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INSTITUT DE HAUTES ETUDES EN ADMINISTRATION PUBLIQUE<br />

FONDATION ASSOCIEE A L’UNIVERSITE DE LAUSANNE ET A L’ECOLE POLYTECHNIQUE FEDERALE<br />

DE LAUSANNE<br />

Mémoire<br />

Masters of Public Administration<br />

IDHEAP<br />

Experte extérieure: Dr. Annie MINO, P.D.<br />

Co-rapporteur : M. Prof. Antonio GUALTIEROTTI<br />

Rapporteur : M. prof. Peter KNOEPFEL<br />

Politique suisse de lutte contre les<br />

drogues illégales<br />

Un exemple d'interrogation des relations<br />

Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

Eladio Eric Huentemilla<br />

Lausanne, le 31 aoÅt 2001


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001<br />

e-mail de contact : eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

Ce travail de recherche est dédié<br />

à mes parents, restés au Chili, et à mes enfants,<br />

qui inspirent chaque jour mon existence en Suiza<br />

Je remercie Ä mes professeurs et Ä Guy et Francine Germanier<br />

pour les corrections d’orthographe et les remarques prÇcieuses qu’ils m’ont<br />

gracieusement apportÇs durant l’Çlaboration de cette Çtude


Politique suisse lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

i<br />

RESUME<br />

La pÇriode 1989-2000 constitue une phase de changement radical de la politique fÇdÇrale de lutte<br />

contre les drogues illÇgales et engendre une grande controverse politique. Elle touche un champ<br />

Çtendu des politiques publiques et comporte une nouvelle dimension philosophique d’aborder le<br />

É problÑme collectif Ö Ü rÇsoudre. Durant cette pÇriode, toute une sÇrie de ressources humaines,<br />

lÇgislatives et financiÑres ont ÇtÇ mises Ü disposition dans un champ d’action constituÇ par des<br />

institutions publiques, des associations para-publiques et des organisations privÇes.<br />

L’intÇrát de ce travail pour le dÇveloppement de la "collaboration administrative" entre la Ville<br />

de Lausanne et le canton de Vaud dÇcoule de la relation du É fÇdÇralisme d’exÇcution Ö. Celui-ci<br />

s'Çtablit au niveau des trois Çtages de l'organisation politique du pays : confÇdÇration, cantons et<br />

communes. La ConfÇdÇration fixe les orientations stratÇgiques gÇnÇrales des politiques fÇdÇrales<br />

et met Ü disposition des cantons les ressources administratives (Office fÇdÇral de la santÇ<br />

publique -OFSP, Office fÇdÇral des assurances sociales -OFAS, Office fÇdÇral de police -OFP) et<br />

financiÑres – subventions - pour son application. Dans le cadre de la mise en œuvre de la<br />

structure que celle-ci suppose, la Constitution fÇdÇrale (Cst 1999) et la Loi fÇdÇrale sur les<br />

stupÇfiants (LStup 1951) octroient aux cantons la compÇtence souveraine d'appliquer les<br />

politiques fÇdÇrales.<br />

Au contraire de la verticalitÇ ConfÇdÇration-canton, la coordination verticale canton- communes<br />

a un caractÑre contraignant. Par consÇquent, les acteurs publics locaux suivent le Canton selon le<br />

modÑle de coordination verticale. Il y a donc des contraintes puisqu'il s’agit de la verticalitÇ<br />

d’une politique fÇdÇrale. A ce stade, il est thÇoriquement impossible qu’une commune ou une<br />

ville applique une politique fÇdÇrale en opposition aux lignes directrices du canton. Il s’agit bien<br />

lÜ d’une rÑgle gÇnÇrale.<br />

Dans le cadre particulier de ce travail, il y a une exception Ü la rÑgle en relation avec la mise en<br />

œuvre de la politique fÇdÇrale de lutte contre les drogues illÇgales dite des Quatre piliers<br />

(rÇduction des dommages, prÇvention, thÇrapie, rÇpression). La situation est complexe par la<br />

structure máme du fÇdÇralisme helvÇtique et par le fait que le canton de Vaud refuse l’application<br />

de cette nouvelle politique.<br />

En premier lieu, la politique des quatre piliers s’appuie sur des dispositions lÇgales transitoires<br />

(ordonnances, arrátÇ fÇdÇral urgent). Máme si elles modifient la Loi-cadre (LStup 1951) qui rÑgle<br />

la politique de lutte contre les drogues leur caractÑre provisoire est de mise car la consolidation<br />

de celles-ci dÇpendra d’une votation populaire d’ici Ü 2004.


Politique suisse lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

ii<br />

En deuxiÑme lieu, le Canton de Vaud ne refuse pas le changement de politique de la<br />

ConfÇdÇration, par contre il ne l'adopte pas parce qu'il tient Ü respecter la LStup telle qu'elle est.<br />

Alors, en exeräant son autoritÇ souveraine, il dÇcide de ne pas appliquer la politique des quatre<br />

piliers. D’autant plus, qu’il dÇfend une politique "substantielle" – axiologique ou de valeurs –<br />

inscrite dans le modÑle des Trois piliers fonctionnant sur l'axe sevrage, abstinence, pÇnalisation.<br />

Ce qui est pour nous intÇressant d’observer c’est que la Ville de Lausanne rÇussit Ü mettre en<br />

pratique la nouvelle politique fÇdÇrale en contournant la coordination verticale du canton de<br />

Vaud. Le point de convergence pour contourner la politique restrictive cantonale se situe Ü<br />

travers une stratÇgie de É coordination horizontale Ö tant Ü l’Çchelle de la ConfÇdÇration que de la<br />

Ville. En outre, elle se rÇalise par la recherche de soutien et de participation dans les frontiÑres<br />

administratives appropriÇes. Le "saut qualitatif" a ÇtÇ franchi lors des prÇparatifs de la fermeture<br />

de la scÑne du Letten (Zurich) en 1994.<br />

La ville accentue sa stratÇgie d’horizontalisation 1 compte tenu du dÇveloppement de la<br />

É coordination horizontale Ö mise en place par la ConfÇdÇration, notamment l’OFSP, et<br />

l’ouverture des canaux de participation au niveau des organismes de travail fÇdÇraux (ComitÇ<br />

national de liaison en matiÑre des drogues et la Plate-forme de coordination et des services<br />

suisses – PCS -, la Plate-forme drogue de l’Union des Villes Suisses) ainsi que la Commission<br />

Toxicomanie et la Plate-forme des affaires sociales de la CommunautÇ de la rÇgion lausannoise<br />

(COREL).<br />

La ville de Lausanne, rÇussit dans un premier temps Ü contourner la coordination verticale<br />

cantonale – encore ancrÇe dans la politique des trois piliers - pour aller de l’avant et mettre en<br />

place (1994 - 1998) une politique de rÇduction des dommages.<br />

Dans un deuxiÑme temps et parallÑlement, c’est Ü l’aide d’une politique d’ É horizontalisation Ö<br />

et de partenariat, inspirÇe de la politique fÇdÇrale mentionnÇe plus haut, que la ville a aussi pu<br />

compter – pour se doter du poids politique - sur le soutien de l’agglomÇration en marge du<br />

canton.<br />

Dans un troisiÑme temps, le canton de Vaud se voit obligÇ d’adopter une approche socio-sanitaire<br />

(1996), en lÇgitimant la politique de la rÇgion lausannoise et en assumant certaines charges. Mais<br />

il ne se rallie pas pour autant entiÑrement et formellement Ü la politique de rÇduction des<br />

dommages.<br />

1 Nous entendons par horizontalisation les actions de collaboration entreprises par la ville, hors le cadre de la verticalitÇ rigide de<br />

l’organisation cantonale, avec des structures administratives fonctionnelles et territoriales des autres communes voisines et de la<br />

confÇdÇration, en vue de constituer une “coordination horizontale” pour rÇpondre aux “problÑmes collectifs”communes urgents.


Politique suisse lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

iii<br />

La stratÇgie de la ville de Lausanne explique comment une politique locale rÇussi Ü changer de<br />

modÑle grçce Ü l’influence d’une politique fÇdÇrale Çgalement en Çvolution. Durant ce processus,<br />

quatre phases encadrent le dÇroulement de cette stratÇgie, Ü savoir,<br />

(1) une phase de dÇverticalisation cantonale;<br />

(2) une phase dominÇe par une stratÇgie d'horizontalisation avec l’agglomÇration lausannoise et<br />

la ConfÇdÇration,<br />

(3) une phase de coordination horizontale, et<br />

4) finalement une phase de rÇ-verticalisation cantonale.<br />

Cette expÇrience administrative dÇmontre qu’une exception fictive au É fÇdÇralisme<br />

d’exÇcution Ö a ÇtÇ possible. Mais, il convient de souligner que cette exception est apparente Ü un<br />

certain niveau. En effet, la verticalitÇ de la coordination entre la ConfÇdÇration et le canton de<br />

Vaud n’est pas contraignante. Il n’y a donc pas d’exception au fÇdÇralisme d’exÇcution parce que<br />

le Canton de Vaud est souverain pour dÇcider d’appliquer ou ne pas appliquer la nouvelle<br />

politique des quatre piliers. Une autre chose est la verticalitÇ de la coordination au niveau du<br />

Canton de Vaud et de la Ville de Lausanne. Bien que le fÇdÇralisme d’exÇcution se concrÇtise ou<br />

“perfectionne” par la verticalitÇ d’une politique fÇdÇrale dans les trois Çtages de l’organisation<br />

politique du pays, la situation crÇÇe par la ville de Lausanne est extraordinaire.<br />

Elle contourne le canton pour s’approprier de la politique fÇdÇrale des quatre piliers. A notre<br />

avis, cela constitue une forme d’exception offerte dans les frontiÑres administratives appropriÇes<br />

par le systÑme de fÇdÇralisme d’exÇcution.<br />

En effet, É …le fÇdÇralisme d’exÇcution permet parfois de contourner les programmes politiques,<br />

et surtout on l’a dit, de les reformuler pour les adapter aux “besoins” locaux. En Suisse, la<br />

formulation d’une politique publique ne prend donc fin avec l’adoption des bases lÇgales<br />

fÇdÇrales ; elle se poursuit dans la phase de la mise en œuvre oè d’autres acteurs normatifs<br />

viennent les complÇter. Les Çlites au niveau local et rÇgional ont ainsi la possibilitÇ de<br />

s’approprier, au moins en partie, le bÇnÇfice de la politique, de changer ses objectifs, voire máme<br />

de refuser de mettre en œuvre un programme contredisant leurs intÇráts majeurs Ö (Terribilini<br />

1999 : 50).


Politique suisse lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

iv<br />

RECOMMANDATIONS<br />

- Revaloriser l’autonomie communale et poursuivre les stratÇgies de collaboration<br />

horizontale dans les frontiÑres administratives appropriÇes.<br />

- poursuivre la collaboration sur des projets communs avec les communes de la COREL<br />

- crÇer une unitÇ administrative d’aide et coordination pour les personnes et familles<br />

affectÇes par la toxico-dÇpendance au sein de la Direction de la sÇcuritÇ sociale – ASV /<br />

RMR, logement, action de proximitÇ de terrain- et partenariat avec d’autres structures<br />

publiques (SPJ, CTA, SantÇ des Çcoles) et parapubliques (enfance et jeunesse).<br />

- poursuivre les efforts de formation et d’information des professionnels du milieu social.<br />

- favoriser la communication et le dÇveloppement des stratÇgies de rÇinsertion sociale<br />

(sportive) et notamment professionnelle offertes par des institutions de proximitÇ.<br />

- renforcer l’aide Ü la formation des personnes (adultes) Ü risques<br />

- favoriser l’aide Ü la formation des jeunes sans droit aux bourses d’Çtudes et<br />

d’apprentissage (groupe Ü risque)<br />

- installer de locaux d’injection sous contrêle des professionnels mÇdico-sociaux pour ceux<br />

qui n’arrivent plus Ü s’en sortir et qui ont ÇchouÇ toutes les thÇrapies.<br />

- revaloriser le rêle de l’abstinence.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001<br />

TABLE DES MATIERES<br />

Résumé<br />

Recommandations<br />

INTRODUCTION ……………………..…………………………………………………….1<br />

I. LA POLITIQUE FEDERALE DE LUTTE CONTRE LES DROGUES<br />

ILLÉGALES ……………………………………………………….………………14<br />

1. LE PROBLEME COLLECTIF....... ……………………………………………………….. 14<br />

1.1. ElÇments empiriques de dÇfinition du problÑme collectif Ü rÇsoudre<br />

1.2. Les constations de l’Çchec du modÑle des trois piliers<br />

1.3. La variable visibilitÇ du problÑme collectif<br />

1.3.1. La scÑne ouverte du Platzspitz (1987-1992)<br />

1.3.2. L’ÇpidÇmie du Sida<br />

1.4. Les variables conflictuelles<br />

1.4.1. La remise de seringues et la crÇation des locaux d’injection<br />

1.4.2. La prescription mÇdicale des stupÇfiants<br />

2. LA MISE A L’AGENDA POLITIQUE D’UNE NOUVELLE POLITIQUE FEDERALE…………….18<br />

2.1. La dÇcision d’intervenir le Plan d’action ProMeDro (1991)<br />

2.2. Les objectifs du Plan d’action<br />

2.3. Une nouvelle hypothÑse causale<br />

2.4. L’hypothÑse d’intervention<br />

3. LA PROGRAMMATION DE LA NOUVELE POLITIQUE PUBLIQUE 20<br />

3.1. La politique des quatre piliers et les groupes cibles<br />

3.2. Le Programme politico-administratif (PPA) de la rÇduction des dommages<br />

3.2.1. L’Aide Ü la survie<br />

3.2.2. La rÇduction des risques<br />

3.2.3. Les modalitÇs opÇrationnelles<br />

3.3. Le Programme politico-administratif (PPA) contre la grande criminalitÇ<br />

iii


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001<br />

4. LA MISE EN ŒUVRE DE LA POLITIQUE DES QUATRE PILIERS………………..…………. 23<br />

4.1. AdhÇsion et rÇsistances aux quatre piliers<br />

4.1.1. Les initiatives populaires<br />

4.1.2. Pression politique pour une Voie mÇdiane<br />

4.1.3. La fermeture de la scÑne ouverte du Letten (1992-1995)<br />

4.2. Une plate-forme de coordination horizontale / verticale (1996)<br />

4.3. La politique de rÇduction des dommages<br />

4.4. La politique de lutte contre la grande criminalitÇ<br />

5. LE DEGRE DE CONCRETISATION…………………………………………………… 29<br />

5.1. AdhÇsion et rÇsistances aux quatre piliers<br />

5.2. Projet de rÇvision de la LStup en consultation: la dÇpÇnalisation<br />

5.3. La politique de rÇduction des dommages<br />

5.3.1. L’ArrátÇ fÇdÇral urgent sur la prescription mÇdicale d’hÇroíne<br />

(AFU 1998)<br />

5.3.2. Le financement de la prescription des stupÇfiants<br />

5.4. Le programme ProMeDro<br />

5.5. La politique de lutte contre la grande criminalitÇ<br />

II. LA POLITIQUE LAUSANNOISE DE LUTTE CONTRE LES DROGUES<br />

ILLÉGALES……………………………………………………………………… 34<br />

1. LA PERIODE 1989-1991 : RALLIEMENT AU MODELE CANTONAL ……...…………..…..34<br />

1.1. Introduction<br />

1.2. Le problÑme collectif Ü rÇsoudre<br />

1.3. HypothÑse causale et groupes cibles<br />

1.4. HypothÑse d’intervention et choix des instruments<br />

1.5. Les variables explicatives du non-changement de politique<br />

1.5.1. Le respect de la coordination verticale cantonale<br />

1.5.2. La toxicomanie cachÇe<br />

1.5.3. L’intervention accrue dans le domaine de la prÇvention<br />

1.5.4. Le dÇsamoräage su conflit sur la remise des seringues<br />

1.6. La politique vers l’agglomÇration lausannoise<br />

iv


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001<br />

1.6.1. Le projet REL’ier<br />

1.6.2. La CommunautÇ de la rÇgion lausannoise — COREL<br />

1.7. Politique hors du pÇrimÑtre cantonal<br />

1.8. Arrangement politico-administratif<br />

1.9. Acteurs concernÇs<br />

1.10. Conclusion<br />

2. LA PERIODE 1992-1993 : LA REORIENTATION POUR UNE POLITIQUE LAUSANNOISE,<br />

UNE APPROCHE SOCIO-SANITAIRE ..……………………..…………………………… 41<br />

2.1. Introduction<br />

2.2. La dÇfinition du problÑme collectif Ü rÇsoudre<br />

2.3. HypothÑse causale et groupes cibles<br />

2.4. HypothÑse d’intervention et choix des instruments<br />

2.5. Les variables explicatives du changement de politique<br />

2.5.1. Le repli cantonal sur les trois piliers<br />

2.5.2. La visibilitÇ du problÑme des drogues<br />

2.6. La politique vers l’agglomÇration lausannoise<br />

2.6.1. La recherche des solutions politiques<br />

2.6.2. La crÇation de la Commission d’Çtudes toxicomanie de la COREL<br />

2.7. Politique hors du pÇrimÑtre cantonal<br />

2.8. Arrangement politico-administratif<br />

2.9. Acteurs concernÇs<br />

2.10. Conclusion<br />

3. LA PERIODE 1994 : DECISION POLITIQUE D’INTERVENIR…………………………… 48<br />

3.1. Introduction<br />

3.2. La dÇfinition du problÑme collectif Ü rÇsoudre<br />

3.3. HypothÑse causale et groupes cibles<br />

3.4. HypothÑse d’intervention et choix des instruments<br />

3.5. Les variables explicatives du changement de politique<br />

3.5.1. La fermeture du Letten<br />

3.5.2. La visibilitÇ du problÑme<br />

3.5.3. L’appui politique nÇcessaire<br />

3.6. Accentuation de la politique vers l’agglomÇration lausannoise<br />

3.7. Politique hors le pÇrimÑtre cantonal<br />

v


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001<br />

3.8. Arrangement politico-administratif<br />

3.9. Acteurs concernÇs<br />

3.10. Conclusion<br />

4. LA PERIODE 1995-1996 : UN PLAN D’ACTION GLOBAL D’U NE POLITIQUE DES<br />

QUATRES PILIERS….......................................................................................................53<br />

4.1. Introduction<br />

4.2. Le problÑme collectif Ü rÇsoudre<br />

4.3. HypothÑse causale et groupes cibles<br />

4.4. HypothÑse d’intervention et choix des instruments<br />

4.5. Les variables explicatives du changement de politique<br />

4.5.1. La visibilitÇ des problÑmes liÇs Ü la toxicodÇpendance<br />

4.5.2. La perception de la toxicomanie comme Çtant un problÑme de<br />

l’agglomÇration<br />

4.5.3. La rÇverticalisation cantonale<br />

4.5.4. La rÇsolution de la question des seringues<br />

4.6. Accentuation de la politique vers l’agglomÇration lausannoise<br />

4.7. Politique hors le pÇrimÑtre cantonal<br />

4.8. Arrangement politico-administratif<br />

4.9. Acteurs concernÇs<br />

4.10. Conclusion<br />

5. LA PERIODE 1997-1998 : PLANS D’ACTIONS DE PREVENTION ET DE REDUCTION DES<br />

DOMMAGES…………………………………………………………………………61<br />

5.1. Introduction<br />

5.2. Le problÑme collectif Ü rÇsoudre<br />

5.3. HypothÑse causale et groupes cibles<br />

5.4. HypothÑse d’intervention et choix des instruments<br />

5.5. Les variables explicatives du changement de politique<br />

5.5.1. Le changement de l’approche cantonale<br />

5.5.2. L’augmentation de la visibilitÇ du problÑmes des drogues<br />

5.5.3. Les critiques sur la distribution des seringues Ü large Çchelle<br />

5.5.4. La perception de la toxicomanie comme Çtant un problÑme de<br />

l’agglomÇration<br />

5.6. Consolidation de la politique vers l’agglomÇration lausannoise<br />

vi


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001<br />

5.7. Politique hors le pÇrimÑtre cantonal<br />

5.8 Arrangement politico-administratif<br />

5.9. Acteurs concernÇs<br />

5.10. Conclusion<br />

III. LA POLITIQUE CANTONALE DE LUTTE CONTRE LES DROGUES<br />

ILLEGALES ………………………………………………………………………. 70<br />

1. LA PERIODE 1989-1996 : L’APPROCHE JURIDICO-POLICIERE…….…………………….70<br />

1.1. Introduction<br />

1.2. Le problÑme collectif Ü rÇsoudre<br />

1.3. HypothÑse causale et groupes cibles<br />

1.4. HypothÑse d’intervention et choix des instruments<br />

1.5. Les variables explicatives du non-changement de politique<br />

1.5.1. La coordination verticale cantonale centralisÇe<br />

1.5.2. La crÇation des groupes d’Çtude: prÇparation du terrain<br />

1.5.3. Une visibilitÇ du problÑme peu pressante<br />

1.5.4. L’intervention de la santÇ publique contre la propagation du Sida et la<br />

toxicodÇpendance<br />

1.5.5. L’intervention accrue dans le domaine de la prÇvention des drogues<br />

1.5.6. La perception de la toxicomanie comme Çtant un problÑme plutêt de la<br />

ville que de l’ensemble du Canton<br />

1.6. La politique de l’agglomÇration lausannoise<br />

1.7. Arrangement politico-administratif<br />

1.8. Acteurs concernÇs<br />

1.9. Conclusion<br />

1.9.1. La question des seringues<br />

1.9.2. La prescription mÇdicale des stupÇfiants<br />

1.9.3. Locaux d’injection<br />

2. LA PERIODE 1994-1996 : DECISION POLITIQUE D’INTERVENIR ………………..………82<br />

2.1. Introduction<br />

2.2. Le problÑme collectif Ü rÇsoudre<br />

2.3. HypothÑse causale et groupes cibles<br />

2.4. HypothÑse d’intervention et choix des instruments<br />

vii


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001<br />

2.5. Les variables explicatives du non-changement de politique<br />

2.6. La politique de l’agglomÇration lausannoise<br />

2.7. Arrangement politico-administratif<br />

2.8. Acteurs concernÇs<br />

2.9. Conclusion<br />

3. LA PERIODE 1997-1998 : L’ADOPTION DE L’APPROCHE SOCIO-SANITAIRE…………… 89<br />

3.1. Introduction<br />

3.2. Le problÑme collectif Ü rÇsoudre<br />

3.3. HypothÑse causale et groupes cibles<br />

3.4. HypothÑse d’intervention et choix des instruments<br />

3.5. Les variables explicatives du changement de politique<br />

3.6. La politique de l’agglomÇration lausannoise<br />

3.7. Arrangement politico-administratif<br />

3.8. Acteurs concernÇs<br />

3.9. Conclusion<br />

4. LA PERIODE 1998- 2000 : RENFORCEMENT SOCIO-SANITAIRE ………………………92<br />

4.1. Introduction<br />

4.2. La dÇfinition du problÑme collectif Ü rÇsoudre<br />

4.3. HypothÑse causale et groupes cibles<br />

4.4. HypothÑse d’intervention et choix des instruments<br />

4.5. Les variables explicatives du changement de politique<br />

4.5.1. La coordination verticale<br />

4.5.2. La toxicomanie serait un problÑme plutêt du canton<br />

4.6. La politique de l’agglomÇration lausannoise<br />

4.7. Arrangement politico-administratif<br />

4.8. Acteurs concernÇs<br />

4.9. Conclusion<br />

IV. CONCLUSION …………………………………………………………………….….101<br />

V. TEST DES HYPOTHÈSES ……………………………………………………………103<br />

BIBLIOGRAPHIE …………………………………………………………………...……107<br />

viii


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001<br />

ANNEXES ………………………………………………………………………………….120<br />

I. Analyse scientifique de la littÇrature sur la remise contrêlÇe d’hÇroíne ou de morphine.<br />

II. Etat actuel du dÇveloppement de la politique fÇdÇrale de lutte contre la toxicomanie<br />

III. Plate-forme de coordination et de service suisse — PCS<br />

IV. European Cities on Drug Policy. RÇsolution de Francfort<br />

V. La citÇ europÇenne contre la Drogue (ECAD). RÇsolution de Stockholm<br />

VI. Tableau ElÇments d politique communale dans le domaine de la toxicomanie. RapportprÇavis<br />

Nî 119, Lausanne, le 17 septembre 1995<br />

VII. PrÇsentation du Dispositif Seuil Bas (DSB). RELier, mai 2000.<br />

VIII. Politique en matiÑre de drogue. DÇcisions du Conseil d’Etat Ü propos du rapport dÇposÇ<br />

par le Groupe de travail de coordination en matiÑre de drogue. 14.09.94<br />

IX. Extrait du procÑs-verbal du conseil d’Etat du Canton de Vaud. SÇance: 22.03.1995.<br />

X. RÇsultats de votations — Vaud / Lausanne - initiative “Jeunesse sans drogue”, 27.09.1997<br />

XI. RÇsultats de votations — Vaud / Lausanne - initiative pour une politique raisonnable en<br />

matiÑre de drogue (DROLEG), 28.11.1998<br />

XII. RÇsultats de votations — Vaud / Lausanne - referendum Prescription mÇdical d’hÇroíne,<br />

13.06.1999.<br />

XIII. Chronologie de la politique de lutte contre les drogues 1989-2000<br />

ix


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

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INTRODUCTION<br />

La politique fÇdÇrale de lutte contre la drogue dite des quatre piliers se construit selon un<br />

É design politique Ö fonctionnant sur les trois Çtages de l’organisation politique du pays. Elle a<br />

une forte incidence “spatiale” touchant plusieurs domaines publics Ü la fois. Entre 1983 et 1990,<br />

une grande controverse politique est nÇe autour de la crise de la politique des trois piliers et les<br />

demandes de changement de modÑle politique. En 1991, la ConfÇdÇration adopte la politique des<br />

quatre piliers et en 1994 elle renforce la coordination administrative pour accentuer sa mise en<br />

œuvre au niveau national.<br />

1. Le choix de l’Åtude<br />

Bien que nous focalisions ce travail dans le processus de coordination horizontale, c’est<br />

l’Çlaboration de la politique de lutte contre la toxicomanie tant du Canton de Vaud que de la Ville<br />

de Lausanne qui nous intÇresse d’Çtablir.<br />

A part la publication d’articles, nous avons rÇpertoriÇ un seul travail concernant ce sujet durant<br />

la pÇriode de notre Çtude 1989-2000. Celui de Renschler & Cattacin (IDHEAP 1996), le seul qui<br />

Ü travers une Çtude comparÇe analyse d’emblÇe la politique vaudoise (canton / ville) d’une part et<br />

la politique zurichoise d’autre part. Un travail fort intÇressant et bref. Nous avons voulu<br />

reprendre cette dÇmarche selon le modÑle d’analyse de la Policy Cycles et l’Çlargir plus en dÇtails<br />

sur les politiques de ces deux collectivitÇs publiques individuellement, la Ville de Lausanne d'un<br />

cêtÇ et le Canton de Vaud de l'autre, et les associer Ü la politique locale dÇveloppÇe au niveau de<br />

la COREL.<br />

2. La problÅmatique<br />

La problÇmatique de notre travail est la dÇfinition de la politique lausannoise et le processus<br />

d'horizontalisation et de coordination horizontale de la ville et la COREL ainsi que des<br />

institutions partenaires du milieu para-Çtatique qui en font partie. C’est important dans la mesure<br />

oè le canton de Vaud dÇfinira Çgalement sa politique de lutte contre la toxicomanie et modifiera<br />

d’une certaine maniÑre le "modÑle de causalitÇ". Dans ce cadre, la mise en œuvre de la politique<br />

des quatre piliers nous conduit Ü la notion du É fÇdÇralisme d’exÇcution Ö, par lequel les cantons<br />

ont le pouvoir de dÇcision d’appliquer ou de ne pas appliquer cette nouvelle politique fÇdÇrale.


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En rÑgle gÇnÇrale, la mise en œuvre se concrÇtise par la coordination verticale cantonale.<br />

L’ouvrage de Renschler & Cattacin vÇrifie l’hypothÑse de l’exception Ü cette rÑgle Ü cause d’une<br />

non-coordination entre le canton de Zurich et la ville de Zurich. Dans le cas vaudois, la variable<br />

“coordination verticale” centralisÇe de la part du canton explique le fait que la ville de Lausanne<br />

ait ÇtÇ obligÇe de prendre des mesures d'urgence et de collaboration horizontale avec<br />

l'agglomÇration. Elle obÇissait Çgalement Ü la rÇticence cantonale d’adopter une approche de<br />

rÇduction des dommages pour rÇsoudre les problÑmes des drogues. Cette dÇmarche lÜ n'est pas<br />

Çtrange parce que les autoritÇs politiques locales Ü diffÇrents Çchelons de l’organisation du pays,<br />

notamment les actions des grandes villes Ü travers l’Union des Villes Suisses (UVS), ont voulu se<br />

donner des moyens institutionnels adÇquats cherchant le soutien de la ConfÇdÇration.<br />

Le modÑle de causalitÇ. Comme dans chaque “politique publique”, le “modÑle de causalitÇ” 1<br />

reprÇsente l’intervention instrumentale de l'Etat, comprenant une “hypothÑse causale”,<br />

qui dÇtermine qui ou quoi est responsable du problÑme collectif, et une “hypothÑse<br />

d'intervention” qui dÇtermine la maniÑre dont ce problÑme peut átre rÇsolu.<br />

3. Les questions de recherche<br />

Notre but est de vÇrifier si l'hypothÑse causale de la nouvelle politique fÇdÇrale se confirme par<br />

un changement local (canton de Vaud et ville de Lausanne). Nous posons trois questions de<br />

recherche principales :<br />

(1) la politique fÇdÇrale a-t-elle une influence sur l'adoption d'une politique locale ?<br />

(2) La politique de la confÇdÇration lors de la prÇparation de la fermeture du Letten incite-t-elle<br />

la ville de Lausanne Ü prêner la rÇduction des risques pour contourner le canton ?<br />

(3) La capacitÇ de pression locale de la ville et de la COREL fait-t-elle changer la politique du<br />

canton ?<br />

1 É “(on) peut considÇrer une politique comme une construction thÇorique au sens oè elle implique une reprÇsentation Ü priori des<br />

mesures mises en œuvre, du comportement des acteurs, de l’enchaïnement des mÇcanismes d’action et des effets produits sur la<br />

sociÇtÇ”, (Perret 1997 : 292). Nous qualifions cette construction thÇorique de “modÑle de causalitÇ“ (Knoepfel et al. 1998 : 74ss)<br />

ou de “thÇorie du changement social” (MÇny et Thoenig, 1989 : 140ss) Ö, (Knoepfel et al. 1999 : 59).


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4. Les hypothèses de recherche<br />

4.1. Au niveau de la politique fédérale<br />

HypothÑse 1 : Le changement de la politique fÇdÇrale rÇpond Ü la mÇdiatisation du problÑme<br />

collectif et Ü la pression politique<br />

HypothÑse 2 : Le changement de la politique fÇdÇrale rÇpond Ü l’intensitÇ et Ü l’urgence du<br />

problÑme collectif.<br />

HypothÑse 3 : Le changement de la politique fÇdÇrale rÇpond Ü la nÇcessitÇ de rÇ-formuler la<br />

politique de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

HypothÑse 4 : La nouvelle hypothÑse causale se confirme par un changement local.<br />

4.2. Au niveau de la politique lausannoise<br />

HypothÑse 1 : Le repli cantonal sur les trois piliers en 1991 incite la Ville de Lausanne Ü<br />

dÇvelopper la Coordination horizontale avec son agglomÇration.<br />

HypothÑse 2 : La coordination horizontale contribue Ü consolider la politique lausannoise en<br />

matiÑre des drogues.<br />

HypothÑse 3 : Le canton n’ayant pas accentuÇ sa coordination verticale centralisÇe a<br />

parallÑlement permis le dÇveloppement de cette coordination horizontale.<br />

HypothÑse 4 : La politique de Coordination horizontale peut devenir un modÑle d’intervention<br />

permanent des collectivitÇs publiques locales.<br />

4.3. Au niveau de la politique cantonale<br />

HypothÑse 1 : Le changement de la politique cantonale provoque la rÇ-verticalitÇ de la<br />

coordination horizontale de l’agglomÇration lausannoise


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HypothÑse 2 : La nouvelle politique cantonale s’inspire du modÑle des quatre piliers suite Ü<br />

l’influence de la politique de la Ville et de l’agglomÇration lausannoise.<br />

HypothÑse 3 : Le processus de modernisation de l’Etat et le dÇveloppement des pêles de<br />

l’agglomÇration contribuent Ü la coordination horizontale.<br />

5. Le modÇle d’analyse de la nouvelle politique des Quatre piliers<br />

Nous mettons en exergue le modÑle de causalitÇ des trois piliers parce que le Canton de Vaud le<br />

maintient tout au long de la dÇfinition de sa politique de lutte contre la toxicomanie avec<br />

quelques variantes. L’hypothÑse causale des trois piliers fait des consommateurs des drogues et<br />

des trafiquants de rue les responsables principaux du “problÑme collectif”. Pour rÇsoudre ce<br />

problÑme, l'hypothÑse d'intervention principale est de criminaliser la consommation et le trafic<br />

des drogues (rÇpression) 2 .<br />

D’autres hypothÑses sont formulÇes : l’adoption des mesures de prÇvention primaire afin d’Çviter<br />

l'apparition des problÑmes des drogues des individus et la thÇrapie mÇdicalisÇe (sevrage). Le<br />

groupe cible des campagnes de sensibilisation et d'information est le grand public Au niveau<br />

thÇrapeutique, les traitements dans ce modÑle se caractÇrisent par deux grandes catÇgories : É -<br />

les traitements visant Ü l’abstinence. Ils sont pratiquÇs en milieu ambulatoire et/ou rÇsidentiel.<br />

Les Çvaluations montrent qu’ils sont efficaces, mais ne s’adressent qu’Ü une partie minoritaire de<br />

la population des toxicomanes consultants. - Les traitements dont l’objectif n’est pas le sevrage,<br />

qu’il soit physique ou psychologique. Ils s’appuient sur la prescription de produits de<br />

substitution Ü l’hÇroíne illÇgale, essentiellement la mÇthadone Ö (Mino 1990 : 1).<br />

5.1. Les bases lÅgales de la politique fÅdÅrale de lutte contre les drogues illÅgales : la LStup<br />

La Loi sur les stupÇfiants de 1951 (LStup) 3 est la ressource lÇgale-cadre de la politique de lutte<br />

contre les drogues. Elle dÇfinit les drogues lÇgales et les drogues illÇgales (LStup art. 3 et art. 7).<br />

"Sont stupÇfiants au sens de la prÇsente loi, les substances et les prÇparations ayants des effets du<br />

2 É L’office fÇdÇral de la police est l’office central suisse chargÇ de rÇprimer le trafic illicite des stupÇfiants Ö (LStup 1951, art.<br />

29).


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type morphinique, cocaínique et cannabinique et qui engendrent la dÇpendance (toxicomanie)"<br />

(LStup art. 1 al. 1) 4 .<br />

Elle configure comme dÇlits la possession et la vente des stupÇfiants (art 19) et depuis 1975<br />

rÇprime plus concrÑtement la consommation et le trafic des drogues illÇgales (art 19 nî 2 b et c).<br />

Sa mise en œuvre implique l’Çlaboration de toute une sÇrie des dispositions lÇgales et<br />

administratives complÇmentaires, et l’intervention des acteurs administratifs et sociaux,<br />

principalement les cantons qui ont l’autoritÇ d’application souveraine.<br />

5.2. La Policy Cycles de la nouvelle politique publique en construction<br />

Nous prÇsentons la construction de la nouvelle politique fÇdÇrale en matiÑre des drogues sous<br />

l’angle de la É Policy Cycles Ö (cf Knoepfel et al, 1999, chap. 3.1.1). Elle nous sert de modÑle<br />

d’analyse pour dÇterminer le changement de cette politique au niveau de la ConfÇdÇration et des<br />

collectivitÇs publiques locales, notamment le canton de Vaud et la Ville de Lausanne. Etant<br />

donnÇ le champ d’action publique Çlargie et imbriquÇe de cette politique, nous reprenons la<br />

dÇfinition de politique publique suivante. C’est É… un ensemble de dÇcisions et d’activitÇs que<br />

des acteurs Çtatiques et sociaux interdÇpendants, dont les valeurs, les intÇráts, les appartenances<br />

institutionnelles et les ressources varient, prennent et rÇalisent dans le but de rÇsoudre de maniÑre<br />

coordonnÇe et ciblÇe un problÑme dÇfini comme collectif Ö (Knoepfel et Varone 1999 : 2).<br />

Nous commenäons par la “ quatriÑme Çtape ” de l’Çvaluation de la Policy Cycle. Nous lui<br />

donnons une attention toute particuliÑre parce qu’au travers de l’ÇnoncÇ Çvaluatif (produit 6) de<br />

la politique des trois piliers elle dÇfinit le problÑme collectif Ü rÇsoudre (rapport sur la drogue de<br />

1983 et 1989 et Recommandations 1990). Ils constatent l’effet insuffisant de la politique des trois<br />

piliers vu l’augmentation et l’aggravation des problÑmes liÇs Ü la toxicomanie, et proposent la<br />

reformulation de la politique fÇdÇrale en la matiÑre.<br />

Pour agender le É problÑme collectif Ö par les responsables politiques, trois conditions prÇalables<br />

sont jugÇes nÇcessaires, selon la dÇfinition donnÇe par Ph. Garraud, Ü savoir: É 1) la constitution<br />

3 Loi fÇdÇrale sur les stupÇfiants et les substances psychotropes (LStup), nî 812.121, du 03.10.1951.<br />

4 Elle mentionne l’hÇroíne (opium, paille du pavot), la cocaíne (feuille de coca), le cannabis (le chanvre) ainsi que d’autres<br />

produits dÇrivÇs de ces substances (art. 1, al. 2) ; les substances psychotropes (hallucinogÑnes, amphÇtamines, benzodiazÇpines,<br />

LSD, ecstasy, etc), art. 1, al. 3 ; art. 8.


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d’une demande Çmanant de groupes sociaux particuliers, (2) le dÇveloppement d’une controverse<br />

ou d’un dÇbat public et (3) l’existence d’un conflit entre les groupes sociaux organisÇs et les<br />

autoritÇs politiques Ö 5 . Or, tous ces ÇlÇments - que nous aborderons plus en dÇtail - se trouvent<br />

empiriquement dans ce problÑme : (a) Les demandes des grandes villes, des autoritÇs cantonales,<br />

des commissions fÇdÇrales et des associations de terrain; (b) Le dÇbat politique entretenu entre<br />

autres par la prÇsentation de trois initiatives populaires en 1992, 1993 et 1999, la position des<br />

partis politiques et la rÇaction de l’opinion publique; et (c) Le dÇsaccord des groupes opposÇs Ü la<br />

“Voie mÇdiane” de la ConfÇdÇration situÇe entre la pÇnalisation et la libÇralisation des drogues.<br />

Dans le tableau ci-dessous, nous rÇsumons les “variables explicatives“ et la “variable Ü<br />

expliquer” du changement de politique de lutte contre les drogues.<br />

HypothÇses qui rÅpondent au changement de politique<br />

Variables explicatives<br />

Variable É expliquer<br />

IntensitÅ et urgence des problÇmes de drogues<br />

MÅdiatisation et pression de l'opinion publique<br />

Politique fÅdÅrale des Quatre piliers<br />

Re-formulation d’une politique pragmatique<br />

La ConfÇdÇration se trouve alors confrontÇe Ü la “ premiÑre Çtape ” de la Policy Cycle, la mise Ü<br />

l’agenda politique ; c’est-Ü-dire, É la dÇcision ferme d’amorcer un processus lÇgislatif et la<br />

formulation initiale du problÑme public Ü rÇsoudre qui comprennent en soi de premiÑres<br />

indications sur les causes du problÑme retenues par les acteurs publics et sur les modalitÇs de<br />

l’intervention Çtatique envisagÇes Ö (Knoepfel et al. 1999: 135). Pour cela le Conseil fÇdÇral<br />

modifie le modÑle de causalitÇ et dÇcide d’intervenir (produit 1) Ü travers un “ paquet de mesures<br />

visant Ü rÇduire les problÑmes liÇs Ü la drogue” (fÇvrier et octobre 1991).<br />

La Programmation de cette nouvelle politique correspond Ü la “ deuxiÑme Çtape ” de la Policy<br />

Cycle. Cette Çtape fait rÇfÇrence Ü la mise en jeu des acteurs (politiques, sociaux, professionnels),<br />

des instruments d’intervention (ressources lÇgales, Çconomiques, etc) et des rÑgles<br />

institutionnelles formelles ou informelles (coordination administrative horizontale/verticale) dans<br />

les processus dÇcisionnels. Elle comprend, d’une part, le Programme politico-administratif ou<br />

5 Cf. Garraud, Philippe, 1990, Politiques nationales : Çlaboration de l’agenda, In L’AnnÇe Sociologique, 40 : 20, citÇ par<br />

Knoepfel et al. 1999: 153.


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PPA (produit 2), qui fixe les bases juridiques pour les objectifs, les instruments d’intervention et<br />

les modalitÇs opÇrationnelles Ö (Knoepfel et al 1999 : 191).<br />

Dans notre cas, elle se formalise en octobre 1992 avec la promulgation de l’Ordonnance sur<br />

l’Çvaluation de projets visant Ü prÇvenir la toxicomanie et Ü amÇliorer les conditions de vie des<br />

toxicomanes. Par la suite, d’autres ressources lÇgales sont ÇlaborÇes ainsi que dans le cadre du<br />

PPA de lutte contre la grande criminalitÇ. Le produit 3, l’Arrangement politico-administratif<br />

(APA), nÇ de la mise en place du nouveau PPA, fixe les compÇtences des cantons et<br />

l’intervention de l’environnement institutionnel des acteurs publics, parapublics et privÇs chargÇs<br />

de la mise en œuvre de la politique des quatre piliers. L’APA comprend aussi des dÇcisions<br />

prises notamment au niveau cantonal et communal pour rÇgler la rÇpartition des compÇtences<br />

formelles (services administratifs), l’allocation des ressources ainsi que le management intra et<br />

inter organisationnel des unitÇs administratives concernÇes (Knoepfel et al 1999 : 218).<br />

Il nous semble important de nous arráter un instant pour signaler que le nouveau PPA rÇpond Ü la<br />

formulation d’un nouveau “modÑle de causalitÇ”. En introduisant formellement le pilier de la<br />

rÇduction des dommages (aide Ü la survie et rÇduction des risques) 6 , il reprÇsente le tournant de la<br />

politique fÇdÇrale. É Les stratÇgies de rÇduction des risques peuvent átre dÇfinies comme toutes<br />

les actions individuelles et collectives, mÇdicales, sociales, visant Ü minimiser les effets nÇgatifs<br />

liÇs Ü la consommation des drogues dans les conditions juridiques et culturelles actuelles Ö (Mino<br />

1994 : 131). Dans ce travail, nous voulons souligner que la politique des quatre piliers reformule<br />

les piliers rÇpression, prÇvention et thÇrapie pour les intÇgrer dans une politique qui se veut<br />

globale, harmonisÇe et cohÇrente au niveau national.<br />

La “ troisiÑme Çtape ” de la Policy Cycle est la “ Mise en oeuvre ” de cette politique, qui met en<br />

relation directe les acteurs des collectivitÇs publiques locales de l’APA, les groupes cibles, les<br />

bÇnÇficiaires finaux et les groupes tiers (profiteurs ou lÇsÇs). Elle s’organise autour de<br />

l’application des mesures d’intervention prioritaires pour faire face Ü l’aggravation des problÑmes<br />

liÇs Ü la toxicomanie (produit 4). C’est dans cette derniÑre Çtape que nous situons nos deux cas<br />

d’Çtude empiriques (produit 5) des chapitres II et III : la politique de lutte contre la drogue de la<br />

6 É Alors que la RÇduction des risques l’essentiel des dÇmarches est basÇ sur la distribution des seringues ou de prÇservatifs et les<br />

programmes de substitution, l’aide Ü la survie tente d’apporter une rÇponse plus globale en abordant aussi bien les rÇponses<br />

mÇdicales (prÇvention de maladies virales, mise en place de centres d’injection ou encore mise en place de programmes de


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Ville de Lausanne et du canton de Vaud. En effet, É Il faut comprendre le jeu entre ces acteurs<br />

pour comprendre le fonctionnement ou le dysfonctionnement in situ d’une politique publique Ö<br />

(Knoepfel et al. 1999 : 235-236).<br />

5.2. L’Arrangement politico-administratif (APA)<br />

Cette partie du modÑle d'analyse est importante de l'aborder dans la mesure oè le fÇdÇralisme<br />

d'exÇcution dÇploie son intervention et les interactions des acteurs administratifs dans les trois<br />

Çtages de l'organisation du pays.<br />

5.2.1. Le fÅdÅralisme d'exÅcution<br />

Le "fÇdÇralisme d'exÇcution", un sujet complexe et objet de vastes analyses scientifiques, relÑve<br />

de l'importance dans notre travail. "Par fÇdÇralisme d'exÇcution, on entend le systÑme qui<br />

consacre une rÇpartition des tçches entre ConfÇdÇration et canton, donnant Ü la ConfÇdÇration les<br />

fonctions de programmation, de crÇation des lÇgislations-cadre et en partie de financement, alors<br />

qu'il revient aux cantons de concrÇtiser et d'exÇcuter ces programmes et lois" (Boegli 1999: 4).<br />

"Si on parle de fÇdÇralisme d'exÇcution, on fait rÇfÇrence Ü la maniÑre particuliÑre, et spÇcifique Ü<br />

la Suisse, dont les diffÇrents niveaux Çtatiques interagissent dans la mise en œuvre des<br />

programmes Çtatiques. En particulier, ce systÑme laisse la possibilitÇ au niveau cantonal, comme<br />

au niveau communal lorsqu'il est impliquÇ, de se rÇapproprier les objectifs du niveau supÇrieur et<br />

de les adapter Ü sa rÇalitÇ" (Terribilini 1999: 47).<br />

Au niveau juridique, cette forme de fÇdÇralisme est fixÇe par l'article 3 de la Constitution fÇdÇrale<br />

(Cst) qui laisse aux cantons toutes les compÇtences de droit public - souverainetÇ cantonale - que<br />

la Cst n'attribue pas Ü la ConfÇdÇration 7 . É Les cantons. Ils sont souverains en tant que leur<br />

souverainetÇ n’est pas limitÇe par la Constitution fÇdÇrale et exercent tous les droits qui ne sont<br />

pas dÇlÇguÇs Ü la ConfÇdÇration Ö (Cst art. 3). Afin d'expliquer le processus d’horizontalisation<br />

et/ou de coordination horizontale entreprise par la Ville de Lausanne pour chercher des solutions<br />

urgentes et appropriÇes aux problÑmes sociales et de toxicomanie, nous utilisons la dÇfinition<br />

substitution) que les rÇponses sociales (aide au logement, insertion par le travail, etc.), (fÇdÇration EuropÇenne des Intervenants en<br />

Toxicomanie (ERIT), Etude sur les pratiques professionnelles en matiÑre de RÇduction des risques, 1998, p. 123.<br />

7 L'art. 42 de la Cst fÇdÇrale signale que la ConfÇdÇration accomplit les tçches prÇvues par la Constitution et celles qui doivent<br />

átre rÇglÇes de maniÑre uniforme.


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suivante. "Le fÇdÇralisme suisse, dans son ensemble, rÇpond aux critÑres d'un fÇdÇralisme<br />

coopÇratif qui peut se dÇfinir de la maniÑre suivante: l'action des unitÇs subnationales et des<br />

communes est essentiellement stimulÇe par des impulsion fÇdÇrales; tandis que le gouvernement<br />

fÇdÇral dÇveloppe les standard gÇnÇraux de politique publique, les unitÇs sub-nationales<br />

dÇfinissent non seulement les conditions administratives de leur mise en œuvre mais dÇveloppent<br />

aussi des rÑgles gÇnÇrale de procÇdure et le cercle des ayants droit ainsi que l'ampleur des<br />

prestations" (Terribilini 1999: 47).<br />

5.2.2. Les acteurs politico-administratifs<br />

Tout d'abord, l’APA n’englobe pas tous les acteurs politiques, sociaux, professionnels concernÇs<br />

par le problÑme des drogues (policy community). Il relie en faite les acteurs chargÇs de la mise<br />

en œuvre de la politique fÇdÇrale É par des rÑgles institutionnelles, formelles ou informelles,<br />

d’attribution de compÇtences spÇcifiques dans le domaine social concernÇ Ö. Ces rÑgles<br />

permettent une É coordination substantielle Ö entre les diffÇrentes services impliquÇs, laquelle<br />

É est renforcÇ par des rÑgles procÇdurales qui Çtablissent un rÇseau d’interactions horizontales<br />

et/ou verticales entre les acteurs (coordination procÇdurale) Ö (Knoepfel et al 1999 : 218). La<br />

dÇtermination des acteurs administratifs dans la politique de lutte contre les drogues est dÇfinie<br />

principalement par la LStup (1951).<br />

5.2.2.1. La Confédération<br />

La ConfÇdÇration Çtablit le design politique ou fixe les orientations stratÇgiques gÇnÇrales de la<br />

lutte contre les drogues, en particulier Ü travers l’Office fÇdÇral de la santÇ publique (OFSP),<br />

l’Office fÇdÇral des assurances sociales (OFAS) et l’Office fÇdÇral de la police (OFP). En effet,<br />

elle assure le fonctionnement d’un office de documentation, d’information et de coordination qui<br />

offre ses services aux cantons et aux organismes privÇs. En outre, elle dÇfinit les modalitÇs<br />

relatives Ü l’octroi et au calcul des subventions et en fixe les montants. Par ce biais, elle<br />

encourage la recherche scientifique sur les effets des stupÇfiants, les causes, les consÇquences de<br />

leurs abus et les moyens de les combattre (LStup art. 15c al 2 et art 30).


