28.02.2014 Views

Analyse des Manuscrits des Trois contes: la transcendance des ...

Analyse des Manuscrits des Trois contes: la transcendance des ...

Analyse des Manuscrits des Trois contes: la transcendance des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

devient dangereuse, plus Aulus se déshabille. Par l’ajout de l’acte artificiel, puisqu’il est<br />

« épilé », on a l’impression qu’il est encore plus nu.<br />

Finalement, F<strong>la</strong>ubert écrit cette scène dans le texte définitif ainsi :<br />

Vitellius gardait son baudrier de pourpre, qui <strong>des</strong>cendait en diagonale sur une toge de lin. Aulus<br />

s'était fait nouer dans le dos les manches de sa robe en soie violette, <strong>la</strong>mée d'argent. Les boudins<br />

de sa chevelure formaient <strong>des</strong> étages, et un collier de saphirs étince<strong>la</strong>it à sa poitrine, grasse et<br />

b<strong>la</strong>nche comme celle d'une femme. [TC, p. 131-132]<br />

tel-00790321, version 1 - 19 Feb 2013<br />

Toutes les armes et les chaussures de Vitellius sont effacées. À <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, F<strong>la</strong>ubert fait de lin<br />

sa toge. Le lin solide et peu précieux est souvent utilisé pour les produits quotidiens.<br />

D’autre part, <strong>la</strong> soie du vêtement d’Aulus est souple et luxueuse. Étant tissée de fil de vers à<br />

soie, elle est plus luisante que le lin qui provient de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte. Comme si F<strong>la</strong>ubert vou<strong>la</strong>it<br />

renforcer cette image, il compare sa poitrine à « celle d'une femme ». On peut dire qu’avec<br />

l’amalgame de <strong>la</strong> fleur, de <strong>la</strong> soie, de <strong>la</strong> chevelure abondante et <strong>des</strong> bijoux, le corps opulent<br />

d’Aulus finit par être féminin. Il faut se rappeler, au f o 555 r o , Aulus met les « bagues<br />

comme une courtisane » et son corps n’est pas seulement gras mais aussi mou et b<strong>la</strong>nc.<br />

De plus F<strong>la</strong>ubert a noté sur Aulus dans le cahier de lecture <strong>des</strong> Vies <strong>des</strong> douze Césars,<br />

f o 669 v o : « Mignon de Tibère, d’où fut surnommé Spintria ». Suétone explique « Spintria »<br />

dans le chapitre « Tibère » :<br />

Dans sa retraite de Caprée, il imagina même d’installer un local garni de bancs pour <strong>des</strong><br />

obscénités secrètes ; là, <strong>des</strong> troupes de jeunes filles et de jeunes débauchés rassemblés de toutes<br />

parts et ces inventeurs d’accouplements monstrueux, qu’il appe<strong>la</strong>it « spintries », formant une<br />

triple chaîne, se prostituaient entre eux en sa présence, pour ranimer par ce spectacle ses désirs<br />

éteints. 558<br />

Puis, dans le chapitre « Vitellius », Suétone écrit : que « son enfance et le début de sa<br />

jeunesse se passèrent à Caprée au milieu <strong>des</strong> mignons de Tibère ; lui-même fut à jamais<br />

flétri du surnom de « Spintria ». 559 Le mot « Spintria » ne se trouve pas dans les brouillons,<br />

mais F<strong>la</strong>ubert écrit qu’ « Il devait sa haute fortune et <strong>la</strong> protection de son fils à Tibère » au<br />

558 Ibid., Livre III : Tibère XLIII~XLIV, p. 195.<br />

559 Ibid., Livre VII, Vitellius III, p. 379.<br />

289<br />

Ohashi, Eri. <strong>Analyse</strong> <strong>des</strong> <strong>Manuscrits</strong> <strong>des</strong> <strong>Trois</strong> <strong>contes</strong> : <strong>la</strong> <strong>transcendance</strong> <strong>des</strong> hommes, <strong>des</strong> lieux et <strong>des</strong> choses chez F<strong>la</strong>ubert - 2013

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!