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LE MONSTRE, OU LE SENS DE L'ECART ESSAI SUR UNE ...

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tel-00846655, version 1 - 19 Jul 2013<br />

physiologiques ; elle représente par conséquent, non une simple partie de l’individu principal,<br />

mais un individu distinct, bien que très incomplet. 1<br />

La conséquence de ces observations est que les monstres composés ne peuvent pas<br />

avoir pour type régulier par rapport à quoi leur degré d’anomalité est mesuré celui des<br />

monstres unitaires. Leur type normal est le type composé de deux ou trois individus normaux.<br />

Dans ces conditions, les monstres composés ne sont pas plus anomaux que les monstres<br />

unitaires, parce qu’ils n’ont tout simplement pas les mêmes types normaux avec qui ils entrent<br />

en comparaison 2 .<br />

Bref, les monstres unitaires et composés forment deux séries parallèles, et il ne<br />

faudrait surtout pas comprendre par le fait que la série des monstres composés vienne après<br />

celle des monstres unitaires que la première découle de la seconde. Ce parallélisme est « le<br />

véritable rapport des monstres doubles et des monstres unitaires : l’une et l’autre série sont, à<br />

leur origine, également rapprochées, à leur terminaison, également éloignées du type<br />

normal » 3 . Pourquoi alors adopter un ordre d’exposition où les monstres composés viennent<br />

après les monstres unitaires ? La première réponse est qu’il s’agit justement d’un ordre<br />

d’exposition qui cherche à être détaillée.<br />

Mais dans une exposition détaillée, il faut de toute nécessité prendre les séries une à une, les<br />

placer l’une après l’autre, et pour ainsi dire les superposer ; et de là la rencontre des premiers<br />

genres de la seconde série avec les derniers genres de la première. 4<br />

Mais cet ordre d’exposition est aussi un ordre rationnel, puisqu’il est celui de<br />

l’analyse : nous devons connaître les éléments pour pouvoir étudier les anomalies qui en sont<br />

composées. Or les éléments des monstres composés sont les monstres unitaires. Rappelons en<br />

effet que « tout monstre double peut être considéré comme résultant de l’association d’un<br />

monstre autosite, dans le premier cas, avec un autre autosite ; dans le second, avec un<br />

omphalosite ; dans le troisième, avec un parasite » 5 . Par ailleurs, il est d’une plus grande<br />

convenance logique que les monstres unitaires suivent immédiatement les hémitéries qui<br />

concernent également un seul individu.<br />

Je continuerai néanmoins à placer les monstres unitaires avant les monstres doubles. C’est<br />

tout à la fois l’ordre le plus favorable à l’étude et le plus naturel ; le plus favorable à l’étude,<br />

puisque l’histoire des monstres doubles peut se déduire en très grande partie de l’histoire des<br />

monstres unitaires ; le plus naturel, les monstres unitaires ne pouvant être séparés des êtres<br />

anomaux des trois premiers embranchements, dont le type est également unitaire, par les<br />

monstres doubles, dont le type est représenté par deux individus. 6<br />

1 Ibid., III, p. 8.<br />

2 « Il n’est pas besoin de développer davantage ces considérations très simples et fondées sur des faits<br />

généralement connus, pour reconnaître que l’ensemble des monstres composés n’est réellement ni plus ni moins<br />

anomal que l’ensemble des monstres unitaires » ; « la série des monstres doubles n’est réellement ni inférieure ni<br />

supérieure en anomalie à celle des monstres unitaires » ; « les monstres unitaires, doubles, triples forment trois<br />

séries partant parallèlement chacune de leur type spécial, et s’en éloignant peu à peu par une suite de<br />

modifications et de dégradations analogues », ibid., III, respectivement p. 13, p. 14 et p. 16.<br />

3 Ibid., III, p. 15, nous soulignons.<br />

4 Ibid., III, p. 16.<br />

5 Ibid., III, p. 14.<br />

6 Ibid., III, p. 15.

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