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5.2.2.2. L’Office fÅdÅral de la SantÅ publique (OFSP)<br />

Une mention spÇciale mÇrite l’intervention de l’OFSP dans les politiques de collaboration<br />

nationale, surtout avec les grandes villes. Il dÇveloppe une stratÇgie d’intervention par<br />

dÇlÇgation, qui associe un grand nombre de partenaires (organismes institutionnels, associatifs ou<br />

privÇs) Ü la mise en œuvre de la politique de lutte contre la toxicomanie. En 1994, É L’OFSP a<br />

dÇfini des prioritÇs 8 et des critÑres pour le soutien de projets, en exigeant en particulier<br />

l’intÇgration dans une stratÇgie de renforcement des efforts locaux et la qualitÇ scientifique des<br />

projets. (…) Un grand nombre ont une portÇe locale ou cantonale, d’autres favorisent la<br />

circulation de certaines actions dans plusieurs rÇgions Ö (Lehmann 1994 : 128). Les modes de<br />

coordination de l’OFSP s’intÑgrent dans 4 dimensions : (1) le mode de soutien s’inspire des<br />

initiatives locales, (2) le mode centralisÇ suppose un pilotage fort, (3) le mode dÇcentralisÇ<br />

implique le partenariat (SantÇ-jeunesse, Çcoles&santÇ) et (4) le mode rÇflexif repose sur une<br />

action globale et du respect du fÇdÇralisme d’exÇcution. Cette derniÑre ainsi que le mode du<br />

É soutien Ö reflÑtent son rêle dans la stratÇgie d’horizontalisation lausannoise (1993).<br />

É Cette politique de persuasion (ou d’incitation), qui accorde un grand crÇdit Ü l’initiative locale,<br />

contient nÇanmoins quelques ambiguítÇs parfois difficiles Ü gÇrer. En effet, des problÑmes de<br />

lÇgitimitÇ peuvent survenir pour les dÇlÇgataires de la ConfÇdÇration : il arrive qu’une dÅlÅgation<br />

soit choisi pour contourner justement des autoritÅs cantonales et communales trop rÅticentes Ç<br />

l’Ågard de la politique fÅdÅrale (Papadopoulos 1995), et pour les inciter ensuite Ü rejoindre la<br />

ligne proposÇe par la ConfÇdÇration, aprÑs sensibilisation de l’opinion par des acteurs “locaux”<br />

Ö. La pÇriode 1995-1998 est marquÇe É par une habile gestion de ce savoir faire Ö et É une<br />

certaine maïtrise de l’OFSP en matiÑre de perception des enjeux stratÇgiques (attentes et rêles de<br />

chacun, fÇdÇralisme, mentalitÇs, etc.) Ö (Kellerhals et al. 1999: 7-12).<br />

5.2.2.3. Les Cantons<br />

La Constitution fÇdÇrale prÇvoit de laisser aux cantons une marge de manœuvre aussi large que<br />

possible dans la mise en œuvre du droit fÇdÇral et tient compte de leurs particularitÇs ; surtout de<br />

la charge financiÑre qu’il entraïne (Cst art. 46 al. 1, 2 et 3). La “ressource droit” fondÇe sur la<br />

8 Massnahmen des Bundes zur Verminderung der Drogenprobleme – Ein Strategiepapier des Bundesamtes fñr<br />

Gesundheitswesen, 1994.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

11<br />

LStup, confÑre aux cantons la compÇtence et la prioritÇ d’intervention en matiÑre de drogues 9 . En<br />

effet, É pour prÇvenir l’abus des stupÇfiants, les cantons encouragent l’information et les<br />

consultations et crÇent les institutions nÇcessaires Ü cet effet Ö (LStup art. 15a al 1). A ce titre, ils<br />

peuvent Çdicter les dispositions nÇcessaires de la lÇgislation fÇdÇrale et dÇsigner les autoritÇs et<br />

organes compÇtents pour accomplir leur mission (LStup art. 34).<br />

Selon Fahrenkrug (1995: 183-189), les structures existantes leur permettent un type<br />

d’intervention Ü trois niveaux. En premier lieu, les cantons peuvent dans la “prÇparation des<br />

dÇcisions” diversifier leurs orientations politiques et adapter les mesures existantes en assumant<br />

sa coordination. En deuxiÑme lieu, ils peuvent passer d’un “simple Çchange d’informations“ Ü<br />

une “meilleure communication“ des diffÇrentes instances intra-cantonales, avec les communes,<br />

les rÇgions et les institutions privÇes travaillant sur le terrain (Cst art. 48). Ils peuvent Çgalement<br />

accentuer la “collaboration inter-cantonale“ par des rÇunions Ü contenu administratif (ConfÇrence<br />

des directeurs cantonaux des affaires sociales ou sanitaires, etc.), par la participation Ü des<br />

confÇrences nationales sur la drogue (ConfÇdÇration) et Ü la Plate-forme de l’Union des Villes<br />

suisses et/ou colloques des associations professionnelles (VSD, GREAT) 10 . En troisiÑme lieu, les<br />

cantons peuvent crÇer de “structures des services organisÇs et spÇcialisÇs” ou adapter leur<br />

fonctionnement aux nouvelles exigences.<br />

5.2.2.4. Les Communes et les villes<br />

Les commune suisses sont dotÇes de personnalitÇ juridique sans átre toutefois souveraines car<br />

limitÇes par les compÇtences cantonales et fÇdÇrales ; mais leur autonomie est variable d’un<br />

canton Ü l’autre et se mesure par une É compÇtence gÇnÇrale rÇsiduelle Ö dÑs 1980. C’est-Ü-dire,<br />

É elles peuvent ainsi s’approprier toutes les tçches que les collectivitÇs supÇrieures ne se sont pas<br />

rÇservÇes Ö (Joye et al. 1995 : 33). Comme nous avons dÇjÜ remarquÇ, les villes assument un rêle<br />

pionnier en matiÑre des drogues ou du domaine social en marge des politiques cantonales<br />

inexistantes ou insuffisantes.<br />

Ce dernier aspect s’explique parce que la structure fÇdÇraliste de la Suisse, est basÇe sur le<br />

principe de la subsidiaritÇ. É Le principe de la subsidiaritÇ appliquÇe dans le domaine politique<br />

9 LStup 1951 : art. 2 al. 2 nî 1 ; art. 4 al. 1 ; art.15a ; art. 28 al. 1 ; et l’art. 34 notamment.<br />

10 Verein Schweizerische Drogenfachleute et Groupement romand d’Çtude sur l’alcoolisme et les toxicomanies.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

12<br />

signifie que la sphÑre publique ne doit pas intervenir que si les individus sont “incapables” de<br />

“faire ce qu’ils ont Ü faire”. Le máme principe est proposÇ concernant les relations entre les<br />

diffÇrents niveaux de cette sphÑre ; les communes doivent intervenir en premier, ensuite les<br />

cantons, le dÇpartement ou la rÇgion, et, finalement, seulement dans les “cas dÇsespÇrÇs”, le<br />

niveau central ou fÇdÇral Ö (Terribilini 1999 : 45). Mais les villes et communes ont peu de<br />

compÇtences dans les politiques des drogues, sauf dans le domaine de l’assistance sociale 11 , car<br />

celles-ci reviennent plutêt Ü la ConfÇdÇration et aux cantons (Fahrenkrug 1995: 180). É Les villes<br />

ont eu gÇnÇralement une politique plus active que les cantons en la matiÑre et (...) les grandes<br />

villes ne se sont pas rÇfugiÇes derriÑre de tçches devant átre effectuÇes par l’agglomÇration tout<br />

entiÑre, pour se soustraire Ü leurs devoirs Ö (Malatesta et al. 1992 : 11).<br />

5.2.3. Les acteurs politiques, sociaux et professionnels<br />

Nous pouvons mentionner la Commission fÇdÇrale pour les questions liÇes aux drogues (CFLD),<br />

Commission fÇdÇrale pour les problÑmes liÇs au SIDA (CFS), la ConfÇrence des directeurs<br />

cantonaux des affaires sanitaires (CDS), ConfÇrences des directeurs cantonaux des affaires<br />

sociales (CDAS), ConfÇrence des dÇlÇguÇs cantonaux aux problÑmes de toxicomanies (CDCT),<br />

ConfÇrence des dÇlÇguÇs des villes aux problÑmes de toxicomanies (CDVT), Centrale de<br />

coordination nationale de l’offre de thÇrapies rÇsidentielles pour les problÑmes de drogues<br />

(COSTE), Coordination romande des institutions et organisations oeuvrant dans le domaine des<br />

addictions (CRIAD), Œuvre suisse d’entraide ouvriÑre (OSEO), Bureau suisse pour la rÇduction<br />

des Risques, Plate-forme de coordination et de services Suisse (PCS), Union des villes suisses,<br />

Plate-forme drogue, FÇdÇration romande des associations de personnes concernÇes par les<br />

problÑmes liÇs Ü la drogue (FRAPCD).<br />

La situation des acteurs professionnels est rÇsumÇe de la faäon suivante : autour du problÑme de<br />

la drogue. É Les actions des spÇcialistes (mÇdecins, assistants sociaux, thÇrapeutes..) sont<br />

indispensables, mais il ne peuvent agir que dans un contexte favorable Ü la prÇvention et Ü la,<br />

prise en charge des consommateurs de drogues. En outre, ils doivent pouvoir compter sur les<br />

appuis institutionnels divers et sur le soutien d’une large frange de l’opinion publique Ö<br />

(Zimmermann et al. 1990: 6).<br />

11 En effet, É Les communes participent au financement d’institutions et associations privÇs ou publiques d’intÇrát rÇgional<br />

(hêpital rÇgional, par exemple) et jouent un rêle important dans l’assistance sociale Ö (Schoenenberger 1996 : 326).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

13<br />

5.2.4. La pression politique des villes suisses<br />

L’action de lobby exercÇe par les grandes villes au niveau de la ConfÇdÇration s’explique par<br />

l’urgence du problÑme collectif, le peu d’instances de participation au niveau cantonal et fÇdÇral<br />

et les compÇtences rÇduites. Elles s’engagent par l’Union des communes suisses, et surtout<br />

l’Union des Villes Suisses (UVS) pour dÇfendre leur autonomie communale. La ville de<br />

Lausanne profite particuliÑrement de cette voie, de son statut de capitale cantonale et de villecentre<br />

d’agglomÇration, pour participer activement dans la Plate-forme-drogue (1990) et<br />

l’Initiative des villes pour la protection sociale (1995). A cette instance se discutent des<br />

problÑmes de toxicomanie et sociaux et se crÇent des alliances nationales des villes et de lobby<br />

avec des organes de la ConfÇdÇration. É On voit, selon une Çtude (Drogenplattform des<br />

Schweizerischen Stódteverbandes, 1992 et 1994) que les questions de politique des drogues sont<br />

avant tout du ressort des conseils de ville et des conseils communaux; dans certains cas, le<br />

dÇpartement de justice ou celui des affaires sociales en ont Çgalement la responsabilitÇ Ö<br />

(Fahrenkrug et al. 1995: 181).<br />

Les communes et grandes villes ont obtenu une grande victoire pour surmonter leur “autonomie<br />

rÇsiduelle” (Joye et al. 1995). A partir de 1999, date Ü laquelle la derniÑre rÇvision de la<br />

Constitution fÇdÇrale a ÇtÇ approuvÇe par votation populaire du 18 avril 1999, l’autonomie<br />

communale a ÇtÇ garantie dans les limites fixÇes par le droit cantonal (Cst art. 50). É Cette<br />

reconnaissance, le changement de statut des villes et leur participation Ü l’Çlaboration et Ü la mise<br />

en œuvre de certaines politiques publiques modifient ainsi la nature du rêle des communes dans<br />

le systÑme fÇdÇraliste suisse. Alors qu’il a ÇtÇ le plus souvent rÇactif (mobilisation contre des<br />

projets fÇdÇraux, obtention de droits d’opposition et de recours), il deviendrait ainsi pro-actif<br />

(participation dans les rÇseaux, prÇsence permanente dans les processus de dÇcision, etc.) Ö. Cet<br />

article constitutionnel a ÇtÇ É Passablement combattu par la majoritÇ des cantons qui voyaient<br />

dans cette disposition une menace pour leur rêle charniÑre et de relais entre la ConfÇdÇration et<br />

les communes… Ö (Horber-Papazian et al 2000 : 107) 12 .<br />

12 É Ce faisant, elle prend en considÇration la situation particuliÑre des villes, des agglomÇrations urbaines et des rÇgions de<br />

montagne » (Cst. Art. 50 al. 1, 2, et 3) Ö.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

14<br />

I. LA POLITIQUE FEDERALE DE LUTTE CONTRE LES DROGUES<br />

ILLEGALES<br />

Dans ce chapitre nous aborderons le processus d’Çlaboration de la nouvelle politique fÇdÇrale<br />

des quatre piliers, comme toile fond de la politique de lutte contre la drogue du Canton de Vaud<br />

et de la Ville de Lausanne.<br />

1. LE PROBLEME COLLECTIF<br />

1.1. ElÅments empiriques de dÅfinition du problÇme collectif É rÅsoudre<br />

Si on comprend le “problÑme public” comme une situation jugÇe politiquement problÇmatique<br />

et qui fait l’objet d’un dÇbat politique (Knoepfel et al. 1999: 155), alors nous pouvons rÇsumer<br />

le “problÑme collectif” de la maniÑre suivante :<br />

1.1.1. Augmentation de la toxicodÇpendance et formation des scÑnes Ü Soleure, Olten, St-Gall,<br />

Bçle, Lucerne, Berne, Zurich (Lander 1991 : 10-12 ; Malatesta 1991 : 21).<br />

1.1.2. Aggravation de la toxicomanie et des risques pour la santÇ publique (ÇpidÇmie du Sida,<br />

prostitution toxicomane, mesures carcÇrales).<br />

1.1.3. Insuffisance d’une politique globale (homogÑne) et coordonnÇe des acteurs publics<br />

(Sous-commission Drogue 1983 : 6).<br />

1.1.4. Augmentation de la criminalitÇ 12 (OFP 1997 : 2).<br />

1.1.5. Manque d’Çvaluation scientifique systÇmatique des mesures (Sous-commission Drogue<br />

1989 : 8).<br />

1.2. Les constatations de l’Åchec du modÇle des trois piliers<br />

Ces constatations ont ÇtÇ forgÇes durant la pÇriode 1983/1990 Ü travers deux ÇnoncÇs Çvaluatifs<br />

et d’un rapport de leur consultation 13 par la Sous-commission Drogue de la Commission<br />

12 On constate É l’existence d’un engrenage qui ramÑne toujours les mámes petits dealers au commissariat de police, sans rÇelle<br />

prise sur les grands trafiquants et le crime organisÇ (Heller et Binzegger : 1992) Ö (Renschler / Cattacin 1996 : 26).<br />

13 OFSP, RÇsultats de la consultation concernant le rapport de juin 1989 de la Sous-commission É drogue Ö, OFSP, Berne, 1990.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

15<br />

fÇdÇrale des stupÇfiants. Tant le Premier rapport sur la drogue de 1983 14 que le DeuxiÑme<br />

rapport de 1989 15 focalisent leur analyse sur les effets induits par les mesures Çtatiques.<br />

Contrairement aux buts recherchÇs, l’impact de la politique des trois piliers est l’augmentation<br />

de la criminalitÇ tant de la consommation que du gros trafic des drogues, notamment. Les<br />

groupes cibles n’ont pas modifiÇ leur comportement, bien au contraire. Cela dÇmontrait<br />

l’inefficacitÇ de la politique de pÇnalisation d’une part et l’impunitÇ du crime organisÇ d’autre<br />

part ; Çtant ce dernier la consÇquence d’une É attitude Ö de É non-action Ö de la ConfÇdÇration<br />

(Lehmann 1994 : 127). Au niveau des thÇrapies, É Le cadre gÇnÇral peut en Suisse se rÇsumer<br />

dans : Çchecs de tous les traitements antÇrieurs (abstinence et mÇthadone) Ö (Mino 1990 : 211).<br />

1.3. La variable “visibilitÅ” du problÇme collectif<br />

La variable "visibilitÇ" est l’un des ÇlÇments dÇterminants de la dÇfinition du problÑme collectif<br />

et de la dÇcision politique d’intervenir 16 . É La moitiÇ de la population Suisse se sent concernÇe<br />

par le problÑme de la drogue. Ce problÑme est actuellement bien prÇsent dans l’opinion<br />

publique et cela principalement sous deux angles : 1) la misÑre et la dÇtresse des<br />

consommateurs des drogues par injection et, 2) le gros trafic et le blanchissage de l’argent de la<br />

drogue Ö (Zimmermann et al. 1989 : 4). Il touche toutes les couches sociales et les formations<br />

politiques que voient Çmerger ces problÑmes, aussi le Sida, dans leur propre entourage familial.<br />

1.3.1. La scÇne ouverte du Platzspitz (1987-1992)<br />

C’est la scÑne de la drogue la plus mÇdiatisÇe du monde et qui a marquÇ le seuil d’acceptabilitÇ<br />

de la toxicomanie (Malatesta 1991 : 21) et qui "est devenue ingÇrable politiquement. Les<br />

habitants des quartiers environnants se plaignaient d'une hausse des effractions" (Mino 1996:<br />

112). Sous la pression du canton, elle a ÇtÇ fermÇe le 5 fÇvrier 1992, mais sans avoir ÇtÇ l’objet<br />

d’un plan d’action coordonnÇe canton / ville 17 ; la solution du problÑme public a ÇtÇ reportÇe<br />

14 Ce rapport ne suggÑre pas la formulation d’une nouvelle politique publique pour rÇsoudre le problÑme collectif puisque les<br />

dispositions lÇgales sciemment utilisÇes suffiraient largement (Sous-commission Drogue 1983 : 89-90).<br />

15 Ce rapport propose un changement de politique et fait de recommandations (Sous-commission Drogue 1989 : 7).<br />

16 La valeur de la variable “visibilitÇ” n’a pas le máme effet pour les problÑmes liÇs Ü l’alcoolisme et le tabagisme. Les coÅts<br />

sociaux que ceux-ci entraïnent sont plus ÇlevÇs et le taux de mortalitÇ atteint 13'000 dÇcÑs par annÇe en comparaison des 420<br />

dÇcÑs dus aux drogues illÇgales (Lehmann 1994 : 130).<br />

17 É Alors qu'une groupe de travail Çtudiait les moyens de procÇder Ü une Çvacuation ÇchelonnÇe, le prÇfet de Zurich, Bruno<br />

Graf, Ü quelques semaines des Çlections fÇdÇrales oè il Çtait candidat, a exigÇ l'Çvacuation rapide de Platzspitz Ö. Vu qu’il y avait<br />

des moyens insuffisants pour rÇsoudre le problÑme, la MunicipalitÇ de Zurich ne voulait fermer cette scÑne qu'aprÑs la mise en<br />

place des structures alternatives (Mino 1996: 113).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

16<br />

donc Ü une ÇchÇance ultÇrieure. Selon le directeur de l'Institut de mÇdecine sociale et prÇventive<br />

de Zurich (05.1992), M. FÇlix Gutzwiller : É …on avait vÇcu dans l'illusion qu'il Çtait possible<br />

de dÇsigner un lieu, dans la ville, qu'il soit contrêlÇ et oè il Çtait possible de dispenser le<br />

minimum de soins aux toxicomanes et de distribuer des seringues. Or, le Platzspitz a trÑs vite<br />

ÇchappÇ a tout contrêle, qu'il soit sanitaire ou policier Ö (Renschler &Cattacin 1996 : 59-60).<br />

1.3.2. L’ÅpidÅmie du Sida<br />

Cet aspect est un facteur qui provoque l’intervention accrue de la ConfÇdÇration (OFSP) et des<br />

cantons concernÇs. La politique de santÇ publique de lutte contre le Sida a dÅ átre associÇe Ü la<br />

politique de lutte contre la drogue 18 . É Les institutions eurent Ü s’adapter Ü cette nouvelle<br />

maladie qui transformait leurs diffÇrentes clientÑles et qui s’affichait avec force dans les<br />

processus thÇrapeutiques visant la rÇinsertion et la rÇadaptation sociale. Les centres rÇsidentiels<br />

(…) ont dÅ, aprÑs avoir minimisÇ le phÇnomÑne (1986-1987), intÇgrer le malheur et la maladie<br />

dans les projets de mieux-átreÖ. En effet, É L’ÇpidÇmie du Sida, et la gravitÇ qu’elle a prise<br />

dans la population toxicomane, a accÇlÇrÇ le dÇbat sur la dÇpÇnalisation de la consommation et<br />

du petit trafic, ainsi que sur la dÇprohibition des stupÇfiants Ö (Malatesta 1991: 24 et 16).<br />

1.4. Les variables conflictuelles<br />

Nous soulignons trois aspects abordÇs dans ce processus, parce qu’ils entourent le dÇbat<br />

politique entre la Ville de Lausanne et le Canton de Vaud.<br />

1.4.1. La remise de seringues et la crÅation des locaux d’injection.<br />

La sous-commission Drogue avait dÇjÜ recommandÇ en 1985 la remise des seringues stÇriles Ü<br />

large Çchelle (Bulletin de l’OFSP 1985, nî 50). L’aspect juridique de cette dÇmarche a ÇtÇ<br />

l’objet d’un “avis de droit” du prof. H. Schultz, sous mandat de la Commission fÇdÇrale des<br />

stupÇfiants. Selon son rapport rendu en juin 1989, les personnes participant Ü des programmes<br />

de distribution/Çchange des seringues et des É shootoirs Ö ne pouvaient pas átre incriminÇes<br />

18 En 1990, la Suisse est l’un des pays europÇens les plus touchÇs par le VIH avec 241 cas de sida par mio/hab (Daverio<br />

1992 :1) ; et Ü la fin 1992, elle occupe le 2e rang avec un total cumulÇ de 438.8 des cas dÇclarÇs mio/hab (Dubois-Arber et al.<br />

1993 : 9).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

17<br />

d’aider Ü la prÇparation des actes dÇlictueux sanctionnÇs par la LStup 19 . Cet “avis de droit”<br />

constitue un argument central des partisans de la rÇduction des dommages, notamment dans le<br />

canton de Vaud.<br />

1.4.2. La prescription mÅdicalisÅe des stupÅfiants.<br />

Au-delÜ de la seule prescription mÇdicale de la mÇthadone proposÇe par la Sous-commission<br />

Drogue 20 (1989 : 7), une Çtude rÇdigÇe par la Drsse A. Mino Ü la demande de l’OFSP,<br />

concernant la littÇrature scientifique sur la remise contrêlÇe d’hÇroíne ou de morphine,<br />

formulait l’hypothÑse d’adopter la É distribution contrêlÇe dans le rÇseau mÇdico-social de<br />

drogues propres Ö - opiacÇes (Cf. Annexe I). Celle-ci aurait deux avantages immÇdiats : É - un<br />

retour dans le rÇseau sanitaire de toxicomanes qui ont coupÇ toute forme de relation avec celuici.<br />

– une rÇduction des problÑmes mÇdicaux Ö. D’autres bÇnÇfices sont Çgalement attendus : É -<br />

rÇduction de la dÇlinquance d’acquisition ; stabilisation, voire diminution de l’apparition de<br />

nouveaux consommateurs, les toxicomanes Çtant moins soumis Ü la nÇcessitÇ de vente des<br />

produits illÇgaux Ö (Mino 1990 : 2-3). Le tableau ci-dessous rÇsume les constatations de l’Çchec<br />

de la politique des trois piliers et les hypothÑses d’intervention pour rÇsoudre le problÑme<br />

collectif.<br />

Constatations<br />

Augmentation de la toxicodÅpendance et formation des<br />

scÇnes ouvertes.<br />

aggravation de la toxicomanie et des risques pour la<br />

santÅ publique<br />

insuffisance d’une politique globale (homogÇne) et<br />

coordonnÅe des acteurs publics<br />

augmentation de la criminalitÅ<br />

manque d’Åvaluation scientifique systÅmatique des<br />

mesures<br />

HypothÇses d’intervention<br />

Distribution mÅdicale des stupÅfiants (mÅthadone,<br />

hÅroÜne)<br />

CrÅation des locaux d’injection<br />

Aide de proximitÅ É bas seuil<br />

Remise des seringues et prÅservatifs<br />

Aide dans le milieu de la prostitution toxicomane<br />

Aide dans le milieu carcÅral<br />

Coordination horizontale au niveau fÅdÅral<br />

Renforcement de l'OFSP<br />

dÅpÅnalisation des stupÅfiants<br />

RÅpression du crime organisÅ<br />

Recherche des donnÅes statistiques<br />

19 H. Schultz, Avis de droit concernant les É stations pour toxicomanes Ö, OFSP, Berne, juin 1989. D’une part, É 1. L’impunitÇ<br />

des personnes qui installent, mettent Ü disposition et exploitent une station pour toxicomanes est donc manifeste sous l’angle<br />

d’une complicitÇ Ü la consommation rÇprÇhensible de stupÇfiants Ö. Mais d’autre part, É 2. les exploitants d’une telle station ne<br />

commettent aucune infraction au sens de l’article 19, chiffre 1, 4e alinÇa, c’est-Ü-dire ne se rendent nullement coupables de mise<br />

en circulation illicite de l’une ou l’autre de ces substances Ö. In : Hausser et al. 1990 : 1694-1697.<br />

20 D’une part, la Sous-commission Drogue affirmait qu’ É aucun argument nouveau ne peut átre avancÇ en faveur de la<br />

distribution d’hÇroíne Ö et que É des traitements de substitution ne sont pas recommandÇs pour d’autres formes de dÇpendance (p.<br />

ex. amphÇtamines, Ü la cocaíne) Ö. D’autre part, un avis de droit ÇlaborÇ par l’Office fÇdÇral de la justice (OFJ) soulignait que<br />

toute autorisation de l’OFSP pour les traitements d’hÇroíne ne pouvait que se dÇrouler d’une maniÑre expÇrimentale, limitÇe dans<br />

le temps et destinÇ Ü des petits groupes des personnes. Cf. OFJ, Dispensation de drogues dures sous contrêle, Berne, 2.10.1990.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

18<br />

2. LA MISE A L’AGENDA POLITIQUE D’UNE NOUVELLE POLITIQUE FEDERALE<br />

La ConfÇdÇration se trouve confrontÇe entre fin 1989 et fin 1990 Ü l’Çtape de la mise Ü l’agenda<br />

du problÑme collectif, d’oè ressort la dÇcision d’adopter un plan d’action prioritaire et globale<br />

pour rÇduire les problÑmes liÇs Ü la toxico-dÇpendance.<br />

2.1. La dÅcision d’intervenir : le Plan d’action ProMeDro (1991)<br />

L'adoption par le Conseil fÇdÇral du Programme de mesures visant Ü rÇduire les problÑmes liÇs<br />

Ü la drogue (ProMeDro) 21 , rendu public avec le soutien des organisations parapubliques le 20<br />

fÇvrier 1991, a finalement obtenu - non sans peine - la lÇgitimitÇ politique des cantons lors de la<br />

1 Ñre ConfÇrence nationale sur la drogue (Berne, 1.10.1991). Toutefois, É Actuellement, la<br />

complexitÇ et la gravitÇ du problÑme de la drogue ne peuvent plus átre niÇes: face aux messages<br />

de prÇvention du sida, face Ü la visibilitÇ de la scÑne ouverte de la drogue (Platzspitz), face aux<br />

affaires de blanchissage d’argent sale Ö (Zimmermann et al. 1990 : 37-38).<br />

2.2. Les objectifs du Plan d’action<br />

Ce plan d’action reprend les hypothÑses d’intervention que nous avons ÇnoncÇes prÇcÇdemment<br />

et propose les objectifs suivants :<br />

2.2.1. stabiliser le nombre de toxicomanes d’ici Ü 1993 22 ,<br />

2.2.2. rÇduire leur nombre de 20% durant les trois annÇes suivantes,<br />

2.2.3. prescrire mÇdicalement de l’hÇroíne 23 ,<br />

2.2.4. signer des accords internationaux de lutte contre le trafic des drogues,<br />

2.2.5. dÇpÇnaliser les drogues, et<br />

2.2.6. rechercher des donnÇes statistiques.<br />

21 OFSP, Mesures fÇdÇrales pour rÇduire les problÑmes de la drogue – Document de base de l’Office fÇdÇral de la santÇ publique<br />

(selon l’ArrátÇ du Conseil fÇdÇral du 20.2.1991), 1991. In : Lehmann 1994 : 127.<br />

22 Cf. Stigler, 1993, p. 65. É Le nombre de toxicomanes aux drogues dures reste plus ou moins stable en Suisse depuis quelques<br />

annÇes: 20-25'000 Ö, selon Thomas Zeltner, Directeur de l’OFSP.<br />

23 É Le 13 mai 1992, abandonnant la prudence juridique pour le courage politique, le Conseil fÇdÇral a acceptÇ le principe de<br />

prescriptions diversifiÇes d’opiacÇs comprenant l’hÇroíne Ö (Mino 1996 : 190).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

19<br />

2.3. Une nouvelle hypothèse causale<br />

La dÇcision politique d’intervenir du Conseil fÇdÇral implique la modification du modÑle de<br />

causalitÇ. L’hypothÑse causale dÇsigne la grande criminalitÇ d’une part et la pÇnalisation des<br />

drogues d’autre part comme les vraies responsables du problÑme collectif. É Une large part des<br />

problÑmes mÇdicaux et sociaux que les toxicomanes rencontrent pendant le temps de leur<br />

consommation est liÇe Ü l’illÇgalitÇ attachÇe aux drogues, et non aux drogues elles-mámes Ö<br />

(Mino 1994 : 131).<br />

Hypothèse causale des quatre piliers<br />

Grande criminalité<br />

Pénalisation des drogues<br />

<br />

Augmentation des<br />

problèmes liés à la<br />

toxicomanie<br />

2.4. L'hypothèse d'intervention<br />

L'hypothÑse d'intervention propose pour rÇduire les problÑmes liÇs Ü la toxicomanie l'adoption du<br />

pilier de rÇduction des dommages, la lutte contre le crime organisÇ et la dÇpÇnalisation des<br />

drogues.<br />

Hypothèse d'intervention<br />

Réduction des dommages : réduction<br />

des risques et aide à la survie<br />

(prescription médicale des stupéfiants)<br />

Nouveau pilier<br />

Lutte contre le crime organisé et<br />

le blanchiment d'argent du trafic<br />

Réorientation<br />

répression<br />

<br />

Réduire ou éviter les<br />

problèmes liés à la<br />

toxicomanie<br />

dépénalisation des<br />

drogues<br />

Réorientation<br />

politique<br />

Nous mettons en avant ces trois aspects parce qu’ils sont dans une phase d’Çvaluation et font<br />

l’objet d’un projet de loi permanente. Ce qui est nouveau : l’Etat cherche par l’Aide Ü la survie<br />

(prescription de la drogue: hÇroíne, cocaíne, mÇdicaments interdits) et la rÇduction des risques<br />

(mesures sociales) d’attÇnuer les problÑmes de la toxicomanie. Cela implique de casser le<br />

monopole du commerce des drogues illÇgales et de freiner la demande "inÇlastique" de


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

20<br />

personnes le plus gravement atteintes 24 . Il entrevoit par consÇquent la rÇpression des gros<br />

trafiquants et la dÇpÇnalisation de la consommation des drogues. A l’heure actuelle, É Cela<br />

concerne en particulier la facultÇ pour les polices et justices locales de ne pas poursuivre ou ne<br />

pas punir les consommateurs de drogue lorsqu’ils sont dans le cadre d’une prise en charge<br />

mÇdico-sociale Ö (Lehmann 1994 : 127).<br />

3. LA PROGRAMMATION DE LA NOUVELLE POLITIQUE PUBLIQUE<br />

La ConfÇdÇration se trouve dans l’Çtape de formaliser sa dÇcision d’intervenir et de concrÇtiser<br />

le nouveau modÑle de causalitÇ.<br />

3.1. La politique des quatre piliers et les groupes cibles<br />

Le tableau ci-dessous rÇsume l'orientation gÇnÇrale de la nouvelle politique fÇdÇrale dite des<br />

quatre piliers.<br />

La politique des Quatre piliers<br />

Répression Prévention Thérapie Réduction des dommages<br />

flexibilitÇ application<br />

LStup / police et<br />

tribunaux pour<br />

consommation et<br />

possession des drogues,<br />

notamment cannabis.<br />

Accentuation<br />

prÇvention secondaire et<br />

surtout tertiaire 25 .<br />

Renforcement des<br />

centres de sevrage<br />

Assouplissement de<br />

l’admission Ü des cures de<br />

dÇsintoxication<br />

replace l’abstinence au<br />

dÇpart comme un but<br />

parmi d’autres buts.<br />

Assurer la rÇduction des<br />

dommages : prescription<br />

mÇdicalisÇ de drogue par l’Etat<br />

(hÇroíne, cocaíne, mÇdicaments<br />

interdits) et des seringues et<br />

prÇservatifs.<br />

Assurer l'aide Ü la survie par<br />

soutien mesures sociales, de<br />

l’aide Ü bas seuil notamment<br />

Les groupes cibles<br />

la grande criminalitÇ<br />

les institutions et<br />

activitÇs qui recyclent<br />

l’argent du commerce des<br />

drogues illÇgales<br />

la population Ü risque :<br />

les jeunes, les parents et<br />

les professionnels en<br />

relation directe avec eux.<br />

la population toxicodÇpendante<br />

et le rÇseau<br />

familial.<br />

les personnes toxicodÇpendantes<br />

malades.<br />

les personnes toxicomanes<br />

gravement atteintes<br />

24 Selon le MÇdecin cantonal vaudois, É La situation est bien diffÇrente avec l’hÇroíne. Notamment, il y a avec cette derniÑre<br />

l’instauration de dÇpendances physique et psychologique sÇvÑres : l’accÑs Ü la substance devient une condition de l’existence ;<br />

l’existence devient une prison Ö (Martin 1991 : 88).<br />

25 La “prÇvention secondaire” intervient pour rÇsoudre un problÑme dÇbutant de drogue, dans le but qu'il ne rÇapparaisse pas.<br />

Tandis que la “prÇvention tertiaire“ intervient lorsque le problÑme des drogues devient permanent, afin de prÇvenir les risques ou<br />

complications supplÇmentaires. Elle recouvre les soins mÇdicaux, les mesures de rÇinsertion sociale et professionnelle ainsi que<br />

les mesures destinÇes Ü Çviter les rechutes.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

21<br />

L’introduction de la rÇduction des dommages reprÇsente le nouveau tournant de cette politique.<br />

Elle reprend le modÑle de Harm Reduction soutenue par les Villes signataires de la DÇclaration<br />

de Francfort 26 de 1990 (Cf annexe IV) et s’inspire plus concrÑtement des expÇriences menÇes<br />

en Suisse alÇmanique. É En 1990/91, les villes de Bçle, Berne et Zurich ont ancrÇ le modÑle dit<br />

des quatre piliers, en rÇponse aux problÑmes posÇs par la drogue, modÑle que comporte les<br />

quatre volets de la prÇvention, de la thÇrapie, de la rÇduction des risques et de la rÇpression, et<br />

que la ConfÇdÇration a repris ultÇrieurement comme ligne de conduite Ö (Spectra OFSP<br />

2001 :1).<br />

3.2. Le Programme politico-administratif (PPA) de la réduction des dommages<br />

L’Ordonnance sur l’Çvaluation de projets visant Ü prÇvenir la toxicomanie et Ü amÇliorer les<br />

conditions de vie des toxicomanes 27 du 21 octobre 1992, constitue le point de dÇpart du<br />

nouveau PPA. Il fixe les bases juridiques pour les objectifs, les instruments d’intervention et les<br />

modalitÇs opÇrationnelles de l’action publique. Ce dispositif lÇgal Ü durÇe provisoire a ÇtÇ<br />

prorogÇ Ü 3 reprises avant l’adoption de l'ArrátÇ fÇdÇral sur la prescription d’hÇroíne (AFU<br />

1998). D’abord en 1994, pour dÇterminer l’ampleur et l’adaptation des essais de prescription<br />

selon approbation du Conseil fÇdÇral 28 ; ensuite, en 1996, pour prolonger les essais de<br />

prescription mÇdicale de l’hÇroíne jusqu’Ü la fin des rÇsultats de son Çvaluation 29 ; et finalement<br />

en 1997 pour proroger sa validitÇ jusqu’Ü l’entrÇe en vigueur d'une nouvelle normative lÇgale<br />

sur la prescription d’hÇroíne au plus tard le 31 dÇcembre 2000 30 . Etant adoptÇ cette derniÑre en<br />

1998, sa validitÇ a ÇtÇ prorogÇe Ü son tour jusqu’Ü la rÇvision de la LStup prÇvue pour 2004. Le<br />

caractÑre provisoire de ces mesures deviendrait-il par la suite permanent ?<br />

Le PPA de 1992 distingue dans la rÇduction des dommages le volet de la rÇduction des risques<br />

et le volet de l’aide Ü la survie. É La rÇduction des risques et l'aide Ü la survie concernent les<br />

personnes qui consomment actuellement des drogues. Il s'agit d'assister ces personnes pendant<br />

la phase de dÇpendance, de les suivre et de les soutenir, afin de leur permettre de traverser cette<br />

26 Parmi les villes suisses se trouvent Zurich, Bçle, Lucerne, Berne et Saint-Gall. La Ville de Lausanne participe Ü titre<br />

d’observateur ainsi que GenÑve.<br />

27 Ordonnance RS nî 812.121.5 du 21 octobre 1992.<br />

28 Ordonnance RO 1994 3088, du 3 octobre 1994.<br />

29 Ordonnance RO 1996 985, du 21 fÇvrier 1996. Le Conseil fÇdÇral a prolongÇ le traitement des personnes faisant dÇjÜ partie du<br />

projet Ü cette date-lÜ au plus tard jusqu’Ü la fin 1998. Cf. Feuille info 2.1 OFSP, Politique en matiÑre de drogue. StratÇgie<br />

diffÇrenciÇe dans la lutte contre la toxicomanie.<br />

30 Ordonnance RO 1998 78, du 15 dÇcembre 1997.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

22<br />

phase Ü haut risque dans un Çtat de santÇ aussi bon que possible et la meilleure intÇgration<br />

sociale possible, et d'augmenter ainsi leurs chances de sortir de la drogue par la suite Ö 31 . Elle<br />

implique trois notions d’importance : (1) la notion d’aide Ü bas seuil par laquelle les institutions<br />

acceptent la consommation de stupÇfiants et l’offre mÇdico-psycho-social sans exiger au dÇpart<br />

l’obligation d’abstinence (remise de matÇriel d’injection, soins mÇdicaux minimaux, suivi<br />

mÇdical de dÇsintoxication, logement et travail) ; (2) l’aide Ü moyen seuil qui permet la<br />

prescription des produits stupÇfiants en vue de stabiliser la dÇpendance ; et (3) l’aide Ü haut<br />

seuil qui implique l’abstinence.<br />

3.2.1. L'Aide É la survie<br />

Il s’agit des essais scientifiques de prescription mÇdicale des produits stupÇfiants, notamment<br />

de l’hÇroíne (art. 12, al. 2). Cette prescription propose d’une part, de conduire les toxicomanes<br />

Ü l’abstinence (art. 1 al 3) sans exclure toute autre forme de prise en charge, et d’autre part, de<br />

rÇduire É l’Çtat de manque Ö des toxicomanes sous traitement. Elle rÇpond Çgalement au besoin<br />

d’Çvaluer scientifiquement l’efficacitÇ et la rentabilitÇ de projets et d’essais de prescription<br />

mÇdicale des stupÇfiants (art. 3, nî 1). Cela avec le but de É … fournir des donnÇes<br />

scientifiques permettant de choisir et d’amÇliorer des mesures de prÇvention et d’assistance en<br />

vue de rÇduire les problÑmes liÇs Ü la toxicomanie Ö (art. 1, al. 2).<br />

3.2.2. La rÅduction des risques<br />

Ce volet comprend l’aide Ü bas seuil, la distribution de matÇriel d’injection et la rÇinsertion<br />

sociale (articles 3 b ; art. 1, al. 1 ; et art. 9), pour : (a) prÇvenir, stabiliser ou amÇliorer l’Çtat de<br />

santÇ des personnes toxicomanes et leurs conditions de vie, (b) faciliter leur rÇinsertion sociale<br />

et la reprise d’une activitÇ professionnelle, et (c) rÇduire la dÇlinquance liÇe Ü l’acquisition des<br />

stupÇfiants.<br />

3.2.3. Les modalitÅs opÅrationnelles<br />

L’un des aspects abordÇs Çtait le financement de ces mesures. La ConfÇdÇration assumait en<br />

principe les frais des projets et des essais scientifiques de prescription des stupÇfiants (art. 4)


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

23<br />

sur prÇavis favorable du canton (art. 8) 32 . Nous allons voir que par la suite elle transmet certains<br />

coÅts mÇdicaux aux assureurs privÇs en modifiant la LAMAL. L’autre aspect touchait la<br />

question de la coordination de sa mise en œuvre. Elle est laissÇe en mains soit des cantons, soit<br />

des communes, soit des organisations privÇes (art. 5). En effet, prenant acte des critiques du<br />

modÑle des trois piliers, les buts du nouveau PPA seront l’ É amÇlioration de la documentation,<br />

de l’information et de la coordination Ö des acteurs (Lehmann 1994 : 127).<br />

3.3. Le Programme politico-administratif (PPA) contre la grande criminalitÅ<br />

La lutte contre la grande criminalitÇ et le blanchiment d’argent sale fait partie de la nouvelle<br />

hypothÑse causale et mis en Çvidence par les rapports sur la drogue de 1983 et 1989. La<br />

ConfÇdÇration dÇcide peu Ü peu d’intervenir dans la rÇpression du trafic de stupÇfiants, en<br />

renforäant le bureau central de police (1990) et adoptant plusieurs lois et conventions sur la<br />

rÇpression de la criminalitÇ Çconomique liÇe Ü la drogue (Lehmann 1994 : 126). La lutte contre<br />

le blanchiment d’argent fait partie d’un processus engagÇ depuis 1977 avec un accord informel<br />

de la Convention de diligence des Banques (CDB), suite Ü une affaire retentissante du CrÇdit<br />

Suisse Ü Chiasso (Schwab 2000) 33 . Un premier volet des mesures a ÇtÇ pris par la ConfÇdÇration<br />

en 1990 en introduisant les articles 305bis et 305ter du Code pÇnal suisse (CP, RS 311.0),<br />

lesquels rendaient punissables le blanchiment d’argent et le dÇfaut de vigilance en matiÑre<br />

d’opÇrations financiÑres (Thelesklaf 1999 : 2).<br />

4. LA MISE EN ŒUVRE DE LA POLITIQUE DES QUATRE PILIERS<br />

La mise en œuvre de la politique des quatre piliers nous renvoie Ü l’Çtape de la rÇalisation<br />

concrÑte des objectifs d’une politique publique et la concrÇtisation de l’arrangement politicoadministratif.<br />

Ceci veut dire plus concrÑtement dans les cantons et villes.<br />

31 OFSP 1997, L’Aide Ü la survie et la rÇduction des risques : questions et rÇponses.<br />

32 Le coÅt moyen d’un patient suivi dans un centre de prescription mÇdicalisÇ Çtait ÇvaluÇ en 1995 Ü fr. 51 par patient et par jour.<br />

33 Il s’agit de la Convention relative Ü l’obligation de diligence lors de l’acceptation de fonds et Ü l’usage du secret bancaire, du<br />

9.12.1977. Elle a ÇtÇ l’objet des modifications en 1982, 1987, 1992.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

24<br />

4.1. Adhésion et résistances aux quatre piliers<br />

L’Ordonnance de 1992 a provoquÇ une controverse politique polarisÇe et le lancement des<br />

Initiatives populaires touchant la dimension axiologique de la politique publique en<br />

construction 34 . Ces initiatives reprÇsentent la phase d’adhÇsion et de rÇsistances Ü la politique<br />

des quatre piliers, et accentuent la confrontation de la constellation des acteurs autour de celleci.<br />

Durant le laps de temps ÇcoulÇ entre le lancement des initiatives, le dÇpêt officiel et le<br />

dÇroulement de chaque votation, s’est produit un dÇbat enrichissant et un consensus autour de<br />

ces mesures novatrices. La politique fÇdÇrale situÇe entre ces deux initiatives polarisÇes prend<br />

le statut de É voie mÇdiane Ö ou de É politique pragmatique Ö.<br />

4.1.1. Les initiatives populaires<br />

(a) L’initiative Jeunesse sans drogue a ÇtÇ lancÇe le 15 dÇcembre 1992, faisant du modÑle<br />

rÇpressif le pilier central de la lutte contre les drogues illÇgales, prÇvoyant en particulier<br />

l’interdiction ou/et - du moins - un accÑs beaucoup plus restrictif aux programmes de<br />

substitution Ü la mÇthadone et Ü la prescription d’hÇroíne (ISPA 1999 : 75). Elle attire le soutien<br />

de la constellation des acteurs les plus attachÇs au modÑle des trois piliers, s’attaquant Ü la<br />

distribution de la drogue par l’Etat et Ü la dÇfinition de l’Aide Ü la survie.<br />

(b) L’initiative Pour une politique raisonnable en matiÑre des drogues ou Droleg a ÇtÇ lancÇe le<br />

18 mai 1993, prênant la lÇgalisation de la consommation et le commerce des drogues pour<br />

casser le monopole des mafias. Il accorde Ü l'Etat un pouvoir de contrêle accru (ISPA 1999 : 75<br />

- 76). Ce sont les acteurs le plus progressistes, issus du Groupe de travail pour la lÇgalisation<br />

des stupÇfiants, qui la soutiennent.<br />

4.1.2. Pression politique pour une Voie médiane<br />

Vu la polarisation du dÇbat politique, la “visibilitÇ” des problÑmes liÇs Ü la toxicomanie et Ü la<br />

scÑne ouverte du Letten, des acteurs politiques et sociaux du pays soutiennent le Conseil<br />

fÇdÇral et proposent le choix d’une voie mÇdiane en matiÑre de lutte contre la drogue.<br />

34 Cf. 24heures du 7.10.1991, Drogue : rÇpression, S.V.P. Dans une prise de position unanime de la FÇdÇration suisse des<br />

fonctionnaires de police (FSFP) É la rÇpression est “la seule rÇponse possible au problÑme de drogue”. Ils exigent É des autoritÇs<br />

fÇdÇrales et cantonales une politique coordonnÇe, cohÇrente et dÇcidÇe de rÇpression, accompagnÇe des mesures contrêlÇes de<br />

rÇhabilitation des toxicomanes Ö.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

25<br />

(a) Les trois partis gouvernementaux, le PRD, le PS et le PDC, manifestÑrent leur soutien Ü la<br />

politique fÇdÇrale 35 . Ils ont rendu public le 24 juin 1994, un document intitulÇ É Pour une<br />

politique de drogues cohÇrente (Concepts et mesures) Ö (IES 1994: 11-13). Nous relevons<br />

parmi leurs propositions, la dÇpÇnalisation de la consommation des drogues, la prescription<br />

mÇdicale d’hÇroíne, la lutte contre le crime organisÇ et le besoin d’une politique nationale<br />

cohÇrente (coordination).<br />

(b) Les associations professionnelles, telle la SociÇtÇ suisse pour la politique de la santÇ (SSPS)<br />

se prononce dans le máme sens selon les É 14 thÑses “pour une troisiÑme voie” Ö, le 25.07.94.<br />

Ainsi que Pro-Juventute, l’Association suisse des intervenants en toxicomanie (ASIT), la<br />

SociÇtÇ suisse de mÇdecine sociale et prÇventive, le GREAT et le VSD.<br />

(c) La FÇdÇration des Eglises protestantes de la Suisse et les Eglises chrÇtiennes suisses jugent<br />

important d'Çlaborer une politique É visant Ü diminuer les consÇquences nÇfastes de la<br />

consommation de drogue et Ü empácher la dÇpendance Ö (IES 1994: 14).<br />

4.1.3. La fermeture de la scène ouverte du Letten (1992-1995).<br />

Les prÇparatifs de la fermeture du Letten Ü la mi-annÇe 1994, coíncident avec une mÇdiatisation<br />

accrue de cette scÑne ouverte, la polarisation du dÇbat et la rÇticence de la moitiÇ des cantons<br />

d’adopter la rÇduction des dommages (cf. Renschler / Cattacin 1996 : 19-20). Contrairement<br />

aux effets pervers de la fermeture du Platzspitz, l’Çvacuation du Letten (14.02.1995) implique<br />

l’engagement direct de la ConfÇdÇration et la pragmatisation de son discours Ü travers la<br />

coordination des acteurs publics 36 . En effet, l’intervention de la ConfÇdÇration selon l’art 15c de<br />

LStup É n’Çtait mise en œuvre que de faäon minimale. Au-delÜ d’un engagement technique et<br />

financier accru, la ConfÇdÇration souhaite surtout signaler quelles directions elle considÑre<br />

particuliÑrement importantes : - le souci de cohÇrence entre les diffÇrentes interventions de<br />

l’autoritÇ publique et entre les diverses rÇgions concernÇes. – la nÇcessitÇ d’expÇrimenter de<br />

nouvelles voies et d’Çvaluer les actions entreprises jusqu’ici Ö (Lehmann 1994 : 126)<br />

35 Entre 1992 et 1993, ces partis avaient individuellement fait pression en faveurs des quatre piliers. Le 25.10.92 le PS suisse<br />

vote Ü GenÑve les ThÑses pour une politique suisse diffÇrente en matiÑre des drogue ; en máme temps, le Parti Çcologiste suisse<br />

approuve le document Des chemins pour sortir du cul de sac – Pour une politique humaine et judicieuse en matiÑre de drogue. Le<br />

29 juillet 1993, le PR suisse demande un ArrátÇ urgent pour l’expulsion immÇdiate des requÇrants d’asile trafiquants ; le 14<br />

octobre le PDC suisse prÇsente ses ThÑses dÇmocrate-chrÇtiennes sur la politique de drogues (Chenaux 1996 : 263-268).<br />

36 "…tout le monde dit qu'elle a ÇtÇ mieux prÇparÇe, sur la prise en charge, que celle du Platzspitz. Mais il est trop têt pour savoir<br />

si les Zurichois ont enfin rÇalisÇ leur ambition de rÇduire leur "scÑne de la drogue" Ü une dimension gÇrable, pratiquement et<br />

symboliquement" (Mino 1996: 114).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

26<br />

Les points les plus importants de ce processus qui accentue la politique des quatre piliers sont :<br />

(a) une nouvelle forme de É coordination horizontale Ö - Etat-major de crise - sous l’Çgide de la<br />

ConfÇdÇration entre le canton de Zurich et la ville de Zurich (cf Boggio 1997: 76).<br />

(b) l’adoption par referendum de la loi de mesures de contrainte dans l’asile (04.12.1994) qui<br />

prÇvoit l’expulsion des Çtrangers frÇquentant la scÑne et en situation irrÇguliÑre;<br />

(c) la construction d’une nouvelle prison pour aider la ville (ZH) Ü fermer Letten,<br />

(d) la constitution du Centre des renvois pour É dispatcher Ö les toxicomanes SDF vers leurs<br />

cantons d’origine (collaboration intercantonale) et<br />

(e) le renforcement de l’aide Ü la survie, l’assistance mÇdicale (prescription de l’hÇroíne) et<br />

l’accompagnement psycho-social (IUMSP, Uchtenhagen, juin 1997: 13).<br />

4.2. Une plate-forme de coordination horizontale/verticale (1996)<br />

Le Conseil fÇdÇral crÇe en 1996 une Plate-forme de coordination et de services suisses (PCS) en<br />

vue d’amÇliorer l’organisation des efforts de la ConfÇdÇration, des cantons et des communes en<br />

matiÑre des drogues (voir annexe III). Il s’agit d’un organisme attachÇ Ü l’OFSP ayant pour<br />

mission l’harmonisation, la coordination et l’intÇgration des collectivitÇs publiques locales, des<br />

experts et des milieux professionnels.<br />

Le PCS constitue l’aboutissement d’une coordination horizontale de toute une sÇrie de<br />

commissions officielles et de groupes de travail informels. Depuis l’Çtape d’Çvaluation de la<br />

politique des trois piliers, la ConfÇdÇration a voulu crÇer un contact permanent, mais informel,<br />

avec les acteurs et les villes confrontÇes Ü des problÑmes majeurs. De la seule planification ou<br />

“design politique” elle passait Ü une organisation privilÇgiant l’entente entre les collectivitÇs<br />

publiques et la collaboration de l’environnement parapublic et privÇ. En 1994, cette politique<br />

s’est accentuÇ et a obtenu le soutien des cantons lors de la 2 e ConfÇrence nationale sur la drogue<br />

(fÇvrier 1995). Son impact est l’amÇlioration des relations entre les acteurs concernÇs, le<br />

pragmatisme du discours politique et le consensus minimum autour d’une politique commune en<br />

matiÑre des drogues.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

27<br />

4.3. La politique de rÅduction des dommages<br />

Cela concerne les projets et/ou programmes ProMeDro qui touchent les piliers de rÇduction des<br />

dommages, de la thÇrapie et de la prÇvention secondaire et tertiaire. Ce programme d’intervention<br />

prioritaire intÑgre, d’une part, toute une sÇrie de projets de rÇduction des risques, Ü savoir : Flashbox, ou<br />

de distribution de matÇriel d’injection, une carte dÇpliante Harm Reduction-Cards, le projet Media de<br />

prÇvention du VIH auprÑs des toxicomanes, le Projet de distribution des seringues en prison et la<br />

crÇation en 1995 du Bureau de promotion d’aide Ü la survie de l’OSEO. Toutefois, il est important de<br />

signaler que ProMeDro envisage diffÇrents projets ou programmes de prÇvention et de thÇrapie. Nous<br />

mentionnons l’approbation du programme national d’action et de recherche SUPRA-F (1998) 37 de<br />

l’OFSP, formulÇ sur la base du projet L’Appar’t de la Ville de Lausanne.<br />

D’autre part, le plan d’action capital de l'aide Ü la survie est le projet PROVE. En effet, le 1 er janvier<br />

1994 commenäaient officiellement des essais scientifiques de prescription mÇdicale d’hÇroíne pour des<br />

personnes gravement dÇpendantes. Ses objectifs s’articulent en fonction de l’Ordonnance du 21 octobre<br />

1992 et les mÇthodes d’intervention contenus dans le Plan global de recherche du 1er novembre 1993.<br />

É La saisie des donnÇes a commencÇ le 1er janvier 1994 pour se terminer le 31 dÇcembre 1996. (…) Les<br />

stupÇfiants admis dans le projet conformÇment Ü l’ordonnance sont la morphine, la mÇthadone et<br />

l’hÇroíne, par voie intraveineuse ou orale. Par ailleurs, un essai de prescription d’hÇroíne et un essai<br />

pilote de cocaíne Ü fumer ont ÇtÇ expÇrimentÇs Ö (Uchtenhagen et al. 1997 : 1/ 11).<br />

Ces essais ont ÇtÇ reconduits au-delÜ 1996. É Les rÇsultats ont ÇtÇ considÇrÇs positifs grçce au fait que la<br />

distribution d’hÇroíne a ÇtÇ conjuguÇe Ü une dÇfinition diffÇrente et un suivi des patients. Les<br />

toxicomanes sont traités comme des personnes malades et non pas comme des criminels. LibÇrÇs du<br />

stress permanent de s’approvisionner en drogue, ils peuvent se stabiliser et commencer Ü travailler sur<br />

eux-mámes, et ensuite, lorsqu’ils sont práts, envisager une dÇsintoxication Ö 38 . D’ailleurs, les mesures<br />

de lutte contre le Sida (remise des seringues et des prÇservatifs) ont ÇtÇ Çlargies Ü des programmes de<br />

prÇvention dans les populations rÇsidantes ÇtrangÑres (Fleury et al. 1993 et 1996).<br />

37 Cf. site http://www.infoset.ch/inst.ofsp/supra-f.html. Il s'agit d'un programme de recherche en prÇvention multicentriques<br />

É axÇs sur les jeunes menacÇs dans les milieux Ü risque Ö. Il s’Çtale sur É l’intÇgration des interventions dans les structures de la<br />

vie quotidienne (famille, Çcole, apprentissage, sports et loisirs) et le recours Ü divers services (conseils-jeunes, police, pÇdopsychiatre,<br />

assistance sociale, etc) Ö. Le concept du programme Supra-f a ÇtÇ conäu en 1997, le projet pilote a dÇmarrÇ en 1998,<br />

le lancement officiel a eu lieu en 1999 et la fin du programme est prÇvu en 2002. Le coÅt est ÇvaluÇ Ü fr. 2 millions pas an.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

28<br />

4.4. La politique de lutte contre la grande criminalité<br />

Cet aspect est Ü nouveau l’objet de mesures rÇglementaires et lÇgales de la part de la<br />

ConfÇdÇration. En effet, É Un second “paquet de mesures contre le crime organisÇ” a ÇtÇ adoptÇ<br />

le 30 juin 1993, introduisant le dÇlit d’organisation de criminels. La mise en œuvre de ces<br />

dÇcisions reste largement l’affaire croissante des cantons, qui doivent faire face comme ils<br />

peuvent Ü l’augmentation croissante de la criminalitÇ liÇe au trafic Ö (Lehmann 1994 : 126). Un<br />

deuxiÑme volet de mesures a ÇtÇ Çgalement adoptÇ contre le blanchiment d’argent. En 1994,<br />

elle Çtablissait le droit de communication des intermÇdiaires financiers (article 305ter, 2 e alinÇa<br />

CP), le caractÑre punissable de l’appartenance et du soutien Ü une organisation criminelle<br />

(article 260ter CP) et les dispositions rÇvisÇes relatives Ü la confiscation de valeurs<br />

patrimoniales (article 59 CP) venaient complÇter le dispositif lÇgal Ö (Thelesklaf 1999 : 2).<br />

Par la suite, la Loi fÇdÇrale sur les offices centraux de police criminelle de la ConfÇdÇration 39<br />

d’octobre 1994, prÇcise la rÇpression des activitÇs liÇes au trafic des stupÇfiants. Elle s’attaque,<br />

en premier lieu, au rÇseau des trafiquants de drogues avec des ramifications internationales en<br />

crÇant un nouvel organe confÇdÇral : É L’Office central de lutte contre le crime organisÇ est<br />

notamment chargÇ de dÇmasquer les organisations criminelles telles qu’elles sont dÇfinies Ü<br />

l’article 260ter du Code pÇnal suisse et de lutter contre les infractions commises par ces<br />

organisations Ö (art. 7). Et en deuxiÑme lieu, contre le commerce des drogues illÇgales :<br />

