28.02.2014 Views

Analyse des Manuscrits des Trois contes: la transcendance des ...

Analyse des Manuscrits des Trois contes: la transcendance des ...

Analyse des Manuscrits des Trois contes: la transcendance des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

posé, air grave – p les yeux baissés, – immobile comme une statue –<br />

Comme c’était son devoir, – redit tout.<br />

– du même ton.<br />

– Je suis <strong>la</strong> voix du désert. [NAF23663 f o 591 r o (extrait)]<br />

tel-00790321, version 1 - 19 Feb 2013<br />

Dans les temps anciens, <strong>la</strong> <strong>des</strong>cente dans l’espace souterrain était considérée comme un<br />

voyage métaphorique et sacré afin de découvrir ce qui était dissimulé sur <strong>la</strong> terre, <strong>la</strong> vérité.<br />

C’est <strong>la</strong> raison pour <strong>la</strong>quelle les gens s’écartent « par une sorte de respect » : ils respectent<br />

Phinées qui a vu le prophète dans un monde étranger et en est revenu indemne. Phinées qui<br />

est revenu sur <strong>la</strong> terre, n’est plus curieusement le double de Vitellius. On peut dire que<br />

Phinées qui met les mains dans ses manches, avec les yeux baissés, et ressemble à une<br />

statue, est comme une image suggérée, qui n’a ni <strong>la</strong> vue, ni le sens tactile, ni sa volonté. De<br />

plus, son « air grave » qu’il a au sous-sol et <strong>la</strong> voix « grave » de Iaokanann au f o 605 r o ,<br />

semblent ne faire qu’un. L’expression « comme c’était son devoir, – redit tout. – du même<br />

ton » nous donne l’impression que Phinées s’assimile cette fois-ci à Iaokanann et devient<br />

son messager. Bien qu’on ait vu qu’ils avaient communiqué au f o 605 r o , Phinées n’émet<br />

plus ses propres mots et répète seulement d’un même ton ce que Iaokanann a dit comme si<br />

c’était son devoir.<br />

Cependant, F<strong>la</strong>ubert efface graduellement cette scène privilégiée où Phinées <strong>des</strong>cend au<br />

sous-sol et communique avec Iaokanann. En revanche, il met peu à peu l’accent sur <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die de Phinées. F<strong>la</strong>ubert écrit « c’était un jeune syrien ma<strong>la</strong>dif » au f o 600 v o . Au fur et<br />

à mesure de l’interprétation, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die de Phinée qui reste sur <strong>la</strong> terre, devient<br />

graduellement sérieuse. Il est pris d’un accès de fièvre et de fatigue au f o 589 r o :<br />

L’interprète commençait à se fatiguer. Il avait pris <strong>la</strong> fièvre dans son voyage, les fièvres du<br />

Liban<br />

couvrant<br />

quoiqu’il fut Syrien ɑ il et grelottait sous sa longue écharpe enveloppant à <strong>la</strong> fois<br />

de plusieurs tours<br />

sa mâchoire<br />

ses joue,<br />

son cou et ses épaules. [NAF23663 f o 589 r o (extrait)]<br />

Phinées qui s’enroule dans sa longue écharpe : non seulement son corps, notamment le cou<br />

et l’épaule, mais aussi le visage et en particulier <strong>la</strong> mâchoire et les joues, à cause <strong>des</strong> sueurs<br />

280<br />

Ohashi, Eri. <strong>Analyse</strong> <strong>des</strong> <strong>Manuscrits</strong> <strong>des</strong> <strong>Trois</strong> <strong>contes</strong> : <strong>la</strong> <strong>transcendance</strong> <strong>des</strong> hommes, <strong>des</strong> lieux et <strong>des</strong> choses chez F<strong>la</strong>ubert - 2013

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!