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Analyse stylistique des locutions nominales en amazighe

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<strong>Analyse</strong> <strong>stylistique</strong> <strong>des</strong> <strong>locutions</strong> <strong>nominales</strong> <strong>en</strong> <strong>amazighe</strong><br />

tête de loup (sa)<br />

« tête + loup » (sé1)<br />

« brosse » (sé2)<br />

mm <br />

celle qui a jupe<br />

« celle qui porte la jupe » (sé1)<br />

« citrouille » (sé2)<br />

Dans ces exemples, le signifié dénoté (sé1) et le signifié connoté (sé2) prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

pour le conceptualisant une certaine analogie r<strong>en</strong>dant possible la métaphorisation.<br />

Celle-ci, <strong>en</strong> tant qu’opération conceptuelle d’observation <strong>des</strong> ressemblances et<br />

similarités, est à l’origine de ces expressions. Effectivem<strong>en</strong>t, après la perception et<br />

la conceptualisation d’une analogie <strong>en</strong>tre deux objets, deux expéri<strong>en</strong>ces ou deux<br />

faits, on transfère un signe d’un domaine qui lui est propre à un domaine<br />

d’application métaphorique ou figuré. D’où le sé2 (voire sé3). Ce transfert peut être<br />

prés<strong>en</strong>té comme suit :<br />

Locution nominale Domaine-source Domaine-cible<br />

tête de loup faune instrum<strong>en</strong>tal<br />

« citrouille » humain flore<br />

Il s’agit donc d’un processus où, à partir de la perception <strong>des</strong> parties saillantes du<br />

référ<strong>en</strong>t, de nouvelles dénominations voi<strong>en</strong>t le jour. En effet, le sujet<br />

conceptualisant perçoit un objet A avec l’éclairage d’un objet B, préalablem<strong>en</strong>t<br />

vécu et prés<strong>en</strong>tant, du moins pour le sujet conceptualisant, une similitude<br />

quelconque avec l’objet A.<br />

Ce faisant, la dénomination ou la création de nouvelles unités lexicales ne se fonde<br />

pas seulem<strong>en</strong>t sur <strong>des</strong> similitu<strong>des</strong> morphologiques, mais égalem<strong>en</strong>t sur une<br />

représ<strong>en</strong>tation socioculturelle d’une communauté ayant sa propre organisation du<br />

monde référ<strong>en</strong>tiel, ses propres conv<strong>en</strong>tions et ses propres normes. Cela veut dire<br />

que les communautés linguistiques ne partag<strong>en</strong>t pas forcém<strong>en</strong>t les mêmes<br />

perceptions. En effet, malgré le contact <strong>des</strong> langues, le découpage du monde<br />

référ<strong>en</strong>tiel demeure propre à chaque communauté linguistique.<br />

Pr<strong>en</strong>ons les exemples suivants qui se rapport<strong>en</strong>t tour à tour au français et au<br />

tamazighte :<br />

203

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