É L’Office central de lutte contre le trafic illicite des stupÇfiants soutient les autoritÇs de la<br />

ConfÇdÇration, des cantons et des autres Etats dans la prÇvention et la lutte contre le trafic<br />

illicite des stupÇfiants (art. 9).<br />

Trois ordonnances complÇmentaires ont ÇtÇ adoptÇes entre 1996, 1997 et 1998 dans le cadre du<br />

traitement des donnÇes en matiÑre de lutte contre le trafic illicite de stupÇfiants et la lutte contre<br />

le crime organisÇ 40 . Finalement, la ConfÇdÇration procÑde dans ce cadre Ü adapter son arsenal<br />

38 Cf http://www.verdi.ch/f-positionen/drogenpolitik.html : (Position des Verts sur la politique en matiÑre de drogue. Des<br />

chemins pour sortir de l'impasse, 1999).<br />

39 LOC, RS 172.213.71, du 7 octobre 1994.<br />

40 Ordonnances : DOSIS, du 26 juin 1996 ; ISOK, du 19 novembre 1997 ; et FAMP, du 28 septembre 1998. En relation Ü cette<br />

derniÑre, rÇcemment une affaire judiciaire des traite des átres humains liÇ au trafic de cocaíne a ÇtÇ jugÇ par le Tribunal<br />

correctionnel de Lausanne. Cf. Le Temps, 20.04.2001, Vaud : le NigÇrian É Croco Ö a ÇtÇ condamnÇ.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

29<br />

juridique pour faire face aux nouvelles formes de production et trafic des drogues de synthÑse,<br />

p. ex. les pilules ecstasy, thaí et le LSD qui rÇapparaissent sur le marchÇ. Quatre Ordonnances<br />

complÇmentaires de la LStup ont ÇtÇ promulguÇes en 1996 concernant un long rÇpertoire des<br />

produits stupÇfiants et de substances psychotropes 41 et des ÇlÇments prÇcurseurs utilisÇs pour la<br />

fabrication de stupÇfiants et de substances psychotropes 42 .<br />

5. LE DEGRE DE CONCRETISATION<br />

La nouvelle politique fÇdÇrale a atteint sa stabilisation grçce aux refus des initiatives populaires<br />

d’une part et Ü l’adoption des ressources lÇgales qui remplacent ou fusionnent avec des<br />

normatives administratives fÇdÇrales d’autre part. Nous soulignons les rÇsultats des votations au<br />

Canton de Vaud, oè la Ville de Lausanne manifeste une tendance plus marquÇe en faveur de la<br />

politique fÇdÇrale, surtout lors de la votation sur l'ArrátÇ fÇdÇral urgent de 1998.<br />

La consolidation de cette politique est Çgalement acquise par les rÇsultats positifs des mesures<br />

visant Ü rÇduire les problÑmes liÇs Ü la toxicomanie. É En 1998, la ConfÇdÇration a prolongÇ<br />

ProMe-Dro jusqu’en 2002. La prioritÇ est donnÇe aujourd’hui Ü la consolidation et Ü<br />

l’assurance de la qualitÇ Ö (Spectra OFSP 2001 : 1). Mais, elle est incertaine parce que<br />

l’adoption de la rÇvision de la LStup prÇvue pour 2004 dÇpendra de l’approbation populaire.<br />

5.1. Adhésion et résistances aux quatre piliers<br />

La “voie mÇdiane” de la ConfÇdÇration obtient de la lÇgitimitÇ politique grçce au soutien<br />

populaire du peuple suisse Ü travers le rejet des initiatives populaires et ce par double majoritÇ.<br />

La conclusion qui ressort est un consensus autour du modÑle de causalitÇ des quatre piliers. En<br />

effet, l’initiative Jeunesse sans drogue a ÇtÇ rejetÇe le 28 septembre 1997 par 71% des votes,<br />

contre 29% 43 . Le taux de participation Çtait de 41% et aucun canton n’a acceptÇ cette initiative.<br />

L’initiative Droleg a ÇtÇ refusÇe le 29 novembre 1998 avec 74% de non, contre 26% de oui 44 .<br />

Le taux de participation s’Çlevait Ü 38%. Aucun canton ne l’a approuvÇ non plus (ISPA 1999 :<br />

76). Nous accordons une attention particuliÑre au premier Referendum facultatif contre la<br />

41 Ordonnances : Ostup, du 29 mai 1996, et OStup-OFSP du 12 dÇcembre 1996.<br />

42 Ordonnances : Oprec du 29 mai 1996, et Oprec-OFSP du 8 novembre 1996.<br />

43 Lausanne vote 29.96% oui et 70.04% non. Le canton, y compris Lausanne, 33.65% oui et 66.35% contre. Annexes X, XI, XII<br />

44 Le máme cadre: Lausanne 20.54% oui contre 79.46% non. Le canton, y.c. Lausanne, 16.45% oui et 83.55% non.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

30<br />

prescription mÇdicale d’hÇroíne dÇposÇ en fÇvrier 1999 45 . Il avait ÇtÇ lancÇ par l’UDF en fÇvrier<br />

1998 et soutenu par l’UDC et le Parti de la libertÇ, dÇclenchant un dÇbat plus critique du<br />

modÑle des quatre piliers sur la base des rÇsultats intermÇdiaires de la prescription des<br />

stupÇfiants notamment. Un rapport de l’ONU a ÇtÇ fort utilisÇ par ses dÇtracteurs, tandis que la<br />

ConfÇdÇration utilisait les rapports d’Çvaluations scientifiques des projets mis en place dÑs<br />

1994 46 . Il a ÇtÇ rejetÇ de justesse le 13 juin 1999 par 54.4% contre 45.6% en faveur 47 . Le taux de<br />

participation se situait autour de 45% ; 9 cantons l’ont approuvÇ (ISPA 1999 : 76).<br />

Cette votation trÑs serrÇe laisse quelques doutes sur son avenir, principalement le projet de<br />

dÇpÇnalisation et de rÇvision de la LStup. É Aujourd’hui, la recherche de cette “ voie suisse ”<br />

semble átre devenue singuliÑrement plus difficile. Le consensus politique entre les trois grands<br />

partis gouvernementaux qui l’avaient ouvertes s’effrite. Le PDC se distancie toujours plus<br />

nettement des positions plus libÇrales des socialistes et des radicaux. La population a montrÇ de<br />

son cêtÇ, lors de la votation sur la prescription d’hÇroíne, que son audace avait des limites. En<br />

ouvrant aussi largement la consultation, le Conseil fÇdÇral espÑre sans doute retrouver cette<br />

assise perdue. Il prend aussi le risque d’afficher ses divisions et de devoir gÇrer, au bout du<br />

compte, un dÇbat aussi embrouillÇ que la loi actuelle est dÇpassÇe Ö 48 . Est-ce-que la disparition<br />

de ces scÑnes - il y a 10 et 5 ans d’intervalle - et le contrêle de la variable “visibilitÇ” du<br />

problÑme collectif pourrait avoir une incidence dans les votations futures ? Une politique<br />

victime de son succÑs ?<br />

5.2. Projet de révision de la LStup en consultation : la dépénalisation.<br />

La rÇvision de la LStup (1951) fait partie du dÇbat qui entoure la dÇfinition du problÑme<br />

collectif Ü rÇsoudre et le changement du modÑle de causalitÇ. Les Propositions de rÇvision de la<br />

LStup (1996) ÇlaborÇs par la Commission d’experts Schild (1994) suggÑrent la dÇpÇnalisation<br />

de la consommation du cannabis ainsi que de toutes les drogues. Par la suite, le rapport du<br />

Groupe d’Çvaluation de la Commission fÇdÇrale pour les questions liÇes aux drogues reprend<br />

ces propositions et propose la dÇpÇnalisation de la consommation, l’achat et la dÇtention du<br />

45 Cf. Votation du 13 juin 1999. Explication du Conseil fÇdÇral, Berne, Chancellerie fÇdÇrale.<br />

46 Gervasoni et al. 1996, Evaluation des mesures de la ConfÇdÇration destinÇes Ü rÇduire les problÑmes liÇes Ü la toxicomanie.<br />

DeuxiÑme rapport de synthÑse 1990-1996, op. cit.<br />

47 Lausanne, observe 49.15% favorables et 50.85% non; le canton, y.c. Lausanne, 42.76% oui et 57.24% non.<br />

48 Arsever, Sylvie, DÇpÇnalisation de la consommation de drogues : le Conseil fÇdÇral laisse toutes les options ouvertes. A la<br />

recherche du consensus perdu. In : Le Temps, GenÑve, 26.08.1999.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

31<br />

cannabis Ü usage personnel (rapport du 23 avril 1999). L’Etat, au lieu de s’attaquer au petit<br />

trafic, devrait dicter une loi suivant le modÑle du É commerce sous licence Ö qui É rÇglerait la<br />

profession, la qualitÇ des produits, l’interdiction de publicitÇ, la taxation fiscale, Çventuellement<br />

les prix, l’çge minimum pour l’achat Ö 49 . La mise en consultation du Projet de rÇvision ÇlaborÇ<br />

par le Conseil fÇdÇral est en cours dÑs le 26 aoÅt 1999, oè il propose 5 variantes de<br />

dÇpÇnalisation des drogues. Le projet se trouve dÑs la fin 2000 au Parlement.<br />

5.3. LA POLITIQUE DE REDUCTION DES DOMMAGES<br />

5.3.1. L’ArrâtÅ fÅdÅral urgent sur la prescription mÅdicale d’hÅroÜne (AFU 1998) 50<br />

La promulgation de la loi sur la prescription mÇdicale de l’hÇroíne (AFU) lÇgitime les essais de<br />

prescription mÇdicale d’hÇroíne 51 . Elle porte une durÇe lÇgale limitÇe Ü six ans et ce jusqu’Ü la<br />

rÇvision de la LStup et devient une ressource “lÇgal-cadre” provisoire parce que ces essais<br />

s'appuyaient sur des dispositions rÇglementaires. Elle autorise l’OFSP Ü utiliser Ü titre<br />

d’exception la prescription mÇdicale d’hÇroíne, en fixant les conditions d’accÑs et son agrÇment<br />

É aux seules institutions spÇcialisÇes en la matiÑre Ö (art. 8, 6 e al.). L’objectif de cette<br />

prescription est l’ É abstinence Ö, raison pour laquelle É Le Conseil fÇdÇral rÑgle le contrêle<br />

pÇriodique de l’application des thÇrapiesÖ (art. 8, 8e al). Par la suite, l’Ordonnance sur la<br />

prescription mÇdicale d’hÇroíne (1999) 52 rÇglemente plus en dÇtail l’application de l’AFU. Elle<br />

signale que le traitement Ü l’hÇroíne É complÑte la thÇrapie destinÇe aux personnes gravement<br />

dÇpendantes de l’hÇroíne chez lesquelles d’autres thÇrapies ont ÇchouÇ ou dont l’Çtat de santÇ<br />

ne permet pas d’autres types de traitement Ö (art.1 2 e al.).<br />

5.3.2. Le financement de la prescription de stupÅfiants<br />

Le financement des traitements de prescription mÇdicalisÇe des produits de substitution est fixÇ<br />

en partie dans le cadre de la loi sur l’assurance maladie obligatoire des soins (LAMAL) et<br />

assumÇ par les caisses maladies sous certaines conditions. Elle est Çgalement prise en charge<br />

49 Cf. F. Nussbaum, op. cit., 24.04.99, Le Courrier.<br />

50 ArrátÇ fÇdÇral urgent sur la prescription mÇdicale d’hÇroíne, RS 812.121 du 9 octobre 1998.<br />

51 La prescription d’hÇroíne, qui a fait l’objet d’essais scientifiques entre 1994 et 1996 prouvant sa faisabilitÇ, est devenue partie<br />

intÇgrante de la palette des traitements Ü la fin de 1998 Ö (Spectre OFSP 2001 : 1).<br />

52 Ordonnance sur la prescription mÇdicale d’hÇroíne, RS 812.121.6 du 8 mars 1999.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

32<br />

par la ConfÇdÇration, les cantons et les communes. L’intervention de l’OFAS est dÇterminante dans<br />

cette rÇgulation.<br />

En premier lieu, le remboursement de certaines prestations mÇdicales du traitement de la mÇthadone par<br />

la LAMAL en 1995 53 .<br />

En deuxiÑme lieu, le remboursement des prestations mÇdicales des frais de l’hÇroíne par la LAMAL dÑs<br />

2001, selon dÇcision de l’OFAS du 11 juillet 2000 54 . L’argument de cette dÇcision prÇvoit que les coÅts<br />

des traitements seront “relatifs” grçce Ü É l’amÇlioration de leur Çtat de santÇ et de leur aptitude Ü<br />

travailler, mais aussi en raison de la rÇduction de la dÇlinquance. L’OFAS souligne encore que de<br />

nombreux toxicomanes ainsi stabilisÇs ont pu rembourser en partie leurs dettes et ne recourent plus Ü<br />

l’aide sociale Ö 55 .<br />

En troisiÑme lieu, le remboursement des traitements rÇsidentiels (rÇinsertion/rÇhabilitation) par<br />

l'Assurance-invaliditÇ (AI) suite Ü la dÇcision de l’OFAS de ne subventionner Ü partir de 1999 que les<br />

institutions oeuvrant dans le domaine de la toxicomanie ayant des patients toxicomanes au bÇnÇfice d’un<br />

certificat AI et mÇdical.<br />

5.4. Le programme PROMeDro<br />

Il s’agit du bilan d’un large rÇpertoire de plus de 300 mesures du ProMe-Dro 56 . Par rapport aux objectifs<br />

du paquet de mesures de 1991, le rÇsultat semble positif 57 .<br />

É Le nombre des toxicomanes n’a plus augmentÇ, celui des dÇcÑs dus Ü la drogue a diminuÇ de moitiÇ,<br />

celui des infections par l’hÇpatite et par le VIH, dues aux Çchanges de seringues, a considÇrablement<br />

reculÇ. Des possibilitÇs spÇcifiques ont ÇtÇ mises au point pour les groupes les plus difficiles Ü toucher<br />

(p. ex. traitements avec l’hÇroíne). Les efforts de prÇvention et les possibilitÇs thÇrapeutiques sont<br />

nombreuses Ö (Spectra OFSP 2001 : 1). Mais la critique des verts est symptomatique. É L’effet prÇventif<br />

de la criminalisation de la consommation n’est pas prouvÇ, la lutte contre les milieux du commerce<br />

53 Ordonnance sur les prestations de l’assurance obligatoire des soins en cas de maladie, OPAS, du 29 septembre 1995, n°<br />

832.112.31, annexe 1, 8. En 1990, le Conseil fÇdÇral avait dÇjÜ fixÇ des directives quant Ü son remboursement. Cf. l’Ordonnance<br />

9 du DFI concernant certaines mesures diagnostiques ou thÇrapeutiques Ü la charge des Caisses maladies reconnues du 18<br />

dÇcembre 1990, modifiÇ le 23 dÇcembre 1992.<br />

54 Cf. OFAS, confÇrence de presse 10.07.00, Traitement avec prescription d’hÇroíne en cas de dÇpendance aux opiacÇes.<br />

Nussbaum, op. cit. 11.7.00, Le Courrier. É Il existe aujourd’hui 17 centres de traitement avec hÇroíne, dans les grandes villes<br />

alÇmaniques ainsi qu’Ü Bienne et GenÑve Ö.<br />

55 Cf. CAMS actuel, organe du Concordat des assureurs-maladie suisses nî 8, aoÅt 2000, “Le Concordat s’oppose Ü la prise en<br />

charge de l’hÇroíne par l’assurance maladie”, pp. 8 et 23. Cf. Petit-Pierre, op. cit., 11.7.00, Le Temps. L’OFAS a ÇvaluÇ les frais<br />

supplÇmentaires entre fr. 11 Ü 14.5 millions.<br />

56 É L’Çventail s’Çtend de la prÇvention de la toxicomanie dans les Çcoles, les mouvements de jeunes et les clubs sportifs aux<br />

vastes programmes de substitution, utilisant la mÇthadone et l’hÇroíne, en passant par les modÑles de formation de spÇcialistes<br />

dans tous les domaines, la mise en place de traitements faciles d’accÑs et de traitements en institution Ö (Spectre OFSP 2001 : 1).<br />

57 Cf. Gervasoni et al. 2000, TroisiÑme rapport de synthÑse 1997-1999, op. cit. Et, OFSP, communiquÇ de presse, Politique en<br />

matiÑre de drogue. Bonnes notes pour la ConfÇdÇration, 17.03.00.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

33<br />

de drogue ne s’est pas amÇliorÇ, et l’effet est nÇgatif du point de vue de la politique de la santÇ.<br />

(…) En comparaison des propositions de la commission d’experts, la politique du Conseil<br />

fÇdÇral est hÇsitante et timorÇe. C’est uniquement pour la prescription mÇdicale d’hÇroíne (…)<br />

que des progrÑs ont ÇtÇ accomplis Ö 58 .<br />

5.5. La politique de lutte contre la grande criminalité<br />

Cet aspect si dÇterminant dans la dÇfinition du modÑle de causalitÇ s’enlise de plus en plus.<br />

D'une part, la promulgation de la Loi fÇdÇrale concernant la lutte contre le blanchiment<br />

d’argent dans le secteur bancaire (LBA) 59 en 1997, avait reprÇsente la volontÇ d’agir contre le<br />

recyclage d’argent du crime organisÇ dans le secteur bancaire (LBA art. 1). Mais, elle a de la<br />

peine Ü porter ses fruits Ü cause de maigres ressources mis Ü disposition et de la pression<br />

politique du puissant lobby bancaire suisse.<br />

D'autre part, un projet de loi est en consultation concernant une Loi fÇdÇrale sur le partage de<br />

l’argent de la drogue confisquÇe. Le rapport de la Commission d’experts Sharing (DFJP 1998)<br />

du 10 juillet 2000 dÇbouche sur un Avant-projet de loi sur le Partage des valeurs patrimoniaux<br />

confisquÇs. Cette initiative est nÇe de la confiscation d’un montant exorbitant des 250 millions<br />

de francs suisses d’une trafiquante au canton de Vaud. É Chaque annÇe, la ConfÇdÇration et les<br />

cantons confisquent des millions de francs provenant du commerce illÇgal de la drogue. Le flou<br />

est de mise quant aux sommes exactes en jeu car des statistiques officielles ne sont pas tenues Ü<br />

ce sujet Ö 60 .<br />

Il devient un outil de (re)distribution financiÑre, qui provoque des convoitises de la part des<br />

autoritÇs nationales et internationales 61 , et pas seulement pour les rÇaffecter Ü des projets de<br />

lutte contre la toxicomanie. D’ailleurs, les cantons de GenÑve (1994), Fribourg (1996) et Vaud<br />

(1997) disposent des lois et rÑglements pour financer les institutions publiques et parapubliques<br />

s’occupent de la toxicomanie et Ü promouvoir des projets d’aide au dÇveloppement dans les<br />

pays producteurs de drogues.<br />

58 Cf. Position des Verts sur la politique en matiÑre de drogue, 1999.<br />

59 LBA, RS 955.0 du 10 octobre 1997<br />

60 Cf. CommunautÇ de travail Swissaid, L’argent confisquÇ de la drogue, Fact Sheet, Berne, octobre 2000. Entre 1990-1998, la<br />

revue Cash du 13.11.1998, chiffre ces montants Ü fr. 572 millions tandis que la Commission Sharing n’arrivait qu’Ü fr. 176 mio.<br />

61 Une question ordinaire a ÇtÇ posÇe le 15.03.1999 au Conseil national par Mme L. Fehr, concernant l'Argent de la drogue<br />

confisquÇ et son partage entre les cantons. Un rÇponse dÇtaillÇ a ÇtÇ faite le 31 mai 1999.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

34<br />

II. LA POLITIQUE LAUSANNOISE DE LUTTE CONTRE LES DROGUES<br />

ILLEGALES<br />

Dans ce chapitre nous aborderons l’Çlaboration de la politique lausannoise en concomitance avec<br />

celle de la ConfÇdÇration et de l’agglomÇration lausannoise.<br />

En premier lieu, nous constatons que dans la pÇriode de dÇpart de notre Çtude, dÑs 1989,<br />

le dÇveloppement de la politique lausannoise est tributaire d’une autonomie communale<br />

rÇduite.<br />

En deuxiÑme lieu, Lausanne Çtant une ville centre d’agglomÇration, elle a É … la<br />

particularitÇ de ne pas comporter de rÇelle activitÇ dominante : elle est Ü la fois une ville<br />

tertiaire et regroupÇ des industries de pointe (les autres industries Çtant localisÇes dans l’ouest<br />

de l’agglomÇration) Ö.<br />

En troisiÑme lieu, le gouvernement politique de la ville É apparaït comme fortement<br />

fragmentÇ Ö et fait l'objet des blocages Çtendus dans les relais entre autoritÇs et habitants sur des<br />

problÑmes des quartiers, entre un Conseil Communal et une MunicipalitÇ aux positions<br />

politiques opposÇes et entre les autoritÇs et les mouvements de jeunes (Joye et al. 1995 : 254-<br />

255). En plus, on peut relever une certaine personnalisation du pouvoir sur la personne du<br />

syndic ou de la syndique Ö (Joye et al. 1995 : 278-279).<br />

Dans ce cadre, la Ville dÇploie un champ d’action publique en utilisant davantage des mesures<br />

administratives pour soutenir des projets sociaux Ü l’instar des autres grandes villes suisses<br />

Çgalement exposÇes aux problÑmes de toxicomanie. Elle Çlabore donc une politique interne en<br />

cherchant des appuis locaux avec l’agglomÇration lausannoise, et nationaux avec les organes de<br />

la ConfÇdÇration et les associations des villes suisses.<br />

1. PERIODE 1989-1991 : RALLIEMENT AU MODELE CANTONAL<br />

1.1. Introduction<br />

La ville de Lausanne Çtant gouvernÇe dÑs 1990 par la majoritÇ rose/verte n’exprimait pas une<br />

adhÇsion visible Ü la nouvelle politique fÇdÇrale. Elle ne remet pas non plus en cause l'approche<br />

juridico-policiÑre du modÑle cantonal fondÇ sur les trois piliers, car les problÑmes lausannois


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

35<br />

liÇs Ü la toxicomanie semblent átre secondaires vis-Ü-vis des problÑmes sociaux liÇs au<br />

logement et Ü la lutte contre la pollution ( Cf. Ville de Lausanne 1990 : 1). N’ayant pas,<br />

thÇoriquement parlant, une politique conäue en matiÑre de toxicomanie, elle pratique les<br />

directives et le dispositif lÇgal cantonal. Toutefois, cette problÇmatique a ÇtÇ abordÇe<br />

alÇatoirement au Conseil communal en 1990, grçce Ü la motion Michel Margot (PRDL) 63 . Il<br />

soulevait la question de la “visibilitÇ” de la pauvretÇ urbaine dans un contexte de crise<br />

Çconomique et de montÇe du chêmage et Çbauchait la recherche des pistes de financement au<br />

niveau rÇgional pour rÇsoudre les problÑmes sociaux.<br />

D’ailleurs, la motion de la socialiste S. Zamora (fÇvrier 1991) 64 dÇmontre l’intÇrát de la ville<br />

pour le renforcement des politiques prÇventives dans le domaine de la jeunesse, suivant le<br />

PrÇavis nî 121 de 1984 65 . Elle plaide en faveur du financement d’une structure Çducative en<br />

milieu ouvert pour des É jeunes Ü risques Ö, L'Appar't.<br />

1.2. Le problème collectif à résoudre<br />

Le problÑme collectif n’arrive pas Ü átre dÇfini suffisamment et ce malgrÇ le concours des trois<br />

ÇlÇments formulÇs par Ph. Garraud pour sa mise Ü l’agenda politique.<br />

La pression des associations de terrain sur la ville cherchait l'aide financiÑre que le canton<br />

refusait de leur accorder. Ces associations adoptaient dans les faits une stratÇgie pro-politique<br />

fÇdÇrale et en marge de l’action des institutions faisant partie du modÑle É prÇvention, sevrage,<br />

abstinence Ö entretenu par le canton.<br />

Il n’y a pas eu une controverse politique majeure car le dÇbat Çtait liÇ Ü des problÑmes de<br />

voisinage, voire de rÇticence Ü l’implantation des institutions de proximitÇ dans les quartiers.<br />

Le conflit avec le canton ne s’est pas exprimÇ aisÇment sur les questions des drogues. Les<br />

difficultÇs avec le modÑle cantonal portaient Çgalement sur l'abstinence Ü haut seuil d’accÑs, le<br />

63 Cette motion, Etude sur la pauvretÇ Ü Lausanne et mesures pour remÇdier aux situations les plus critiques (16 .06.1990), a ÇtÇ<br />

l’objet d’un Rapport-prÇavis durant le 1er semestre 1993 pour financer la recherche. Il est ressorti la crÇation de l’Aide sociale<br />

lausannoise complÇmentaire (ASLC) et le Fonds du 700e anniversaire (Ville de Lausanne, Rapport de gestion 1992).<br />

64 Bulletin du Conseil communal 1991, Silvia Zamora et consorts É Motion pour la crÇation d’un lieu d’accueil de jour pour<br />

jeunes adolescents (tes) en difficultÇ Ö, (Motion dÇveloppÇe le 12 mars 1991). L’avant projet avait ÇtÇ ÇbauchÇ par la Direction<br />

des Çcoles et le SPJ en juin 1989 ; le rapport de ce projet a ÇtÇ prÇsentÇ par la Maison des jeunes en janvier 1990.<br />

65 Administration gÇnÇrale, Lausanne-Politique de la jeunesse (rÇponse Ü la motion Orioli), PrÇavis nî 121, Lausanne, le 24<br />

fÇvrier 1984.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

36<br />

peu de coordination de cette politique et d’avoir contraint les associations Ü demander l’aide de<br />

la ville (Lander 1991: 53).<br />

1.3. HypothÇse causale et groupes cibles<br />

La ville applique le modÑle de causalitÇ cantonal (cf. chapitre III), qui dÇsigne comme<br />

responsables du problÑme des drogues les consommateurs et les dealers. Ils constituent les<br />

groupes cibles principaux de cette politique.<br />

1.4. HypothÇse d’intervention et choix des instruments<br />

L’hypothÑse d’intervention est concomitante Ü celle du canton. C’est-Ü-dire, rÇpression des<br />

consommateurs des drogues et des trafiquants de rue, notamment ; dÇveloppement d’une<br />

politique de prÇvention et mise en valeur de l’abstinence comme seuil d’accÑs bas pour les<br />

cures de sevrage.<br />

Les instruments financiers. Ils sont destinÇs Ü la prÇvention primaire et secondaire. Elle<br />

subventionne le projet Mosaíque de prÇvention du Sida et de toxicomanie auprÑs des jeunes, la<br />

crÇation du Centre de puÇriculture, des centres pour la petite-enfance, des classes d'accueil et de<br />

soutien aux ÇlÑves, des centres de loisirs et clubs sportifs 66 .<br />

Les instruments administratifs. Les mesures de prÇvention dans les Çcoles autorisent<br />

l’intervention de la brigade de la jeunesse et de la brigade des stupÇfiants de la Police<br />

judiciaire 67 (Benz 1999). D’ailleurs, les interventions policiÑre et judiciaire (prÇfecture)<br />

s’attaquent Ü la rÇpression des drogues.<br />

Les instruments de santÇ publique. Bien que relevant de la politique cantonale, la ville<br />

s’implique dans la lutte contre le Sida par la remise sporadique des seringues et des prÇservatifs<br />

66 La pression des associations de quartiers a influencÇ ces dÇcisions. É Notons qu’Ü GenÑve et Ü Lausanne, vingt ans plus têt,<br />

c’est aussi Ü la demande de la ville que des organisations se sont constituÇs pour gÇrer les centres de loisirs, leur but Çtant ici<br />

d’Çviter dÇlinquance et marginalisation sociale Ö (Joye et al. 1995 : 229).<br />

67 La Brigade de jeunesse fut crÇÇe en 1966 (1 inspecteur de rue) ; en 1992 d’autres inspecteurs ont ÇtÇ engagÇs et travaillaient<br />

dans les classes de 6e annÇe et de 9e annÇe, et en 1994 dans les classes de 8e annÇe.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

37<br />

lors des festivals de rue (Fáte de Lausanne et Fáte de la citÇ p.e.), des ÇvÇnements sportifs<br />

(athletissima) et du Comptoir suisse Ü Lausanne 68 .<br />

Les instruments de coordination administrative. La ville participe Ü des commissions<br />

cantonales de Sida-Çcoles (service de la prÇvoyance et d’assurances sociales - SPAS) et<br />

d’Çducation Ü la santÇ (DÇpartement de l’instruction publique et des cultes - DIPC), groupe de<br />

travail Sida-Enfant de Pro-Juventute. La Direction des Çcoles, le tribunal des mineurs et le SPJ<br />

(Service de protection de la jeunesse) mettent sur pied un groupe de rÇflexion É adolescents en<br />

çge scolaire Ö.<br />

1.5. Les variables explicatives du non-changement de politique<br />

Pourquoi Lausanne n’a-t-il pas changÇ de politique au máme moment que la ConfÇdÇration<br />

annonäait sa nouvelle politique des quatre piliers ?<br />

1.5.1. Le respect de la coordination verticale cantonale (fÇdÇralisme d’exÇcution).<br />

La ville attendait qu’un changement s’opÑre du cêtÇ du Canton.<br />

1.5.2. La toxicomanie cachÇe 69 .<br />

Le peu d’influence de la variable “visibilitÇ” a jouÇ un rêle certain dans la non-action de la<br />

MunicipalitÇ. Elle se rÇduisait Ü certains bistrots, les pyramides de Vidy Ü l’extÇrieur de la ville,<br />

des squats et deux fontaines en centre ville (punks). É Il n’existe pour ainsi dire aucune scÑne de<br />

drogue visible sur Lausanne. Certains cafÇs et pubs servent d’endroit de rencontre aux<br />

toxicomanes. La police les surveille, mais n’intervient systÇmatiquement que lorsque les<br />

personnes (seule ou en groupe) se trouvent dans des lieux publics Ö. Les problÑmes liÇs Ü la<br />

toxicomanie Çtaient en relation avec les craintes de la propagation de l’ÇpidÇmie du Sida et de la<br />

clochardisation de la É zone Ö (Lander 1991 : 53 ; Resplendino 1989).<br />

68 En 1989, la distribution des prÇservatifs dans des automates a ÇtÇ possible grçce Ü l’abrogation de la loi sur la police du<br />

commerce, qui l’interdisait dans les lieux publics. Le Groupe de liaison des activitÇs de la Jeunesse (GLAS) de Lausanne Çdite<br />

une carte des 45 automates Ü cette fin (Daverio 1992 : 48).<br />

69 Le problÑme est plus visible en ville qu’Ü la campagne vaudoise, oè les situations de dÇpendance se dÇveloppent dans les<br />

caves. C’est la jeunesse lausannoise la plus touchÇe car les soirÇes nocturnes sont limitÇes Ü certaine heure et la police


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

38<br />

1.5.3. L’intervention accrue dans le domaine de la prÇvention.<br />

Cette variable dÇmontre le souci de la ville d’utiliser des moyens considÇrÇs Ü ce moment<br />

comme les plus appropriÇs pour lutter contre la toxicomanie. Elle s’engage donc dans la<br />

prÇvention primaire et secondaire.<br />

1.5.4. Le dÇsamoräage du conflit sur la remise des seringues.<br />

L’Etat Çtait opposÇ Ü la vente libre des seringues en pharmacie. La baisse de cette tension a ÇtÇ<br />

possible grçce au prÇavis favorable du Conseil de santÇ cantonal en avril 1990 qui suggÑre son<br />

autorisation comme moyen de lutte contre le Sida. Le mÇdecin cantonal officialise cette mesure<br />

en juillet de la máme annÇe par la vente libre sous ordonnance mÇdicale.<br />

1.6. La politique vers l'agglomération lausannoise<br />

MalgrÇ la forte coordination centralisÇe, le droit cantonal (Loi sur les communes du 28.02.1956,<br />

chap. IXbis, X et XI arts. 107-128) laissait aux communes vaudoises une marge de manœuvre<br />

dÇcoulant d’une certaine autonomie communale (Rapport annuel du Conseil d'Etat 1999 : 70).<br />

NÇanmoins, É Lausanne constitue un cas extráme, celui d’une commune qui ne dispose que<br />

d’une faible libertÇ d’action par rapport Ü ses partenaires de la rÇgion urbaine. Le canton,<br />

largement tourné vers un arrière-pays encore rural, ne contribue pas Ü renforcer ce pêle<br />

urbain en lui dessinant une perspective audacieuse Ö (Joye et al. 1995 : 254). Cette variable<br />

explique le processus d’horizontalisation vers l’agglomÇration.<br />

1.6.1. Le projet REL’ier<br />

Le projet Relais Information RÇseau (REL’ier) est le fruit d’une entente de la ville et des<br />

communes de Renens et de Pully (1990). Il a pour but de É favoriser la concertation entre les<br />

protagonistes d'horizons diffÇrents et Ü faire Çmerger des rÇponses communautaires Ü<br />

l'exclusion et aux problÑmes liÇs Ü la consommation de produits stupÇfiants Ö (Dentan /Ziegler<br />

1995 : 27). Ce sont ces communes qui au dÇpart assument le financement de ce projet pilote<br />

d’Çtude et de coordination en matiÑre de toxicomanie.<br />

intervienne avec zÑle. "…une situation de ghetto s'Çtablit de fait, ou de marginalisation, tout Ü tout recherchÇe et refusÇ Ö. C’est<br />

l’Çpoque de Lêzane bouge, Centre St-Martin 14, le Cabaret CÇsar-Roux 30 ou Dolce Vita (PrÇavis nî 121 1984 : 8).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

39<br />

1.6.2. La CommunautÇ de la rÇgion lausannoise - COREL<br />

Le processus de recherche de collaboration de l’agglomÇration dÇbouche sur une nouvelle<br />

institution d’envergure rÇgionale. Le 30 aoÅt 1990, la Commission intercommunale<br />

d’urbanisme de la rÇgion lausannoise (CIURL) 70 – en crise depuis 1988 - a laissÇ sa place Ü la<br />

COREL. Il s’agit de la projection du conflit latent depuis 1967 contre le dirigisme cantonal sur<br />

l’amÇnagement du territoire (Meylan 1975 : 17), maintenant avec une vision plus Çlargie de la<br />

rÇgion 71 .<br />

Le but principal est de se constituer en un organisme de liaison, de communication et de<br />

collaboration des communes confrontÇes aux máme problÑmes. É L’impÇrieuse nÇcessitÇ de<br />

liens organiques entre les communes formant une couronne autour de la capitale du canton ne<br />

fait plus de doute pour personne aujourd’hui. On voit máme poindre dans certains partis<br />

politiques l’idÇe de la mise sur pied d’un "gouvernement" rÇgional. La COREL, du moins pour<br />

l’instant, n’a pas cette ambition Ö (COREL-Infos 1991 nî 5).<br />

L’intÇrát de la ville pour dÇvelopper cette instance de coordination est liÇ au partage des<br />

tçches et charges. Pour la syndique de Lausanne, l’engagement de la COREL É (…) passe non<br />

seulement par la crÇation et l’animation de plates-formes, par la collaboration dans des<br />

domaines intÇressant plusieurs communes, mais aussi par la mise en commun de ressources et<br />

de moyens recueillis pour le compte de la rÇgion. A l’heure oè celle-ci se construit par des<br />

dÇpenses faites de pleine entente par les partenaires, il vaut la peine de rÇflÇchir en commun Ü<br />

la collaboration future au niveau des recettes Ö (Corel-Infos 1991 nî 3).<br />

1.7. Politique hors du périmètre cantonal<br />

La ville participait d’une part aux confÇrences nationales sur la drogue organisÇes par le DFI<br />

(1991) et au ComitÇ national de liaison en matiÑre de drogues. D’autre part, elle s’engage dans<br />

l’Union des Villes Suisses, particuliÑrement Ü la Plate-forme drogue dÑs 1990, qui organise son<br />

70 La CIURL a ÇtÇ crÇÇe par une convention intercommunale le 29 septembre 1967 signÇe par les 27 communes de la rÇgion ;<br />

par la suite d’autres communes ont adhÇrÇe.<br />

71 Cf. COREL – Infos, 1991 nî1. La Corel est composÇe de 3 secteurs (http://www.corel.ch) et regroupe aujourd'hui 26<br />

communes, pour un total d'environ 235'000 habitants… Ö La Ville participe Ü chaque secteur gÇographique, Ü savoir : Secteur<br />

Ouest : Bussigny, Chavannes, Crissier, Ecublens, Renens, St-Sulpice, et Villars-Ste-Croix ; Secteur Nord : Bottens, Bretigny,


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

40<br />

assemblÇe gÇnÇrale Ü Lausanne en septembre 1992 (Ville de Lausanne Rapport de gestion 1992 :<br />

25 ; Rapport de gestion 1997: 174).<br />

1.8. Arrangement politico-administratif<br />

Dans le domaine de la politique de la toxicomanie, l’autoritÇ d’exÇcution est le canton. La ville<br />

et les communes ne font qu’appliquer les directives cantonales. La ville s’occupe de la<br />

prÇvention (Çcoles), de la rÇpression (police municipale) et de l’assistance sociale (service<br />

social), notamment. Les communes de Renens et Pully jouent un rêle certain dans la<br />

coordination intercommunale.<br />

1.9. Acteurs concernés<br />

Les acteurs Çtatiques : l’OFSP, les DÇpartements de l’intÇrieur et de la santÇ publique, et de<br />

l’instruction publique du Canton. La Direction de la SÇcuritÇ sociale (DSSE), la Direction de<br />

Police et Direction des Çcoles, dont la Commission permanente de la Jeunesse et des Loisirs, de<br />

la Ville de Lausanne. Le service de santÇ des Çcoles et le service social sortent renforcÇs en<br />

personnel.<br />

Parmi les acteurs para-publics, les associations bÇnÇvoles impliquÇes dans le domaine social.<br />

La Maison des jeunes, le Bethraím, l’Association Tric bar Accueil, les Oliviers, l’association<br />

Malley-Prairie d’aide aux femmes battues, Le Bus Action, Le Cap-Drop-in, le Relais,<br />

l’Association des jeunes Sleep-in, le Tandem, et les intervenants individuels le Pasteur Jan de<br />

Haas et rvd MÑre Sofia. Ces derniers jouent un rêle important. É La position d'interlocuteur<br />

unique du Levant au niveau cantonal sera dans les annÇes quatre-vingts relativisÇ par ces<br />

intervenants… Ceci contribuera Ü la diversification du discours autour de la toxicomanie Ö<br />

(Renschler &Cattacin 1996: 42).<br />

Les acteurs privÇs : Caritas, L’ArmÇe du Salut (RÇsidence et Home fÇminin), le Centre social<br />

protestant, le Groupe d’accueil et d’action psychiatrique (GRAAP), le Groupe-contact-jeunesse.<br />

Cheseaux, Cugy, Froideville, Jouxtens-MÇzery, Le Mont, Morrens, Prilly, et Romanel ; et Secteur Est : Belmont, Les Cullayes,<br />

Epalinges, Lutry, MÇziÑres, Paudex, Pully et Savigny.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

41<br />

1.10. Conclusion<br />

Il y a peu d’influence directe du processus de changement de la politique fÇdÇrale. La ville reste<br />

active dans le cadre des trois piliers et ne rÇoriente donc pas sa politique. Le peu de “visibilitÇ”<br />

du problÑme collectif ne facilite pas la remise en question du modÑle cantonal; au contraire, il<br />

renforce sa politique de prÇvention dans les Çcoles. Au fur et Ü mesure que les problÑmes de<br />

marginalitÇ et de toxicomanie deviennent visibles, la ville utilise peu Ü peu la marge de<br />

manœuvre politico-administratif locale pour rÇpondre aux groupes de pressions internes. En<br />

effet, elle horizontalise la coordination avec son agglomÇration parce que les problÑmes se<br />

concentrant sur Lausanne Çtaient liÇs Ü la migration des É marginaux Ö et É zonards Ö de la<br />

rÇgion. Cela est en relation avec le climat d’anonymat qu’offre une grande ville, au<br />

dÇveloppement du marchÇ illÇgal des drogues et des institutions d’aide sociale (Lander 1991;<br />

Malatesta 1992).<br />

La crise de 1976 au Centre du Levant, nous fait penser Ü une culture de gestion vaudoise, celle<br />

du "maintien de l'initiative privÇe" dans le domaine social et des drogues. Cela rÇduirait<br />

l'implication "politique" du Conseiller d'Etat en charge du dossier “chaud” parce que les<br />

fonctionnaires responsables des services administratifs cantonaux participent dans le Conseil<br />

d'administration des institutions. En effet, cette pratique permettrait aux autoritÇs une bon marge<br />

de manœuvre (Çchapper au contrêle politique des dÇputÇs, rÇduire le conflit des institutions au<br />

niveau du conseil d’administration, diminuer la charge de l'Etat, etc.) (Cf. Roy et al 1978: 138).<br />

Au niveau de la commune de Lausanne cette politique est Çgalement envisagÇe. Le directeur de<br />

la DSSE, M. Cruchoud, faisait un appel au partenariat public/privÇ dans le domaine social pour<br />

faire face aux problÑmes urgents (Ville de Lausanne 1990 : 5).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

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42<br />

LA PERIODE 1992-1993 : REORIENTATION DE LA POLITIQUE LAUSANNOISE, UNE APPROCHE<br />

SOCIO-SANITAIRE<br />

2.1. Introduction<br />

Cette pÇriode reflÑte la dÇgradation de la situation de marginalitÇ sociale. Le dÇbat politique<br />

aborde les problÑmes des sans-abri (1992-1993) et les craintes de scÑne de la drogue Ü Saint-<br />

Laurent. Les problÑmes des drogues sont traitÇs plus ouvertement comme Çtant un problÑme<br />

socio-sanitaire. Les grandes surfaces commerciales (Migros, COOP, Mac Donalds, etc,) se<br />

voient confrontÇs Ü un regain de tension avec les toxicomanes faisant leurs injections et É deal Ö<br />

dans les toilettes, ascenseurs et cabines d’essayage, oè traïnent des seringues usagÇes. Cette<br />

situation les oblige Ü faire pression sur les autoritÇs, et Ü mettre en place des mesures de<br />

surveillance exceptionnelles et Ü faire intervenir davantage la police.<br />

Dans ce contexte, le clivage autour de ce phÇnomÑne traversait toutes les formations politiques.<br />

Au PS M. Tillmanns (directeur DSSE) est pour la rÇduction des dommages tandis que la<br />

syndique Mme Jóggi est dans un premier temps plutêt contraire Ü la remise des seringues 72 ; au<br />

PRDL Mme Cohen-Dumani (directrice des Çcoles) est plutêt favorable tandis que M. ThÇvoz<br />

(directeur des finances) est rÇsolument opposÇ (Renschler / Cattacin 1996 : 43, 48). Afin de<br />

trouver des moyens politiques et Çconomiques que les organes Çtatiques cantonaux ne pouvaient<br />

remplir, la ville dÇcide d'accentuer la coordination horizontale avec la COREL<br />

2.2. La définition du problème collectif à résoudre<br />

La dÇfinition du problÑme collectif est partiellement formulÇe : l’augmentation des problÑmes de<br />

marginalitÇ et des SDF sont liÇs quelque part Ü la toxicodÇpendance.<br />

D’une part, la pression des organisations para-publiques pose la question de savoir si la ville<br />

doit continuer d'assumer unilatÇralement leur financement.<br />

Nous rÇpertorions la motion Henri Benzo (POP) du 2 fÇvrier 1993 É Pour le maintien de la<br />

structure d’accueil pour sans abri Ö ; et la motion Odile Jaeger (PRDL) du 30 novembre 1993,<br />

demandant une intensification et une gÇnÇralisation de l’information prÇventive en matiÑre de<br />

drogue et de Sida dans les classes primaires.<br />

Le conflit latent avec le canton est ÇvitÇ car la ville mÑne une politique de contournement de la<br />

politique cantonale restrictive. Selon un responsable administratif de la ville : É A Lausanne, on<br />

voulait Çviter un affrontement entre une approche juridico-policiÑre et une approche socio-<br />

72 Par la suite, la syndique de Lausanne modifie sa position compte tenu de l’Çvolution de la situation des toxicomanes. Cf.<br />

Daniel Abimi, Yvette Jaggi dit oui Ü une distribution contrêlÇe Ö, Journal de GenÑve et Gazette de Lausanne, GenÑve,<br />

26.08.1994, citÇ par Chenaux 1996.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

43<br />

sanitaire Ö (Renschler/Cattacin 1996 : 37) par la recherche des accords avec le canton et la<br />

crÇation des groupes de travail internes Ü la commune 73 .<br />

2.3. HypothÇse causale et groupes cibles<br />

Il y a une remise en question de l’hypothÑse causale. La marginalitÇ sociale augmente les<br />

“situations Ü risque” ainsi que la “visibilitÇ” de la toxicomanie.<br />

2.4. HypothÇse d’intervention et choix des instruments<br />

En adoptant une approche socio-sanitaire, on rÇduirait les problÑmes de marginalitÇ et de<br />

toxicomanie. L’hypothÑse d’intervention est d’allouer des moyens financiers en faveur d’une<br />

politique de proximitÇ Ü bas seuil. Il s’agit de soutenir des institutions parapubliques dÇveloppant<br />

la prÇvention accrue et le partenariat public/privÇ avec le rÇseau Çtatique d’aide sociale.<br />

Les instruments rÇglementaires. Le Rapport-prÇavis nî 152 du 2 mars 1992 É Ouverture d’une<br />

permanence Çducative en milieu urbain (L’Appar’t). Soutien Ü un lieu d’accueil pour les toutpetits<br />

et leurs accompagnants (La Maison Ouverte) Ö. Et le Rapport-prÇavis nî 273 du 15<br />

octobre 1993, É Financement de deux structures d’accueil pour sans abri Ö Ü caractÑre provisoire.<br />

Les instruments financiers. Ils sont destinÇs Ü la subvention des structures de proximitÇ<br />

luttant contre l’exclusion sociale et liÇs aux problÑmes de toxicomanie.<br />

(1) L'Appar’t 74 est vouÇ Ü É offrir une alternative Ü la relÇgation et Ü l’exclusion sociale Ö Ü des<br />

jeunes de la 5 Ñme Ü la 10 Ñme annÇe d’Çcole et É de leur Çviter si possible les “glissades” vers la<br />

“zone”, l’entrÇe dans la toxicomanie, les Çchecs scolaires, les placements “lourds et coÅteux” Ö<br />

(Jaccoud 1994 : 34 et annexe 5).<br />

(2) La Maison Ouverte pour les petits enfants É … aide Ü rÇsoudre les difficultÇs avant qu’elles<br />

deviennent problÑmes. (…) Les situations difficiles sont orientÇes vers des structures plus<br />

spÇcialisÇes Ö (Rapport-prÇavis 152 : 6-7).<br />

(3) La 1 Ñre structure d’accueil pour sans abri (opÇration Marmotte- Relais) Ü la VallÇe de la<br />

Jeunesse (automne 1992), laquelle a ÇtÇ reconduite en 1993 : La Marmotte (ArmÇe du Salut) au<br />

centre ville et le Sleep-in (association des jeunes) Ü la pÇriphÇrie. É Avant tout destinÇe Ü une<br />

73 Le projet avortÇede l’installation de l’institution le Patriarche Ü Lausanne, en novembre 1995, obÇissait Ü cette stratÇgie. C’est-<br />

Ü-dire, É …le recul qu reprÇsenterait l’arrivÇe d’un organisme susceptible de crÇer un climat de polÇmiques, par rapport Ü tout le<br />

travail de concertation qui s’est fait dans le canton depuis quelques annÇes Ö (Chenaux 1996 : 160).<br />

74 Le canton s’engage Ü le financer par moitiÇ et ce pendant deux ans (budget fr. 400'000 par annÇe). L’OFSP soutiendra<br />

l’Çvaluation de l’expÇrience pilote et si positive reprendra le financement pendant 2 ans (Rapport-prÇavis 152 : 6). La<br />

Permanence ouvrira ses portes en octobre 1992 et comptera 2 Çducateurs, 1 Çducatrice spÇcialisÇ et 1 maïtre socio-professionnel<br />

de la Maison des Jeunes.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

44<br />

population vivant de maniÑre prÇcaire (…). Aucune consommation d’alcool ou de stupÇfiants ni<br />

aucun trafic de ces derniers ne seront tolÇrÇs … Ö (Rapport-prÇavis 273 : 2-4).<br />

(4) Des crÇdits supplÇmentaires en faveur des associations bÇnÇvoles en difficultÇs, d’abord par<br />

des casuels, ensuite par des subventions Ü terme, dont le Relais et la Fondation du Levant (prát<br />

du terrain).<br />

Les instruments administratifs.<br />

Ils s’insÑrent dans une politique de prÇvention (1993-1995), oè le service de santÇ des Çcoles<br />

l’Çlargit au 7 e et 9 e annÇes en s’associant au programme de prÇvention cantonal Objectif<br />

Grandir, dont la phase pilote dÇmarre en automne 1994. Au niveau rÇpression, le corps de<br />

police applique rigoureusement la LStup (Ville de Lausanne, Rapport de gestion 1992 : 65). Au<br />

niveau d’aide Ü bas seuil, la ville autorise la remise des seringues au cas pas cas par les<br />

intervenants en contact avec la rue (MÑre Sofia, Pastorale de la rue, Rel’Aids, puis mÇdecin de<br />

rue) (Rel’ier 2000 : 4)<br />

Au niveau de la coordination administrative. La ville forme en juin 1993 un Groupe de travail<br />

communal Toxicomanie – de courte durÇe -, composÇ des reprÇsentants de l’administration<br />

(police, Çcoles, sÇcuritÇ sociale), des partenaires parapublics et privÇs (mÇdecins et institutions),<br />

(Rapport-prÇavis nî 119, 1996).<br />

2.5. Les variables explicatives du changement de politique<br />

Pourquoi Lausanne change-t-elle de pratique ?<br />

2.5.1. Le repli cantonal sur les trois piliers.<br />

La dÇcision cantonale de mars 1991 (cf chapitre III), pousse la Ville Ü trouver des moyens<br />

propres (internes) et un partage de compÇtences avec les communes de la ceinture lausannoise.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

45<br />

2.5.2. La “visibilitÇ” du problÑme des drogues.<br />

La fermeture du Restaurant Lausanne-Moudon en 1993, un cafÇ devenu un lieu de rencontre des<br />

toxicomanes et alcooliques provoque le dÇplacement de la É zone Ö vers St-Laurent. La rÇaction<br />

des voisins, des passants et surtout des commeräants dÇbouchera sur une pÇtition dÇposÇe au<br />

Conseil communal en 1994. La situation d’avant est considÇrÇe É “acceptable” dans l’ensemble<br />

de la ville (…) Le maintien de l’absence de scÑnes ouvertes a exigÇ l’engagement sur la voie<br />

publique, dans certains secteurs sensibles qui Çvoluent assez rapidement, d’un personnel<br />

important Ö (Ville de Lausanne Rapport de gestion 1992 : 65). Il convient de souligner le peu<br />

d’impact de la fermeture du Platzspitz (1992) sur la ville de Lausanne. É La lÇgislation Çtant<br />

appliquÇe dans toute sa rigueur et les lieux de fixation “interdits”, la fermeture des scÑnes<br />

ouvertes de Berne et, partiellement, de Zurich, n’a pas modifiÇ la situation lausannoise de<br />

maniÑre perceptible ; en effet, il n’a pas ÇtÇ constatÇ de retour massif de toxicomanes vaudois Ö<br />

(Ville de Lausanne, Rapport de gestion 1992 : 65).<br />

2.6. La politique vers l’agglomÅration lausannoise<br />

2.6.1. La recherche des solutions politiques.<br />

La Ville est Ü la recherche de solutions politiques et financiÑres avec les communes de<br />

l’agglomÇration pour ne pas augmenter la tension avec le canton 75 . Un exemple de cette<br />

dÇmarche est une sÇance de travail des Çlus en charge des affaires sociales des communes de<br />

l'agglomÇration (Renens 1993) pour trouver des points d’entente. Un responsable de la ville<br />

signalait qu’entre l’Etat et la Ville É Il y avait une volontÇ de non-agression et en plus il se posait<br />

un problÑme de l’agglomÇration qui est composÇe d’environ 20 communes. Et la ville cherche Ü<br />

ne pas agir en dÇsaccord avec le canton Ö (Renschler/ Cattacin 1996: 37).<br />

2.6.2. La crÇation de la Commission d’Çtudes toxicomanie de la COREL.<br />

Elle a ÇtÇ crÇÇe en novembre 1993 pour rÇpondre Ü É une meilleure coordination<br />

intercommunale dans le domaine de la lutte et la prÇvention contre la toxicomanie Ö.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

46<br />

La COREL se propose Ü travers cet organisme d’attirer le soutien de la ConfÇdÇration Ü travers<br />

l’OFSP 76 .<br />

Du cêtÇ de la Ville, l’idÇe est de faire partager les coÅts des mesures sociales. En effet, dans le<br />

cadre des discussions de financement provisoire de 2 structures d’accueil pour les sans abri, il a<br />

ÇtÇ dit : É Elles devront átre notamment dÇbattues dans le contexte du groupe de travail<br />

“toxicomanie” rÇcemment constituÇ Ü l’Çchelon de la COREL et dont l’une des missions<br />

consistera Ü proposer les principes de financement du rÇseau de prise en charge des personnes<br />

marginalisÇes par leur consommation de stupÇfiants ou par d’autres causes. Elles seront en outre<br />

discutÇes avec les services compÇtents de l’Etat de Vaud auxquels revient en principe la<br />

responsabilitÇ d’assumer la prise en charge des personnes sans domicile fixe. Enfin, des<br />

dÇmarches seront entreprises auprÑs de l’Office fÇdÇral de la santÇ publique afin de solliciter sa<br />

participation financiÑre Ö (Rapport-prÇavis 273 : 6).<br />

2.7. Politique hors du périmètre cantonal<br />

La politique de rapprochement au niveau de la ConfÇdÇration rÇpond aux premiers<br />

tçtonnements vers la rÇduction des dommages. La ville participe Ü une procÇdure de consultation<br />

relative Ü un Contre-projet direct du Conseil fÇdÇral Ü l'initiative de Jeunesse sans drogue Ü la fin<br />

