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Rapport Musiques actuelles en Morbihan - Irma

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<strong>Musiques</strong> Actuelles<br />

Synthèse de l’étude réalisée par Nicolas Meckel - 2001<br />

<strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>


Sommaire<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

)<br />

)<br />

)<br />

)<br />

État des lieux<br />

01 • Les conditions de l’<strong>en</strong>quête page 8<br />

02 • Les relevés de participation page 11<br />

03 • Les musici<strong>en</strong>s et leur carrière page 12<br />

04 • Les organisations page 14<br />

05 • La scène page 16<br />

06 • Création musicale, répétition, <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t page 18<br />

07 • La formation, l’information page 20<br />

Cartographie<br />

Carte 1 • D<strong>en</strong>sité de population par zone d’emploi page 23<br />

Carte 2 • Localisation par type et nombre d’organisations page 24<br />

Carte 3 • Localisation des organisations<br />

par fonctions occupées page 25<br />

Carte 4 • Les organisateurs publics et associatifs<br />

de concerts et festivals page 26<br />

Carte 5 • Les scènes privées : cafés-concerts et cabarets page 27<br />

Carte 6 • Les difficultés r<strong>en</strong>contrées sur le terrain<br />

par les musici<strong>en</strong>s page 28<br />

Préconisations<br />

01 • Esprit général des préconisations page 30<br />

02 • Pour un équipem<strong>en</strong>t des petites communes page 32<br />

03 • Vers un réseau “musiques <strong>actuelles</strong>” morbihannais page 34<br />

04 • Incitation à la prés<strong>en</strong>ce scénique page 36<br />

05 • L’ADDAV 56 auprès des musiques <strong>actuelles</strong> page 37<br />

Annexes<br />

01 • Annuaire des contacts page 40<br />

02 • Une salle “musiques <strong>actuelles</strong>” pour Vannes page 43<br />

03 • Ordre de mission page 46


Édito<br />

(<br />

Mais de quelles<br />

musiques parle-t-on ?<br />

Saura-t-on jamais expliquer cette alliance ? Cet écho si particulier<br />

qui transporte les musiques sur les terres de Bretagne ?<br />

En ville comme <strong>en</strong> campagne, de cafés-concerts <strong>en</strong> auditoriums,<br />

de festoù-noz improvisés <strong>en</strong> méga festivals, on les<br />

trouve rassemblées dans une même évid<strong>en</strong>ce. On y présume,<br />

pourquoi pas, la marque d’un double héritage mystique et<br />

social, quelque empreinte des pardons religieux, quelque<br />

mémoire des luttes portuaires, ouvrières ou paysannes. On y<br />

compr<strong>en</strong>d le besoin d’échappatoire à l’écart des rigueurs, des<br />

contraintes du quotidi<strong>en</strong>. On y perçoit pêle-mêle une aspiration<br />

de chacun à r<strong>en</strong>aître dans l’ailleurs comme dans la multitude,<br />

à se fédérer <strong>en</strong> musique pour quelques heures comme<br />

pour la vie. On y découvre une capacité unique à abolir tout<br />

principe de distance <strong>en</strong>tre artiste et public, un besoin d’émulation<br />

qu’aucune espèce d’intégrisme ne saura jamais récupérer…<br />

Bref, une spontanéité à vibrer, à danser sur un kan-hadiskan<br />

avec autant de ferveur que par dizaines de milliers<br />

devant la scène d’un groupe rock alternatif v<strong>en</strong>u du sommet<br />

des “charts” anglo-saxons.<br />

<strong>Musiques</strong> à danser mais musiques à transmettre, les sonorités<br />

traditionnelles bretonnes travers<strong>en</strong>t à plaisir les générations<br />

comme les territoires. Régénéré <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce, ce<br />

patrimoine musical sait <strong>en</strong>core aujourd’hui tirer le meilleur<br />

parti de son oralité naturelle pour <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir sa disponibilité.<br />

Pour rester une offre d’explorations et d’inv<strong>en</strong>tions sans<br />

exclusive, acharné à se métisser toujours plus loin pour mieux<br />

se redécouvrir. Si donc les musiques jouées <strong>en</strong> Bretagne ne<br />

saurai<strong>en</strong>t se résumer aux seules musiques bretonnes, il faut<br />

admettre qu’elles leur doiv<strong>en</strong>t toujours quelque chose… Ne<br />

serait-ce qu’une certaine qualité d’accueil. Et les artistes de<br />

tout contin<strong>en</strong>t et de toute influ<strong>en</strong>ce sont loin de l’ignorer !<br />

Alors ici <strong>en</strong> Bretagne, plus que partout ailleurs, la prét<strong>en</strong>tion de<br />

délimiter un champ musical précis et de désigner des musiques<br />

“<strong>actuelles</strong>” parmi d’autres se prés<strong>en</strong>te comme une gageure…<br />

Mais de quelles musiques parle-t-on ? <strong>Musiques</strong> amplifiées,<br />

musiques populaires, musiques fusionnelles, musiques<br />

rebelles… Mais <strong>en</strong>core ? En connaissance de cause, nous<br />

supposerons le terme “actuel” comme attaché à un mode<br />

de vie plutôt qu’à un <strong>en</strong>semble de repères esthétiques ou<br />

techniques. Mode de langage et mode d’échanges, mode de<br />

consommation et mode de distinction… A tous égards : mode<br />

de reconnaissance dans la Cité. C’est avant tout par le fait<br />

socioéconomique que ces musiques sont <strong>actuelles</strong>. Et c’est<br />

bi<strong>en</strong> ainsi qu’elles ont fini par s’inviter à la table des Arts<br />

publiquem<strong>en</strong>t déf<strong>en</strong>dables et à se voir reconnues à ce titre<br />

chez leur ministère de tutelle.<br />

Pourtant, il nous faut bi<strong>en</strong> l’admettre, le terme de “musiques<br />

<strong>actuelles</strong>” ne s’est jamais réellem<strong>en</strong>t imposé chez les premiers<br />

concernés : à savoir ceux-là mêmes qui la pratiqu<strong>en</strong>t au quotidi<strong>en</strong><br />

ou ceux qui travaill<strong>en</strong>t à sa diffusion. Sans parler de ceux<br />

qui l’écout<strong>en</strong>t… Il n’a pas su, à ce jour, quitter l’usage lexical des<br />

politiques culturelles publiques et de leurs relais institutionnels<br />

après avoir eu tellem<strong>en</strong>t de mal à s’y faire une place ! Mais <strong>en</strong><br />

cela au moins, nous reconnaîtrons volontiers au terme de<br />

“musiques <strong>actuelles</strong>” la légitimité d’un nom de baptême - label<br />

tardif, ambigu mais officiel - à l’issue de cette régularisation.<br />

Il le fallait, ce rattrapage, après quarante ans d’exist<strong>en</strong>ce d’un<br />

phénomène générationnel sans précéd<strong>en</strong>t. Cette accréditation<br />

à partir de laquelle fur<strong>en</strong>t lancées depuis six ans nombre<br />

d’actions déc<strong>en</strong>tralisées de souti<strong>en</strong> à l’équipem<strong>en</strong>t spécialisé,<br />

aux formations ou <strong>en</strong>core à l’effort d’information et d’accompagnem<strong>en</strong>t<br />

des groupes <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir. Le souti<strong>en</strong> financier aux<br />

musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> Bretagne est ainsi inscrit au dernier<br />

contrat de plan Etat-Région pour une <strong>en</strong>veloppe globale de<br />

près de cinquante deux millions de francs (<strong>en</strong>viron 7,9 millions<br />

d’euros).<br />

Mais de quelles musiques parle-t-on ? Du blues, du jazz, du<br />

rock, du folk et de leurs innombrables déclinaisons électrifiées,<br />

de la chanson, du rap, de la techno et de toutes<br />

ces musiques de fibre urbaine et post-industrielle, du reggae,<br />

des rythmes latinos, du raï, des influ<strong>en</strong>ces traditionnelles et<br />

des musiques du monde, et de tant d’autres qui les voisin<strong>en</strong>t,<br />

les transpos<strong>en</strong>t ou les transc<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t…<br />

Mais puisqu’une telle étude a d’autres projets que celui d’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir<br />

un débat sémantique, suggérons - pour ne plus y<br />

rev<strong>en</strong>ir - un mode pragmatique (définitif ?) d’id<strong>en</strong>tification<br />

d’une “musique actuelle” à partir de trois notions clefs. Les<br />

caractéristiques de :<br />

• musique créative,<br />

• musique populaire,<br />

• musique amplifiée,<br />

sont celles qu’il est possible d’attribuer le plus souv<strong>en</strong>t aux<br />

styles décrits plus haut. Mais chacune de ces notions étant<br />

insuffisante à elle seule pour cerner l’espace musical souhaité,<br />

nous proposerons qu’une forme musicale répondant à au moins<br />

deux de ces trois critères sera considérée comme actuelle.<br />

Nous retrouvons ainsi un mode de repérage intégrant trois<br />

aspects fondam<strong>en</strong>taux, trois axes de médiation permettant<br />

d’aborder le champ culturel :<br />

• son ambition esthétique,<br />

• sa réalité sociale,<br />

• sa spécificité technique.


5<br />

Pour exemple et parce que nous sommes <strong>en</strong> Bretagne, la prise<br />

<strong>en</strong> compte des groupes de musiques d’influ<strong>en</strong>ce traditionnelle<br />

dans cette étude se résoudra ainsi : populaires mais non<br />

amplifiées par nature, ces musiques trouveront leur place<br />

dans le champ des esthétiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> fonction de leur<br />

dim<strong>en</strong>sion créative : de l’originalité de leurs arrangem<strong>en</strong>ts,<br />

de leurs audaces instrum<strong>en</strong>tales ou de leurs inv<strong>en</strong>tions<br />

scéniques… Car de fait, de telles formations se voi<strong>en</strong>t confrontées<br />

au même contexte que n’importe quel groupe local<br />

de blues ou de reggae : une même difficulté à déf<strong>en</strong>dre leurs<br />

partis pris artistiques dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t concurr<strong>en</strong>tiel,<br />

à trouver des dates régulières, à financer un auto-produit,<br />

à développer leur audi<strong>en</strong>ce publique… A l’inverse, les formations<br />

bretonnes ou celtiques, tels les bagadoù qui perpétu<strong>en</strong>t<br />

le répertoire dans le fond et la forme et bénéfici<strong>en</strong>t du très<br />

fort <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t fédératif associé aux championnats et<br />

concours, évolu<strong>en</strong>t dans un cursus spécifique de diffusion.<br />

Elles échapp<strong>en</strong>t à la plupart des réalités des musici<strong>en</strong>s<br />

“actuels” et leur inclusion dans une telle étude serait de nature<br />

à <strong>en</strong> fausser les conclusions.<br />

Voici donc les musiques dont on parle… Au-delà de la question<br />

de leur reconnaissance institutionnelle, nous verrons tout au<br />

long de ce rapport à quel point ces courants, ces cultures<br />

musicales si diverses d’appar<strong>en</strong>ce, génèr<strong>en</strong>t des pratiques et<br />

des besoins semblables.<br />

En <strong>Morbihan</strong>, l’empreinte “trad’” sur le paysage musical est<br />

sans doute plus profonde <strong>en</strong>core que chez ses voisins. Il<br />

n’est qu’à considérer le Festival Interceltique de Lori<strong>en</strong>t qui<br />

fête cette année ses tr<strong>en</strong>te ans d’exist<strong>en</strong>ce. Ce r<strong>en</strong>dez-vous<br />

mondial de la “celtitude” éclaire mieux que tout autre l’ancrage<br />

contemporain, populaire et supranational des musiques<br />

bretonnes : il approche aujourd’hui les cinq c<strong>en</strong>ts mille visiteurs<br />

avec une programmation de plus de quatre mille musici<strong>en</strong>s<br />

sur dix jours. Après le Finistère, ce départem<strong>en</strong>t est le<br />

deuxième <strong>en</strong> région par le nombre de bagadoù et de cercles<br />

celtiques qu’il héberge. Mais de nombreuses autres formations<br />

ont choisi de revisiter ce répertoire sur un mode moins<br />

orthodoxe, d’y inviter par exemple des cuivres, de l’électronique<br />

ou des voix ori<strong>en</strong>tales pour porter la musique bretonne<br />

vers de nouvelles scènes et de nouveaux auditoires.<br />

Le <strong>Morbihan</strong> compte égalem<strong>en</strong>t le plus important effectif de<br />

facteurs d’instrum<strong>en</strong>ts et luthiers de Bretagne, dont beaucoup<br />

(Georges Botuha, Bernard Loffet, Hervieux-Glet, Daniel<br />

Lafontaine…) rest<strong>en</strong>t parmi les plus réputés de leur spécialité.<br />

Dernier témoin de l’ancrage économique de la culture bretonne<br />

<strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>, la réc<strong>en</strong>te ouverture de TV Breizh à Lori<strong>en</strong>t :<br />

une télévision thématique, privée et payante, aux moy<strong>en</strong>s<br />

techniques et financiers considérables, à l’ambition affirmée<br />

d’être la “première chaîne généraliste à vocation régionale de<br />

France”. Autant que sa position géographique c<strong>en</strong>trale et la<br />

prés<strong>en</strong>ce d’un aéroport, c’est le poids économique et culturel<br />

de l’Interceltique qui a décidé de son implantation à Lori<strong>en</strong>t.<br />

Pays de Lori<strong>en</strong>t où les Studios <strong>Musiques</strong> d’Aujourd’hui au Pays<br />

de Lori<strong>en</strong>t (MAPL) mèn<strong>en</strong>t un travail évid<strong>en</strong>t de découverte<br />

et d’accompagnem<strong>en</strong>t de ces styles amplifiés, existe-t-il un<br />

véritable réseau de lieux et de projets pér<strong>en</strong>nes capables<br />

d’offrir - au-delà de l’événem<strong>en</strong>t ponctuel - des opportunités<br />

suffisantes aux groupes amateurs comme professionnels ?<br />

En matière de diffusion hors festivals, plus de mille concerts<br />

rock, trad’, chanson, punk, reggae, blues, jazz, world,… ont<br />

lieu chaque année sur le territoire départem<strong>en</strong>tal. Mais<br />

le plus gros de cette affiche se situe aux deux extrêmes<br />

commerciales de l’offre artistique. Celle, d’une part, occupée<br />

par des groupes de notoriété nationale ou internationale<br />

programmés par des tourneurs dans les palais des congrès<br />

et autres parcs des expos de Vannes, Pontivy ou Lori<strong>en</strong>t.<br />

Celle, d’autre part, où évolu<strong>en</strong>t des dizaines de musici<strong>en</strong>s<br />

morbihannais <strong>en</strong> amorce de carrière - souv<strong>en</strong>t jeunes et amateurs<br />

- qui se produis<strong>en</strong>t tant bi<strong>en</strong> que mal sur les estrades<br />

des cafés-concerts, salles communales ou fêtes de quartier.<br />

Entre ces deux mondes, une frange importante d’artistes déjà<br />

rodés, inv<strong>en</strong>tifs et exigeants, n’ont pas l’audi<strong>en</strong>ce qu’ils mérit<strong>en</strong>t.<br />

Pas assez connus pour certains lieux, trop chers pour<br />

d’autres ! Pour eux surtout, on souhaitera l’instauration d’un<br />

véritable réseau de projets et de lieux, capable d’<strong>en</strong>courager<br />

puis de donner à connaître le meilleur de cette production.<br />

En coulisses de la scène, l’infrastructure d’animation et de<br />

création reste à développer : moins de 10% des organisations<br />

répertoriées offr<strong>en</strong>t des espaces de répétition à ces groupes<br />

contre près de 24% <strong>en</strong> Finistère (données 1999)… Aspect<br />

complém<strong>en</strong>taire, la formation adaptée aux musiques amplifiées<br />

occupe une place plus symbolique qu’effective dans<br />

l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t artistique agréé, communal ou associatif.<br />

La première partie de cette étude prés<strong>en</strong>te une lecture<br />

comparée de la réalité des organisations et de celles des<br />

musici<strong>en</strong>s impliqués dans les musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong><br />

<strong>Morbihan</strong>. Au cours d’une seconde partie, nous préconiserons<br />

un certain nombre d’actions de court et moy<strong>en</strong> terme visant<br />

à équilibrer, consolider et diversifier l’infrastructure et les<br />

projets d’accompagnem<strong>en</strong>t de ces pratiques. Dans son<br />

“Schéma de Développem<strong>en</strong>t pour une Politique Culturelle”<br />

adopté au 2 ème trimestre 2000, le Conseil Général du <strong>Morbihan</strong><br />

inscrivait les pratiques des musiques <strong>actuelles</strong> comme une<br />

de ses priorités d’objectifs. Nous souhaitons, au travers de<br />

cette étude, contribuer à lui fournir un outil d’analyse et<br />

d’ori<strong>en</strong>tations à la hauteur de ses ambitions.<br />

Nicolas Meckel<br />

Mais cette prédominance du celtique et du r<strong>en</strong>dez-vous festivalier<br />

<strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> n’indique-t-elle pas, par contrecoup, une<br />

certaine faiblesse des filières de développem<strong>en</strong>t des styles<br />

rock, jazz, techno ou chanson, <strong>en</strong>tre autres ? En dehors du


<strong>Musiques</strong> Actuelles <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong><br />

)<br />

1<br />

État des lieux


1 01<br />

En harmonisant le souti<strong>en</strong> public aux musiques <strong>actuelles</strong>, leur<br />

objectif principal est d’améliorer l’adéquation <strong>en</strong>tre offre et<br />

demande, de susciter de nouveaux part<strong>en</strong>ariats pour l’aide à<br />

la création et à la circulation des groupes.<br />

8<br />

(<br />

Les conditions<br />

de l’<strong>en</strong>quête<br />

Cinq thèmes et deux regards<br />

L’état des lieux des musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> se<br />

déroule sur quatre mois : de mars à juin 2001. Le mois de<br />

septembre est prévu pour la prés<strong>en</strong>tation écrite et orale du<br />

rapport auprès des part<strong>en</strong>aires<br />

concernés.<br />

Le principe directeur<br />

d’une telle étude (voir<br />

ordre de mission <strong>en</strong><br />

annexe) est d’exprimer,<br />

sur une période désignée,<br />

le volume et la<br />

nature des ressources <strong>en</strong><br />

matière d’équipem<strong>en</strong>ts<br />

et d’organisations liées<br />

à la pratique de ces<br />

musiques sur le départem<strong>en</strong>t.<br />

Les fonctions principales<br />

des structures<br />

concernées se regroup<strong>en</strong>t<br />

sur cinq niveaux<br />

d’interv<strong>en</strong>tion :<br />

• la diffusion scénique,<br />

• les répétitions,<br />

• la formation,<br />

• l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t,<br />

• l’information.<br />

En contrepoint de cette approche, sont analysés les besoins<br />

des musici<strong>en</strong>s eux-mêmes, premiers utilisateurs ou prestataires<br />

de ces structures. Sans condition préalable de professionnalisme<br />

ou de notoriété, la situation de ces personnes<br />

au regard de leur carrière de musici<strong>en</strong>s est une donnée de<br />

référ<strong>en</strong>ce pour cette évaluation.<br />

Dans un deuxième temps, un certain nombre d’ori<strong>en</strong>tations<br />

sont préconisées à l’int<strong>en</strong>tion des collectivités concernées.<br />

Le Comité de Pilotage<br />

Un Comité de Pilotage s’est constitué avec un <strong>en</strong>semble de<br />

douze personnes référ<strong>en</strong>tes, choisies <strong>en</strong> fonction de leur<br />

connaissance des milieux visés, de leur implantation sur un<br />

secteur géographique donné et de leur <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t prolongé<br />

sur le terrain des musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>.<br />

Armel Audran<br />

Gérant du café-concert Le Clair-obscur, Questembert<br />

Thierry Bertin<br />

Directeur des Studios MAPL, Lori<strong>en</strong>t<br />

Christophe Demay<br />

Directeur de la Maison du Temps Libre - Jean Vilar,<br />

Lanester<br />

Marion D<strong>en</strong>izot<br />

Directrice de l’ADDAV 56<br />

Bertrand Dupont<br />

Directeur de l’Association <strong>Musiques</strong> d’aujourd’hui <strong>en</strong><br />

Bretagne-Ton All, Langonnet<br />

François Guyonnet<br />

Festival les Loustiks de l'Akoustik, Rochefort-<strong>en</strong>-Terre


9<br />

Jean-Marc Hélies<br />

Programmateur de la Petite Scène, Saint-Nolff<br />

François-H<strong>en</strong>ri Labey<br />

Directeur de l’Ecole Nationale de Musique et de Danse,<br />

Lori<strong>en</strong>t<br />

Dami<strong>en</strong> Le Guével<br />

Perman<strong>en</strong>t de l’association Aux Arts Etc, Malestroit<br />

Anne-Christine Micheu<br />

Conseillère Musique et Danse, Ministère chargé de la Culture<br />

- DRAC de Bretagne<br />

Brigitte Nicolas<br />

Directeur de la Culture, Conseil Général du <strong>Morbihan</strong><br />

Gaël Robert<br />

Chargé de mission, musiques et danses <strong>en</strong> Bretagne<br />

Ce groupe a pour fonction de cadrer l’avancée de l’étude, de<br />

transmettre au chargé de mission toute information susceptible<br />

de contribuer à sa connaissance du terrain. Il valide <strong>en</strong><br />

cours d’étude toute décision d’actions spécifiques et <strong>en</strong> fin<br />

d’étude la prés<strong>en</strong>tation du rapport final.<br />

Le Comité de Pilotage s’est réuni à trois reprises : le 17 avril,<br />

le 22 mai et le 7 septembre 2001.<br />

Le Recueil des données<br />

Les organisations<br />

Un listing initial de quelques 160 structures concernées par<br />

les musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> a été constitué par le<br />

croisem<strong>en</strong>t d’annuaires et de bases de données disponibles<br />

(Guide des <strong>Musiques</strong> / Bretagne du C<strong>en</strong>tre de Création<br />

