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LE MONSTRE, OU LE SENS DE L'ECART ESSAI SUR UNE ...

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d’un arrêt de formation ou de développement. Il reste alors à comprendre ce qui provoque cet<br />

arrêt, et qui a pour effet de produire un autre ordre. Poser cette question, c’est commencer à<br />

se confronter au paradoxe qui n’a pas cessé de revenir : celui de comprendre comment on peut<br />

affirmer que les monstres sont des êtres réguliers tout en maintenant leur nature de<br />

« monstre ». Autrement dit, si nous sommes en possession de la raison des monstres, nous ne<br />

sommes pas encore au fait des causes qui les produisent. L’éclaircissement de ce point est<br />

d’autant plus important qu’il n’y a, après tout, science que par la connaissance des causes. En<br />

effet, « si (…) les êtres anomaux sont créés et formés par l’acte fécondateur selon les lois<br />

communes ; si leurs déviations sont les effets de troubles et d’empêchements survenus<br />

pendant le cours des développements ; si leurs causes sont seulement accidentelles (…), un<br />

autre sujet de recherches, sujet important, immense, capital, se présente aussitôt : la<br />

détermination de ces causes » 1 .<br />

tel-00846655, version 1 - 19 Jul 2013<br />

1 Ibid., III, p. 508, nous soulignons. La définition qu’Aristote donne de la science vaut bien sûr pour Geoffroy<br />

Saint-Hilaire : « Nous estimons posséder la science d’une chose d’une manière absolue, et non pas, à la façon<br />

des Sophistes, d’une manière accidentelle, quand nous croyons que nous connaissons la cause par laquelle la<br />

chose est, que nous savons que cette cause est celle de la chose, et qu’en outre il n’est pas possible que la chose<br />

soit autre qu’elle n’est », Les secondes analytiques, trad. J. Tricot, Paris, Vrin, I, 2, 9-10, p. 7. Toutefois, il n’est<br />

plus question désormais de faire porter la connaissance sur l’élucidation d’une quelconque causalité finale.

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