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BULLETIN - Etat du Valais

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<strong>BULLETIN</strong><br />

DES<br />

5ÉANCE5 DU GRAND CONSEIL<br />

DU<br />

CANTON DU VALAIS<br />

O-äXt<br />

Session ordinaire de Novembre 1926<br />

SION<br />

IMPRIMERIE VALAISANNE<br />

V 1929


Tractanda<br />

de la Session <strong>du</strong> Grand Conseil<br />

de Novembre 1926<br />

1. Projet de budget pour l'exercice de 1927.<br />

2. Loi sur l'assistance (seconds débats).<br />

3. Loi concernant l'exécution de la loi fédérale <strong>du</strong> 8<br />

Juin 1923 sur les loteries et les paris professionnels<br />

(seconds débats).<br />

4. Projet de loi sur l'assurance-chômage.<br />

5. Projet de décret concernant la participation financière<br />

des communes des districts de Conches et de<br />

Rarogne oriental et des communes de Brigue, Naters<br />

et Glis, au syndicat pour le rachat <strong>du</strong> chemin<br />

de fer de la Furka.<br />

6. Projet de décret modifiant le décret <strong>du</strong> 22 février<br />

1919, relatif à l'attribution <strong>du</strong> hameau d'Unter den<br />

Bödmen à la commune de Saas-Grund.<br />

7. Projet de décret concernant le classement, en route<br />

communale de Ire classe, de la route longeant le<br />

canal Saillon-Fully, dès le pont de Br_anson jusqu'à<br />

la route communale de Ire classe Saxon-Saillon,<br />

avec déclassement de la route communale de Ire<br />

classe allant <strong>du</strong> pont <strong>du</strong> canal Saillon-Fully à la<br />

route de Saxon-Saillon par les hameaux de Fully.<br />

8. Approbation <strong>du</strong> règlement concernant la retraite<br />

des membres <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong> et <strong>du</strong> Tribunal cantonal.<br />

9. Naturalisations.<br />

10. Pétitions.<br />

11. Demandes de crédits supplémentaires.<br />

12. Recours en grâce.<br />

13. Communications diverses.<br />

Le Président <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong>:<br />

J. Kuntschen.<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong>:<br />

R. de Preux.


— 4 —<br />

Verhandlungsgegenstände<br />

für die<br />

Hovembertagung des Grossen Rates 1926<br />

1. Voranschlag für das Verwaltungsjahr 1927.<br />

2. Gesetz betreffend die öffentliche Armenpflege (2.<br />

Lesung).<br />

3. Gesetz zui Vollziehung des Bundesgesetzes vom 8.<br />

Juni 1923 betreffend die Lotterien und die gewerbsmässigen<br />

Wetten (2. Lesung).<br />

4. Gesetzesentwurf betreffend die Arbeitslosenversicherung.<br />

5. Dekretsentwurf betreffend die Beteiligung der Gemeinden<br />

der Bezirke Goms und Qestlich-Raron und<br />

der Gemeinden Brig, Naters und Glis am Syndikat<br />

betreffend den Rückkauf der Furkabahn.<br />

6. Dekretsentwurf betreffend Abänderung des Dekretes<br />

vom 22. Februar 1919 betreffend die Zuteilung<br />

des Weilers Unter den Bödmen zur Gemeinde Saas-<br />

Grund.<br />

7. Dekretsentwurf betreffend die Klassification der<br />

Strasse längs des Kanals Saillon-Fully, von der<br />

Brücke von Branson bis zur Gemeindestrasse Saxon-<br />

Saillon, als. Gemeindestrasse erster Klasse, mit<br />

Streichung der Klassifikation der Gemeindestrasse<br />

erster Klasse von der Brücke des Kanals Saillon-<br />

Fully bis zur Strasse von Saxon-Saillon <strong>du</strong>rch die<br />

Weiler von Fully.<br />

8. Genehmigung des Réglementes betreffend die Ruhegehälter<br />

für die Mitglieder der Staatsrates und des<br />

Kantonsgerichtes.<br />

9. Einbürgerungen.<br />

10. Bittschriften.<br />

11. Nachtragskredite.<br />

12. Begnadigungsgesuche.<br />

13. AUfällige Mitteilungen.<br />

Der Präsident des Staatsrates:<br />

J. Kuntschen.<br />

Der Staatskanzler:<br />

R. de Preux.


— s —<br />

Session de Nouemfire 1926<br />

Séance <strong>du</strong> 8 novembre 1926<br />

Présidence: M. Marc MORAND, président<br />

Appel nominal.<br />

M. le Président Marc Morand prononce un discours<br />

dans lequel il rappelle les belles fêtes de gymnastique<br />

et de chant, souligne avec plaisir le parachèvement de<br />

la ligne de la Furka, adresse un hommage de sympathie<br />

aux populations éprouvées par le cyclone <strong>du</strong> Jura,<br />

regrette les méfaits causés par le torrent <strong>du</strong> Saint-Barthélémy<br />

et salue les lois humanitaires et sociales qui figurent<br />

dans les tractandas de la présente session.<br />

Le premier objet à l'ordre <strong>du</strong> jour appelle la discussion<br />

sur le projet de budget pour 1927.<br />

MM. les rapporteurs de la Commission <strong>du</strong> budget<br />

MM. les députés H. Carron et L. Meyer donnent lecture<br />

<strong>du</strong> rapport général de la Commission et proposent l'entrée<br />

en matière <strong>du</strong> projet de budget.<br />

Préalablement au rapport sur le projet de budget,<br />

M. le président de l'Assemblée donne connaissance de<br />

l'interpellation suivante présentée par M. le député<br />

Dellberg.<br />

«Le Conseil d'<strong>Etat</strong> a-t-il connaissance <strong>du</strong> chômage qui<br />

sévira cet hiver dans notre canton?<br />

Ne juge-t-il pas nécessaire, pour combattre ce fléau<br />

qui menace les ouvriers agricoles, des chantiers de l'In<strong>du</strong>strie,<br />

et de l'Hôtellerie<br />

a) d'ordonner comme travaux de chômage les travaux<br />

commandés par notre canton par la conférence<br />

dite de St-Barthelémy;<br />

b) d'ordonner la réfection immédiate de la route cantonale<br />

de St-Mâurice à Brigue, ainsi que son bitumage;


— 6 —<br />

c) d'appliquer à tous les travaux à entreprendre le<br />

règlement de 1922 concernant les travaux de chômage<br />

(semaine de 54 heures, etc.);<br />

d) de fixer le salaire minima pour ces mêmes travaux<br />

à 90 cts. l'heure pour les manœuvres. »<br />

Cette interpellation figurera à l'ordre <strong>du</strong> jour d'une<br />

des prochaines séances.<br />

M. le député Dellberg propose de ne pas entrer en<br />

matière sur le projet de budget.<br />

MM. les députés Oertschen et Crittin proposent le<br />

renvoi de la discussion <strong>du</strong> budget des Travaux Publics,<br />

avec invitation au chef de ce département de revoir et<br />

modifier les chiffres de son budget, dans le sens d'une<br />

augmentation pour l'entretien de la route Brigue-St-<br />

Gingolph.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Kuntschen, président <strong>du</strong> Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong>, déclare s'opposer à cette proposition.<br />

L'entrée en matière est votée.<br />

Séance <strong>du</strong> 9 Novembre 1926<br />

Présidence: M. Marc MORAND, président<br />

Appel nominal.<br />

Lecture <strong>du</strong> procès-verbal. (Approuvé).<br />

Projet <strong>du</strong> Budget<br />

CHAPITRE I<br />

Administration générale<br />

Chiffres 1 à 16.<br />

Pas d'observation.<br />

M. le député Crittin.<br />

Etant donné la modicité <strong>du</strong> montant prévu sous chif-


— 7 —<br />

fre 8, je dois complimenter l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> qui démontre<br />

ainsi son intention de ne pas engager de procès.<br />

Cependant nous savons par la Presse que de bien des<br />

côtés l'on cherche chicane à notre Gouvernement. De<br />

hauts fonctionnaires ont été remerciés; ils entendent obtenir<br />

des dommages-intérêts pour ce qu'ils considèrent<br />

comme un abus de pouvoir. Nous voulons bien admettre<br />

que l'<strong>Etat</strong> est resté dans son droit, que le succès de<br />

ces causes est assuré; il est néanmoins préférable de<br />

toujours s'attendre au pire.<br />

Et comme les notes des procès per<strong>du</strong>s sont toujours<br />

douloureuses, il nous paraît indiqué de prévoir à ce<br />

poste un chiffre supérieur, quand ce ne serait que pour<br />

nous éviter une trop grande déconvenue.<br />

M. le conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Puisque mon département est visé d'une manière directe,<br />

je désire prendre la parole. Je dois bien spécifier<br />

que nous ne sommes pas animé d'intentions belliqueuses.<br />

On cherche il est vrai à attaquer l'<strong>Etat</strong>; un employé a<br />

actionné le Gouvernement. Mais nous pouvons le dire<br />

dans ce cas nous sommes sûrs de notre bon droit et il<br />

n'y a pas lieu d'élever le chiffre prévu au budget. Un<br />

fait analogue s'est présenté il y a quelques 5 à 6 ans.<br />

L'employé qui avait ouvert action a été condamné. Si<br />

quelqu'un ici désire des explications, je suis absolument<br />

prêt à les lui fournir.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Au chiffre 1, à la session de 1924, j'ai demandé que<br />

le Conseil d'<strong>Etat</strong> étudie la revision de la loi électorale<br />

avant les élections de 1928. Monsieur le Conseiller d'<strong>Etat</strong><br />