Musicale de Brest et Officiel de la Musique du C<strong>en</strong>tre<br />

d’Information et de Ressources pour les <strong>Musiques</strong> Actuelles,<br />

Réseau Musique et Danse 1 , fichier des lic<strong>en</strong>ces d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs<br />

de spectacle, sites internet musicaux…). Ce listing<br />

compr<strong>en</strong>d des associations et collectifs artistiques, des lieux<br />

de diffusion publics et privés, des studios de répétition et<br />

d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, des ag<strong>en</strong>ts et tourneurs, des organisateurs<br />

de festivals, des lieux de formation et d’information destinés<br />

aux musici<strong>en</strong>s “actuels”. Il ne compr<strong>en</strong>d ni les disquaires, ni<br />

les facteurs et magasins d’instrum<strong>en</strong>ts de musique.<br />

Une fois la consultation de ces structures réalisée, son effectif<br />

a été ram<strong>en</strong>é à 114 organisations. Dans un contexte de très<br />

grande mouvance (important “turn-over” parmi les lieux de<br />

diffusion), ce chiffrage correspond à la réalité d’un mom<strong>en</strong>t. Il<br />

prét<strong>en</strong>d à l’exhaustivité avec une précision de 5% <strong>en</strong>viron.<br />

Les musici<strong>en</strong>s<br />

La désignation de “musici<strong>en</strong>” concerne théoriquem<strong>en</strong>t tout<br />

individu pratiquant avec une certaine régularité (et /ou aptitude…)<br />

un instrum<strong>en</strong>t, y compris sa propre voix.<br />

Les données nationales du D.E.P. 2 chiffr<strong>en</strong>t à 26% des 15-19<br />

ans et à 14% des 20-24 ans la population française répondant<br />

à une telle définition.<br />

Nous avons vu, par ailleurs, à quel point la notion de<br />

“musiques <strong>actuelles</strong>” était complexe à cerner, débordant<br />

le seul champ esthétique pour toucher des considérations<br />

techniques et sociales... On compr<strong>en</strong>dra aisém<strong>en</strong>t dans ces<br />

conditions l’impossibilité de quantifier une population de<br />

“musici<strong>en</strong>s actuels” à l’échelle du départem<strong>en</strong>t.<br />

Pour se rapprocher d’une population plus spécifiquem<strong>en</strong>t<br />

concernée par l’interv<strong>en</strong>tion des souti<strong>en</strong>s publics, nous avons<br />

donc cherché à r<strong>en</strong>contrer des musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> solo ou <strong>en</strong> groupe,<br />

par le relais d’organisations dont ils sont soit utilisateurs,<br />

soit prestataires réguliers. Nous avons égalem<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>té un<br />

équilibrage de consultation des populations sur l’<strong>en</strong>semble<br />

du départem<strong>en</strong>t.<br />

Les questionnaires<br />

Deux questionnaires distincts ont été conçus : un à destination<br />

des musici<strong>en</strong>s, un autre à l’int<strong>en</strong>tion de l’<strong>en</strong>semble des<br />

organisations interv<strong>en</strong>ant dans le champ des musiques<br />

<strong>actuelles</strong>.<br />

De huit pages chacun, ces questionnaires déclin<strong>en</strong>t des interrogations<br />

sur les cinq axes d’évaluation : scène, répétition,<br />

formation, <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t et information. Le questionnaire<br />

“organisations” conti<strong>en</strong>t des élém<strong>en</strong>ts d’appréciation économique<br />

(chiffre d’affaires, niveau des aides publiques et privées,<br />

autofinancem<strong>en</strong>t…) alors que le questionnaire “musici<strong>en</strong>s”<br />

cherche à id<strong>en</strong>tifier la situation socioprofessionnelle<br />

de l’intéressé.<br />

1 Le Réseau Musique et Danse (RMD) est un réseau d’information national piloté par la Cité de la Musique et alim<strong>en</strong>té par les associations régionales et départem<strong>en</strong>tales “Musique et Danse”.<br />

Cette base rec<strong>en</strong>se plus de 10 000 <strong>en</strong>trées concernant les formations, les contacts d’artistes, les industries et services, les part<strong>en</strong>aires institutionnels. Elle sera consultable sur internet<br />

à partir de janvier 2002.<br />

2 Départem<strong>en</strong>t des Etudes et de la Prospective du Ministère de la Culture et de la Communication.


10<br />

Pour chacun des questionnaires, il était nécessaire de concevoir<br />

un principe unique de prés<strong>en</strong>tation, suffisamm<strong>en</strong>t parlant<br />

pour des sujets recouvrant de grandes disparités de nature et<br />

de fonctions. Traités <strong>en</strong> parallèle ces deux questionnaires<br />

devai<strong>en</strong>t ainsi permettre de mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce tout décalage<br />

<strong>en</strong>tre offre et demande à l’échelle du départem<strong>en</strong>t.<br />

Par ailleurs, un courrier prés<strong>en</strong>tant le cal<strong>en</strong>drier de ces<br />

r<strong>en</strong>contres a été <strong>en</strong>voyé à l’<strong>en</strong>semble des 160 organisations<br />

repérées initialem<strong>en</strong>t. Seules les organisations n’ayant pu se<br />

faire représ<strong>en</strong>ter à l’une ou l’autre de ces r<strong>en</strong>contres ont reçu,<br />

à leur demande, un questionnaire. De nombreuses consultations<br />

téléphoniques, <strong>en</strong>fin, sont v<strong>en</strong>ues compléter ce relevé<br />

de données.<br />

La cartographie<br />

Différ<strong>en</strong>tes cartes du <strong>Morbihan</strong> permett<strong>en</strong>t une observation<br />

géographique des données relevées. La cartographie à été<br />

réalisée par la société “Le Délézir-Ingénierie” basée à Vannes.<br />

Le découpage des cartes subdivise le départem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cantons<br />

et <strong>en</strong> zones d’emploi.<br />

Cette seconde option s’appuie sur un découpage officiel de<br />

l’INSEE, découpage réalisé au début des années 1980 pour<br />

délimiter des périmètres de référ<strong>en</strong>ce à l’intérieur desquels<br />

ont lieu l’ess<strong>en</strong>tiel des déplacem<strong>en</strong>ts domicile-travail. Unité<br />

de mesure incontournable <strong>en</strong> terme de statistique socioéconomique,<br />

le repérage par zone d’emploi permet la lecture<br />

de l’accessibilité de tel équipem<strong>en</strong>t ou de telle prestation par<br />

une population donnée.<br />

Enfin, ce découpage correspond presque parfaitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

Bretagne à celui des Pays découlant de la “loi d’ori<strong>en</strong>tation<br />

pour l’aménagem<strong>en</strong>t et la développem<strong>en</strong>t du territoire” de<br />

1995, dite “Loi Voynet”.<br />

Le mode de consultation<br />

Afin de r<strong>en</strong>dre plus vivant et ouvert le recueil des données,<br />

9 r<strong>en</strong>contres-débats ont été organisées <strong>en</strong>tre le 9 mai et le<br />

27 juin : 4 à l’int<strong>en</strong>tion des organisations et 5 à l’int<strong>en</strong>tion des<br />

musici<strong>en</strong>s.<br />

Autour du remplissage de leur questionnaire, 75 participants<br />

ont pu exprimer <strong>en</strong> toute liberté leur vision, leurs critiques et<br />

att<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> matière de musiques <strong>actuelles</strong>. Ces r<strong>en</strong>contres, qui<br />

se sont déroulées à Mauron, Questembert, Lori<strong>en</strong>t, Langonnet,<br />

Vannes, Saint-Nolff et Pont-Scorff, devai<strong>en</strong>t pouvoir compter<br />

sur une légitimité de leurs lieux d’accueil auprès des milieux<br />

concernés. Le choix des sites d’accueil répondait égalem<strong>en</strong>t à<br />

un souci de la meilleure couverture possible du départem<strong>en</strong>t.<br />

L’information concernant ces r<strong>en</strong>contres s’est faite par voie<br />

de presse et radios locales, affichage dans des magasins<br />

d’instrum<strong>en</strong>ts ainsi que par le relais des lieux d’accueil.


11 1 02<br />

(<br />

Les relevés<br />

de participation<br />

Sur une base de 114 organisations, 62 retours répartis ainsi :<br />

Type Base Retours Soit<br />

Associations et Collectifs d'Artistes 18 11 61%<br />

Bars Musicaux et cafés-concerts 47 23 49%<br />

Etablissem<strong>en</strong>ts Culturels 8 5 63%<br />

Ecoles de Musique, <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t artistique 3 1 33%<br />

Festivals 10 9 90%<br />

Etablissem<strong>en</strong>ts spécialisés <strong>Musiques</strong> Actuelles 1 1 100%<br />

Production Artistique, ag<strong>en</strong>ts, tourneurs 5 2 40%<br />

Structures Socioculturelles 13 8 62%<br />

Studios d'Enregistrem<strong>en</strong>t 3 1 33%<br />

Salles d'accueil de Spectacles, ou polyval<strong>en</strong>tes (>500 pl.) 4 0 0%<br />

Autres Prestataires 2 1 50%<br />

Totaux 114 62 54,3%<br />

69 retours musici<strong>en</strong>s répartis ainsi :<br />

Zone d’emploi d’AURAY 8<br />

Zone d’emploi de LORIENT 18<br />

Zones d’emploi de PLOERMEL et REDON 11<br />

Zones d’emploi de PONTIVY-LOUDEAC et CARHAIX 13<br />

Zones d’emploi de VANNES 19<br />

Ces retours sont porteurs de diverses indications que l’étude<br />

permettra d’affiner. La participation générale des organisations<br />

sollicitées est de plus de 54%, avec des variantes<br />

importantes selon le type d’établissem<strong>en</strong>t.<br />

La répartition des retours musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> fonction de leur zone<br />

d’emploi de rattachem<strong>en</strong>t est relativem<strong>en</strong>t conforme, proportionnellem<strong>en</strong>t,<br />

aux données <strong>en</strong> population de ce découpage<br />

territorial de l’INSEE (voir la carte Approche démographique<br />

de référ<strong>en</strong>ce). A l’exception de la zone de Lori<strong>en</strong>t, faiblem<strong>en</strong>t<br />

prés<strong>en</strong>te au vu de son poids démographique et économique.<br />

De manière générale, ce relevé de données s’est confronté à<br />

de nombreuses résistances et à une démotivation manifeste<br />

des milieux concernés. Un effort particulier de s<strong>en</strong>sibilisation<br />

et d’explication, un temps considérable consacré à de<br />

multiples relances auront été nécessaires pour atteindre ce<br />

niveau de retours. Lors des échanges et débats, une majorité<br />

d’interlocuteurs a exprimé ses doutes quant à l’impact<br />

possible d’un état des lieux sur leurs réalités quotidi<strong>en</strong>nes<br />

d’artistes ou de professionnels.<br />

A la clef de ce scepticisme, une mauvaise perception des rôles<br />

des acteurs politiques et institutionnels attachés au développem<strong>en</strong>t<br />

culturel s’est généralem<strong>en</strong>t exprimée. L’ADDAV 56<br />

(ex-Association Départem<strong>en</strong>tale pour le Développem<strong>en</strong>t<br />

Musical et Chorégraphique dans le <strong>Morbihan</strong> 3 ), <strong>en</strong> particulier,<br />

souffre d’un important passif d’image, conséqu<strong>en</strong>ce d’une<br />

déconnexion manifeste et chronique durant ces dernières<br />

années d’avec l’<strong>en</strong>semble des acteurs de terrains, associatifs,<br />

publics et privés.<br />

Il a souv<strong>en</strong>t été rappelé qu’une étude de ce type avait déjà<br />

été <strong>en</strong>gagée trois ans plus tôt. Aucune communication n’a<br />

été <strong>en</strong>treprise à son issue, aucune interv<strong>en</strong>tion nouvelle des<br />

collectivités publiques n’<strong>en</strong> a jamais résulté.<br />

3 L’Association Départem<strong>en</strong>tale pour le Développem<strong>en</strong>t Musical et Chorégraphique dans le <strong>Morbihan</strong> (ADDM 56) a changé de nom suite à l’assemblée générale extraordinaire du 8 octobre<br />

2001. Elle se nomme désormais Association Départem<strong>en</strong>tale pour le Développem<strong>en</strong>t des Arts Vivants dans le <strong>Morbihan</strong> (ADDAV 56).


1 03<br />

( Les musici<strong>en</strong>s<br />

et leur carrière<br />

Du tal<strong>en</strong>t, du travail, du hasard… La trajectoire artistique d’un<br />

musici<strong>en</strong>, d’un groupe, ti<strong>en</strong>t d’abord et surtout à lui-même. A<br />

ses capacités créatives, sa maîtrise de l’instrum<strong>en</strong>t, l’originalité<br />

de son écriture et de ses arrangem<strong>en</strong>ts, sa personnalité<br />

scénique. Il y a aussi, bi<strong>en</strong> sûr, les données extérieures, les<br />

modes, les caprices de la sphère commerciale et de la médiatisation<br />

qui décid<strong>en</strong>t, font et défont les rêves de succès...<br />

Mais si l’accès à l’autosuffisance, voire à quelque notoriété,<br />

repose sur une bonne dose de chance, elle n’intervi<strong>en</strong>dra<br />

généralem<strong>en</strong>t qu’à l’issue d’un travail int<strong>en</strong>sif et sout<strong>en</strong>u<br />

pour t<strong>en</strong>dre toujours vers la forme la plus aboutie de sa<br />

propre musique.<br />

Ce sont, <strong>en</strong> principe, les premières années d’un parcours<br />

musical qui se nourriss<strong>en</strong>t du souti<strong>en</strong> des organismes publics<br />

et subv<strong>en</strong>tionnés. La formation, l’accès à des lieux de répétition<br />

adaptés, l’aide pour la création d’une démo de qualité et<br />

surtout la représ<strong>en</strong>tation scénique régulière permett<strong>en</strong>t au<br />

musici<strong>en</strong> de vivre pleinem<strong>en</strong>t sa passion mais aussi d’aborder<br />

une év<strong>en</strong>tuelle phase professionnelle dans les meilleures<br />

conditions d’accès à la sphère commerciale des tourneurs et<br />

des producteurs discographiques.<br />

L’étude prés<strong>en</strong>te nous indique que cette phase de “maturation”<br />

dans la sphère publique et associative n’est pas toujours<br />

transitoire, loin s’<strong>en</strong> faut, et que nombre de musici<strong>en</strong>s<br />

déjà confirmés sur la scène ou par le disque rest<strong>en</strong>t très<br />

dép<strong>en</strong>dants de l’action culturelle subv<strong>en</strong>tionnée.<br />

La population de référ<strong>en</strong>ce<br />

Les 69 musici<strong>en</strong>s consultés représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 43 formations artistiques<br />

distinctes. Compte t<strong>en</strong>u des effectifs de chaque groupe<br />

consulté, le nombre total de musici<strong>en</strong>s représ<strong>en</strong>tés indirectem<strong>en</strong>t<br />

par notre <strong>en</strong>quête est de 205.<br />

L’échantillon des 69 musici<strong>en</strong>s qui servira de référ<strong>en</strong>ce tout<br />

au long de cette étude se situe dans ce qu’on pourrait nommer<br />

un “mi-chemin” de la pratique (et carrière) artistique. L’âge<br />

moy<strong>en</strong> de cette population approche 31 ans (écart type de<br />

10,5), dans une fourchette comprise <strong>en</strong>tre 18 et 58 ans. Une<br />

faible participation d’artistes réellem<strong>en</strong>t débutants est donc à<br />

déplorer. Plus généralem<strong>en</strong>t, notre mode de consultation des<br />

musici<strong>en</strong>s qui s’appuyait sur un postulat de représ<strong>en</strong>tativité<br />

des structures culturelles auprès de cette population a montré<br />

ses limites. Nous pouvons <strong>en</strong> déduire qu’une part importante<br />

de musici<strong>en</strong>s amateurs morbihannais ne fréqu<strong>en</strong>te pas, ou<br />

rarem<strong>en</strong>t, les organisations culturelles du départem<strong>en</strong>t. La<br />

lecture conjointe de la répartition par styles musicaux parmi<br />

les musici<strong>en</strong>s, d’une part, et chez les diffuseurs, d’autre part,<br />

précisera <strong>en</strong> partie ce décalage (voir chapitre La scène).<br />

Néanmoins, l’expéri<strong>en</strong>ce accumulée par nos interlocuteurs -<br />

tant au plan artistique (<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 13 années de pratique<br />

instrum<strong>en</strong>tale) que professionnel et personnel - leur aura<br />

permis de porter un regard particulièrem<strong>en</strong>t averti sur la<br />

situation des musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>.<br />

Les musici<strong>en</strong>s prés<strong>en</strong>ts sont rarem<strong>en</strong>t des musici<strong>en</strong>nes (19%),<br />

ce qui est conforme aux données nationales généralem<strong>en</strong>t<br />

établies dans la répartition par sexe.<br />

Nous considérerons comme amateurs les personnes pour qui<br />

la pratique musicale ne constitue pas la source première de<br />

rev<strong>en</strong>us. Parmi notre échantillon, ils sont 61% dans ce cas.<br />

Les salariés y sont majoritairem<strong>en</strong>t des employés (26%),<br />

des ouvriers (13%), des <strong>en</strong>seignants (10%). La population<br />

étudiante y est de 16%.<br />

Mais plus de la moitié de ces amateurs (55%) ont le projet de<br />

vivre de la musique dans un délai de moins de 3 ans. Ils<br />

travaill<strong>en</strong>t alors à réunir les conditions d’accès au régime<br />

d’intermitt<strong>en</strong>t du spectacle. Ce désir n’est pas à compr<strong>en</strong>dre<br />

comme une volonté unique d’accéder à une meilleure condition<br />

sociale bi<strong>en</strong> que 21% d’<strong>en</strong>tre eux connaiss<strong>en</strong>t une situation<br />

de précarité sociale (chômage, RMI,…). Il est impossible<br />

d’établir un li<strong>en</strong> de cause à effet <strong>en</strong>tre la situation du musici<strong>en</strong><br />

amateur au regard de l’emploi et sa volonté de professionnalisation<br />

dans la musique.<br />

Nous considérerons comme professionnels les personnes<br />

pour qui la pratique musicale constitue la première source de<br />

rev<strong>en</strong>us. Ils sont 37% dans ce cas.<br />

Parmi ceux-ci, plus des deux tiers bénéfici<strong>en</strong>t du régime<br />

d’indemnisation des intermitt<strong>en</strong>ts du spectacle. Les autres<br />

sont soit <strong>en</strong> situation d’artistes “pré-professionnels” sans<br />

avoir atteint les critères d’accès au régime d’intermitt<strong>en</strong>ce<br />

(26%), soit professeurs de musique (30%), à temps partiel<br />

le plus souv<strong>en</strong>t.<br />

Au vu de cette première id<strong>en</strong>tification, les statistiques qui<br />

suiv<strong>en</strong>t seront à considérer comme illustrant la situation de<br />

musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t de carrière mais <strong>en</strong>core tributaires<br />

des dispositifs publics d’accompagnem<strong>en</strong>t. Ils s’affirm<strong>en</strong>t<br />

tous comme très consci<strong>en</strong>ts des difficultés et de l’insécurité<br />

de la vie d’artiste. Ils rest<strong>en</strong>t pourtant déterminés à vivre leur<br />

12


13<br />

passion avec autant d’int<strong>en</strong>sité, qu’il s’agisse ou non de leur<br />

source de rev<strong>en</strong>us. Seul un musici<strong>en</strong> professionnel parmi le<br />

panel consulté a <strong>en</strong>visagé de mettre un terme à son activité.<br />

Instrum<strong>en</strong>ts et couleurs musicales<br />

Les musici<strong>en</strong>s consultés sont tous propriétaires de leur instrum<strong>en</strong>t<br />

(qui peut évidemm<strong>en</strong>t être leur propre voix) et plus de<br />

la moitié de leur système d’amplification et d’effets électroniques.<br />

Ils consacr<strong>en</strong>t plus de 10 heures par semaine à une<br />

pratique individuelle ou collective de cet instrum<strong>en</strong>t. Quelle<br />

que soit l’avancée de leur carrière vis-à-vis de la scène et du<br />

disque, ces indicateurs nous révèl<strong>en</strong>t l’important <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />

de ces personnes dans leur passion.<br />

Seuls 26% des artistes r<strong>en</strong>contrés se dis<strong>en</strong>t musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong><br />

solo. A temps partiel mais plus souv<strong>en</strong>t de manière exclusive,<br />

le groupe représ<strong>en</strong>te pour 92% des artistes la matrice naturelle<br />

d’évolution de leur pratique. Les groupes compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

de 2 à 18 élém<strong>en</strong>ts pour une moy<strong>en</strong>ne de 5.<br />

L’év<strong>en</strong>tail des instrum<strong>en</strong>ts pratiqués au sein des formations<br />

donne une première idée de la diversité du champ esthétique<br />

concerné :<br />

l’importance de la filiation rock-blues <strong>en</strong> matière de structure<br />

rythmique. La surprise vi<strong>en</strong>t avant tout de la place des cuivres<br />

et v<strong>en</strong>ts dans ce classem<strong>en</strong>t ; elle sera confirmée par la suite.<br />

D’une part, les musiques jazz occup<strong>en</strong>t, sous des formes très<br />

variées, une place inatt<strong>en</strong>due parmi l’offre musicale morbihannaise.<br />

D’autre part, des instrum<strong>en</strong>ts telle la clarinette (bois<br />

ou cuivre) se trouv<strong>en</strong>t répartis <strong>en</strong>tre formations traditionnelles<br />

bretonnes et formations jazz, fanfare… Cette alliance<br />

instrum<strong>en</strong>tale reflète la prés<strong>en</strong>ce de nombreux groupes de<br />

fusion trad’/jazz dans notre panel. La place du couple<br />

biniou/bombarde vi<strong>en</strong>t confirmer l’importance générale des<br />

influ<strong>en</strong>ces celtiques.<br />

A l’inverse, l’instrum<strong>en</strong>tation électronique (mix, sampling…)<br />

proche des musiques “urbaines” (rap, hip hop, house, techno…)<br />

est faiblem<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>tée dans ce panel. Dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

avant tout rural, peu de lieux de diffusion se<br />

dis<strong>en</strong>t demandeurs de ces styles.<br />

Quel que soit leur style, les musici<strong>en</strong>s consultés se veul<strong>en</strong>t<br />

avant tout dépositaires artistiques de leurs musiques et de<br />

leurs textes. La part de compositions originales est conséqu<strong>en</strong>te<br />