1992 77 . La dÇsignation du directeur de la SÇcuritÇ sociale, M. Tillmanns, au ComitÇ national de<br />

liaison en matiÑre de drogue (Ville de Lausanne Rapport de gestion 1997: 174) symbolise cette<br />

dÇmarche. L’appui de l’OFSP est incontournable pour donner lÇgitimitÇ Ü cette politique locale<br />

et Ü pallier aux ressources Çconomiques limitÇes.<br />

La participation en 1992 des reprÇsentants de la ville aux travaux des villes europÇennes<br />

signataires de la RÇsolution de Francfort (1990), symbolise l’engagement de celle-lÜ et son<br />

intÇrát pour trouver des solutions innovatrices aux problÑmes posÇs par les drogues. L’actuelle<br />

75 Il convient de souligner, que l’Union des communes vaudoises (UCV), qui regroupe l’ensemble des communes du canton<br />

(384), n'a jouÇ aucun rêle dans la stratÇgie d'horizontalisation de la ville. Elle semble átre trÑs proche de la politique substantielle<br />

du Conseil d'Etat.<br />

76 É Il faut encore savoir que l’Office fÇdÇral de la SantÇ publique pourrait participer au financement d’un projet rÇgional, dans le<br />

máme sens que le Programme Inter-institutionnel de PrÇvention (PRIP), portant sur l’aide aux toxicomanes et la prÇvention du<br />

Sida, tel qu’il a ÇtÇ rÇalisÇ Ü GenÑve entre 1991 et 1992 Ö (COREL-Info 1993 nî 18).<br />

77 AprÑs avoir ÇtÇ soumis en consultation en dÇcembre 1994, il fut retirÇ le 29 mars 1995. Il avait prÇvu de modifier la Cst<br />

fÇdÇrale (art. 68bis et 64 2e al.) pour introduire la politique de rÇduction des dommages et de lutte contre la grande criminalitÇ. Le<br />

Canton de Vaud s’est rÇsolument opposÇ Ü cette modification constitutionnelle (Cf. annexe X).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

47<br />

directrice de la DSSE, S. Zamora 78 , affirme que cette participation n'a pas crÇÇ un clivage<br />

gauche/droite. Bien au contraire, elle a encouragÇ la MunicipalitÇ Ü aller de l’avant grçce au<br />

soutien des membres des secteurs politiques des tous bords confondus.<br />

2.8. Arrangement politico-administratif<br />

L’application de la politique de lutte contre les drogues est du ressort du canton. Celui-ci<br />

n’adoptant pas la politique fÇdÇrale, la ville et les communes de la rÇgion lausannoise adaptent<br />

leurs ressources administratives pour mener une politique de quatre piliers. Ainsi, la<br />

MunicipalitÇ de Lausanne trouve des appuis intercommunaux (Pully et Renens) et s’intÑgre<br />

activement – services administratifs - dans la COREL pour configurer une politique en marge du<br />

canton.<br />

2.9. Acteurs concernés<br />

Au niveau de l’administration cantonale, certains organismes dÇveloppent activement leurs<br />

intervention : le SPJ, le SUPEA, le tribunal des mineurs et le service du patronage (SVP).<br />

A part les associations parapubliques que nous avons mentionnÇes prÇcÇdemment, d’autres<br />

acteurs – certains dÇjÜ existants - s’ajoutent activement au rÇseau lausannois. Les mÇdiateurs<br />

scolaires, des instituteurs et orienteurs professionnels, des assistants sociaux, la Brigade de<br />

jeunesse, le Planning familial, des centres des loisirs, le SOS enfants, les infirmiers scolaires,<br />

l’Action Çducative en milieu ouvert (AEMO), La Pastorale du pasteur Jan de Haas et la<br />

Fondation MÑre Sofia et son Action Parachute, la Main Tendue, le BÇthraím, la Maison des<br />

jeunes.<br />

2.10. Conclusion<br />

Le Conseil communal reste sensible aux demandes de rÇ-orientation de la politique lausannoise<br />

et procÑde Ü une politique rÇglementaire. La ville soutient les associations de proximitÇ prênant<br />

la politique fÇdÇrale afin d’attÇnuer la visibilitÇ de la pauvretÇ urbaine, plus ou moins liÇe Ü la<br />

toxicomanie. Celles-ci Çbauchent les lignes directrices d’une politique de rÇduction des


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

48<br />

dommages, laquelle prend des dimensions d’une politique “spatiale” par le biais de la nouvelle<br />

Commission “toxicomanie” de la COREL. Le processus d'horizontalisation lausannoise se<br />

transforme ainsi en coordination horizontale par les biais de cet organisme de travail.<br />

3. PERIODE 1994 : DECISION D’INTERVENIR<br />

3.1. Introduction<br />

L’annÇe 1994 est dÇcisive de l’intervention en faveur d’une politique de rÇduction des dommages.<br />

Elle se contextualise par le renforcement de la mise en œuvre de la politique des quatre piliers par<br />

la ConfÇdÇration et l’accentuation d’une coordination horizontale due au conflit aigue canton-<br />

Ville de Zurich. Les problÑmes des sans-abri et de la scÑne de la drogue Ü Saint-Laurent mettent<br />

en avant la question de la visibilitÇ de la prÇcaritÇ sociale, de l'augmentation du trafic de rue, des<br />

nuisances aux commerces et au voisinage, et des problÑmes d'hygiÑne et de logement des<br />

personnes toxicomanes. Aux yeux de la MunicipalitÇ, l’empressement pour appliquer la politique<br />

fÇdÇrale obÇissait Ü l’urgence du problÑme collectif et Ü son intention de trouver des mesures<br />

palliatives de la politique cantonale. Celle-ci Çtant encore ancrÇe sur les trois piliers malgrÇ les<br />

signes d’ouverture donnÇs par le Conseil d’Etat (groupes d’Çtudes) et compte tenu des problÑmes<br />

budgÇtaires l’empáchant thÇoriquement d’adopter de telles mesures. Le canton ne voulant pas<br />

s'impliquer directement a dÇcidÇ par contre, la crÇation des groupes d'Çtude et a laissÇ faire le<br />

dÇveloppement d’une stratÇgie de coordination horizontale lausannoise.<br />

3.2. La dÅfinition du problÇme collectif É rÅsoudre<br />

La dÇfinition du problÑme collectif est formulÇe de maniÑre plus concrÑte : la formation d’une<br />

scÑne ouverte en pleine ville et l’aggravation des problÑmes de la toxicomanie.<br />

Les groupes de pression sont les mámes associations de terrain qui constituent une demande<br />

permanente. Il s’agit des “tiers perdants” des subventions cantonales et maintenant des “tiers<br />

bÇnÇficiaires” du financement de la Ville.<br />

78 Selon un entretien personnel du 30 mai 2001.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

49<br />

Le dÇbat politique s’est concentrÇ au Conseil communal. Nous avons rÇpertoriÇ en 1994 de<br />

nombreuses motions et interpellations.<br />

(1) En ce qui concerne la dÇfinition d’une politique en matiÑre des drogues, deux motions de<br />

Franäoise Longchamp (PL) demandant Ü la MunicipalitÇ de dÇfinir, dans les plus brefs dÇlais, sa<br />

politique de lutte contre la toxicomanie.<br />

(2) Dans le domaine de la rÇduction des dommages, la motion Schilt-Thonney (POP) demandant<br />

la crÇation d'un poste de mÇdecin de rue et la mise en place des unitÇs d'accueil pour<br />

toxicomanes. Elle dÇpose en dÇcembre 1994 une interpellation relative Ü la non-participation de<br />

la Ville, Ü titre d'observatrice, Ü la confÇrence annuelle des villes europÇennes signataires de la<br />

dÇclaration de Francfort. Ensuite, la motion Zamora (PS) demandant des mesures de santÇ<br />

publique en faveur des toxicomanes : la mise Ü disposition des prÇservatifs et des seringues<br />

propres.<br />

(3) Dans le cadre de la lutte contre le trafic des stupÇfiants, la motion Favre (PS) demandant la<br />

“maïtrise du marchÇ de la drogue Ü Lausanne en gÇnÇral et Ü St-Laurent en particulier”. Et la<br />

motion Fiora-Guttmann (PRDL) du 4 novembre 1994, contre la formation d’une scÑne de la<br />

drogue, accompagnÇe d'une pÇtition revátue de 3'802 signatures intitulÇe: É Drogue place St-<br />

Laurent, rue Pichard, rue Haldimand, rue Chaucrau, rue St-Laurent Ö.<br />

Les variables soumises au conflit avec le canton touchent principalement l'aide financiÑre aux<br />

associations de proximitÇ, la distribution des seringues et l’aide Ü bas seuil.<br />

3.3. HypothÇse causale et groupes cibles<br />

L’hypothÑse causale du dÇpart subit une modification. Elle assouplit la criminalisation des<br />

consommateurs de drogues, restant au contraire trÑs ferme Ü l’Çgard des dealers de rue comme<br />

Çtant les grands responsables de la “visibilitÇ” de la scÑne de la drogue.<br />

3.4. HypothÇse d’intervention et choix des instruments<br />

L’instrument rÇglementaire. Le PrÇavis nî 32 du 10 juin 1994 de re-financement (non limitÇ<br />

dans le temps) de l'association L’Appar’t en tenant compte l'Çvaluation favorable de l’IREC-<br />

EPFL (Jaccoud 1994). É L’apprÇciation des mandataires a ÇtÇ trÑs favorable, tant pour


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

50<br />

l’approche que sur le plan des rÇsultats. (…) Elle contribue aux mesures de prÇvention voulues<br />

par la MunicipalitÇ Ö (PrÇavis nî 32 1994 : 5 ).<br />

L’instrument financier. Il est utilisÇ pour subventionner L’Appar’t (octobre 1994) Ü durÇe<br />

indÇterminÇe. D'autres institutions que nous avons mentionnÇes plus haut bÇnÇficient Çgalement<br />

des subventions.<br />

L’instrument administratif. Il se concrÇtise par la participation Ü deux groupes de travail avec<br />

le canton. D’abord, en dÇcembre 1994, pour tenter une conciliation entre les commeräants, les<br />

voisins et les usagers des escaliers de Saint-Laurent. Ensuite, pour analyser les effets<br />

hypothÇtiques d’un retour massif des toxicomanes vaudois et d’autres cantons limitrophes sur<br />

Lausanne, suite Ü l’annonce de la fermeture du Letten.<br />

3.5. Les variables explicatives du changement de politique<br />

Pourquoi Lausanne dÇcide-t-elle d’intervenir selon la rÇduction des dommages ?<br />

3.5.1. La fermeture du Letten.<br />

L’implication de la ConfÇdÇration (septembre 1994) pour fermer la scÑne du Letten influence<br />

directement l’adhÇsion de la ville Ü la politique fÇdÇrale. Les ressources administratives mise Ü<br />

disposition par la ConfÇdÇration, notamment par la redÇfinition du rêle de l’OFSP, renforcent<br />

une nouvelle forme d’intervention, plus directive et coordonnÇe au niveau national. Il contribue<br />

Ü la recherche des solutions innovatrices et de collaboration administrative des collectivitÇs<br />

publiques locales.<br />

3.5.2. La “visibilitÇ” du problÑme.<br />

La scÑne de Saint-Laurent en pleine ville devient un point de convergence (identitÇ sociale) et de<br />

contact du É deal Ö des toxicomanes du coin, des communes de l’agglomÇration et du Valais. A<br />

ce propos, une Çtude rÇvÑle que les “variables anonymat” et "rÇpression prÇventive" incitent<br />

beaucoup plus l’Çmigration des toxicomanes valaisans que l’offre des prestations des soins et des<br />

repas en milieu ouvert; ensuite, vient le rÇseau des copains et les possibilitÇs d’hÇbergement pour


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

51<br />

SDF. Dans un degrÇ plus bas, l’accessibilitÇ aux variÇtÇs de drogues et la remise gratuite des<br />

seringues sont plus attractifs que les prix avantageux des drogues et le seuil bas d’accÑs Ü la<br />

prescription de la mÇthadone. Les conditions d’octroi de l’Aide sociale vaudoise fournie par le<br />

service social de Lausanne, joue Çgalement un rêle (Beretta 2000 : 66-67). La visibilitÇ du<br />

problÑme incite la MunicipalitÇ Ü s'impliquer officiellement dans une plate-forme de<br />

coordination avec les usagers des Escaliers de Saint-Laurent. Du cêtÇ des dÇcÑs de surdose, É le<br />

Dr. Francis ThÇvoz, membre de la MunicipalitÇ de Lausanne, a rapportÇ que, sur huit dÇcÑs<br />

intervenus par surdose en mai 1994 dans la capitale vaudoise, six avaient des causes<br />

“partiellement iatrogÑnes” : les victimes consommaient du Rohypnol et de la mÇthadone tout en<br />

continuant de prendre d’autres drogues Ö (Chenaux 1996 : 77).<br />

3.5.3. L’appui politique nÇcessaire.<br />

La politique de remise limitÇe et permanente de matÇriel d'injection est obtenu auprÑs du<br />

lÇgislatif de la ville et de la SociÇtÇ des pharmaciens de Lausanne et environs. Il y a un constat<br />

des problÑmes posÇs par les injections dans des lieux publics (toilettes, escaliers, parcs proches<br />

des Çcoles) et dans des bçtiments abritant le service social.<br />

3.6. Accentuation de la politique vers l'agglomération lausannoise<br />

La politique de coordination horizontale implique la crÇation des instances de partage de tçches et<br />

charges. Elle dÇveloppe une pratique de contournement de la coordination verticale cantonale<br />

d’une part, et la nÇgociation avec les communes avoisinantes d’autre part. Mais cette derniÑre<br />

É (…) n’aboutit qu’Ü la formulation de conditions minimales de collaboration Ö. La COREL<br />

rÇsume le dÇsir de la Ville d’Çtablir une coordination horizontale de la rÇgion mais elle est encore<br />

É une structure d’encadrement lçche et sans moyens Ö (Joye et al. 1995 : 278-279). La question de<br />

la pÇrÇquation financiÑre est un ÇlÇment dÇterminant de cette stratÇgie et un problÑme<br />

d’achoppement avec le canton. É En introduisant dÑs 1989 le critÑre de la dÇmographie scolaire<br />

en lieu et place de la fortune ou du dÇcouvert par habitant, l'Etat a pÇnalisÇ Lausanne Ö (Rapport-


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

52<br />

prÇavis nî 53 du 18 septembre 1998) 79 . La ville assume des coÅts trÑs ÇlevÇs dans les politiques<br />

sociales et culturelles, de sÇcuritÇ publique et de toxicomanie notamment.<br />

Le projet REL’ier dÇveloppe au dÇbut 1994 un travail de rÇpertoire des institutions de proximitÇ.<br />

L'OFSP soutien financiÑrement cet organisme - pendant 2 ans – afin de constituer un rÇseau<br />

intercommunal de prÇvention secondaire dans l’agglomÇration, qui est d'ailleurs le dÇsir de la<br />

COREL (prÇvention communautaire).<br />

3.7. Politique hors du pÅrimÇtre cantonal<br />

La MunicipalitÇ continue sa politique de participation au niveau de la ConfÇdÇration, de l’Union<br />

des Villes Suisses et des villes europÇennes. Le lÇgislatif de Lausanne, sans crÇer un clivage<br />

gauche/droite, s’engage Ü participer – observatrice - dans le cadre de la DÇclaration de Francfort,<br />

partisane de la rÇduction des dommages, et de la RÇsolution de Stockholm qui favorise le<br />

modÑle des trois piliers. En 1994, la Plate-forme de l’UVS propose un projet d’intervention Ü la<br />

cheffe du DFI, R. Dreifuss, par lequel manifeste l’importance de la participation des villes Ü<br />

l’Çlaboration et discussions des politiques les concernant directement.<br />

3.8. Arrangement politico-administratif<br />

AutoritÅs politico-administratives<br />

ConfÅdÅration<br />

OFSP – OFAS - OFP<br />

Canton de Vaud<br />

DÅp. de la santÅ et action sociale<br />

DÅp. de la Jeunesse<br />

DÅp. de justice et police<br />

Ville de Lausanne<br />

Direction de la sÅcuritÅ sociale<br />

Direction des Åcoles<br />

Direction de la sÅcuritÅ publique<br />

Groupes cibles<br />

Consommateurs des drogues<br />

Trafiquants<br />

Crime organisÅ<br />

Institutions financiÇres<br />

BÅnÅficiaires finaux<br />

SociÅtÅ en gÅnÅral<br />

Employeurs Ecoles<br />

Commerãants Voisinage


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

53<br />

Le triangle des acteurs de l'APA se concrÇtise plus particuliÑrement Ü ce stade. La ville met Ü<br />

disposition toutes les ressources administratives, plus concrÑtement le secrÇtariat gÇnÇral de la<br />

DSSE, qui devient le coordinateur et le concepteur de la politique de lutte contre les drogues. La<br />

COREL et particuliÑrement la Commission Toxicomanie s’impliquent davantage dans cette<br />

politique.<br />

3.9. Acteurs concernÅs<br />

Les acteurs concernÇs s’intÑgrent principalement au niveau des institutions para-publiques de<br />

proximitÇ et d’ "aide en milieu ouvert". Le rêle de REL’ier acquiert une importance particuliÑre<br />

dans la coordination des initiatives d’intervention en matiÑres des drogues.<br />

3.10. Conclusion<br />

La politique de prÇvention dans le milieu scolaire est particuliÑrement entreprise sous l'AnnÇe de<br />

la famille (1994). Selon la directrice de la DSSE, Mme Zamora, la ville a dÅ utiliser les termes d'<br />

“aide en milieu ouvert” pour rendre attractif ses projets. Il s’agit d’une approche pragmatique de<br />

soutien aux organisations de proximitÇ, visant l'amÇlioration de l'Çtat de santÇ et d’hygiÑne des<br />

personnes toxicomanes et la structuration d’un rÇseau de coordination. Cette derniÑre s’est<br />

exprimÇe par la collaboration horizontale avec les diffÇrentes associations travaillant sur le terrain<br />

et l’agglomÇration.<br />

4. PERIODE 1995-1996 : PLAN D'ACTION GLOBAL D’UNE POLITIQUE DES QUATRE PILIERS<br />

4.1. Introduction<br />

Cette pÇriode constitue la dÇfinition de la politique lausannoise en matiÑre des drogues,<br />

notamment des quatre piliers. Elle se caractÇrise fondamentalement par un nouveau Plan<br />

d’action, le Rapport-prÇavis nî 119 du 7 septembre 1995, qui fixe 7 objectifs (Annexe VI). Nous<br />

relevons dans les grandes lignes : la prÇvention dans le domaine scolaire et de l’adolescence, une<br />

nouvelle orientation Ü la rÇpression policiÑre et surtout la coordination d’un rÇseau des structures<br />

79 É En rÇsumÇ, en dÇpit de nombreuses dÇmarches de la MunicipalitÇ, on peut affirmer que le systÑme vaudois de pÇrÇquation<br />

financiÑre a ÇvoluÇ dÇfavorablement pour Lausanne depuis le milieu des annÇes quatre-vingts Ö . Ce fait explique le soutien de la


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

54<br />

d’aide dans le domaine de la prÇvention secondaire et tertiaire (Bulletin du Conseil communal<br />

1996 : 119). Nous allons voir que d’autres mesures sont Çgalement prises dans le domaine de<br />

l’aide Ü bas seuil et de la rÇduction des risques. D’ailleurs, les problÑmes liÇs Ü la toxicomanie<br />

sont abordÇs conjointement avec les communes de la COREL.<br />

En effet, nous constatons un changement de perception de l'Çtendue du problÑme collectif<br />

comme Çtant dorÇnavant un problÑme de l'agglomÇration toute entiÑre. La politique lausannoise<br />

trouve sa force dans les modalitÇs de transfÇrer Ü cet Çchelon le traitement de ces problÑmes ainsi<br />

que le financement du dispositif. La difficultÇ est que peu de ces communes sont disposÇes Ü y<br />

contribuer, notamment pour le projet CIFEA 80 d'aide Ü la formation des adultes marginalisÇs, une<br />

population Ü risque.<br />

4.2. Le problème collectif à résoudre<br />

La dÇfinition du problÑme collectif place en premiÑre ligne la “visibilitÇ” et l’augmentation des<br />

problÑmes liÇs Ü la toxicomanie (hygiÑne, logement, alimentation).<br />

Les groupes de pression trouvent dans l’adoption de ce plan d’action de base, une<br />

reconnaissance Ü leurs demandes qui jusqu’ici Çtaient satisfaites des mesures alÇatoires et par la<br />

voie des crÇdits supplÇmentaires.<br />

Le dÇbat politique dÇnote un consensus minimal sur des mesures urgentes pour enrayer le<br />

problÑme collectif. Au moment de la discussion de ce plan d’action, nous avons rÇpertoriÇ 3<br />

interventions communales. L’interpellation O. Jaeger (PRDL) intitulÇe “La citÇ europÇenne<br />

contre la drogue” (1995), invitant la Ville Ü signer la RÇsolution de Stockholm (Annexe V) pour<br />

favoriser une politique d'abstinence et de prÇvention dans les Çcoles. Ensuite, la motion Claude<br />

Grangier (GRC) du 30 janvier 1996, demandant la crÇation de petits centres d’accueil pour<br />

toxicomanes, et finalement la motion F. Longchamp (PL) proposant la formation d’une<br />

Commission permanente du Conseil communal en matiÑre de toxicomanie.<br />

MunicipalitÇ au systÑme de pÇrÇquation Etacom lors du referendum en 2000.<br />

80 La CommunautÇ d'intÇrát pour la formation ÇlÇmentaire des adultes, c'est un projet conäu en 1993.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

55<br />

Le conflit avec le canton accuse un changement important parce que celui-ci reconnaït<br />

partiellement la politique lausannoise, notamment en matiÑre d’aide aux associations de<br />

proximitÇ et de distribution des seringues Ü large Çchelle.<br />

4.3. HypothÇse causale et groupes cibles<br />

La nouvelle hypothÑse causale dÇsigne comme responsables du problÑme collectif la politique<br />

de pÇnalisation des drogues et les gros trafiquants, notamment les filiÑres ÇtrangÑres installÇes en<br />

pleine ville.<br />

4.4. HypothÇse d’intervention et choix des instruments<br />

L’hypothÑse d’intervention comprend un vaste programme touchant la rÇduction des dommages,<br />

la prÇvention et la rÇpression prÇventive. Si on intervient au niveau de l'accompagnement social<br />

et de distribution des seringues et de repas en milieu ouvert, on rÇduira les effets nÇgatifs de la<br />

toxicomanie.<br />

HypothÇse d'intervention<br />

PrÅvention secondaire et tertiaire<br />

RÅduction des risques<br />

(seringues, prÅservatifs)<br />

Aide É bas seuil<br />

RÅpression prÅventive<br />

<br />

RÅduction des problÇmes liÅs<br />

É la toxicomanie<br />

L’instrument rÇglementaire. L’approbation du Rapport-prÇavis nî 119 de 1995, ElÇments<br />

d’une politique communale dans le domaine de la toxicomanie, par le lÇgislatif communal le 30<br />

juin 1996. Ensuite, le PrÇavis nî 200 du 17 octobre 1996, en faveur des la rÇinsertion socioprofessionnelle<br />

des adultes marginalisÇs (CIFEA). Celui-ci devient une instance de coordination<br />

des diffÇrentes associations travaillants sur le terrain 81 avec une population "Ü risque". É Des<br />

associations vouÇes Ü la formation avaient chacune pour soi, sollicitÇ des subventions. Ces<br />

demandes ajoutÇes au souci de la Commune ont conduit Ü la rÇalisation d'un projet en son<br />

81 Associations: Lire et Çcrire, Franäais en jeu, Retravailler CORREF (Centre d'orientation, de rÇinsertion et de formation),<br />

Appartenances (Centre femmes), CEFIL (Centre d'Çtudes et de formation intÇgrÇe du LÇman).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

56<br />

genre Ö, la rÇunion des associations en une instance de coordination centrale et en contact avec le<br />

secrÇtariat gÇnÇral de la DSSE (Journal communal nî 74, 21.08.00).<br />

L’instrument d’intervention financiÑre. Il est destinÇ Ü assurer le poste de MÇdecin de rue<br />

(1995) avec le soutien de l'OFSP et du projet CIFEA. Il subventionne Çgalement des associations<br />

para-publiques de proximitÇ – aide Ü bas seuil -travaillant dans le domaine de la toxicomanie.<br />

L'association Fleur de pavÇ 82 (juin 1996) et son projet Bus Luna 83 (octobre 1996) dans le<br />

domaine de la prostitution toxicomane, ainsi que la Pastorale de rue (juin 1996) 84 .<br />

Au niveau thÇrapeutique, nous soulignons la participation de la Ville au financement du nouveau<br />

Centre St-Martin, oè le directeur de la DSSE siÑge Ü titre de reprÇsentant municipal (septembre<br />

1996). Ce financement sera par la suite repris dans le cadre de la COREL. Au niveau de la prise<br />

en charge, le rapport des activitÇs 1999 du Centre Saint Martin signale qu’ É il avait ÇtÇ<br />

initialement dimensionnÇ pour faire revenir dans le systÑme socio-sanitaire 3 Ü 400 patients en 3<br />

Ü 4 ans. Or, aprÑs 3 ans d’activitÇ, plus de 1400 dossiers ont ÇtÇ ouverts Ö. En effet, É 75%<br />

(chiffre arrondi) proviennent de Lausanne ; ce chiffre comporte Çgalement les sans domicile<br />

fixe. 15% environ proviennent des communes de la COREL (sans Lausanne). 10% environ,<br />

proviennent d’autres communes que la COREL Ö (Rapport du Centre St-Martin 2000 : 1-3)<br />

Les instruments d’intervention administrative. Au niveau policier son activitÇ rÇpressive est<br />

rÇorientÇe vers le contrêle et la dissuasion 85 . La thÇrapie Çtant du domaine du canton, la ville<br />

utilisait quand máme la Policlinique mÇdicale et universitaire (PMU) pour les interventions<br />

sanitaires en milieu ouvert. Elle installe des boïtes de rÇcupÇration du matÇriel d’injection usagÇ<br />

Sanibox. Elle participe Çgalement Ü la crÇation d’un rÇseau d’aide aux mÑres toxicomanes (mars<br />

1996), d’un Groupe de travail des personnes ressources de la Petite enfance (assistants sociaux du<br />

CHUV, du SPJ, du Centre St-Martin, du centre de puÇriculture de Lausanne). É Vu la disparitÇ<br />

82 Elle met en place une sÇrie de projets : une Commission d'aide juridique, une antenne lausannoise du projet de prÇvention du<br />

Sida par les pairs dans les milieux du sexe (APIS) et un collectif de rÇflexion sur la prostitution (ProCoRe) regroupant diffÇrentes<br />

associations nationales. Elle participe au groupe de travail romand du projet "Don Juan" de prÇvention auprÑs des clients des<br />

prostituÇes mandatÇ par l'Aide Suisse contre le sida (ASS).<br />

83 É … le bus offre un endroit de discussion, de soutien psychosocial et sanitaire. Il y a la possibilitÇ d'obtenir des boissons, des<br />

prÇservatifs et de matÇriel d'injection, le tout gratuitement Ö (Greense et al. 1999 : 5).<br />

84 Elle dÇveloppe ses activitÇs depuis 1995 au centre de la ville, en offrant É …un abri, une Çcoute, des conseils, de la nourriture<br />

et des soins de base Ö (Journal communal 1999 nî 6).<br />

85 Selon G. Monachon, chef de la brigade des stupÇfiants, É Les policiers en uniforme, Police-secours, ont une fonction de<br />

surveillance et sont pratiquement toujours prÇsents au centre-ville, non seulement pour interpeller les auteurs d’infraction Ü la Loi<br />

fÇdÇrale sur les stupÇfiants, mais Çgalement pour intervenir sur toutes autres formes de dÇlits, dont certaines incivilitÇs Ö (ZOOM,<br />

nî 6, juin 1998).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

57<br />

des contextes rÇgionaux, il faut prÇciser que la dÇmarche a ÇtÇ engagÇe dans un premier temps<br />

avec les partenaires lausannois. C’est aussi Ü Lausanne que se concentre le plus grand nombre de<br />

situations, la moitiÇ de celles signalÇes dans l’ensemble du canton Ö (Dentan et al. 2000 : 21).<br />

4.5. Les variables explicatives du changement de politique<br />

Pourquoi Lausanne dÇfinit une politique des quatre piliers ?<br />

4.5.1. La visibilitÇ des problÑmes liÇs Ü la toxicodÇpendance.<br />

La scÑne ouverte Ü St-Laurent bat son comble : bagarres, trafic de drogues et occupation des<br />

escaliers jour et nuit. Les mÇdias relatent de plus en plus cette situation et la mobilisation des<br />

acteurs privÇs et politiques s'accentue.<br />

4.5.2. La perception de la toxicomanie comme Çtant un problÑme de l'agglomÇration.<br />

Cette perception s'explique par l'accroissement de la toxicomanie et sa visibilitÇ et les demandes<br />

d'accueil pour SDF (Sans domicile fixe). D'abord, la variable "axe gÇographique" qui facilite le<br />

dÇveloppement du marchÇ illÇgal des drogues sur Lausanne. Cet axe est formÇ par GenÑve<br />

(contact international), Valais, Fribourg et Neuchçtel (clientÑle) ainsi que les cantons de Berne et<br />

Zurich (filiÑres). Ensuite la variable "anonymat" qu’offre une ville d’environ 115’00 habitants et<br />

de toutes nationalitÇs confondues. Et la variable de la "structure du commerce illÇgal" de la<br />

drogue et du rÇseau des trafiquants internationaux sur le marchÇ local vaudois. Les autres<br />

variables – moins visibles - comprennent le dÇveloppement du rÇseau de l’aide sociale, la remise<br />

des seringues Ü large Çchelle, et le contrêle policier prÇventif.<br />

4.5.3. La reverticalisation cantonale.<br />

Elle a lieu en 1996, principalement avec la mise en place de la Commission cantonale de<br />

prÇvention et de lutte contre la toxicomanie, et le Conseil consultatif pour la prÇvention et la<br />

lutte contre la toxicomanie. Ce changement de cap, laissait entendre que le canton allait suivre<br />

avec quelques nuances une politique proche des quatre piliers. Dans ces deux instances, oè la<br />

ville participe rÇguliÑrement É … se discutent des thÑmes en relation avec le dÇveloppement de<br />

la protection sociale et le partage des responsabilitÇs et charges entre le canton et les


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

58<br />

communes Ö (Ville de Lausanne Rapport de gestion 1997 : 174). A cela s’ajoutent le suivi du<br />

groupe de travail seringues et des projets cantonaux de sevrage et d’un centre d'accueil Ü bas<br />

seuil.<br />

4.5.4. La rÇsolution de la question des seringues.<br />

Elle a ÇtÇ finalement rÇsolue suite aux Recommandations sur la remise gratuite de matÇriel<br />

stÇrile accordÇ par le MÇdecin cantonal, le 28 fÇvrier 1996.<br />

La ville procÑde en avril Ü la distribution Ü large Çchelle des seringues et des prÇservatifs, et<br />

assure l'intervention du rÇseau socio-sanitaire (Bulletin du Conseil communal 1996, 137-140).<br />

É On estime que 2'500 personnes environ consomment de l’hÇroíne/cocaíne de faäon rÇguliÑre<br />

ou occasionnelle (pour certains de 4 Ü 10 injections par jour) dans le canton de Vaud. En 1994,<br />

450 seringues Çtaient vendues journellement en pharmacie. Un bilan dÇrisoire qui a rendu<br />

indiscutable la nÇcessitÇ de faciliter l’accÑs au matÇriel d’injection Ö pour prÇserver le risque<br />

d’hÇpatite ou de transmission du VIH, Çviter que la santÇ des consommateurs ne se dÇgrade<br />

encore davantage, responsabiliser les personnes dans leur consommation.<br />

É Les modalitÇs du dispositif lausannois ont ÇtÇ conäues et son ÇvaluÇes dans le cadre d’un<br />

groupe de travail prÇsidÇ par la Direction de SÇcuritÇ sociale. Parmi les acteurs concernÇs, il y a<br />

notamment la reprÇsentante de la SociÇtÇ des pharmaciens de Lausanne, une dÇlÇgation de la<br />

police et du service de la voirie, ainsi que les intervenants chargÇs de la remise du matÇriel<br />

d’injection. InvitÇ Ü se joindre Ü la rÇflexion, le mÇdecin cantonal a suivi rÇguliÑrement<br />

l’Çvolution du projet Ö (ZOOM nî 3 1997).<br />

4.6. Accentuation de la politique vers l'agglomération lausannoise<br />

Elle fait suite au dÇsaccord exprimÇ par les reprÇsentants cantonaux Ü la 2 e ConfÇrence<br />

nationale sur la drogue (fÇvrier 1995) et Ü la position du Conseil d’Etat contre le projet de<br />

rÇforme de la constitution fÇdÇrale du 8.02.1995.<br />

Le canton a dÇsapprouvÇ la politique fÇdÇrale de rÇduction de dommages (hÇroíne et locaux<br />

d’injections) et le projet de dÇpÇnalisation des drogues. La ville alors voulant stabiliser sa<br />

propre politique et dÇfinir le partage de tçches et charges au niveau de la rÇgion, accentue la<br />

coordination horizontale et propose dans le cadre de la COREL d’entamer des nÇgociations<br />

avec les acteurs administratifs du canton (Bulletin du Conseil communal 1996 : 129).<br />

Le Reli'er a pu poursuivre ses activitÇs de coordination grçce au soutien financier accordÇ par la<br />

ville de Lausanne et les communes de Pully et de Renens (dÇbut 1996). Car l’OFSP finissait sa<br />

subvention Ü fin 1995 et le canton n’intervenant pas.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

59<br />

A ce stade, É Bien des blocages apparaissent dans le fonctionnement de l’agglomÇration :<br />

blocage d’abord entre les communes de l’agglomÇration, en tout cas dÑs qu’il s’agit de toucher<br />

Ü la rÇpartition des ressources fiscalesÖ (Joye et al. 1995 : 254-255).<br />

É Fragile et finalement difficile Ü piloter –majoritÇ simple requise pour toutes dÇcisions, sans<br />

prise en compte du poids spÇcifique de chaque commune – la COREL aurait bien pu disparaïtre<br />

rapidement, faute de moyens correspondants aux enjeux rencontrÇs. Mais deux circonstances<br />

pour le moins inattendues l’ont probablement sauvÇe : le refus du peuple suisse d’adhÇrer Ü<br />

l’EE et le dÇmarrage de la crise Çconomique. Ces deux situations, sans rapports directs l’une<br />

avec l’autre, ont en effet sans doute fortement contribuÇ Ü obliger les responsables politiques de<br />

la rÇgion lausannoise Ü poser leur regard au-delÜ de leurs seuls intÇráts communaux<br />

immÇdiats Ö (Allamand & Chatelain 1999 : 22).<br />

La COREL devient incontournable pour aborder les problÑmes sociaux et de toxicomanie. Elle<br />

avait entraïnÇ d’une part, une coordination administrative importante entre les communes<br />

membres par le biais de plates-formes et des projets communs. Mais cela a signifiÇ, d’autre part,<br />

une charge financiÑre supplÇmentaire pour la ville É tant au niveau des cotisations versÇes par<br />

Lausanne que du financement des rÇalisations dÇcidÇes Ö. Par exemple, la mise en place du Bus<br />

Pyjama de prÇvention primaire, surtout pour les jeunes de la rÇgion sortant la nuit, en<br />

collaboration avec les Transport publics (TL) et la campagne de lutte contre la toxicomanie<br />

(Rapport-prÇavis nî 53 du 18 septembre 1998).<br />

Aux yeux de l’actuelle directrice de la SÇcuritÇ sociale de Lausanne, la prise de conscience des<br />

problÑmes de la toxicomanie, comme Çtant un problÑme urbain, ne comprenait que la petiteceinture<br />

lausannoise, de l’Ouest particuliÑrement.<br />

4.7. Politique hors du périmètre cantonal<br />

La ville encourage d’un cêtÇ la participation des reprÇsentants de la ConfÇdÇration, notamment<br />

de l’OFSP, aux efforts de coordination rÇgionale. Et de l’autre cêtÇ, elle accentue son<br />

engagement Ü travers de l’Initiative des villes pour l’amÇlioration de la protection sociale (1995)<br />

de l’UVS, qui traite des sujets plus Çlargis des centres urbains (Ville de Lausanne Rapport de<br />

gestion 1997: 174). É L’Union des villes suisses et l’Initiatives des villes se rÇunissent Ü Zurich,


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

60<br />

Berne et Lausanne et constituent un lobby qui n’agit pas seulement en matiÑre de toxicomanie.<br />

Les grands problÑmes se trouvent en ville. La nouvelle Constitution fÇdÇrale, art. 50, reconnaït<br />

l’existence des villes. Nous avons montrÇ que de 1990 il y a eu des grands problÑmes urbains,<br />

des problÑmes sociaux notamment. Nous avons travaillÇ directement avec l’OFAS (M. O. Piller)<br />

avec l’OFSP (M. T. Zeltner) ainsi que avec des organisations parapubliques et les commissions<br />

des Etats Ö 86 .<br />

La MunicipalitÇ dÇcide finalement en 1996 de ne signer ni les rÇsolutions de Stockholm ni la<br />

dÇclaration de Francfort mais d'envoyer plutêt des observateurs.<br />

4.8. Arrangement politico-administratif<br />

Le jeu des acteurs intÑgre l’appareil administratif de la ville (Police, secrÇtariat gÇnÇral de la<br />

DSSE, service de la Voirie) et l’environnement para-public. Le DÇpartement de l’intÇrieur et de<br />

la santÇ publique (deux commissions cantonales) ; l’OFSP et le comitÇ national de liaison en<br />

matiÑre de toxicomanie au niveau fÇdÇral.<br />

4.9. Acteurs concernés<br />

Les acteurs parapublics : l’atelier artistique l’Eveil (mars 1996), le projet Ale 3, la Soupe Ü<br />

Saint-Laurent, le groupe de Sœur Denise-Marie (Notre Dame du Valentin) de distribution<br />

d’aliments; l'association SOS Enfants d'aide Ü des enfants abusÇs sexuellement et considÇrÇs Ü<br />

risque, et le dispensaire de la Croix-Rouge (juin 1996).<br />

4.10. Conclusion<br />

La politique de la ville penche rÇsolument en faveur des structures d'aide Ü bas seuil (1996) pour<br />

attÇnuer les effets de l'exclusion et d'offrir de nouvelles possibilitÇs d'aide de proximitÇ. Elle<br />

s’exprime par l’allocation des moyens financiers supplÇmentaires Ü diffÇrents projets Ü bas seuil<br />

utilisant la prÇvention tertiaire et la rÇduction des dommages, qui inspirent la dÇfinition de la<br />

nouvelle politique lausannoise. D’ailleurs, la COREL prend peu Ü peu de la place Ü travers des<br />

initiatives en faveur des personnes toxico-dÇpendantes. Les organes de coordination cantonaux


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

61<br />

entrent en action et reverticalisent la coordination horizontale lausannoise. La tableau ci-dessous<br />

rÇsume les variables qui expliquent l'adoption lausannoise de la politique fÇdÇrale des quatre<br />

piliers.<br />

Variable explicative Mesures Variable à expliquer<br />

Prévention secondaire / tertiaire<br />

Réduction des dommages<br />

Organes de coordination<br />

Programme d'aide aux jeunes et des<br />

associations de terrain<br />

distribution des seringues:<br />

Vente libre<br />

Distribution gratuite<br />

distribution des préservatifs<br />

locaux d'injections<br />

(en suspens)<br />

Prescription médicale stupéfiants<br />

(en suspens)<br />

Aide à bas seuil<br />

Coordination horizontale/verticale<br />

Adoption de la politique des<br />

quatre piliers<br />

5. PERIODE 1997-2000 : PLANS D'ACTION DE PREVENTION ET REDUCTION DES DOMMAGES<br />

5.1. Introduction<br />

Durant cette pÇriode, la ville prÇvoit deux nouveaux plans d’action complÇmentaires du Plan<br />

d’action de base de 1995 : le Rapport-prÇavis nî 284 de 1997 et le Rapport-prÇavis nî 54 de<br />

1998. Il s’agit notamment d’asseoir la stabilisation de la nouvelle politique lausannoise de lutte<br />

contre la toxicomanie. Les rÇsultas positifs du refus Ü double majoritÇ des initiatives populaires<br />

en 1997, 1998 et 1999, abordÇs au chapitre prÇcÇdent, ont fait partie du dÇbat politique au<br />

Conseil communal et des stratÇgies d’alliance en fonction de la politique fÇdÇrale. Un autre point<br />

qui prÇoccupe est la visibilitÇ de la prÇcaritÇ sociale et d’hygiÑne des personnes sans abris. La<br />

conseillÑre communale Humbert-Droz (POP) interpelle la MunicipalitÇ sur ce phÇnomÑne, le 22<br />

septembre 1999, et prÇsente une motion urgente, le 2 mai 2000, en faveur d’un systÑme<br />

d’accueil gratuit aux structures de la Marmotte et le Sleep-in.<br />

86 Entretien personnel avec M. P. Tillmanns, directeur de la SÇcuritÇ sociale de Lausanne, le 15 fÇvrier 2000.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

62<br />

5.2. Le problème collectif à résoudre<br />

Le problÑme collectif est la paupÇrisation et l’exclusion sociale tant des personnes marginalisÇes<br />

comme des toxico-dÇpendantes.<br />

Selon l’ancien directeur de la SÇcuritÇ sociale, Pierre Tillmanns, É Pour nous le toxicomane est<br />

un malade. Il doit bÇnÇficier des mesures de rÇinsertion. Un autre problÑme qui se pose c’est le<br />

trafic, qui est d’ailleurs un problÑme majeur dans les villes. A ce niveau, nous rencontrons des<br />

problÑmes avec les commeräants notamment Ü Saint-laurent et avons dÅ dÇplacer le problÑme Ü<br />

la place de la Riponne. Nous avons favorisÇ la distribution des seringues parce que c’est un<br />

problÑme de santÇ publique. Notre but Çtait d’arráter l’ÇpidÇmie. Nous avons dÅ aller de l’avant,<br />

avec ou sans l’autorisation du canton. Au niveau interne, il y a avait une opposition de 15<br />

personnes au Conseil communal. Vous savez, quand on fait les choses – bien -, on a<br />

l’assentiment de tous. Je pense que d’ci 10 Ü 5 ans, il y aura des locaux d’injections Ö 87 .<br />

Il y a une demande permanente des associations bÇnÇficiaires de subvention.<br />

Le dÇbat politique est relancÇ par la motion M. Desarzens (POP) du 30.09.1997, qui demande<br />

la crÇation d’un poste de dÇlÇguÇ Ü l’enfance, notamment pour les cas d’abus.<br />

La ville obtient une reconnaissance partielle du canton et s’intÑgre dans la politique sociosanitaire.<br />

Mais le conflit avec le canton Çmerge une nouvelle fois sur la politique lausannoise de<br />

distribution des seringues (1999), la crÇation des locaux d’injection et de la prescription<br />

mÇdicale des produits stupÇfiants.<br />

5.3. Hypothèse causale et groupes cibles<br />

L’hypothÑse causale est la máme et les groupes cibles sont les enfants Ü risques, les personnes<br />

toxicomanes “malades” et les personnes marginalisÇes ; c’est-Ü-dire, des individus ou familles<br />

qui vivent l'exclusion sociale, sans domicile fixe, qui boivent ou se droguent, Ü la limite<br />

d'abandonner tout espoir en une vie plus sereine et dÇpourvus des soins mÇdicaux de base<br />

(Journal communal 1999 nî 66).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

63<br />

5.4. HypothÇse d’intervention et choix des instruments<br />

L’hypothÑse d’intervention cherche Ü stabiliser l’intervention communale Ü travers la prÇvention<br />

accrue et la coordination des institutions travaillant Ü bas seuil. Le PrÇavis nî 54 favorise la<br />

crÇation d’un dispositif centralisÇ de remise de matÇriel d’injection stÇrile, de prÇservatifs, des<br />

prestations socio-sanitaires et le renforcement de l’aide Ü la survie et l’aide psychosociale<br />

(Boggio et al. 1997: 73). Elle comprend une politique de prÇvention de jeunesse en collaboration<br />

avec les mámes bÇnÇficiaires, le soutien financier des institutions actives dans ce domaine,<br />

l’amÇlioration des prestations du service social (logement et suivi socio-mÇdical) et la rÇpression<br />

du trafic des drogues (gros trafiquants).<br />

L’instrument d’intervention rÇglementaire. En premier lieu, dans le domaine de la prÇvention<br />

accrue : le Rapport-prÇavis nî 215 du 9 janvier 1997 : PrÇvention de la toxicomanie et du SIDA<br />

dans les Çcoles ; le PrÇavis nî 284 du 20.11.1997 de crÇation du poste de dÇlÇguÇ Ü l’enfance pour<br />

les cas d’abus, et le PrÇavis nî 41 du 13.08.1998 pour subventionner une 2 e permanence Çducative<br />

en milieu ouvert, l’Appar’t 2 selon la loi sur la protection de la jeunesse (art. 16) 88 . En deuxiÑme<br />

lieu, dans le domaine de l’aide Ü bas seuil, le Rapport-prÇavis nî 54 du 18 septembre 1998 :<br />

É Politique communale dans le domaine de la toxicomanie et de la dÇsinsertion sociale.<br />

Renforcement du dispositif de prise en charge Ö. Il a ÇtÇ approuvÇ par le Conseil communal le 9<br />

dÇcembre 1998.<br />

L’instrument financier. Il se concrÇtise par l'approbation des crÇdits supplÇmentaires pour<br />

consolider, d’une part, la politique prÇventive menÇe par L’Appar’t (6.05.1997) en collaboration<br />

avec le canton et l’OFSP. Plus, le PrÇavis nî 41 de 1998 subventionne une 2 e permanence<br />

Çducative, l’Appar’t 2, Ü condition que le canton accorde la moitiÇ de la subvention pour son<br />

fonctionnement. D’autre part, pour renforcer les mesures contre les effets de la dÇsinsertion<br />

sociale destinÇs Ü un public plus large que les seuls toxicomanes (24.09.1998). En ce qui concerne<br />

l’aide Ü bas seuil, le Rapport-prÇavis nî 54 de 1998 permet le financement de l'association Point<br />

d’eau, qui ouvre ses portes le 15 avril 1999 89 pour offrir des prestations mÇdicales et d'hygiÑne<br />

87 Selon entretien personnel du 15 fÇvrier 2000.<br />

88 Il est intÇressant de souligner qu’au niveau de l’agglomÇration É Des discussions en vue d'obtenir, pour cette nouvelle<br />

structure, une contribution financiÑre des communes de la COREL jouxtant Lausanne ont montrÇ que ces communes n'Çtaient pas<br />

intÇressÇes Ö (PrÇavis nî 41 1998 : 1).<br />

89 Elle regroupe le Service hospitalier de l'Ordre de Malte Suisse, la Sous commanderie vaudoise de l'Ordre de Saint Jean, Croix-<br />

Rouge-Vaud, Caritas, le Centre Social Protestant, l'ArmÇe du Salut et la Pastorale de rue.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

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64<br />

(Journal communal 1999, nî 66 : 4). Le lÇgislatif communal approuve, le 1 er mars 1999, le<br />

financement pour 3 ans d’un centre d’Accueil diurne pour sans abris malades (hêtellerie de<br />

l’ArmÇe du salut). Un mÇdecin est mis Ü disposition par la Policlinique MÇdicale et Universitaire<br />

(Lausanne) pour offrir des prestations en santÇ publique 90 .<br />

L’instruments administratif. Il concerne l’intervention de la Brigade de la jeunesse de la Police<br />

judiciaire municipale, le service des Çcoles et le dÇlÇguÇ Ü l’enfance.<br />

L’instrument de coordination. Il se concrÇtise par la crÇation et le financement du centre<br />

d'Accueil Ü bas seuil (ABS), en fonction depuis le 1 er mai 1999 au quartier du Vallon. Selon le<br />

prÇsident de cette fondation, M. Marcel Cohen-Dumani, É Pour les demandes spÇcifiques, telles<br />

que des aides financiÑres ou des cures de mÇthadone, son personnel guide vers les autres<br />

institutions et services dont il est en quelque sorte la porte d'entrÇe Ö (Journal communal 1999 nî<br />

66 : 4) 91 . L’ABS ou Le Passage veut offrir É “un accueil de qualitÇ, caractÇrisÇ par la<br />

confidentialitÇ, la prise en compte des visiteurs lÜ oè ils sont, et sans exigence, cela dans un<br />

souci permanent de rÇduction des risques et d'aide Ü la survie”, prÇcise son responsable, Jan de<br />

Haas Ö (Journal communal 1999 nî 66 : 4). Fleur de PavÇ, qui bÇnÇficie des subventions de la<br />

ville, du canton et de l’OSEO, renforce sa prÇsence dans le milieu de la prostitution toxicomane<br />

par une “permanence” journaliÑre (07.1998) et dessine une intervention plus Çlargie Ü des<br />

catÇgories de gens marginalisÇes et sans accÑs Ü des prestations socio-mÇdicales (Dupertuis et al<br />

2000 : 27).<br />

5.5. Les variables explicatives du changement de politique<br />

Pourquoi Lausanne adopte-t-elle des plans d’action complÇmentaires ?<br />

5.5.1. Le changement de l’approche cantonale.<br />

Le canton abandonne l’approche juridico-policiÑre pour une approche socio-sanitaire, oè des<br />

organes administratifs coordonnent cette politique.<br />

90 La Marmotte et le Sleep-in offrent un logement et un petit-dÇjeuner pour fr. 5 ; Le Passage un petit-dÇjeuner, un goÅter<br />

l’aprÑs-midi et un repas de midi pour fr. 5 ou gratuit contre travaux ; La soupe populaire offre des produits Ü la Riponne tous les<br />

soirs ; L’Eglise St-Laurent offre de la nourriture tous les mercredis soir ; la SÇcuritÇ sociale, le secrÇtariat gÇnÇral dirigÇ par<br />

Philippe Meystre le concepteur de la politique drogue de la Ville, vient d’arráter de dÇlivrer des bon de repas de midi.<br />

91 L'ABS est composÇe d'un pasteur de rue, un mÇdecin, une infirmiÑre gÇnÇraliste, un infirmier en psychiatrie, un auxiliaire en<br />

santÇ, des animateurs, une Çducatrice de rue, des assistantes sociales, un intendant et une secrÇtaire.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

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65<br />

5.5.2. L’augmentation de la visibilitÇ du problÑme des drogues.<br />

Elle entoure les parcs proches des Çcoles, que les personnes toxico-dÇpendantes utilisent pour le<br />

É deal Ö et/ou s’injecter de la drogue. Elle se concentre Çgalement Ü St-Laurent, la place Bel-Air<br />

et la place de Chauderon, oè se situe le bçtiment central de l’administration lausannoise. Elle a<br />

une forte incidence due Ü la grande opÇration bernoise (1999) menÇe contre le trafic des<br />

drogues, qui provoque le dÇplacement du marchÇ de la drogue vers Lausanne. Cette situation<br />

amÑne la ville Ü adopter un plan d’intervention policiÑre et du milieu social de terrain. En effet,<br />

un rapport interne de la police vaudoise et lausannoise du 22 avril 1999, craignait que Lausanne<br />

ne devienne un Letten si rien n’Çtait entrepris 92 . D’ailleurs, on recense Ü Lausanne 1'500<br />

toxicomanes suivis mÇdicalement en 1999. Le directeur du Centre Saint-Martin, le Dr. Besson,<br />

constate une augmentation des consommateurs d’hÇroíne (94%) et de la poly-toxicomanie (64%)<br />

et une rÇduction de la consommation de cocaíne (47%) 93 .<br />

5.5.3. Les critiques sur la distribution des seringues Ü large Çchelle.<br />

Elle provoque quelques agacements parce que la ville É soutien et aide les toxicomanes plus que<br />

les autres communes, en leur distribuant avec plus de gÇnÇrositÇ et moins de contrêle que les<br />

autres du matÇriel d’injection Ö 94 . É A Lausanne, le "Distribus" de La Pastorale de rue ainsi que<br />

ABS (Accueil Ü bas seuil) mettent Ü disposition jusqu'Ü 50 seringues par toxicomanes majeurs. Il<br />

en rÇsulte une distribution d'environ 1'500 Ü 2'000 seringues/jour (chiffre provenant des<br />

statistiques du Pasteur Jan de Haas) Ö (Beretta 2000 : 43). É Au dÇbut de l’ÇtÇ, le “Groupe<br />

seringues” de Lausanne a ÇtÇ confrontÇ Ü diverses difficultÇs : les changements dans le dispositif<br />

(installation du Passage, fin du Distribus) ont perturbÇ le cours normal de la remise de seringues<br />

stÇriles, en surchargeant la Soupe Populaire ; d’autre part, la rÇcupÇration des seringues sales est<br />

devenue une question prÇoccupante. Ces questions, traitÇes dans le cadre du “Groupe seringues”,<br />

ont par ailleurs mis en Çvidence la nÇcessitÇ d’une meilleure rÇpartition de la remise de matÇriel<br />

92 Cf. Favrod, 22.04.1999, op. cit, Le Courrier. La rÇduction du prix de la drogue, plus bas qu’ailleurs É a un effet attractif Ü<br />

l’Çchelon du canton et de la Romandie Ö. Le trafic est plus discret car les consommateurs achÑtent leur produit mais ne le<br />

consomment pas sur place.<br />

93 SoirÇe d'information de la MunicipalitÇ de Lausanne, le Groupe de travail des escaliers de St-Laurent : É Agir contre la toxicodÇpendance,<br />

agir pour les toxico-dÇpendants : la situation Ü Lausanne Ö, Lausanne le 29 avril 1999.<br />

94 Cf. Favrod, 22.04.1999, op. cit, Le Courrier. On s’aperäoit que É Lausanne distribue en effet gÇnÇreusement des seringues, ce<br />

qui permet de se faire une idÇe de l’Çvolution: 113’000 seringues ont ÇtÇ distribuÇes Ü Lausanne en 1996, 524’500 en 1998. Dans