Troillet m'en a^lors donné la promesse formelle: Je<br />

voudrais maintenant connaître où en sont actuellement<br />

ces travaux.<br />

En ce qui concerne les frais <strong>du</strong> mémorial <strong>du</strong> Grand<br />

Conseil, je propose que le mémorialiste soit remplacé<br />

par un sténographe. Un seul sténographe <strong>du</strong> reste pourrait<br />

suffire. Quant à la publication que l'on dit devoir


— 8 —<br />

être très onéreuse, l'on pourrait y substituer l'expédition<br />

d'une copie ordinaire au député qui en ferait expressément<br />

la demande. M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen<br />

a fait la proposition ferme de réunir le poste à celui<br />

de tra<strong>du</strong>cteur de là Chancellerie. Ainsi au mois de<br />

mai dernier nöüs étions au clair, tandis qu'actuellement<br />

nous ne savons plus où nous en sommes^ ce projet paraissant<br />

avoir été abandonné.<br />

En 1925 j'ai déposé une motion touchant l'allocation<br />

d'un subside aux vieillards. A cette époque le Gouvernement<br />

m'a répon<strong>du</strong> qu'il ne pouvait pas l'admettre. J'ai<br />

pris des renseignements, la Commission m'a déclaré<br />

qu'elle n'avait rien reçu, que cette motion ne lui avait<br />

pas été remise. Je me permets de réclamer à ce sujet, il<br />

faut réformer cette procé<strong>du</strong>re de transmission.<br />

Au chiffre 12, je rappelerai la pétition des gendarmes<br />

qui demandent l'augmentation de leur pension de<br />

retraite ainsi qu'une autre d'une veuve régente dans le<br />

même sens.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen a répon<strong>du</strong> que ces<br />

questions seraient discutées. Aujourd'hui il nous est<br />

donné connaissance qu'une augmentation de fr. 1000.—<br />

est accordée. Nous désirons en savoir les motifs.<br />

Est-il dans l'intention <strong>du</strong> Gouvernement d'allouer cette<br />

augmentation à tous ses serviteurs ou uniquement aux<br />

nécessiteux. S'il ne s'agit que de cette dernière catégorie,<br />

cette distinction deviendrait pour le moins très dangereuse<br />

en tant qu'elle s'appliquerait aussi à la retraite<br />

des membres <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong>.<br />

Je voudrais connaître sur ce point les sentiments <strong>du</strong><br />

Gouvernement.<br />

M. le député de Kalbèrmatten:<br />

m<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet nous certifie que le<br />

Gouvernement gagnera tous ses procès, c'est fort<br />

bien. Mais qu'en est-il des fraisi d'expertises en<br />

cours? Actuellement à chaque ingénieur il est adjoint*<br />

un collègue aimable qui le surveille et dresse des<br />

rapports. Cette méthode de travail entraîne assurément


_ g —<br />

des dépenses impprtantes. Nous ne trouvons rien au<br />

budget qui concerne ces brochures et ces expertises. Ces<br />

postes ne se cachent-ils pas dans les rubriques générales?<br />

M. le député lmhof:<br />

Je voudrais savoir si la demande des gendarmes retraités<br />

est comprise sous chiffre 12, et connaître aussi<br />

dans quelle mesures on y a fait droit. Les vieux gendarmes<br />

toucheraient fr. 2.80 et les jeunes fr. 5.60; certainement<br />

ce n'est pas juste et il faudrait reviser la loi<br />

elle-même.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen explique au député<br />

Dellberg que le Conseil d'<strong>Etat</strong> ne peut pas sans autre<br />

et de son propre chef liquider la question <strong>du</strong> mémorialiste.<br />

Il appartient au Grand Conseil de fixer le traitement,<br />

ensuite de quoi le poste sera mis en soumission.<br />

Je répondrai à M. le député lmhof que la question<br />

qu'il a soulevée viendra lors de la discussion des pétitions.<br />

Je puis déjà vous informer que dans la somme<br />

de fr. 27,000 au budget n'entrent ni la pension des gendarmes<br />

ni celle; de la veuve <strong>du</strong> régent. En ce qui concerne<br />

cette dernière, le Département de l'Instruction publique<br />

a cru pouvoir faire figurer son aide sous la rubrique<br />

des traitements.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Nous ferons rapport à la session de mai au sujet des<br />

publications et expertises dont il a été parlé tout à l'heure.<br />

Nous pensons bien que ces dépenses seront supportées<br />

par les personnes coupables. Ces personnes sont responsables<br />

au point de vue juridique et l'on en délibérera<br />

alors.<br />

Il est difficile de discuter toute l'affaire aujourd'hui,<br />

car elle revêt une certaine ampleur et renferme de nombreux<br />

points de détail. M. le député de Kalbermatten<br />

pourrait se déclarer satisfait et attendre les déclarations<br />

<strong>du</strong> Gouvernement.


— 10 —<br />

M. le député de Kalbermatten:<br />

Je ne critique pas l'affaire dans son ensemble, mais<br />

la méthode de travail. Par petits paquets l'on nous remet<br />

des brochures, des rapports, des contre-rapports.<br />

Je me demande si l'on va continuer encore longtemps<br />

dans cette voie et qui en supportera en définitive les<br />

frais.<br />

La question a agité l'opinion publique. Il faut que<br />

l'<strong>Etat</strong> établise un dossier, prenne des conclusions. Certainement<br />

cette manière de faire sera plus profitable et<br />

moins onéreuse.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Je constate que l'on a atten<strong>du</strong> jusqu'en 1927 pour<br />

aborder la revision de la loi électorale en vue des élections<br />

de 1928.<br />

Quant au mémorialiste, je maintiens ma proposition.<br />

Je demande qu'un sténographe entre immédiatement en<br />

fonctions.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Je crois que M. le député Dellberg doit se tromper au<br />

sujet de la loi électorale. Certainement le Conseil d'<strong>Etat</strong><br />

a accepté d'étudier la revision demandée, mais n'a nullement<br />

pris l'engagement de modifier les textes en, vigueur,<br />

si ce n'est peut-être l'un ou l'autre article.<br />

Le Président, <strong>du</strong> Grand Conseil constate qu'il n'y a<br />

point de proposition touchant des modifications de chiffres.<br />

Le Chapitre I est adopté.<br />

CHAPITRE II<br />

Le Rapporteur de la Commission expose que la Commission<br />

aurait désiré obtenir une majoration <strong>du</strong> rendement<br />

de l'impôt sur l'in<strong>du</strong>strie hydraulique et l'in<strong>du</strong>strie<br />

de l'Aluminium,


— 11 —<br />

Il lui fut répon<strong>du</strong> qu'il était impossible d'obtenir un<br />

montant supérieur.<br />

M. le député Cina demande la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> prix <strong>du</strong><br />

sel.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Le Grand Conseil veut-il tenir sa promesse; touchant<br />

le prix <strong>du</strong> sel. Je reviens à la motion que j'ai déposée<br />

en 1925 déjà.<br />

Il faut maintenant l'accepter ou la refuser. C'est au<br />

Grand Conseil de décider.<br />

Les forces motrices <strong>du</strong> Rhône nous rapportent Fr.<br />

120,000; mais pourquoi le Conseil d'<strong>Etat</strong> n'a-t-il pas<br />

appliqué le maximum prévu de fr. 4.50 par cheval?<br />

L'Aluminium utilise 32,000 Cv. en moyenne, au prix de<br />

fr. 4.50 cela pro<strong>du</strong>irait 144,000 francs, tandis que cette<br />

société ne verse que 90,000 francs. L'<strong>Etat</strong> me paraît<br />

tout de même un drôle de marchand, il a peur d'encaisser.<br />

Le Grand Conseil doit dans ces circonstances forcer<br />

le Gouvernement à percevoir ses droits, comme le<br />

rapport Ruof nous y invite d'ailleurs. L'Aluminium de<br />

Chippis n'est-elle pas la plus riche des sociétés; elle ne<br />

réalise pas moins de fr. 1,000,000 de bénéfice par mois.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> de Cocatrix explique que la<br />

convention avec la Société de l'Aluminium à Chippis a<br />

expiré en septembre 1925. Depuis lors des tractations<br />

sont en cours. L'<strong>Etat</strong> n'a pas pu réussir à lui faire accepter<br />

de bonne grâce le chiffre de 120,000 francs pour<br />

40,000 chevaux.<br />

Nous sommes déchargés si le Grand Conseil estime<br />

devoir nous donner l'ordre d'exiger davantage. Mais à<br />

notre avis il est à recommander d'agir doucement sans<br />

tarabuster notre débiteur.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Je m'empresse de répondre à l'invitation cordiale qui<br />

nous est faite et propose de porter le chiffre à 140,000


— 12 —<br />

francs. L'Aluminium devra se plier aux exigences de<br />

l'<strong>Etat</strong>.<br />

Elle le fera certainement de bonne grâce, car ce sera<br />

là de sa part un acte de patriotisme pratique. La situation<br />

financière de l'affaire le permet absolument.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