: 59%, sachant que les reprises sont, elles, souv<strong>en</strong>t<br />

soumises à un profond travail de réécriture. Les musici<strong>en</strong>s<br />

trad’ eux-mêmes se situ<strong>en</strong>t le plus souv<strong>en</strong>t dans une<br />

démarche de transposition créative et de fusion à partir du<br />

matériau originel de leur répertoire :<br />

voix 84%<br />

guitare (électr. + acoustique) 84%<br />

basse, contrebasse 56%<br />

cuivres, v<strong>en</strong>ts 53%<br />

batterie 48%<br />

Adaptations<br />

16%<br />

Reprises<br />

25%<br />

Compositions<br />

originales<br />

59%<br />

biniou, bombarde 35%<br />

violon 31%<br />

accordéon 24%<br />

percussions 23%<br />

claviers 18%<br />

platines, sampler, MAO 15%<br />

autres 19%<br />

Dans les pages qui suiv<strong>en</strong>t, nous verrons quels att<strong>en</strong>tes et<br />

besoins ces musici<strong>en</strong>s manifest<strong>en</strong>t, selon leur localisation<br />

géographique (voir la carte Les difficultés r<strong>en</strong>contrées sur le<br />

terrain par les musici<strong>en</strong>s). Nous confronterons leurs réalités<br />

autour des questions de scène, de répétition ou de formation<br />

à celles des différ<strong>en</strong>tes organisations du départem<strong>en</strong>t impliquées<br />

dans les musiques <strong>actuelles</strong>.<br />

Omniprés<strong>en</strong>te, la voix reste l’instrum<strong>en</strong>t le plus modulable, le<br />

plus adaptable tout <strong>en</strong> s’imposant comme premier vecteur<br />

d’id<strong>en</strong>tité et de distinction du groupe. Aussi bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée,<br />

la guitare se mainti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> position dominante sur la palette<br />

instrum<strong>en</strong>tale. Ce sont les diverses déclinaisons techniques de<br />

l’instrum<strong>en</strong>t (acoustique, électrique, utilisation d’effets électroniques,…)<br />

qui feront la différ<strong>en</strong>ce. La prés<strong>en</strong>ce de la basse<br />

et de la batterie <strong>en</strong> haut du classem<strong>en</strong>t nous r<strong>en</strong>seigne sur


(<br />

1 04<br />

Les organisations<br />

114 organisations ont donc été rec<strong>en</strong>sées pour leur implication<br />

dans le paysage des musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>,<br />

non compris les médias spécialisés, les magasins de disques,<br />

les facteurs et v<strong>en</strong>deurs d’instrum<strong>en</strong>ts de musique. Il s’agit,<br />

nous l’avons dit, d’une “photographie” figeant le panel sur<br />

une période donnée. La grande mouvance de ce champ culturel<br />

nous laisse imaginer qu’il sera déjà changé au mom<strong>en</strong>t de la<br />

prés<strong>en</strong>tation publique de ce rapport.<br />

Ce regroupem<strong>en</strong>t d’organisations concerne logiquem<strong>en</strong>t<br />

des <strong>en</strong>tités d’une grande diversité de statut, de vocation et<br />

de fonction. Mais qu’il s’agisse du secteur marchand ou<br />

non-marchand, de droit public ou privé, de porteurs de projet<br />

ou de prestataires de service, ces organisations constitu<strong>en</strong>t<br />

globalem<strong>en</strong>t une trame, une ossature générale, un dispositif<br />

déterminant pour l’éclosion et le développem<strong>en</strong>t de la vie<br />

musicale du départem<strong>en</strong>t.<br />

Ces organisations sont impliquées dans les musiques<br />

<strong>actuelles</strong> depuis 6 ans <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne. La proximité de leurs<br />

publics, cli<strong>en</strong>ts ou utilisateurs se situe généralem<strong>en</strong>t dans un<br />

périmètre moy<strong>en</strong> :<br />

• d’agglomération pour les 47 bars musicaux,<br />

• de pays pour les 16 collectifs d’artistes,<br />

• départem<strong>en</strong>tal pour les 8 établissem<strong>en</strong>ts culturels,<br />

• régional pour les 12 festivals.<br />

Secteur marchand et non-marchand<br />

à part égale<br />

La répartition des 114 organisations par statut juridique<br />

s’établit comme suit :<br />

• Droit public : 19 (c<strong>en</strong>tres culturels et socioculturels <strong>en</strong> régie<br />

directe, écoles de musique),<br />

• Droit privé / SARL, EURL : 54 (bars musicaux, ag<strong>en</strong>ts et<br />

producteurs, studios d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t),<br />

• Droit privé / Associatif : 27 (collectifs d’artistes, organisateurs<br />

de concerts et festivals),<br />

• Droit privé / Associatif avec mission de service public : 14<br />

(établissem<strong>en</strong>ts culturels et c<strong>en</strong>tres socioculturels).<br />

Le secteur marchand, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t constitué de bars musicaux<br />

(cafés-concerts, cabarets) représ<strong>en</strong>te donc près de la<br />

moitié (47%) des organisations concernées par les musiques<br />

<strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>. Hormis les bars musicaux, d’autres<br />

établissem<strong>en</strong>ts privés (ag<strong>en</strong>ts et tourneurs, studios d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t,<br />

labels discographiques) vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcer l’importance<br />

de ce secteur marchand. L’imbrication, l’interdép<strong>en</strong>dance<br />

des secteurs marchands et non-marchands est une<br />

caractéristique récurr<strong>en</strong>te du champ d’activité des “musiques<br />

<strong>actuelles</strong>”. Un tiers des bars musicaux morbihannais utilise<br />

une structure associative pour sa programmation de<br />

concerts. A l’inverse, plusieurs associations, y compris dans<br />

le secteur subv<strong>en</strong>tionné, assum<strong>en</strong>t de fait une fonction “commerciale”<br />

d’ag<strong>en</strong>t artistique au service de certains groupes.<br />

Dans le secteur de l’animation, les organisations concernées<br />

rest<strong>en</strong>t majoritairem<strong>en</strong>t intégrées aux services communaux.<br />

La pratique des musiques <strong>actuelles</strong>, malgré les images négatives<br />

qu’elles véhicul<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core auprès de nombreux élus<br />

locaux (bruit, nuisances, drogue…), représ<strong>en</strong>te pour les municipalités<br />

un vecteur reconnu de li<strong>en</strong> social chez les 15-20 ans.<br />

C’est le cas des 11 services socioculturels du départem<strong>en</strong>t,<br />

qui s’impliqu<strong>en</strong>t dans les activités de répétition, d’organisation<br />

de tremplins musicaux et parfois de stages de formation<br />

musicale.<br />

Dans le cas des 8 établissem<strong>en</strong>ts culturels publics porteurs<br />

d’un réel projet pluri-artistique, la délégation associative<br />

reste minoritaire : une moitié fonctionne actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

régie directe.<br />

A mi-chemin des contraintes commerciales et administratives,<br />

le secteur associatif occupe donc une part non négligeable de<br />

ce panel. Il faut pourtant constater qu’il concerne ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

des collectifs d’artistes ou des organisateurs occasionnels<br />

de spectacles et festivals.<br />

Il est à souhaiter que davantage de projets et de structures<br />

pér<strong>en</strong>nes liés aux musiques <strong>actuelles</strong> bénéfici<strong>en</strong>t prochainem<strong>en</strong>t<br />

d’une dynamique nouvelle au travers de cette souplesse<br />

et de cette ouverture que constitue la gestion associative.<br />

Si les aides et part<strong>en</strong>ariats des collectivités territoriales<br />

concern<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t le secteur public et associatif, il<br />

convi<strong>en</strong>dra de reconnaître l’impact évid<strong>en</strong>t du secteur marchand<br />

sur la qualité de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t musical local et d’<strong>en</strong>visager<br />

toute disposition pouvant <strong>en</strong>courager son rôle.<br />

14<br />

4 C<strong>en</strong>tre de Loisirs et d’Action Culturelle d’Allaire, Communauté de communes du Pays de Guer, C<strong>en</strong>tre culturel de Muzillac, Maison d’animation et loisirs d’Auray, Maison du port d’Arzon,<br />

Maison Pour Tous de Gourin, Services animation culturelle de Pontivy et de Vannes, Services jeunesse d’H<strong>en</strong>nebont et de Saint-Avé.


15<br />

De considérables disparités<br />

économiques<br />

La collecte d’indicateurs économiques ess<strong>en</strong>tiels pour établir<br />

l’<strong>en</strong>vergure de ces organisations s’est révélée délicate.<br />

Seules 20 d’<strong>en</strong>tre elles nous ont fourni leur chiffre d’affaires.<br />

Parmi elles, aucun établissem<strong>en</strong>t du secteur marchand !<br />

Beaucoup de structures privées, de cafés-concerts particulièrem<strong>en</strong>t,<br />

exprim<strong>en</strong>t ainsi leur méfiance quant à l’utilisation de<br />

ces chiffres par les institutions. Ils ne souhait<strong>en</strong>t pas davantage<br />

les voir diffusés dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t concurr<strong>en</strong>tiel qui<br />

concerne sans doute davantage la question des débits de<br />

boisson que celle des organisateurs de concerts, activité<br />

généralem<strong>en</strong>t accessoire pour leur établissem<strong>en</strong>t. Précisons<br />

que l’<strong>en</strong>semble des structures consultées sont impliquées de<br />

manière soit occasionnelle, soit régulière mais très rarem<strong>en</strong>t<br />

exclusive auprès des musiques <strong>actuelles</strong>.<br />

Les responsables des 12 festivals du départem<strong>en</strong>t ont tous<br />

fourni quelques données économiques de référ<strong>en</strong>ce. Les<br />

tableaux qui suiv<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’importance financière de<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t pour les principaux acteurs culturels publics<br />

et associatifs du départem<strong>en</strong>t.<br />

Le Festival Interceltique de Lori<strong>en</strong>t (FIL) et les Studios MAPL<br />

de Lori<strong>en</strong>t y sont prés<strong>en</strong>tés indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t. En effet, leur<br />

spécificité et l’importance de leur activité ne permett<strong>en</strong>t pas<br />

de les assimiler à leurs homologues, sauf à <strong>en</strong> fausser la<br />

lecture statistique.<br />

Tant dans le secteur événem<strong>en</strong>tiel des festivals que dans celui<br />

des lieux pér<strong>en</strong>nes, les disparités d’aides sont considérables.<br />

L’Interceltique reçoit, selon les collectivités part<strong>en</strong>aires, <strong>en</strong>tre<br />

2 et 3 fois plus de montant de subv<strong>en</strong>tion que l’<strong>en</strong>semble des<br />

11 autres festivals morbihannais réunis. De même, les Studios<br />

MAPL de Lori<strong>en</strong>t perçoiv<strong>en</strong>t une aide bi<strong>en</strong> supérieure à la totalité<br />

des autres établissem<strong>en</strong>ts culturels impliqués dans les<br />

pratiques des musiques <strong>actuelles</strong>.<br />

Notons que ces deux organisations produis<strong>en</strong>t un niveau de<br />

prestations culturelles de service public qui justifie le niveau<br />

de ces aides. En terme de volume d’activité, elles réalis<strong>en</strong>t<br />

d’ailleurs un autofinancem<strong>en</strong>t supérieur à 50% de leur chiffre<br />

d’affaire.<br />

Mais, derrière ces “grosses machines” très sout<strong>en</strong>ues, nous<br />

reti<strong>en</strong>drons la précarité générale d’un secteur public qui n’a<br />

pas su, à ce jour, faire valoir auprès des collectivités un travail<br />

suivi de programmation et d’accompagnem<strong>en</strong>t des esthétiques<br />

musicales contemporaines. Nous regrettons la faible place<br />

faite aux délégations de service public à des associations<br />

gestionnaires de projets culturels. Nous revi<strong>en</strong>drons sur le<br />

nécessaire développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> terme de cohér<strong>en</strong>ce et de<br />

complém<strong>en</strong>tarité d’objectifs <strong>en</strong>tre ces différ<strong>en</strong>tes structures,<br />

pour susciter une perspective de réseau des musiques<br />

<strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>.<br />

Chiffre d’affaire moy<strong>en</strong><br />

Etablissem<strong>en</strong>ts Culturels _____________ 647 000 Francs / 98 635 E<br />

(de 140 000 à 1 600 000 Francs)<br />

Studios MAPL de Lori<strong>en</strong>t ______________ 3 200 000 Francs / 487 837 E<br />

Festivals ___________________________ 1182 000 Francs / 180 195 E<br />

(de 115 000 à 4 900 000 Francs)<br />

Festival Interceltique de Lori<strong>en</strong>t _______ 23 300 000 Francs / 3 552 062 E<br />

Subv<strong>en</strong>tion publique moy<strong>en</strong>ne<br />

Etablissem<strong>en</strong>ts Culturels _____________ 93 000 Francs / 14 178 E<br />

Studios MAPL de Lori<strong>en</strong>t ______________ 1 800 000 Francs / 274 408 E<br />

Festivals ___________________________ 112 000 Francs / 17 074 E<br />

Festival Interceltique de Lori<strong>en</strong>t _______ 4 392 000 Francs / 669 556 E<br />

Détail<br />

Subv<strong>en</strong>tion moy<strong>en</strong>ne Commune +<br />

<strong>en</strong> 2001<br />

Cté de communes<br />

Départem<strong>en</strong>t Région Etat/DRAC Autre<br />

par Festival _________________ 31 000 F ________________ 50 000 F ________________ 49 000 F ________________ 12 000 F<br />

___________________________ 4 725,9 E _____________ 7 622,4 E _____________ 7 470 E _______________ 1 829,4 E<br />

Festival Interceltique _________ 1 351 000 F _____________ 600 000 F _______________ 1 500 000 F _____________ 460 000 F _______________ 482 000 F<br />

___________________________ 205 958,6 E ___________ 91 469,4 E ____________ 228 673,5 E ___________ 70 126,5 E ____________ 73 480,4 E<br />

par Etablissem<strong>en</strong>t Culturel ____ 170 000 F _______________ 12 000 F ________________ 11 000 F ________________ 0<br />

___________________________ 25 916,3 E ____________ 1 829,4 E _____________ 1 676,9 E<br />

Studios MAPL _______________ 600 000 F _______________ 150 000 F _______________ 150 000 F _______________ 200 000 F _______________ 700 000 F<br />

___________________________ 91 469,4 E ____________ 22 867,3 E ____________ 22 867,3 E ____________ 30 489,8 E ____________ 106 714,3 E


1 05<br />

16<br />

(<br />

La scène<br />

Le passage par la scène constitue<br />

une étape vitale dans la<br />

progression artistique du musici<strong>en</strong>.<br />

Il est à considérer comme<br />

une expéri<strong>en</strong>ce créative à part<br />

<strong>en</strong>tière.<br />

La multiplication des situations de représ<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> termes<br />

de lieux, de publics, d’interlocuteurs professionnels ou de<br />

moy<strong>en</strong>s techniques construit un parcours d’échanges et<br />

d’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t irremplaçables. Mais au-delà de cette<br />

dim<strong>en</strong>sion artistique commune à toute forme de spectacle<br />

vivant, le statut particulier des musici<strong>en</strong>s de la scène actuelle<br />

est à <strong>en</strong>visager sous trois autres aspects :<br />

• l’approche technique qui vi<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcer une pratique préalable<br />

<strong>en</strong> studio. Seule la possibilité de jouer “live” <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce<br />

d’un sonorisateur professionnel, à partir d’une qualité<br />

d’amplification et de mixage <strong>en</strong> rapport avec l’acoustique<br />

d’une salle, permet au groupe de redécouvrir son propre<br />

répertoire et d’<strong>en</strong> exploiter les possibilités scéniques.<br />

• l’approche sociale associée à la confrontation avec de nouveaux<br />

publics dont l’accueil n’est jamais garanti d’avance.<br />

Cette relation avec le monde extérieur comporte des exig<strong>en</strong>ces<br />

nouvelles, impose un mode de communication et s’inscrit<br />

dans une logique concurr<strong>en</strong>tielle à laquelle le groupe n’est<br />

jamais confronté durant ses répétitions ou son travail de<br />

studio.<br />

• l’approche économique sous-t<strong>en</strong>due par le principe de la<br />

rétribution (et de l’emploi) lié à la prestation fournie. Le<br />

musici<strong>en</strong> devi<strong>en</strong>t prestataire et v<strong>en</strong>deur de sa musique,<br />

qu’il <strong>en</strong> perçoive un salaire direct, un défraiem<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong>core<br />

des retombées par la v<strong>en</strong>te sur place du disque ou les<br />

contacts établis avec de nouveaux organisateurs.<br />

Le “marché” de la représ<strong>en</strong>tation<br />

Plus de 1 000 concerts hors festivals se sont t<strong>en</strong>us <strong>en</strong><br />

<strong>Morbihan</strong> durant l’année 2000. Dont :<br />

• 640 organisés par des bars musicaux (moy<strong>en</strong>ne de 100<br />

spectateurs/concert)<br />

• 307 organisés par des producteurs associatifs ou privés<br />

(moy<strong>en</strong>ne de 250 spectateurs/concert)<br />

• 74 organisés par des établissem<strong>en</strong>ts culturels (moy<strong>en</strong>ne de<br />

300 spectateurs/concert)<br />

• 24 organisés par des services socioculturels (moy<strong>en</strong>ne de<br />

200 spectateurs/concert)<br />

4 500 artistes et formations artistiques se sont produits au<br />

Festival Interceltique de Lori<strong>en</strong>t pour un public estimé à<br />

450 000 sur la durée de l’événem<strong>en</strong>t. Dans le même temps,<br />

l’<strong>en</strong>semble des autres festivals du départem<strong>en</strong>t auront cumulé<br />

180 concerts avec une afflu<strong>en</strong>ce moy<strong>en</strong>ne de 4 800 spectateurs<br />

par festival.<br />

Trois quart des musici<strong>en</strong>s programmés sont professionnels<br />

(régime d’intermitt<strong>en</strong>t du spectacle acquis ou <strong>en</strong> voie de<br />

l’être). Le quart restant pratique donc la musique <strong>en</strong> amateur.<br />

Les musici<strong>en</strong>s domiciliés <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un tiers<br />

de ces artistes.<br />

Ces données, fournies par les organisateurs de concerts,<br />

nous amèn<strong>en</strong>t à considérer que les 69 artistes qui ont<br />

souhaité participer à notre étude ne sont que partiellem<strong>en</strong>t<br />

représ<strong>en</strong>tatifs <strong>en</strong> matière de prés<strong>en</strong>ce scénique sur le<br />

<strong>Morbihan</strong>.<br />

Dans 60% des cas, la rémunération des artistes s’effectue<br />

d’après facture établie pour l’organisateur par une association.<br />

Simplifiant au maximum les formalités de rémunération,<br />

ce mode de paiem<strong>en</strong>t reste celui que préfèr<strong>en</strong>t les gérants de


17<br />

cafés-concerts mais égalem<strong>en</strong>t les municipalités. Pour les uns<br />

comme pour les autres, la question reste posée des modalités<br />

légales d’embauche de l’artiste et du paiem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>semble<br />

des cotisations sociales obligatoires…<br />

Si l’emploi individuel de l’artiste est pratiqué dans 37% des<br />

cas, le défraiem<strong>en</strong>t sur facture (repas, location…) reste un<br />

moy<strong>en</strong> usité d’offrir un complém<strong>en</strong>t (ou parfois la totalité) de<br />

la rémunération <strong>en</strong> nature.<br />

Dans presque tous les cas (92%) l’employeur assume les<br />

repas du groupe. Il pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> charge l’hébergem<strong>en</strong>t deux fois<br />

sur trois et les frais de transport une fois sur deux.<br />

Des opportunités variables<br />

selon les styles musicaux<br />

niques ou rap. A l’inverse, le reggae et les musiques du monde,<br />

très demandés par les programmateurs, sont relativem<strong>en</strong>t<br />

peu prés<strong>en</strong>ts chez les groupes du départem<strong>en</strong>t.<br />

