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Analyse des Manuscrits des Trois contes: la transcendance des ...

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Les torches<br />

[…] versaient sur les armures <strong>des</strong> ondu<strong>la</strong>tions lumineuses. [NAF2366 f o 577 r o (extrait)]<br />

tel-00790321, version 1 - 19 Feb 2013<br />

Il nous faut remarquer le changement de <strong>la</strong> métaphore <strong>des</strong> armes. Par les expressions,<br />

« comme <strong>des</strong> bottes de foin » et « en nattes de roseaux », les piques et les pointes se<br />

superposent ici à l’image de l’herbe séchée et perdent leur caractère minéral. Il est<br />

intéressant de voir que les arcs de fer sont décrits comme « l’archet <strong>des</strong> cithares », car les<br />

cithares, qui sont <strong>des</strong> instruments permettant <strong>la</strong> communication entre les hommes par leur<br />

musique, s’opposent aux armes qui ne servent qu’à tuer et rompent toute communication.<br />

« Les torches », qui devaient être soli<strong>des</strong> afin de se défendre contre l’ennemi, « versaient<br />

sur les armures <strong>des</strong> ondu<strong>la</strong>tions lumineuses ». Ces ondu<strong>la</strong>tions ressemblent à <strong>des</strong><br />

décorations artificielles. En fait, dans ce folio, les armes s’éloignent petit à petit de leur<br />

qualité d’instrument meurtrier et perdent leur caractère violent.<br />

Finalement, dans le texte définitif, les métaphores « <strong>des</strong> bottes de foin » et « <strong>des</strong><br />

cithares » disparaissent, et au lieu de ce<strong>la</strong> <strong>des</strong> métaphores vivantes, celles d’« un serpent »<br />

et d’« abeilles », sont mises en avant. Par exemple, au f o 577 r o : « <strong>des</strong> casques qui<br />

figuraient avec leurs crêtes rouges <strong>des</strong> sillons <strong>des</strong> lihnes de sang ». L’expression concernant<br />

les casques et les crêtes change dans le texte définitif : « Au milieu de <strong>la</strong> cinquième, <strong>des</strong><br />

rangs de casques faisaient, avec leurs crêtes, comme un bataillon de serpents » [TC, p. 122].<br />

Ce changement signifie que l’utilisation <strong>des</strong> crêtes <strong>des</strong> casques perd le sens du champ<br />

de bataille. Par ailleurs, elles sont comparées aux serpents du sous-sol. Par cette<br />

comparaison, les armes donnent l’image de <strong>la</strong> vivacité tout en gardant le caractère minéral<br />

du sous-sol.<br />

En outre, le sous-sol est comparé à une ruche d’abeilles :<br />

Comme <strong>la</strong> montagne al<strong>la</strong>it en s’é<strong>la</strong>rgissant vers sa base, évidée à l'intérieur telle qu'une ruche<br />

d'abeilles au-<strong>des</strong>sous de ces chambres, il y en avait de plus nombreuses, et d'encore plus<br />

profon<strong>des</strong>. [TC, p. 122]<br />

Le château de Machærous est construit au sommet d’une montagne et, à travers cette<br />

citation, on peut supposer que l’espace du sous-sol est plus vaste que l’étendue du château<br />

sur <strong>la</strong> terre. Ainsi, l’essence de ce château est bien le sous-sol, profond comme « une<br />

ruche ». Au fond, le sous-sol représente en général un espace minéral qui exclut <strong>la</strong> nature et<br />

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Ohashi, Eri. <strong>Analyse</strong> <strong>des</strong> <strong>Manuscrits</strong> <strong>des</strong> <strong>Trois</strong> <strong>contes</strong> : <strong>la</strong> <strong>transcendance</strong> <strong>des</strong> hommes, <strong>des</strong> lieux et <strong>des</strong> choses chez F<strong>la</strong>ubert - 2013

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