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

66<br />

d’injection, au niveau du canton. Dans ce contexte, le Service de la santÇ publique s’est mobilisÇ<br />

pour entamer une rÇflexion cantonale en associant Rel’ier Ü la dÇmarche Ö (Rel’ier Rapport<br />

d’activitÇs 1999 : 6). Elle a donnÇ lieu au Rapport pour un concept cantonal en matiÑre de remise<br />

de matÇriel stÇrile aux personnes toxicodÇpendantes, le 31 janvier 2000.<br />

5.5.4. La perception de la toxicomanie comme Çtant un problÑme de l’agglomÇration.<br />

La politique de bas prix menÇe par le rÇseau des trafiquants incite les toxicomanes des<br />

communes avoisinantes Ü se rendre Ü Lausanne pour acheter et consommer les drogues, et Ü<br />

profiter des avantages de la politique Ü bas seuil lausannoise.<br />

5.6. Consolidation de la politique vers l'agglomération lausannoise<br />

Elle se caractÇrise par la crÇation en 1997 de la Plate-forme affaires sociales de la COREL, dont<br />

la commission toxicomanie a ÇtÇ rattachÇe. É Les Çchanges se dÇroulant au sein de ces deux<br />

structures font progresser l’idÇe qu’une approche rÇgionale correspond Ü la nature et Ü l’Çtendue<br />

de certaines problÇmatiques sociales Ö (Ville de Lausanne Rapport de gestion 1997 : 173). En<br />

effet, É Máme si les rÇsultats matÇriels sont encore relativement modestes, le fait que la COREL<br />

ait choisi de participer au financement de plusieurs opÇrations de lutte contre les effets de la<br />

toxicomanie et qu'elle se prÇoccupe actuellement de recenser les institutions sociales et sanitaires<br />

actives Ü l'Çchelon de la rÇgion indique clairement que Lausanne peut lÇgitimement s'attendre Ü ce<br />

que ses efforts soient dorÇnavant mieux appuyÇs par ses partenaires rÇgionaux et qu'elle n'ait ainsi<br />

plus Ü supporter des dÇpenses profitant dans une large mesure aux communes voisines Ö (PrÇavis<br />

nî 53, du 18 septembre 1998).<br />

La COREL reprend en 1997 le financement partiel de REL'ier Ü travers le fonds toxicomanie. En<br />

1998, la Ville participe via la COREL au financement du Centre Saint-Martin, du Rel’ier, du<br />

Rel’aids ainsi que du rÇseau des rÇfÇrents communaux en toxicomanie. Un projet de<br />

coordination du rÇseau mandatÇ par la Ville de Lausanne en 1999 – Dispositif seuil bas – DSB -<br />

a ÇtÇ rendu en fÇvrier 2000 par REL’ier 95 . Il s’agit d’un modÑle de coordination – en phase de<br />

le reste du canton, les points de distribution situÇs Ü Vevey, Morges et Yverdon n’en donnent que 3’500 par mois Ö et sur<br />

l’ensemble du canton environ 40’000.<br />

95 Rel’ier, fÇvrier 2000, É Etude pour la mise en place d’une coordination du dispositif seuil bas destinÇ aux personnes<br />

toxicodÇpendantes Ü Lausanne. Etat de la question, propositions, perspectives et calendrier, op. cit.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

67<br />

mise en place - de 21 structures d’aide lausannoises dans le domaine de la toxicomanie. É Selon<br />

ce modÑle, le dispositif doit permettre une meilleure collaboration entre les diffÇrents<br />

partenaires, une plus grande cohÇrence de l’action et, pour les usagers-e-s, une plus grande<br />

visibilitÇ de l’Çventail des prestations existantes Ö (Rel’ier 2000 : 5).<br />

5.7. Politique hors du périmètre cantonal<br />

La Direction de la sÇcuritÇ sociale mÑne une enquáte (1997-1999) par le compte de l’Initiative<br />

des villes pour la protection sociale de l’UVS. L’ex syndique de Lausanne, Mme Y. Jaggi,<br />

devient prÇsidente de l’Union des Villes Suisses. La ConfÇrence des Municipaux et responsables<br />

des Affaires sociales (dÑs 1994) est Çgalement une instance de participation Ü Çchelle de la<br />

rÇgion : É Ces rÇunions ont permis aux intervenants-es- du terrain de transmettre leurs<br />

prÇoccupations (contrêles policiers aux abords du Sleep-in ; pÇnurie de logements d’urgence) et<br />

de prÇparer la sÇance plÇniÑre qui a eu lieu en septembre. Cette rencontre a ÇtÇ l’occasion de<br />

prÇsenter aux Municipaux des Affaires Sociales le bilan des activitÇs du Groupe Ouest<br />

Toxicomanie, ainsi que sa nouvelle formule Ö (Rel’ier Rapport d’activitÇs 2000 : 6).<br />

Les rÇsultats des contacts Çtablis entre la ConfÇdÇration et la ville s’expriment, d’une part, par<br />

l’approbation en 1998 du programme de prÇvention des jeunes SUPRA-F formulÇ sur la base du<br />

projet L’Appar’t ; et d’autre part, la nomination par le DFI, le 14 juillet 1999, du Directeur de la<br />

sÇcuritÇ sociale, M. P. Tillmanns, Ü la prÇsidence du ComitÇ national de liaison en matiÑre de<br />

drogue. Ce qui a ÇtÇ saluÇ comme une reconnaissance des actions entreprises par Lausanne<br />

envers la politique des quatre piliers.<br />

5.8. Arrangement politico-administratif<br />

Le jeu des acteurs administratifs comprend le canton (DIP, DÇpartement de santÇ et de l’action<br />

sociale -DSAS, dÇlÇguÇs Ü la prÇvention des mauvais traitements envers les enfants), la ville<br />

(DSSE et la direction des Çcoles), la COREL et l’Union des villes suisses, ConfÇrence des<br />

dÇlÇguÇ-e-s des villes aux problÑmes de toxicomanie (SKBS)


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

68<br />

5.9. Acteurs concernés<br />

L’acteur para-public Tel.me (anciennement SOS enfants) et le Centre d’aide et de prÇvention<br />

(CAP) de la Fondation du Levant. Le secteur parapublic : Bethraím, les usagers des escaliers de<br />

St-Laurent, Le Parachute, Le Passage ou ABS, La Pastorale de rue, le Point d’eau, Rel’er,<br />

Rel’aids, Sleep-in, la Soupe populaire, La Marmotte.<br />

5.10. Conclusion<br />

C’est durant la pÇriode 1997-1998 que la Ville de Lausanne consolide son action avec les<br />

intentions proclamÇes par le canton en 1996. C’est une phase de synchronisation sur le contenu<br />

du fond des quatre piliers – Ü l’exception de l’Aide Ü la survie -, qui comporte une coordination<br />

re-verticale de la politique vaudoise.<br />

La politique de la ville est Çlargie Ü la prÇvention de l’enfance (1997) et l’aide aux adolescents<br />

(1998), surtout dans les Çcoles 96 . É L'enseignement que l'on peut tirer des expÇriences<br />

accumulÇes par l'Appart est que ce type de permanence Çducative en milieu ouvert est intÇgrÇ de<br />

faäon cohÇrente dans l'Çventail des aides sociales, et qu'elle offre la place manquante entre le<br />

constat d'une situation Ü risque et le placement institutionnel Ö (PrÇavis nî 41 1998). La<br />

Direction des Çcoles a mis en place entre 1996 et 1999 un programme pilote de prÇvention des<br />

toxicomanies au sein des classes terminales de l’Çcole secondaire Villamont, par une campagne<br />

par ÇlÑves-pairs notamment. Celui-ci a ÇtÇ reconduit jusqu’en 2003. Le service de santÇ des<br />

Çcoles Çlabore le 8 mars 2001, une Charte d’intervention en matiÑre de prÇvention et<br />

sensibilisation aux problÑmes de la santÇ publique liÇs Ü la toxicomanie.<br />

La politique lausannoise des subventions a subi un accroissement important Ü cause de<br />

l’augmentation des prestations des institutions parapubliques et privÇes É De nouvelles<br />

institutions se sont crÇÇes pour faire face Ü des problÑmes d'apparition rÇcente (toxicomanie,<br />

sida, illettrisme) et des institutions anciennes ont ÇtÇ confrontÇes Ü une demande croissante de la<br />

part des usagers Ö. Malheureusement, É Il n'en a pas toujours ÇtÇ de máme des autres<br />

collectivitÇs publiques concernÇes. De ce fait, l'impression a pu prÇvaloir que Lausanne, ville


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

69<br />

centre d'agglomÇration, assumait des charges qui auraient dÅ átre partagÇes plus Çquitablement,<br />

singuliÑrement Ü l'Çchelon de la rÇgion Ö (PrÇavis nî 53, du 18 septembre 1998). Toutefois, la<br />

politique de coordination horizontale a portÇ ses fruits. L’un des responsables du groupe<br />

toxicomanie de la COREL affirme que É La rÇgion de Lausanne est un champ d’application du<br />

modÑle des quatre piliers de la politique fÇdÇrale que sont la prÇvention, l’aide Ü la survie, la<br />

thÇrapie et la rÇpression Ö 97 .<br />

Il reste encore des aspects importants de la rÇduction des dommages en suspens, notamment de<br />

l’Aide Ü la survie.<br />

L’ouverture des locaux d’injections. Une information de presse toute rÇcente faisait Çtat de<br />

l’affirmation du Conseiller d’Etat en charge de la santÇ publique, M. Ch.-L. Rochat :<br />

É Formellement, le canton ne pourrait pas interdire Ü la commune de Lausanne de se doter d’un<br />

lieu d’injection pour toxicomanes Ö 98 . Contre toute attente, il a surpris la directrice s’occupant de<br />

la SÇcuritÇ social qui a entamÇ les consultations juridiques pour envisager cette option.<br />

La prescription mÇdicale des stupÇfiants. Le lÇgislatif de la ville a derniÑrement ouvert le dÇbat<br />

politique en faveur de la prescription contrêlÇe d’hÇroíne. AprÑs l'Çchec de l'Initiative de<br />

Jeunesse sans drogue, la motion Pierre Zwahlen (PS) et consorts du 30.09.1997 demandait Ü la<br />

ville de s’engager sur ce terrain et ce sous autorisation du canton. Ayant refusÇ d’intervenir Ü la<br />

fin 1998 parce que l’offre thÇrapeutique Çtait suffisante, la MunicipalitÇ devra bientêt se<br />

prononcer aprÑs consultation du canton 99 . Mais, les rÇsultats de la votation sur la prescription<br />

mÇdical d'hÇroíne ont Ü quelque part ralenti le mouvement. "Máme les lausannois, confrontÇs au<br />

premier chef par les problÑmes de toxicomanie, ont rejetÇ, bien qu'Ü une trÑs faible majoritÇ<br />

(50,85%), le principe d'une distribution contrêlÇe" 100 . Par la suite, une nouvelle motion fut<br />

prÇsentÇe par J.-D. Berset (PS) le 26.09.2000 afin É d’entreprendre les dÇmarches nÇcessaires<br />

pour la crÇation d’un centre d’hÇroíne selon les directives de l’Ordonnance fÇdÇrale du 8 mars<br />

1999 Ö, qui a ÇtÇ l’objet d’Çtude du Conseil communal.<br />

96 É La Brigade de la Jeunesse va actuellement dans toutes les classes de 6e annÇe et de 8e annÇe de la Ville de Lausanne ainsi<br />

que dans certains Çtablissements privÇs qui les mandatent. MalgrÇ la surcharge de travail, la prÇvention dans les Çcoles est<br />

considÇrÇe comme prioritaire Ö (Benz 1999 : 36).<br />

97 Cf. Hñnenberger, op. Ct. 22 mai 1999, Le Courrier.<br />

98 Cf. L. Busslinger, 1.06.01, op. citÇ. Le Temps<br />

99 Cf. M. Keller, op. Cit, 15.02.2001, 24heures.<br />

100 Cf. Madeleine Schñrch, HÇroíne: le canton assis entre deux chaises. 24heures, 16.06.1999. P. Tillmanns s'exprimait ainsi:<br />

"J'ai votÇ oui Ü une prescription mÇdicalement contrêlÇe d'hÇroíne. C'est l'une des faäons parmi d'autres d'aider ceux qui au fond<br />

de trou, ceux qui voleraient pÑre et mÑre ou se prostituent pour se fournir une dose".


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

70<br />

III. LA POLITIQUE CANTONALE DE LUTTE CONTRE LES DROGUES<br />

ILLEGALES<br />

Dans ce chapitre nous portons une attention particuliÑre Ü l’Çlaboration de la politique vaudoise<br />

de lutte contre la toxicomanie et Ü la modification du modÑle de causalitÇ en relation avec les<br />

changements de la politique de l’agglomÇration lausannoise.<br />

Le Canton de Vaud dÇveloppe une É politique substantielle Ö 101 en matiÑre de drogues sous<br />

l’angle de deux approches fondamentales : la juridico-policiÑre (“rÇpression–thÇrapie” et<br />

“thÇrapie-mÇdicale”) et la socio-sanitaire (rÇduction des risques). Les autoritÇs appliquent ces<br />

deux approches avec quelques variantes, Çtant la derniÑre plus conceptualisÇe que la premiÑre.<br />

Le canton penche en faveur d’une “solution mixte”. "L’observation de la scÑne de la drogue<br />

depuis plus de vingt ans, dans nos pays comme sous d’autres latitudes, et la participation Ü la<br />

rÇflexion et Ü l’action de lutte et prÇvention, nous font conclure que c’est une fois de plus par la<br />

recherche de justes milieux (et par approximation successives) que le dispositif le moins<br />

insatisfaisante sera trouvÇ" (Martin 1991 : 86).<br />

Durant l’Çtape d’Çlaboration de la politique des quatre piliers, le canton de Vaud n’a pas ÇtÇ<br />

ÇpargnÇ du processus de rÇ-formulation de la politique de lutte contre la drogue, y compris une<br />

phase d’adhÇsion et rÇsistances au changement. Le conseiller d’Etat responsable du DÇpartement<br />

de l’intÇrieur et de la SantÇ publique, Ph. Pidoux, a ÇtÇ la cible de la critique et associÇ au rêle<br />

“de trouble fáte” dans le blocage des mesures innovatrices, jouÇ par le MÇdecin cantonal<br />

zurichois Kistler (Renschler / Cattacin 1996 : 43). Toutefois, le degrÇ d’intensitÇ de la “variable<br />

visibilitÇ” n’Çtait pas fort et l’urgence du problÑme n’Çtait pas non plus relatÇe par les mÇdias<br />

locaux sauf dans le domaine de l’ÇpidÇmie du Sida. É Il est probable que l’apparition d’une<br />

prÇvention du sida ait donnÇ une lÇgitimation supplÇmentaire Ü la prÇvention des toxicomanies<br />

en milieu scolaire Ö (Panchaud et al 1992 : F-13).<br />

101 É La drogue a fait son “apparition” dans les institutions vaudoises en 1967-1968 Ö. Deux tendances s’opposaient au lÇgislatif<br />

cantonal, É bien qu’un accord gÇnÇral de principe pour entreprendre “quelque chose” existe Ö. Les uns É pensent donc que la lutte<br />

contre la drogue c’est la rÇpression du trafic. Les autres, sans nier la valeur de la rÇpression, mettent plutêt l’accent sur les<br />

mesures thÇrapeutiques et prÇventives. Ils situent en effet les causes de la toxicomanie dans la dÇmission des parents, dans la<br />

crise des valeurs, dans les contradictions de notre sociÇtÇ, dans l’absence de discipline et d’autoritÇ… Ö (Roy et al 1978 : 128 et<br />

131). Dans ce sens, le Conseil d’Etat dicte un arrátÇ le 30.01.1976 sur les stupÇfiants qui rÑgle la fabrication, commerce, stocks,<br />

prescription de stupÇfiants et les mesures d’hospitalisation des toxicomanes.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

71<br />

Il nous semble important de souligner cet aspect parce qu’il a particuliÑrement attirÇ l’attention<br />

du canton 102 , dont la lutte contre la toxicomanie est venue s’y associer (prostitution toxicomane,<br />

prÇservatifs, seringues). Cela a contribuÇ Ü Çviter une source de conflit majeur avec les acteurs<br />

mÇdicaux et sociaux locaux car la “visibilitÇ” de l’ÇpidÇmie du Sida Çtait portÇe au grand public<br />

par les mÇdias vaudois entre 1989 103 et 1990 104 (Daverio 1992 : 50). Dans ces circonstances, le<br />

Canton a gardÇ un profil actif et coordinateur des mesures de santÇ publique. Le problÑme<br />

Çmerge dans la mesure oè il s’associe Ü la toxicodÇpendance et le dÇbat politique Ü la rÇduction<br />

des dommages.<br />

1. PERIODE 1989-1996 : UNE APPROCHE JURIDICO-POLICIÈRE<br />

1.1. Introduction<br />

Le point de dÇpart de cette pÇriode, 1989, nous l’avons fixÇ en relation avec l’Çtape d’Çvaluation<br />

de la politique fÇdÇrale des trois piliers et la mise en jeu des acteurs publics locaux, la Ville de<br />

Lausanne et la COREL, pour appliquer la nouvelle politique fÇdÇrale des quatre piliers. Cette<br />

approche juridico-policiÑre se caractÇrise par l’application stricte de la LStup (1951) 105 et les<br />

traitements de dÇsintoxication Ü haut seuil d’accÑs É Ü sec Ö (Le Levant) ou Ü la mÇthadone<br />

(1976). Faisant suite aux motions des dÇputÇ(e)s du Grand Conseil pour modifier cette approche,<br />

le Canton Çlabore un document officiel, le fameux Rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil<br />

du 15 mars 1991, oè il rÇsume sa politique de lutte contre la drogue et refuse de s’engager dans<br />

la rÇduction des dommages.<br />

Au lieu de changer de politique, il confirme le modÑle de causalitÇ des trois piliers. É ConsidÇrer<br />

la rÇalitÇ sans faiblesse ne signifie en aucun cas que nous devons nous rÇsigner Ü la drogue, ni<br />

102 D’aprÑs le MÇdecin cantonal, Dr. Jean Martin, ÉCe qui m’amÑne aussi Ü pousser Ü l’action, c’est une conviction que<br />

j’exprime ainsi au magistrat qui est mon chef : “Il ne faut craindre de gaspiller de l’argent pour prÇvenir et lutter contre le SIDA”.<br />

Surtout prÇvenir ! Il y a de la responsabilitÇ du serviteur public (civil servant, selon le terme anglo-saxon que j’apprÇcie). … La<br />

prise en charge des sidÇens en fin de vie, et de plusieurs problÑmes graves que posent actuellement les toxicomanes, entre en<br />

collision frontale avec l’exigence de rentabilitÇ qui est la grande rÑgle actuelle des services publics et des services de santÇ en<br />

gÇnÇral Ö (Martin 1991 : 79).<br />

103 L’intervention du Conseil d’Etat et de la Ville en faveur de la Maison Sida d’aide aux toxicomanes (Soleil Levant) suite Ü la<br />

protestation de voisins ; une grÑve de la faim de solidaritÇ des 83 dÇtenus de la prison d’Hildebank Ü Berne qui oblige le Conseil<br />

d’Etat Ü accorder une remise de peine et la libÇration sous condition d’une jeune femme toxicomane gravement malade du sida<br />

dÇtenu Ü Bochuz ; un jugement qui condamne un toxicomane vaudois qui avait contaminÇ sa compagne du Sida.<br />

104 Le refus de la MunicipalitÇ de Morges d’accorder Ü l’association du Relais l’ouverture d’un Centre d’accueil Sida Ü<br />

Buchillon, les campagnes de l’association Sida Positif (Sidaccueil) Ü Aigle et de la Permanence toxicomanie Ü Nyon ; finalement,<br />

le tollÇ provoquÇ par la diffusion de la BD JO (Derib) de prÇvention du Sida auprÑs des jeunes.<br />

105 Le rapport du Conseil d’Etat de 1991 utilise l’expression de É rÇpression prÇventive Ö.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

72<br />

baisser les bras, ni prêner sa “libÇralisation” Ö (Rapport du Conseil d’Etat 1991 : 16, nî 7). Cela<br />

a provoquÇ d’une part le frein aux demandes immÇdiates pour la distribution des seringues<br />

gratuites, la prescription des stupÇfiants, la crÇation des centres d'injection, le financement des<br />

projets et la crÇation des institutions d’aide Ü bas seuil. Et d’autre part, il a rÇ-enclenchÇ le<br />

processus d’horizontalisation lausannoise, laquelle ne s’attire pas les foudres du Canton, qui se<br />

contente de suivre l’Çvolution de cette politique par la crÇation des groupes d’Çtude plutêt que de<br />

s'impliquer directement sur le terrain.<br />

1.2. Le problème collectif à résoudre<br />

Au moment du changement de modÑle de causalitÇ fÇdÇral, l’ÇnoncÇ Çvaluatif de la politique<br />

cantonale n’est pas encore scientifiquement entamÇ. Elle s’exprime plutêt par le conflit avec les<br />

associations parapubliques partisanes du changement et critiques de la “politique substantielle”<br />

par opposition Ü une “politique pragmatique” de la ConfÇdÇration. Sans remettre en cause son<br />

intervention en matiÑre de santÇ publique, il Çtait impossible de dÇfinir l’Çchec de l’approche<br />

juridico-policiÑre vaudoise. Quelques “variables explicatives” ont ÇtÇ abordÇes dans la dÇfinition<br />

de la politique lausannoise (chapitre II, 1.5.).<br />

Le Conseil d’Etat dÇfendait la pertinence de son modÑle arguant que les É problÑmes de<br />

toxicomanie Ö Çtaient le rÇsultat des politiques de tolÇrance et de formation des scÑnes ouvertes<br />

entreprises par certains cantons suisses alÇmaniques prênant la rÇduction des dommages. Pour<br />

cette raison, É (…) le Conseil d’òtat refuse-t-il de s’associer aux expÇriences engagÇes ailleurs<br />

qui, sur la base des risques pour la santÇ de toxicomanes, banalisent en rÇalitÇ l’usage de la<br />

drogue et se contentent d’amÇnager la dÇpendance de ses victimes, dans une sorte de fuite en<br />

avant Ö (Rapport du conseil d’Etat 1991 : 16, nî 3).<br />

Le dÇbat politique a dÇmarrÇ de l’intÇrieur du lÇgislatif cantonal en 1990, sans que pour autant<br />

le Conseil d’Etat prenne acte d’une rÇ-formulation de sa politique. Bien au contraire, elle a eu<br />

pour effet une dÇfinition conceptuelle et le repli cantonal sur les trois piliers, suite Ü la motion de<br />

la dÇputÇe M. Huguenin (POP) du 29 mai 1990 106 d’une part ; et l’interpellation du dÇputÇ<br />

106 Motion Marianne Huguenin et consorts É relative Ü la politique cantonale Ü l’Çgard des toxicomanes, abordant les questions<br />

de la prÇvention des maladies infectieuses, des substances de substitution, de la distribution des seringues et d’aiguilles stÇriles Ö<br />

(Rapport du Conseil d’Etat 1991 : 1). É Elle demandait que le Conseil d’Etat prÇsentçt l’ensemble de sa politique de prÇvention Ü


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

73<br />

Michel Glardon (Alternative socialiste verte) du 12 septembre 1990 107 d’autre part. A partir de<br />

1993, la pression politique sur le canton s’est accentuÇe.<br />

Nous rÇpertorions 3 motions parlementaires en 1993, qui invitaient le Conseil d’Etat Ü changer<br />

de politique. Le 29 mars, une nouvelle motion Huguenin (POP) demandait la crÇation de<br />

structures d'accueil et de traitements spÇcialisÇs en faveur des personnes toxicomanes<br />

(prescription mÇdicalisÇe, soutien psychologique, etc) ; le 15 juin la motion Georges Peters (PS)<br />

exigeait une prise de position en matiÑre de structures mÇdico-sociales pour la prÇvention<br />

secondaire de pharmacodÇpendance (drogues de synthÑse) auprÑs des jeunes, et le 22 juin la<br />

Motion Poletti-Scherz (Çcologiste) s’est penchÇe sur les mesures prÇventives de lutte contre la<br />

toxicomanie.<br />

Les ÇlÇments nÇcessaires pour dÇfinir le problÑme collectif n’ont pas eu la force de modifier le<br />

modÑle de causalitÇ cantonale. Cela s’explique parce que le canton de Vaud contrairement Ü son<br />

homologue de Zurich maintient son rêle de coordinateur central. Ensuite, il n’a pas tolÇrÇ la<br />

formation de scÑnes ; et finalement, parce que n’ayant pas dÇnoncÇ la nouvelle politique fÇdÇrale<br />

lors de la 1 Ñre ConfÇrence nationale sur la drogue (octobre 1991), mais ne voulant de ne plus<br />

l’adopter sur le sol vaudois laissait un peu espoir dans un futur plus ou moins lointain 108 .<br />

1.3. HypothÇse causale et groupes cibles<br />

L’hypothÑse causale du canton tient pour responsables directs des problÑmes des drogues les<br />

consommateurs et les dealers. La politique de santÇ publique cible les toxicomanes sidÇens ; la<br />

politique de prÇvention se concentre sur les Çcoles.<br />

1.4. HypothÇse d’intervention et choix des instruments<br />

L’hypothÑse d’intervention est la rÇpression de la consommation des drogues (police de<br />

l’Çgard de la toxicomanie et formulçt des propositions, tout en suggÇrant la constitution d’une commission de travail afin de faire<br />

des Çtudes et des propositions dans ce domaine Ö<br />

107 Interpellation Michel Glardon et consorts É relative Ü l’interdiction de distribution gratuite de seringues Ü des toxicomanes et<br />

d’Çchange de seringues, faite par le chef du DÇpartement de la justice, de la police et des affaires militaires aux organisateurs du<br />

Festival PalÇo de Nyon Ö (Rapport du Conseil d’Etat 1991 : 12). Il exigeait au Conseil d’Etat de É dÇfinir une vÇritable politique<br />

commune en matiÑre de SIDA et de toxicomanie Ö et Ü autoriser la distribution gratuite des seringues.<br />

108 Selon le reprÇsentant cantonal, le conseiller d’Etat Daniel Schmutz, le canton est ressorti rassurÇ de que la pÇnalisation des<br />

drogues continuera Ü átre appliquÇ selon la LStup. Cf Nusbaum, 1991, op cit.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

74<br />

sÅretÇ) 109 , donner la prioritÇ aux traitements de sevrage visant l’abstinence Ü haut seuil d’accÑs 110<br />

et dÇvelopper des campagnes de prÇvention notamment chez les jeunes.<br />

Hypothèse d'intervention<br />

Répression<br />

Aide thérapeutique<br />

Prévention primaire<br />

et secondaire<br />

<br />

élimination des problèmes<br />

liés à la toxicomanie<br />

Les instruments rÇglementaires. Ils font rÇfÇrence tout d’abord aux lois-cadres qui assurent la<br />

souverainetÇ cantonale et le fÇdÇralisme d’exÇcution : La Cst Suisse (1874) qui consacre la<br />

souverainetÇ cantonale et la Cst du Canton de Vaud (1885). Ensuite, les dispositions lÇgales qui<br />

dÇterminent le champ d’application en matiÑres des drogues : la LStup (1951), que nous avons<br />

abordÇe dans l’introduction de ce travail ; et le RÑglement vaudois sur les stupÇfiants du 25 mars<br />

1987. Finalement, des lois qui rÇglementent l’assistance sociale, la prÇvention de la jeunesse et<br />

de la santÇ publique : la Loi vaudoise sur la prÇvoyance et l’aide sociale (LPAS) du 25 mais<br />

1977 et son RÑglement d’application du 18 novembre 1977 ; la Loi sur la protection de la<br />

jeunesse du 20 novembre 1978 ; et la Loi sur la santÇ publique du 29 mai 1985.<br />

L’instrument d’intervention financiÑre. Il est destinÇ Ü financer avec la collaboration de<br />

l’OFSP le projet REL’aids et des institutions de sevrage tels le Levant, le Relais, Narconon et<br />

l’accord intercantonal Vaud-Valais pour Rives du Rhêne.<br />

Les instruments d’intervention administratifs. Ils font allusion aux organes de coordination:<br />

(a) La Commission cantonale É Drogue dans les Çcoles Ö rattachÇe au DIP et prÇsidÇe par<br />

le mÇdecin cantonal. Elle est composÇe des mÇdiateurs, reprÇsentants du SPJ, service de la<br />

justice, Brigade des stupÇfiants, service de la prÇvoyance sociale et des assurances, service de la<br />

109 Voici le tÇmoignage d’un “ex-toxico” : É “Revenu en Suisse, j’atterris Ü Lausanne oè j’ai passÇ deux ans. Je frÇquentais le<br />

Centre du Levant. Je trafiquais un peu. La police me connaissait, mais ils n’ont jamais rÇussi Ü me coincer. ôa fait qu’ils<br />

m’emmerdaient continuellement. J’ai máme ÇtÇ tabassÇ. Si tu n’as pas un nom, des relations, si tu viens d’un milieu prolo… ils<br />

profitent. C’est illÇgal, mais ils savent que les plaintes n’aboutissent jamais (Justice et Police, c’est la máme enseigne). Bref, ma<br />

copine et moi, on Çtait tellement emmerdÇs par les flics qu’on avait dÇcidÇ de se suicider. Quelques jours avant, ils Çtaient venus<br />

nous rÇveiller Ü minuit pour nous amener au poste (encore un truc illÇgal). LÜ, on apprend qu’il y a eu un vol dans un hêtel oè<br />

j’avais travaillÇ comme portier. C’Çtait infernal. Quand on est fichÇ, on est constamment dÇrangÇ pour des histoires qui ne nous<br />

regardent pas… Ö (Roy et al. 1978 : 58).<br />

110 É A cêtÇ de l’image du “toxicomane-malade mental” apparaït le toxicomane peräu comme un “marginal” Ö (Roy et al. 1978 :<br />

167). Par la suite il est considÇrÇ comme un “dÇlinquant” et É fauteur des troubles” et comme un “malade” nÇcessitant d’átre<br />

encadrÇ. La rÇduction des dommages insiste sur l’accompagnement socio-mÇdical.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

75<br />

formation professionnelle, directeurs des Çcoles, mÇdecins-psychiatres, secrÇtaire gÇnÇral adjoint<br />

du DIP, secrÇtaire gÇnÇral de la Direction des Çcoles de Lausanne.<br />

(b) La Commission Sida cantonale est composÇe du mÇdecin cantonal, Pro Familia, DIP,<br />

service de la santÇ publique, DÇp. de l’Çconomie publique, service de formation professionnelle,<br />

infirmiÑres scolaires, mÇdecins scolaires, Çcoles privÇes, et groupe de liaison des associations de<br />

jeunesse.<br />

1.5. Les variables explicatives du non-changement de politique<br />

1.5.1. La coordination verticale cantonale centralisÇe.<br />

Cette coordination empáchera l’incubation du problÑme par une hypothÇtique non-entente<br />

administrative entre le canton et la ville, et ce malgrÇ le refus du Conseil d’Etat de crÇer une<br />

Commission de travail pour Çlaborer un concept en matiÑre de drogues selon la motion<br />

Huguenin. É (…) cette motion a fait l’objet d’un rapport prÇsentÇ le 18 septembre 1990 par une<br />

commission prÇsidÇe par M. Berberat. Le Grand Conseil a pris en considÇration partiellement<br />

cette motion, en estimant superflue la crÇation d’une commission, le Conseil de santÇ pouvant<br />

remplir cet office, mais a souhaitÇ átre informÇ par le Conseil d’Etat sur la situation de la drogue<br />

dans notre canton et sur la politique Ü l’Çgard de la toxicomanie Ö (Rapport du Conseil d’Etat<br />

1991 : 1).<br />

1.5.2. La crÇation des groupes d’Çtude : prÇparation du terrain<br />

Une annÇe aprÑs, le DÇpartement de Justice et police dirigÇ par Claude Ruey, libÇral, crÇe un<br />

Groupe de travail de coordination en matiÑre de drogue (16.10.1992), connu sous le nom de<br />

Commission d’Çvaluation Claude Bonnard - Michel Jaton. Il avait pour tçche de prÇparer un<br />

projet d’assises vaudoises de la drogue, dÇfinir une politique gÇnÇrale en matiÑre de drogue,<br />

dÇfinir les rêles des acteurs impliquÇs dans cette politique et faire des propositions au Conseil<br />

d’Etat 111 . En 1994, ce DÇpartement a ÇtÇ repris par l’Çcologiste Philippe BiÇler qui exprime<br />

111 Elle Çtait composÇe par le Dr. Marianne Huguenin (dÇputÇe), Dr. Bruno Gravier (psychiatrique pÇnitentiaire) et le Dr. Jean<br />

Martin, MÇdecin cantonal, Pierre Rey (Levant), 4 reprÇsentants de l’administration cantonale : Pierric Favrod (Resp. mÇdiateurs<br />

scolaires), Eva Palasthy (SFP), Jean Vallet (SPJ), Jacques Pradernand (Chef de la police de sÅretÇ), de l’Ordre judiciaire, dont le<br />

procureur gÇnÇral, Jean-Marc Schwenter, et le PrÇsident du Tribunal du district de Lausanne, Jean-Pascal Rodieux.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

76<br />

publiquement une position plus nuancÇe sur les problÑmes des drogues et favorable Ü la<br />

rÇduction des dommages, mais Ü petits pas (24heures, 13.10.1994).<br />

Au DÇpartement de l’IntÇrieur de la santÇ publique, dirigÇ par Philippe Pidoux, le Conseil de<br />

santÇ s’est penchÇ en 1992 sur un conflit entre le Dr. A. Caponi et le Dr. Calanca, responsable de<br />

l’Hêpital de Cery, dont ce dernier refuse les placements forcÇs Ü des fins d’assistance. Une<br />

commission a ÇtÇ formÇe le 22 janvier 1993, appelÇe Commission Reinhardt, pour traiter les<br />

questions liÇes Ü la privation de libertÇ des toxicomanes chroniques et aux structures d’urgence Ü<br />

amÇnager pour ces mámes personnes 112 (Renschler/ Cattacin 1996: 44). Le rapport ÇlaborÇ par<br />

cette commission, publiÇ en aoÅt 1993 113 , propose la crÇation d’une Commission cantonale de<br />

coordination en collaboration avec des milieux mÇdicaux, socio-pÇdagogiques et judiciaires. Elle<br />

É contient un certain nombre de propositions, visant Ü renforcer l’aide aux patients toxicomanes :<br />

notamment de crÇer une unitÇ de soins avec un pêle hospitalier (assurant des sevrages) et un pêle<br />

ambulatoire ainsi qu’un centre rÇsidentiel mÇdico-socio-pÇdagogique pour les adolescents Ö<br />

(Bertschy 1994 : 210). Ce rapport restera encore en suspens et attendant des jours meilleurs.<br />

Entre-temps, une autre commission voit le jour dans le máme DÇpartement de Ph. Pidoux, la<br />

Commission Dispositif en matiÑre de drogue, connu sous le nom de Commission Eric Toriel 114 .<br />

É Le groupe Toriel se met au travail en fÇvrier 1994. (…) il s’agit de prÇparer un projet chiffrÇ<br />

pour la crÇation d’une unitÇ de sevrage. TrÑs rapidement, pourtant, il s’Çlargit Ü la faveur de ce<br />

qu’Eric Toriel appelle une “avancÇe pragmatique” Ö. Le 7 juillet 1994, ce groupe prÇsente un<br />

Rapport intermÇdiaire au Conseiller d’Etat, C. Ruey, successeur de Ph. Pidoux au DÇpartement<br />

de l’intÇrieur et de la santÇ publique.<br />

Il ressort du rapport la nÇcessitÇ de la crÇation d’une unitÇ de sevrage visant l’abstinence et<br />

É …une chaïne thÇrapeutique incluant “un lieu de prise en charge Ü bas niveau d’exigence” et<br />

“l’extension des possibilitÇs de substitution (mÇthadone, naltrexone, autres traitements amenant<br />

au sevrage)” Ö. Un nombre d’ É environ 1'800 hÇroínomanes de 3 Ü 5'000 toxicomanes sur le<br />

canton passaient Ü travers les mailles du rÇseau des structures mÇdicales et sociales vaudoises.<br />

112 E. Toriel est le Directeur des institutions au Service des Hospices cantonaux et ancien juge au Tribunal des mineurs de<br />

Bienne. Cette commission est composÇe par le Dr. Michaöl Reinhardt, les Dr. Caponi et Calanca, l’adjoint du MÇdecin cantonal<br />

Emanuela Fontana, le Tuteur gÇnÇral, Marcel Perrin, le Dr. Susan Joyet du Centre thÇrapeutique pour adolescents, et le Dr. Gilles<br />

Bertschy, responsable du programme PPMT.<br />

113 Cf, Etat de Vaud, Service de la SantÇ publique, Rapport de la Commission chargÇe d’Çtudier la privation de libertÇ de<br />

certains toxicomanes chroniques Ü des fins d’assistance et les modifications souhaitables des structures de prise en charge.<br />

Compte rendu du rapport de la Commission d’Çtudes, Lausanne, aoÅt 1993.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

77<br />

Son ambition est d’en toucher un tiers en trois ans et de porter ainsi d’environ 1'200 Ü 1'800 le<br />

nombre d’hÇroínomanes “suivis” par le rÇseau Ö (Chenaux 1996 : 163).<br />

1.5.3. Une visibilitÇ du problÑme peu pressante.<br />

Elle faisait plutêt allusion aux É scÑnes ouvertes Ö crÇÇes lors des manifestations de musique en<br />

plein air et surtout dans les campings les entourant, d’une Ü deux semaines, soit au PalÇo festival<br />

Ü Nyon, soit du Festival rock Ü Leysin. Les demandes d’intervention concrÑtes Çtaient en relation<br />

avec la politique de lutte contre le Sida par la remise des seringues et des prÇservatifs<br />

notamment.<br />

1.5.4. L’intervention de la santÇ publique contre la propagation du Sida et la toxicodÇpendance.<br />

D’une part, le Canton met sur pied le 1 er mai 1992 le Programme PPMT (PrÇvention<br />

Perfectionnement des MÇdecins dans le domaine de la Toxicomanie) 115 . Les programmes de<br />

traitements de la mÇthadone ont ÇtÇ renforcÇs vu le grand nombre des demandes 116 . A part la<br />

possibilitÇ de faire recours aux prestations des services des institutions des autres cantons par le<br />

biais des accords intercantonaux, la prise en charge ambulatoire et rÇsidentielle est assumÇe par<br />

le SPAS (Service de prÇvoyance de l’aide sociale) et l’AI (OFAS), et par la LAMAL pour les<br />

prestations mÇdicales de la cure de la mÇthadone sous certaines conditions (çge, parcours de<br />

sevrage, examens, etc.). Le MÇdecin cantonal joue le rêle de coordinateur des demandes<br />

d’admission et de prescription de la mÇthadone dÇcidÇe par le mÇdecin traitant.<br />

D’autre part, une sÇrie de mesures ont ÇtÇ adoptÇe dans le domaine de la lutte contre le Sida<br />

comme l’Çlaboration du matÇriel didactique 117 , un programme de formation continue<br />

professionnelle (Pro familia et OFSP), le projet de prÇvention la Malette-Drogue de la Fondation<br />

114 Elle est intÇgrÇe par les Dr. G. Berschy, Jean-Paul Corboz, le dr. Calanca, Pierre Rey (Levant), AndrÇ Feret (Relais), Bruno<br />

Gravier, Michael Stigler et le pasteur Jan de Haas.<br />

115 Il a ÇtÇ mis en place avec le concours des institutions psychiatriques universitaires vaudoises, du DÇpartement de l’intÇrieur<br />

et de la SantÇ publique.<br />

116 L’accÑs Ü de cures ambulatoires Ü la mÇthadone est assurÇ par les mÇdecin praticiens vaudois. É Si au 31 mars 1992 il y avait<br />

519 patients au bÇnÇfice d’une autorisation dÇlivrÇe par le mÇdecin cantonal, ils Çtaient 979 au 31 dÇcembre 1993. ParallÑlement,<br />

le nombre de mÇdecins prescripteurs Çtait passÇ, dans le máme temps, de 107 Ü 167 Ö (Bertschy 1994 : 210).<br />

117 Un programme vidÇo a ÇtÇ produit É prÇvention Sida Ö (DIP, AIC, BB productions SA, OFSP), un PS-Magazine É Jeunes Ö<br />

de 8e au 12e degrÇ ; une brochure É Sida, ne l’infecte pas Ö pour le 18e au 12e degrÇ des Çcoles professionnelles.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

78<br />

du Levant et les activitÇs de prÇvention du Sida dÇveloppÇ en 1989 par le Groupe Point Fixe 118 .<br />

D’ailleurs, la collaboration de l’OFSP et la Fondation du Centre mÇdico-social Pro Familia<br />

(ProFa) Ü Lausanne aboutit en 1989. Cette derniÑre reäoit le mandat de se constituer en<br />

Commission de coordination pour la Suisse romande et le Tessin dans le domaine du Sida et des<br />

maladies sexuelles (Dubois-Arber et al. 1996 : 146-147).<br />

1.5.5. L’intervention accrue dans le domaine de la prÇvention des drogues.<br />

Le canton soutenait avec la collaboration de l’OFSP (formation des enseignants et Çvaluation des<br />

mesures) diffÇrentes institutions actives dans la prÇvention primaire, en intÇgrant dÑs 1980 une<br />

approche d'Çducation des pairs par des campagnes de sensibilisation telles É drogues, non<br />

merci Ö, É stop-sida Ö (1987). É La prÇvention des toxicomanies (…) est assurÇe non seulement<br />

par des confÇrences de la Brigade des stupÇfiants de la police, mais aussi individuellement et en<br />

fonction de la demande des ÇlÑves, par les enseignants-mÇdiateurs Ö (Panchaud et al. 1992 : F-5<br />

et F-12). Les É mÇdiateurs-drogue Ö deviennent de É MÇdiateurs-scolaires Ö avec un champ<br />

d’intervention plus large 119 (Narring et al. 1998, 15).<br />

MalgrÇ le discours de la prÇvention accrue tenu par le Conseil d’Etat sur les politique du Sida et<br />

des drogues, on constate l’absence des concepts dÇtaillÇs de prÇvention de base (Malette-drogue<br />

du Levant). En effet, É Les directives ou les programmes, en ce qui concerne le contenu de la<br />

prÇvention du Sida et des toxicomanies, restent trÑs gÇnÇrales (p. ex. “informer sur les risques”,<br />

“montrer comment se protÇger”, etc.) et la notion de contenu standard minimum est<br />

pratiquement inexistante. TrÑs souvent, chaque arrondissement scolaire, voire chaque<br />

Çtablissement, les applique ensuite Ü sa maniÑre Ö (Panchaud et al 1992 : F-11).<br />

1.5.6. La perception de la toxicomanie comme Çtant un problÑme plutêt de la ville que de<br />

l'ensemble du canton.<br />

Le canton est tournÇ vers l’arriÑre pays rural que nous avons mentionnÇ au chapitre prÇcÇdent.<br />

118 Par exemple Ü Athletissima, Leysin Open-Air et Nyon PalÇo Open-Air ; Lausanne Pink-Floyd, Fáte de la CitÇ, Vevey<br />

festival du film de ComÇdie, le Comptoir suisse Ü Lausanne, Montreux jazz festival, le Cirque Knie et Ü l’UNIL.<br />

119 Il s’agit de 8 postes de mÇdiateurs, financÇes par le DIP, le DÇpt de l’Agriculture, de l’industrie et du commerce (AIC) ; la<br />

mise en œuvre est Ü la charge de Pro Familia Ü Lausanne (animateurs), la Brigade des stupÇfiants, la direction des Çcoles<br />

(animateurs en santÇ, mÇdecins et infirmiÑres scolaires). Ces derniers postes font partie du budget communal et des OMSV<br />

(organismes mÇdico-sociaux vaudois).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

79<br />

1.6. La politique de l'agglomération lausannoise<br />

Le conflit canton/ville sur l'amÇnagement du territoire, qui avait rÇuni au dÇbut des annÇes 70<br />

un grand nombre des communes autour de la CIURL, se poursuit sous la COREL. Cela<br />

touchant le domaine de la rÇgionalisation de l'aide sociale (RAS) et de la toxicomanie. La<br />

coordination horizontale lausannoise s’adapte dans l’organisation territoriale et fonctionnelle<br />

du canton et intÑgre dans cette dÇmarche l’environnement parapublic local. Le groupe Rel’aids<br />

p. exemple mÑne en 1990 une campagne de prÇvention de rue. C’est É une dÇmarche de<br />

prÇvention auprÑs des populations toxicomanes du Canton de Vaud Ö. Son but est É coordonner<br />

les moyens d’accueil, de traitement et d’aide sociale qui existent dans le canton, stimuler leur<br />

utilisation et crÇer de nouveau rÇseau d’Çchanges et de solidaritÇ Ö (Bleeker-Ashkan 1994 :<br />

174-175).<br />

1.7. Arrangement politico-administratif<br />

Au niveau cantonal, les dÇpartements de l’Instruction publique, et au DÇp. de l’IntÇrieur et de la<br />

santÇ publique, le SPAS. Ils constituent des commissions de travail, Çdictent des lois sanitaires et<br />

des directives du Conseil d’Etat respectivement. Egalement, le SUPEA (service universitaire de<br />

psychiatrie de l’Enfant et de l’adolescent) ; le SPJ (service de protection de la Jeunesse) ; la<br />

SociÇtÇ vaudoise de patronage (SVP), l’Office des tutelles, les justices de paix, le Tribunal des<br />

Mineurs de Suisse romande, tribunaux civils et pÇnaux. L’OFSP et l’OFAS au niveau fÇdÇral.<br />

1.8. Acteurs concernés<br />

Les institutions privÇes ou parapubliques spÇcialisÇes proposant l’abstinence continueraient Ü<br />

átre soutenues par le canton de Vaud. Le Centre du Levant (1971) met en place le Centre d’aide<br />

et de prÇvention (CAP) pour combattre la dÇpendance Ü l’hÇroíne et la cocaíne (1976) et le Soleil<br />

Levant pour les toxicomanes sidÇens (1989). Dans la máme ligne mais plus nuancÇe sur<br />

l’abstinence que le premier, l’Association Le Relais/Gonnet-Provence (1971) Ü Morges.<br />

L’association Narconon (1988) Ü Plans-sur-Bex sous l’Çgide de la Scientologie et le CLODO Ü<br />

Vevey-Montreux. Au niveau administratif cantonal, les institutions psychiatriques en<br />

collaboration occasionnelle avec la Clinique du Vallon Ü Lausanne. D’autres associations<br />

obtiennent le soutient cantonal dans la prÇvention : le Point Fixe, ProFa, le REL’aids, les


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

80<br />

mÇdiateurs scolaires et les Centre sociaux mÇdicaux (CMS). Au niveau des associations de<br />

pression, nous pouvons citer le Groupe de Travail Drogues-Vaud, en faveur de la rÇduction des<br />

dommages. Il regroupe des personnalitÇs politiques, professionnelles et scientifiques vaudoises,<br />

qui organisent des rÇunions d’information et de travail, Çlaborent des propositions et participent<br />

Ü la Commission fÇdÇrale des stupÇfiants, p. exemple.<br />

1.9. Conclusion<br />

Cette partie est en relation avec les mesures qui vont dans le sens d’une politique des quatre<br />

piliers, de la rÇduction des dommages et de la coordination, notamment. Pour cette raison nous<br />

ne mentionnons que les aspects qui sont une source de conflit.<br />

En se rÇfÇrant Ü la “variante” sanitaire de l’approche juridico-policiÑre, une insuffisance<br />

conceptuelle a ÇtÇ diagnostiquÇe par les mÇdecins vaudois. É … une prÇvention efficace du<br />

SIDA ne peut pas se limiter Ü la remise de seringues stÇriles et de mÇthadone. (…) Pour<br />

complÇter cette offre de traitement il faut crÇer des possibilitÇs de contact et de consultation<br />

proche des scÑnes de la drogue, dont le seuil d’accueil ne soit pas ÇlevÇ, pour les personnes qui<br />

ne peuvent pas, ou pas encore, renoncer Ü leur toxicomanie. Ces services devront átre intÇgrÇs<br />

dans le rÇseau des centres de traitement. Faciliter l’accÑs aux informations sur les voies de<br />

transmission et les risques, aux prÇservatifs ainsi qu’au matÇriel d’injection Ö (Hausser et al.<br />

IUMSP 1990 : 85 ; et Hausser et al. 1990 : 1694-1697).<br />

1.9.1. La question des seringues<br />

Comme nous avons pu le voir, c’est suite au prÇavis favorable du Conseil santÇ d’avril 1990 que<br />

le mÇdecin cantonal et le pharmacien cantonal ont autorisÇ, par circulaire du 2 juillet 1990, la<br />

vente libre des seringues et d’aiguilles sans ordonnance mÇdicale dans les pharmacies.<br />

Si autant cette dÇcision rÇpond au but d’enrayer la propagation du Sida, autant elle est<br />

insuffisante vis-Ü-vis du groupe cible Ü risque, dont les acteurs “innovateurs” rÇclament une<br />

distribution gratuite et Ü large Çchelle. É Les consommateurs/trices du canton de Vaud ont dÇjÜ<br />

tellement de difficultÇs Ü organiser leur dose, que les instruments (seringues) ne restent que<br />

prÇoccupation secondaire Ö (Lander 1991: 53).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

81<br />

Cependant, le Conseil d’Etat persiste dans son refus máme si elles sont destinÇes Ü rÇduire<br />

l’ÇpidÇmie du Sida : É La premiÑre mesure de prÇvention serait de convaincre les toxicomanes<br />

de ne jamais Çchanger leurs seringues, au lieu de distribuer des seringues officiellement Ö. En<br />

plus, il est dÇterminÇ Ü faire respecter l’article 19 chiffre 1 de la LStup qui pÇnalise les actes<br />

prÇparatoires Ü la perpÇtration des dÇlits (Rapport du conseil d’Etat 1991 : 13-15).<br />

En effet, sa distribution gratuite pose des problÑmes d’ordre socio-sanitaire et lÇgal, car pas<br />

toutes les pharmacies ne sont prátes Ü assurer ce service. Les toxicomanes sont parfois rÇticents Ü<br />

se procurer des seringues propres et sont dans l’impossibilitÇ de s’en procurer aprÑs la fermeture<br />

des pharmacies. En 1993, une Çtude de l’IUMSP et le Relais constatent que le partage ÇlevÇ des<br />

seringues a fait du Canton de Vaud le champion des sÇropositifs (Cf Renschler / Cattacin 1996 :<br />

45-46).<br />

Cela s’encadre dans un dÇbat sur la “prÇvention active” et l’illÇgalitÇ auxquels sont confrontÇs<br />

les intervenants en matiÑre psycho-socio-mÇdical. Pour le MÇdecin cantonal, É Il y aussi des<br />

enjeux Çthiques graves dans la situation des prisons. Je pense qu’on doit mettre des prÇservatifs Ü<br />

la disposition des dÇtenus, parce qu’il y a des rapports homosexuels et qu’il faut prendre en<br />

compte le besoin de prÇvention y relatif. On parle máme de mise Ü disposition de seringues, dans<br />

la mesure oè l’on sait que la drogue arrive en prison. Mais, lÜ, malgrÇ mon malaise, je n’arrive<br />

pas Ü átre d’accord. C’est trop incohÇrent, c’est trop admettre qu’il n’y a plus aucune rÑgle Ö<br />

(Martin 1991 : 84). A ses yeux, É il faut aider les toxicomanes Ö en promouvant l’utilisation de<br />

prÇservatifs, un accÑs libre Ü du matÇriel stÇrile et facilitÇe Ü une cure de substitution par la<br />

mÇthadone, et de l’aide Ü la rÇinsertion sociale (y compris travail, logement).<br />

1.9.2. La prescription mÇdicale des stupÇfiants.<br />

Les traitements de dÇsintoxication de l'hÇroíne et/ou de la cocaíne n’ont aucune chance d’aboutir<br />

dans l’immÇdiat sur le sol vaudois : É De máme, le Conseil d’Etat se refusera-t-il Ü admettre que<br />

la cocaíne et l’hÇroíne soient dispensÇes sous contrêle mÇdical. En admettant la dÇlivrance de<br />

produits interdits et qui dÇgradent la santÇ, l’Etat priverait son action de tout fondement<br />

Çthique Ö (Rapport du conseil d’Etat 1991 : 17). Cela máme si le Canton est l’un des premiers Ü<br />

avoir soutenu la prescription de la mÇthadone (1976) 120 afin de É permettre au toxicomane de<br />

s’Çloigner du milieu des consommateurs et des revendeurs de drogues, d’amÇliorer sa situation<br />

sanitaire et donc d’Çviter de recourir aux injections et aux seringues, responsables de la<br />

120 É Ses effets se prolongent durant 24 heures, alors que ceux de la morphine et de l’hÇroíne ne durent que 4 heures environ.<br />

L’intÇrát thÇrapeutique de la mÇthadone est Çvident : le toxicomane n’a besoin de recevoir la substance que beaucoup moins<br />

souvent. Elle a aussi l’avantage de pouvoir átre prise sans effet nuisible sur la santÇ si la posologie est strictement respectÇe Ö<br />

(Rapport du conseil d’Etat 1991 : 10).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

82<br />

propagation de l’hÇpatite et du SIDA lorsqu’elles sont ÇchangÇes. Dans la perspective de<br />

protÇger les droguÇs contre le SIDA, de tels traitements doivent donc rester aisÇment<br />

accessibles Ö (Rapport du conseil d’Etat 1991 : 10).<br />

1.9.3. Locaux d’injection.<br />

L’avis de droit du prof. H. Schultz a eu un impact important dans les demandes de crÇation des<br />

locaux d’injection Ü l’instar de la politique fÇdÇrale. Toutefois, le Canton refuse d'entrer en<br />

matiÑre. É Máme si le Conseil fÇdÇral a autorisÇ les cantons Ü prendre de telles initiatives Ü titre<br />

expÇrimental, notre canton n’admettra pas l’ouverture de locaux d’injection (É shootoirs Ö) qui,<br />

en rÇalitÇ, officialisent des points de vente dans leurs environs" Ö (Rapport du conseil d’Etat<br />