De la difficulté à se produire<br />

Parmi les musici<strong>en</strong>s consultés, près d’un sur deux (48%) exprime<br />

une difficulté à trouver des dates de concerts. Ces difficultés<br />

sont id<strong>en</strong>tifiées comme étant liées à des questions :<br />

• de managem<strong>en</strong>t pour 37%,<br />

• de niveau de rémunération pour 21%,<br />

• d’adéquation de style pour 16%.<br />

Répartition des styles chez les musici<strong>en</strong>s<br />

Comme nous l’indiquions plus haut, un tiers des artistes programmés<br />

<strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> sont domiciliés sur ce départem<strong>en</strong>t. En<br />

lui-même, ce taux ne traduit pas un réel décalage <strong>en</strong>tre l’offre<br />

et la demande des g<strong>en</strong>res musicaux. Il s’explique davantage<br />

par l’ori<strong>en</strong>tation régionale, nationale ou internationale des<br />

choix artistiques des programmateurs du départem<strong>en</strong>t.<br />

rap<br />

techno<br />

électro<br />

latino<br />

funk<br />

reggae<br />

rock anglais<br />

rock français<br />

Si l’on compare les deux tableaux qui suiv<strong>en</strong>t, on constate<br />

que ce sont les programmations de cafés-concerts qui<br />

“coll<strong>en</strong>t” au plus près des g<strong>en</strong>res pratiqués par les musici<strong>en</strong>s<br />

morbihannais. Les groupes de rock-blues, de musique celtique<br />

et de chanson trouveront plus facilem<strong>en</strong>t des débouchés<br />

scéniques <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> que les formations hardcore, électro-<br />

chanson<br />

jazz<br />

swing<br />

trad' et celtique<br />

blues<br />

Répartition des styles chez les diffuseurs<br />

100<br />

80<br />

autres<br />

60<br />

world<br />

rap<br />

latino et funk<br />

40<br />

jazz, swing<br />

blues<br />

20<br />

chanson<br />

trad' et celtique<br />

reggae<br />

0<br />

Bars musicaux<br />

Etablissem<strong>en</strong>ts<br />

culturels publics<br />

Festivals<br />

rock


(<br />

1 06<br />

Création musicale,<br />

répétition,<br />

<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t<br />

La répétition des groupes<br />

Garage privé, grange désaffectée ou studio équipé, le lieu de<br />

répétition reste le véritable espace de fabrique pour les<br />

groupes de musiques <strong>actuelles</strong>. Symboliquem<strong>en</strong>t, il abrite<br />

cette maturation, cette “montée <strong>en</strong> puissance” <strong>en</strong>tre la pratique<br />

individuelle et la prestation scénique collective. Il offre<br />

au musici<strong>en</strong> débutant une première perspective sociale de<br />

son activité. En prés<strong>en</strong>ce des autres membres du groupe et, le<br />

cas échéant, du personnel <strong>en</strong>cadrant l’activité, il y trouvera sa<br />

première audi<strong>en</strong>ce. Là se révèlera la capacité de chacun à<br />

pr<strong>en</strong>dre les autres <strong>en</strong> compte, tout <strong>en</strong> faisant <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre sa<br />

propre partition. Le local de répétition est donc un véritable<br />

lieu de vie où se déroule, sur des temps généralem<strong>en</strong>t prolongés,<br />

la construction d’un répertoire et où s’établit la cohésion<br />

orchestrale de l’<strong>en</strong>semble.<br />

Ces aspects conjugués de li<strong>en</strong> social et de création artistique<br />

collective regroup<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>jeux ess<strong>en</strong>tiels pour une politique<br />

publique soucieuse de répondre aux att<strong>en</strong>tes de sa<br />

population de jeunes. A l’échelle locale, l’espace ouvert aux<br />

répétitions peut s’<strong>en</strong>visager comme la base physique d’un<br />

projet plus vaste d’animation, de formation et de conseil<br />

artistique. A terme, sa vocation d’équipem<strong>en</strong>t culturel à part<br />

<strong>en</strong>tière pourra égalem<strong>en</strong>t am<strong>en</strong>er une municipalité à y associer<br />

un espace scénique et à y <strong>en</strong>courager différ<strong>en</strong>tes occasions<br />

de r<strong>en</strong>contres pluri-artistiques.<br />

S’il représ<strong>en</strong>te un investissem<strong>en</strong>t modéré au regard de son<br />

intérêt, le studio de répétition doit être conçu dans le respect<br />

d’un certain nombre de critères techniques. La deuxième<br />

partie de cette étude revi<strong>en</strong>t sur cette démarche générale<br />

d’ouverture de locaux de répétition.<br />

A ce jour, 12 organisations du <strong>Morbihan</strong> accueill<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t<br />

ou occasionnellem<strong>en</strong>t des temps de création (répétitions<br />

ou résid<strong>en</strong>ces) pour les musiques <strong>actuelles</strong>.<br />

Seules 5 de ces organisations dispos<strong>en</strong>t d’au moins un local<br />

spécifique à cet usage et accueill<strong>en</strong>t des répétitions de<br />

manière régulière et non sélective 5 . Les autres mett<strong>en</strong>t leur<br />

scène, ou tout autre espace temporairem<strong>en</strong>t disponible, à<br />

disposition des artistes. Dans ce cas, la possibilité de répéter<br />

s’appar<strong>en</strong>te pour le groupe à une forme de résid<strong>en</strong>ce artistique<br />

dont la contrepartie sera la prestation d’un ou plusieurs<br />

concerts.<br />

Au total, le départem<strong>en</strong>t compte ainsi 10 locaux distincts<br />

dédiés uniquem<strong>en</strong>t à la répétition (dont 4 aux Studios MAPL<br />

de Lori<strong>en</strong>t). Ces studios ont été majoritairem<strong>en</strong>t conçus par<br />

un architecte ou un bureau d’étude, réalisés le plus souv<strong>en</strong>t<br />

par les services techniques municipaux. Trois fois sur quatre,<br />

une étude acoustique a été m<strong>en</strong>ée.<br />

En définitive, 10 de ces locaux ont été traités au plan acoustique<br />

(correction acoustique et insonorisation) mais moins de<br />

la moitié bénéficie d’un système de v<strong>en</strong>tilation et climatisation<br />

adapté.<br />

Seuls 6 studios dispos<strong>en</strong>t de casiers individuels pour le<br />

stockage du matériel des groupes. Une moitié des organisations<br />

concernées propose une location (ou prêt) de sonorisation<br />

(ampli, mixage, micros, <strong>en</strong>ceintes) à la disposition des<br />

musici<strong>en</strong>s. Des instrum<strong>en</strong>ts sont rarem<strong>en</strong>t disponibles dans<br />

ces locaux. Un tiers des organisations dispose de batterie,<br />

système MAO ou claviers <strong>en</strong> location.<br />

Un <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t annexe aux répétitions est assuré une fois<br />

sur deux : prés<strong>en</strong>ce d’un technici<strong>en</strong>, suivi de pré-production<br />

des groupes, conseil <strong>en</strong> sonorisation. Une information<br />

concernant les risques auditifs des usagers n’est assurée que<br />

chez 3 des 8 organisations concernées.<br />

Ces locaux connaiss<strong>en</strong>t des afflu<strong>en</strong>ces diverses selon leurs<br />

moy<strong>en</strong>s, leur situation et leur projet global. Les Studios de<br />

Lori<strong>en</strong>t accueill<strong>en</strong>t annuellem<strong>en</strong>t 150 groupes (<strong>en</strong>viron 400<br />

musici<strong>en</strong>s) sur une moy<strong>en</strong>ne cumulée de 240 heures de<br />

répétition hebdomadaire. Associés à un projet local d’animation,<br />

les services communaux propos<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t des<br />

plages d’ouverture limitées à 15 heures par semaine, permettant<br />

d’accueillir 6 à 10 groupes par an.<br />

De leur côté, les musici<strong>en</strong>s consultés se dis<strong>en</strong>t utilisateurs<br />

de locaux publics de répétition pour 40% d’<strong>en</strong>tre eux. Avec<br />

une fréqu<strong>en</strong>ce moy<strong>en</strong>ne comprise <strong>en</strong>tre 6 et 7 fois par mois,<br />

la répétition exige proximité et larges opportunités d’accès<br />

aux locaux. Voilà sans doute pourquoi le domicile privé reste<br />

le principal lieu de répétition des musici<strong>en</strong>s (80% l’utilis<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> priorité).<br />

18<br />

5 Sarl Opéra à Lori<strong>en</strong>t, Studios MAPL de Lori<strong>en</strong>t, Service Education Jeunesse d’Auray, Service Jeunesse d’H<strong>en</strong>nebont, Service Jeunesse de Saint-Avé.


19<br />

Un musici<strong>en</strong> sur deux exprime une difficulté à accéder à un<br />

local public de répétition. Les causes les plus souv<strong>en</strong>t citées<br />

(deux fois sur trois) sont celles de la proximité des lieux ou<br />

de leurs plages d’ouverture, questions qui ramèn<strong>en</strong>t toutes<br />

deux au constat d’un déficit <strong>en</strong> matière d’offre de locaux de<br />

répétition sur le départem<strong>en</strong>t.<br />

L’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t<br />

Le travail du musici<strong>en</strong> sur un support numérique <strong>en</strong>registré<br />

constitue désormais un passage obligé de sa création.<br />

L’évolution des matériels - grâce notamm<strong>en</strong>t aux supports<br />

numériques, au graveur de CD et à l’outil informatique - a<br />

r<strong>en</strong>du possible ces derniers temps la réalisation de maquettes<br />

de grande qualité à des coûts très abordables. Deux objectifs<br />

distincts sont recherchés au travers de la réalisation d’un<br />

<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t :<br />

• d’une part, la promotion de l’artiste auprès des diffuseurs.<br />

Dans ce cas, le groupe réalise par ses propres moy<strong>en</strong>s, par<br />

l’intermédiaire d’un établissem<strong>en</strong>t public ou d’une association,<br />

quelques dizaines d’exemplaires d’une maquette de<br />

démo cont<strong>en</strong>ant les titres qu’il souhaite produire sur scène.<br />

Non commercialisable, cet <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t n’impose pas de<br />

dépôt de droits d’auteurs ou d’interprètes.<br />

tiers ont réalisé un <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t avec dépôt de droits par<br />

l’intermédiaire d’un studio privé. La moitié a eu recours à<br />

un système personnel d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t numérique, type<br />

Home Studio.<br />

Depuis leurs débuts, les groupes concernés ont <strong>en</strong>registré <strong>en</strong><br />

moy<strong>en</strong>ne 15 titres sur maquette, soit une moy<strong>en</strong>ne de 2 CD<br />

distincts (incluant des disques de courte ou de longue durée)<br />

par groupe.<br />

20 groupes sur les 43 représ<strong>en</strong>tés ont réalisé au moins un<br />

disque <strong>en</strong> auto-production avec dépôt de droits SACEM/<br />

SDRM. Par ailleurs, 22 musici<strong>en</strong>s ont participé (<strong>en</strong>tre 1 et 28<br />

fois dans leur carrière) à l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t d’un disque édité<br />

par un label indép<strong>en</strong>dant.<br />

Ce sont les musici<strong>en</strong>s d’influ<strong>en</strong>ce celtique et traditionnelle<br />

bretonne qui port<strong>en</strong>t la plus grande expéri<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t<br />

sous label (près de deux musici<strong>en</strong>s sur trois). Le rock et<br />

la chanson suiv<strong>en</strong>t loin derrière avec un musici<strong>en</strong> sur trois.<br />

Qu’il s’agisse d’être produit sous label ou de s’auto-produire,<br />

un tiers des musici<strong>en</strong>s consultés exprime des difficultés à<br />

réaliser ses <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts. Dans la grande majorité des cas<br />

(81%), les musici<strong>en</strong>s évoqu<strong>en</strong>t des raisons financières. Vi<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>suite, comme pour l’aspect diffusion, un manque <strong>en</strong> terme<br />

de managem<strong>en</strong>t du groupe.<br />

• d’autre part, la commercialisation d’un disque. Cette <strong>en</strong>treprise<br />

suppose de faire appel à un circuit professionnel<br />

et privé pour l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, le pressage <strong>en</strong> nombre et<br />

la distribution dans les circuits commerciaux. En autoproduction,<br />

le groupe finance par lui-même la chaîne de<br />

fabrication du disque. En production sous label, c’est l’éditeur<br />

du disque qui assume son coût de fabrication sonore<br />

et graphique ainsi que sa promotion publicitaire. Un distributeur<br />

(qui peut être intégré ou distinct du label éditeur)<br />

pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong>suite <strong>en</strong> charge le placem<strong>en</strong>t et le suivi des v<strong>en</strong>tes<br />

du CD dans les bacs des disquaires et grandes surfaces.<br />

Avant d’être commercialisé, l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t devra faire<br />

l’objet d’un dépôt de droits auprès de la Société des<br />

Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique (SACEM) et<br />

de la Société pour l’administration du Droit de Reproduction<br />

Mécanique (SDRM) pour définir la répartition des royalties<br />

<strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts auteurs et interprètes.<br />

Pour de plus amples informations sur les questions du<br />

disque, de l’auto-production et des labels régionaux, on lira<br />

l’étude très complète réalisée <strong>en</strong> 2000 par Gw<strong>en</strong>n Tardivel<br />

pour le compte du C<strong>en</strong>tre de Création Musicale de Brest et du<br />

Conseil Général du Finistère.<br />

Le départem<strong>en</strong>t compte 5 établissem<strong>en</strong>ts équipés <strong>en</strong> locaux et<br />

matériel d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t. Parmi eux, 2 structures de service<br />

public : les Studios MAPL de Lori<strong>en</strong>t et (tout récemm<strong>en</strong>t) le<br />

Service Education Jeunesse d’Auray.<br />

79% des musici<strong>en</strong>s consultés ont eu recours à une forme<br />

ou une autre d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t sur CD. Parmi ceux-ci, deux


1 07<br />

( La formation,<br />

l’information<br />

Cours, stages, modules<br />

Une grande majorité de musici<strong>en</strong>s de la scène actuelle est<br />

totalem<strong>en</strong>t autodidacte ou - plus exactem<strong>en</strong>t - formée “sur le<br />

tas”. Ceux-ci considèr<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t que seule la pratique<br />

collective <strong>en</strong> répétition et sur scène les amènera à progresser<br />

dans la maîtrise de leur instrum<strong>en</strong>t.<br />

La demande <strong>en</strong> savoir théorique complém<strong>en</strong>taire survi<strong>en</strong>t<br />

davantage après plusieurs années de pratique. Qu’il s’agisse<br />

de formation instrum<strong>en</strong>tale, solfège, écriture, formation technique<br />

ou juridique, cette demande correspond le plus souv<strong>en</strong>t<br />

à des besoins id<strong>en</strong>tifiés et bi<strong>en</strong> précis qui apparaiss<strong>en</strong>t un jour<br />

comme autant de passages obligés pour le développem<strong>en</strong>t<br />

d’une carrière. C’est pourquoi les modules thématiques de<br />

courte durée, les master-classes et les stages techniques<br />

avec interv<strong>en</strong>ants pointus sont les plus demandés.<br />

Par ailleurs, la place faite dans les écoles de musique aux<br />

classes d’orchestration et, <strong>en</strong> général, aux pratiques collectives<br />

et amplifiées reste dérisoire à l’échelle nationale. Le<br />

secteur associatif et culturel qui intègre dans une même<br />

structure des opportunités de formation hors cursus, des<br />

locaux de répétition et un accompagnem<strong>en</strong>t des groupes<br />

semble aujourd’hui beaucoup plus <strong>en</strong> phase avec ces<br />

besoins. Les associations représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 4/5 des lieux de<br />

formation <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> alors que les écoles artistiques<br />

communales ou intercommunales n’<strong>en</strong> couvr<strong>en</strong>t qu’1/5.<br />

16 organisations du départem<strong>en</strong>t intègr<strong>en</strong>t des formations<br />

aux musiques <strong>actuelles</strong> proprem<strong>en</strong>t dites. Il s’agit de formations<br />

le plus souv<strong>en</strong>t “hors cursus”, parfois occasionnelles<br />

p<strong>en</strong>dant un festival, et qui intègr<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t d’instrum<strong>en</strong>ts<br />

comme la batterie, la guitare et la basse électriques, le<br />

synthétiseur. Parmi celles-ci, on trouve :<br />

• 4 services municipaux d’animation (dont les Ateliers<br />

Artistiques de Vannes),<br />

• 4 écoles de musique,<br />

• 3 associations à vocation socioculturelle,<br />

• 3 <strong>en</strong>tités organisatrices de festivals,<br />

• 2 établissem<strong>en</strong>ts culturels (dont les Studios MAPL de<br />

Lori<strong>en</strong>t).<br />

14 structures organis<strong>en</strong>t des cours de musiques et danses<br />

traditionnelles bretonnes. Parmi elles :<br />

• 10 écoles associatives<br />

• 4 écoles municipales<br />

Etant donné la rareté et l’imprécision des informations retournées<br />

lors de la consultation, il nous sera impossible ici d’offrir<br />

une approche quantifiée et moins <strong>en</strong>core une lecture comparative<br />

des organisations formatrices du départem<strong>en</strong>t.<br />

En matière de formation instrum<strong>en</strong>tale régulière, seuls les<br />

Ateliers Artistiques de Vannes nous ont prés<strong>en</strong>té leurs effectifs<br />

pour la saison 1999/2000. Les cours de guitare (électrique<br />

et basse) sont les plus fréqu<strong>en</strong>tés avec 132 inscrits. Vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>suite les cours de chant (114 inscrits), de claviers (74<br />

inscrits) et de batterie (36 inscrits).<br />

Les résid<strong>en</strong>ts de la commune bénéfici<strong>en</strong>t d’une réduction de<br />

50% sur le coût des formations. Pour ces élèves, le coût<br />

annuel de ces formations se situe ainsi <strong>en</strong>tre 310 et 980<br />

Francs selon leur niveau de rev<strong>en</strong>us.<br />

D’autres stages de formation instrum<strong>en</strong>tale sont donc proposés<br />

ponctuellem<strong>en</strong>t dans le cadre de festivals. C’est le cas des<br />

festivals Les Folliards, En Root pour Belle-Ile, Not’ <strong>en</strong> Bulles et<br />

du Festival Interceltique de Lori<strong>en</strong>t.<br />

Les Studios MAPL de Lori<strong>en</strong>t n’organis<strong>en</strong>t pas de cours réguliers<br />

mais propos<strong>en</strong>t une ou deux master-classes par an. Ils<br />

accueill<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t des formations courtes <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

(stages rap et hip-hop avec le Ministère de la Jeunesse et des<br />

Sports, module “organisateur de concerts” avec musiques et<br />

danses <strong>en</strong> Bretagne). Enfin, un stage technique agréé par<br />

l’Assurance Formation Des Activités du Spectacle (AFDAS) sur<br />

la fonction de “backliner” a été proposé sur la saison<br />

1999/2000.<br />

L’Association <strong>Musiques</strong> d’Aujourd’hui <strong>en</strong> Bretagne - Ton All<br />

basée à Langonnet a accueilli dans ses murs l’ess<strong>en</strong>tiel d’une<br />

formation Souti<strong>en</strong> au développem<strong>en</strong>t de projets organisée<br />

par musiques et danses <strong>en</strong> Bretagne. Cette formation, composée<br />

de modules indép<strong>en</strong>dants, était ouverte aux professionnels<br />

du spectacle, manageurs, musici<strong>en</strong>s, responsables<br />

de micro-labels, employés territoriaux <strong>en</strong> charge des<br />

musiques <strong>actuelles</strong>… De mai 2000 à mars 2001, ce cursus a<br />

accueilli <strong>en</strong>tre 8 et 13 participants sur 3 types de modules de<br />

6 jours chacun :<br />

• Managem<strong>en</strong>t de groupes<br />

• Création et développem<strong>en</strong>t de label discographique<br />

• Organisation et production de spectacles<br />

14 des 66 musici<strong>en</strong>s consultés (soit 23%) ont suivi une<br />

formation <strong>en</strong> rapport avec les musiques <strong>actuelles</strong> durant la<br />

saison 1999/2000. Ces formations étai<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

de type instrum<strong>en</strong>tal <strong>en</strong> cours réguliers ou technique <strong>en</strong><br />

stage court.<br />

20


21<br />

35% des musici<strong>en</strong>s consultés exprim<strong>en</strong>t une difficulté à suivre<br />

la formation souhaitée. Pour la moitié d’<strong>en</strong>tre eux, ce sont les<br />

frais pédagogiques ou les créneaux horaires qui s’oppos<strong>en</strong>t à<br />

leur accès aux formations souhaitées. Un tiers de ces musici<strong>en</strong>s<br />

estime néanmoins qu’il n’existe pas, dans leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

proche, de formation correspondant à leurs att<strong>en</strong>tes.<br />

L’information spécialisée<br />

Qu’il souhaite évoluer <strong>en</strong> amateur ou qu’il cherche à se professionnaliser,<br />

le musici<strong>en</strong>, le sonorisateur ou le manager<br />

d’un groupe sera confronté tôt ou tard à des questions<br />

d’ordre administratif, juridique et techniques découlant de<br />

son activité. Les professionnels et associations organisatrices<br />

de manifestations, doiv<strong>en</strong>t eux-mêmes pouvoir maîtriser et<br />

suivre les dernières dispositions légales concernant l’emploi<br />

de l’artiste, la sécurité des établissem<strong>en</strong>ts recevant du public<br />

(ERP), les questions de propriété intellectuelle (droits<br />

d’auteur et d’interprète)...<br />

Seule cette dernière organisation propose une information<br />

globale mais aucune ne dispose à ce jour d’un personnel attaché<br />

à la docum<strong>en</strong>tation. L’association Allô Jazz sous-traite les<br />

formalités d’emploi des artistes intermitt<strong>en</strong>ts programmés.<br />

L’ext<strong>en</strong>sion prochaine des locaux des Studios devrait permettre<br />

la mise <strong>en</strong> place d’un véritable espace de docum<strong>en</strong>tation<br />

et de consultation internet ouvert aux musici<strong>en</strong>s.<br />

21% des musici<strong>en</strong>s consultés exprim<strong>en</strong>t une difficulté à se<br />

procurer les informations qu’ils recherch<strong>en</strong>t. L’abs<strong>en</strong>ce de<br />

personnel spécialisé constitue la première critique à cet<br />

égard.<br />

Une mission de c<strong>en</strong>tre de ressources<br />

pour l’information et<br />

la docum<strong>en</strong>tation est dévolue aux<br />

structures spécialisées musiques<br />

<strong>actuelles</strong>. Piloté par la Cité de la<br />

Musique (Ministère de la Culture)<br />

et relayé <strong>en</strong> régions par les associations<br />

régionales et départem<strong>en</strong>tales,<br />

le Réseau Musique et Danse<br />

(RMD) alim<strong>en</strong>te et actualise<br />

différ<strong>en</strong>tes bases de données destinées<br />

aussi bi<strong>en</strong> aux musici<strong>en</strong>s<br />

qu’aux professionnels, associations<br />

et élus locaux. Une fois opérationnel<br />

et accessible par internet,<br />

ce réseau devra être à même<br />

de répondre aux besoins <strong>en</strong> information<br />

des acteurs concernés.<br />

Deux tiers des musici<strong>en</strong>s consultés<br />

ont actuellem<strong>en</strong>t recours à des<br />

sources d’information spécialisées “musiques <strong>actuelles</strong>”.<br />

Leurs demandes concern<strong>en</strong>t, dans l’ordre :<br />

• des magazines musicaux spécialisés : 95%<br />

• des informations sur les spectacles programmés dans leur<br />

région : 83%<br />

• de la docum<strong>en</strong>tation technique et professionnelle : 63%<br />

• des fichiers d’adresses et annuaires spécialisés : 54%<br />

7 organisations morbihannaises dispos<strong>en</strong>t d’une base<br />

d’information à destination des musici<strong>en</strong>s. Parmi elles :<br />

• 2 collectifs d’artistes (Avé ces arts, la Fondam<strong>en</strong>tale)<br />

• 2 établissem<strong>en</strong>ts culturels (le Dôme et Athéna)<br />

• 2 organisateurs de festivals (Bretagne <strong>en</strong> Scène(s) et<br />

les Folliards)<br />

• 1 structure spécialisée (Studios MAPL de Lori<strong>en</strong>t et notamm<strong>en</strong>t<br />

l’ant<strong>en</strong>ne Allô Jazz).