J'ai été chargé par le Gouvernement d'étudier la question<br />

<strong>du</strong> sel dans son ensemble et d'examiner s'il y avait<br />

possibilité de revenir au prix de 0.20 centimes le kg.<br />

Il convient tout d'abord de poser le principe: Le droit<br />

régalien doit rapporter à l'<strong>Etat</strong> et non grever ses finances.<br />

Je rappelerai à ce sujet la convention de 1875 par<br />

laquelle l'E.tat <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> donnait en garantie le pro<strong>du</strong>it<br />

de la régale par fr. 200,000.—. Il s'interdisait de changer<br />

cette base.<br />

Si le Grand Conseil a modifié les chiffres c'est par<br />

suite de la guerre. Une convention a été passée avec<br />

les salines suisses; le coût a nécessairement augmenté et<br />

le prix de vente prévu par la loi était par le fait même<br />

devenu trop faible.<br />

C'est dans ces circonstances que la Haute Assemblée<br />

a décidé que tant que <strong>du</strong>rerait cette situation, l'<strong>Etat</strong><br />

pourrait maintenir un chiffre plus élevé.<br />

La question se pose ainsi. A quel prix doit être ven<strong>du</strong><br />

le sel, J>our qu'il y ait bénéfice.<br />

Il est impossible en ce moment d'ordonner la baisse<br />

sans compromettre le droit régalien garanti par la constitution.<br />

Il ne faut pas venir réclamer des réformes sociales<br />

et diminuer les rentrées. Vous voulez créer d'autres<br />

ressources, c'est bien, mais on ne conçoit pas une<br />

régale sans profit.<br />

Si l'on compare les prix actuels et ceux de 1875 alors<br />

que le sel coûtait 0.20 cts, ainsi que les résultats financiers<br />

obtenus, l'on doit admettre que les marges ne sont<br />

pas modifiées eu égard à la diminution de la puissance<br />

d'achat de l'argent.<br />

L'on brandit la menace d'un recours au Tribunal fé-


— 13 —<br />

déral. Nous en demeurons bien calme, car il est impossible<br />

d'admettre qu'une régale ne pro<strong>du</strong>ise rien.<br />

L'on nous demandera si nous avons fait le nécessaire<br />

pour obtenir le sel au meilleur prix. Nous répondrons<br />

que nous sommes actuellement liés par notre convention<br />

avec les salines. Si elle n'existait pas l'<strong>Etat</strong> pourrait,<br />

c'est certain, réaliser un intéressant bénéfice, même au<br />

prix de vente de 0.20 et. le kg.<br />

Pour améliorer la situation il faudrait modifier nos<br />

conditions de ravitaillement. Dans la situation présente<br />

nous sommes tenus de prendre tout notre sel aux salines.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> pourrait-il se dégager de ce contrat,<br />

de cette cîausej qui fait que le sel coûte en <strong>Valais</strong><br />

plus cher que dans les autres cantons.<br />

Il n'y a pas d'autre solution ou rompre le contrat ou<br />

obtenir une ré<strong>du</strong>ction de la société.<br />

L'expertise que nous avons demandée arrive à la conclusion<br />

que notre obligation est nulle, que l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong><br />

a le droit d'acheter où il veut. Mais il faut bien le<br />

dire, elle n'a de valeur qu'à titre de conseil. En matière<br />

juridique on ne peut rien garantir, bien que nous ayons<br />

de sérieuses chances d'obtenir par nos moyens d'action<br />

une diminution <strong>du</strong> prix ou notre dégagement.<br />

En attendant il ne peut être question de baisser le<br />

prix <strong>du</strong> sel à 0.20 et. le kg. Il y a là deux problèmes<br />

connexes, dont l'un à caractère juridique lie l'autre.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> a maintenu les chiffres et espère<br />

trouver la solution dans les années qui vont suivre.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Je prends acte que le Gouvernement repousse ma<br />

motion de mai 1925 et je prie les secrétaires de proto*<br />

coler cette décision. J'entends forcer le prix légal; en<br />

1917, ce prix était porté de 0.20 à 0.25 et. le kg., en<br />

1918 de 0.25 à 0.30 ct., en 1919 de 0.30 à 0.35 et. le<br />

kg. Le vote populaire a mis le haut-là à l'augmentation.<br />

Après ce vote le seul prix à appliquer est le prix légal<br />

de 0.20 et. le kg.<br />

Messieurs les députés, vous l'avez senti, le prix sera


— 14 —<br />

fixé à chaque période. C'est en ordre, mais alors faites<br />

voter le peuple. Moi je suis forcé de vous imposer la<br />

légalité.<br />

Pour ma part j'estime qu'il est possible de ramener à<br />

fr. 0.20 le prix <strong>du</strong> kg. de sel sans porter atteinte à l'équilibre<br />

<strong>du</strong> budget. M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen n'est<br />

pas trop optimiste quand il nous déclare qu'il bouclera<br />

cette année par un excédent actif de fr. 336,000. S'il<br />

faut un recours au Tribunal fédéral, vous l'aurez Monsieur<br />

le Conseiller d'<strong>Etat</strong>. La plus haute autorité judiciaire<br />

de la Suisse elle-même m'y invite.<br />

M. le président <strong>du</strong> Grand Conseil constate que la réponse<br />

fournie par M. le Chef <strong>du</strong> Département de l'Intérieur<br />

à la demande de M. le député Dellberg ne constitue<br />

pas une réponse pure et simple.<br />

Quant à la proposition de M. le député Cina, elle<br />

doit faire l'objet d'une motion. On ne peut par voie budgétaire<br />

modifier un décret.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Le prix <strong>du</strong> sel est basé sur un décret provisoire <strong>du</strong><br />

Grand Conseil, il constitue un prix provisoire légal. Il<br />

restera tel jusqu'à ce que les conditions spéciales actuelles<br />

elles-mêmes changent. Seul le prix permanent<br />

qu'il était dans notre projet de modifier a été soumis au<br />

peuple.<br />

Notre étude sur cette matière est sérieuse puisque<br />

nous avons soumis le contrat qui nous lie aux Salines<br />

Suisses à une étude approfondie. Dans l'état actuel nous<br />

refusons de modifier les chiffres <strong>du</strong> budget. Monsieur<br />

le député Dellberg prétend rester au prix de 0.20 et. le<br />

kg., il doit comprendre que le Conseil d'<strong>Etat</strong> est fondé<br />

à prévoir des prix spéciaux pour tous les sels spéciaux<br />

mis dans le commerce à l'exception <strong>du</strong> sel de cuisine.<br />

Pour celui-ci aussi le prix provisoire actuel est légal en<br />

tant qu'il demeure provisoire.<br />

M. le député Dellberg constate que ces expliquations<br />

ne répondent pas à la motion qu'il a déposée et prie le


— 15 —<br />

Grand Conseil de mettre cette motion à l'ordre <strong>du</strong> jour.<br />

Le Président <strong>du</strong> Qrand Conseil:<br />

M. le député Cina ne fixe pas de chiffre mais se contente<br />

de demander la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> prix <strong>du</strong> sel. Il doit,<br />

pour atteindre ce but, déposer une motion.<br />

Herr Abgeordneter Meyer erwidert dem Abgeordneten<br />

Cina, dass die Anleihe vom Jahre 1875 eben <strong>du</strong>rch<br />

den Ertrag dieser Regale gesichert wurde. Das Salz ist<br />

eine Steuer, die für den Staat eine Einnahme bedeuten<br />

soll, und eine der gerechtesten ist: Jeder kann nämlich<br />

Salz nach eigenem Belieben verwenden.<br />

Au vote la proposition Cina est repoussée dans sa<br />

forme et dans son principe.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> de Cocatrix désire rectifier<br />

une petite erreur touchant l'impôt de la Société de l'Aluminium<br />

à Chippis. La moyenne des chevaux de force<br />

utilisés est de 35,000 et non de 40,000.<br />

M. le député Dellberg allègue que dans ce cas il y a<br />

une nouvelle faute de calcul, car 4 fois 35,000 donnent<br />

140,000 francs.<br />

M. le député H aldi:<br />

M. Dellberg est député de Sierre. En cette qualité il<br />

doit savoir que l'Aluminium fait vivre tout un district<br />

à côté de l'impôt qu'elle verse chaque année à l'<strong>Etat</strong>. Ce<br />

serait une erreur d'aggraver la situation, car cette société<br />

a déjà examiné les possibilités d'une émigration.<br />

M. Dellberg parle uniquement dans sa haine des institutions<br />

capitalistes, et nous, nous disons qu'il faut favoriser<br />

l'in<strong>du</strong>strie, cette in<strong>du</strong>strie spécialement qui verse<br />

dans le pays 500,000 francs par quinzaine.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Je ne comprends pas qu'on me laisse ainsi attaquer.