1991 : 16-17).<br />

2. PERIODE 1994-1996 : DECISION POLITIQUE D’INTERVENIR<br />

2.1. Introduction<br />

Cette pÇriode fait encore partie d’une approche juridico-policiÑre avec quelques variantes 121 . La<br />

dÇcision cantonale d’intervenir 122 survient aprÑs le dÇpêt du Rapport du Groupe de travail de<br />

coordination en matiÑre de drogue - Commission Bonnard-Jaton- (Cf. Annexe). Elle sera suivie<br />

d’un plan d’action global dans le domaine de la prise en charge socio-mÇdicale des personnes<br />

toxicomanes. Les orientations gÇnÇrales sont claires. É La politique vaudoise doit se dÇvelopper<br />

simultanÇment et avec la máme intensitÇ dans les trois domaines suivants : - la prÇvention, -<br />

l’offre thÇrapeutique, la rÇpression Ö (Rapport au Conseil d’Etat 1994 : 8).<br />

Par la suite, une autre dÇcision du Conseil d’Etat, du 22 mars 1995 (cf. Annexe IX) dÇbouche sur<br />

la crÇation des deux organismes centralisÇs de coordination. ParallÑlement, des initiatives<br />

lÇgislatives au Grand Conseil ciblent l’aspect de la lutte contre la grande criminalitÇ et la<br />

confiscation de l’argent provenant du trafic des stupÇfiants.<br />

121 Par exemple, le choix d’appliquer les arts 37 et 44 du Code pÇnal, pour faire intervenir davantage des mesures thÇrapeutiques<br />

se substituant Ü l’exÇcution des peines, ou les TIG, pour les personnes toxico-dÇpendantes.<br />

122 Politique en matiÑre de drogue. DÇcisions du Conseil d’Etat du rapport dÇposÇ par le Groupe de travail de coordination en<br />

matiÑre de drogue, Lausanne, le 14.09.1994. Il convient de signaler que la dÇputÇe M. Huguenin n’a pas adhÇrÇ aux conclusions<br />

du rapport.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

83<br />

Pour cette raison le Conseil d’Etat avait fait de sa lÇgislature 1994-1998 une prioritÇ<br />

d'intervention des programmes de prÇvention et de lutte contre la drogue. En effet, dans sa<br />

rÇponse Ü la motion Martial Gottraux, le 20 mai 1996, portant sur la dÇfinition de politique d'aide<br />

aux organisations de jeunesse, il tient Ü relever que la politique de prÇvention Çtait encore<br />

insuffisante pour empácher toutes sortes de conduites É dÇviantes Ö. Il s’agit d’une politique de<br />

prÇvention des jeunes, de crÇation des structures de soutien et de prise en charge thÇrapeutique<br />

pour adolescents et des centres d’accueil pour les personnes toxico-dÇpendantes.<br />

2.2. Le problème collectif à résoudre<br />

La dÇfinition du problÑme collectif Ü rÇsoudre est l’augmentation de la criminalitÇ, la toxicodÇpendance<br />

et de rÇ-verticaliser la coordination des efforts entrepris par les communes de<br />

l’agglomÇration lausannoise et la ville de Lausanne. A ce stade, É La politique vaudoise chargÇe<br />

de la lutte contre la drogue situe la toxicomanie comme un problÑme de dÇlinquance avant que de<br />

le considÇrer comme un problÑme de santÇ. (…) Il semble que, pour pouvoir se dÇgager de<br />

constructions fondÇes sur l’insÇcuritÇ, il faudrait inverser le concept prÇdominant et considÇrer la<br />

toxicomanie d’abord comme un problÑme de santÇ et de bien-átre social plutêt que comme une<br />

forme de criminalitÇ. C’est Ü partir de cette reprÇsentation que nous pourrions commencer Ü<br />

dÇvelopper rÇellement une action d’accompagnement, plutêt que d’encadrement Ö (Bleeker-<br />

Ashkan 1994 : 172-173).<br />

Le rapport de la Commission Bonnard-Jaton du 14 juin 1994 fait douze propositions concrÑtes.<br />

Le Conseil d’Etat prend acte le 14 septembre et dÇcide de reformuler son approche juridicopoliciÑre.<br />

Il accentue son intervention dans les domaines de la prÇvention 123 et le suivi<br />

thÇrapeutique 124 . Celui-ci intÑgre dÇsormais la dimension sociale Ü l’approche psychologique et<br />

mÇdicale. Nous sommes lÜ dans un processus de construction de son approche socio-sanitaire,<br />

terme utilisÇ par le Conseil d’Etat lui-máme. Toutefois, en cherchant cette solution, il persiste<br />

dans sa rÇticence Ü l’Çgard de la rÇduction des dommages, manifestÇe Ü l’occasion de la 2 e<br />

ConfÇrence nationale sur la drogue (18.02.1995), le refus de la prescription mÇdicale d’hÇroíne,<br />

123 La prÇvention primaire, secondaire et tertiaire. Promotion de l’Çducation Ü la santÇ des Çcoles, renforcement de la formation<br />

des enseignants et des programmes des mÇdiateurs scolaires É et un large Çventail d’action bien ciblÇes (crÑches enfantines,<br />

soutien Ü des loisirs, aides et conseils aux familles, informations et discussions dans les Çcoles) Ö (Rapport au Conseil d’Etat<br />

1994 : 9).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

84<br />

les locaux d’injection et la politique de dÇpÇnalisation des drogues 125 . É D’une maniÑre gÇnÇrale,<br />

la politique rÇpressive du canton Ü l’Çgard des stupÇfiants doit átre empreinte de nuance, de<br />

fermetÇ et de constance. Il se justifie pleinement de poursuivre dans la voie dÇjÜ tracÇe. Une<br />

orientation, vers une lÇgalisation des produits stupÇfiants, máme sous le couvert de l’alibi<br />

expÇrimental, affaiblirait l’ensemble de l’Çdifice Ö (Rapport au Conseil d’Etat 1994 : 19)<br />

Un autre aspect intÇressant du point de vue du re-financement des mesures, concerne la<br />

problÇmatique de la confiscation et re-distribution du patrimoine des valeurs provenant du trafic<br />

des drogues. Comme nous l’avons indiquÇ au chapitre I, l’arrestation Ü Founex d’un trafiquant<br />

de drogue, en fÇvrier 1994, a permis la saisie d'un montant record de Fr. 250 millions 126 , qui<br />

coíncide avec la promulgation de la loi fÇdÇrale sur le blanchiment d’octobre 1994. Cela a<br />

provoquÇ des conflits de compÇtences entre la Suisse et les USA, la ConfÇdÇration (M. A.<br />

Koller) et les cantons de Zurich (M. M. Notter) et de Vaud (M. J.-C. Mermoud). Alors, en<br />

dÇcembre 1995, une premiÑre motion J.-J. Ambresin et Schilt (PS) demandait au Conseil d’Etat<br />

l'Çlaboration d'un rÑglement de confiscation de l'argent provenant du trafic de la drogue, afin de<br />

la destiner Ü la constitution d'un Fonds de prÇvention et lutte contre la toxicomanie 127 .<br />

2.3. Hypothèse causale et groupes cibles<br />

L’hypothÑse causale est remise en question. La cause des problÑmes serait les gros trafiquants<br />

mais pas la pÇnalisation des drogues. É La rÇpression nÇcessite, d’une part, des moyens et une<br />

coordination Ü la mesure de la lutte contre le crime organisÇ et le trafic des stupÇfiants ; d’autre<br />

part, une organisation pÇnitentiaire efficiente, tant pour les dÇtenus toxicomanes que pour les<br />

trafiquants. SimultanÇment, la vigilance Ü l’encontre du petit trafic s’impose pour Çviter des<br />

abcÑs de fixation Ö (Rapport au Conseil d’Etat 1994 : 9).<br />

124 É Elle doit s’adapter Ü l’Çvolution de la situation (par exemple : apparition de toxicomanes trÑs jeunes, nÇcessitÇ d’un lieu de<br />

sevrage physique, lutte contre la propagation du SIDA). Si on doit privilÇgier l’abstinence, il n’en demeure pas moins que<br />

l’ensemble doit permettre d’entrer dans un processus d’aide et thÇrapie Ö (Rapport au Conseil d’Etat 1994 : 9).<br />

125 Cette rÇticence a ÇtÇ exprimÇ par le municipal lausannois Francis ThÇvoz, le conseiller d'Etat Philippe Pidoux et le directeur<br />

de la Fondation du Levant M. Rey. Par contre, le conseiller Çcologiste, Philippe BiÇler, l’a approuvÇe. Nussbaum, 1991, op. cit.<br />

126 Cf. CommuniquÇ de presse : "Colombienne extradÇ aux Etats-Unis", 4.01.1995, DÇpartement fÇdÇral de justice et police,<br />

Service d'information et de presse.<br />

127 En fÇvrier 1996, J.-J Ambresin et Schilt, relancent leur motion en faveur d'un rÑglement de la confiscation d’argent destinÇe Ü<br />

Fonds de prÇvention et lutte contre la toxicomanie, et un groupe d'Çtude du projet est crÇe.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

85<br />

HypothÇse d’intervention et choix des instruments<br />

L’hypothÑse d’intervention est d’appliquer une rÇpression prÇventive dans les milieux des<br />

consommateurs, soutenir les politiques de dÇpÇnalisation de “facto” mais surtout pas au niveau<br />

lÇgal Ü travers la rÇvision de la LStup. Le canton s’attaque Ü la rÇpression du gros trafic et au<br />

blanchiment de l’argent provenant de la drogue, et Ü rÇ-verticaliser la coordination horizontale<br />

de la rÇgion lausannoise. É Le Conseil d’Etat approuve en revanche l’option selon laquelle il<br />

convient d’assortir la politique de rÇpression de mesures de prÇvention ainsi qu’un dispositif de<br />

prise en charge Çquitable et charitable des toxicomanes Ö 128 .<br />

L’instrument rÇglementaire du Conseil d’Etat :<br />

(1) Le Conseil d’Etat approuve les propositions du Rapport dÇposÇ par le Groupe de travail de<br />

coordination en matiÑre de drogue (14.09.1994)<br />

(2) Le Conseil d’Etat dÇcide le 22 mars 1995 de crÇer :<br />

(a) La « Commission cantonale pour la prévention et la lutte contre la toxicomanie Ö<br />

(CCPLT), qui a ÇtÇ officiellement formÇe – 12 membres- le 24 mai 1995, dont le but est devenir<br />

une instance de coordination, d’Çlaboration des projets et du suivi de sa mise en oeuvre. Et,<br />

(b) le « Conseil consultatif pour la prévention et la lutte contre la toxicomanie Ö (60 membres),<br />

formÇe le 24 avril 1996, dont le but est de constituer en une instance dÇlibÇration et ouverte Ü un<br />

large Çventail des associations publiques et parapubliques travaillant dans le domaine de la<br />

toxico-dÇpendance.<br />

(3) Le Conseil d’Etat arráte le 26 juin 1996 de soutenir un plan d’action comprenant une sÇrie de<br />

projets dans le domaine socio-sanitaire.<br />

(4) La promulgation de la Loi vaudoise d’assurance maladie (LAVAMal) du 25 juin 1996, qui est<br />

un rÑglement d’application de la loi fÇdÇrale sur l’assurance-maladie qui touche la prescription<br />

des stupÇfiants.<br />

(5) Le Commandant P. Aepli de la police cantonale Çmet une Instruction de Police judiciaire, aoÅt<br />

1994, É par laquelle les seringues stÇriles dÇcouvertes lors de contrêles policiers doivent átre<br />

laissÇs Ü leur dÇtenteur, tandis que les seringues sales doivent átre saisies Ö 129 . D’ailleurs, le<br />

rapport de la Commission Bonnard-Jaton souligne Ü propos d’une proposition de distribution des<br />

seringues en prison. É A cet Çgard, le groupe de travail est d’avis, dans sa majoritÇ, qu’il n’y a pas<br />

lieu de distribuer des seringues en milieu pÇnitentiaire. Admettre cette distribution Çquivaudrait Ü<br />

128 Le Conseil d’Etat vaudois opposÇ au projet de É Politique fÇdÇrale en matiÑre de drogue Ö, position arrátÇe le 8.02.1995. (Cf.<br />

annexe citÇ de Chenaux 1996).<br />

129 REL’ier, janvier 2000, Rapport pour un concept cantonal en matiÑre de remise de matÇriel stÇrile, op. cit, 4.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

86<br />

tolÇrer implicitement et dans les prisons un comportement – la consommation de drogues – qui<br />

est interdit et rÇprimÇ en libertÇ. (…) Pour prÇvenir le dÇveloppement du SIDA et de l’hÇpatite, le<br />

groupe de travail recommande que de l’eau de Javel diluÇe ou tout autre produit de dÇsinfection<br />

valide soit distribuÇe aux dÇtenus… Ö (Rapport au Conseil d’Etat 1994 : 22). A leur yeux, É Le<br />

temps carcÇral permet un sevrage physique, souvent une amÇlioration spectaculaire de l’Çtat<br />

physique, et il conduit, parfois, Ü l’amorce d’un vÇritable travail de motivation au changement Ö<br />

(p. 20).<br />

L’instrument administratif. Il coordonne les travaux prÇparatoires d’un projet auquel il donne la<br />

prioritÇ de son intervention (21.02.96). Il s’agit du Centre d’accueil, d’orientation et de traitement<br />

ambulatoire pour toxicomanes de la rÇgion lausannoise, le Centre St-Martin 130 . Par ailleurs, le<br />

Service pÇnitentiaire cantonal en vertu des arts 37 et 44 du Code pÇnal, donne la possibilitÇ de<br />

É faire intervenir davantage des mesures thÇrapeutiques se substituant Ü l’exÇcution des peines Ö<br />

dans le cas d’infraction Ü la LStup 131 . Le Travail d’intÇrát gÇnÇral (TIG) est Çgalement utilisÇ 132 ,<br />

qui est rÇgi par le RÑglement cantonal TIG du 23.04.1997, sur les conversions d’exÇcutions<br />

courtes de peines (art. 8 et art. 10 al.1).<br />

L’instrument financier. Tout d’abord, le canton dÇcide de subventionner dans l’immÇdiat,<br />

janvier 1996, la moitiÇ du budget des structures d'accueil du Sleep-in et de la Marmotte, que la<br />

ville avait soutenues dÑs 1992. En rÑgle gÇnÇral, en ce qui concerne le financement de ces projets<br />

d’aide sociale - ce qu’on appelle la facture sociale - est rÇparti entre le canton (deux tiers) et les<br />

communes (un tiers). Le plan d’action cantonal mentionnÇ plus haut, reprÇsente un budget qui<br />

passe de 5 Ü 9 millions annuels de subventions.<br />

2.4. Les variables explicatives du changement de politique<br />

L’influence de la fermeture du Letten avait forcÇ le gouvernement Ü crÇer une commission<br />

pour Çvaluer les effets de telle mesure.<br />

130 Le 12 juin 1996, le Conseil d'Etat rÇpond Ü l'interpellation de la dÇputÇe Monique Weber-JobÇ sur le retard de l'ouverture du<br />

Centre St-Martin, qui ouvrira finalement ses portes le 30 septembre 1996.<br />

131 Le canton de GenÑve ouvrait dÇjÜ en 1981 une maison d’arrát pour toxicomanes, le Tram, qui offre un suivi thÇrapeutique<br />

aux dÇtenus (Malatesta 1991: 6).<br />

132 L’Ordonnance 3 (OCP 3) relative au code pÇnal a introduit en 1991 le TIG comme alternative aux peines privatives de<br />

libertÇ sans sursis de maximum trois mois. En 1997, plus de 2’000 personnes effectuaient un TIG, contre seulement Ü peine<br />

1’200 un an plus têt. Cf: OFS, 1997, Drogues et droit pÇnal, op. cit.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

87<br />

L’influence de la dÇcision genevoise – une premiÑre en Romandie – de dÇbuter les essais de<br />

prescription mÇdicalisÇ d’hÇroíne. Cette dÇcision a ÇtÇ prise par le parlement genevois en mai<br />

1995 et le Conseil l’adopte finalement en juin 1995 (Mino 1996 : 197).<br />

La pression accrue des collectivitÇs publiques locales, la COREL et la Ville de Lausanne.<br />

La question des problÑmes liÇs au Sida. É Rappelons qu’au 31 dÇcembre 1995, dans le canton<br />

de Vaud, 564 cas de Sida avaient ÇtÇ dÇclarÇs depuis 1983 (381 dÇcÑs) et 1’784 test positifs<br />

depuis 1985 Ö (Moreau-Gruet IUMSP 1996 : 1). Ceci a renforcÇ le dispositif socio-sanitaire.<br />

L’augmentation de la toxicomanie et une sur-demande des traitements de la mÇthadone.<br />

D’une part, É Il rÇsulte des chiffres (…) que la consommation et le trafic de stupÇfiants ont<br />

augmentÇ dans des proportions notables, máme si une partie de l’augmentation est due Ü une<br />

plus grande efficacitÇ de la police. L’Çvolution la plus prÇoccupante a trait Ü l’accroissement de<br />

la consommation et du trafic d’hÇroíne, ainsi qu’au phÇnomÑne nouveau du L.S.D. et de<br />

l’Ecstasy Ö (Rapport au Conseil d’Etat 1994 : 6).<br />

D’autre part, les sevrages sont dispensÇs É en milieu psychiatrique hospitalier Ö et É les cures Ü<br />

la mÇthadone sont difficiles d’accÑs Ö, vu le nombre insuffisant des mÇdecins et de listes<br />

d’attente. É Dans le canton de Vaud, environ 840 personnes suivent une cure de mÇthadone alors<br />

que le nombre officiel des toxicomanes est ÇvaluÇ entre 2'000 et 2’5000 Ö. Alors que É Le<br />

nombre de toxicomanes aux drogues dures en Suisse peut átre ÇvaluÇ Ü 25'000 environ Ö<br />

(Bleeker-Ashkan 1994 : 170).<br />

Le changement de responsable du DÇpartement de l’intÇrieur et de la santÇ publique. Ph.<br />

Pidoux (PR) quitte ce dÇpartement, laissant sa place au Conseiller d’Etat Claude Ruey (PL).<br />

Avec son successeur une grande partie des initiatives innovatrices de la rÇgion lausannoise,<br />

intÇgrant les prÇoccupations des partenaires de terrain, se sont dÇbloquÇes (Renschler & Cattacin<br />

1996) par une sorte de É politique pragmatique Ö mais toujours sous le modÑle des Trois piliers.<br />

2.5. La politique de l’agglomÅration lausannoise<br />

La commission toxicomanie de la COREL mettait sur place en 1994, une action de prÇvention<br />

primaire dans l’agglomÇration Ü travers le REL'AIDS : le bus itinÇrant publicitaire de É vie<br />

libre Ö et É une vie sans drogue Ö. Ce groupe de travail dÇveloppe une approche dite<br />

“communautaire” (prÇvention secondaire et de soutien) et se propose de É Coordonner les<br />

moyens d’accueil, de traitement et d’aide sociale qui existent dans le canton, stimuler leur<br />

utilisation et crÇer de nouveaux rÇseaux d’Çchanges et de solidaritÇ Ö (Bleeker-Ashkan 1994 :<br />

174-175).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

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88<br />

La COREL entre-temps procÑde Ü de dÇcisions importantes. En fÇvrier 1996, le financement du<br />

REL’ier avec la Ville de Lausanne ; et en septembre, elle procÑde Ü la crÇation du Fonds<br />

commun pour la toxicomanie, dont les membres doivent s’acquitter d’une contribution de<br />

fr. 1fr50 par táte d’habitant.<br />

2.6. Arrangement politico-administratif<br />

Le dÇpartement de l’intÇrieur et de la santÇ publique pour tout ce qui concerne les mesures<br />

sociales et thÇrapeutiques. L’OFSP pour soutenir les activitÇs dÇveloppÇes sur le terrain.<br />

2.7. Acteurs concernés<br />

Le REL’aids et la COREL ainsi que les groupes de travail cantonaux mentionnÇs prÇcÇdemment.<br />

2.8. Conclusion<br />

La dÇcision d’intervenir propose la mise en jeu dans le modÑle cantonal de trois grands aspects<br />

de sa politique de lutte contre les drogues :<br />

(1) la rÇpression et la prÇvention,<br />

(2) la thÇrapie mÇdicale (cure Ü la mÇthadone) et<br />

(3) la rÇduction des risques.<br />

É En effet, au niveau du Canton de Vaud, on passe d'une politique dÇcrite comme uniquement<br />

rÇpressive et visant l'abstinence Ü un modÑle plus nuancÇ, intÇgrant les prÇoccupations des<br />

partenaires du terrain Ö. Toutefois, É Encore faut-il, pour qu'une telle dÇmarche trouve sa<br />

lÇgitimitÇ, qu'il y ait une volontÇ politique, ou du moins une sensibilitÇ au problÑme sur le<br />

terrain. Qu'en est-il au plan vaudois? Sur le terrain, les initiatives ont ÇtÇ nombreuses depuis un<br />

an ou deux : crÇation de plusieurs groupes d'entraide de parents de toxicomanes; initiatives<br />

locales comme la dÇmarche de la paroisse St-Laurent qui a instaurÇ un vÇritable dialogue entre<br />

les personnes de la zone, les autoritÇs communales, les commeräants et habitants du quartier,<br />

ainsi que les intervenants de rue Ö (Dentan / Ziegler 1995 : 27).<br />

Nous relevons la prise de position du Conseil d’Etat de fÇvrier 1995 concernant le projet fÇdÇral<br />

de modification constitutionnelle, pour introduire la rÇduction des dommages, parce qu’il dÇfend<br />

l’autoritÇ souveraine des cantons et par lÜ de la verticalitÇ de sa mise en œuvre dans leur<br />

territoire. É Le Conseil d’Etat vaudois estime que le renforcement des compÇtences fÇdÇrales<br />

induit par ce nouvel article constitutionnel se ferait au dÇtriment des sensibilitÇs cantonales et<br />

permettrait Ü la ConfÇdÇration d’imposer Ü certaines rÇgions une politique qui leur est contraire<br />

et qu’elles n’auraient pas souhaitÇe Ö.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

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89<br />

3. PERIODE 1997-1998 : L’ADOPTION DE L’APPROCHE SOCIO-SANITAIRE<br />

3.1. Introduction<br />

Dans cette pÇriode, nous voulons mettre en exergue le dÇmarrage de l’approche socio-sanitaire<br />

qui reflÑte le changement de politique cantonale. É Le canton de Vaud est citÇ comme un canton<br />

rÇpressif, prênant les seules vertus de l’abstinence. Dans la pratique, la rÇalitÇ est plus complexe<br />

et nettement plus nuancÇe Ö (Bertschy 1994 : 209). Toutefois, le Conseil d'Etat reste ancrÇ sur<br />

une politique des trois piliers mais avec une approche socio-sanitaire accrue en intÇgrant<br />

quelques aspects de la rÇduction des dommages. Il subsiste donc un refus tout net envers l’Aide<br />

Ü la survie.<br />

3.2. Le problÇme collectif É rÅsoudre<br />

Le 11 dÇcembre 1996, sur la base de l’examen qu’en a fait la Commission cantonale et aprÑs<br />

consultation du nouveau Conseil consultatif pour la prÇvention et la lutte contre la toxicomanie,<br />

le Conseil d’Etat dÇcide de soutenir une nouvelle sÇrie de huit projets. É En substance, la<br />

nouvelle politique cantonale, pourtant fidÑle aux trois piliers, se propose É d’amÇliorer<br />

l’efficacitÇ et de prÇciser la stratÇgie de l’Etat pour mieux aider les toxicodÇpendants Ö. Pour<br />

cela il prÇvoit une Çvaluation scientifique systÇmatique des mesures par l’IUMSP (Rapport du<br />

Conseil d’Etat 1997 : 2-3). Par la suite, le 1 er octobre 1997, le Conseil d'Etat passant en revue sa<br />

politique en matiÑre des drogues dÑs 1970, refuse l’adoption de la rÇduction des dommages<br />

comme proposÇ par les motions des dÇputÇ-e-s Huguenin et Peters (crÇation des locaux<br />

d’injection et prescription mÇdicale d’hÇroíne). Il considÑre important le renforcement de son<br />

approche socio-sanitaire par la crÇation du Centre St-Martin, l'encouragement Ü la distribution<br />

des seringues et le financement des projets de soins en toxicodÇpendance.<br />

3.3. HypothÇse causale et groupes cibles<br />

L’hypothÑse causale change partiellement. La responsabilitÇ du problÑme appartient aux gros<br />

trafiquants et Ü l’insuffisance des mesures socio-sanitaires Ü bas seuil d’accÑs.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

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90<br />

3.4. HypothÇse d’intervention et choix des instruments<br />

L’hypothÑse d’intervention touche le domaine de la rÇpression, la prÇvention et la thÇrapie. Cette<br />

derniÑre mettant l’accent sur l’aide Ü bas seuil dans la formation d’un rÇseau dite de É chaïne<br />

thÇrapeutique Ö dans le renforcement du dispositif d’aide sociale et des traitements mÇdicaux.<br />

L’instrument rÇglementaire. Tout d’abord, le Conseil d'Etat s’engage selon sa dÇcision de<br />

dÇcembre 1996 Ü soutenir, sur la base du rapport des deux organismes de coordination citÇs<br />

prÇcÇdemment, une sÇrie de 8 projets en cours qui concrÇtisent sa nouvelle approche.<br />

Le Conseil d'Etat promulgue deux rÑglements : (a) le RÑglement des Travaux d'intÇrát gÇnÇral<br />

(TIG), le 23 avril 1997, concernant les exÇcutions des peines. Celui-ci est destinÇ Ü faciliter la<br />

rÇinsertion des personnes toxico-dÇpendantes. Et (b) suite Ü l’avis favorable du groupe de travail<br />

sur la motion Ambresin, le RÑglement sur Fonds pour la prÇvention et la lutte contre les<br />

toxicomanies du 17 dÇcembre 1997. Une annÇe aprÑs, il souffre sa premiÑre modification par la<br />

promulgation d’un autre rÑglement du 16 dÇcembre 1998.<br />

L’instrument financier et crÇation des institutions.<br />

(a) Le 26 mai 1997, l'ouverture du centre d’accueil L'EntrÇe Secours Ü Morges-Aubonne ; le 16<br />

juin 1997, l'ouverture de l’UnitÇ ambulatoire spÇciale et du Centre d’accueil et de prÇvention<br />

pour toxicomanes É Zone Bleue Ö Ü Yverdon ; et une UnitÇ ambulatoire spÇcialisÇe pour<br />

toxicomanes dans la rÇgion de la Riviera (Fondation de Nant).<br />

(b) En dÇcembre 1997, le subventionnement de l’Appart, comme nous l’avons soulignÇ au<br />

chapitre prÇcÇdent.<br />

3.5. Les variables explicatives du changement de politique<br />

HypothÇses qui rÅpondent au changement de politique<br />

RÅponse É la politique lausannoise<br />

Approche socio-sanitaire accrue<br />

RÅponse É la pression politique de la rÅgion lausannoise<br />

RÅponse É demandes de rÅorientation politique<br />

La toxicomanie est considÇrÇe comme Çtant un problÑme qu’il faut aborder dans l’ensemble<br />

du canton.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

91<br />

3.6. La politique de l’agglomÅration lausannoise<br />

Afin de dÇvelopper une action la moins conflictuelle avec les communes de la COREL un peu<br />

rÇticentes aux quatre piliers, la Commission toxicomanie dÇcide en janvier 1997 la crÇation des<br />

“rÇfÇrents communaux” ayant pour rêle la prÇvention, l’information et la formation et en juin<br />

propose la crÇation d’une Antenne en matiÑre de toxicomanie dans chacune des 28 communes<br />

membres. Ensuite, elle procÑde au financement des projets d’action de prÇvention secondaire<br />

(prÇvention de groupe Ü risque et prise en charge) par des intervenants de proximitÇ et Ü la<br />

subvention du bus REL'aids et des trois postes d’Çducateurs.<br />

É Pour le Rel’aids, il s’agit de crÇer Ü chaque reprise les conditions nÇcessaires pour qu’un<br />

changement puisse de faire. La complexitÇ des situations individuelles nÇcessitÇ de travailler en<br />

partenariat avec les ressources locales existantes, ceci dans la perspective de faire Çmerger, Ü<br />

partir des situations individuelles, des questions qui concernent la rÇgion de maniÑre collective Ö<br />

(Rapport d’activitÇs REL’aids – COREL 1999 : 2).<br />

Entre mars et mai 1997, le Bureau de coordination analyse un projet de pêles de l’agglomÇration<br />

dont elle pourrait reprÇsenter la rÇgion lausannoise. Pour cette raison, il refuse l’idÇe de<br />

transformer la COREL en association des communes (AC) Ü buts multiples et Ü gÇomÇtrie<br />

variable. A la place, il propose la crÇation d'une Commission permanentes de la COREL dans les<br />

conseils communaux de chaque commune et rencontrer rÇguliÑrement les dÇputÇs rÇgionaux<br />

siÇgeant au Grand conseil vaudois.<br />

3.7. Arrangement politico-administratif<br />

Le DÇpartement l’intÇrieur et de la santÇ publique (MÇdecin cantonal, SPAS, SPJ, SVP,<br />

Hospices cantonaux, SUPEA, UMSP), le DÇpartement de justice et police (police de sÅretÇ),<br />

DÇpartement de l’Instruction publique (mÇdiateurs scolaires), l’Ordre judiciaire (Procureur<br />

gÇnÇral, tribunal des mineurs), la Commission cantonale et le Conseil consultatif pour la<br />

prÇvention et la lutte contre la toxicomanie. L’IUMSP, la COREL et la Ville de Lausanne.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

92<br />

3.8. Acteurs concernés<br />

Association du Relais, la Fondation du Levant, Association Trampoline, Association EntrÇ de<br />

Secours, Association pour la prÇvention et la lutte contre la toxicomanie (APLT), Fondation<br />

BartimÇe, Fondation de Nant, Fondation MÑre Sofia, Eglise protestant reformÇe, FÇdÇration des<br />

paroisses catholiques du canton de Vaud, la Maison des jeunes, les pharmaciens, le Groupe de<br />

parents de toxicomanes de Lucens, Moudon et environs, Association vaudoise des personnes<br />

concernÇes par les problÑmes liÇs Ü la drogue, Association en faveur des personnes touchÇes par<br />

la toxicomanie, le Rel’ier, la FÇdÇration vaudoise des ligues de la santÇ (FVLS), Groupe Infodrogue,<br />

Centre d’accueil BÇthraím, Association Compagnons de Daniel et l’ISPA.,<br />

3.9. Conclusion<br />

C’est une phase qui voit la concrÇtisation des projets prÇvus durant la lÇgislature 1994-1998 et la<br />

reverticalisation de la coordination horizontale de la rÇgion lausannoise.<br />

4. PERIODE 1998-2000 : RENFORCEMENT SOCIO-SANITAIRE<br />

4.1. Introduction<br />

Cette pÇriode reprÇsente l’Çtape de concrÇtisation des projets annoncÇs en 1996 avec l’ouverture<br />

des institutions d’accueil et le financement des structures socio-sanitaires accrues. D’une part,<br />

une premiÑre Çvaluation des 13 nouveaux projets cantonaux (1996-1998) a ÇtÇ publiÇe en<br />

1998 133 . Elle faisait un bilan positif pour rÇpondre Ü 5 objectifs :<br />

(a) Augmenter la capacitÇ de prise en charge et de rÇtention en traitement des consommateurs de<br />

drogues,<br />

(b) AmÇliorer la diversitÇ et la qualitÇ de cette prise en charge, amÇliorer la chaïne thÇrapeutique,<br />

(c) AmÇliorer la santÇ des consommateurs et leur rÇinsertion socioprofessionnelle,<br />

(d) contribuer Ü la rÇduction du nombre de consommateurs dÇpendants, et<br />

(f) Renforcer les activitÇs de prÇvention primaire et secondaire.<br />

133 Huissoud, T. et al. 1998, IUMSP, Toxicomanie dans le canton de Vaud 1996-1998.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

93<br />

D’autre part, la question de la prescription mÇdicale des stupÇfiants a motivÇ l’aval du Conseil<br />

d'Etat aux essais de prescription d’hÇroíne au niveau fÇdÇral mais il refuse catÇgoriquement de<br />

l’autoriser sur le sol vaudois (12 janvier 1998). En máme temps que le rÇfÇrendum contre<br />

l’ArrátÇ fÇdÇral urgent (AFU 1998) Çtait refusÇ par le peuple, le dÇputÇ G. Peters (PS) dÇposait<br />

le 9 octobre 1999 une motion pour demander les intentions du Conseil d’Etat en matiÑre<br />

d'application de la nouvelle loi. Le 1 er dÇcembre 1999, tout en restant sur ses positions, le<br />

Conseil d’Etat dÇclare que sa prioritÇ en la matiÑre est de mettre l’accent sur le travail de<br />

proximitÇ et d’accentuer le dispositif socio-sanitaire.<br />

Au niveau des locaux d’injection, cette problÇmatique a ÇtÇ relancÇe en 1999 par le GREAT et le<br />

Bureau pour la rÇduction des risques de l’OSEO. Ils proposent aux cantons romands la dotation<br />

de locaux d’injection parce que É ... les toxicomanes romands continuent de se faire leurs<br />

injections Ü l’extÇrieur ou dans des lieux publics, c’est-Ü-dire dans les conditions d’hygiÑne pour<br />

les moins discutables. En outre, ils sont quatre sur dix Ü le faire seuls, ce qui diminue leurs<br />

chances en cas de surdose. Un bilan de l’expÇrience des huit villes alÇmaniques qui ont des<br />

locaux d’injection amÑne le GREAT et l’OSEO Ü conclure que cette solution devrait átre<br />

envisagÇe en Suisse romande Ö 134 .<br />

En ce qui concerne la distribution des seringues, le Conseil d'Etat accuse rÇception du Rapport<br />

pour un concept vaudois en matiÑre de remise de matÇriel stÇrile aux personnes<br />

toxicodÇpendantes achevÇe par le REL’ier et le Service de santÇ publique en janvier 2000. Ce<br />

matÇriel serait financÇ Ü travers le Fonds de prÇvention et de lutte contre les toxicomanies et<br />

É Relier va participer Ü sa mise en œuvre, en particulier sur le plan de la coordination, de la<br />

formation et des dÇmarches de sensibilisation dans les rÇgions Ö (REL’ier Rapport d’activitÇs<br />

2000 : 6). Une Çvaluation est prÇvue aprÑs deux ans.<br />

Cette dÇmarche s’inscrit dans un contexte rÇgional. É Ainsi le dispositif lausannois seuil bas,<br />

objet du mandat de la Ville de Lausanne, n’est-il qu’une partie du rÇseau d’aide et de soins pris<br />

dans sa globalitÇ. L’articulation de ce secteur avec l’offre de traitement ambulatoire (Centre<br />

Saint-Martin), les grands services sociaux gÇnÇralistes (SPJ, Tuteur gÇnÇral, Patronage) ou les<br />

foyers rÇsidentiels est nÇcessaire, si l’on souhaite une cohÇrence du rÇseau dans son ensemble.<br />

Pris dans une perspective rÇgionale, ce rÇseau d’aide et de soins relÑve donc Ü la fois de la


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

94<br />

compÇtence des communes et de celle du canton. L’exemple de la collaboration avec le Service<br />

de la santÇ publique Ü propos de la remise de matÇriel stÇrile illustre bien l’imbrication de ces<br />

diffÇrents niveau Ö (Rel’ier Rapport d’activitÇs 1999 : 8).<br />

4.2. Le problÇme collectif É rÅsoudre<br />

Le Conseil d'Etat ne visualise aucune aggravation du problÑme collectif (cf Çvaluation de<br />

l’IUMSP, 1998) et confirme son hypothÑse causale. Il reste ainsi opposÇ dans sa rÇponse au<br />

projet de rÇvision de la LStup, du 10 janvier 2000, Ü la dÇpÇnalisation de la consommation des<br />

stupÇfiants mais se montrant favorable Ü assouplir sa politique rÇpressive pour la consommation<br />

du cannabis. En octobre 2000, dans la rÇponse Ü la motion E. Poletti-Scherz, il campe sur ses<br />

positions faisant une description "Çlogieuse" de sa politique prÇventive accrue.<br />

4.3. HypothÇse causale et groupes cibles<br />

L’hypothÑse causale est maintenue. Elle dÇsigne quand máme les filiÑres ÇtrangÑres ; la<br />

pÇnalisation des drogues ne serait pas un problÑme car elle est appliquÇe d’une maniÑre souple et<br />

en activant un dispositif de collaboration avec les institutions de proximitÇ et de sevrage.<br />

4.4. HypothÇse d’intervention et choix des instruments<br />

L’instrument rÇglementaire.<br />

(a) Le Conseil d'Etat modifie le 16 dÇcembre 1998 la loi sur le partage de l'argent provenant de<br />

la drogue pour dÇterminer les formes de distribution. Par la suite, le Conseil d’Etat Çmet des<br />

directives sur l’utilisation du Fonds pour la prÇvention et la lutte contre les toxicomanies<br />

(directives du 15 mars 1999).<br />

(b) Le 20 octobre 1999, le MÇdecin cantonal Çmet des directives, suite Ü la modification du<br />

rÑglement sur les stupÇfiants du 27.03.87, fixant les modalitÇs de traitement mÇdical de<br />

dÇsintoxication des drogues.<br />

134 S. Arsever, Toxicomanie : demande de locaux d’injection. In Le Temps, GenÑve, 4.6.1999, 13.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

95<br />

L’instrument administratif.<br />

(a) Au niveau de la rÅpression, le canton applique une politique de contrêle prÇventive dans<br />

le milieu de la drogue. Par contre, elle s’attaque davantage au trafic international et aux filiÑres<br />

ÇtrangÑres travaillant sur le sol vaudois 135 .<br />

(b) Au niveau de la chaÉne thÅrapeutique, il a procÇdÇ Ü la crÇation et au financement de toute<br />

une sÇrie d’institutions. En janvier 1998, la crÇation de la Division d'abus de substance et de<br />

l'UnitÇ de toxicodÇpendance 136 . Le 24 fÇvrier de la máme annÇe, l'ouverture de l’UnitÇ cantonale<br />

de sevrage La Calypso (pour des sevrages classique et ultra courts) Ü l’Hêpital de Cery<br />

(Prilly) 137 . Le 1 er mars 1998, l'ouverture de l'UnitÇ spÇcialisÇe pour toxicomanes dÇpendants de la<br />

Riviera vaudoise (Montreux).<br />

(c) Au niveau des projets de rÅinsertion. L’ouverture en 1998 de l’UTT (unitÇ de travail<br />

temporaire) Ü Renens et L’arcade Ü Moudon, ÇlaborÇs sur la base d'un programme de soutien de<br />

l’OFSP, SUPRA-F. Le financement des activitÇs des travailleurs de proximitÇ dans la rÇgion<br />

d’Aigle/Pays-d’Enhaut, du Trampoline, un projet de rÇinsertion socio-professionnelle.<br />

(d) Au niveau de la prÅvention, Les programmes pour adolescents toxicomanes La Malette<br />

(Fondation du Levant) et de prÇvention dans des camps de vacances VoilÜ-Vaud (JV). La mise en<br />

internet du programme de prÇvention CIO et du module de santÇ gÇrÇ par l’UnitÇ<br />

multidisciplinaire de santÇ des adolescents (UMSA- CHUV) Ü Lausanne.<br />

Le DÇpartement de la formation et de la jeunesse (DFJ) a crÇe le 1 er novembre 1999, l'Office<br />

interdÇpartemental des Ecoles en santÇ (ODES) Ce nouvel organisme, rattachÇ au secrÇtariat<br />

gÇnÇral et en collaboration avec le DFJ, le DSAS et l'Organisme mÇdico-social vaudois (OMSV),<br />

a pour but É de dÇfinir un concept global de promotion et de prÇvention de la santÇ des Çcoles Ö,<br />

touchant Çgalement le domaine de la toxicomanie. Il est censÇ É de coordonner les activitÇs des<br />

intervenants concernÇs, enseignants, mÇdecins, infirmiÑres, psychologues, mÇdiateurs, animateurs<br />

de santÇ, logopÇdistes, psychomotriciens Ö (Rapport annuel du Conseil d'Etat 1999 : 12).<br />

(e) Au niveau d’Åvaluation, l’IUMSP reäoit le mandat de coordination des statistiques et<br />

d’Çvaluation des projets en cours.<br />

135 A l’heure actuelle, le marchÇ de l’hÇroíne est menÇ par les filiÑres albanaise et kosovare ; celui de la cocaíne par des filiÑres<br />

africaines, notamment du Nigeria.<br />

136 La Division est attachÇe aux Hospices cantonaux et Ü l'UNIL. L’UnitÇ englobe le Centre Saint-Martin, La Calypso et le<br />

PPMT.<br />

137 L’unitÇ Calypso, centre de sevrage Ü Cery, fait partie Çgalement que l’unitÇ toxico-dÇpendance et l’unitÇ alcoologie de la<br />

Division d’abus des substance des Hospices cantonaux- Unil.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

96<br />

L’instrument d’intervention financiÑre.<br />

D’une part, la subvention du Parachute (Fondation MÑre Sofia) et le financement du projet (1999)<br />

de renforcement du rÇseau dans l’action en matiÑre de toxicomanie dans l’agglomÇration<br />

lausannoise (REL’ier).<br />

D’autre part, la (re)distribution de l’argent confisquÇe du trafic des drogues prend de la forme 138 .<br />

(a) La premiÑre attribution du 1.09.1999 a ÇtÇ allouÇe Ü sept projets, dont un dans un pays<br />

Çtranger.<br />

(b) Une 2 Ñme sÇrie d’aides (07.02.2000) favorisent six projets de prÇvention (alcoolisme,<br />

tabagisme) dont quatre sur les drogues illÇgales: achat de matÇriel pour la rÇpression du trafic de<br />

la Police cantonale, la rÇnovation d’un bateau destinÇ Ü des activitÇs de rÇhabilitation de<br />

toxicomanes, la reconversion agricole dans des pays d’AmÇrique latine et un programme de<br />

recherche dans le domaine du sevrage aux opiacÇs.<br />

(c) Quatre nouveaux projets ont ÇtÇ acceptÇs le 14.08.2000 : " Croque la vie ", une action de<br />

prÇvention de proximitÇ de l'Espoir vaudois, l'achat d'un Çquipement informatique pour la<br />

Division d'abus de substances des Hospices cantonaux (UnitÇ d'alcoologie), le financement d'une<br />

Çtude É DÇpendances et liens sociaux Ö de l'association du Relais et d'un soutien ponctuel aux<br />

activitÇs de l'Association Arc-en-Ciel, qui s’occupe des personnes sidÇennes.<br />

4.5. Les variables explicatives du changement de politique : réduction des dommages<br />

4.5.1. La coordination verticale.<br />

Au niveau de la collaboration rÇgionale, parallÑlement au programme EtaCom É des mesures<br />

complÇmentaires seront envisagÇes afin de complÇter le dispositif “f ”par des actions en faveur<br />

des communes (agglomÇrations, collaboration intercommunale, etc) permettant au Canton de<br />

disposer d'un ensemble d'instruments adaptÇs Ü la situation actuelle des communes" (Rapport<br />

annuel du Conseil d'Etat 1999 : 19).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

97<br />

4.5.2. La toxicomanie serait un problÑme plutêt du canton.<br />

Les initiatives entreprises au niveau de la ville de Lausanne et de la COREL obligent le canton Ü<br />

intÇgrer dans sa politique une structure de rÇseau socio-sanitaire. On Çvalue en 1999 le nombre<br />

des toxicomanes Ü 3'000 pour tout le canton et Ü 1'070 que pour Lausanne.<br />

A ce propos, une nouvelle Çvaluation de l’IUMSP publiÇe en mai 2001, donne des rÇsultats<br />

positifs des projets cantonaux 1998-2000 139 - la chaïne thÇrapeutique - du dispositif sociosanitaire.<br />

Elle rÇvÑle des aspects positifs mais qu’il y a des points Ü amÇliorer comme l’accent des<br />

politiques sur l’ensemble du canton car jusqu’Ü maintenant les projets se concentrent dans les<br />

villes. D’autres aspects faibles sont la situation carcÇrale, la surcharge du travail des centres et de<br />

professionnels, l’augmentation des consommateurs des drogues, de la polytoxicomanie – on<br />

consomme Ü cêtÇ de la mÇthadone de la cocaíne et de l’hÇroíne), la consommation des nouvelles<br />

drogues, et la collaboration avec les partenaires de proximitÇ, notamment.<br />

4.6. La politique de l’agglomÅration lausannoise<br />

Dans cette pÇriode la COREL diversifie ses interventions en matiÑre de drogues et sociales<br />

touchant la prÇvention tertiaire et primaire en intÇgrant diffÇrents acteurs administratifs<br />

cantonaux et de l’environnement parapublic de la rÇgion. Une grande partie de ces interventions<br />

restent dans la phase de projets d’Çtude et de nÇgociation avec les communes membres de la<br />

COREL, vu leur rÇticence Ü contribuer financiÑrement.<br />

En premier lieu, la plus grande intervention financiÑre s’est produite en septembre 1998, en<br />

faveur du Centre Saint-Martin (prÇvention tertiaire).<br />

Ensuite, la crÇation du rÇpertoire toxicomanie par internet (<strong>Infoset</strong>).<br />

En aoÅt de la máme annÇe, le Groupe toxicomanie Çtoffe ses activitÇs par la mise en place du<br />

suivi des “rÇfÇrents communaux” et propose d'Çlargir leurs compÇtences Ü la prÇvention primaire<br />

(communautaire) et Ü la prÇvention de l’alcoolisme (18.11.98).<br />

Elle traite Çgalement le dossier sur l’endettement des toxicomanes, l’initiative Droleg et la<br />

rÇinsertion socio-professionnelle des toxicomanes.<br />

138 En ce qui concerne l’argent confisquÇ en 1994, É La somme totale qui, conformÇment Ü l'offre de partage, sera attribuÇe Ü<br />

parts Çgales Ü la Suisse et aux Etats-Unis, aprÑs dÇduction des frais de procÇdure, se monte actuellement Ü quelque 250 millions<br />

de francs Ö. Cf CommuniquÇ de presse du DFJP, du 17 septembre 1998.<br />

139 Huissoud T. et al., 2001, IUMSP, Toxicomanie dans le canton de Vaud 1998-2000.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

98<br />

Elle examine les comptes 1997 des associations subventionnÇes et Çlabore le budget 1999.<br />

En juin de cette annÇe, le Groupe toxicomanie tire un bilan positif des Etats-gÇnÇraux de la<br />

toxicomanie, qu’elle avait organisÇ le 20.05.1999 Ü Prilly. Elle dÇcide d'Çlargir la mission de<br />

“rÇfÇrents communaux” vers la prÇvention communautaire.<br />

En novembre de la máme annÇe, elle Çlabore un dossier de rÇflexion sur rÇinsertion socioprofessionnelle<br />

des anciens toxicomanes et reäoit de dÇlÇguÇs de l’association Trampoline et<br />

“Puissance L”.<br />

En deuxiÑme lieu, du cêtÇ de la Plate-forme des affaires sociales, une grande dÇcision avait ÇtÇ<br />

prise en aoÅt 1998 : une cotisation communale fr. 2 p/hab.<br />

D’ailleurs, elle sollicite au Conseil d'Etat de revenir sur sa dÇcision de ne plus financer la<br />

Fondation Malley-Prairie (CRIV) pour les femmes battues. En mars 1999, elle propose aux<br />

communes le financement de cette fondation.<br />

Elle Çlabore ensuite un cahier des charges de sa participation au travail de recensement des<br />

institutions socio-sanitaires de la rÇgion (08.1998). Il s’agit d’un rÇpertoire de coordination et de<br />

financement, dont la Ville de Lausanne s’intÑgre aux travaux en avril 1999.<br />

En aoÅt de cette annÇe, elle prÇsente les activitÇs de CIFEA et reäoit des dÇlÇguÇs de<br />

l’association de La Main Tendue.<br />

En novembre, les groupes Emploi et Petite enfance Çlaborent un projet de prÇvention primaire<br />

dans leur domaine. Ainsi en septembre 2000, le Groupe Petite enfance et le SPJ Çlaborent un<br />

questionnaire sur situation de l'accueil de jour de la petite enfance et souhaitent la crÇation de<br />

structures d'accueil intercommunales.<br />

Par la suite, en septembre un autre dossier est prÇparÇ sur les problÑmes de ruptures<br />

d'apprentissage (11% Ü 16% sur le canton) qui peut entraïner des risques de dÇpendance<br />

(toxicomanies, sectes, dÇlinquance). Elle envisage d’entreprendre des mesures de prÇvention, de<br />

coordination et de faire des propositions financement Ü la ConfÇdÇration. Elle reäoit des<br />

dÇlÇguÇs des associations Viens chez moi et Pro Fa Jeunes.<br />

4.7. Arrangement politico-administratif<br />

Il s’agit des mámes acteurs administratifs de l’Çtape prÇcÇdente, avec une participation active de<br />

l’ODES, le SPJ, les commissions cantonales de coordination. L’OFSP et la COREL et sa Plate-


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

99<br />

forme des affaires sociales et les groupe Toxicomanie (RÇfÇrents communaux), Formation et<br />

emploi et Petite enfance.<br />

4.8. Acteurs concernés<br />

L’environnement para-public concernÇ en grandes lignes est le máme que dans la phase<br />

prÇcÇdente. Le Fondation Malley-Prairie, La Main Tendue, CIFEA, les associations ProFa<br />

Jeunes, Viens chez moi, Trampoline et Puissance L.<br />

4.9. Conclusion<br />

Il reste des points en suspens touchant la politique de rÇduction des dommages que l’approche<br />

socio-sanitaire n’intÑgre pas dans les options politique du Conseil d’Etat.<br />

Le Conseil d’Etat refuse d’emblÇe la prescription mÇdicale d’hÇroíne.<br />

É L’expÇrience coÅterait entre 1,2 et 1,8 millions de francs par an. Trop cher, a estimÇ le Conseil<br />

d’Etat qui prÇfÑre dÇvelopper le dispositif socio-sanitaire pour les toxicomanes. Le<br />

gouvernement estime que les effets de la prescription mÇdicale sont encore mal ÇvaluÇs Ö. Le<br />

chef du DSAS (DÇpartement de la SantÇ et de l’action sociale), Dr. Charles-Louis Rochat,<br />

affirmait qu’ É On ne sait pas si le mieux-átre des toxicomanes ne provient pas de l’encadrement<br />

socio-mÇdical Ö (ATS 3 dÇcembre 1999 : 4).<br />

Toutefois, le responsable du Centre Saint-Martin, Dr. Jacques Besson, dÇclarait Ü la presse aprÑs<br />

la votation sur l'ArrátÇ fÇdÇral urgent (1999) : 24heures- "Serait-on práts, Ü Lausanne, pour<br />

lancer un programme de prescription d'hÇroíne ? – Oui, on serait práts si on demandait de le<br />

faire. Mais je proposerais de rÇaliser une vÇritable Çtude scientifique entre deux groupes<br />

parallÑles de patients. L'un en traitement de mÇthadone, l'autre en traitement d'hÇroíne,<br />

bÇnÇficiant de mesures sociales et thÇrapeutiques, afin de disposer de paramÑtres comparables.<br />

Car si les essais menÇs ailleurs avec l'hÇroíne, notamment Ü GenÑve, ont fourni des indices<br />

prometteurs, il est encore difficile de dÇterminer si l'amÇlioration des patients est dÅ Ü la<br />

substance seule, ou Ü l'ensemble des mesures qui l'accompagnent" (24heures, 16.06.1999).<br />

Le Conseil s’est toujours montrÇ contraire Ü la crÇation des locaux d’injection. Contre toute<br />

attente, le Conseiller d’Etat, Ch-L. Rochat (PL), dÇclarait que si la Ville dÇcidait de mettre en<br />

place ces locaux le canton n’Çtait pas en mesure de l’interdire. Cela nous Çtonne peu. La<br />

politique vaudoise a ÇtÇ de laisser faire dans la mesure qu’elle a pu, sans s’impliquer directement<br />

sur le terrain, d’Çvaluer les projets de la politique en faveur des quatre piliers de la rÇgion<br />

lausannoise.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001<br />

100<br />

Perspectives d’avenir incertaines<br />

Un processus de É modernisation Ö selon le principe de New Public Management (NPM), ciblant<br />

notamment la rÇduction des dÇpenses publiques, est en cours actuellement. Il a une incidence<br />

particuliÑre sur la gestion des affaires sociales des communes par les biais des Contrats des<br />

prestations et de l’enveloppe budgÇtaire.<br />

Les tensions sont trÑs grandes dans le secteur social et mÇdical. Elle est Çgalement liÇe Ü<br />

l’opÇration EtaCom 140 destinÇ Ü dÇsenchevátrer les tçches de l'Etat et des communes selon le<br />

principe "qui commande paie" (Rapport annuel du Conseil d'Etat 1999 : 19). L’actuelle<br />

MunicipalitÇ de Lausanne avait soutenu ce projet parce qu’il prÇvoyait des mÇcanismes de<br />

pÇrÇquation financiÑre pour rÇduire les disparitÇs entre les communes, qui pÇnalisaient la Ville<br />

(cf. chapitre II) vu la grande facture sociale 141 . Toutefois, cette dÇmarche s’inscrit dans un<br />

processus de cantonalisation et de rÇgionalisation des compÇtences communales en matiÑre<br />

sociale, notamment.<br />

Cela nous pose quelques questions quant Ü l’avenir des structures sociales et des organisations<br />

parapubliques subventionnÇes par la ville et d’autres communes de la rÇgion, travaillant dans un<br />

domaine si É stigmatisÇ Ö et non rentable. Qui paiera par la suite ? Que vont-elles devenir ?<br />

La crÇation des Centres sociaux rÇgionaux donnent une piste. D’autres mesures confirment ce<br />

processus. É (…) Du cêtÇ des associations d'Çducation en milieu ouvert vaudoises,<br />

subventionnÇes par l'Etat, leurs quatre structures ont ÇtÇ regroupÇes sous l'Çgide de la Fondation<br />

Jeunesse & Loisirs Ö. La crÇation de l'unitÇ d'Analyse et d'action brÑve (UNAAB) du SPJ obÇit<br />

au principe de la proximitÇ et urgent du travail social, augmentant la charge de travail des<br />

intervenants. É OpÇrationnelle depuis le 15 octobre 1999 Ö elle É a dÇjÜ agi dans plus de 60<br />

dossiers d'enfants mineurs demandant une intervention rapide Ö (Rapport annuel du Conseil<br />

d'Etat 1999 : 12-15). L'effet de proximitÇ, recherchÇ par les autoritÇs politiques en 1989, porte<br />

ses fruits. Peu Ü peu les communes laissent la gestion de leur politique en matiÑre sociale, de<br />

police et mÇdicale en mains cantonales.<br />

140 Cette opÇration a commencÇ en dÇcembre 1999 avec un premier train de mesures, le deuxiÑme dans le courant de l’annÇe<br />

2000 É permettant d'assurer le financement des tçches transfÇrÇes jusqu'Ü la fin de l'opÇration Ö.<br />

141 É Le 3e paquet, incluant la facture sociale et la rÇgulation financiÑre dÇfinitive, interviendra ultÇrieurement Ö (Rapport annuel<br />

du Conseil d'Etat 1999 : 19).


