtant à traiter avec un même souci de<br />
confort et d’espace utile. Les importantes plages d’ouverture<br />
de ce type de lieu impos<strong>en</strong>t de longues périodes de prés<strong>en</strong>ce<br />
des membres de l’équipe.<br />
Accessibilité<br />
La question de l’inscription urbaine de l’équipem<strong>en</strong>t est égalem<strong>en</strong>t<br />
déterminante. Symboliquem<strong>en</strong>t et historiquem<strong>en</strong>t, le<br />
lieu de spectacle porte un regard sur la ville autant qu’il est<br />
regardé par elle… Ce qui peut supposer à la fois un certain<br />
recul et une nécessaire visibilité réciproque !<br />
Plus concrètem<strong>en</strong>t, il convi<strong>en</strong>dra d’installer le bâtim<strong>en</strong>t sur<br />
un site conjuguant une desserte régulière de transports <strong>en</strong><br />
commun (des horaires tardifs sont à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte) et<br />
un voisinage urbain capable d’accepter l’activité humaine<br />
générée par le lieu.<br />
Mode de gestion<br />
44<br />
La cafétéria, espace de r<strong>en</strong>contres et d’information.<br />
La structure doit disposer d’un espace c<strong>en</strong>tral, vaste (100 à<br />
200 m 2 ) et informel, lumineux et confortable, dédié à la dét<strong>en</strong>te<br />
et à l’échange. Cet espace, équipé d’un bar, sera égalem<strong>en</strong>t<br />
utilisé pour des expositions et pourra accueillir des mom<strong>en</strong>ts<br />
de r<strong>en</strong>contres avec des artistes de passage.<br />
Intégré ou non à cet espace, un lieu de docum<strong>en</strong>tation mettra<br />
à disposition différ<strong>en</strong>tes publications spécialisées et informations<br />
sur la vie culturelle de la région.<br />
Des postes informatiques seront disponibles pour l’accès à<br />
internet.<br />
La structure associative est la plus souv<strong>en</strong>t ret<strong>en</strong>ue.<br />
L’association incarne le projet d’<strong>en</strong>semble et les grandes<br />
missions qui <strong>en</strong> découl<strong>en</strong>t. Elle <strong>en</strong> confie la mise <strong>en</strong> œuvre au<br />
directeur du lieu. Celui-ci possède une réelle autonomie dans<br />
ses choix artistiques, ses projets d’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />
pratiques, le recrutem<strong>en</strong>t du personnel… Il est comptable de<br />
son action devant le conseil d’administration qui peut se<br />
composer de différ<strong>en</strong>ts collèges de représ<strong>en</strong>tants (élus,<br />
professionnels, utilisateurs, public…).<br />
Sur le plan financier, la structure associative offre la lecture la<br />
plus claire des comptes d’exploitation, permet de varier les<br />
sources de financem<strong>en</strong>t et incite à augm<strong>en</strong>ter la part des<br />
recettes propres générées par l’activité.
45<br />
Dans la configuration et le projet décrit plus haut, le besoin <strong>en</strong><br />
personnel d’un tel établissem<strong>en</strong>t (direction, communication,<br />
technique, administration…) représ<strong>en</strong>terait l’équival<strong>en</strong>t de<br />
6 à 8 temps pleins.<br />
Part<strong>en</strong>ariats et<br />
complém<strong>en</strong>tarité<br />
d’événem<strong>en</strong>ts<br />
En matière de diffusion pour les concerts importants, le Hall<br />
Chorus dans sa forme actuelle prés<strong>en</strong>te de gros déficits de<br />
qualités acoustiques et de confort général pour le public. Une<br />
réhabilitation technique de cette salle la r<strong>en</strong>drait apte à de<br />
meilleurs accueils de productions privées tout <strong>en</strong> procurant<br />
une complém<strong>en</strong>tarité parfaite avec l’équipem<strong>en</strong>t décrit plus<br />
haut. Il serait alors souhaitable que celui-ci bénéficie d’un<br />
accès privilégié pour une programmation occasionnelle à<br />
grande jauge sur Chorus.<br />
Quelques référ<strong>en</strong>ces nationales<br />
(liste non exhaustive)<br />
Pour différ<strong>en</strong>ts qu’ils soi<strong>en</strong>t, les établissem<strong>en</strong>ts dont les<br />
noms suiv<strong>en</strong>t sont tous spécialisés et reconnus pour leur souti<strong>en</strong><br />
à la pratique des musiques <strong>actuelles</strong>.<br />
L’expéri<strong>en</strong>ce technique et fonctionnelle liée à leur vocation<br />
pourra être d’un apport précieux à l’occasion d’une préfiguration<br />
de la salle de Vannes.<br />
ADEM FLORIDA<br />
95, boulevard Carnot<br />
BP 167<br />
47005 AGEN cédex<br />
Tél. 05 53 47 59 54<br />
CCM<br />
Place de la Liberté<br />
29200 BREST<br />
Tél. 02 98 44 07 97<br />
LE JARDIN MODERNE<br />
11, rue du Manoir de Sévigné<br />
35000 RENNES<br />
Tél. 02 99 14 04 68<br />
LE MEDIATOR<br />
Av<strong>en</strong>ue du Général Leclerc<br />
66000 PERPIGNAN<br />
Tél. 04 68 66 18 55<br />
ROCK SCHOOL BARBEY<br />
18, cours Barbey<br />
33800 BORDEAUX<br />
Tél. 05 56 33 66 00<br />
LE TAMANOIR<br />
31-33, boulevard Jean-Jacques Rousseau<br />
92230 GENNEVILLIERS<br />
Tél. 01 47 98 03 63<br />
Par ailleurs, la mission ressource de l’équipem<strong>en</strong>t décrit plus<br />
