03.03.2014 Views

Untitled - Instytut Książki

Untitled - Instytut Książki

Untitled - Instytut Książki

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

28<br />

PAWEŁ SMOLEŃSKI<br />

PAWEŁ SMOLEŃSKI (1959), REPORTER, PUBLICISTE<br />

ET JOURNALISTE. IL TRAVAILLE, DEPUIS 1989, AU<br />

JOURNAL GAZETA WYBORCZA. IL A AUSSI, AVANT<br />

CELA, ÉCRIT POUR LA PRESSE CLANDESTINE.<br />

LAURÉAT DU « PRIX DE LA RÉCONCILIATION<br />

POLONO-UKRAINIENNE » EN 2003, POUR SON<br />

LIVRE FUNÉRAILLES D’UN SOLDAT. UN ARABE TIRE,<br />

UN JUIF SE RÉJOUIT EST SON DIXIÈME OUVRAGE.<br />

Photo : Krzysztof Dubiel / Institut polonais du Livre<br />

Un Arabe tire, un Juif se réjouit<br />

Reporter et publiciste au journal Gazeta Wyborcza, Paweł Smoleński<br />

s’attaque inlassablement, depuis des années, aux problèmes israéliens.<br />

Dans son livre perfidement intitulé Un Arabe tire, un Juif se réjouit, il<br />

s’intéresse plus particulièrement à la question du conflit israélo-arabe.<br />

Le récit de Smoleński débute par l’évocation d’un vieil album de photos.<br />

Ces photos appartiennent à la famille Kahvedjian, des Arméniens issus de<br />

la partie chrétienne de la vieille ville de Jérusalem ; très représentatives<br />

du mélange des cultures de la région, elles sont aussi très éloquentes<br />

quant au contexte politique de l’époque. Mais Smoleński ne s’intéresse<br />

pas uniquement à la culture ou à la politique dans Un Arabe tire, un Juif se<br />

réjouit. L’histoire la plus importante est ici racontée par des hommes et des<br />

femmes, elle est différente pour chacun, mais n’en est que plus authentique<br />

et compose ainsi une image entière, disparate, de la situation en Israël.<br />

Chaque chapitre du livre est consacré à une ville. Dans chaque ville nous<br />

rencontrons des héros différents. À Akko, des créateurs de théâtre locaux,<br />

Moti, un Séfarade et Chalid, un Arabe, s’interrogent sur la nature du conflit.<br />

Le héros de Beer Sheva est Riad Abarii, un professeur en pharmacologie<br />

à l’Université Ben Gourion où, récemment encore, sur cinq cents<br />

professeurs, deux seulement étaient arabes (actuellement les professeurs<br />

arabes sont au nombre de vingt déjà). À Jaffa, Chalil, quant à lui, dissimule<br />

son arabité, c’est un macho, comme l’écrit Smoleński, mais qui n’a pas le<br />

style arabe. Wadi, de Haïfa, nous fait part de ses nombreuses observations<br />

au sujet du conflit : « Tous, Juifs comme Arabes, nous avons cette même<br />

caractéristique détestable. Chacun parle de soi. Nous n’évoquons que nos<br />

propres malheurs. »<br />

Indépendamment de son statut social et de son engagement d’un côté ou<br />

de l’autre du conflit, chaque héros a droit à « son quart d’heure », chez<br />

Smoleński. Son livre crée une mosaïque de personnages, d’émotions et<br />

également d’histoires individuelles ; le style est sobre, Smoleński utilise<br />

des propositions courtes, simples, il n’hésite pas, de temps en temps, à user<br />

d’un humour perfide, tout en imposant de la distance, et son récit peut, de<br />

ce point de vue, faire penser à l’œuvre de l’écrivain israélien Etgar Keret.<br />

Marcin Wilk

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!