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Analyse des Manuscrits des Trois contes: la transcendance des ...

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tel-00790321, version 1 - 19 Feb 2013<br />

première en français et <strong>la</strong> deuxième en russe, un acte commercial qu'il veut faire de manière<br />

bourgeoise, dans le sens où il compte réinvestir ses bénéfices. Il finit ainsi les <strong>Trois</strong> <strong>contes</strong><br />

le 14 février 1877, comme il l'avait prévu, et le journal Le Moniteur publie Un cœur simple,<br />

et le Bien public imprime La Légende saint Julien l’Hospitalier. Le 24 avril, les éditions<br />

Charpentier publie les <strong>Trois</strong> <strong>contes</strong> qui feront de bons chiffres de vente.<br />

Pour finir, nous étudierons comment F<strong>la</strong>ubert raconta le processus de publication de son<br />

œuvre, à ses amis. Une lettre à Léonie Brainne le 3 mars 1877, dit : « Le Siècle ayant reculé<br />

devant les mille francs que je lui demandais. Votre Polycarpe va gagner un peu<br />

d’argent » 224 [Corr. V, p. 196]. Courrier où il ne rapporte que ses exigences vis à vis de<br />

l'argent qu'il pourrait retirer de ses écrits. Par <strong>la</strong> suite, Tourgueneff achève sa traduction et<br />

La Légende de Saint Julien l’Hospitalier paraît dans le numéro d'avril du Messager<br />

d'Europe, et Hérodias paraît en russe au mois de mai. Ces traductions répondent aux<br />

espérances de F<strong>la</strong>ubert, et lui rapportent également quelques bénéfices.<br />

Si F<strong>la</strong>ubert n'avait pas eu de problèmes de faillite, il n'aurait sûrement pas interrompu<br />

Bouvard et Pécuchet. En revanche, on ne peut affirmer que F<strong>la</strong>ubert ait achevé les <strong>Trois</strong><br />

<strong>contes</strong>, sans penser à l'argent, celui-ci fut au contraire le moteur de son inspiration. Après<br />

avoir fini les <strong>Trois</strong> <strong>contes</strong>, F<strong>la</strong>ubert se reposa un peu, et se <strong>la</strong>nça un défi en reprenant<br />

Bouvard et Pécuchet : « Quand je me serai un peu reposé, je reprendrai mes deux<br />

bonhommes auxquels j’ai beaucoup songé cet hiver, et que j’entrevois maintenant d’une<br />

façon plus vivante et moins artificielle » 225 . En fait, le succès économique et social <strong>des</strong><br />

<strong>Trois</strong> <strong>contes</strong> fut une <strong>des</strong> raisons qui lui permirent de reprendre confiance, et lui redonnèrent<br />

l'envie d'écrire.<br />

Cependant les <strong>Trois</strong> <strong>contes</strong> ne se distinguent pas seulement par leur re<strong>la</strong>tion avec le<br />

problème financier mais aussi par leur forme. Alors pourquoi F<strong>la</strong>ubert choisit-il <strong>la</strong> forme<br />

<strong>des</strong> <strong>contes</strong> ?<br />

3. De « quelque chose, de court » aux <strong>Trois</strong> <strong>contes</strong><br />

Avant les <strong>Trois</strong> <strong>contes</strong>, F<strong>la</strong>ubert n’écrivait que <strong>des</strong> œuvres longues comme Madame<br />

Bovary, Sa<strong>la</strong>mmbô, L’Éducation sentimentale et La Tentation de Saint Antoine. De plus,<br />

224 Lettre à Léonie Brianne, le 3 mars 1877.<br />

225 Lettre à Edma Roger <strong>des</strong> Genettes, le 15 février 1877.<br />

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Ohashi, Eri. <strong>Analyse</strong> <strong>des</strong> <strong>Manuscrits</strong> <strong>des</strong> <strong>Trois</strong> <strong>contes</strong> : <strong>la</strong> <strong>transcendance</strong> <strong>des</strong> hommes, <strong>des</strong> lieux et <strong>des</strong> choses chez F<strong>la</strong>ubert - 2013

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