— 16 —<br />

Je suis un représentant ouvrier, mais je sais rester tout<br />

de même plus honnête et plus poli que M. Haldi.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet fait remarquer que<br />

le Grand Conseil doit arrêter un chiffre global et non<br />

pas un impôt par cheval de force.<br />

M. le député Crittin:<br />

Il faudrait être fixé sur la question de savoir si M. le<br />

député Dellberg demande l'augmentation <strong>du</strong> chiffre budgeté<br />

à fr. 140,000.—. Nous devons ici préciser: sommes<br />

nous pouvoir législatif ou pouvoir exécutif?<br />

En portant aujourd'hui la redevance à fr. 140,000<br />

nous forçons la main au Gouvernement. Il est de notre<br />

devoir au contraire de lui laisser toute latitude, comme<br />

la loi en accorde au juge. En suivant M. Dellberg nous<br />

nous exposons à empiéter sur les pouvoirs établis. Il<br />

s'agit là d'une question constitutionnelle et nous ne pouvons<br />

acquiescer aux désirs <strong>du</strong> Chef <strong>du</strong> Département des<br />

Finances.<br />

M. le député Delacoste:<br />

Je ne crois pas la proposition Dellberg très heureuse<br />

en ce moment. Le Conseil d'<strong>Etat</strong> est en tractation, nous<br />

déclare-t-on, or les chiffres ne découlent pas directement<br />

de la loi, il n'est pas certain que le montant envisagé<br />

puisse être obtenu. Nous devons nous borner dans<br />

ces circonstances à former le vœu de voir le Gouvernement<br />

aboutir aux mieux des intérêts <strong>du</strong> canton.<br />

M. le député Dellberg:<br />

MM. les députés Crittin et Delacoste me semblent<br />

discuter à côté de la question. Oui ou non voulez-vous<br />

augmenter le chiffre?<br />

J'ai ten<strong>du</strong> la perche à M. de Cocatrix. Que le Gouvernement<br />

ait le courage de faire le geste et d'atteindre<br />

le maximum qui est de fr. 4.50 par cheval de force.<br />

50,000 francs est-ce vraiment une somme pour cette


— 17 —<br />

puissante société qui réalise 12,000,000 de bénéfices<br />

nets.<br />

M. le député Barman:<br />

Il est erroné de prétendre que la Commission propose<br />

le chiffre de fr. 120,000. Elle se borne à inviter le Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong> à faire son possible pour l'obtenir, tout en<br />

constatant que déjà pour le moment nous avons progressé<br />

dans la voie des redevances.<br />

Au vote la proposition de la Commission est adoptée.<br />

L'ensemble <strong>du</strong> chapitre est voté.<br />

Loi sur l'assistance<br />

(Seconds débats)<br />

Rapporteurs: MM Charles Haegler et Anton Amherdt.<br />

Il est donné lecture <strong>du</strong> rapport de la Commission.<br />

L'entrée en matière est votée.<br />

Titres et considérants<br />

LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

Voulant compléter et développer la législation actuelle<br />

sur la matière et pourvoir plus efficacement à l'assistance<br />

publique;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong>,<br />

Ordonne:<br />

La Commission estime que la présente loi modifie la<br />

législation actuelle et propose par conséquent de supprimer<br />

les termes « compléter et développer » et de les<br />

remplacer par « modifier ».<br />

La proposition est votée.


— 18 —<br />

Artide premier. — L'entretien des indigents ou le<br />

versement de secours aux personnes qui sont menacées<br />

de tomber dans la misère incombe tout d'abord aux parents,<br />

conformément aux dispositions <strong>du</strong> Code civil<br />

suisse.<br />

L'assistance publique intervient lorsque la dette alimentaire<br />

ne peut être exigée ou n'est plus suffisante.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 2. — L'assistance publique a pour but:<br />

a) de fournir les secours nécessaires aux indivi<strong>du</strong>s<br />

notoirement incapables de subvenir à leur entretien;<br />

b) de venir en aide à ceux qui manquent temporairement<br />

de moyens d'existence;<br />

c) de subvenir à l'entretien des enfants malheureux<br />

ou abandonnés et de veiller à leur é<strong>du</strong>cation religieuse,<br />

leur instruction professionnelle et le développement de<br />

leurs forces physiques et morales;<br />

d) de pourvoir au placement des malades, incurables,<br />

aliénés, vieillards, enfants vicieux, etc., dans des établissements<br />

appropriés.<br />

La Commission propose d'insérer sous littera c) le<br />

terme « primaire ». Cela va de soi, mais il est utile de<br />

l'exprimer dans la loi.<br />

Elle relève une légère faute de rédaction et propose<br />

« au développement » au lieu de « le développement ».<br />

Adopté.<br />

Art. 3. — L'assistance publique s'exerce sous la surveillance<br />

<strong>du</strong> Département chargé de l'assistance, par<br />

les communes, en faveur des personnes qui se trouvent<br />

dans des conditions énumérées à l'article 2 précité.<br />

La Commission fait ressortir la superfétation que contient<br />

cet article. Elle propose de modifier la rédaction<br />

comme suit:<br />

Sous réserve des obligations incombant à l'<strong>Etat</strong>, l'assistance<br />

publique prévue à l'article 2 relève des communes,<br />

lesquelles y pourvoient sous la surveillance <strong>du</strong><br />

Département chargé de l'assistance.


— 19 —<br />

M. le député Crittin se déclare d'accord avec la proposition<br />

de la Commission de supprimer le dernier membre<br />

de phrase. Ce serait cependant alourdir le texte que<br />

d'ajouter « sous réserve des obligations incombant à<br />

l'<strong>Etat</strong>»; il serait plus simple de maintenir purement et<br />

simplement la première partie de la phrase.<br />

M. le député Pitteloud, président de la Commission:<br />

Cette adjonction a été adoptée après discussion par<br />

la Commission. Il est des cas où le canton intervient<br />

seul et l'on ne peut admettre le principe contraire d'une<br />

façon absolue. Le texte proposé n'est d'ailleurs pas<br />

si lourd et nous estimons utile de faire mention ici des<br />

exceptions qui peuvent se présenter.<br />

M. le député Crittin se rallie à la proposition de la<br />

Commission tout en faisant observer qu'il ne saurait y<br />

avoir discussion puisque les articles de la loi prévoient<br />

formellement les cas où l'assistance est à la charge de<br />

l'<strong>Etat</strong>.<br />

Adopté.<br />

Art. 4. — Les secours nécessaires et un traitement<br />

médical sont donnés aux indigents non transportables<br />

ressortissants d'autres cantons, ainsi qu'aux étrangers,<br />

conformément aux dispositions de la législation fédérale<br />

sur la matière et des traités d'établissement.<br />

A titre de réciprocité, ces frais sont à la charge des<br />

communes. Toutefois, lorsqu'ils sont occasionnés par des<br />

étrangers à la Suisse, et de passage dans une localité,<br />

ils sont supportés par l'<strong>Etat</strong>.<br />

La Commission propose de modifier comme suit le<br />

deuxième alinéa:<br />

A titre de réciprocité toutefois lorsqu'il sont occasionnés<br />

par des étrangers à la Suisse, de passage, ou résidant<br />

sans y être depuis moins de trois mois et non établis<br />

dans une localité, ils sont supportés par l'<strong>Etat</strong>.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Trolltet:<br />

Il s'agit dans le cas donné d'une question d'interprétation<br />

de la notion « gens en passage d'une commune


— 20 —<br />

dans une autre ». Le texte de l'article est dangereux, il<br />

supprime l'idée des trois mois de domicile. Il ne faut<br />

pas que tout indigent résidant moins de trois mois dans<br />

une commune soit à la charge de l'<strong>Etat</strong>.<br />

M. le député Pitteloud, président de la Commission:<br />

Cette disposition est d'ordre particulier, elle ne vise<br />

que les étrangers à la Suisse, non seulement il est vrai<br />

ceux qui sont de passage, mais tout étranger qui ne se<br />

trouve pas dans le pays depuis plus de trois mois. On a<br />

argué <strong>du</strong> fait que dans la règle la commune de domicile<br />

profite des impôts. Dans le cas donné, il n'y a aucun<br />

motif qui permette de grever cette commune d'une telle<br />

charge. Je répète, il s'agit uniquement de personnes<br />

étrangères à la Suisse qui tombent à l'assistance avant<br />

que le délai de trois mois soit écoulé depuis le jour où<br />

elles se sont établies dans une des communes <strong>du</strong> canton.<br />

M. le député Delacoste propose de supprimer le terme<br />

« à titre de réciprocité ». A l'alinéa I de cet article<br />

ce principe est énoncé. Il me semble inutile de maintenir<br />

ce membre de phrase dont je ne vois pas la portée<br />

et qui crée la confusion. J'attends des explications à ce<br />

sujet.<br />

M. le député Pitteloud, président de la Commission:<br />

Je tiens à faire remarquer que les termes « à titre de<br />

réciprocité » ont leur utilité. Les indigents de passage<br />

devront être assistés, en principe. La réciprocité n'a<br />

trait qu'au remboursement des frais; la commune a le<br />

droit de réclamer ce remboursement.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

D'après les explications que l'on nous donne, le véritable<br />

sens est celui-ci; « les indigents en passage ou<br />

qui ne sont pas établis ». La notion de résidence est différente.<br />

L'idée de passage signifie « résidant sans être<br />

établi même depuis moins de trois mois ». Un étranger<br />

achète un commerce, il est dès lors établi; pourquoi serait-il<br />

à la charge de l'<strong>Etat</strong> s'il venait à tomber dans<br />

l'infortune?