haut l’amènera à <strong>en</strong>gager de nombreuses actions “d’exportation”<br />
et “d’importation” des tal<strong>en</strong>ts musicaux. Il serait prématuré<br />
d’anticiper sur la désignation et la forme de ces part<strong>en</strong>ariats<br />
de pays, de départem<strong>en</strong>ts ou de région.<br />
Au niveau de l’agglomération vannetaise, la relance du festival<br />
“Un été à Saint-Nolff” pourrait représ<strong>en</strong>ter une première<br />
ouverture événem<strong>en</strong>tielle du nouvel équipem<strong>en</strong>t, offrant aux<br />
groupes utilisateurs des possibilités de représ<strong>en</strong>tation <strong>en</strong><br />
première partie ou même <strong>en</strong> tête d’affiche de ce festival.<br />
TREMPOLINO<br />
51, boulevard de l’Egalité<br />
44100 NANTES<br />
Tél. 02 40 46 66 33<br />
LA VAPEUR<br />
42, av<strong>en</strong>ue de Stalingrad<br />
21000 DIJON<br />
Tél. 03 80 60 96 10
4 03<br />
46<br />
(<br />
Ordre de mission :<br />
étude sur les musiques<br />
<strong>actuelles</strong><br />
Cont<strong>en</strong>u de la mission<br />
Etat des lieux<br />
• Etat des lieux (rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t, diagnostic, typologie et cartographie)<br />
des pratiques et des ressources liées aux<br />
musiques <strong>actuelles</strong> dans le départem<strong>en</strong>t (pratique des<br />
musici<strong>en</strong>s et des groupes, lieux de diffusion, lieux de<br />
production, lieux de répétitions, lieux de formation, c<strong>en</strong>tres<br />
de ressources…),<br />
• Evaluation des besoins des musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> matière d’information,<br />
de formation, de répétition, de diffusion et de création,<br />
• Evaluation de l’inscription des musiques <strong>actuelles</strong> dans le<br />
secteur économique (sous réserve de faisabilité).<br />
Préconisations<br />
• Préconisations <strong>en</strong> termes d’information, de formation, de<br />
répétition, de diffusion et de création, <strong>en</strong> fonction des<br />
besoins rec<strong>en</strong>sés,<br />
• Préconisations <strong>en</strong> terme de structuration et de développem<strong>en</strong>t<br />
des musiques <strong>actuelles</strong> sur le territoire départem<strong>en</strong>tal,<br />
• Préconisations <strong>en</strong> terme de modes d’interv<strong>en</strong>tion des part<strong>en</strong>aires<br />
publics.<br />
Enjeux à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération dans les préconisations<br />
• développem<strong>en</strong>t de la pratique <strong>en</strong> amateurs,<br />
• aménagem<strong>en</strong>t cohér<strong>en</strong>t du territoire,<br />
• professionnalisation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (lieux de répétition,<br />
lieux de diffusion, c<strong>en</strong>tres de ressources),<br />
• complém<strong>en</strong>tarité avec l’offre culturelle existante (institutionnelle,<br />
associative, privée)<br />
Cal<strong>en</strong>drier : mars-juin 2001, communication de l’étude <strong>en</strong><br />
septembre 2001
Remerciem<strong>en</strong>ts et sources<br />
Ag<strong>en</strong>ce Nationale Pour l’Emploi (ANPE) Culture-Spectacle de Bretagne<br />
Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et des Spectacles (DMDTS) / Ministère de la Culture et de la Communication<br />
Ministère chargé de la Culture / Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) de Bretagne<br />
Guide des musiques / Bretagne du C<strong>en</strong>tre de Création Musicale (CCM) de Brest<br />
Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) de Bretagne<br />
C<strong>en</strong>tre d’Information et de Ressources pour les <strong>Musiques</strong> Actuelles (IRMA) : L’officiel de la musique et les fiches pratiques <strong>en</strong> ligne - site Web de l’IRMA<br />
“La dynamique culturelle bretonne” de Philippe Le Faou et Jean-Louis Latour, édité par le Conseil Economique et Social du Conseil Régional de Bretagne, Janvier 2000<br />
<strong>Musiques</strong> et danses <strong>en</strong> Bretagne.<br />
Ce docum<strong>en</strong>t est à la libre disposition de ses commanditaires : l’ADDAV 56 et le Ministère chargé de la Culture - Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne.<br />
Toute autre utilisation devra faire l’objet d’un accord préalable de son auteur.<br />
“<strong>Musiques</strong> <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>” est le premier numéro d’une série de publications périodiques consacrées aux arts vivants.<br />
Conception, iconographie et réalisation : ag<strong>en</strong>ce Totem 02 96 79 46 00<br />
Couverture : Radiographie de Xavier Lucchesi, effectuée à partir de la collection perman<strong>en</strong>te du Musée de la Musique “Courtesy Musée de la Musique”.<br />
Photographies : © Tadeusz Paczula, Fabrice Picard et Serge Picard<br />
© Novembre 2001. Reproduction même partielle strictem<strong>en</strong>t interdite.
Association Départem<strong>en</strong>tale de Développem<strong>en</strong>t des Arts Vivants dans le <strong>Morbihan</strong><br />
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