Mariane Dubertret 1996 03 14 La vie Jean-Marie Lustiger Je suis ...

LAS E MAI N E
>- faires du diocèse que pour plonger
dans celles de la France, de
l'Eglise, du monde. Non à la loi
Savary. Non au racisme, à l'enfouissement
de la foi et de l'Eglise,
à la ruine de la famille. Oui à la
nouvelle évangélisation: «L'Europe
des tuuions est née de l'Eglise
catholique. Elle vivra grâce à
l'Eglise.» Non au carmel d'Auschwitz.
Avec une extrême discrétion,
l'archevêque juif joue un rôle déterminant
dans le dénouement de
l'affaire. Ses frères juifs ne l'ignorent
pas. Ils lui en savent gré.
AI-JE LE DROIT
D'EN FAIRE MOINS?
Réunions, audiences, visites,
colloques, interviews, voyages
happent les jours d'un homme qui
a tout juste le temps de faire un
signe, de loin en loin, à ses proches.
Il ne travaille pas, il accomplit
une mission. Il ne s'autorise
aucun répit. Sa résistance,
pourtant, n'est pas illimitée. Il
cède parfois à des accès de
découragement. Puis, il repart. A
l'un de ses proches, qui, un jour,
lui suggérait « d'en faire, peutêtre,
un peu moins », il a répondu,
en se dressant d'un bond
: «Mais en ai-je le âroit.?»
Le 20 avril 1983, trois cents
personnes, dont le tout-Paris politique
et religieux, se pressent
dans les salons de l'archevêché,
rue Barbet-de-Jouy. Le Pape a
choisi de créer cardinal Jean-
Marie Lustiger. On célèbre l'évé- .~
nement. A quoi pouvait bien ~
rêver, ce jour-là, le nouveau ~
prince de l'Eglise? A quoi rêve-t-