— 21 —<br />

Je pense que c'est bien là l'idée de la Commission.<br />

M. le député Pitteloud, président de la Commission:<br />

J'estime que la proposition de M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong><br />

Troillet correspond au sens de la loi. Il ne peut s'agir<br />

uniquement que des indigents de passage et non établis,<br />

et les termes employés par M. Troillet apparaissent<br />

clairs et de nature à mieux expliquer la portée de<br />

cet article.<br />

M. le député Delacoste:<br />

Les explications de M. le député Pitteloud ne m'ont<br />

pas convaincu. En effet l'alinéa I de l'article pose le<br />

principe de l'application de la législation fédérale sur la<br />

matière et des traités d'établissement. Or ces traités prévoient<br />

déjà la réciprocité; il me paraît donc utile de<br />

supprimer les termes « à titre de réciprocité » parce<br />

qu'ils font double emploi et qu'ils prêtent en outre à<br />

confusion.<br />

M. le député Pitteloud, président de la Commission:<br />

Comme vient de le dire M. le député Delacoste, il est<br />

vrai que les traités prévoient en règle générale le principe<br />

de la réciprocité. Cependant on ne saurait affirmer<br />

sans examen approfondi que tous l'ont institué. Il est<br />

impossible de les parcourir tous et partant, force est<br />

d'admettre que ces termes ont ici leur utilité.<br />

M. le député Couche pin:<br />

Permettez-moi de proposer une petite modification de<br />

rédaction: Le texte de l'article dit «résidant sans y être<br />

établi depuis moins de trois mois ». N'y aurait-il pas lieu<br />

d'intervertir les termes et insérer « résidant depuis moins<br />

de trois mois, sans y être établi ».<br />

M. le député Delacoste:<br />

Je ne veux pour ma part pas insister davantage, mais<br />

ce terme « à titre de réciprocité » crée une confusion.


— 22 —<br />

Si dans certains traités cette notion n'a pas été intro<strong>du</strong>ite,<br />

on ne saurait y suppléer en l'inscrivant dans la<br />

loi.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Au sujet de cette confusion dont parle M. le député<br />

Delacoste je dois faire remarquer qu'en vérité l'expression<br />

« à titre de réciprocité » ne se rapporte qu'aux<br />

étrangers et non aux Suisses. En ce qui concerne, en<br />

effet, les cantons suisses, la législation règle ces cas.<br />

Quant aux étrangers, s'il n'y a pas réciprocité, les communes<br />

ne paient pas.<br />

M. le député Delaccste:<br />

Les explications qui viennent d'être données me renseignent.<br />

Il n'en reste pas moins vrai que le texte n'est<br />

pas suffisamment clair. Le président de la Commission<br />

s'est d'ailleurs trompé lui-même tout à l'heure. Je propose<br />

en conséquence le renvoi de l'article à la Commission<br />

pour qu'elle élabore une meilleure rédaction.<br />

M. le député Pitteloud, président de la Commission:<br />

Après l'interprétation que vient de donner le Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong>, j'estim^ qu'il n'y a pas lieu de procéder à un<br />

quatrième débat sur cet article. En lisant le compte ren<strong>du</strong><br />

<strong>du</strong> Grand Conseil j'ai pu constater que tous les articles<br />

renvoyés à la Commission ont été acceptés ensuite sans<br />

discussion. Le sens est ici suffisamment clair; il est<br />

donc inutile de modifier le texte.<br />

M. le député Delacoste:<br />

Je ne puis concevoir que le président se refuse à faire<br />

droit à cette demande de renvoi qui me paraît cependant<br />

bien légitime. Quoiqu'en dise M. le député Pitteloud,<br />

il s'est mépris lui-même il n'y a qu'un instant.<br />

N'a-t-il pas fait allusion en effet aux cantons.<br />

L'interprétation à donner à l'article de loi est mainte-


— 23 —<br />

nant claire; en quelques secondes il lui sera possible de<br />

trouver un meilleur texte.<br />

M. le député de Rivaz:<br />

Pour terminer la discussion, ne suffirait-il pas de dire:<br />

« à titre de réciprocité en ce qui concerne les étrangers<br />

».<br />

M. le député Pitteloud, président de la Commission:<br />

Un renvoi à la Commission ne se légitime que lorsque<br />

le texte de la loi n'est pas clair. J'admets qu'auparavant<br />

la langue m'a fourché et qu'il ne peut s'agir ici<br />

des relations entre cantons qui sont réglées par le concordat.<br />

Je suis néanmoins persuadé qu'un renvoi à la<br />

Commission ne changera rien à un texte que la proposition<br />

de M. Couchepin a ren<strong>du</strong> parfaitement compréhensible.<br />

M. le député Couchepin:<br />

A l'alinéa I également il y aurait lieu de supprimer<br />

ce qui a trait aux Suisses, car il y a confusion.<br />

D'autre part, s'il ne s'agit que des étrangers dans<br />

tout l'article, il sera certainement inefficace, car ce n'est<br />

pas une loi de chez nous qui forcera les <strong>Etat</strong>s-Unis d'Amérique<br />

par exemple à rembourser les frais occasionnés<br />

par ses ressortissants.<br />

Au vote le renvoi est repoussé.<br />

M. le député Evéquoz:<br />

La proposition de M. le député Couchepin comporte<br />

à mon avis un danger. Avec sa proposition les communes<br />

ne pourraient pas demander le remboursement des<br />

frais occasionnés par les étrangers. Ce n'est certainement<br />

pas le but qu'il poursuit. S'il est vrai qu'en insérant<br />

le principe de la réciprocité l'on n'obtient qu'un résultat<br />

douteux, il me paraît cependant utile de consacrer<br />

ce droit au remboursement.


— 24 —<br />

M. le député Couchepin:<br />

Je ne vois réellement pas comment l'on pourrait exiger<br />

d'une commune de l'étranger qu'elle paie pour ses<br />

indigents.<br />

D'autre part, dans le cas où il n'y aurait pas réciprocité,<br />

la question n'est pas résolue: est-ce l'<strong>Etat</strong> qui<br />

paie ou les Communes? Je demande de revenir sur la<br />

proposition de renvoi.<br />

Par 32 voix contre 31 le Grand Conseil décide de ne<br />

pas, revenir sur le renvoi.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Il n'y a aucun inconvénient à maintenir le texte de la<br />

loi. Si l'on supprimait en effet les termes « à titre de réciprocité<br />

», la commune ne pourrait ,pas refuser de payer<br />

ses frais.<br />

M. le député Delacoste:<br />

Comme je comprends la chose, les frais sont à la<br />

charge des communes, mais sous réserve de réciprocité<br />

en ce qui concerne les étrangers.<br />

M. le député Troillet:<br />

Il me semble que la proposition de M. le député Delacoste<br />

dénature ni plus ni moins le sens de l'article. Il<br />

est bien enten<strong>du</strong> que l'expression «à titre de réciprocité»<br />

s'applique aux communes. Quant aux frais occasionnés<br />

par les étrangers à la Suisse, ils sont à la charge de<br />

l'<strong>Etat</strong>. Je propose en conséquence le maintien <strong>du</strong> texte.<br />