<strong>Musiques</strong> Actuelles <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong><br />

)<br />

2 Cartographie


23<br />

CARTE 1<br />

D<strong>en</strong>sité de<br />

population par<br />

Zone d’emploi


Cette carte prés<strong>en</strong>te la variété des organisations publiques, privées et associatives concernées par les musiques <strong>actuelles</strong>. Leur volume global et leur répartition indique<br />

une prédominance des acteurs de la bande littorale vis-à-vis de l’intérieur des terres et la position privilégiée de l’agglomération lori<strong>en</strong>taise.<br />

CARTE 2<br />

Localisation<br />

par Type<br />

et Nombre<br />

d’Organisations<br />

Sources : ADDAV 56 - Nicolas Meckel - Juin 2001<br />

Traitem<strong>en</strong>t et conception : Le Délézir Ingénierie Territoriale - Juillet 2001<br />

24


25<br />

CARTE 3<br />

Localisation des<br />

organisations<br />

par Fonctions<br />

occupées<br />

Sources : ADDAV 56 - Nicolas Meckel - Juin 2001<br />

Traitem<strong>en</strong>t et conception : Le Délézir Ingénierie Territoriale - Juillet 2001<br />

En rouge, la fonction de “diffusion” (concerts, festivals, tremplins musicaux) se distingue nettem<strong>en</strong>t des autres formes de prestations mises <strong>en</strong> œuvre. Les lieux et projets<br />

sout<strong>en</strong>ant la création musicale (espaces de répétition, d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t) et la formation font défaut, <strong>en</strong> particulier sur les cantons éloignés de la bande littorale.


Cette carte indique la faible prés<strong>en</strong>ce de lieux scéniques pér<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> gestion publique ou associative. Le paysage musical repose pour beaucoup sur la prés<strong>en</strong>ce de<br />

festivals qui se déroul<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t l’été. Sur plusieurs cantons comme ceux de Cléguérec, Rohan ou Malestroit, l’événem<strong>en</strong>tiel assume seul la fonction de s<strong>en</strong>sibilisation<br />

des publics. La circulation des musici<strong>en</strong>s souffre de cette faible prés<strong>en</strong>ce de projets culturels installés à long terme sur des lieux pér<strong>en</strong>nes de diffusion.<br />

CARTE 4<br />

Les<br />

organisateurs<br />

publics<br />

et associatifs<br />

de concerts<br />

et festivals<br />

Sources : ADDAV 56 - Nicolas Meckel - Juin 2001<br />

Traitem<strong>en</strong>t et conception : Le Délézir Ingénierie Territoriale - Juillet 2001<br />

26


27<br />

CARTE 5<br />

Les scènes<br />

privées :<br />

cafés-concerts<br />

et cabarets<br />

Sources : ADDAV 56 - Nicolas Meckel - Juin 2001<br />

Traitem<strong>en</strong>t et conception : Le Délézir Ingénierie Territoriale - Juillet 2001<br />

Les cafés-concerts se conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t sur les zones d’emploi les plus d<strong>en</strong>ses du départem<strong>en</strong>t. Découvrons néanmoins quelques lieux résolum<strong>en</strong>t installés <strong>en</strong><br />

milieu rural, là où le secteur public est abs<strong>en</strong>t. Ces scènes exc<strong>en</strong>trées ont désormais acquis un statut d’ “institution” auprès des publics comme des artistes <strong>en</strong> tournée.<br />

C’est, par exemple, le cas du Korn er Pont à Guern, du Quai Largo à Plouhinec, de la Charrue d’Or au Saint ou du Clair Obscur à Questembert.


Ces difficultés localisées sur chaque zone d’emploi résum<strong>en</strong>t les att<strong>en</strong>tes formulées par les musici<strong>en</strong>s du panel. Cette carte a pour objet d’am<strong>en</strong>er un complém<strong>en</strong>t de<br />

lecture à la suite des précéd<strong>en</strong>tes. Elle ne saurait traduire à elle seule les besoins objectifs de chaque territoire car elle affiche les att<strong>en</strong>tes de musici<strong>en</strong>s de niveau artistique<br />

très variable d’une zone à l’autre. Ainsi, les zones de Lori<strong>en</strong>t ou d’Auray qui dispos<strong>en</strong>t de moy<strong>en</strong>s supérieurs à celle de Ploërmel sont aussi celles qui héberg<strong>en</strong>t le plus<br />

de musici<strong>en</strong>s confirmés, exprimant une plus forte demande d’opportunités scéniques et de lieux de création.<br />

CARTE 6<br />

Les difficultés<br />

r<strong>en</strong>contrées<br />

sur le terrain par<br />

les musici<strong>en</strong>s<br />

Sources : ADDAV 56 - Nicolas Meckel - Juin 2001<br />

Traitem<strong>en</strong>t et conception : Le Délézir Ingénierie Territoriale - Juillet 2001<br />

28


<strong>Musiques</strong> Actuelles <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong><br />

)<br />

3 Préconisations


3 01<br />

• Elle repose sur une politique d’<strong>en</strong>semble volontariste,<br />

contractualisant le statut technique de l’équipem<strong>en</strong>t avec<br />

l’affirmation de projets locaux pour les musiques <strong>actuelles</strong>.<br />

30<br />

(<br />

Esprit général<br />

des préconisations<br />

Dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t régional de fort pot<strong>en</strong>tiel musical, le<br />

<strong>Morbihan</strong> abrite lui-même des milieux professionnels et<br />

amateurs très diversifiés, attachés aux courants actuels<br />

(amplifiés, traditionnels, jazz, électroniques, vocaux…). Une<br />

quantité non négligeable d’associations, de collectifs divers,<br />

de services communaux et de lieux privés œuvr<strong>en</strong>t déjà dans<br />

des actions d’accompagnem<strong>en</strong>t et de promotion de ces<br />

musiques, convaincus de l’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t culturel et du li<strong>en</strong><br />

social qui découle de leur pratique.<br />

Sans négliger les variables démographiques et socioéconomiques<br />

du départem<strong>en</strong>t, nous faisons le constat d’une<br />

fragilité récurr<strong>en</strong>te de son tissu culturel <strong>en</strong> matière de formation,<br />

de scènes appropriées, de locaux de répétition, de relais<br />

d’information spécialisée pour les musiques <strong>actuelles</strong>… Pour<br />

exemple, le Finistère compte 22 établissem<strong>en</strong>ts de service<br />

public porteurs d’un projet pluri-artistique ouvert aux<br />

musiques <strong>actuelles</strong> et 32 structures offrant des espaces de<br />

répétition. Ces données ne sont respectivem<strong>en</strong>t que de 9 et 11<br />

<strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>. A ce jour, seules deux organisations morbihannaises<br />

(toutes deux lori<strong>en</strong>taises) assum<strong>en</strong>t une véritable<br />

fonction de référ<strong>en</strong>ce extra-départem<strong>en</strong>tale <strong>en</strong> matière de<br />

musiques <strong>actuelles</strong> : les Studios MAPL et le Festival<br />

Interceltique. A leurs côtés, plus d’une c<strong>en</strong>taine d’<strong>en</strong>tités<br />

publiques, associatives ou privées occup<strong>en</strong>t une place spécifique,<br />

parfois performante mais le plus souv<strong>en</strong>t précaire dans<br />

le dispositif d’<strong>en</strong>semble.<br />

L’action des pouvoirs publics <strong>en</strong> souti<strong>en</strong> à ce pot<strong>en</strong>tiel devra<br />

désormais se construire dans un objectif sout<strong>en</strong>u de développem<strong>en</strong>t<br />

et de qualification de l’infrastructure <strong>en</strong> milieu urbain<br />

et rural. Elle devra s’appuyer sur une recherche constante de<br />

part<strong>en</strong>ariats locaux et de complém<strong>en</strong>tarité de moy<strong>en</strong>s à<br />

l’échelle des pays puis du départem<strong>en</strong>t. C’est ainsi l’ébauche<br />

d’un véritable réseau à plusieurs niveaux d’équipem<strong>en</strong>t et de<br />

projets qui pourra s’<strong>en</strong>visager.<br />

• Cette démarche émane d’une lecture conjointe des analyses<br />

effectuées par notre état des lieux et par celle des ori<strong>en</strong>tations<br />

nationales <strong>en</strong> matière d’accompagnem<strong>en</strong>t des pratiques<br />

“musiques <strong>actuelles</strong>”.<br />

• Elle souhaite répondre dans le court terme à une réelle<br />

urg<strong>en</strong>ce relative au déficit <strong>en</strong> matière de lieux de suivi et de<br />

promotion de ces pratiques musicales.<br />

• Elle prédestine ces premières dispositions à v<strong>en</strong>ir baliser,<br />

dans un moy<strong>en</strong> terme, un véritable schéma de réseau<br />

départem<strong>en</strong>tal, lui-même inscrit dans une logique régionale<br />

<strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir.<br />

• Elle ne pourra porter ses fruits que dans le cadre d’une<br />

complém<strong>en</strong>tarité d’action de l’<strong>en</strong>semble des échelons territoriaux<br />

<strong>en</strong>tre eux, sout<strong>en</strong>us par les relais institutionnels<br />

“Musique et Danse” concernés.<br />

Nous avons choisi de répondre aux besoins les plus évid<strong>en</strong>ts<br />

de la population de musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> distinguant deux niveaux de<br />

maturité artistique. A chacun de ces niveaux correspond une<br />

proposition d’interv<strong>en</strong>tion auprès des relais ess<strong>en</strong>tiels de la<br />

pratique des musiques <strong>actuelles</strong>. Ces deux niveaux ne sont<br />

pas à pr<strong>en</strong>dre de manière dissociée. Ils sont complém<strong>en</strong>taires<br />

et interdép<strong>en</strong>dants. Ils s’articul<strong>en</strong>t sur une prise <strong>en</strong> compte<br />

immédiate des besoins, selon l’avancée du parcours artistique<br />

de chacun.<br />

Cette approche suppose conjointem<strong>en</strong>t une amélioration du<br />

parc d’équipem<strong>en</strong>t, une incitation aux équipes et aux projets<br />

déjà <strong>en</strong>gagés, un meilleur maillage territorial de l’<strong>en</strong>semble<br />

du dispositif.<br />

Pour les musici<strong>en</strong>s amateurs ou <strong>en</strong> phase de création :<br />

amélioration des lieux d’accompagnem<strong>en</strong>t, de répétition et<br />

de formation.<br />

A l’int<strong>en</strong>tion des élus locaux, ces préconisations pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la<br />

forme d’un cahier des charges structurel et fonctionnel pour<br />

la construction, la réhabilitation ou l’amélioration d’espaces<br />

de pratiques musicales amplifiées. Elles pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte<br />

les besoins le plus souv<strong>en</strong>t exprimés par les jeunes musici<strong>en</strong>s<br />

<strong>en</strong> matière de locaux de répétition et de salles de concert.<br />

Elles s’appui<strong>en</strong>t sur la nature des relations constatées sur le<br />

terrain <strong>en</strong>tre associations et communes, au travers de l’usage<br />

de salles et locaux municipaux pour l’accueil des pratiques<br />

musicales.<br />

Les zones rurales du départem<strong>en</strong>t sont les premières visées<br />

par ce dispositif. Des niveaux supérieurs d’équipem<strong>en</strong>ts dédiés<br />

aux musiques <strong>actuelles</strong> sont à inclure dans ce dispositif, dans<br />

l’idée de r<strong>en</strong>forcer des lieux “relais” et des lieux “ressources”,<br />

référ<strong>en</strong>ts à l’échelle du départem<strong>en</strong>t. En fonction des projets<br />

locaux définis, le Conseil Général du <strong>Morbihan</strong> sera am<strong>en</strong>é à<br />

participer à l’investissem<strong>en</strong>t communal pour la construction<br />

ou la réhabilitation de ces équipem<strong>en</strong>ts.


31<br />

Pour les musici<strong>en</strong>s plus confirmés ou disposant d’un répertoire<br />

conséqu<strong>en</strong>t : incitation à la prés<strong>en</strong>ce scénique.<br />

Cette interv<strong>en</strong>tion pr<strong>en</strong>d la forme d’un dispositif sout<strong>en</strong>u par<br />

du Conseil Général du <strong>Morbihan</strong> pour la diffusion scénique.<br />

Elle vise à permettre aux musici<strong>en</strong>s et groupes du départem<strong>en</strong>t<br />

ayant déjà acquis une certaine maturité artistique de<br />

voir le coût de leur programmation pris <strong>en</strong> charge pour partie<br />

par la collectivité. Cette aide sera conditionnée au respect par<br />

le programmateur des dispositions légales d’emploi des<br />

artistes. Elle sera versée annuellem<strong>en</strong>t aux lieux de diffusion<br />

ayant programmé une ou plusieurs des formations musicales<br />

répertoriées.<br />

Pour accompagner cette restructuration : une prés<strong>en</strong>ce<br />

r<strong>en</strong>forcée de l’ADDAV 56 sur le terrain des musiques<br />

<strong>actuelles</strong>.<br />

Les deux niveaux d’interv<strong>en</strong>tion précités vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t conforter<br />

la mission de l’association départem<strong>en</strong>tale sur le plan de<br />

l’information, de l’expertise et de la médiation. L’ADDAV 56<br />

devra pouvoir fonctionner <strong>en</strong> interface avec les milieux musicaux<br />

et les acteurs de terrain d’une part, le Conseil Général<br />

du <strong>Morbihan</strong> et l’<strong>en</strong>semble des relais régionaux “Musique et<br />

Danse”, d’autre part. Elle aura à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge des actions<br />

spécifiques de communication, de formation et d’information,<br />

une fois adoptées les préconisations du prés<strong>en</strong>t rapport.


3 02<br />

• Deux types de destination seront prioritaires pour une aide<br />

du Conseil Général à l’investissem<strong>en</strong>t : les studios de répétition<br />

et les espaces de diffusion, tous deux adaptés à la<br />

pratique des musiques collectives et amplifiées. De surcroît,<br />

la mise <strong>en</strong> conformité acoustique de tels équipem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong><br />

milieu rural les r<strong>en</strong>drait utilisables par les écoles de<br />

musiques voisines pour y organiser des cours ou stages de<br />

musiques amplifiées et orchestrées <strong>en</strong> groupe.<br />

32<br />

(<br />

Pour un équipem<strong>en</strong>t<br />

des petites communes<br />

Nous avons rec<strong>en</strong>sé une demande importante des musici<strong>en</strong>s<br />

à pouvoir bénéficier de lieux pour créer, travailler et diffuser<br />

leur répertoire.<br />

En complém<strong>en</strong>t de notre étude, la lecture des différ<strong>en</strong>tes<br />

cartes incluses dans ce rapport indique un réel déficit <strong>en</strong><br />

matière de lieux et de projets attachés aux musiques<br />

<strong>actuelles</strong>, <strong>en</strong> particulier sur le territoire non littoral du départem<strong>en</strong>t.<br />

Les zones d’emploi de Ploërmel, Pontivy-Loudéac et Carhaix<br />

sont les premières concernées par ces besoins.<br />

• Nous estimons <strong>en</strong>tre 7 et 10 le nombre de communes<br />

du départem<strong>en</strong>t à partir desquelles pourrait s’<strong>en</strong>gager un<br />

aménagem<strong>en</strong>t du territoire morbihannais <strong>en</strong> direction des<br />

musiques <strong>actuelles</strong>.<br />

• L’implantation, actuelle ou passée, d’un festival sur ces<br />

territoires communaux (comme par exemple à Cléguérec,<br />

Langonnet, Languidic, le Palais, Ploërmel, Questembert,<br />

Rohan ou Muzillac) serait un facteur déterminant <strong>en</strong> matière<br />

de s<strong>en</strong>sibilisation des élus locaux, des associations et des<br />

publics.<br />

• Par leur situation géographique, d’autres chefs-lieux de<br />

canton tels Allaire, Le Faouët, Locminé ou Plouay répondrai<strong>en</strong>t<br />

égalem<strong>en</strong>t à ce besoin de maillage territorial.<br />

• La prés<strong>en</strong>ce active de collectifs d’artistes ou d’associations<br />

d’animation jeunesse sur le territoire concerné sera considérée<br />

comme un élém<strong>en</strong>t fondateur du projet.<br />

• Le projet d’équipem<strong>en</strong>t pourra égalem<strong>en</strong>t répondre à un<br />

besoin d’espace de formation pour les styles amplifiés,<br />

exprimé localem<strong>en</strong>t par des écoles de musique municipales<br />

ou associatives.<br />

• L’exist<strong>en</strong>ce ou la création d’une instance intercommunale à<br />

compét<strong>en</strong>ce culturelle permettrait d’<strong>en</strong>visager plus aisém<strong>en</strong>t<br />

l’investissem<strong>en</strong>t et le fonctionnem<strong>en</strong>t de ce type de lieux.<br />

Définition de projet<br />

Un projet explicite, relatif à la pratique des musiques <strong>actuelles</strong>,<br />

devra sous-t<strong>en</strong>dre la définition technique de l’équipem<strong>en</strong>t. Ce<br />

projet définira la vocation culturelle ou socioculturelle du lieu<br />

<strong>en</strong> rapport avec les publics concernés, <strong>en</strong> articulation avec les<br />

actions d’animation, de formation artistique ou de fêtes sur<br />

la commune. Il pourra égalem<strong>en</strong>t préfigurer une évolution<br />

technique de l’équipem<strong>en</strong>t à court ou moy<strong>en</strong> terme et le<br />

recrutem<strong>en</strong>t futur d’un personnel attaché à son fonctionnem<strong>en</strong>t.<br />

Définition de gestion<br />

Qu’il s’agisse d’un studio de répétition ou d’un espace de diffusion,<br />

il importe d’<strong>en</strong> définir les règles de fonctionnem<strong>en</strong>t et<br />

de responsabilité d’usage. La fréqu<strong>en</strong>ce et les plages d’ouverture<br />

ainsi que les conditions financières d’accès à ces<br />

locaux seront ainsi indiquées. Concernant le mode de gestion,<br />

deux cas de figure se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t :<br />

• soit intégration de l’activité “musiques <strong>actuelles</strong>” à un service<br />

municipal (ou une structure intercommunale) à vocation<br />

plus large d’animation jeunesse ou d’action culturelle.<br />

• soit délégation contractualisée de la gestion du lieu à une<br />

association locale d’animation ou à un collectif artistique<br />

associatif. Cette délégation suppose un usage perman<strong>en</strong>t<br />

pour les locaux de répétition ou un usage régulier pour un<br />

espace de diffusion. La municipalité prête ou loue ses<br />

locaux à l’association qui, elle, assume les dép<strong>en</strong>ses et<br />

<strong>en</strong>caisse les recettes de l’activité.<br />

Définition technique<br />

des équipem<strong>en</strong>ts<br />

Transformations architecturales et techniques générales<br />

Cette prés<strong>en</strong>tation s’appuie sur une démarche de ré-affectation<br />

et de réhabilitation de locaux existants sur les communes.<br />

Ce cas nous semble <strong>en</strong> effet le plus probable. Dans l’idée<br />

d’une construction d’un équipem<strong>en</strong>t neuf, le cahier des charges<br />

décrit pourra égalem<strong>en</strong>t interv<strong>en</strong>ir dans la programmation


33<br />

architecturale. Dans tous les cas, nous préconisons l’interv<strong>en</strong>tion<br />

d’un référ<strong>en</strong>t technique habilité par les instances<br />

culturelles pour la bonne intégration des contraintes relatives<br />

à ce type d’équipem<strong>en</strong>t.<br />

accueillir des concerts de musique amplifiée, l’<strong>en</strong>semble<br />

du cahier des charges ne remet pas <strong>en</strong> cause les autres<br />

utilisations d’un tel lieu public (festivités locales, réunions,<br />

expositions diverses…).<br />

Studios de répétition ou de résid<strong>en</strong>ce d’artistes<br />

• 1 ou, si possible, 2 locaux distincts de répétition de 35 m 2 et<br />

de 3 mètres sous plafond au minimum,<br />

• Mesures et traitem<strong>en</strong>t des parois pour la correction acoustique<br />

intérieure,<br />

• Insonorisation vis-à-vis de l’extérieur,<br />

• Climatisation, v<strong>en</strong>tilation,<br />

Locaux annexes à l’espace de diffusion<br />

• 1 ou 2 loges collectives équipées de sanitaire,<br />

• Espace de stockage et de maint<strong>en</strong>ance des élém<strong>en</strong>ts<br />

amovibles (sièges, praticables, projecteurs…),<br />

• Cuisine,<br />

• Espace d’accueil du public, bar, espace d’expos, salles de<br />

réunion.<br />

• Sanitaires,<br />

• Grands casiers de rangem<strong>en</strong>ts à clef, permettant aux musici<strong>en</strong>s<br />

de laisser sur place une partie de leur matériel (batterie<br />

ou sono, par exemple).<br />

• Dans le cas de locaux destinés à des créations prolongées<br />

(résid<strong>en</strong>ces artistiques), des possibilités d’hébergem<strong>en</strong>t et<br />

de restauration à proximité des locaux devront être prévues.<br />

Espace de diffusion de concerts<br />

• Sol à plat d’au moins 200 m 2 pour le public (400 personnes<br />

debout, 250 assises),<br />

En fonction des lignes budgétaires et des modalités d’application<br />

<strong>en</strong> vigueur au Conseil Général du <strong>Morbihan</strong>, nous préconisons<br />

la mise <strong>en</strong> œuvre d’un dispositif spécifique d’aide<br />

à l’équipem<strong>en</strong>t “musiques <strong>actuelles</strong>” pour l’<strong>en</strong>semble des<br />

communes de moins de 10 000 habitants. Ce dispositif sera<br />

à recadrer dans la mise <strong>en</strong> œuvre du contrat de plan Etat-<br />

Région.<br />

L’aide aux communes devra pouvoir concerner aussi bi<strong>en</strong><br />

l’équipem<strong>en</strong>t complet qu’un investissem<strong>en</strong>t technique complém<strong>en</strong>taire<br />

indisp<strong>en</strong>sable à la réalisation de son projet<br />

culturel. Ainsi, l’achat d’une régie lumière ou d’une régie son<br />

et les travaux liés à leur installation devront être éligibles à<br />

cette procédure de subv<strong>en</strong>tion publique à l’équipem<strong>en</strong>t.<br />