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IV. CONCLUSION<br />

Au moyen de l’analyse menÇe dans ce travail (1989-2000) les effets globaux de la politique<br />

fÇdÇrale de lutte contre les drogues illÇgales ainsi que de la politique lausannoise ont pu átre<br />

identifiÇs. Toutefois, une grande prudence s’impose sur les effets de la politique lausannoise<br />

sur le changement de modÑle politique du canton de Vaud. Il y a eu certes une grande<br />

influence, mais ce dernier reste encore attachÇ au modÑle des Trois piliers avec une approche<br />

socio-sanitaire, qui se concrÇtise en 1996.<br />

Si les premiers effets de la politique fÇdÇrale des quatre piliers Çtaient encore imperceptibles<br />

en 1991, c’est en 1994 que l’impact de celle-ci se fait sentir plus particuliÑrement Ü la Ville de<br />

Lausanne. L’introduction d’une politique d’aide Ü bas seuil d’accÑs et de la rÇduction des<br />

risques prouvent cet effet. Par la suite, la dÇfinition des prestations et la coordination des<br />

structures d’aide aux personnes toxico-dÇpendantes se sont concrÇtisÇes. Elles se sont máme<br />

Çlargies Ü des domaines liÇs Ü la marginalitÇ et l’exclusion sociales et Ü des situations<br />

considÇrÇes Ü risque, touchant des groupes cibles plus Çlargis. La conception prÇdominante de<br />

cette politique est la rÇduction des dommages.<br />

Si l’introduction de la politique des quatre piliers dans la politique lausannoise permet, d’une<br />

part, de vÇrifier l’influence de la politique fÇdÇrale, l’aspect de l’aide Ü la survie reste encore<br />

un point d’achoppement avec le canton de Vaud. D’autre part, les phases de changement de<br />

politique ne se prÇsentent pas synchronisÇes car elles correspondent Ü une chronologie<br />

dÇphasÇe : 1991 pour la ConfÇdÇration, 1994 pour la ville de Lausanne, et 1996 pour le canton<br />

de Vaud. PostÇrieurement, les phases deviennent finalement identiques sur le contenu de fond<br />

de la nouvelle politique fÇdÇrale, avec de rÇserves sur l’aide Ü la survie, plus concrÑtement en<br />

1998.<br />

En premier lieu, la ville de Lausanne profite de la marge de manœuvre politico-administratif<br />

et dÇverticalise la coordination verticale cantonale. Le Canton laisse faire et observe le<br />

dÇroulement de la politique lausannoise et crÇÇ des groupes de travail. La Ville cherche des<br />

appuis au niveau de la ConfÇdÇration par le biais de l’Union des Villes Suisses pour mener<br />

une politique des Quatre piliers et contourner les restrictions (politiques et financiÑres)<br />

cantonales.<br />

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En deuxiÑme lieu, la ville horizontalise son action vers l’agglomÇration lausannoise<br />

(CommunautÇ de la rÇgion lausannoise - COREL) pour Çtendre et lÇgitimer ses projets en<br />

matiÑre de drogues notamment pour s’assurer du soutien politique et le financement des<br />

activitÇs (projets pilotes) subventionnÇes Ü court terme par l’Office fÇdÇral de la santÇ<br />

publique (OFSP).<br />

En troisiÑme lieu, la ville structure une forme de coordination horizontale avec des instances<br />

de collaboration avec la ConfÇdÇration et de la COREL, notamment.<br />

En quatriÑme lieu, la politique lausannoise est reverticalisÇ par le canton Ü travers des organes<br />

de coordination, particuliÑrement en 1996, et la mise en place des projets Ü bas seuil d’accÑs<br />

et des centres de sevrages ouverts dans d’autres communes vaudoises.<br />

Les Çclairages apportÇs au niveau cantonal par la politique lausannoise sur la maniÑre de<br />

traiter le problÑme public Ü rÇsoudre, ont mis en lumiÑre d’importantes disparitÇs sur la<br />

coordination des acteurs publics et parapublics ainsi que sur la dÇfinition des prestations, les<br />

participations aux coÅts, la pÇrÇquation financiÑre et la confrontation entre une approche<br />

substantielle cantonale et une approche pragmatique de la politique lausannoise. Il conviendra<br />

de s’intÇresser dans le futur aux mÇcanismes de coordination plus souples, Ü la transparence<br />

des dÇcisions et aux contributions financiÑres globales d’une politique de lutte contre les<br />

drogues illÇgales.<br />

AprÑs l’expÇrience lausannoise, nous constatons une reconnaissance du dÇveloppement de la<br />

politique de coordination rÇgionale de l’agglomÇration lausannoise et la mise en rÇseau des<br />

partenaires publics et privÇs en matiÑre des drogues. Ce dernier aspect focalise le processus<br />

d’Çlaboration d’une politique publique en construction selon une coordination<br />

verticale/horizontale accrue entre la ConfÇdÇration, le canton, la ville de Lausanne et les<br />

communes de la COREL, particuliÑrement le secteur Ouest, agglomÇration. Il s’agit d’une<br />

forme d’exception au fÇdÇralisme d’exÇcution.<br />

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V. TEST DES HYPOTHåSES<br />

1. AU NIVEAU DE LA POLITIQUE FEDERALE<br />

HypothÇse 1 : Le changement de la politique fÅdÅrale rÅpond É la mÅdiatisation du<br />

problÇme collectif et É la pression politique.<br />

Cette hypothÑse peut átre vÇrifiÇe. La “visibilitÇ” du problÑme collectif, particuliÑrement des<br />

scÑnes ouvertes de la drogue du Platzspitz et du Letten, a ÇtÇ le facteur dÇclenchant de la<br />

remise en cause et de la modification du modÑle de causalitÇ des trois piliers.<br />

HypothÇse 2 : Le changement de la politique fÅdÅrale rÅpond É l’intensitÅ et urgence du<br />

problÇme collectif.<br />

Cette hypothÑse peut átre Çgalement confirmÇe parce que les Çtudes scientifiques<br />

dÇmontraient l’aggravation de la criminalitÇ, de l’Çtat de santÇ des personnes toxicomanes et<br />

les risques pour la santÇ publique de l’ÇpidÇmie de Sida parmi la population toxicomane<br />

(prostitution).<br />

HypothÇse 3 : Le changement de la politique fÅdÅrale rÅpond É la nÅcessitÅ de rÅformuler<br />

la politique de lutte contre la drogue.<br />

Cette hypothÑse est Çgalement vÇrifiÇe. En ce qui concerne la rÇduction des dommages,<br />

l’adoption du Programme des mesures visant Ü rÇduire les problÑmes liÇs Ü la toxicomanie<br />

(1991) et l’Ordonnance sur l’Çvaluation de projets visant Ü prÇvenir et Ü amÇliorer les<br />

conditions de vie des toxicomanes (1992). En ce qui concerne la lutte contre la grande<br />

criminalitÇ, la ConfÇdÇration a intervenu lÇgalement pour s’attaquer au Crime organisÇ et au<br />

blanchiment de l’argent provenant du commerce des drogues illÇgales. Toutefois, des doutes<br />

restent quant Ü l’efficacitÇ de sa mise en œuvre.<br />

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Hypothèse 4 : La nouvelle hypothèse causale se confirme par un changement local.<br />

Cette hypothÑse est Çgalement confirmÇe. La Ville de Lausanne prend acte du changement de<br />

politique de la ConfÇdÇration, lors des prÇparatifs de la fermeture du Letten en 1994, et dÇcide<br />

d’intervenir selon les quatre piliers Ü la máme date. La ville a crÇÇ des faits nouveaux pour la<br />

rÇduction des dommages.<br />

2. AU NIVEAU DE LA POLITIQUE LAUSANNOISE<br />

Hypothèse 1 : Le repli cantonal sur les trois piliers en 1991 incite la Ville de Lausanne à<br />

développer la Coordination horizontale avec son agglomération<br />

Cette hypothÑse est vÇrifiÇe parce que la Ville reprend l’expÇrience de la CIURL et s’engage<br />

davantage au niveau de la COREL. Compte tenu du rapport du Conseil d’Etat de 1991 et<br />

l’augmentation des problÑmes sociaux et de toxicomanie. Cela avec le but d’appliquer la<br />

politique fÇdÇrale des quatre piliers en marge des directives cantonales restrictives. En outre,<br />

elle accentue cette forme de coordination quand le Canton dÇcide de ne pas soutenir la<br />

politique des Quatre piliers en 1995, notamment la rÇduction des dommages et le projet<br />

fÇdÇral de dÇpÇnalisation des drogues.<br />

Hypothèse 2 : La coordination horizontale contribue à consolider la politique<br />

lausannoise en matière des drogues<br />

Cette hypothÑse est vÇrifiÇe partiellement, dans la mesure oè la politique de l’agglomÇration<br />

lausannoise a jouÇ un rêle dÇterminant pour influencer le changement de la politique<br />

cantonale et d’obliger le canton Ü nÇgocier. Elle l’est moins dans le sens que les communes de<br />

la COREL ne participent guÑre au financement des structures d’aide lausannoise. Toutefois, le<br />

choix de la ville d’Çtendre sa stratÇgie vers l’agglomÇration lui a permis de mieux structurer sa<br />

propre politique et de se projeter hors du pÇrimÑtre cantonal en tant que interlocuteur du poids<br />

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au niveau national, Ü travers de l’Union des Villes Suisses et des organismes dÇlÇgataires de la<br />

ConfÇdÇration (OFSP).<br />

HypothÇse 3 : Le canton n’ayant pas accentuÅ sa coordination verticale centralisÅe a<br />

parallÇlement permis le dÅveloppement de cette coordination horizontale.<br />

Cette hypothÑse est confirmÇe de par son caractÑre audacieux. Le canton ayant d’une part<br />

respectÇ une certaine autonomie communale selon le droit cantonal, il laisse faire sans<br />

s’impliquer sur le terrain d’autre part. Les rÇsultats de cette stratÇgie lausannoise lui<br />

donneront des indicateurs Çvaluatifs Ü moindre coÅt - financiÑrement parlant -, permettant<br />

l’intervention de l’OFSP et la mise Ü contribution des autres communes, surtout dans une<br />

pÇriode des restrictions budgÇtaires importantes. Une politique des caisses vides ?<br />

HypothÇse 4 : La politique de Coordination horizontale peut devenir un modÇle<br />

d’intervention permanent des collectivitÅs publiques locales<br />

Cette hypothÑse est partiellement vÇrifiÇe.<br />

D’une part, la Ville de Lausanne et la COREL cherchaient la collaboration horizontale pour<br />

s’arranger au niveau de la politique fÇdÇrale afin de rÇpondre aux exigences que le canton ne<br />

pouvait ou n’Çtait pas en mesure d’accomplir. Il s’agissait de la recherche d’un chemin pour É<br />

contournerÖ la politique cantonale restrictive en matiÑre des drogues dans les frontiÑres<br />

publiques appropriÇes et cela par dÇfaut. C’est Çgalement une alternative de la ville pour<br />

Çviter la montÇe de la tension avec le canton.<br />

D’autre part, nous pensons que le processus d’horizontalisation et de coordination horizontale<br />

est momentanÇ car nÇ dans l’urgence. Le canton a modifiÇ sa politique ver une approche<br />

socio-sanitaire qui plaït Ü un bon nombre des communes de la COREL - et a rÇ-verticalisÇ sa<br />

coordination centrale.<br />

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3. AU NIVEAU DE LA POLITIQUE CANTONALE<br />

HypothÇse 1 : Le changement de la politique cantonale provoque la rÅ-verticalitÅ de la<br />

coordination horizontale de l’agglomÅration lausannoise<br />

Cette hypothÑse est vÇrifiÇe. Le Canton rÇ-verticalise la coordination horizontale de<br />

l’agglomÇration, plus concrÑtement en 1996, tant sur la forme - deux commissions<br />

consultatives - que sur le fonds - l’approche socio-sanitaire.<br />

Il y a un rÇajustement ou rÇtablissement de concordance en matiÑre des politiques de drogues.<br />

Cela veut dire que l’horizontalitÇ d’une coordination administrative des communes ne peut<br />

durablement átre maintenue, surtout en conflit permanent avec le Canton.<br />

HypothÇse 2 : La nouvelle politique cantonale s’inspire du modÇle des quatre piliers<br />

suite É l’influence de la politique de la Ville et de l’agglomÅration lausannoise.<br />

Cette hypothÑse ne peut pas átre vÇrifiÇe parce que le modÑle de causalitÇ de la politique<br />

cantonale ne s’inspire pas de la politique des quatre piliers.<br />

L’approche socio-sanitaire n’est qu’une variante du modÑle des trois piliers. C’est la politique<br />

lausannoise et de la COREL qui s’inspirent d’une politique de rÇduction des dommages. Ces<br />

collectivitÇs publiques, notamment Lausanne, font pression pour appliquer les aspects le plus<br />

importants de cette politique, l’Aide Ü la survie, avec l’ouverture des locaux d’injection et la<br />

prescription mÇdicale d’hÇroíne.<br />

HypothÇse 3 : Le processus de modernisation de l’Etat et le dÅveloppement des pçles de<br />

l’agglomÅration contribuent É la coordination horizontale.<br />

Cette hypothÑse est Ü vÇrifier. Le processus de cantonalisation et de centralisation des<br />

prestations sociales et mÇdicales au niveau des services administratifs cantonaux portent sur le<br />

transfert des compÇtences communales. L’Çtablissement des Contrats des prestations, des<br />

enveloppes budgÇtaires et des indicateurs de performance laissent quelques doutes quant Ü<br />

l’avenir des structures d’aide aux personnes toxicomanes non rentables et coÅteuses.<br />

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107<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

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1. Association du RELAIS. Rapport d’activitÇs REL’AIDS – COREL 1999, 7 p.<br />

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nationale sur la drogue du 18 fÇvrier 1995 au Palais fÇdÇral Ü Berne, rapport final, 1995, Berne,<br />

96 p.<br />

3. COREL- INFOS, Bulletin de liaison entre les communes de la CommunautÇ de la rÇgion<br />

lausannoise, janvier 1991 - dÇcembre 1997.<br />

4. REL’ier<br />

a) Dupertuis, ValÇrie, Anne Dentan, GeneviÑve Ziegler, fÇvrier 2000, É Etude pour la mise en<br />

place d’une coordination du dispositif seuil bas destinÇ aux personnes toxicodÇpendantes Ü<br />

Lausanne. Etat de la question, propositions, perspectives et calendrier ; Lausanne, Rel’ier, 83 p.<br />

b) Dentan, Anne, GeneviÑve Ziegler, Janine Resplendino, janvier 2000, Rapport pour un concept<br />

cantonal en matiÑre de remise de matÇriel stÇrile aux personnes toxicodÇpendantes. Lausanne,<br />

Rel’ier, 21 p. + annexes.<br />

c) Rapport d’activitÇs 1999, 14 p.<br />

d) Rapport d’activitÇs 2000, 9 p.<br />

e) ZOOM, A propos de toxicomanie en rÇgion lausannoise, dÑs 1996 (nî 1 – nî 12 (2001).<br />

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108<br />

VILLE DE LAUSANNE<br />

5. Administration gÇnÇrale, Lausanne – Politique de jeunesse (RÇponse Ü la motion Orioli).<br />

PrÇavis nî 121, du 24 fÇvrier 1984, 14 p.<br />

6. Direction des Çcoles, É Ouverture d’une permanence Çducative en milieu urbain (L’Appar’t).<br />

Soutien Ü un lieu d’accueil pour les tout-petits et leurs accompagnants (La Maison Ouverte).<br />

RÇponse Ü la motion Silvia Zamora et consorts. Rapport-prÇavis nî 152 du 20 mars 1992, 9 p.<br />

7. Direction des Çcoles, Permanence Çducative en milieu urbain L’Appar’t. Octroi d’une<br />

subvention annuelle. PrÇavis nî 32, du 10 juin 1994, 7 p.<br />

8. Direction de la sÇcuritÇ sociale et de l’environnement et la Direction des Çcoles, Financement<br />

de deux structures d’accueil pour sans abri. RÇponse Ü la motion du conseiller communal Henri<br />

Benzo relative au maintien de la structure d’accueil pour sans abri. Rapport-prÇavis nî 273 du 15<br />

octobre 1993, 10 p.<br />

9. Direction de la sÇcuritÇ sociale et de l’environnement/Direction de police et des<br />

sports/Direction des Çcoles, Rapport prÇavis nî 119, ElÇments d’une politique communale dans<br />

le domaine de la toxicomanie. BCC 1996, tome 1, 113-215.<br />

10. Direction des Çcoles, Direction de police et des sports, Direction de la sÇcuritÇ sociale et de<br />

l’environnement, PrÇvention de la toxicomanie et du SIDA dans les Çcoles. RÇponse Ü la motion<br />

de Mme Odile Jaeger. Rapport-prÇavis 215, du 9 janvier 1997, 32 p.<br />

11. Direction des finances, Assainissement de la situation financiÑre communale. RÇponse Ü la<br />

motion de M. Jacques Tñscher. Rapport-prÇavis Nî 53 du 18 septembre 1998.<br />

12. Direction des finances, Commune de Lausanne. Budget de fonctionnement de l’exercice<br />

2000.Plan d’investissement pour les annÇes 2000 Ü 2003. PrÇavis nî 103, du 30 septembre 1999.<br />

13. Direction de la sÇcuritÇ sociale et de l’environnement, Politique communale dans le domaine<br />

de la toxicomanie et de la dÇsinsertion sociale. Renforcement du dispositif de prise en charge.<br />

RÇponse aux motions de Mme Claude Grangier et de M. Pierre Zwahlen. Rapport-prÇavis nî 54,<br />

du 18 septembre 1998, 23 p.<br />

14. Ville de Lausanne, 1990, 50 e anniversaire de la Direction de la SÇcuritÇ sociale 1939-1989.<br />

Les assurances sociales. Pollution et environnement. Le troisiÑme çge. La protection civile,<br />

139 p.<br />

15. Ville de Lausanne: Rapport de gestion. AnnÇe 1997. Lausanne, 220 p.<br />

16. Ville de Lausanne, Rapport de la MunicipalitÇ de Lausanne au Conseil communal sur sa<br />

gestion pendant l’annÇe 1992. Lausanne, 197 p.<br />

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CANTON DE VAUD<br />

17. Conseil d’Etat, 1991, Le rapport du Conseil d’òtat au Grand Conseil sur la motion Marianne<br />

Huguenin et consorts concernant la politique cantonale Ü l’Çgard des toxicomanes et rÇponse Ü<br />

l’interpellation Michel Glardon et consorts sur l’interdiction d’Çchanges de seringues. Lausanne.<br />

Printemps, 1991, 132 (R. 5/91), 19 p.<br />

18. Conseil d’Etat. Extrait du procÑs-verbal du Conseil d’Etat du canton de Vaud. SÇance du 22<br />

mars 1995.<br />

19. Conseil d’Etat. Politique en matiÑre de drogue. DÇcisions du Conseil d’Etat Ü propos du<br />

rapport dÇposÇ par le Groupe de travail de coordination en matiÑre de drogue. Lausanne, le 14<br />

septembre 1994.<br />

20. Conseil d’Etat. Rapport du Conseil d’Etat au grand Conseil sur les motions Marianne<br />

Huguenin et consorts pour la crÇation d’une structure d’accueil pour toxicomanes et George<br />

Peters et consorts demandant la crÇation de structures mÇdico-sociales destinÇes Ü assurer une<br />

prÇvention secondaire efficace contre la pharmacodÇpendance (toxicomanie) chronique de<br />

jeunes consommateurs et consommatrices d’hÇroíne et autres opioídes, d’amphÇtamines, cocaíne<br />

et autres psychoexcitants et de mÇdicaments tranquillisants et somnifÑres. 317 (R.21-28/97).<br />

Lausanne, le 1 er octobre 1997, 21 p.<br />

21. Conseil d’Etat. RÇponse du Conseil d’Etat Ü la question Lise Peters concernant la<br />

prescription mÇdicale d’hÇroíne. QUE (98/QUE/023), Lausanne, le 1 er dÇcembre 1999.<br />

22. Conseil d’Etat. RÇponse du Conseil d’Etat Ü l’interpellation E. Poletti-Scherz et consorts<br />

concernant les mesures prÇventives importantes de lutte contre la toxicomanie sous toutes ses<br />

formes. INT 99/INT/146. Lausanne, octobre 2000.<br />

23. Conseil d’Etat. Rapport du Conseil d’Etat en rÇponse Ü la motion Martial Gottraux et<br />

consorts lui demandant de dÇfinir une politique d’aide aux organisations de jeunesse.<br />

24. Constitution (RSV 1.1) du 1 er mars 1885 du Canton de Vaud.<br />

25. Le Grand Conseil du Canton de Vaud. Loi sur la prÇvoyance et l’aide sociales (LPAS) du 25<br />

mais 1977<br />

26. Le Conseil d’Etat du Canton de Vaud. RÑglement d’application du 18 novembre 1977de la<br />

LPAS<br />

27. Le Grand Conseil du Canton de Vaud. Loi sur la protection de la jeunesse du 20 novembre<br />

1978<br />

28. Le Grand Conseil du Canton de Vaud. Loi sur la santÇ publique du 29 mai 1985<br />

29. Le Conseil d’Etat du canton de Vaud. RÑglement sur les stupÇfiants du 25 mars 1987<br />

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30. Le Grand Conseil du Canton de Vaud. Loi du 25 juin 1996 d’application vaudoise de la loi<br />

fÇdÇrale sur l’assurance-maladie (LAVAMal).<br />

31. Le Conseil d’Etat du Canton de Vaud. RÑglement du 17 dÇcembre 1997 concernant la<br />

constitution d’un fonds pour la prÇvention et la lutte contre les toxicomanies (RSV 3.9)<br />

32. Le Conseil d’Etat du Canton de Vaud. RÑglement du 16 dÇcembre 1998 modifiant celui du<br />

17 dÇcembre 1997 concernant la constitution d’un fonds pour la prÇvention et la lutte contre les<br />

toxicomanies (RSV 3.9)<br />

33. Rapport au Conseil d’Etat du Groupe de travail de coordination en matiÑre de drogue.<br />

Lausanne, le 14 juin 1994.<br />

Documents de l’IUMSP sur la politique vaudoise<br />

34. Greense, Rachel, ThÇrÑse Huissoud, Jean-Pierre Gervasoni IUMSP, Evaluation du bus de<br />

l'association "Fleur de PavÇ". Structure d'accueil pour femmes prostituÇs. Lausanne : IUMSP,<br />

1999, Raisons de SantÇ nî 39, 62 p<br />

35. Huissoud T., Gervasoni, J-P, Benninghoff F, Dubois-Arber F. Toxicomanie dans le canton<br />

de Vaud 1996-1998.EpidÇmiologie de la toxicomanie dans le canton de Vaud et Çvaluation des<br />

nouveaux projets financÇs par le canton de Vaud depuis 1996. Lausanne, IUMSP, 1998, Raisons<br />

de santÇ, 20a, 124 p.<br />

36. Huissoud T., Morency P., Benninghoff F, Geense R., Dupertuis-dit-Neveau V., Gervasoni, J-<br />

P, Dubois-Arber F. Toxicomanie dans le canton de Vaud 1996-1998.EpidÇmiologie de la<br />

toxicomanie dans le canton de Vaud et Çvaluation des nouveaux projets financÇs par le canton de<br />

Vaud. DeuxiÑme phase d’Çvaluation 1998-2000. Lausanne, IUMSP, 2001, Raisons de santÇ, 63,<br />

223 p.<br />

37. Lander, Barbara, 1991, Evaluation de la stratÇgie de prÇvention du SIDA en Suisse. Les<br />

projets de prÇvention du SIDA chez les toxicomanes. Lausanne: IUMSP, cahiers de recherches<br />

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38. Malatesta, Dominique, Toxicomanie et prÇvention du SIDA. Etude descriptif d’une histoire<br />

rÇcente : GenÑve, 1980-1990. Lausanne: IUMSP, cahiers de recherches et de documentation,<br />

1991, nî 52.5, 38 p.<br />

39. Malatesta, Dominique ; Dominique Joye, Christine Spreyermann (1992) : Villes et<br />

toxicomanie. Des politiques urbaines de prÇvention du SIDA en Suisse. Institut de recherche sur<br />

l’environnement construit, DÇpartement d’architecture, Ecole polytechnique fÇdÇrale de<br />

Lausanne, Rapport de recherche Nî 99, septembre 1992, recherche rÇalisÇe sur mandat de<br />

l’Office fÇdÇral de la santÇ publique, 139 p.<br />

40. Moreau-Gruet, Florence, Enquáte sur les problÑmes de prise en charge de patients malades<br />

du Sida dans le canton de Vaud. Evaluation rapide sur mandat du mÇdecin cantonal, Dr. Jean<br />

Martin Ö. Lausanne: IUMSP, cahiers de recherches et de documentation, 1996, nî 125, 43 p.<br />

110


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001 eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

111<br />

41. Narring, Franäoise, Pierre-AndrÇ Michaud, Etude sur les attentes des ÇlÑves par rapport au<br />

mÇdiateur scolaire. Lausanne : IUMSP, Raisons de santÇ, 1998, nî 24, 39 p.<br />

42. Panchaud, Christine, Jacqueline De Puy, Charles Landert, Ute Schórlinger, Colette Kaplun,<br />

Patricia Barbey, Politiques cantonales en matiÑre de prÇvention du Sida et des toxicomanies dans<br />

le cadre scolaire. I. Cadre gÇnÇral. Lausanne: IUMSP, cahiers de recherches et de<br />

documentation, 1992, nî 82.4, 89 p.<br />

43. Resplendino, Janine, La Zone, Rapport final 1988. Evaluation des campagnes de prÇvention<br />

contre le sida en Suisse. Lausanne : IUMSP 1989, nî 39.4, 83 p.<br />

111


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001 eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

112<br />

CONFEDERATION<br />

Documents OFS<br />

44. OFS, Office fÇdÇral de la statistique, 1997, communiquÇ de presse. Berne: service<br />

d’information, 28.2.97. nî 17.<br />

45. OFS, Office fÇdÇral de la statistique, 1997, Drogues et droit pÇnal en Suisse. DÇnonciations,<br />

jugements pÇnaux et exÇcutions de peines en 1995 et en 1996. Berne: actualitÇs.<br />

Documents OFSP<br />

46. Office fÇdÇral de la santÇ publique, 1995, La prescription de stupÇfiants sous contrêle<br />

mÇdical. Recueil d’Çtudes et d’expÇriences, GenÑve: Editions mÇdecine et hygiÑne, 328 p.<br />

47. Bulletin de l’OFSP, nî 50, du 19.12.1985, Avis de la Sous-commission drogue, Remise des<br />

seringues et d’aiguilles aux personnes dÇpendantes de la drogue.<br />

48. Dreifuss, Ruth, RÇfÇrendum contre la prescription mÇdicale d’hÇroíne, OFSP, Bern,<br />

16.04.1999, http://www.admin.ch, argumentaire concernant la votation populaire sur l’arrátÇ<br />

fÇdÇral urgent sur la prescription mÇdicale d’hÇroíne, p.1<br />

49. OFSP, Office fÇdÇral de la santÇ publique, 1991, Mesures fÇdÇrales pour rÇduire les<br />

problÑmes de la drogue, document de base de l’OFSP. Berne: document nî 3.4. 1f.<br />

50. OFSP, Programmes de prÇvention : intervention prÇcoce. Supra-F: programme de recherche<br />

en prÇvention site http://www.infoset.ch/inst.ofsp/supra-f.html.<br />

51. Rapport de la Sous-commission drogue de la Commission fÇdÇrale des stupÇfiants, juin<br />

1989, Aspects de la situation et de la politique en matiÑre de drogue en Suisse. Berne: Office<br />

fÇdÇrale de la santÇ publique, 110 p.<br />

52. Rapport sur la drogue. Commission fÇdÇrale des stupÇfiants, Sous-commission É Drogue Ö,<br />

mars 1983, Berne, Office central fÇdÇral des imprimÇs et du matÇriel, 92 p.<br />

53. Spectra, PrÇvention et promotion de la santÇ, OFSP, Dix ans d’efforts, mars 2001, nî 25.<br />

54. Swiss Federal Office of Public Health, 1999, The Swiss drug policy. A fourfold approach<br />

with special consideration of the medical prescription of narcotics. Bern, Bundesamt fñr<br />

Gesundheit Facheinheit Sucht und Aids, 11p.<br />

112


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001 eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

113<br />

Documents de l’IUMSP sur la politique fÅdÅral<br />

55. Cattaneo, Mario; Franäoise Dubois-Arber, Axel Leuthold, Fred Paccaud, Evaluation des<br />

mesures de la ConfÇdÇration destinÇes Ü rÇduire les problÑmes liÇs Ü la toxicomanie. Phase I -<br />

Bilan initial 1990 - 1992. Lausanne: IUMSP, 1993, Cahiers de recherches et de documentation<br />

nî 81, 114 p.<br />

56. Daverio, Carole. Sida Media. Analyse de la presse Çcrite en Suisse 1998-1990. Lausanne :<br />

IUMPS, 1992, Cahiers de Recherche et documentation, nî 52.12, 123 p.<br />

57 a. Dubois-Arber, Franäoise, AndrÇ Jeannin, Giovanna Meystre-Agustoni, Florence Gruet,<br />

Fred Paccaud, Evaluation de la stratÇgie de prÇvention du Sida en Suisse sur mandat de l’Office<br />

fÇdÇral de la santÇ publique. QuatriÑme rapport de synthÑse 1991-1992. Lausanne: IUMSP,<br />

Cahiers de recherches et de documentation, 1993, nî 82 186 p.<br />

57 b. Dubois-Arber, Franäoise, AndrÇ Jeannin, Giovanna Meystre-Agustoni, Florence Moreau-<br />

Gruet, Mary Haour-Knipe, Brench Spencer, Fred Paccaud, Evaluation de la stratÇgie de<br />

prÇvention du Sida en Suisse sur mandat de l’Office fÇdÇral de la santÇ publique. CinquiÑme<br />

rapport de synthÑse 1993-1995. Lausanne: IUMSP, cahiers de recherches et de documentation,<br />

1996, nî 120, 248 p.<br />

58 a. Fleury, Franäois, Mary Haour-Knipe, Les programmes de prÇvention du Sida auprÑs des<br />

migrants en Suisse. Monitoring 1991-1992. Evaluation de la stratÇgie de prÇvention du Sida en<br />

Suisse. Phase 5, 1991-1992. Lausanne : IUMPS, Cahiers de Recherche et documentation, 1993,<br />

nî 82.7, 113 p.<br />

58 b. Fleury, Franäois, Mary Haour-Knipe, Evaluation du programme de prÇvention contre le<br />

Sida auprÑs des populations ÇtrangÑres en Suisse. Etude 1994-1995. Evaluation de la stratÇgie de<br />

prÇvention du Sida en Suisse. Phase 6, 1993-1995. Lausanne : IUMSP, 1996, Cahiers de<br />

Recherche et documentation, nî 120.7, 102 p.<br />

59. Gervasoni, Jean-Pierre, Dubois-Arber F., Bennighoff F., Spencer B., Devos T., Paccaud F.<br />

Evaluation des mesures de la ConfÇdÇration destinÇes Ü rÇduire les problÑmes liÇs Ü la<br />

toxicomanie. DeuxiÑme rapport de synthÑse 1990-1996. <strong>Version</strong> abrÇgÇe. Lausanne: IUMSP,<br />

1996, 66 p.<br />

60. Hausser, Dominique, Erwin Zimmermann, Franäoise Dubois-Arber, Fred Paccaud,<br />

Evaluation de la stratÇgie de prÇvention du SIDA en Suisse. TroisiÑme rapport de synthÑse 1989-<br />

1990. Lausanne : IUMPS, 1990, Cahiers de Recherche et documentation, nî 52, 102 p.<br />

61. Kellerhals, Christophe, Gervasoni, Jean-Pierre, Evaluation des diffÇrents modes de<br />

dÇlÇgation adoptÇs par l’Office fÇdÇral de la santÇ publique (OFSP) dans le cadre du Programme<br />

de Mesures de santÇ publique de la ConfÇdÇration en vue de rÇduire les problÑmes de Drogue<br />

(ProMeDro). Lausanne : IUMSP, 1999, Raisons de santÇ, nî 42, 125 p.<br />

62. Spreyermann, Christine, 1990, De meilleures conditions de vie, base de la prÇvention du sida<br />

des consommateurs de drogue. Lausanne: IUMSP, rÇsumÇ du rapport 52.2b, Evaluation de<br />

l’opÇration Sprñtzehñsli Ü Bçle, 8p.<br />

113


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001 eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

114<br />

63. Spreyermann, Christine; Marc Flñckiger, 1990, Evaluation de l’opÇration Sprñtzehñsli Ü<br />

Bçle. Programmes d’intervention dans le cadre d’un travail en matiÑre de drogue qui n’impose<br />

pas l’abstinence. Berne/Bçle 1990. Lausanne: IUMSP, cahiers de recherches et de<br />

documentation nî 52.2b, Evaluation des campagnes de prÇvention contre le sida en Suisse,<br />

108 p.<br />

64. Widmer, Jean; Pascale Zbinden Zingg, 1993, Discours sur la drogue dans les mÇdias suisses<br />

1991. RÇsultats de deux recherches sur la presse Çcrite d’octobre Ü dÇcembre 1991.. Lausanne:<br />

IUMSP, cahiers de recherches et de documentation nî 81.3, Evaluation des mesures de la<br />

ConfÇdÇration destinÇes Ü rÇduire les problÑmes liÇs Ü la toxicomanie: phase I, 80 p.<br />

65. Uchtenhagen, Ambros, Felix Gutzwiller, Anja Dobler-Mikola (Çd.), juin 1997, Essais de<br />

prescription mÇdicale de stupÇfiants. Rapport final des mandataires de la recherche. Rapport de<br />

synthÑse. Zurich, Institut fñr Suchtforschung in Verbindung mit der Universitót Zñrich, Institut<br />

fñr Sozial-und Próventivmedizin der Universitót Zñrich, 162 p.<br />

66. Zimmermann, Erwin, Claudine Jeangros, Dominique Hausser, Peter Zeugin, 1990,<br />

Evaluation de la “ PrÇvention primaire de la drogue dans le cadre de la campagne STOP SIDA ”<br />

1989. Lausanne: IUMSP, cahiers de recherches et de documentation nî 52.1, 53 p.<br />

67. Zobel, Franck, Jean-Pierre Gervasoni, AndrÇ Jeannin, Enquáte auprÑs des partenaires de<br />

l’Office fÇdÇral de la santÇ publique dans le domaine de la toxicomanie (drogues illÇgales).<br />

Enquáte menÇe dans le cadre de l’Çvaluation globale du ProMeDro. Lausanne : IUMSP, raisons<br />

de santÇ, 1999, nî 43, 120 p.<br />

Législation<br />

68. AssemblÇe fÇdÇrale : Loi fÇdÇrale sur les stupÇfiants et les substances psychotropes, LStup<br />

812.121, du 3 octobre 1951 (Etat le 20 octobre 1998).<br />

69. AssemblÇe fÇdÇrale. Loi FÇdÇrale sur les offices centraux de police criminelle de la<br />

ConfÇdÇration. LOC, RS 172.213.71, du 7 octobre 1994.<br />

70. AssemblÇe fÇdÇrale. Loi sur le blanchiment d’argent, LBA, RS 955.0 du 10 octobre 1997.<br />

71 AssemblÇe fÇdÇral.e ArrátÇ fÇdÇral urgent sur la prescription mÇdicale d’hÇroíne, RS 812.121<br />

du 9 octobre 1998<br />

72 Conseil fÇdÇral. Ordonnance sur la prescription mÇdicale d’hÇroíne, RS 812.121.6 du 8 mars<br />

1999<br />

73. Conseil fÇdÇral. Ordonnance sur l’Çvaluation de projets visant Ü prÇvenir la toxicomanie et Ü<br />

amÇliorer les conditions de vie des toxicomanes, RS 812.121.5, du 21 octobre 1992 (Etat le 20<br />

janvier 1998).<br />

74. Conseil fÇdÇral. Ordonnance Ostup: Ordonnance sur les stupÇfiants et les substances<br />

psychotropes, RS 812.121.1, du 29 mai 1996.<br />

114


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001 eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

115<br />

75. Conseil fÇdÇral. Ordonnance OStup-OFSP: Ordonnance de l’OFSP sur les stupÇfiants et les<br />

substances psychotropes, RS 812.121.2, du 12 dÇcembre 1996 (Etat le 1er avril 1997).<br />

76. Conseil fÇdÇral. Ordonnance Oprec: Ordonnance sur les prÇcurseurs et autres produits<br />

chimiques utilisÇs pour la fabrication de stupÇfiants et de substances psychotropes, RS<br />

812.121.3, du 29 mai 1996 (Etat le 1er juillet 1996).<br />

77. Conseil fÇdÇral. Ordonnance OPrec-OFSP: Ordonnance de l’OFSP sur les prÇcurseurs et<br />

autres produits chimiques utilisÇs pour la fabrication de stupÇfiants et de substances<br />

psychotropes, RS 812.121.31, du 8 novembre 1996 (Etat le 1er avril 1997).<br />

78. Conseil fÇdÇral. Ordonnance DOSIS Ordonnance sur le systÑme de traitement des donnÇes<br />

en matiÑre de lutte contre le trafic illicite de stupÇfiants, RS 812.121.7, du 26 juin 1996.<br />

79. Conseil fÇdÇral. Ordonnance ISOK: Ordonnance sur le systÑme de traitement des donnÇes en<br />

matiÑre de lutte contre le crime organisÇ, RS 172.213.712, du 19 novembre 1997 (Etat le 3<br />

novembre 1998).<br />

80. Conseil fÇdÇral. Ordonnance FAMP: Ordonnance sur le systÑme de traitement des donnÇes<br />

en matiÑre de lutte contre la fausse monnaie, la traite des átres humains et la pornographie, RS<br />

172.213.713, du 28 septembre 1998 (Etat le 3 novembre 1998).<br />

81. Conseil fÇdÇral. Ordonnance sur les prestations de l’assurance obligatoire des soins en cas de<br />

maladie, OPAS, nî 832.112.31.<br />

2. ARTICLES/ PERIODIQUES<br />

82. Allamand, Jean-Pierre, Pascal Chatelain, Ville, AgglomÇration et associations de<br />

communes : Evolution de la rÇgion de lausannoise, ou quand la ville s’affirme rÇsolument…<br />

GenÑve, Cahiers de l’ASPA-SO nî 1, 1999,<br />

83. Arsever, Sylvie :<br />

a) Toxicomanie. Les sanctions sont trÑs diverses d’un canton Ü l’autre. In: Le Temps,<br />

GenÑve, 18.11.1998.<br />

b) Toxicomanie : demande de locaux d’injection. In Le Temps, GenÑve, 4.6.1999.<br />

c) DÇpÇnalisation de la consommation de drogues: le Conseil fÇdÇral laisse toutes les<br />

options ouvertes, In Le Temps, GenÑve, 26.8.99.<br />

84. ATS :<br />

a) Une action antidrogue qui paie, In: Le Courrier, GenÑve, le 27.08, 1999.<br />

b) Non Ü la prescription d’hÇroíne. In, Le Courrier, GenÑve, le 3.12.1999.<br />

c) Blanchiment. La nouvelle loi renforce son dispositif, In Le Courrier, GenÑve, 29.06.99.<br />

d) Blanchiment. La nouvelle loi renforce son dispositif, In Le Courrier, GenÑve, 29.06.99<br />

e) Zurich. OpÇrations antidrogue. In : 24heures, 27.8.1999.<br />

85. Bertschy, Gilles dr., Prise en charge des toxicodÇpendants: un dÇveloppement trÑs positif.<br />

GenÑve : Editions MÇdecine et HygiÑne. In : Cahiers mÇdico-sociaux, 1994, 38 (2), 209-211.<br />

115


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001 eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

116<br />

86. Bleeker-Ashkan, Maaike, Accompagnement social du toxicomane. GenÑve : Editions<br />

MÇdecine et HygiÑne. In : Cahiers mÇdico-sociaux, 1994, 38 (2), 169-177.<br />

87. Busslinger, Le Conseil d’Etat vaudois pourrait átre contraint de tolÇrer un local d’injection<br />

pour toxicomanes. Le Temps, 1 er juin 2001.<br />

88. CommunautÇ de travail Swissaid, Argent de la drogue confisquÇe en suisse, document<br />

interne du 6.05.1999.<br />

89. Dentan, Anne, Caroline Alvarez, Brigitte Nicod, Un rÇseau d’accompagnement des mÑres<br />

toxicomanes et de leurs enfants, In DÇpendances, ISPA/GREAT, septembre 2000, nî 11, pp. 20,<br />

25.<br />

90. Dupertuis, ValÇrie, GeneviÑve Ziegler, DÇpendances aux drogues illÇgales et prostitution. In<br />

DÇpendances, nî 11, 2000, pp. 26-27.<br />

91. Eichenberger, Marina, novembre 1989, Drogue et sida. In: Bulletin interne de l’Aide Suisse<br />

Contre le Sida (ASS/AHS), 3 p.<br />

92. Favrod, Justin, Lausanne pourrait devenir le “Letten romand” des dealers”, in Le Courrier,<br />

GenÑve, 22.04.1999, p. 4.<br />

93. Hausser, Dominique, G. Falconi et M. Hóusermann, Remise de seringues aux personnes<br />

s’injectant des drogues lors du festival PalÇo (Nyon, juillet 1989), In MÇdecine et HygiÑne, nî<br />

48, 1990, pp. 1694-1697.<br />

94. Hñnenberger, Fabien, La consommation augmente, mais la prise en charge se met en rÇseau.<br />

In Le Courrier, GenÑve, 22.5.99.<br />

95. Imsand, Christiane, avec ATS, Berne n’ose pas libÇraliser d’emblÇe le commerce du<br />

cannabis, in “24heures, Lausanne, 26.8.99, 7.<br />

96. Isler, Joelle, Un “ passage ” pour quitter la rue. In: 24 Heures, le 27.8.1999.<br />

97. ISPA (institut suisse de prÇvention de l’alcoolisme et autres toxicomanies), 1997, Chiffres et<br />

donnÇes sur l’alcool et les autres drogues, Lausanne, 72 p.<br />

98. Institut suisse de prÇvention de l’alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA), 1995, Drogues<br />

illÇgales en Suisse 1990-1993. Zurich: Editions Seismo, 256.<br />

99. ISPA, 1997, Chiffres et donnÇes sur l’alcool et les autres drogues. Lausanne, 72 p.<br />

100. Keller, Monique, Distribution d’hÇroíne : statu quo. Conseil communal. MunicipalitÇ sur la<br />

rÇserve. In : 24 heures, 15.02.2001.<br />

101. Knoepfel, Peter et FrÇderic Varone (1999), Mesurer la performance publique : mÇfionsnous<br />

des terribles simplificateurs, photocopie, IDHEAP.<br />

116


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001 eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

117<br />

102. Lehmann, Philippe, Les principaux axes de la politique fÇdÇrale suisse en matiÑre de<br />

drogue. GenÑve : Editions MÇdecine et HygiÑne. In : Cahiers mÇdico-sociaux, 1994, 38 (2), 125-<br />

130.<br />

103. Luisier, Bernard, “Traitements des dÇpendances”. In: Le Courrier, GenÑve, 23.03.1999, p.5.<br />

104. Meystre-Agustoni, J. J. Martin, E. Haller-Maslov, A. Calanca, A. Cereghetti, 1988, Le<br />

devenir des toxicomanes pris en charge Ü l’aide Ü la mÇthadone dans le canton de Vaud (1976-<br />

1986). Revue MÇdicale Suisse Romande, 108, pp. 231-256, 501-519.<br />

105. Mino, Annie, Evolution de la politique de soins en matiÑre de toxicomanie : la rÇduction<br />

des risques. GenÑve : Editions MÇdecine et HygiÑne. In : Cahiers mÇdico-sociaux, 1994, 38 (2),<br />

131-141.<br />

106. Nussbaum,Franäois,<br />

a) VolontÇ commune ÇvoquÇe, In L'Impartial, le 2.10.1991.<br />

b) Les experts fÇdÇraux poussent Ü la dÇpÇnalisation du cannabis”, in: Le Courrier, GenÑve,<br />

24.04.99.<br />

c) AprÑs les prix, on va s’attaquer au volume des prestations. In: Le Courrier, GenÑve, le<br />

11.07.2000<br />

107. Petit-Pierre, M-C., La prescription mÇdicale d’hÇroíne sera aussi remboursÇe. Le Temps, le<br />

11.07.00<br />

108. Plomb, Georges :<br />

a) La loi antiblanchiment d’argent dÇmarre et touche dÇjÜ ses limites, in: Le Courrier, GenÑve,<br />

21.05.99.<br />

b) Ou on libÑre toutes les drogues ou en se limite au seul cannabis. In Le Courrier, GenÑve,<br />

26.8.99.<br />

109. Stigler, Michael, Prise en charge des toxicomanes : une alternative. In Revue mÇdicale de la<br />

Suisse romande, 1993, Nî 113, 65-68.<br />

110. Schwab, Alexandre, PrÇsentation de la Loi sur le blanchiment d’argent et de son<br />

fonctionnement. La lÇgislation suisse en comparaison avec la lÇgislation europÇenne. GenÑve,<br />

photocopie, fÇvrier 2000.<br />

111. Thelesklaf, Daniel, Blanchiment d’argent. La ConfÇdÇration se dote d’un dispositif de<br />

dÇfense Ö, photocopie, Berne, juillet 1999.<br />

112. Walther, Alain. “ Berne doit lutter contre l’argent douteux ”. In Le Matin, le 03.07.1999.<br />

117


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001 eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

118<br />

3. OUVRAGES<br />

113. Arsever, Sylvie (dir), 1994, Dossier drogue. Etats des lieux, GenÑve: Georg Çd., Journal de<br />

GenÑve, 125 p.<br />

114. Benz, Alexandra (1999), Les jeunes vus par la police. La police vue par les jeunes. Les<br />

reprÇsentations sociales de cinq inspecteurs de la brigade de la jeunesse de la ville de Lausanne,<br />

Lausanne, MÇmoire Ü l’Ecole d’Çtudes sociales et pÇdagogiques, 67 p.<br />

115. Beretta, Frank, 2000, Valais-Lausanne, …Aller simple !?! Etude sur le phÇnomÑne<br />

d’Çmigration des toxicomanes valaisans vers les grands centre urbains et en quoi cela est liÇ aux<br />

diffÇrents politiques cantonales en matiÑre de drogue. GenÑve : Institut d’Çtudes coaciales (IES),<br />

travail de recherche.<br />

116. Boegli, Laurence, 1999, Les concordats intercantonaux : Quels enjeux pour la dÇmocratie.<br />

Travaux de cours et mÇmoires de l’IDHEAP nî 12.<br />

117. Boggio,Yann; Sandro Cattacin, Maria Luisa Cesoni, Barbara Lucas, 1997, Apprendre Ü<br />

gÇrer. La politique Suisse en matiÑre de drogue, GenÑve: Georg Çditeur, 105 p.<br />

118. Bussmann, Werner; U. Klõti, P. Knoepfel (Çd.), 1998, Politiques publiques. Evaluation,<br />

Paris, Economica, 327 p.<br />

119. Cesoni, Maria Luisa (dir), 1996, Usage de stupÇfiants: politiques europÇennes, GenÑve,<br />

Georg Çd., 327 p.<br />

120. Chenaux, Jean-Philippe, 1996, La Drogue en libertÇ. Un piÑge mortel. Paris, Ed. Franäois-<br />

Xavier de Guibert, coll Çcologie humaine, 311 p.<br />

121. Institut d’Çthique sociale (IES), 1994, Politique en matiÑre de drogue. Une troisiÑme voie,<br />

par delÜ la rÇpression et la distribution. Lausanne: IES de la FÇdÇration des Eglises protestantes<br />

de la Suisse, Etudes et rapports 47, 26 p.<br />

122. Groupe Suisse de Travail de Criminologie, 1977, Politique de la drogue, continuation ou<br />

alternance. Chur/Zurich, Verlag Rñegger AG, 312 p.<br />

113. Hausser, Dominique, G. Falcioni et M. Hóusermann, GSG (Groupe Sida GenÑve), 1990,<br />

Remise de seringues aux personnes s’injectant des drogues lors du festival PalÇo (Nyon, juillet<br />

1989). GenÑve: Revue MÇdecine et HygiÑne, 48, (annexe in : Lander 1991 : 85).<br />

124. Horber-Papazian et al., 2000, RedÇfinition de l’espace d’action publique au niveau local :<br />

entre stabilitÇ institutionnelle et nÇcessitÇs fonctionnelles. In, Administration, gouvernement et<br />

constitution en transformation, op. cit.<br />

125. Jaccoud, Christophe, L’APPAR’T: Une permanence Çducative en milieu urbain. Bilan de<br />

18 mois d’expÇrience : 1992-1994. Institut de recherche sur l’environnement construit (IREC),<br />

DÇpartement d’architecture, EPFL, rapport de recherche nî 119, juin 1994, 28 p.<br />

118


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001 eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

119<br />

126. Joye, Dominique, Huissoud, ThÇrÑse, Schuler, Martin, 1995, Habitant des quartiers,<br />

citoyens de la ville ? Structure sociale et participation politique dans six villes suisse. Zurich :<br />

Editions Seismo, 334 p.<br />

127. Knoepfel, Peter; Katia Horber-Papazian, Martin Benninghoff, Serge Terribilini et Sonja<br />

Wólti, 1997, Le fÇdÇralisme d’exÇcution en matiÑre de politiques publiques Ü incidence spatiale.<br />

Rapport final FNRS, IDHEAP, Chavannes-prÑs-Renens.<br />

128. Knoepfel, Peter, Corinne Larrue, FrÇderic Varone, 1999, Analyse comparÇe de politiques<br />

publiques, MatÇriel de cours de l’IDHEAP.<br />

129. Knoepfel/ Wolf Linder (Hrsg.), 2000, Administration, gouvernement et constitution en<br />

transformation. Hommage en mÇmoire de Raimund E. Germann. Basel, Helbing & Lichtenhahn,<br />

415 p.<br />

130. Meylan, Jean, La rÇorganisation du gouvernement local en Suisse. Situation gÇnÇrale et cas<br />

particulier des agglomÇrations urbaines. Lausanne, document de travail, janvier 1975, 20 p.<br />

131. Mino, Annie, 1990, Analyse scientifique de la littÇrature sur la remise contrêlÇe d’hÇroíne<br />

ou de morphine. Expertise rÇdigÇe Ü la demande de l’Office FÇdÇral de la SantÇ Publique. Berne,<br />

OFSP, 211 p.<br />

132. Mino, Annie, Sylvie Arsever, 1996, J’accuse - les mensonges qui tuent les droguÇs, Paris,<br />

Calman-LÇvy.<br />

133. Renschler, Isabelle; Sandro Cattacin, 1996, Politiques publiques en matiÑre de drogue en<br />

Suisse, Lausanne, IDHEAP, 6, 85 p.<br />

134. Roy, Louis-Pierre, Nelly Malherbe, Michel Glardon, et al., 1978, Qui shoote qui ?, Editions<br />

d’en bas, Lausanne, 258 p.<br />

135. Terribilini, Serge, 1999, FÇdÇralisme et inÇgalitÇs sociales dans la mise en œuvre des<br />

politiques Ü incidence spatiale. Lausanne : thÑse, IDHEAP, 325 p.<br />

119


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales.<br />

Un exemple d’interrogation des relations Ville de Lausanne et Canton de Vaud<br />