M. le député Delacoste:<br />

Je dois des explications pour bien faire saisir la portée<br />

de ma proposition. A teneur de l'alinéa I, la commune<br />

doit secourir même les étrangers au canton. Il<br />

faut donc qu'elle puisse réclamer les frais supportés<br />

pour ces derniers même à défaut de la clause de réci-


— 25 —<br />

procité. En ce qui concerne les étrangers de passage,<br />

c'est l'<strong>Etat</strong> qui supporte les dépenses nécessaires. Ma<br />

proposition ne modifie aucunement le sens de la loi.<br />

M. le député Oailland:<br />

Ces termes «à titre de réciprocité» me paraissent<br />

bien avoir un double sens. Je crois qu'il serait utile<br />

pour la clarté de supprimer à l'alinéa I le membre de<br />

phrase « ainsi qu'aux étrangers », et de le transporter<br />

au deuxième alinéa. Je n'ose cependant pas demander<br />

le renvoi de l'article à la Commission.<br />

M. le député Crittin:<br />

Je fais appel au président de la Commission pour<br />

qu'il se rallie à la proposition de renvoi. C'est la solution<br />

certainement la plus pratique. Il est onze heure<br />

trois quarts, depuis neuf heures un quart nous travaillons<br />

et avons prouvé la force et la vitalité <strong>du</strong> Grand<br />

Conseil. Il ne saurait y avoir une atteinte à notre honneur<br />

en avouant notre fatigue.<br />

La loi en discussion est excessivement importante,<br />

rendons hommage au travail méticuleux de la Commission,<br />

mais que celle-ci accepte encore de fournir un dernier<br />

effort en examinant de très près cet article qui révèle<br />

des divergences de vue importantes dans la Haute<br />

Assemblée.<br />

M. le député Pitteloud, président de la Commission:<br />

Malgré toute la bonne grâce que l'on y met, je ne puis<br />

que répéter que les propositions faites jusqu'ici ne me<br />

paraissaient pas de nature à nécessiter un renvoi de<br />

l'article. Toutefois la proposition que vient d'articuler<br />

M. le député Gailland est intéressante et mérite certainement<br />

d'être étudiée. Pour ce motif, je me rallie à la<br />

demande de renvoi.<br />

Le renvoi est voté.<br />

Art. 5. — L'assistance peut être refusée aux indigents


— 26 —<br />

qui s'adonnent à l'ivrognerie, à ceux qui refusent de travailler<br />

ou à ceux qui dissipent les secours qu'ils reçoivent.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 6. — Lorsque leur situation est redevenue normale<br />

ou dès qu'elles sont en mesure de le faire, les personnes<br />

qui ont reçu des secours de l'assistance publique<br />

peuvent être tenues de les rembourser.<br />

Les mineurs ne peuvent être recherchés pour les secours<br />

dont ils ont bénéficié pendant leur minorité, sauf<br />

en cas d'héritage ou de donations.<br />

La Commission propose un 3me alinéa ainsi conçu<br />

pour répondre aux desiderata émis en premiers débats:<br />

L'obligation de remboursement s'étend aux héritiers;<br />

toutefois ceux-ci n'y sont tenus que jusqu'à concurrence<br />

de la valeur nette des biens recueillis.<br />

Herr Grossrat Steiner:<br />

Ich bin der Meinung, dass man prinzipiell die Minderjährigen<br />

unterstützen sollte, aber in verschiedenen<br />

Gemeinden sind viele die ihre Lage bedeutend verbessern.<br />

Man soll ihnen nicht eine bevorzugte Behandlung<br />

in diesem Gesetze zu kommen zu lassen. Daher beantrage<br />

ich alinea 2. dieses Artikel zu streichen.<br />

Herr Grossrat Petrig:<br />

Dieser Artikel gab schon bei der ersten Debatte zu<br />

einem wahrer Wortgefechte Anlass. Er ist gefährlich,<br />

weil er leicht willkürlich gehandgabt werden kann. Nehmen<br />

wir an, eine Person werde in die Lage versetzt, die<br />

erhaltene Hülfe zurückzuerstaten, welches wäre dann<br />

die zuständige Instanz um diese Rückzahlung zu verfügen?<br />

Der Staatsrat oder der Gemeinderat? In<br />

Wirklichkeit wird es sich immer um einen minimen<br />

[Betrag handeln, der sozusagen nichts einbringen<br />

wird, ausser behördliche Schwierigkeiten. Viele würden<br />

es vorziehen, nicht zu arbeiten, als dann zu<br />

einer Rückzahlung verpflichtet zu werden. Die Kom-


— 27 —<br />

mission beantrag, diese Pflicht auch noch den Erben<br />

aufzubürden, ohne festzusetzen, wie lange diese verpflichtet<br />

bleiben.<br />

Nehmen wir an, dass die Eltern zwanzig oder gar<br />

dreissig Jahre vor ihrem Tode einmal unterstützt<br />

wurden, könnten die Kinder immer zu einer Rückerstattung<br />

gezwungen werden? Die Kommission sollte sich<br />

hierüber ausdrücken!<br />

M. le député Delacoste:<br />

Cette proposition n'a pas manqué de soulever une discussion<br />

assez vive au sein de la Commission. La majorité<br />

a cependant fini par l'adopter. Elle ne cesse pas<br />

néanmoins d'être quelque peu immorale: je ne crois pas<br />

qu'un citoyen puisse, il est vrai, être tenu à restituer<br />

à un moment que la commune choisira selon son bon<br />

plaisir. Nous avons tous le sentiment que les administrations<br />

seront très enclines à exiger ces remboursements.<br />

Or il faut reconnaître que l'on ne donne pas<br />

pour réclamer ensuite et que partant l'article est dangereux.<br />

Si la commune est légitimée à le faire, la fantaisie<br />

pourra lui naître de traîner même jusque devant les tribunaux<br />

son débiteur. J'estime en conséquence qu'il y a<br />

lieu à la suppression totale de cet article 6.<br />

Il s'y révèle d'autre part une grave anomalie; aucun<br />

délai n'est en effet prévu. On pourra répondre que cette<br />

action en répétition est soumise à la prescription ordinaire,<br />

mais comme il s'agit en l'espèce d'une loi administrative,<br />

il serait à mon humble avis très prudent de le<br />

prévoir dans le texte même de l'article.<br />

M. le député Pitteloud, président de la Commission:<br />

Je constate qu'un certain nombre des députés présents<br />

ont meilleur cœur que ceux qui ont voté la loi en premiers<br />

débats. Selon l'ancien texte, en effet, « la restitution<br />

devait être demandée». Lors de la discussion, ce<br />

principe a été modifié; on a tenu compte des situations<br />

améliorées par le travail de l'assisté lui-même. Si d'un<br />

côté, la Commission n'a pas cru pouvoir admettre le


— 28 —<br />

premier projet, on ne peut par contre aller aussi loin<br />

que le voudrait M. le député Delacoste. Vous venez en<br />

effet d'ouïr le député Steiner qui propose des mesures<br />

plus sévères même que le texte; il désire que les mineurs<br />

soient mis sur le même pied que les majeurs. Je n'accepte<br />

pas non plus, cela va de soi, cette dernière proposition;<br />

il faut venir en aide aux mineurs qui ont déjà souffert<br />

<strong>du</strong> grand malheur de perdre leurs parents. Aux<br />

premiers débats M. le député Couchepin a déclaré également<br />

je crois « on ne donne pas aux riches, et il est<br />

équitable que la commune puisse exiger le remboursement<br />

».<br />

Vous voyez donc qu'il est impossible de prévoir tous<br />

les cas. La loi ne peut que poser des principes et je m'en<br />

tiens à ceux qui sont formulés dans cet article, tel qu'il<br />

est proposé par la Commission.<br />

M. le député Crittin:<br />

Je veux très brièvement par quelques arguments appuyer<br />

la proposition de suppression de l'article 6 de la<br />

loi. Si l'on recherche les motifs qui sont à la base de notre<br />

législation en matière d'assistance, l'on doit conclure<br />

à l'exécution ou d'un devoir de charité ou d'un devoir social.<br />

Que l'on opine pour l'une ou l'autre de ces deux<br />

thèses, ces motifs excluent par eux-mêmes le principe de<br />

la restitution. En effet, si nous accomplissons un devoir<br />

de charité, alors il faut oublier: la main gauche doit oublier<br />

ce que donne la main droite. Il me répugne à moi<br />

de réclamer l'aumône faite.<br />

Dans la seconde hypothèse — et je suis parmi ceux<br />

qui l'admettent — il s'agit d'une aide aux frères malmenés<br />

par le sort, c'est la solidarité: Solidarité entre<br />

nations, entre cantons, entre membres d'une même famille.<br />

A l'<strong>Etat</strong> incombe ce devoir social de l'assistance;<br />

c'est un acte de fraternité. Et dans ce cas encore il me<br />

répugne de voir tenir des comptes et réclamer des remboursements.<br />

Permettez-moi aussi une considération d'ordre juridique.<br />

Le principe de la restitution est lié à cet autre prin-


— 29 —<br />

cipe de l'enrichissement illégitime. Et si l'on pose le<br />

problème sous cet angle, la restitution se heurte à notre<br />

droit.<br />

Sans vouloir entrer dans trop de détails, la restitution<br />

pour cause d'enrichissement illégitime est soumise<br />

à trois conditions:<br />

1. L'intéressé doit s'être enrichi. Il n'en est pas question.<br />

L'assisté ne s'est pas enrichi, loin de là; la collectivité<br />

n'a fait pour lui que ce qui est nécessaire pour<br />

sauvegarder la dignité de l'être humain.<br />

2. Il faut que la Commune ou l'<strong>Etat</strong> ait ignoré au moment<br />

où il venait en aide au nécessiteux qu'il n'avait<br />

pas l'obligation de le faire. Cette condition non plus<br />

n'est pas remplie, atten<strong>du</strong>, au contraire, qu'il a agi en<br />

vertu d'un devoir.<br />

3. La loi exclut l'action en revendication pour toute<br />

prestation accomplie en exécution d'un devoir moral.<br />

En l'espèce il y a certainement pour la collectivité devoir<br />

moral de subvenir aux besoins des malheureux.<br />

Je crois ainsi avoir démontré que la société ne possède<br />

aucune base légale pour se faire rembourser les<br />

sommes versées. Il est vrai que d'un autre côté il est<br />

répugnant de voir un ancien assisté qui s'est enrichi<br />

considérablement par la suite, refuser de restituer ce<br />

qu'il a perçu.<br />

Mais il faut compter sur l'honnêteté de celui-ci. Cet<br />

indivi<strong>du</strong> qui se réveille millionnaire ensuite d'un héritage<br />

inatten<strong>du</strong> d'un oncle d'Amérique se rappellera<br />

qu'il a été à la charge de ses concitoyens. Il sentira<br />

qu'il doit restituer. Au reste la commune bénificiera de<br />

par la nature même des choses de cette magnifique situation<br />

financière nouvelle de son ressortissant, tout à<br />

l'heure encore dans la misère.<br />

Je vois que M. le président de la Commission sourit<br />

de ce robuste optimisme. Quoiqu'il en soit, je le répète,<br />

la: restitution forcée ne cesse de me répugner.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Je ne puis pour ma part partager le robuste optimis-