• Système d’occultation des baies vitrées permettant d’établir<br />

un véritable noir de salle, y compris <strong>en</strong> pleine journée,<br />

• Mesures et traitem<strong>en</strong>t des parois pour la correction acoustique<br />

intérieure,<br />

• Insonorisation vis-à-vis de l’extérieur,<br />

• Climatisation, v<strong>en</strong>tilation,<br />

• Scène surélevée d’au moins 50 m 2 , <strong>en</strong> fixe ou amovible par<br />

élém<strong>en</strong>ts (préférable),<br />

• Accroches de projecteurs <strong>en</strong> façade, latéral et lointain de<br />

scène,<br />

• En option : gradin rétractable, régie de son façade, régie<br />

lumières et parc de projecteurs.<br />

D’autres configurations spatiales sont égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visageables,<br />

<strong>en</strong> particulier celles de lieux “informels” et modulables<br />

où le rapport scène/salle se réinv<strong>en</strong>te <strong>en</strong> fonction des<br />

choix scénographiques de chaque spectacle. Dans le cas<br />

d’une salle polyval<strong>en</strong>te (type salle des fêtes) réhabilitée pour


(<br />

3 03<br />

Vers un réseau<br />

“musiques <strong>actuelles</strong>”<br />

<strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong><br />

la programmation et l’aide à la création des musiques<br />

<strong>actuelles</strong>. De par leur ouverture plus générale sur les arts,<br />

ces lieux serai<strong>en</strong>t les plus à même d’<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer des inv<strong>en</strong>tions<br />

musicales sur d’autres vecteurs d’expression (théâtre,<br />

cirque, danse, arts plastiques, vidéo…).<br />

• Elle dép<strong>en</strong>d tout autant d’une mission clairem<strong>en</strong>t établie<br />

pour un “lieu ressource” comme les Studios MAPL de<br />

Lori<strong>en</strong>t. Cette mission suppose des fonctions de pilotage,<br />

de médiation et de conseil auprès de l’<strong>en</strong>semble des part<strong>en</strong>aires<br />

d’un tel réseau, <strong>en</strong> collaboration étroite avec l’ADDAV<br />

56 ainsi qu’avec les autres pôles “musiques <strong>actuelles</strong>” de<br />

Bretagne.<br />

34<br />

Principe général<br />

A l’échelle d’un départem<strong>en</strong>t, la<br />

réponse à l’<strong>en</strong>semble des besoins <strong>en</strong><br />

création, formation, information et<br />

diffusion artistique ne peut réellem<strong>en</strong>t<br />

dev<strong>en</strong>ir performant qu’au moy<strong>en</strong> d’un<br />

dispositif d’<strong>en</strong>semble, alliant des<br />

logiques de maillage territorial et<br />

de complém<strong>en</strong>tarité de missions.<br />

Sans remettre <strong>en</strong> cause les disparités<br />

naturelles <strong>en</strong>tre secteur associatif et<br />

public, marchand et non-marchand,<br />

démarche culturelle ou socioculturelle,<br />

ce dispositif devrait à terme pouvoir<br />

générer une dynamique nouvelle<br />

autour de la pratique des musiques<br />

<strong>actuelles</strong>.<br />

Il est prématuré aujourd’hui de s’<strong>en</strong>gager dans un balisage<br />

précis d’un futur réseau morbihannais.<br />

• Cette idée reste soumise à la mise <strong>en</strong> œuvre d’équipem<strong>en</strong>ts<br />

et de projets <strong>en</strong> milieu rural tels que décrits dans le chapitre<br />

précéd<strong>en</strong>t. D’autres lieux de diffusion comme des festivals,<br />

tremplins de découverte ou cafés-concerts serai<strong>en</strong>t à impliquer<br />

dans ce dispositif. Au minimum, une vingtaine de<br />

structures de diffusion et de répétition composerai<strong>en</strong>t ce<br />

groupe de “lieux de proximité”.<br />

• Elle suppose <strong>en</strong>suite l’intégration d’un niveau intermédiaire<br />

de “lieux relais”, tels les 7 établissem<strong>en</strong>ts culturels pluriartistiques<br />

du départem<strong>en</strong>t 6 , impliqués régulièrem<strong>en</strong>t dans<br />

Lori<strong>en</strong>t, les Studios MAPL dans<br />

une nouvelle phase d’interv<strong>en</strong>tion<br />

Depuis 1996, les Studios MAPL gérés par l’association<br />

“<strong>Musiques</strong> d’Aujourd’hui <strong>en</strong> Pays de Lori<strong>en</strong>t”, ont <strong>en</strong>gagé un<br />

travail global pour l’accompagnem<strong>en</strong>t des groupes de<br />

musiques <strong>actuelles</strong>.<br />

L’anci<strong>en</strong>ne halle Merville, forte de ses trois studios de répétition<br />

(dont un espace de pré-production), de son studio<br />

d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t et d’une salle de concert de 300 places, le<br />

Manège, se positionne comme l’équipem<strong>en</strong>t de référ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong><br />

<strong>Morbihan</strong>. Composée de 8 perman<strong>en</strong>ts, la structure accueille<br />

d’ores et déjà 150 groupes <strong>en</strong> répétition chaque année et<br />

6 Les Arcs de Quév<strong>en</strong>, le C<strong>en</strong>tre Culturel Athéna d’Auray, le Dôme de Saint-Avé, le C<strong>en</strong>tre Culturel de Mauron, le C<strong>en</strong>tre Culturel de Sarzeau, la Petite Scène de Saint-Nolff, le Strapontin de<br />

Pont-Scorff.


35<br />

programme <strong>en</strong>viron 40 concerts et tremplins musicaux par<br />

saison. Elle mène un travail spécifique de conseil artistique<br />

et de promotion des groupes, sout<strong>en</strong>us par la logistique de<br />

ses moy<strong>en</strong>s d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t et de diffusion scénique. Elle<br />

abrite dans ses murs l’association Allô Jazz à laquelle ont<br />

recours de nombreux programmateurs pour le traitem<strong>en</strong>t du<br />

salaire des artistes et pour divers conseils d’ordre juridique.<br />

La structure est missionnée comme lieu de recueil d’informations<br />

pour le RMD.<br />

Aujourd’hui <strong>en</strong> préfiguration pour un conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t<br />

Scène de <strong>Musiques</strong> Actuelles (SMAC), sa prochaine ext<strong>en</strong>sion<br />

(passant de 400 à 800 m 2 ) lui permettra, <strong>en</strong>tre autres, de<br />

mettre <strong>en</strong> œuvre un véritable espace de docum<strong>en</strong>tation, de<br />

ressources et de r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre musici<strong>en</strong>s. Une capacité<br />

nouvelle d’accueil de répétitions, avec 3 studios supplém<strong>en</strong>taires,<br />

et de formation est égalem<strong>en</strong>t prévue.<br />

Principal bailleur de fonds, la communauté d’agglomération<br />

du Pays de Lori<strong>en</strong>t (9 communes adhér<strong>en</strong>tes à l’association)<br />

missionne les Studios pour des actions ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>trées<br />

sur son territoire. A ce jour, MAPL n’a pas pu dégager les<br />

moy<strong>en</strong>s correspondant à sa vocation de c<strong>en</strong>tre de ressources<br />

pour les musiques <strong>actuelles</strong> sur le départem<strong>en</strong>t. C’est donc<br />

cette mission de conseil élargie à l’échelle morbihannaise que<br />

la désignation de SMAC et les subv<strong>en</strong>tions affér<strong>en</strong>tes<br />

devrai<strong>en</strong>t pouvoir <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher.<br />

Vannes, l’ouverture att<strong>en</strong>due<br />

d’un équipem<strong>en</strong>t<br />

dédié aux musiques <strong>actuelles</strong><br />

De fait, après exam<strong>en</strong> de l’infrastructure locale, nous constatons<br />

que seule la commune de Saint-Avé, voisine de Vannes,<br />

dispose d’un local de répétition <strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t régulier.<br />

La Petite Scène de Saint-Nolff et le C<strong>en</strong>tre Culturel de Sarzeau<br />

sont les deux structures pér<strong>en</strong>nes de l’agglomération attachées<br />

à la diffusion de musiques amplifiées. La Ville de<br />

Vannes ne dispose techniquem<strong>en</strong>t que du Palais des Arts et<br />

du Hall Chorus. La première salle mène une programmation<br />

reconnue de spectacle vivant, de théâtre ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t,<br />

conforme à sa configuration d’amphithéâtre avec fauteuils<br />

fixes. La seconde, de type Palais des Sports avec ses 7 000<br />

places debout, ne répond pas davantage aux critères d’un<br />

lieu musical convivial et doté d’un confort acoustique adapté<br />

aux petites jauges.<br />

Le besoin d’un lieu multifonctions dédié aux musiques<br />

<strong>actuelles</strong> sur l’agglomération semble donc avéré. Nous<br />

souhaitons ici contribuer à la définition d’un tel d’équipem<strong>en</strong>t,<br />

tant <strong>en</strong> terme d’approche architecturale qu’<strong>en</strong> terme de<br />

prestations et d’objectifs. Un projet de cette ampleur s’inscrira<br />

de manière privilégiée dans un cadre intercommunal, si les<br />

missions du contrat d’agglomération l’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t dans une<br />

compét<strong>en</strong>ce culturelle. L’investissem<strong>en</strong>t, après respect des<br />

critères définis par la conv<strong>en</strong>tion d’application du volet 1 du<br />

Contrat de Plan Etat-Région, pourra prét<strong>en</strong>dre à des financem<strong>en</strong>ts<br />

complém<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce.<br />

Nous joignons à ce docum<strong>en</strong>t (Annexe 2), la description<br />

modélisée d’un équipem<strong>en</strong>t spécialisé pour les musiques<br />

<strong>actuelles</strong>, à partir d’une “compilation” de structures semblables<br />

déjà existantes <strong>en</strong> France. Ce descriptif reste théorique<br />

et ne saurait se substituer à une véritable démarche de préfiguration<br />

et de programmation architecturale de l’équipem<strong>en</strong>t<br />

avec le concours d’un scénographe et d’un bureau d’étude<br />

pour l’acoustique.<br />

Rappelons que la communauté d’agglomération de Vannes<br />

compr<strong>en</strong>d aujourd’hui 20 communes et 105 000 habitants.<br />

Dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t économique local marqué par les<br />

technologies de l’information, ce quatrième pôle universitaire<br />

de Bretagne (Université de Bretagne Sud, basée à Lori<strong>en</strong>t et<br />

Vannes) est fort de la prés<strong>en</strong>ce de près de 6 000 étudiants.<br />

Nos consultations sur Vannes et Saint-Nolff nous ont permis<br />

de mesurer la forte att<strong>en</strong>te d’une population locale de musici<strong>en</strong>s<br />

pour l’ouverture d’un lieu capable d’accueillir leurs<br />

répétitions, d’assurer une programmation régulière de<br />

concerts et de leur procurer un accompagnem<strong>en</strong>t global<br />

adapté à leur projet artistique.<br />

Ce milieu musical vannetais est celui qui s’est le plus fortem<strong>en</strong>t<br />

mobilisé autour de nos r<strong>en</strong>contres. La répartition <strong>en</strong>tre<br />

amateurs et professionnels y était de 2/3 - 1/3. Les styles<br />

amplifiés étai<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>tés avec 79% de musici<strong>en</strong>s<br />

jouant du rock, 42% du blues, 37% du jazz et 16% de<br />

la techno ou de la musique électronique. A elle seule, une<br />

association participante rev<strong>en</strong>diquait la représ<strong>en</strong>tativité<br />

d’une c<strong>en</strong>taine de musici<strong>en</strong>s de l’agglomération, après seulem<strong>en</strong>t<br />

quelques mois d’exist<strong>en</strong>ce.


(<br />

3 04<br />

Incitation à la prés<strong>en</strong>ce<br />

scénique<br />

Nous avons relevé la grande interdép<strong>en</strong>dance des organisations<br />

impliquées à divers niveaux des musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong><br />

<strong>Morbihan</strong>.<br />

Nous avons égalem<strong>en</strong>t constaté la précarité de nombreuses<br />

structures et projets <strong>en</strong> cours. Il est impératif de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong><br />

compte les incid<strong>en</strong>ces réciproques <strong>en</strong>tre les performances de<br />

celles-ci et la progression des musici<strong>en</strong>s eux-mêmes. Appuyer<br />

et faciliter le fonctionnem<strong>en</strong>t d’organisations ciblées induirait<br />

donc un souti<strong>en</strong> à la pratique musicale <strong>en</strong> tant que telle. C’est<br />

finalem<strong>en</strong>t tout un aspect tant culturel qu’économique, à<br />

l’échelon départem<strong>en</strong>tal, qui serait am<strong>en</strong>é par répercussion à<br />

tirer parti de ce souti<strong>en</strong>.<br />

Une aide à la diffusion contribuerait à la circulation des<br />

artistes morbihannais sur les scènes de musiques <strong>actuelles</strong> et<br />

à <strong>en</strong>richir le paysage artistique du départem<strong>en</strong>t sur des lieux<br />

pér<strong>en</strong>nes de diffusion. Les critères d’accès à cette aide<br />

devront être rediscutés dans le détail avec les interlocuteurs<br />

de terrain puis rester aptes à évoluer <strong>en</strong> fonction des observations<br />

recueillies après quelque temps d’exist<strong>en</strong>ce.<br />

Les destinataires directs de l’aide seront les organisateurs de<br />

concerts de musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong> et les groupes<br />

(ou musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> solo) du départem<strong>en</strong>t. Cette aide sera incitative<br />

dans leurs démarches auprès des diffuseurs. Un accès<br />

plus fréqu<strong>en</strong>t et diversifié à la scène leur permettra d’<strong>en</strong>richir<br />

leur niveau artistique et d’agrandir leur audi<strong>en</strong>ce publique.<br />

L’<strong>en</strong>semble des organisations et <strong>en</strong>treprises impliquées à<br />

quelque titre que ce soit dans les musiques <strong>actuelles</strong> pourrai<strong>en</strong>t<br />

bénéficier d’évid<strong>en</strong>tes retombées de ce développem<strong>en</strong>t<br />

de la scène locale (les labels discographiques régionaux <strong>en</strong><br />

particulier, qui souffr<strong>en</strong>t de la faible prés<strong>en</strong>ce médiatique et<br />

scénique des groupes qu’ils produis<strong>en</strong>t).<br />

La nature de l’aide consiste <strong>en</strong> la prise <strong>en</strong> charge, par le<br />

Conseil Général du <strong>Morbihan</strong>, d’une partie des frais artistiques<br />

<strong>en</strong>gagés par l’organisateur de concerts pour la programmation<br />

de musici<strong>en</strong>s du départem<strong>en</strong>t véritablem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagés<br />

dans une carrière artistique.<br />

L’<strong>en</strong>semble des programmateurs de concerts et festivals<br />

répertoriés dans l’annuaire (Annexe 1), titulaires d’une lic<strong>en</strong>ce<br />

d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur de spectacles à jour peuv<strong>en</strong>t bénéficier de<br />

cette aide.<br />

Toute formation artistique ayant, dans les 2 ans, signé au<br />

moins un <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t discographique avec dépôt de<br />

droits (SACEM, SDRM) sous un label régional ou <strong>en</strong> autoproduction<br />

est concernée par cette aide. Ne serai<strong>en</strong>t pris <strong>en</strong><br />

compte ni les simples <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts de maquettes et<br />

démos, ni les disques signés avec des “majors”. Aisém<strong>en</strong>t<br />

contrôlable, ce critère permet d’établir une maturité objective<br />

de la carrière de l’artiste tout <strong>en</strong> évitant la complexité et<br />

les dérives possibles d’une sélection sur critères qualitatifs.<br />

En l’occurr<strong>en</strong>ce, cette distinction par le disque s’appliquerait<br />

à 32 des 69 musici<strong>en</strong>s consultés dans l’étude (soit 47%). Un<br />

pot<strong>en</strong>tiel total d’<strong>en</strong>viron 50 à 80 groupes ou musici<strong>en</strong>s<br />

solistes serai<strong>en</strong>t concernés par ce dispositif sur le départem<strong>en</strong>t.<br />

Une aide significative pourrait se situer autour de 25 à 30%<br />

du coût artistique de la programmation. Ce coût s’établit au<br />

vu d’un contrat d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t (cachets incluant salaires et<br />

charges des musici<strong>en</strong>s) ou d’un contrat de v<strong>en</strong>te distinguant<br />

les frais réellem<strong>en</strong>t artistiques des frais annexes, locations,<br />

défraiem<strong>en</strong>ts et autres. La justification des frais est fournie<br />

a posteriori par des copies de bulletins de salaires ou par une<br />

copie de facture, selon le cas. Le versem<strong>en</strong>t de cette subv<strong>en</strong>tion<br />

intervi<strong>en</strong>drait chaque année, <strong>en</strong> fonction de l’<strong>en</strong>semble<br />

des groupes programmés répondant aux critères définis,<br />

étant <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du qu’un même groupe ne pourra générer d’aide<br />

à une même structure qu’une seule fois par an.<br />

De par sa mission d’expertise et de proximité avec les milieux<br />

artistiques, l’ADDAV 56 semble pleinem<strong>en</strong>t désignée pour<br />

assurer <strong>en</strong> amont la mise <strong>en</strong> place d’une telle aide à la diffusion.<br />

Elle serait chargée d’informer les milieux musicaux et<br />

culturels du dispositif adopté et de ses critères d’attribution.<br />

Une plaquette annuelle pourrait être éditée et diffusée sur le<br />

départem<strong>en</strong>t indiquant les noms, contacts, styles et détails<br />

pratiques concernant les groupes répertoriés.<br />

La vocation première de ce dispositif étant la circulation de<br />

l’artiste, il serait idéal qu’une aide à la diffusion puisse dépasser<br />

les frontières départem<strong>en</strong>tales pour s’appliquer, dans un<br />

principe de réciprocité, à l’<strong>en</strong>semble des diffuseurs de la<br />

région Bretagne.<br />

36


37 3 05<br />

(<br />

L’ADDAV 56<br />

auprès<br />

des musiques<br />

<strong>actuelles</strong><br />

Médiation<br />

Le groupe de référ<strong>en</strong>ts constitué <strong>en</strong> comité de pilotage pour cet<br />

état des lieux a vocation à se voir pér<strong>en</strong>nisé dans son objet.<br />

Pour une bonne part, la prés<strong>en</strong>ce de professionnels associés<br />

aux différ<strong>en</strong>ts aspects du champ des musiques <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong><br />

<strong>Morbihan</strong> répondra à cette nécessaire fréqu<strong>en</strong>tation perman<strong>en</strong>te<br />

suggérée plus haut.<br />

En repr<strong>en</strong>ant le principe d’une triple représ<strong>en</strong>tativité professionnelle,<br />

esthétique et géographique, ce groupe de référ<strong>en</strong>ts<br />

devra pouvoir être consulté régulièrem<strong>en</strong>t (au minimum 3 à 4<br />

fois par an) sur les modalités des interv<strong>en</strong>tions prévues. Il<br />

devra pouvoir contribuer à informer l’ADDAV 56 sur l’impact<br />

de ces interv<strong>en</strong>tions. Il est nécessaire de définir <strong>en</strong> amont<br />

quelles questions, quels types d’interv<strong>en</strong>tions pourront être<br />

débattus par ce comité (cont<strong>en</strong>u des formations, souti<strong>en</strong> à la<br />

diffusion, actions spécifiques…).<br />

En février 2001, un rapport d’audit<br />

commandé par le Conseil Général du<br />

<strong>Morbihan</strong> et la DRAC de Bretagne définissait<br />

de nouvelles missions pour<br />

l’ADDAV 56, alors nommée ADDM 56.<br />

Sans repr<strong>en</strong>dre point par point les<br />

multiples aspects de cette analyse,<br />

nous préciserons ici <strong>en</strong> quoi et comm<strong>en</strong>t<br />

la pratique des musiques <strong>actuelles</strong><br />

doit bénéficier de ces ori<strong>en</strong>tations.<br />

Missions générales<br />

Lisibilité, proximité<br />

Les différ<strong>en</strong>ts contacts et consultations m<strong>en</strong>és lors de notre<br />

étude sont v<strong>en</strong>us confirmer le constat d’<strong>en</strong>semble de cet<br />

audit : les acteurs de terrain, diffuseurs publics et privés,<br />

collectifs d’artistes, musici<strong>en</strong>s amateurs ou professionnels<br />

perçoiv<strong>en</strong>t difficilem<strong>en</strong>t le rôle et la mission de l’association<br />

départem<strong>en</strong>tale. Le passif cumulé par des années de déconnexion,<br />

de non-fréqu<strong>en</strong>tation du terrain demande aujourd’hui<br />

un véritable rattrapage de contact et de lisibilité. Le faisceau<br />

de missions porté désormais par l’ADDAV 56 est riche, ambitieux<br />

mais complexe. Les ori<strong>en</strong>tations initiales - ainsi que les<br />

options ret<strong>en</strong>ues à l’issue de cet état des lieux - mériteront<br />

une traduction simple et concrète, selon le type de part<strong>en</strong>aires<br />

et de publics à qui elles s’adress<strong>en</strong>t.<br />

Ce souci d’ouverture et d’accessibilité devra s’affirmer aussi<br />

bi<strong>en</strong> au travers des docum<strong>en</strong>ts écrits que dans la qualité<br />

d’accueil et d’information des interlocuteurs, responsables<br />

associatifs, professionnels, musici<strong>en</strong>s qui contact<strong>en</strong>t l’association<br />

départem<strong>en</strong>tale.<br />

Expertise, information<br />

Le champ de cette mission concerne au même titre musici<strong>en</strong>s,<br />

acteurs culturels, gérants de bars musicaux, responsables<br />

associatifs ou élus locaux.<br />

Le rôle d’expertise proposé à l’ADDAV 56 pour l’aide à la<br />

diffusion des groupes représ<strong>en</strong>te une mission <strong>en</strong> interface<br />

<strong>en</strong>tre les milieux culturels et le Conseil Général du <strong>Morbihan</strong>.<br />

De par son savoir <strong>en</strong> interne, sa docum<strong>en</strong>tation ou par l’intermédiaire<br />

de part<strong>en</strong>aires spécialisés, l’ADDAV 56 devra être<br />

<strong>en</strong> mesure de répondre efficacem<strong>en</strong>t sur l’<strong>en</strong>semble des<br />

questions relatives à l’accompagnem<strong>en</strong>t des musiques<br />

<strong>actuelles</strong>. Pour les questions complexes concernant, par<br />

exemple, certains aspects juridiques du spectacle, des<br />

démarches de conformité ou <strong>en</strong>core les études préalables à<br />

la construction d’un équipem<strong>en</strong>t, l’ADDAV 56 devra pouvoir<br />

faire interv<strong>en</strong>ir rapidem<strong>en</strong>t des spécialistes régionaux ou<br />

nationaux désignés.