IDHEAP 2001<br />

120<br />

ANNEXES<br />

I. Analyse scientifique de la littÇrature sur la remise contrêlÇe d’hÇroíne ou de morphine.<br />

II. Etat actuel du dÇveloppement de la politique fÇdÇrale de lutte contre la toxicomanie<br />

III. Plate-forme de coordination et de service suisse — PCS<br />

IV. European Cities on Drug Policy. RÇsolution de Francfort<br />

V. La citÇ europÇenne contre la Drogue (ECAD). RÇsolution de Stockholm<br />

VI. Tableau ElÇments d’une politique communale dans le domaine de la toxicomanie.<br />

Rapport-prÇavis Nî 119, Lausanne, le 17septembre 1995<br />

VII. PrÇsentation du Dispositif Seuil Bas (DSB). RELier, mai 2000.<br />

VIII. Politique en matiÑre de drogue. DÇcisions du Conseil d’Etat Ü propos du rapport dÇposÇ<br />

par le Groupe de travail de coordination en matiÑre de drogue. 14.9.94<br />

IX. Extrait du procÑs-verbal du conseil d’Etat du Canton de Vaud. SÇance: 22 mars l991<br />

X. RÇsultats de votations — Vaud / Lausanne - initiative “Jeunesse sans drogue”<br />

XI. RÇsultats de votations — Vaud / Lausanne - initiative pour une politique raisonnable en<br />

matiÑre de drogue<br />

XII. RÇsultats de votations — Vaud Lausanne - referendum Prescription mÇdical d’hÇroíne.<br />

XIII. Chronologie de la politique de lutte contre les drogues 1989-2000<br />

120


Analyse scientifique de la<br />

littÄrature<br />

sur la remise contrÅlÄe<br />

d’hÄroÉne<br />

ou de morphine.<br />

Expertise<br />

É rÇdigÇe Ä la demande de l’Office FÇdÇral de la SantÇ<br />

Publique<br />

par<br />

Madame le Docteur Annie Mino<br />

MÇdecin chef de service adjoint<br />

Institutions universitaires de psychiatrie/GenÑve<br />

Villa “Les CrÜts”<br />

1, chemin Tavan<br />

1206 GenÑve.<br />

Septembre 1990<br />

V. Recommandations<br />

Petits programmes expÄrimentaux de 10 Ä 15 personnes :<br />

Ävaluation aprÑs 2 ans.<br />

Dans plusieurs villes suisses simultanÄment, de traditions<br />

thÇrapeutiques diffÇrentes.<br />

Staff mÄdico-psycho-social motivÄ (acquis Ä l’hypothÑse de<br />

rÇduction de risques).<br />

La place de la mÄdecine privÄe est Ä dÇfinir canton par<br />

canton, s’il s’agit de morphine ; dans l’hypothÑse de<br />

l’hÄroÉne, seule la mÄdecine publique est habilitÇe Ä conduire<br />

ces expÇriences.<br />

Les indications dÇpendent des reprÇsentations thÇoriques et<br />

des rÇalitÇs ÇpidÇmiologiques et thÇrapeutiques propres Ä<br />

chaque population.<br />

Le cadre gÇnÇral peut en Suisse se rÇsumer dans : Ächecs de<br />

tous les traitements antÄrieurs (abstinence et mÇthadone).<br />

L’Öge minimum doit se moduler sur les indications et non<br />

l’inverse.<br />

Les dÄcisions d’indications reviennent Ä une commission<br />

d’Çvaluation autour de l’autoritÇ sanitaire cantonale en lien<br />

avec le staff clinique.<br />

***<br />

*


Politique suisse de lutte contre les drogues<br />

IDHEAP 2001<br />

ANNEXE II<br />

Etat actuel du dÅveloppement de la politique fÅdÅrale de lutte contre la toxicomanie<br />

suite au DeuxiÇme rapport de la Sous-commission Drogue de 1989.<br />

Etat actuel des hypothÇses d’intervention<br />

Suppression distinction entre drogues<br />

douces/dures<br />

En cours<br />

RÅvision LStup<br />

DÅpÅnalisation des drogues En cours RÅvision LStup<br />

Lutte contre le crime organisÅ<br />

contrçle douanier<br />

crÅation police des stupÅfiants<br />

collaboration internationale<br />

Loi 1994 Offices centraux<br />

de police<br />

projet de loi crime<br />

organisÅ<br />

Lutte contre le recyclage de l’argent<br />

de la drogue<br />

Blanchiment bancaire<br />

Projet de loi partage de<br />

l’argent de la drogue<br />

Loi sur le blanchiment<br />

1997<br />

Renforcer mesures thÅrapeutiques<br />

pour toxicomanes purgeant une peine<br />

attÅnuation des peines<br />

rÅvision art. 44 CPs pour favoriser<br />

traitement rÅsidentiel<br />

utilisation en urgence art 397bis, 2 e al,<br />

Cps<br />

TIG (1991)<br />

Art 44 Code pÅnal<br />

Lutte contre le Sida/HIV<br />

structuration des centres, travail de<br />

proximitÅ<br />

facilitation d’accÇs É l’information<br />

prÅventive<br />

remise des prÅservatifs et seringues<br />

test VIH et intensification formation<br />

professionnelle sur problÇmes VIH.<br />

ProMeDro<br />

Recherche scientifique<br />

prioritaire en santÅ publique<br />

Åvaluation scientifique interventions<br />

prÅventives et thÅrapeutiques<br />

mÅthodes de recherche comparatives<br />

ProMeDro 1991<br />

Prove 1994<br />

Formation des professionnels<br />

Assistants sociaux, Åducateurs,<br />

mÅdecins<br />

GREAT / ARIA<br />

Prescription drogue de substitution<br />

MÅthadone / hÅroÜne/ cocaÜne<br />

recherche scientifique domaine des<br />

stupÅfiants et toxicomanie<br />

PROVE<br />

LAMAL


PLATE-FORME DE COORDINATION ET DE SERVICE SUISSE (PCS)<br />

ANNEXE III<br />

Organisme Fonction Composition Objectifs<br />

PCS<br />

Organe au haut niveau fÅdÅral<br />

ComposÅ d’un secrÅtariat et du<br />

ComitÅ de liaison national en matiÇre<br />

de drogue, un groupe de travail<br />

interdisciplinaire permanent instituÅ<br />

par le Conseil fÅdÅral<br />

AmÅliorer la coordination de la<br />

ConfÅdÅration, des cantons et des<br />

communes.<br />

Le secrÅtariat de la<br />

plate-forme<br />

Il est localisÅ tant dans<br />

l’UnitÅ principale<br />

DÅpendances et Sida de<br />

l’Office fÅdÅral de la<br />

santÅ publique qu’É la<br />

Division Offices<br />

centraux de police<br />

criminelle de l’Office<br />

fÅdÅrale de la police<br />

CompÅtent pour le ComitÅ de liaison<br />

national en matiÇre de drogue et le<br />

groupe de travail interdÅpartemental<br />

pour les problÇmes de drogue.<br />

Le secrÅtariat, qui est basÅ É l’Office<br />

fÅdÅral de la santÅ publique, gÇre<br />

Ågalement le secrÅtariat de la<br />

Commission fÅdÅrale pour les<br />

questions liÅes aux drogues<br />

- collabore avec d’autres comitÅs<br />

en matiÇre de drogue et fournit la<br />

documentation nÅcessaire,<br />

- responsable de l’input<br />

concernant les aspects sociaux,<br />

psychologiques, mÅdicaux, sociopolitiques<br />

et socio-Åconomiques<br />

des problÇmes liÅs aux<br />

dÅpendances et É la drogue<br />

- donne rÅguliÇrement des<br />

informations sur le é state of the<br />

art è, aux niveaux national et<br />

international, en matiÇre de<br />

prÅvention et de thÅrapie dans ce<br />

domaine.<br />

ComitÅ de liaison<br />

national en matiÇre de<br />

drogue<br />

ComitÅ de liaison le plus important<br />

en Suisse en matiÇre de drogue ;<br />

- comprend six reprÅsentants des<br />

autoritÅs des communes, des cantons<br />

et de la ConfÅdÅration, soit 18<br />

membres au total.<br />

- le service de la plate-forme basÅ É<br />

l’OFSP gÇre le secrÅtariat.<br />

- mettre au point des stratÅgies et<br />

de les coordonner.<br />

- collaboration.<br />

Groupe de travail<br />

dÅpartemental pour les<br />

problÇmes de drogue<br />

S’occupe au niveau<br />

interdÅpartemental de la<br />

planification et de la coordination<br />

des mesures relevant de la<br />

compÅtence de la ConfÅdÅration.<br />

Le service de la plate-forme,<br />

implantÅ É l’OFSP, gÇre le<br />

secrÅtariat<br />

Collaboration.<br />

Commission fÅdÅrale<br />

pour les questions liÅes<br />

aux drogues<br />

Commission d’experts conseille le<br />

Conseil fÅdÅral, le DÅpartement<br />

fÅdÅral de l’intÅrieur et l’OFSP en<br />

matiÇre de drogue.<br />

- composÅ de 14 membres, dÅsignÅs<br />

ad personam par le Conseil fÅdÅral.<br />

- service de la plate-forme, implantÅ<br />

É l’OFSP, gÇre le secrÅtariat.<br />

ConfÅrence des<br />

dÅlÅguÅs cantonaux aux<br />

questions liÅes É la<br />

drogue<br />

Ce comitÅ traite les thÇmes<br />

techniques et politiques et prend<br />

position sur des questions<br />

dÅterminÅes (entre autres dans le but<br />

de conseiller le gouvernement<br />

cantonal).<br />

- comprend (6/98) 21<br />

membres/canton (cadres moyens,<br />

participant officiellement aux<br />

consultations internes des cantons<br />

sur les questions liÅes aux<br />

dÅpendances et É la drogue,<br />

responsable de l’Ålaboration des<br />

documents de base en matiÇre).<br />

-15 villes sont reprÅsentÅes au sein de<br />

la SKBS (8/97) (en partie, cadres<br />

supÅrieurs, domaines d’activitÅ<br />

hÅtÅrogÇnes des secteurs assistance,<br />

social, police).<br />

-service d’information et de<br />

prestations de services.<br />

- soutien administratif par le<br />

service implantÅ É l’OFSP.<br />

- influe au plan technique sur la<br />

discussion publique concernant les<br />

questions liÅes aux toxicomanies.<br />

Plate-forme drogue de<br />

l’Union des villes suisses<br />

- conseil technique sur les<br />

dÅpendances et la drogue pour<br />

l’Union des villes suisses.<br />

Etablissement d’un bilan annuel de<br />

la situation dans les villes suisses<br />

dans ce domaine.<br />

- Echanges techniques parfois au<br />

niveau le plus ÅlevÅ<br />

- Information au niveau fÅdÅral sur<br />

la position des villes dans ce domaine<br />

Service d’information et de<br />

prestations de services.<br />

CoPo – Collaboration<br />

avec la police<br />

Plate-forme pour les Åchanges<br />

techniques directs entre les intÅressÅs<br />

de la police et les services d’entraide<br />

et sociaux dans les domaines sida,<br />

dÅpendances et drogue, et forum de<br />

discussion pour l’Ålaboration de<br />

stratÅgies communes sur les<br />

questions en relation avec ces<br />

domaines<br />

Le service de la plate-forme,<br />

implantÅ É l’OFP, gÇre le secrÅtariat<br />

collaboration


Politique suisse de lutte contre les drogues<br />

IDHEAP 2001<br />

ANNEXE V<br />

LA CITE EUROPEENNE CONTRE LA DROGUE (ECAD)<br />

L’ECAD est contre la lÅgalisation<br />

Une bataille fait rage en Europe sur le front de la politique en matiÑre de drogues. Un puissant mouvement de<br />

villes et rÇgions d’Europe occidentale œuvre en faveur d’une politique qui, dans la pratique, entraïnerait une<br />

lÇgislation si elle Çtait appliquÇe.<br />

Si nous abandonnons la bataille contre la drogue, nos villes seront rapidement dominÇes par la criminalitÇ et la<br />

bidonvillisation. Des millions d’adolescents seront entraïnÇs dans le problÑme de la drogue. Nous avons<br />

d’Çnormes problÑmes en Europe. PauvretÇ, chêmage, injustices sociales. Ces problÑmes seront certainement<br />

aggravÇs si l’on accorde un libre accÑs Ü la drogue.<br />

L’ECAD pour une offensive contre la drogue<br />

L’ECAD croit en une Europe sans drogue et lutte pour une Europe sans drogue. Fondamentalement, la drogue ne<br />

fait pas partie de notre culture. Nombre de pays et de villes ont menÇ une lutte victorieuse contre la drogue. Cela,<br />

combinant une politique de restriction avec un large Çventail de mesures prÇventives et de dÇpistage, ainsi qu’en<br />

offrant aux toxicomanes une large palette de traitements.<br />

Il est possible de rÇduire et d’arráter l’extension de la drogue. Le plus important est d’inciter les enfants et les<br />

adolescents Ü prendre rÇsolument leurs distances Ü l’Çgard de toute drogue.<br />

L’ECAD ne croit pas en une rÇpartition des stupÇfiants en drogues É dures Ö et drogues É douces Ö. Toute drogue<br />

est dangereuse et inutile. Par consÇquent, l’usage du haschisch doit átre combattu avec la máme dÇtermination<br />

qu’une autre drogue.<br />

Conventions internationales et coopÅration<br />

L’ECAD veut sauvegarder les conventions internationales et la coopÇration existant dans la lutte contre la<br />

drogue. L’ONU doit avoir les moyens de stopper les violations flagrantes des conventions contre la drogue<br />

commises par certains pays d’Europe. Si dans la pratique, certains pays accordent un libre accÑs Ü la drogue, les<br />

possibilitÇs se rÇduisent pour d’autre pays et villes de lutte contre l’expansion de la drogue.<br />

Source : SecrÅtariat de l’ECAD, Stockholm, mars 1995


Politique suisse de lutte contre les drogues illégales.<br />

IDHEAP 2001<br />

ANNEXE X<br />

Initiative "Jeunesse sans<br />

novd noCH<br />

drogue" 28 septembre 1997<br />

NO COMMUNES Electeurs Bulletins PART. OUI NON dessin<br />

OFS Inscrits rentrés blancs nuls valables OUI NON EN %<br />

En % En %<br />

DISTRICT DE LAUSANNE<br />

5581 BELMONT-SUR-LAUSANNE 1452 564 6 0 558 170 388 38,84 30,47 69,53 7 127 5581 non<br />

5582 CHESEAUX-SUR-LAUSANNE 1794 694 7 0 687 222 465 38,68 32,31 67,69 7 128 5582 non<br />

5583 CRISSIER 2601 932 16 0 916 332 584 35,83 36,24 63,76 7 129 5583 non<br />

5584 EPALINGES 4628 1861 23 4 1834 543 1291 40,21 29,61 70,39 7 130 5584 non<br />

5585 JOUXTENS-MEZERY 666 327 1 2 324 88 236 49,10 27,16 72,84 7 131 5585 non<br />

5586 LAUSANNE 69969 27907 334 76 27497 8237 19260 39,88 29,96 70,04 7 132 5586 non<br />

5587 LE MONT-SUR-LAUSANNE 3275 1270 18 3 1249 418 831 38,78 33,47 66,53 7 133 5587 non<br />

5588 PAUDEX 877 314 5 0 309 98 211 35,80 31,72 68,28 7 134 5588 non<br />

5589 PRILLY 6115 2253 27 3 2223 734 1489 36,84 33,02 66,98 7 135 5589 non<br />

5590 PULLY 10405 4296 48 4 4244 1358 2886 41,29 32,00 68,00 7 136 5590 non<br />

5591 RENENS 7204 2286 23 7 2256 753 1503 31,73 33,38 66,62 7 137 5591 non<br />

5592 ROMANEL-SUR-LAUSANNE 1901 712 11 0 701 207 494 37,45 29,53 70,47 7 138 5592 non<br />

DISTRICT 20264 8160 102 11 8047 3525 4522 40,27 43,81 56,19 non<br />

TOTAL DU CANTON 363529 134574 1556 270 132748 44676 88072 37,02 33,65 66,35 non<br />

dont suisses de l'étranger 6077


Politique suisse de lutte contre les drogues illégales.<br />

IDHEAP 2001<br />

ANNEXE XI<br />

initiative pour une<br />

politique raisonnable en<br />

matière de drogue<br />

29 novembre<br />

1998<br />

NO COMMUNES Electeurs Bulletins PART. OUI NON dessin<br />

OFS Inscrits rentrés blancs nuls valables OUI NON EN %<br />

DISTRICT DE LAUSANNE<br />

En % En %<br />

5581 BELMONT-SUR-LAUSANNE 1458 529 8 1 520 82 438 36,28 15,77 84,23 7 127 5581 non<br />

5582 CHESEAUX-SUR-LAUSANNE 1811 633 10 0 623 101 522 34,95 16,21 83,79 7 128 5582 non<br />

5583 CRISSIER 2684 875 33 0 842 123 719 32,60 14,61 85,39 7 129 5583 non<br />

5584 EPALINGES 4638 1696 24 2 1670 217 1453 36,57 12,99 87,01 7 130 5584 non<br />

5585 JOUXTENS-MEZERY 722 316 6 0 310 56 254 43,77 18,06 81,94 7 131 5585 non<br />

5586 LAUSANNE 69490 23891 491 86 23314 4789 18525 34,38 20,54 79,46 7 132 5586 non<br />

5587 LE MONT-SUR-LAUSANNE 3315 1275 24 1 1250 166 1084 38,46 13,28 86,72 7 133 5587 non<br />

5588 PAUDEX 859 307 4 0 303 33 270 35,74 10,89 89,11 7 134 5588 non<br />

5589 PRILLY 6008 2015 33 0 1982 283 1699 33,54 14,28 85,72 7 135 5589 non<br />

5590 PULLY 10575 4100 75 7 4018 620 3398 38,77 15,43 84,57 7 136 5590 non<br />

5591 RENENS 7108 2278 40 25 2213 361 1852 32,05 16,31 83,69 7 137 5591 non<br />

5592 ROMANEL-SUR-LAUSANNE 1904 724 14 3 707 99 608 38,03 14,00 86,00 7 138 5592 non<br />

DISTRICT 110572 38639 762 125 37752 6930 30822 34,94 18,36 81,64 non<br />

novd<br />

noCH<br />

TOTAL DU CANTON 365199 125938 2745 283 122910 20220 102690 34,48 16,45 83,55 non<br />

dont suisses de l'étranger 6331


Politique suisse de lutte contre les drogues illégales.<br />

IDHEAP 2001<br />

ANNEXE XII<br />

Prescription mÄdicale<br />

d'hÄroÉne<br />

13 juin 1999. ArrÜtÄ fÄdÄral urgent sur la prescription mÄdicale<br />

d’hÄroÉne<br />

novd<br />

noCH<br />

NO COMMUNES Electeurs Bulletins PART. OUI NON dessin<br />

OFS Inscrits rentrÄs blancs nuls valables OUI NON EN %<br />

En % En %<br />

DISTRICT DE LAUSANNE<br />

5581 BELMONT-SUR-LAUSANNE 1471 620 11 1 608 277 331 42,15 45,56 54,44 7 127 5581 non<br />

5582 CHESEAUX-SUR-LAUSANNE 1812 739 26 0 713 270 443 40,78 37,87 62,13 7 128 5582 non<br />

5583 CRISSIER 2767 979 42 0 937 370 567 35,38 39,49 60,51 7 129 5583 non<br />

5584 EPALINGES 4666 1903 71 9 1823 828 995 40,78 45,42 54,58 7 130 5584 non<br />

5585 JOUXTENS-MEZERY 725 347 17 2 328 174 154 47,86 53,05 46,95 7 131 5585 oui<br />

5586 LAUSANNE 69463 27199 900 47 26252 12904 13348 39,16 49,15 50,85 7 132 5586 non<br />

5587 LE MONT-SUR-LAUSANNE 3304 1375 38 0 1337 535 802 41,62 40,01 59,99 7 133 5587 non<br />

5588 PAUDEX 829 349 7 0 342 146 196 42,10 42,69 57,31 7 134 5588 non<br />

5589 PRILLY 5969 2298 67 3 2228 857 1371 38,50 38,46 61,54 7 135 5589 non<br />

5590 PULLY 10535 4445 178 16 4251 1875 2376 42,19 44,11 55,89 7 136 5590 non<br />

5591 RENENS 7070 2484 53 24 2407 968 1439 35,13 40,22 59,78 7 137 5591 non<br />

5592 ROMANEL-SUR-LAUSANNE 1947 775 20 2 753 289 464 39,80 38,38 61,62 7 138 5592 non<br />

DISTRICT 110558 43513 1430 104 41979 19493 22486 39,36 46,44 53,56 non<br />

DISTRICT 20263 8150 217 12 7921 2678 5243 40,22 33,81 66,19 non<br />

TOTAL DU CANTON 365689 139302 4445 370 134487 57513 76974 38,09 42,76 57,24 non<br />

dont suisses de l'Ätranger 6549


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

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Annexe XIII<br />

CHRONOLOGIE DE LA POLITIQUE DE LUTTE CONTRE LES DROGUES 1989-2000<br />

Date Confédération Canton de Vaud Ville de Lausanne COREL<br />

06.1989 DeuxiÑme rapport de la<br />

sous-commission drogue<br />

(OFSP) : constat de<br />

l’Çchec de la politique de<br />

3 piliers<br />

Avis de droit du Prof H.<br />

Schultz<br />

29.05.1990 Expertise scientifique sur<br />

prescription contrêlÇe<br />

d’hÇroíne (Drsse A.<br />

Mino)<br />

Approche juridico-policiÑre fondÇe<br />

sur la politique trois piliers.<br />

Organes de coordination.<br />

Conseil de santÇ ; Commission<br />

cantonale Drogue dans les Çcoles ;<br />

Commission Sida.<br />

Motion Huguenin concernant la<br />

politique cantonale Ü l’Çgard des<br />

toxicomanes.<br />

Politique de prÇvention dans les<br />

Çcoles avec intervention MÇdiateursscolaires,<br />

brigade des stupÇfiants et<br />

brigade de la jeunesse.<br />

PrÇvention primaire, secondaire.<br />

DÇveloppement et naissance de<br />

plusieurs associations bÇnÇvoles<br />

d'aide aux plus dÇmunis et<br />

toxicomanes<br />

Commission intercommunale<br />

d’urbanisme de la rÇgion<br />

lausannoise - CIURL<br />

06.1990 RÇsultats consultation du<br />

2 e rapport de la Souscommission-drogue<br />

Rel’aids : campagne de prÇvention<br />

de rue et sur les lieux oè se trafiquent<br />

et consomment les drogues.<br />

Motion Michel Margot sur<br />

Çvaluation de phÇnomÑne de la<br />

pauvretÇ et demande recherche de<br />

financement rÇgional<br />

02.07.1990 MÇdecin cantonal : autorisation vente<br />

libre des seringues et aiguilles sans<br />

ordonnance mÇdicale<br />

01.08.1990 Modification Code PÇnal<br />

Suisse : droit de dÇnoncer,<br />

introduction art. 305 bis et<br />

ter CP sur blanchiment<br />

d’argent<br />

Lancement, avec l'OFSP et<br />

communes de Pully et Renens, action<br />

de prÇvention secondaire dans<br />

agglomÇration: projet Rel’ier<br />

Participation aux:<br />

- travaux de la Plate-forme drogue<br />

de l'Union des villes Suisses<br />

- ConfÇrence nationale sur la drogue<br />

(DÇpartement fÇdÇral de l’intÇrieur -<br />

DFI)<br />

Groupe de travail Rel’ier<br />

(RElais Information RÇseau):<br />

rÇseau intercommunal<br />

(financement Lausanne, Pully,<br />

Renens). Financement par<br />

l'OFSP<br />

12.09.1990 Interpellation Glardon relative Ü<br />

l’interdiction de distribution gratuite<br />

de seringues Ü des toxicomanes et<br />

d’Çchange des seringues faite aux<br />

organisateurs du Festival PalÇo Ü<br />

Nyon<br />

20.02.1991 Paquet de mesures pour<br />

rÇduire les problÑmes liÇs<br />

Ü la toxicodÇpendance.<br />

15.03.1991 Rapport du Conseil d’Etat : refus<br />

d’une politique des quatre piliers et<br />

de crÇer une commission drogue<br />

01.10.1991 1 e confÇrence nationale<br />

sur la drogue : Adoption<br />

de la politique fÇdÇrale<br />

des Quatre piliers :<br />

adoption ProMeDro<br />

1992 Fermeture de scÑne<br />

ouverte du Platzspitz<br />

Action prÇventive dans les centres de<br />

loisirs, subvention projet Mosaíque<br />

de prÇvention sida et toxicomanie<br />

auprÑs de jeunes<br />

Introduction action prÇventive police<br />

dans les Çcoles en 9 e annÇe.<br />

Participation de la Ville aux travaux<br />

des villes europÇennes signataires de<br />

la RÇsolution de Francfort<br />

CrÇation COREL-<br />

CommunautÇ de la rÇgion<br />

lausannoise. DivisÇ en 3<br />

secteurs gÇographiques<br />

(Ouest, Nord, Est) Regroupe<br />

27 communes Vaud avec<br />

235'000 habts, soit 40% de la<br />

population du canton.<br />

01.05.1992 Programme PPMT : PrÇvention<br />

Perfectionnement des MÇdecin dans<br />

domaine de la Toxicomanie<br />

CrÇation association Faire le Pas (sur<br />

abus sexuels enfance)<br />

02.06.1992 Conseil communal : approuve<br />

prÇavis 152 : financement pour 2 ans<br />

de l’Appart (ouverture 11.92)<br />

(motion Zamora 1991) : structure<br />

Çducative en milieu ouvert.<br />

Automne<br />

1992<br />

CrÇation /financement de 1 e structure<br />

d’accueil pour sans abris. RÇduction<br />

des risques


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

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Date Confédération Canton de Vaud Ville de Lausanne COREL<br />

16.10.1992 Conseil d'Etat (CDE) : crÇation<br />

d’un Groupe de travail de<br />

coordination en matiÑre de drogue<br />

21.10.1992 Ordonnance sur<br />

l’Çvaluation de projets<br />

visant Ü prÇvenir la<br />

toxicomanie<br />

15.12.1992 Initiative populaire<br />

Jeunesse sans drogue<br />

Participation Ü la procÇdure de<br />

consultation relative Ü la prÇsentation<br />

d'un contre-projet direct Ü l'initiative<br />

de Jeunesse sans drogue<br />

02.02.1993 Motion Henri Benzo “ pour maintien<br />

de la structure d’accueil pour sans<br />

abri ”<br />

29.03.1993 Motion Huguenin sur crÇation des<br />

structures d'accueil et traitement<br />

spÇcialisÇs en faveur des<br />

toxicomanes<br />

18.05.1993 Initiative populaire<br />

Droleg<br />

15.06.1993 Motion G. Peters sur intention du<br />

CdE en matiÑre de structures<br />

mÇdico-sociales pour prÇvention<br />

secondaire de pharmacodÇpendance<br />

des jeunes<br />

22.06.1993 Motion Poletti-Scherz sur mesures<br />

prÇventives de lutte contre la<br />

toxicomanie<br />

30.06.1993 Conseil fÇdÇral : paquet<br />

de mesures contre le<br />

crime organisÇ<br />

Conseil d’Etat : crÇation Commission<br />

Reinhardt<br />

15.10.1993 Objectif Grandir: prÇvention dans les<br />

Çcoles (phase pilot automne 1994)<br />

- Subvention du Relais<br />

- subvention du Levant (prát du<br />

terrain)<br />

(1993-1995) Programme de santÇ des<br />

Çcoles (7 e et 9 e annÇe) programme de<br />

prÇvention primaire des<br />

toxicomanies par ÇlÑve-pairs.<br />

Organisation, avec commune de<br />

Renens, sÇance de travail des Çlus en<br />

charge des affaires sociales des<br />

communes de l'agglomÇration<br />

CrÇation groupe de travail<br />

Toxicomanie au sein de<br />

l'administration communale<br />

(reprÇsentants administration<br />

communale, partenaires parapublics<br />

et privÇs)<br />

Participation ComitÇ national de<br />

liaison en matiÑre de drogues<br />

- confÇrence des<br />

responsables drogues des<br />

villes suisses<br />

-<br />

Rapport-préavis 273 : financement<br />

de 2 structures d’accueil pour sans<br />

abris : la Marmotte et Sleep-in<br />

Demande de Renforcement de<br />

collaboration rÅgionale<br />

30.11.1993 Motion Jaeger : Intensification et<br />

gÇnÇralisation de l’information<br />

prÇventive en matiÑre de drogue et de<br />

sida dans les classes primaires<br />

11.1993 Participation au Groupe de travail<br />

toxicomanie de la COREL.<br />

Recherche des perspectives de<br />

financement rÇgional et cantonal.<br />

CrÇation Groupe toxicomanie<br />

en 1993. But prÇvention des<br />

toxicomanies et rÇflexion de<br />

probl. prostitution<br />

toxicomane et leur rÇinsertion<br />

sociale.<br />

01.01.1994 Direction des Çcoles: programme de<br />

prÇvention (toxicomanie) AnnÇe de<br />

la famille<br />

24.01.1994 Ordonnance OFSP<br />

PROVE. Prolongation<br />

validitÇ Ordonnance de<br />

1992<br />

RO 1994 3088 (3.10.94)<br />

Implication dans action Escaliers de<br />

Saint-Laurent<br />

Groupe toxicomanie met en<br />

place action prÇvention<br />

primaire: bus itinÇrant<br />

(REL'AIDS) dans<br />

agglomÇration "vie libre",<br />

"une vie sans drogue".


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

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Date Confédération Canton de Vaud Ville de Lausanne COREL<br />

1994 DeuxiÑme volet de<br />

mesures contre<br />

Blanchiment d’argent sale<br />

liÇ Ü la drogue<br />

CrÇation Commission Dispositif en<br />

matiÑre de drogue<br />

* Motion Longchamp sur politique<br />

d'avenir en matiÑre de lutte contre la<br />

toxicomanie<br />

* Motion Schilt-Thonney demandant<br />

la crÇation d'un poste de mÇdecin de<br />

rue et la mise en place des unitÇs<br />

d'accueil pour toxicomanes<br />

14.06.1994 Rapport au CdE du Groupe de travail<br />

toxicomanie : propositions de<br />

politique en matiÑre de drogue.<br />

24.06.1994 Soutien des partis,<br />

associations et Eglises :<br />

pour une politique des<br />

drogues cohÇrente<br />

(concept et mesures)<br />

14.09.1994 Rapport au CdE dÇposÇ<br />

officiellement par le Groupe de<br />

travail toxicomanie.<br />

00.09.1994 PrÇparation fermeture du<br />

Letten<br />

LÇgislature 1994-98 : prioritÇ Ü<br />

prÇvention et lutte contre la drogue.<br />

Continuation politique drogue :<br />

promotion d’Çducation Ü la santÇ des<br />

Çcoles, renforcement formation<br />

enseignants et programme<br />

mÇdiateurs scolaires.<br />

* Motion Zamora demandant des<br />

mesures de santÇ publique et mise Ü<br />

disposition des prÇservatifs et<br />

seringues propres<br />

* Motion Favre concernant la<br />

maïtrise du marchÇ de la drogue Ü<br />

Lausanne en gÇnÇral et Ü St-Laurent<br />

en particulier<br />

* Motion Longchamp invitant Ü la<br />

MunicipalitÇ Ü dÇfinir, dans les plus<br />

brefs dÇlais, sa politique en matiÑre<br />

de lutte contre la toxicomanie<br />

04.10.1994 Conseil communal : approuve<br />

prÇavis 32 de re-financement (non<br />

limitÇ dans le temps) de l’Appart<br />

suite au rapport favorable de l’<br />

IREC.<br />

04.11.1994 Motion Fiora-Guttmann et dÇpêt<br />

d'une pÇtition revátue de 3802<br />

signatures, intitulÇe: “ Drogue place<br />

St-Laurent, rue Pichard, rue<br />

Haldimand, rue Chaucrau, rue St-<br />

Laurent ”.<br />

00.12.1994 Rencontre de dÇlÇgation municipale<br />

et dÇlÇguÇs cantonaux. Conciliation<br />

entre usagers du secteur Saint-<br />

Laurent<br />

04.12.1994 Mesures de contrainte<br />

abus de l’asile (dÇtention<br />

et expulsion trafiquants<br />

Çtrangers)<br />

Interpellation Schilt-Thonney<br />

relative Ü la confÇrence des villes<br />

europÇennes signataires de la<br />

RÇsolution de Francfort.<br />

00.00.1995 - Projet pilote CIFEA (communautÇ<br />

d'intÇrát pour la formation<br />

ÇlÇmentaire des adultes)<br />

- accord communes de Renens, Pully<br />

et Lausanne pour financement Rel'ier<br />

suite Ü fin subvention OFSP.


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Date Confédération Canton de Vaud Ville de Lausanne COREL<br />

14.02.1995 Fermeture de la scÑne<br />

ouverte du Letten<br />

Participation aux travaux de<br />

commission d'Çtude cantonale pour<br />

faire face aux effets de la fermeture<br />

du Letten<br />

18.02.1995 2 e ConfÇrence nationale<br />

sur la drogue :<br />

Confirmation de soutien<br />

de la voie mÇdiane de la<br />

confÇdÇration<br />

22.03.1995 DÇcision du Conseil d’Etat crÇation :<br />

- Commission cantonale pour la<br />

prÇvention et la lutte contre la<br />

toxicomanie, et<br />

- Conseil consultatif pour la<br />

prÇvention et la lutte contre la<br />

toxicomanie<br />

ReprÇsentation communale au sein<br />

des commissions cantonales et au<br />

conseil consultatif pour la prÇvention<br />

et la lutte contre la toxicomanie<br />

1995 Interpellation Jaeger engageant la<br />

Ville Ü signer la RÇsolution de<br />

Stockholm (prÇvention Çcoles /<br />

abstinence).<br />

1995 Examen de projet de<br />

rÇvision de la LStup de<br />

1951. Commission Schild<br />

07.09.1995 Ordonnance sur les<br />

prestations de l’assurance<br />

obligatoire de soins<br />

(OPAS) sur prise en<br />

charge des frais de<br />

traitement Ü la mÇthadone<br />

(29.09.1995)<br />

00.12.1995 Motion (1) J.J. Ambresin et Schilt<br />

pour rÑglement de confiscation<br />

argent trafic drogue et destinÇe Ü<br />

Fonds de prÇvention et lutte contre la<br />

toxicomanie<br />

1996 CrÇation de Plate-forme<br />

de coordination et de<br />

services suisses (PCS)<br />

MÇdecin de rue pour milieu ouvert Ü<br />

Lausanne (payÇ par l’OFSP)<br />

Rapport-préavis 119 : ElÅments<br />

d’une politique communale dans le<br />

domaine de la toxicomanie. Vaste<br />

programme d'intervention (rÅduction<br />

des risques): 7 objectifs et 25<br />

mesures.<br />

Points novateurs:<br />

- trouver des modalitÅs de<br />

transfÅrer, Ç l'Åchelon de la COREL,<br />

le traitement du probl de la<br />

toxicomanie ainsi que le financement<br />

du dispositif.<br />

- distribution limitÅ des seringues et<br />

collaboration avec la SociÅtÅ des<br />

pharmaciens de Lausanne et<br />

environs.<br />

- soutien au dÅveloppement de<br />

travailleurs sociaux de rue<br />

- Participation au groupe de travail<br />

sur projets cantonaux de sevrage et<br />

centre d'accueil Ü bas seuil.<br />

CrÇation groupe de travail seringues<br />

01.01.1996 Canton prend en charge moitiÇ du<br />

financement des structures<br />

d’accueil : Sleep-in, et la Marmotte.<br />

30.01.1996 Motion Grangier : CrÇation des petits<br />

centres d’accueil pour toxicomanes.<br />

Motion Longchamp : CrÇation d’une<br />

commission permanente du Conseil<br />

communal en matiÑre de toxicomanie<br />

21.02.1996 Prolongation validitÇ<br />

Ordonnance de 1992<br />

RO 1996 985<br />

Motion (2) J.J Ambresin et Schilt :<br />

rÑglement confiscation d’argent<br />

destinÇe Ü Fonds de prÇvention et<br />

lutte contre la toxicomanie.<br />

- CrÇation de groupe d'Çtude du<br />

projet<br />

La MunicipalitÇ dÇcide de ne pas<br />

signer les rÇsolutions ni de<br />

Stockholm ni de Francfort


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001 – eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

Date Confédération Canton de Vaud Ville de Lausanne COREL<br />

21.02.1996 CdE : prioritÇ de projet Centre<br />

d’accueil, d’orientation et de<br />

Participation municipal au rÇflexion<br />

de mise en place du centre de Saint-<br />

Corel reprend financement<br />

REL'ier<br />

traitement ambulatoire pour<br />

toxicomanes (rÇgion lausannoise- St-<br />

Martin)<br />

Martin<br />

28.02.1996 MÇdecin cantonal : recommandations<br />

sur la remise gratuite de matÇriel<br />

stÇrile.<br />

00.03.1996 Distribution seringues stÇriles,<br />

prÇservatifs et contacts sociosanitaires<br />

20.05.1996 RÇponse du CDE Ü motion Martial<br />

Gottraux sur dÇfinition de politique<br />

d'aide aux organisations de jeunesse,<br />

notamment la prÇvention<br />

(insuffisante).<br />

29.5/8.11.<br />

1996<br />

Ordonnances OPrec et<br />

Oprec-OFSP sur les<br />

prÇcurseurs et autres<br />

produits chimiques<br />

utilisÇs pour la fabrication<br />

de stupÇfiants et de<br />

substances psychotropes<br />

Naissance des associations<br />

subventionnÇes par la ville.<br />

29.5/12.12.<br />

1996<br />

Ordonnance Ostup et<br />

Ostup-OFSP sur les<br />

stupÇfiants et les<br />

substances psychotropes<br />

12.06.1996 RÇponse du CdE Ü interpellation<br />

Monique Weber-JobÇ sur ouverture<br />

Centre St-Martin<br />

Soutien financier milieu de la<br />

prostitution toxicomane<br />

26.6.1996 Ordonnance DOSIS sur<br />

systÑme de traitement des<br />

donnÇes en matiÑre de<br />

lutte contre le trafic<br />

illicite de stupÇfiants<br />

30.06.1996 Discussions propositions<br />

rÇvision Lstup<br />

PÇriode 1996-1998 : Plan d’action de<br />

politique 3 piliers : prÇvention<br />

(jeunes), crÇation des structures<br />

thÇrapeutiques (adolescents), et aide<br />

Ü bas seuil (centres d’accueil).<br />

1996 : projet de crÇation d’un centre<br />

d’accueil et de traitement Ü Lausanne<br />

(St-Martin).<br />

1997 : projet de crÇation de 3 centres<br />

d’accueil et de traitement Ü<br />

Yverdon ; Morges-Aubonne et la<br />

Riviera ; et soutien aux programmes<br />

de thÇrapie pour adolescents<br />

toxicomanes et de prÇvention La<br />

Malette (Fondation du Levant).<br />

Conseil communal: adoption prÇavis<br />

119.<br />

30.09.1996 Ouverture du Centre Saint-Martin Ü<br />

Lausanne<br />

Participation au financement du<br />

Centre Saint-Martin et siÑge au<br />

comitÇ d’un reprÇsentant municipal<br />

17.10.1996 PrÇavis 200: consacre l'existence de<br />

la CIFEA.<br />

11.12.1996 Suite au rapport des Commission<br />

cantonale et du Conseil consultatif :<br />

le CdE dÇcide de soutenir une sÇrie<br />

de 8 projets en cours.<br />

09.01.1997 Rapport-prÇavis 215 : PrÇvention de<br />

la toxicomanie et du SIDA dans les<br />

Çcoles. ComplÑte prÇavis 119.<br />

00.03.1997 DÇplacement de Soupe Ü Saint-<br />

Laurent Ü la place de la Riponne<br />

COREL Constitution fonds<br />

commun pour la toxicomanie.<br />

Groupe toxicomanie: crÇation<br />

RÇfÇrents communaux dans<br />

chaque commune de la<br />

COREL: prÇvention,<br />

information, formation<br />

Bureau coordination propose<br />

de ne pas transformer la<br />

COREL en en association des<br />

communes (AC). Probable Ü<br />

prÇparer agglomÇration<br />

lausannoise


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001 – eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

Date Confédération Canton de Vaud Ville de Lausanne COREL<br />

23.04.1997 RÑglement TIG : exÇcution des<br />

peines toxicomanes<br />

26.05.1997 Ouverture du centre d’accueil de<br />

Morges-Aubonne EntrÇe Secours<br />

L’Appart financÇ par l’Association<br />

de la Maison des jeunes, la Ville et<br />

l’OFSP<br />

- propositions d’une<br />

commission permanente<br />

COREL dans les conseils<br />

communaux de chaque<br />

commune et rencontre<br />

rÇguliÑre avec dÇputÇs<br />

rÇgionaux (Grand conseil)<br />

16.06.1997 Ouverture de Centre d’accueil et de<br />

prÇvention pour toxicomanes Ü<br />

Yverdon “ Zone Bleue ”<br />

28.09.1997 Refus de l’initiative<br />

populaire Jeunesse sans<br />

drogue<br />

30.09.1997 Motion Zwahlen et consorts pour<br />

prescription mÇdicalement contrêlÇe<br />

d’hÇroíne Ü titre d’aide Ü la survie,<br />

sous autorisation du canton<br />

Motion Desarzens crÇation d’un<br />

poste de dÇlÇguÇ Ü l’enfance<br />

01.10.1997 RÇponse du CdE aux motions<br />

Huguenin et Peters: fait bilan<br />

politique drogue dÑs 1970. Met en<br />

avant centre St-Martin et<br />

encouragement distribution seringues<br />

et financement projets de soins en<br />

toxicodÇpendance<br />

10.10.1997 Loi sur le blanchiment<br />

d’argent des capitaux –<br />

LBA<br />

19.11.1997 Ordonnance ISOK sur<br />

systÑme de traitement des<br />

donnÇes en matiÑre de<br />

lutte contre le crime<br />

organisÇ.<br />

20.11.1997 Rapport-prÇavis 284 : crÇation poste<br />

de dÇlÇguÇ Ü l’enfance (prÇvention<br />

abus)<br />

12.1997 OFSP : adopte modÑle<br />

type de l’Appart pour<br />

toutes les villes suisses.<br />

Programme de prÇvention<br />

secondaire et tertiaire<br />

toxicomanies Supra-F<br />

Suchtpróventionforschun.<br />

Le canton participe au financement<br />

de l’Appart et le comitÇ directeur est<br />

intÇgrÇ par un reprÇsentant du<br />

canton, de la direction des Çcoles de<br />

la ville et de la Maisons des jeunes<br />

La Commission toxicomanie<br />

- Financement action<br />

prÇvention secondaire<br />

(prÇvention de groupe Ü risque<br />

et prise en charge):<br />

intervenants de rue.<br />

- Propose crÇation une<br />

antenne en matiÑre de<br />

toxicomanie dans chacune des<br />

28 communes membres<br />

- Subvention bus REL'AIDS +<br />

3 Çducateurs.<br />

17.12.1997 Prolongation validitÇ<br />

Ordonnance de 1992<br />

RO 1998 78 (15.12.97)<br />

Le Conseil d’Etat accepte motion<br />

Ambresin et Schilt suite Ü avis<br />

favorable groupe de travail.<br />

RÑglement sur Fonds x la prÇvention<br />

et la lutte contre les toxicomanies<br />

12.01.1998 - CdE : avis favorable au projet<br />

fÇdÇral de prescription mÇdical<br />

d’hÇroíne mais refuse de participer<br />

aux essais.<br />

- crÇation Division d'abus de<br />

substance et de l'UnitÇ de<br />

toxicodÇpendance, qui englobe le<br />

Centre Saint-Martin, La Calypso et le<br />

PPMT.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001 – eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

Date Confédération Canton de Vaud Ville de Lausanne COREL<br />

24.02.1998 Lancement referendum<br />

contre l’ArrátÇ fÇdÇral de<br />

rescription mÇdical<br />

d’hÇroíne<br />

Ouverture de l’UnitÇ cantonale de<br />

sevrage (classique et ultra courts) La<br />

Calypso l’Hêpital de Cery Ü Prilly<br />

01.03.1998 Ouverture UnitÇ spÇcialisÇe pour<br />

toxicomanes dÇpendants de la<br />

Riviera vaudoise (Montreux)<br />

13.08.1998 Conseil communal : approuve<br />

PrÇavis 41 : financement d’une 2 e<br />

permanence Çducative en milieu<br />

ouvert (Ass Maison des Jeunes) Ü<br />

condition que l’Etat accorde la<br />

moitiÇ de la subvention nÇcessaire au<br />

fonctionnement de l’Appart’2.<br />

18.09.1998 Rapport-prÇavis 54. Politique<br />

communale dans le domaine de la<br />

toxicomanie et de la dÇsinsertion<br />

sociale. Appui financier Ü diverses<br />

actions de nature sociale ou sanitaire<br />

destinÇ au public plus large que celui<br />

des toxicomanes socialement<br />

dÇsinsÇrÇs, notamment l’ABS. Met<br />

en avant coordination rÇgionale via<br />

la COREL<br />

00.00.1998 OFSP : programme national d’action<br />

et de recherche SUPRA-F ÇlaborÇ<br />

sur la base de l’Appart et crÇation<br />

programmes sociaux et<br />

psychothÇrapeutiques.<br />

03.07.1998<br />

19.08.1998<br />

L’Appart 2 : financÇ par l’OFSP et la<br />

ville.<br />

- Via la COREL, la Ville participe au<br />

financement du Centre Saint-Martin,<br />

de Rel’ier, de Rel’aids ainsi que du<br />

rÇseau des rÇfÇrents communaux<br />

toxicomanie.<br />

24.09.1998 MunicipalitÇ: demande de crÇdit pour<br />

renforcement mesures effets<br />

dÇsinsertion sociale<br />

Financement du Centre Saint-<br />

Martin (prÇvention tertiaire)<br />

Plate-forme affaires sociales<br />

- Çlabore cahier des charges<br />

participation Ü travail de<br />

recensement des institutions<br />

socio-sanitaires de la rÇgion:<br />

rÇpertoire de coordination et<br />

financement.<br />

- demande au Conseil d'Etat<br />

de revoir dÇcision de ne plus<br />

financer la Fondation Malley-<br />

Prairie (CRIV)<br />

- Çlabore budget 1999 et fixe<br />

cotisation communal fr. 2<br />

p/hab<br />

CrÇation rÇpertoire<br />

toxicomanie par internet :<br />

infoset.<br />

27.08.1998 Groupe toxicomanie<br />

- met en place le suivi des<br />

rÇfÇrents communaux et<br />

Çlabore objectifs 1998<br />

- voit comptes 97 des assoc<br />

subventionnÇes<br />

- Çlabore budget 99<br />

- propose aux rÇfÇrents<br />

communaux d'Çlargir<br />

compÇtence Ü prÇvention<br />

primaire communautaire)<br />

09.10.1998 ArrátÇ fÇdÇral urgent sur<br />

la prescription mÇdicale<br />

d’hÇroíne (AFU 1998)<br />

Motion Peters sur intention CdE<br />

d'application prescription mÇdicale<br />

d'hÇroíne<br />

09.12.1998 Conseil communal : approuve<br />

Rapport-PrÇavis 54.<br />

18.11.1998 Groupe toxicomanie<br />

- Çlargissement mission<br />

rÇfÇrents communaux Ü<br />

prÇvention alcoolisme<br />

- dossier endettement des<br />

toxicomanes, initiative<br />

Droleg, rÇinsertion socioprofessionnelle<br />

toxicomanes.


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001 – eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

Date Confédération Canton de Vaud Ville de Lausanne COREL<br />

29.11.1998 Refus de l’initiative<br />

Droleg<br />

12.12.1998 RÇponse du CdE Ü motion<br />

Ambresin : rappelle RÑglement de<br />

Fonds du 17.12.1997<br />

Ouverture association Point d’eau<br />

16.12.1998 Modification rÑglement de Fonds x<br />

la prÇvention et la lutte contre les<br />

toxicomanies.<br />

17.02.1999<br />

31.03.1999<br />

Groupe toxicomanie<br />

- proposition d'organisation<br />

des Etats-gÇnÇraux de la<br />

toxicomanie le 20.05.1999 Ü<br />

Prilly<br />

05.03.1999 Plate-forme affaires sociales:<br />

- assure suivi groupes de<br />

travail Formation et Emploi<br />

des jeunes, toxicomanie et<br />

Petite-Enfance<br />

- propose aux communes le<br />

financement de fondation<br />

Malley-Prairie<br />

08.03.1999 Ordonnance OFSP sur<br />

prescription mÇdicale<br />

d’hÇroíne<br />

15.03.1999 DÇcision Conseil d’Etat sur<br />

directives d’utilisation du Fonds x la<br />

prÇvention et la lutte contre les<br />

toxicomanies.<br />

09.04.1999 Rapport du Groupe<br />

d’Çvaluation de la<br />

Commission fÇdÇrale pour<br />

les questions liÇes aux<br />

drogues : dÇpÇnalisation<br />

22.04.1999 Rapport de la police vaudoise et<br />

lausannoise : formation scÑne<br />

ouverte<br />

20.05.1999<br />

02.06.1999<br />

13.06.1999 Refus de l’initiative<br />

contre prescription<br />

hÇroíne<br />

02.07.1999 ConfÇrence de presse<br />

(Berne): CommunautÇ de<br />

travail paritaire Cantons-<br />

Villes-agglomÇrations<br />

(CT CVA): C. Ruey, pdt<br />

groupe des villes de la<br />

ConfÇrence des<br />

gouvernements cantonaux<br />

+ Y. Jóggi, pdte groupe<br />

Union des villes suisses.<br />

Accord pour travail sur<br />

projet de collaboration et<br />

coordination<br />

14.07.1999 Nomination par le DFI du Directeur<br />

DSSE ( M. Tillmanns) Ü prÇsidence<br />

du ComitÇ national de liaison en<br />

matiÑre de drogue.<br />

27.08.1999 Mise en consultation du<br />

Projet de rÇvision LStup<br />

Plate-forme affaires sociales:<br />

- Travaux recensement sociosanitaire<br />

en collaboration avec<br />

Ville de Lausanne<br />

- Çlabore budget 2000<br />

Groupe toxicomanie:<br />

- bilan positif des Çtats<br />

gÇnÇraux toxicomanie<br />

- adoption d'Çlargissement de<br />

mission des rÇfÇrents<br />

communaux vers prÇvention<br />

communautaire<br />

- Çlabore budget 2000<br />

Plate-forme affaires sociales<br />

- prÇsente activitÇs CIFEA<br />

- reäoit dÇlÇguÇ de La Main<br />

Tendue


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001 – eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

Date Confédération Canton de Vaud Ville de Lausanne COREL<br />

01.09.1999 Le CdE attribue des montants<br />

prÇlevÇs sur le fonds (1997)<br />

provenant des saisies importantes<br />

liÇes au trafic de drogue.<br />

12.09.1999 Groupe Formation et Emploi<br />

des jeunes (Plate-forme<br />

affaires sociales) propose<br />

dossier sur problÑmes ruptures<br />

d'apprentissage (11% Ü 16%<br />

sur le canton) car risque de<br />

dÇpendance (toxicomanies,<br />

sectes, dÇlinquance). Buts:<br />

coordination et prÇvention/<br />

proposition financement Ü la<br />

ConfÇdÇration.<br />

22.09.1999 Interpellation Humbert-Droz sur aide<br />

aux sans-abris et SDF<br />

15.10.1999<br />

16.12.1999<br />

Plate-forme affaires sociales<br />

- Reäoit dÇlÇguÇs associations<br />

Viens chez moi, et Pro Fa<br />

Jeunes.<br />

20.10.1999 Modification rÑglement sur les<br />

stupÇfiants du 27.3.87. Le MÇdecin<br />

cantonal Çmet directives fixant<br />

modalitÇs de traitement pour les<br />

personnes dÇpendantes.<br />

26.10.1999 Nouvelle Constitution<br />

fÇdÇrale : reconnaissance<br />

de l’autonomie<br />

communale.<br />

14.10.1999<br />

20.11.1999<br />

Plate-forme affaires sociales<br />

Approuve demandes des<br />

groupes Emploi et Petite<br />

enfance, soumet projet au<br />

Bureau coordination<br />

10.11.1999 CrÇation Office interdÇpartemental<br />

des Ecoles en santÇ-ODES : mise en<br />

œuvre systÑme prÇventif primaire,<br />

secondaire et tertiaire en toxicomanie<br />

17.11.1999 Groupe toxicomanie<br />

- dossier rÇflexion sur<br />

rÇinsertion socioprofessionnelle<br />

des anciens<br />

toxicomanes.<br />

- reäoit dÇlÇguÇs Trampoline,<br />

et Puissance L<br />

01.12.1999 RÇponse du CdE Ü question simple<br />

(Peters) : refuse la prescription<br />

mÇdicale d’hÇroíne et valorise<br />

dispositif socio-sanitaire.<br />

12.1999 Parlement : approuve<br />

compÇtences de la<br />

confÇdÇration contre<br />

crime organisÇ et pÇnalise<br />

corruption fonctionnaires<br />

Çtrangers (CP)<br />

01.01.2000 Projet re rÇvision Lstup<br />

aux au parlement<br />

Direction des Çcoles: lutte prÇventive<br />

contre la toxicomanie.<br />

DÇveloppement de campagne de<br />

prÇvention ÇlÑves-pairs (phase pilote<br />

Çcole de Villamont).


Politique suisse de lutte contre les drogues illÇgales<br />

IDHEAP 2001 – eladio.huentemilla@swissonline.ch<br />

Date Confédération Canton de Vaud Ville de Lausanne COREL<br />

10.01.2000 Le CdE confirme sa politique<br />

drogue. Il reste opposÇ Ü<br />

dÇpÇnalisation consommation Stup<br />

mais favorable Ü assouplir politique x<br />

cannabis<br />

07.02.2000<br />

2 e sÇrie d’aides prÇlevÇes sur le fonds<br />

(1997).<br />

02.05.2000 Certains frais mÇdicaux<br />

de traitement de l’hÇroíne<br />

Ü la charge de la LAMAl<br />

Interpellation urgent Humbert-Droz<br />

pour accueil gratuit Ü Marmotte et<br />

Sleep-in<br />

14.08.2000 Projet de partage de<br />

l’argent de la drogue<br />

confisquÇ. Commission<br />

d’experts Sharing<br />

Quatre nouveaux projets<br />

d’affectation du Fonds (1997)<br />

26.09.2000 Motion Berset pour ouverture d'un<br />

centre de distribution contrêlÇe<br />

d'hÇroíne<br />

Groupe Petite enfance (Plateforme<br />

affaires sociales) et SPJ<br />

Çlaboration questionnaire sur<br />

situation de l'accueil de jour<br />

de la petite enfance<br />

(prÇvention)<br />

- Proposition crÇation<br />

structures d'accueil<br />

intercommunales<br />

18.12.2000 Le CdE prend acte du Concept<br />

vaudois en matiÑre de remise de<br />

matÇriel stÇrile aux toxicomanes.<br />

Dispositif Ü seuil bas - DSB<br />

20.12.2000 RÇponse du CdE Ü motion E. Poletti-<br />

Scherz : description politique<br />

prÇventive<br />

01.03.2001 Financement d’un espace d’accueil diurne pour les sans abris malades<br />

(hêtellerie de l’ArmÇe du salut)- provisoire 3 ans. MÇdecin de la PMU<br />

08.03.2001 Charte d’intervention santÇ des Çcoles en matiÑre de prÇvention et<br />

sensibilisation aux problÑmes de la santÇ publique

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