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Analyse des Manuscrits des Trois contes: la transcendance des ...

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Puis, je cherche un roman contemporain, mais je ba<strong>la</strong>nce entre plusieurs embryons d’idées.<br />

Je voudrais faire quelque chose de serré et de violent. [Corr. IV, p. 997]<br />

tel-00790321, version 1 - 19 Feb 2013<br />

Le mot « contemporain » nous suggère le conte contemporain, Un cœur simple, mais<br />

F<strong>la</strong>ubert n’a jamais utilisé le mot conte. De plus Un cœur simple n’est absolument pas<br />

« violent ». On peut donc dire que F<strong>la</strong>ubert reste encore dans un état ambigu.<br />

De fait, il a désigné La Légende de Saint Julien l’Hospitalier comme un conte dans une<br />

lettre à George Sand, le 6 février 1876 : « Après mon petit conte, j’en ferai un autre, car je<br />

suis trop profondément ébranlé pour me mettre à une grande œuvre » [Corr. V, p. 10]. Il lui<br />

raconte dans cette lettre que son sentiment d’insécurité dans l’écriture de Bouvard et<br />

Pécuchet, l’a amené à écrire un autre conte.<br />

Pourtant il a dit à George Sand le 18 février ceci : « Maintenant que j’ai fait mon conte,<br />

je vais en faire un autre. Les deux réunis pourront former un petit volume que je publierai<br />

cet automne » [Corr. V, p. 19]. On peut penser que <strong>la</strong> réalisation de La Légende de Saint<br />

Julien l’Hospitalier lui a donné envie de publier un volume. Et il a adressé <strong>la</strong> même<br />

indication à Léonie Brianne ainsi qu’à Madame Lapierre 234 . Mais à ce moment-là, il n’a osé<br />

écrire que deux <strong>contes</strong> avec l’ambition de continuer Bouvard et Pecuchet qui avait été<br />

interrompu.<br />

Or, <strong>la</strong> plus grande différence entre ces deux <strong>contes</strong> est que dans le premier, F<strong>la</strong>ubert<br />

définit d’abord son contenu et son titre, mais dans le deuxième, il fait l’inverse et décide<br />

d’écrire un conte en premier. C’était après le 1 er mars 1886 qu’il a commencé à mentionner<br />

le contenu du deuxième conte. Il dit ainsi à Edmond Laporte : « Le p<strong>la</strong>n de mon second<br />

petit conte est fini. Je cherche maintenant <strong>des</strong> renseignements sur Pont-l’Évêque » [Corr. V,<br />

p. 21]. D’après cette lettre, on peut supposer par le contenu seulement que ce conte est en<br />

re<strong>la</strong>tion avec <strong>la</strong> région normande, et on voit que F<strong>la</strong>ubert n’avait pas du tout décidé du titre.<br />

Après tout, c’était dans <strong>la</strong> lettre du 15 mars 1876 à Edma Roger <strong>des</strong> Genettes, c’est-àdire,<br />

plus d’un mois après sa décision d’écrire un autre conte, que le titre a été spécifié. Il<br />

est intéressant de voir que cette lettre commence par l’annonce de <strong>la</strong> mort de Louise Colet,<br />

sa maîtresse de jeunesse de 1846 à 1854, à qui F<strong>la</strong>ubert a adressé le plus grand nombre de<br />

lettres :<br />

234<br />

Le 18 février, F<strong>la</strong>ubert a raconté un projet à Léonie Brainne : « J’ai fini mon conte, et je vais en<br />

commencer un autre, afin d’avoir à l’automne un petit volume » [Corr. V, p. 15]. Il a aussi écrit les<br />

phrases analogues à Valérie Lapierre au même jour [Corr. V, p. 17].<br />

80<br />

Ohashi, Eri. <strong>Analyse</strong> <strong>des</strong> <strong>Manuscrits</strong> <strong>des</strong> <strong>Trois</strong> <strong>contes</strong> : <strong>la</strong> <strong>transcendance</strong> <strong>des</strong> hommes, <strong>des</strong> lieux et <strong>des</strong> choses chez F<strong>la</strong>ubert - 2013

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