Actions de formation<br />

38<br />

Notre étude a révélé le caractère foncièrem<strong>en</strong>t autodidacte<br />

des musici<strong>en</strong>s consultés. Elle n’a pas, pour autant, décelé de<br />

véritable att<strong>en</strong>te <strong>en</strong> matière de formation instrum<strong>en</strong>tale.<br />

A quelques exceptions près (qu’on situera plutôt dans les<br />

esthétiques traditionnelles), le musici<strong>en</strong> considère que son<br />

parcours créatif - par la trilogie répétition/scène/disque - est<br />

le seul vecteur <strong>en</strong>visageable de sa formation artistique<br />

personnelle.<br />

On peut supposer que le déficit de l’offre finit par <strong>en</strong>traîner un<br />

déficit de demande… Dans le réseau des écoles de musique<br />

du <strong>Morbihan</strong>, on constate <strong>en</strong> effet l’abs<strong>en</strong>ce généralisée des<br />

musiques amplifiées et des formations collectives. En dehors<br />

des Studios MAPL de Lori<strong>en</strong>t, seuls les Ateliers Artistiques de<br />

la Ville de Vannes offr<strong>en</strong>t un véritable espace de formation<br />

“hors cursus” pour les groupes de musique amplifiée.<br />

Le besoin <strong>en</strong> formations administratives, juridiques et techniques<br />

est, lui, nettem<strong>en</strong>t plus perceptible. L’ADDAV 56 doit<br />

être <strong>en</strong> mesure d’analyser ces besoins, d’id<strong>en</strong>tifier les publics<br />

auxquels ils se rapport<strong>en</strong>t et de mettre <strong>en</strong> place des modules<br />

de formation adaptés. Les stages conçus précédemm<strong>en</strong>t par<br />

musiques et danses <strong>en</strong> Bretagne <strong>en</strong> matière de formations<br />

à l’organisation de concerts ou au managem<strong>en</strong>t des groupes<br />

ont porté leurs fruits et ont été très appréciés par leurs<br />

destinataires.<br />

Les formations aux musiques <strong>actuelles</strong> à r<strong>en</strong>ouveler ou<br />

à créer :<br />

A l’int<strong>en</strong>tion des musici<strong>en</strong>s, responsables des groupes et<br />

collectifs d’artistes :<br />

• Le régime d’intermitt<strong>en</strong>t du spectacle,<br />

• Managem<strong>en</strong>t, production et administration des groupes,<br />

• Organisation de spectacles et festivals,<br />

• La création et l’industrie discographiques,<br />

• La M.A.O (Musique Assistée par Ordinateur).<br />

A l’int<strong>en</strong>tion des organisateurs de concerts (<strong>en</strong> particulier<br />

les bars musicaux) et de festivals :<br />

• La lic<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur de spectacle,<br />

• La rémunération de l’artiste, les droits d’auteur et droits<br />

voisins,<br />

• La conformité des lieux de musiques amplifiées accueillant<br />

du public.<br />

Ces formations pourront être conçues <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec<br />

musiques et danses <strong>en</strong> Bretagne mais devront dans tous les<br />

cas revêtir un caractère de proximité avec les milieux destinataires.<br />

En effet, leur mise <strong>en</strong> place doit se faire dans la pleine<br />

prise <strong>en</strong> compte des réalités propres aux publics concernés :<br />

adéquation des cont<strong>en</strong>us avec les besoins du plus grand<br />

nombre, coût de la formation, accessibilité géographique,<br />

durée des modules, questions d’horaires et de cal<strong>en</strong>drier <strong>en</strong><br />

fonction des contraintes inhér<strong>en</strong>tes à l’activité des stagiaires.


<strong>Musiques</strong> Actuelles <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong><br />

)<br />

4<br />

Annexes


4 01<br />

40<br />

(<br />

Annuaire des contacts<br />

Etablissem<strong>en</strong>t Type Nom Adresse Téléphone<br />

ACOUSTIC CAFE (L') BM D Didier LOOTENS 26, rue de la Poste - 56500 MOUSTOIR-REMUNGOL 02 97 39 89 99<br />

ALLO JAZZ AP I Martine LAUDRAIN 2, rue Jean Le Coutaller - 56100 LORIENT 02 97 84 87 31<br />

AMAB - TON ALL PA DRF Bertrand DUPONT 3, rue des Milad - 56630 LANGONNET 02 97 23 82 82<br />

AMIRAL BEN BOW BM D Jean-Luc BERNARD 10, place Jules Ferry - 56100 LORIENT 02 97 21 44 30<br />

AMZER NEVEZ SC RF Daniel LE GUEVEL Soye - 56270 PLOEMEUR 02 97 86 32 08<br />

ARCS (Les) EC DF Daniel THENADEY 9, rue de la Gare - 56530 QUEVEN 02 97 05 01 07<br />

ART SONIC (L') BM D Pascal LE BOUSSARD 87, route de Lignol - 56610 ARRADON 02 97 44 71 43<br />

Association Musicale de Caudan EM F Philippe LE GLOUET rue du Général de Gaulle - 56850 CAUDAN 02 97 05 56 28<br />

Ateliers Artistiques de Trussac EM F Nolw<strong>en</strong>n GODISSART 60, rue Albert 1 er - 56000 VANNES 02 97 40 84 01<br />

Ateliers Musicaux de Lanester EM F Anne-Marie LE NEGRATE 77, av<strong>en</strong>ue Billoux - 56600 LANESTER<br />

ATHENA EC DFI Christian CHAMAILLARD 1, place du Golherez - 56400 AURAY 02 97 29 03 30<br />

ATR / Ag<strong>en</strong>ce Technique Régionale AP Philippe LESSELIER Les Carmes - BP 127 - 56804 PLOERMEL Cédex 02 97 74 24 80<br />

AU COIN DU BOIS AS D Philippe DINAEL Mairie - 56250 SAINT-NOLFF 02 97 45 55 09<br />

Au PONT du ROCK / Aux Arts Etc, FE D Dami<strong>en</strong> LE GUEVEL La Gare - 56140 MALESTROIT 02 97 73 93 32<br />

AVE CES ARTS AS DI Yvon LE BIHAN 31, rue Amiral-Moullec - 56600 LANESTER 02 97 76 12 49<br />

BAR'JO (Le) BM D Joëlle HEMON 5, rue de la Motte - 56300 PONTIVY 02 97 25 79 50<br />

BATEAU IVRE (Le) BM D Yannick PADIOLEAU Scarpoc'h - 56740 LOCMARIAQUER 02 97 57 40 40<br />

BRETAGNE EN SCENE AS DI Ch.-Edouard FICHET Allée de New Market - 56430 MAURON 02 97 22 76 95<br />

CAFE de FRANCE (Le) BM D Eric LE BARS 17, place Jules Ferry - 56100 LORIENT 02 97 64 34 24<br />

CARENTINO (Le) BM D Jérôme AYOUL 14, rue du Gal de Gaulle - 56910 CARENTOIR 02 97 93 72 39<br />

CARGO SENTIMENTAL (Le) BM D Dominique MORAZE 34, rue du Port - 56570 LOCMIQUELIC 02 97 84 51 51<br />

CARHUEL PROD PA D Guillac - 56800 PLOERMEL 02 97 74 21 54<br />

CHARRUE D'OR (La) BM D David MAC CARTNEY Bouthiry - 56110 LE SAINT 02 97 23 61 24<br />

CHEROKEE (Le) BM D Alain COUPLE 12, place du Commerce - 56640 ARZON 02 97 53 70 32<br />

CHORUS / Parc des Expos SP D Michel ORLIAC Parc du Golfe - 56000 VANNES 02 97 46 41 41<br />

CLAC SC R Alain LAUNAY 19, rue de Redon - 56350 ALLAIRE 02 99 71 87 96<br />

CLAIR OBSCUR (Le) BM D Armel AUDRAN 1, rue Joseph Le Brix - 56230 QUESTEMBERT 02 97 26 56 32<br />

CLUB ALEXANDRIE BM Irène PETRO 1, rue de Kerjulande - 56100 LORIENT 02 97 37 33 90<br />

COLONIAL (Le) BM D Gw<strong>en</strong>aël LE ROCH 25, rue F. Le Dressay - 56000 VANNES 02 97 47 58 27<br />

CORTO (Le) BM D Loïc YVON 3, rue Grazu-Lom<strong>en</strong>er - 56270 PLOEMEUR 02 97 82 70 65<br />

COULEURS CAFE BM D D<strong>en</strong>is LAINE 7, prom. de Port Maria - 56260 LARMOR-PLAGE 02 97 65 44 89<br />

Cté de Communes du Pays de Guer SC RF Pascal COURTEL BP 36 - 56382 GUER Cédex 02 97 22 50 74<br />

C<strong>en</strong>tre Culturel de Mauron EC D Ch.-Edouard FICHET Allée de New Market - 56430 MAURON 02 97 22 76 95<br />

C<strong>en</strong>tre Culturel de Muzillac SC D M.-Christine GOURDON Mairie - 56190 MUZILLAC 02 97 45 64 22<br />

C<strong>en</strong>tre Culturel de Sarzeau EC D Anne LENGLART rue du Père Coudrin - 56370 SARZEAU 02 97 48 29 40


41<br />

CUCARA'CHA (Le) BM D Jean-Luc GALLO rue Gay-Lussac - 56000 VANNES 02 97 46 48 66<br />

DOME (Le) EC DFI Anne KERSALE 1, rue des Droits de l'Homme - 56890 SAINT-AVE 02 97 44 44 66<br />

DONEGAL (Le) BM Marc LEROY 24, rue du Jeu de Paume - 56400 AURAY 02 97 24 81 10<br />

DOUAR A MOR AS I François LAVENANT 3, rue du Fou du Roy - 56400 AURAY 06 86 27 43 19<br />

DRE AR WENOJENN FE D Bertrand DUPONT 3, rue des Milad - 56630 LANGONNET 02 97 23 90 80<br />

Ecole de Musique de Grand-Champ EM F M. GUILLOUX BP 7 - 56390 GRAND-CHAMP 02 97 66 76 91<br />

Ecole de Mus. du Pays de Ploërmel EM F 4, rue S. Thuault - BP 257 - 56800 PLOERMEL 02 97 93 68 36<br />

Ecole de Musique de Pontivy EM F Agnès BROSSET rue Jean-Claude Jégat - 56300 PONTIVY 02 97 25 00 49<br />

Ecole de Musique et de Danse EM F Alain LE BRIS place du Calvaire - 56704 HENNEBONT 02 97 36 16 71<br />

EL DORADO BM D Philippe BINIO 106, av. du Maréchal Juin - 56000 VANNES 02 97 63 22 11<br />

EN ARWEN FE DR D<strong>en</strong>is-Paul REGNIER place Pobéguin - 56480 CLEGUEREC 02 97 38 01 65<br />

EN ROOTS / Grimaow FE DF Yannick DAMBLANT Bordery - 56360 SAUZON 02 97 40 36 60<br />

Espace COSMAO du MANOIR SP D 84, boulevard Cosmao du Manoir - 56100 LORIENT 02 97 37 95 29<br />

Festival INTERCELTIQUE FIL DF J-Pierre PICHARD 2, rue Paul Bert - 56100 LORIENT 02 97 21 24 29<br />

FLAMINGO (Le) BM D Michel FINJEAN 35, av de Port <strong>en</strong> Dro - 56340 CARNAC 02 97 52 73 25<br />

FOLLIARDS (Les) / FARPV FE DFI Yohann SAUVAGE 10, rue du Port - BP 30123 - 35601 REDON Cédex 02 99 72 17 46<br />

FONDAMENTALE (La) AS I Emmanuel PAUGAM 11, rue St Gw<strong>en</strong>aël - 56000 VANNES 06 14 11 56 79<br />

GALWAY INN BM D Paul LARKIN 18, rue de Belgique - 56100 LORIENT 02 97 64 50 77<br />

JAZZ A VANNES FE D J-Philippe BRETON 31, rue Thiers - 56000 VANNES 02 97 01 81 21<br />

JO BAR (Le) BM D Jean-Luc LE GUILLOU 23, rue J. Rodallec - 56110 GOURIN 02 97 23 41 11<br />

KORN ER PONT BM D Philippe PEDRAU Korn er Pont - 56310 GUERN 02 97 27 78 28<br />

LATINO CAFE BM D Jean-Claude BIGOIN 62, av des Druides - 56340 CARNAC 02 97 52 22 38<br />

LEGENDE CAFE BM D Jacques LE TULZO 6, place Jules Ferry - 56100 LORIENT 02 97 21 97 53<br />

LES PATURAGES FE D Anne-Cécile GICQUEL Office Culturel - Mairie - 56800 PLOERMEL 02 97 74 08 21<br />

LIRENN AS D Thérèse PHILIPPE Le Pont aux Moines - 56800 LOYAT 02 97 93 08 07<br />

LORIENT BIG BAND AS D Thierry LE SAUX Bouterbarh - 56850 CAUDAN 02 97 05 67 59<br />

LOUSTIKS de l'AKOUSTIK (Les) FE D François GUYONNET La Maison Blanche - 56220 ROCHEFORT-EN-TERRE 02 97 43 47 87<br />

MAISON (La) BM D Philippe HAMACHE P<strong>en</strong> Prad - 56360 SAUZON 02 97 31 69 07<br />

Maison d'Animation et de Loisirs SC F Edith PENNEC route de Lori<strong>en</strong>t - 56400 AURAY 02 97 24 26 79<br />

Maison du Port d’Arzon SC D Alain BINARD rond-point du Crouesty - BP 47 - 56640 ARZON 02 97 53 87 89<br />

MARIE COQUINE (La) BM D Pierre BOTREL 22, rue de Port Maria - 56170 QUIBERON 02 97 50 39 90<br />

NELSON (Le) BM D Pascal ROBERT 20, place Hoche - 56170 QUIBERON 02 97 50 31 37<br />

NUITS CELTES (Les) FE D Jean-Marc LOISEAU Mairie - 59190 MUZILLAC 02 97 45 66 41<br />

OCEANIS SP D Guy LUCAS boulevard François Mitterand - 56270 PLOEMEUR 02 97 86 41 00<br />

OCTAVE PA D Catherine PALLY Tardivel - 56220 SAINT-GRAVE 02 97 43 51 33<br />

OLYMPIC PUB BM D Dominique BIGOT 5, place Aristide Briand - 56100 LORIENT 02 97 21 31 99<br />

OPERA SE RS Cédric HUET 52, rue de Langlade - 56100 LORIENT 02 97 84 01 36<br />

OPUS PRODUCTION PA D Hervé FRESNAY 7, place des Halles - 22600 LOUDEAC 02 96 66 01 16<br />

ORCADE SPECTACLES PA Jean-Pierre LE GARREC 21, bd Leclerc - 56100 LORIENT 02 97 21 16 63<br />

ORPHEE THEATRE / Not’ <strong>en</strong> Bulles AS DF Jean-Michel FOURNEREAU 12, rue du Sabl<strong>en</strong> - 56400 AURAY 06 18 45 60 28<br />

OYOUN MUSIK AS D Roland BECKER BP 51 - 56190 MUZILLAC 02 97 45 64 63<br />

PALAIS des ARTS EC D Michel MONTECH place de Bretagne - BP 509 - 56019 VANNES Cédex 02 97 01 81 00<br />

PALAIS des CONGRES SP D Jean-Pascal DESCOMPS Quai Mansion - 56100 LORIENT 02 97 84 94 94<br />

PETITE SCENE (la) EC D Jean-Marc HELIES Mairie - 56250 SAINT-NOLFF 02 97 45 40 62<br />

PETRA NEUE AS DR Jean LORIC Kerfuns - Bihan - 56890 PLESCOP 02 97 60 78 36<br />

POSITIVE AS D Morgan LEJEUNE 7, rue Basse Notre-Dame - 56130 LA ROCHE-BERNARD 06 85 04 11 39<br />

P'TIT BAR (Le) BM D Yann LE ROHELLEC 6, rue de la Victoire - 56740 LOCMARIAQUER 02 97 57 32 14<br />

PUB LE DAMGAN BM D Jean-Yves RADIGUER Kervoyal / 19, Grande Rue - 56750 DAMGAN 02 97 41 21 36<br />

PUB O'SULLIVAN BM D Michel CORBRIC place Bisson - 56300 PONTIVY 02 97 25 67 20<br />

QUAI LARGO BM D Ludovic LECHAT place de l'Eglise - 56680 PLOUHINEC 02 97 36 76 03<br />

RED ROCK CAFE BM D Lionel KAUFMANN 32, rue de Belgique - 56100 LORIENT 02 97 83 23 23


42<br />

RE-PERCUSSION AS D Delphine ANTONY 25, quai Franklin /St Goustan - 56400 AURAY 06 80 24 62 14<br />

REVOLVER STUDIO SE S 8, parc d'activité - 56270 PLOEMEUR 02 97 86 35 45<br />

ROC'HAN FEU FE D Michaël THOMAS 26, rue des Rosiers - Crédin - 56580 ROHAN 02 97 38 58 29<br />

ROUTE DU RHUM (La) BM D Ivy LE DEVANTEC 7, place Stalingrad - 56000 VANNES 02 97 47 26 94<br />

S.B.E.S SE S J-Claude CHIDIAC 58, rue du Gal de Gaulle - 56390 GRAND-CHAMP 02 97 66 79 64<br />

SALLY McLENNAN (Le) BM D 27, Grande-Rue - 56750 DAMGAN 02 97 41 05 29<br />

SAN TABOO BM D Jonathan LE MOING 3, rue de Liège - 56100 LORIENT 02 97 84 93 56<br />

SATCHMO (Le) BM D Thierry RIO 6, place du Gal de Gaulle - 56000 VANNES 02 97 42 40 38<br />

SERVAN' CAFE (Le) BM D 10, rue de la Loi - 56000 VANNES 02 97 42 43 35<br />

Service d'Animation Culturelle SC D Odile MAGOUROUX Hôtel de Ville - 56306 PONTIVY Cédex 02 97 25 00 33<br />

Service d'Animation Culturelle SC D J-Philippe BRETON 31, rue Thiers - 56000 VANNES 02 97 01 81 21<br />

Service Education Jeunesse d'Auray SC DRS Michel GOUZERH Mairie - place de la République - 56400 AURAY 02 97 24 48 29<br />

Service Jeunesse de Saint-Avé SC DR Marc LE GUEVELLO Hôtel de Ville - 56890 SAINT-AVE 02 97 60 69 82<br />

Service Jeunesse d'H<strong>en</strong>nebont SC DR Olivier LE REHOUR Mairie - place Foch - 56700 HENNEBONT 02 97 36 17 30<br />

SHANNON PUB (Le) BM D Danielle COTARD 39, rue Neuve - 56240 PLOUAY 02 97 33 05 47<br />

STER BRENN AS D François LE CRAS Kerbescontes - 56630 LANGONNET 02 97 23 81 74<br />

Studios MAPL / Le MANEGE MA DRFSI Thierry BERTIN rue Jean Le Coutaller - 56100 LORIENT 02 97 21 32 21<br />

SYMPAT CAFE (Le) BM D Raynald LEROUX 28, rue Saint-Patern - 56000 VANNES 02 97 01 35 01<br />

TANDEM'S (Le) BM D Pascale PHILIPPE 11, rue Saint-Patern - 56000 VANNES 02 97 54 37 33<br />

TAVISTOCK (Le) BM D Franck LANNAY 5, rue Gambetta - 56300 PONTIVY 02 97 25 56 36<br />

TERRASSES de la PLAGE (Les) BM D Jean-Yves MARCHAND 56, rue de Kervill<strong>en</strong> - 56470 LA TRINITE-SUR-MER 02 97 55 87 48<br />

THEATRE Le STRAPONTIN EC D Marie CHAPELIN rue Docteur Rialland - 56620 PONT-SCORFF 02 97 32 63 91<br />

THY (Le) BM D Thierry DINAEL 19, rue de la Gare - 56800 PLOERMEL 02 97 74 05 21<br />

TOUS AZIMUTS AS D Marie DAVID 5, chemin du Clandir - 56190 MUZILLAC 06 82 02 71 15<br />

TRAIN DE NUIT AS D Nicolas JAHIER 10 rue du Dr Letoux - 56000 VANNES 06 82 31 16 82<br />

TREMPLIN ROCK FE D J-Philippe BRETON 31, rue Thiers - 56000 VANNES 02 97 01 81 21<br />