— 30 —<br />

me qui anime les orateurs d'aujourd'hui. Je veux vous<br />

remémorer l'argument de M. le député Steiner. L'indivi<strong>du</strong><br />

qui sera revenu à meilleure fortune demeurera toujours<br />

gêné devant ses concitoyens d'avoir été leur assisté.<br />

Il préférera en règle générale quitter la localité et<br />

continuer; sa carrière ailleurs.<br />

Au point de vue juridique, je ne vois, contrairement<br />

à la thèse soutenue par M. le député Crittin, aucune difficulté.<br />

Lorsqu'un particulier assiste un autre particulier,<br />

il peut, étant créancier, réclamer à ce dernier ce<br />

qu'il a avancé pour lui. La Commune se trouvera exactement<br />

dans le même cas.<br />

Le principe de la répétition de l'in<strong>du</strong> ne pourra jamais<br />

être appliqué, nous dit-on; c'est une erreur. Trouverait-on<br />

par exemple au décès d'un assisté 50,000 fr.<br />

dans un bas de laine, il va bien de soi qu'on pourra réclamer<br />

aux héritiers les allocations consenties, à défaut<br />

de quoi ceux-ci ne manqueraient pas de s'enrichir au détriment<br />

de la commune.<br />

Il est, vous le.voyez, des cas où il est de toute nécessité<br />

de prévoir le remboursement.<br />

La Commission a cru devoir se baser sur le principe<br />

de l'altruisme, mais il ne faut pas perdre de vue que<br />

les communes sont obérées. Il est bien d'être généreux,<br />

mais l'on doit compter avec nos ressources restreintes.<br />

L'indivi<strong>du</strong> qui peut facilement rendre doit avoir l'obligation<br />

de restituer.<br />

M. le député Cyrille Gard:<br />

Je ne puis me rallier à la proposition de suppression<br />

de l'article 6. Les dispositions qui y sont prévues sont<br />

de droit permissif; elles permettent aux communes de<br />

réclamer les allocations consenties. Celles-ci rencontreront<br />

parfois des difficultés d'ordre pratique mais il est<br />

des situations tout à fait normales. Une famille se trouve<br />

momentanément dans la gêne, les parents sont des vieillards<br />

qui ne peuvent être appelés à coopérer, mais ils<br />

possèdent un lopin de terre; bientôt se pro<strong>du</strong>it le changement:<br />

ces personnes âgées décèdent, leurs avoirs sont


— 31 —<br />

partagés. De ce seul fait, la position peut se modifier au<br />

point que la commune pourra fort bien exiger la restitution<br />

de ses débours.<br />

Je propose dès lors le maintient de l'article.<br />

M. le député Praz:<br />

M. le député Crittin pourrait avoir raison dans son<br />

développement juridique, je n'en sais rien, mais je dois<br />

constater qu'à Fribourg le principe de la restitution est<br />

admis.<br />

Fribourg, nous dira-t-on est un canton arriéré, mais<br />

Neuchâtel qui est à la tête <strong>du</strong> progrès l'a également prévue<br />

à l'article 56 de la loi sur l'assistance.<br />

On veut maintenant chez nous aller beaucoup plus<br />

vite, on veut aller plus loin que les autres. Je suis d'accord,<br />

c'est une erreur de suivre trop souvent la caravane,<br />

d'être le dernier chameau, mais je crois bien que<br />

sur la question qui nous occupe, il n'est pas prudent<br />

de se précipiter.<br />

M. le député Delacoste:<br />

Je reconnais qu'il y a en cette affaire bien des difficultés<br />

d'ordre pratique. J'admets qu'il est choquant de<br />

voir certaines personnes profiter de leurs concitoyens et<br />

s'enrichir à leur dépens, mais il est encore bien plus<br />

choquant de voir des communes actionner leurs ressortissants<br />

pour récupérer des valeurs librement consenties.<br />

Les conseils seront souverains et il arrivera que des<br />

personnes qui travaillent ou héritent quelques 2000 fr.<br />

seront soumises à restitution.<br />

Si j'étais certain que ce principe sera appliqué avec<br />

discrétion et discernement, je voterai, malgré ma répugnance,<br />

l'article, mais j'éprouve trop de doutes. Il arrivera<br />

certainement parfois qu'un indigent en difficulté<br />

avec l'un ou l'autre des conseillers de sa localité sera<br />

obligé à restitution pour satisfaire quelque rancune de<br />

village. Les cas ne seront d'ailleurs pas si nombreux où<br />

le remboursement pourra être exigé. Je me permets


— 32 —<br />

d'être sceptique à ce sujet et je maintiens ma proposition.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Je tiens à résumer la question. L'article 6 de la loi<br />

prévoit le remboursement éventuel des allocations d'assistance.<br />

Cette disposition se retrouve dans la plupart<br />

des législations.<br />

Dans la pratique, il est un certain nombre de cas où<br />

cette restitution est équitable. Il est bien vrai, qu'en théorie,<br />

la communauté ne devrait jamais réclamer ce qu'elle<br />

a donné par charité ou solidarité, mais il nous faut<br />

vivre non pas en théorie, mais dans la réalité des choses.<br />

Abordant le problème au point de vue juridique, M.<br />

l'avocat Crittin prétend que la restitution ne peut être<br />

requise que s'il y a paiement de l'in<strong>du</strong>. Il existe à côté<br />

de celle-là d'autres causes légales. Je pose le cas: une<br />

personne est atteinte d'une maladie de longue <strong>du</strong>rée si<br />

bien que la dette alimentaire des parents ne puisse plus<br />

y faire face. Dès cet instant l'administration est appelée<br />

à payer. Admettons que l'assisté vienne à décéder et que<br />

le parent hérite. La commune interviendra alors à nouveau,<br />

elle réclamera son dû et pour autant cependant<br />

que l'héritier pourra verser sans tomber lui-même à<br />

l'assistance.<br />

La loi ne pose qu'un principe. Je puis déclarer à M.<br />

le député Delacoste que le règlement prévoira dans<br />

quelles conditions les remboursements pourront être<br />

exigés. Il sera d'ailleurs institué une autorité de recours<br />

des décisions des pouvoirs communaux.<br />

Je le répète, la règle est juste, elle est admise par les<br />

autres législations. L'article 6 tel qu'il est libellé ne consacre<br />

aucun abus, au contraire il est posé sous forme<br />

d'exception; celle-ci ne renferme rien qui heurte la charité<br />

et le devoir social.<br />

M. le député Petrig:<br />

Je n'ai pour ma part pas voulu faire de proposition.


