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Analyse des Manuscrits des Trois contes: la transcendance des ...

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ares<br />

en plis rugueux<br />

plus bas que ses sourcils<br />

Ses cheveux, dont l’ombre se projetait sur le mur, lui faisaient comme deux<br />

de bélier<br />

cornes de bélier et<br />

Julien se demanda si ce n’était pas le diable. – De son<br />

grosses lèvres bleuâtres exha<strong>la</strong>it<br />

nez rouge et de ses narrines violettes s’échappait une vapeur haleine<br />

visible comme un brouil<strong>la</strong>rd, & nauséabonde<br />

[NAF23663 f o 449 r o (extrait)]<br />

tel-00790321, version 1 - 19 Feb 2013<br />

L’auteur remet ici en exergue l’état de <strong>la</strong> peau du ma<strong>la</strong>de « gros plis farouches sa peau<br />

rugueuse » sur plusieurs lignes. La peau rugueuse ne déforme pas seulement l’aspect<br />

humain du visage, mais aussi accentue <strong>la</strong> <strong>la</strong>ideur visuelle de l’homme. Or le diable a lui<br />

aussi une apparence insupportable afin d’accroître son horreur. On ne peut pas non plus<br />

ignorer que l’ombre <strong>des</strong> cheveux projetée sur le mur, ressemble à deux cornes, dont <strong>la</strong><br />

forme devient ambiguë justement par l’utilisation du mot « ombre ». C'est-à-dire que<br />

F<strong>la</strong>ubert recherche un effet de surprise sur les lecteurs. L’expression « se projetait sur le<br />

mur » rappelle d’autre part le vitrail encadré par les murs dans <strong>la</strong> cathédrale. Une telle<br />

image est renforcée par <strong>la</strong> <strong>des</strong>cription suivante, où le visage du ma<strong>la</strong>de est décrit de<br />

diverses couleurs, nez rouge, narines violettes, lèvres bleuâtres, et donne l’impression d’une<br />

peinture.<br />

Ensuite au f o 445 r o , F<strong>la</strong>ubert efface le mot « bélier » pour ne <strong>la</strong>isser que le mot<br />

« cornes ». De plus, au f o 446 v o , il écrit :<br />

de g <strong>des</strong> ri<strong>des</strong> couvraient énormes <strong>la</strong>bouraient son front<br />

<strong>la</strong> peau de son front ridé pendait plus bas que ses paupières — Ses rares<br />

cheveux dont l’ombre agrandie se projetait sur le mur lui faisaient<br />

deux cornes. Tel qu’un squelette il avait un trou à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du nez<br />

lourde<br />

et ses grosses lèvres bleuâtres dégageaient une haleine, visible comme un<br />

brouil<strong>la</strong>rd, et nauséabonde.<br />

[NAF2366 f o 446 v o extrait]<br />

On remarque que F<strong>la</strong>ubert a barré tous les détails liés à <strong>la</strong> peau du ma<strong>la</strong>de et insiste alors<br />

sur les ri<strong>des</strong>. Ces dernières, nombreuses sur le front, décrivent une personne au caractère<br />

plus humain. Le changement <strong>des</strong> adjectifs de « farouche » et « rugueux » du f o 449 r o en<br />

« ridé », et « g <strong>des</strong> ri<strong>des</strong> », montre bien un adoucissement du personnage. De plus, par<br />

l’effacement de <strong>la</strong> phrase où Julien doute de l’identité du ma<strong>la</strong>de, autrement dit <strong>la</strong><br />

212<br />

Ohashi, Eri. <strong>Analyse</strong> <strong>des</strong> <strong>Manuscrits</strong> <strong>des</strong> <strong>Trois</strong> <strong>contes</strong> : <strong>la</strong> <strong>transcendance</strong> <strong>des</strong> hommes, <strong>des</strong> lieux et <strong>des</strong> choses chez F<strong>la</strong>ubert - 2013

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