TROIS MARCHANDS (Les) BM D Christian LE GOFF 29, rue Emile Mazé - 56160 GUEMENE S/SCORFF 02 97 51 21 53<br />

VILLA VANNY (La) BM D Françoise FARAUD 10, place Jules Ferry - 56100 LORIENT 02 97 67 57 81<br />

WEST INDIES CAFE BM D Arnaud MAHE 6, rue de Liège - 56100 LORIENT 02 97 21 10 90<br />

Z'ARTS MANIACS (Les) AS D Laur<strong>en</strong>t POMMEREUIL 28, av. du Maréchal Foch - 56400 AURAY 06 82 06 96 14<br />

Types d’établissem<strong>en</strong>ts<br />

6 AS Associations et Collectif d’Artistes<br />

BM Bars Musicaux et café-concerts<br />

EC Etablissem<strong>en</strong>ts Culturels<br />

EM Ecoles de Musique, <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t artistique<br />

FE Festivals<br />

MA Etablissem<strong>en</strong>ts spécialisés <strong>Musiques</strong> Actuelles<br />

PA Production Artistique, ag<strong>en</strong>ts, tourneurs<br />

SC Structures Socioculturelles<br />

SE Studios d’Enregistrem<strong>en</strong>t<br />

SP Salles d’accueil de Spectacles, salles polyval<strong>en</strong>tes (>500 places)<br />

AP Autres prestataires<br />

Activités des établissem<strong>en</strong>ts<br />

6 D Diffusion<br />

R Répétition<br />

F Formation<br />

S Studio CD<br />

I Information


43<br />

(<br />

4 02<br />

Une salle “musiques<br />

<strong>actuelles</strong>” à Vannes<br />

et conseils pour<br />

une préfiguration<br />

Répondant aux besoins id<strong>en</strong>tifiés sur le Pays de Vannes lors<br />

de cet état des lieux, nous nous proposons ici de définir les<br />

caractéristiques d’un établissem<strong>en</strong>t spécialisé pour la pratique<br />

des musiques <strong>actuelles</strong> sur l’agglomération vannetaise.<br />

Dans l’idéal, le concept d’une structure spécialisée “musiques<br />

<strong>actuelles</strong>” regroupe l’<strong>en</strong>semble des prestations de souti<strong>en</strong> à<br />

la pratique collective, amplifiée ou non. En cela, il assume une<br />

mission de service public par l’accompagnem<strong>en</strong>t du musici<strong>en</strong><br />

aussi longtemps qu’il n’accède pas à l’autosuffisance au travers<br />

de la production privée. Il s’appuie sur le principe d’un<br />

lieu ressource, un lieu social, un lieu d’éclosion offrant à ses<br />

utilisateurs aussi bi<strong>en</strong> l’opportunité de m<strong>en</strong>er un travail de<br />

création collective que celles de se former, de s’informer ou<br />

d’échanger avec d’autres. Le regroupem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> un même bâtim<strong>en</strong>t<br />

- et autour d’une même équipe - des espaces de création,<br />

de diffusion et de r<strong>en</strong>contres peut générer une émulation<br />

artistique <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>semble de ses utilisateurs et r<strong>en</strong>force<br />

sa lisibilité d’<strong>en</strong>semble. Nous considérerons donc la distribution<br />

spatiale de l’équipem<strong>en</strong>t à partir de ces trois besoins<br />

complém<strong>en</strong>taires : la création, l’émulation, la formation.<br />

Un outil de création musicale<br />

Les studios de répétition<br />

Comme nous l’avons décrit précédemm<strong>en</strong>t, l’<strong>en</strong>semble des<br />

espaces de répétition doit faire l’objet, dès sa conception,<br />

d’un traitem<strong>en</strong>t de correction acoustique. Ce sont généralem<strong>en</strong>t<br />

les problèmes des sons réfléchis, de réverbération qui<br />

génèr<strong>en</strong>t les risques auditifs pour leurs utilisateurs. Pour couvrir<br />

l’écho d’une salle et pour s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre jouer, les musici<strong>en</strong>s<br />

ne voi<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t d’autres solutions que d’augm<strong>en</strong>ter le volume<br />

sonore de leur instrum<strong>en</strong>t à sa source. Les studios de<br />

répétition où les musici<strong>en</strong>s pass<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t des temps longs<br />

et fréqu<strong>en</strong>ts sont, à ce titre, considérés comme les premiers<br />

lieux d’exposition aux risques de pathologies auditives. Le<br />

“décret bruit” du 15 décembre 1998 fixe à 105 dB le maximum<br />

de pression sonore moy<strong>en</strong>ne autorisée (120 dB <strong>en</strong> crête).<br />

Pour limiter la réverbération sonore des parois, la meilleure<br />

solution consiste à éviter les plans carrés ou rectangulaires<br />

qui prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des surfaces parallèles. L’habillage des murs,<br />

des portes et du plafond à l’aide de matériaux absorbants<br />

spécifiques, permet <strong>en</strong>core de limiter les temps de réverbération.<br />

Ce n’est qu’une fois ce confort acoustique établi que<br />

la mise <strong>en</strong> place de limiteurs électroniques pourra s’avérer<br />

efficace.<br />

En outre, chaque local doit prés<strong>en</strong>ter la meilleure insonorisation<br />

vis-à-vis du reste du bâtim<strong>en</strong>t pour des raisons évid<strong>en</strong>tes<br />

de cohabitation des activités et de respect du voisinage.<br />

Chaque local doit disposer d’un système efficace de v<strong>en</strong>tilation<br />

et de climatisation.<br />

Un <strong>en</strong>semble de 4 locaux de répétition distincts serait<br />

souhaitable. Le studio de base est d’une surface minimum de<br />

35 m 2 avec 3 m sous plafond. Un studio particulier pourra être<br />

affecté à la pré-production scénique et disposer d’une surface<br />

plus importante, de l’ordre de 60 à 80 m 2 (dans l’idéal, il<br />

devrait reproduire les dim<strong>en</strong>sions scéniques de la salle de<br />

concerts intégrée, et disposer d’une accroche lumières). Ce<br />

studio est à l’interface de travail <strong>en</strong>tre la répétition et la<br />

scène ; il pourra accueillir des formes plus suivies d’accueil<br />

des groupes, sur le principe de résid<strong>en</strong>ces de création.<br />

En terme d’aménagem<strong>en</strong>t intérieur, il est possible d’installer<br />

de grands casiers de rangem<strong>en</strong>t où chaque groupe peut<br />

<strong>en</strong>treposer sous clef son matériel le plus volumineux.<br />

L’établissem<strong>en</strong>t peut disposer de batteries, de sonos (micros,<br />

mixage, amplis et diffusion) et de postes M.A.O. qu’il loue<br />

aux groupes (ou qu’il inclut dans un forfait global d’utilisation<br />

des locaux).<br />

Le studio d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t<br />

La mise à disposition d’un studio d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>te<br />

un aspect complém<strong>en</strong>taire de souti<strong>en</strong> à la création musicale.<br />

Il est traité selon les mêmes critères de confort acoustique et<br />

spatial. Il offre aux groupes la possibilité de travailler leurs<br />

orchestrations plus <strong>en</strong> finesse et <strong>en</strong> équilibre, afin de réaliser<br />

des maquettes de qualité sur CD. Pour le groupe, ce travail<br />

collectif d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t permet d’une part la création de<br />

démos pour son auto-promotion et d’autre part une préparation<br />

à l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t définitif du disque auprès d’un studio<br />

professionnel. Enfin, la structure peut y réaliser à son compte<br />

des compilations de plusieurs groupes adhér<strong>en</strong>ts à des fins<br />

de souti<strong>en</strong> et de promotion.<br />

Cet outil, indisp<strong>en</strong>sable à la progression artistique du musici<strong>en</strong>,<br />

ne doit <strong>en</strong> aucun cas v<strong>en</strong>ir concurr<strong>en</strong>cer les filières privées<br />

d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, production et distribution du disque. Un<br />

système de mixage conçu autour de 16 pistes numériques est<br />

suffisant pour répondre aux besoins énoncés.


Un lieu d’émulation et d’ouverture<br />

La salle de concerts<br />

Elle doit avoir son fonctionnem<strong>en</strong>t propre de lieu de diffusion<br />

musicale. Sa programmation est m<strong>en</strong>ée par le directeur de la<br />

structure selon un projet artistique défini.<br />

Sa première mission étant d’<strong>en</strong>richir l’offre artistique locale et<br />

d’y accueillir des publics variés, elle offrira la perception la<br />

plus ouverte possible des g<strong>en</strong>res de musiques <strong>actuelles</strong>, avec<br />

une exig<strong>en</strong>ce constante de qualité. En première partie ou <strong>en</strong><br />

tête d’affiche, la programmation doit être ouverte aux<br />

groupes <strong>en</strong> création sur place sans qu’il puisse s’agir d’un<br />

caractère systématique. Vis-à-vis des musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> répétition,<br />

la r<strong>en</strong>contre avec des artistes confirmés et issus d’horizons<br />

divers est un facteur considérable d’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t.<br />

Une configuration adaptée à une salle de musiques <strong>actuelles</strong><br />

permet de conjuguer la station debout et assise des spectateurs.<br />

Certaines salles associ<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fixe un parterre plat<br />

dégagé et un gradin de fond, voire latéral. L’option du gradin<br />

rétractable sur un sol plat permet de moduler la configuration<br />

<strong>en</strong> fonction des spectacles accueillis. Une jauge équival<strong>en</strong>te à<br />

400 places assises (600 à 700 debout) nous paraît apte à<br />

accueillir le public dans les meilleures conditions de proximité<br />

avec la scène.<br />

La scène doit être <strong>en</strong> bois sur lambourdes, <strong>en</strong> particulier pour<br />

pouvoir y faire évoluer des danseurs (hip-hop, contemporains…)<br />

et accepter des formes pluridisciplinaires (théâtre<br />

musical…). Sa hauteur vis-à-vis du parterre sera fonction de la<br />

configuration adoptée pour la salle mais ne devrait pas<br />

dépasser un mètre. Une surface de plateau de 80 m 2 offrira un<br />

confort d’installation des artistes tout <strong>en</strong> laissant disponible<br />

un espace de jeu. Un <strong>en</strong>semble de praticables modulaires<br />

peut permettre d’imaginer des configurations scéniques<br />

correspondant à certains spectacles.<br />

2 loges collectives ainsi que 2 à 3 loges individuelles, confortables<br />

et équipées de douches, permett<strong>en</strong>t d’assurer un<br />

accueil correct des artistes.<br />

Espaces de formation<br />

La structure est am<strong>en</strong>ée à accueillir régulièrem<strong>en</strong>t divers<br />

types de formations, stages ou master-classes. Les formations<br />

instrum<strong>en</strong>tales et techniques seront données, autant que<br />

possible, dans les locaux de pratique musicale, voire la salle<br />

de concerts. Une ou deux salles de réunions d’<strong>en</strong>viron 50 m 2<br />

seront plus adaptées pour recevoir des formations de type<br />

administratif ou juridique. Ces salles seront égalem<strong>en</strong>t utilisées<br />

<strong>en</strong> interne pour les réunions d’équipe ou celles de<br />

l’association gestionnaire.<br />

Autres locaux<br />

Souv<strong>en</strong>t négligés dans ces structures “musiques <strong>actuelles</strong>”,<br />

les bureaux du personnel et les locaux de stockage et maint<strong>en</strong>ance<br />

technique sont pourtant à traiter avec un même souci de<br />

confort et d’espace utile. Les importantes plages d’ouverture<br />

de ce type de lieu impos<strong>en</strong>t de longues périodes de prés<strong>en</strong>ce<br />

des membres de l’équipe.<br />

Accessibilité<br />

La question de l’inscription urbaine de l’équipem<strong>en</strong>t est égalem<strong>en</strong>t<br />

déterminante. Symboliquem<strong>en</strong>t et historiquem<strong>en</strong>t, le<br />

lieu de spectacle porte un regard sur la ville autant qu’il est<br />

regardé par elle… Ce qui peut supposer à la fois un certain<br />

recul et une nécessaire visibilité réciproque !<br />

Plus concrètem<strong>en</strong>t, il convi<strong>en</strong>dra d’installer le bâtim<strong>en</strong>t sur<br />

un site conjuguant une desserte régulière de transports <strong>en</strong><br />

commun (des horaires tardifs sont à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte) et<br />

un voisinage urbain capable d’accepter l’activité humaine<br />

générée par le lieu.<br />

Mode de gestion<br />

44<br />

La cafétéria, espace de r<strong>en</strong>contres et d’information.<br />

La structure doit disposer d’un espace c<strong>en</strong>tral, vaste (100 à<br />

200 m 2 ) et informel, lumineux et confortable, dédié à la dét<strong>en</strong>te<br />

et à l’échange. Cet espace, équipé d’un bar, sera égalem<strong>en</strong>t<br />

utilisé pour des expositions et pourra accueillir des mom<strong>en</strong>ts<br />

de r<strong>en</strong>contres avec des artistes de passage.<br />

Intégré ou non à cet espace, un lieu de docum<strong>en</strong>tation mettra<br />

à disposition différ<strong>en</strong>tes publications spécialisées et informations<br />

sur la vie culturelle de la région.<br />

Des postes informatiques seront disponibles pour l’accès à<br />

internet.<br />

La structure associative est la plus souv<strong>en</strong>t ret<strong>en</strong>ue.<br />

L’association incarne le projet d’<strong>en</strong>semble et les grandes<br />

missions qui <strong>en</strong> découl<strong>en</strong>t. Elle <strong>en</strong> confie la mise <strong>en</strong> œuvre au<br />

directeur du lieu. Celui-ci possède une réelle autonomie dans<br />

ses choix artistiques, ses projets d’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />

pratiques, le recrutem<strong>en</strong>t du personnel… Il est comptable de<br />

son action devant le conseil d’administration qui peut se<br />

composer de différ<strong>en</strong>ts collèges de représ<strong>en</strong>tants (élus,<br />

professionnels, utilisateurs, public…).<br />

Sur le plan financier, la structure associative offre la lecture la<br />

plus claire des comptes d’exploitation, permet de varier les<br />

sources de financem<strong>en</strong>t et incite à augm<strong>en</strong>ter la part des<br />

recettes propres générées par l’activité.


45<br />

Dans la configuration et le projet décrit plus haut, le besoin <strong>en</strong><br />

personnel d’un tel établissem<strong>en</strong>t (direction, communication,<br />

technique, administration…) représ<strong>en</strong>terait l’équival<strong>en</strong>t de<br />

6 à 8 temps pleins.<br />

Part<strong>en</strong>ariats et<br />

complém<strong>en</strong>tarité<br />

d’événem<strong>en</strong>ts<br />

En matière de diffusion pour les concerts importants, le Hall<br />

Chorus dans sa forme actuelle prés<strong>en</strong>te de gros déficits de<br />

qualités acoustiques et de confort général pour le public. Une<br />

réhabilitation technique de cette salle la r<strong>en</strong>drait apte à de<br />

meilleurs accueils de productions privées tout <strong>en</strong> procurant<br />

une complém<strong>en</strong>tarité parfaite avec l’équipem<strong>en</strong>t décrit plus<br />

haut. Il serait alors souhaitable que celui-ci bénéficie d’un<br />

accès privilégié pour une programmation occasionnelle à<br />

grande jauge sur Chorus.<br />

Quelques référ<strong>en</strong>ces nationales<br />

(liste non exhaustive)<br />

Pour différ<strong>en</strong>ts qu’ils soi<strong>en</strong>t, les établissem<strong>en</strong>ts dont les<br />

noms suiv<strong>en</strong>t sont tous spécialisés et reconnus pour leur souti<strong>en</strong><br />

à la pratique des musiques <strong>actuelles</strong>.<br />

L’expéri<strong>en</strong>ce technique et fonctionnelle liée à leur vocation<br />

pourra être d’un apport précieux à l’occasion d’une préfiguration<br />

de la salle de Vannes.<br />

ADEM FLORIDA<br />

95, boulevard Carnot<br />

BP 167<br />

47005 AGEN cédex<br />

Tél. 05 53 47 59 54<br />

CCM<br />

Place de la Liberté<br />

29200 BREST<br />

Tél. 02 98 44 07 97<br />

LE JARDIN MODERNE<br />

11, rue du Manoir de Sévigné<br />

35000 RENNES<br />

Tél. 02 99 14 04 68<br />

LE MEDIATOR<br />

Av<strong>en</strong>ue du Général Leclerc<br />

66000 PERPIGNAN<br />

Tél. 04 68 66 18 55<br />

ROCK SCHOOL BARBEY<br />

18, cours Barbey<br />

33800 BORDEAUX<br />

Tél. 05 56 33 66 00<br />

LE TAMANOIR<br />

31-33, boulevard Jean-Jacques Rousseau<br />

92230 GENNEVILLIERS<br />

Tél. 01 47 98 03 63<br />

Par ailleurs, la mission ressource de l’équipem<strong>en</strong>t décrit plus<br />

haut l’amènera à <strong>en</strong>gager de nombreuses actions “d’exportation”<br />

et “d’importation” des tal<strong>en</strong>ts musicaux. Il serait prématuré<br />

d’anticiper sur la désignation et la forme de ces part<strong>en</strong>ariats<br />

de pays, de départem<strong>en</strong>ts ou de région.<br />

Au niveau de l’agglomération vannetaise, la relance du festival<br />

“Un été à Saint-Nolff” pourrait représ<strong>en</strong>ter une première<br />

ouverture événem<strong>en</strong>tielle du nouvel équipem<strong>en</strong>t, offrant aux<br />

groupes utilisateurs des possibilités de représ<strong>en</strong>tation <strong>en</strong><br />

première partie ou même <strong>en</strong> tête d’affiche de ce festival.<br />

TREMPOLINO<br />

51, boulevard de l’Egalité<br />

44100 NANTES<br />

Tél. 02 40 46 66 33<br />

LA VAPEUR<br />

42, av<strong>en</strong>ue de Stalingrad<br />

21000 DIJON<br />

Tél. 03 80 60 96 10


4 03<br />

46<br />

(<br />

Ordre de mission :<br />

étude sur les musiques<br />

<strong>actuelles</strong><br />

Cont<strong>en</strong>u de la mission<br />

Etat des lieux<br />

• Etat des lieux (rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t, diagnostic, typologie et cartographie)<br />

des pratiques et des ressources liées aux<br />

musiques <strong>actuelles</strong> dans le départem<strong>en</strong>t (pratique des<br />

musici<strong>en</strong>s et des groupes, lieux de diffusion, lieux de<br />

production, lieux de répétitions, lieux de formation, c<strong>en</strong>tres<br />

de ressources…),<br />

• Evaluation des besoins des musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> matière d’information,<br />

de formation, de répétition, de diffusion et de création,<br />

• Evaluation de l’inscription des musiques <strong>actuelles</strong> dans le<br />

secteur économique (sous réserve de faisabilité).<br />

Préconisations<br />

• Préconisations <strong>en</strong> termes d’information, de formation, de<br />

répétition, de diffusion et de création, <strong>en</strong> fonction des<br />

besoins rec<strong>en</strong>sés,<br />

• Préconisations <strong>en</strong> terme de structuration et de développem<strong>en</strong>t<br />

des musiques <strong>actuelles</strong> sur le territoire départem<strong>en</strong>tal,<br />

• Préconisations <strong>en</strong> terme de modes d’interv<strong>en</strong>tion des part<strong>en</strong>aires<br />

publics.<br />

Enjeux à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération dans les préconisations<br />

• développem<strong>en</strong>t de la pratique <strong>en</strong> amateurs,<br />

• aménagem<strong>en</strong>t cohér<strong>en</strong>t du territoire,<br />

• professionnalisation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (lieux de répétition,<br />

lieux de diffusion, c<strong>en</strong>tres de ressources),<br />

• complém<strong>en</strong>tarité avec l’offre culturelle existante (institutionnelle,<br />

associative, privée)<br />

Cal<strong>en</strong>drier : mars-juin 2001, communication de l’étude <strong>en</strong><br />

septembre 2001


Remerciem<strong>en</strong>ts et sources<br />

Ag<strong>en</strong>ce Nationale Pour l’Emploi (ANPE) Culture-Spectacle de Bretagne<br />

Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et des Spectacles (DMDTS) / Ministère de la Culture et de la Communication<br />

Ministère chargé de la Culture / Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) de Bretagne<br />

Guide des musiques / Bretagne du C<strong>en</strong>tre de Création Musicale (CCM) de Brest<br />

Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) de Bretagne<br />

C<strong>en</strong>tre d’Information et de Ressources pour les <strong>Musiques</strong> Actuelles (IRMA) : L’officiel de la musique et les fiches pratiques <strong>en</strong> ligne - site Web de l’IRMA<br />

“La dynamique culturelle bretonne” de Philippe Le Faou et Jean-Louis Latour, édité par le Conseil Economique et Social du Conseil Régional de Bretagne, Janvier 2000<br />

<strong>Musiques</strong> et danses <strong>en</strong> Bretagne.<br />

Ce docum<strong>en</strong>t est à la libre disposition de ses commanditaires : l’ADDAV 56 et le Ministère chargé de la Culture - Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne.<br />

Toute autre utilisation devra faire l’objet d’un accord préalable de son auteur.<br />

“<strong>Musiques</strong> <strong>actuelles</strong> <strong>en</strong> <strong>Morbihan</strong>” est le premier numéro d’une série de publications périodiques consacrées aux arts vivants.<br />

Conception, iconographie et réalisation : ag<strong>en</strong>ce Totem 02 96 79 46 00<br />

Couverture : Radiographie de Xavier Lucchesi, effectuée à partir de la collection perman<strong>en</strong>te du Musée de la Musique “Courtesy Musée de la Musique”.<br />

Photographies : © Tadeusz Paczula, Fabrice Picard et Serge Picard<br />

© Novembre 2001. Reproduction même partielle strictem<strong>en</strong>t interdite.


Association Départem<strong>en</strong>tale de Développem<strong>en</strong>t des Arts Vivants dans le <strong>Morbihan</strong><br />

12 bis, rue Richemont - 56000 Vannes - Téléphone : 02 97 47 10 97 - Télécopie : 02 97 47 47 85 - mél : contact@addav56.org

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