Analyse stylistique des locutions nominales en amazighe
Analyse stylistique des locutions nominales en amazighe
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Malika Chakiri<br />
Elle porte, contrairem<strong>en</strong>t à la métaphore, sur une relation référ<strong>en</strong>tielle. De ce fait,<br />
elle permet de catégoriser une chose par une autre avec laquelle elle est liée, sans<br />
toucher à l’intégrité conceptuelle de ses constituants. Traditionnellem<strong>en</strong>t, on<br />
distingue quelques rapports qui peuv<strong>en</strong>t exister <strong>en</strong>tre les unités propres et les unités<br />
qui les remplac<strong>en</strong>t par métonymie. Ci-<strong>des</strong>sous quelques exemples :<br />
Relation cont<strong>en</strong>ant/cont<strong>en</strong>u<br />
bu bba « fusil » (litt. « celui qui a une balle ou une graine »),<br />
la dénomination, ici, est d’ordre métonymique puisqu’elle s’appuie sur l’un <strong>des</strong><br />
constituants du référ<strong>en</strong>t, à savoir les balles.<br />
Relation matière /objet<br />
mm urum<br />
« poêlon pour cuire le pain »<br />
(litt. v<strong>en</strong>deuse du pain ou celle qui fait le pain ou qui a le pain)<br />
Relation lieu d’origine/produit<br />
« sorte de plantes »<br />
(litt. celle qui ingurgite de l’eau »<br />
Cette plante tire son nom de son lieu de croissance, à savoir le bord <strong>des</strong> rivières et<br />
<strong>des</strong> ruisseaux.<br />
Allégorie et personnification<br />
Allégorie ou « parler autrem<strong>en</strong>t », « parler par image », est une figure de style<br />
toujours confondue avec la personnification car elle suppose une relation<br />
analogique ayant pour comparant un être animé. Elle « consiste dans une<br />
proposition à double s<strong>en</strong>s, à s<strong>en</strong>s littéral et à s<strong>en</strong>s spirituel tout <strong>en</strong>semble, par<br />
laquelle on prés<strong>en</strong>te une p<strong>en</strong>sée sous l’image d’une autre p<strong>en</strong>sée, propre à la r<strong>en</strong>dre<br />
plus s<strong>en</strong>sible et plus frappante que si elle était prés<strong>en</strong>tée directem<strong>en</strong>t et sans aucune<br />
espèce » (Fontanier, op. cit. : 114).<br />
Bi<strong>en</strong> que l’allégorie et la personnification puiss<strong>en</strong>t, sous un certain angle, être<br />
considérées comme <strong>des</strong> figures extrêmem<strong>en</strong>t analogues, elles s’oppos<strong>en</strong>t dans la<br />
pratique pour dev<strong>en</strong>ir deux figures indép<strong>en</strong>dantes. En effet, tandis que la<br />
personnification permet un changem<strong>en</strong>t de registre <strong>en</strong> passant d’un domaine de<br />
l’animé concret et réel à celui de l’inanimé, l’allégorie, quant à elle, provi<strong>en</strong>t d’un<br />
déplacem<strong>en</strong>t dans l’ordre de l’abstrait. Elle remplace une notion abstraite par une<br />
image dont les traits sémantiques qui la compos<strong>en</strong>t relèv<strong>en</strong>t de l’animé.<br />
L’allégorie et la personnification sont toujours confondues avec la métaphore filée<br />
car elles véhicul<strong>en</strong>t deux lectures ou plus. L’une est dénotée, les autres sont<br />
connotées ou figurées. Exemples :<br />
mm wašbar<br />
celle qui a ongles (EA)<br />
« celle qui a de longues griffes » (sé1)<br />
« faucheuse » (sé2)<br />
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