— 33 —<br />

Mais celle-ci ayant été formulée d'un autre côté je me<br />

hâte de l'appuyer.<br />

Les partisans de la restitution nous citent les textes<br />

qui sont en vigueur dans d'autres cantons; l'on donne<br />

en exemple Fribourg et Neuchâtel. Mais le <strong>Valais</strong> peut<br />

aussi bien leur servir de temps en temps lui-même d'exemple.<br />

Lorsqu'un membre de l'assemblée soulève une<br />

objection juridique, immédiatement l'on se retranche<br />

derrière les autres états suisses.<br />

Certains députés ont parlé d'héritage de 1,000,000<br />

de francs qui tomberaient brusquement dans la poche<br />

d'un pauvre diable quelconque. Cela c'est de la fantaisie<br />

pure, en vérité quelqu'un de nous a-t-il vu mourir un<br />

ancien assisté avec un_* fortune pareille.<br />

Nos populations eont victimes chaque année des avalanches,<br />

de la fièvre aphteuse, des maladies de la vigne.<br />

L'<strong>Etat</strong> leur vient en aide par des subventions. Exige-t-il<br />

des remboursements si dans la suite des temps le bénéficiaire<br />

arrive à la fortune.<br />

En face de l'obligation de rendre, bien des gens qui,'<br />

par un effort, auraient réussi à améliorer leur situation,<br />

se diront « à quoi bon, restons pauvres et profitons ».<br />

Le résultat pratique de cette disposition sera toujours<br />

nul et ne verra-t-on pas parfois comme on l'a dit, l'injustice<br />

se glisser.<br />

N'oublions pas que nous vivons un siècle de progrès<br />

et gardons-nous par cette mesure de couper le doigt de<br />

celui qui s'accroche pour remonter financièrement au<br />

niveau de ses concitoyens.<br />

M. le député Fournier:<br />

Je voudrais donner la main partiellement à la proposition<br />

Steiner. Je vois un cas particulier en matière de<br />

secours d'apprentissage. La commune fournit par ce<br />

moyen un métier à l'assisté, tandis qu'à côté de lui des<br />

gens dans une modeste aisance ont dû y renoncer pour<br />

leurs enfants parce que trop onéreux. Il est tout à fait<br />

équitable que. la commune puisse récupérer plus tard<br />

les frais qu'elle a assumés dans ce but, et il n'y a pas


— 34 —<br />

de motif de créer une situation privilégiée à tel ou tel<br />

des ressortissants.<br />

M. le député Fama:<br />

Après avoir enten<strong>du</strong> toutes les considérations qui ont<br />

été émises longuement par mes collègues, j'estime qu'il<br />

y aurait lieu de simplifier peut-être la rédaction de l'article<br />

6.<br />

A mon avis, il conviendrait de mettre tous les assistés<br />

sur le même pied que les mineurs. La loi dirait «doivent<br />

restituer ceux qui se sont enrichis par héritage et<br />

donation ».<br />

L'on parerait ainsi à l'inconvénient <strong>du</strong> non remboursement.<br />

Celui qui hérite, qu'il rembourse, c'est parfaitement<br />

juste.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

L'on admettrait ainsi en principe le remboursement.<br />

Les communes pouraient dans certains cas demander la<br />

restitution. Il est je crois préférable de laisser au règlement<br />

le soin de prévoir dans quelles circonstances cette<br />

. restitution pourrait être exigée. J'ai retenu les paroles<br />

de M. lq député Delacoste «Si j'étais sûr»; vous pouvez<br />

nous faire confiance M. le député.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Le grief principal que l'on fait valoir contre le principe<br />

<strong>du</strong> remboursement, on le puise dans la préten<strong>du</strong>e<br />

partialité des communes. Mais à son article 28 la loi<br />

prévoit en cas de difficulté une autorité de recours.<br />

M. le député Petrig reproche à M. le député Praz de<br />

regarder vers les cantons voisins. Il oublie que lorsqu'il<br />

défendait sa thèse de l'extension des droits populaires,<br />

c'était là son principal argument. Affirmer qu'il n'y a<br />

rien à imiter chez nos confédérés c'est dépasser la mesure.<br />

J'estime pour ma part que M. le député Praz a<br />

eu parfaitement raison dans son attitude.


— 35 —<br />

M. le député Crittin:<br />

Je ne puis me rallier à la manière de voir <strong>du</strong> Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong>. Avec son article 6 il dénature tout l'esprit<br />

qui doit présider à la loi d'assistance.<br />

C'est clair. Les présidents de commune défendent ici<br />

les intérêts immédiats de leur localité. Vous devez<br />

bien admettre que l'on n'a invoqué contre notre thèse<br />

que des cas d'exception. Il ne s'agit pas de faire une loi<br />

pour les gens qui cachent quelques mille francs sous<br />

leur matelas; nous devons légiférer pour la généralité.<br />

Le problème juridique demeure entier. Il ne s'agit<br />

pas en cette matière de répétition de l'in<strong>du</strong>, mais bien<br />

plutôt d'enrichissement illégitime.<br />

Pour ma part j'estime qu'il y a autant de péril de plagier<br />

dans le domaine législatif que dans le domaine littéraire.<br />

L'on nous cite la loi neuchâteloise. Mais elle est<br />

pour le moins bien vieillote; elle remonte aux années<br />

1850-1870; vous conviendrez que comparaison n'est<br />

plus raison.<br />

Prenons garde que notre loi d'assistance ne devienne<br />

pas une simple convention touchant les prestations et<br />

les avances des communes à leurs ressortissants pauvres.<br />

M. le député Petrig:<br />

Comme on l'a fait remarquer, la loi neuchâteloise citée<br />

dans ces délibérations est ancienne; elle date de<br />

1888. On me reproche d'avoir à mon tour invoqué le<br />

témoignage de divers cantons lorsque j'ai défen<strong>du</strong> l'élection<br />

<strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong> par le peuple. Si l'on veut<br />

revenir sur cette matière, je suis prêt à causer. J'affirme<br />

que par cette réforme l'on a permis à l'<strong>Etat</strong> de se développer.<br />

Revenant au sujet: J'estime qu'il est dangereux de<br />

parler aux communes de restitution. Elles risquent bien<br />

de ne pas comprendre la portée de la disposition. Dans<br />

les villages, vingt ou trente ans après qu'aura pris fin<br />

l'assistance, il y aura toujours des gens pour inciter les<br />

pouvoirs publics à exiger le remboursement.


— 36 —<br />

M. le député Delacoste demande le renvoi <strong>du</strong> vote au<br />

lendemain.<br />

Cette proposition est adoptée.<br />

M. le Président donne connaissance de la composition<br />

des Commissions suivantes:<br />

Classification de la route Saillon-Fully:<br />

MM. G. Tabin, Clémenzo, Troillet Raphael, Lorétan<br />

Robert, Bellwald.<br />

Recours en grâce:<br />

MM. Dr de Cocatrix, Gailland Louis, Desfayes Henri,<br />

Julen Hyeronimus, Salzmann Lorenz. ,<br />

Pétitions et naturalisations:<br />

MM. Joseph Kuntschen, de Kalbermatten Wilhelm,<br />

Justin Camille, Hermann Lehner, Julien Thétaz, Favre<br />

Casimir, Beytrison.<br />

Séance <strong>du</strong> 10 Novembre 1926<br />

Présidence: M. Marc MORAND<br />

Appel nominal.<br />

Lecture <strong>du</strong> procès-ver bal.<br />

(Approuvé).<br />

Budget<br />

CHAPITRE III<br />

La Commission prie le Conseil d'<strong>Etat</strong> d'apporter des<br />

explications au sujet:<br />

1. de la convention passée avec l'EOS sur l'exportation<br />

des forces motrices;<br />

2. de la force hydraulique payée par les Chemins de<br />

fer fédéraux (impôt chiffre 6).<br />

M. le député Dellberg:<br />

C'est sur le système de l'impôt lui-même que j'entends


— 37 —<br />

présenter des observations. Dans la session de novembre<br />

1923 déjà j'avais lancé une interpellation et une motion;<br />

je demandais que l'on applique la progression et<br />

le minimum d'existence au communal aussi bien qu'au<br />

cantonal. En 1924 le Grand Conseil a renvoyé les délibérations<br />

à ce sujet à plus tard.<br />

J'ai repris le compte ren<strong>du</strong> des séances <strong>du</strong> 19 août<br />

1924, il y est dit textuellement que M. Kuntschen propose<br />

d'ajourner la discussion aux deuxièmes débats de<br />

la loi des finances. Je me suis alors réservé de revenir.<br />

En développant ma motion sur l'application <strong>du</strong> principe<br />

de la progression et <strong>du</strong> minimum d'existence j'ai<br />

pu citer des statistiques desquelles il ressort que nous<br />

jouissons en <strong>Valais</strong> <strong>du</strong> taux d'impôt le plus élevé pour<br />

les petites fortunes et <strong>du</strong> taux le plus bas pour les<br />

grosses.<br />

Notre loi fiscale attend les deuxièmes débats, je réclame<br />

qu'ils soient mis à l'ordre <strong>du</strong> jour. Je demande<br />

que le rapport Ruof soit appliqué. Le Conseil d'<strong>Etat</strong><br />

a-t-il le droit de cacher un projet de loi.<br />

Et certainement la loi votée, les chiffres <strong>du</strong> budget<br />

en seraient modifiés.<br />

En 1924 j'ai expliqué au Grand Conseil comment<br />

était calculé et perçu l'impôt ouvrier. En novembre 1925<br />

j'ai adressé une requête à l'<strong>Etat</strong>: je disais que l'ouvrier<br />

payait pour l'impôt le 1 %• de son revenu, qu'il devrait<br />

lui être défalqué le minimum d'existence et les charges<br />

de famille.<br />

L'<strong>Etat</strong> a alors perçu 0.70 % pour les célibataires et<br />

0.50 % pour les ouvriers mariés.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> de Cocatrix a reconnu que<br />

j'avais raison, et m'a promis que l'on changerait les<br />

bases de la perception; il a porté les chiffres à 0.60<br />

pour la première catégorie et 0.40 pour la "seconde.<br />

Je persiste à dire que cet impôt est perçu illégalement.<br />

En 1925 j'ai demandé que les principes soient appliqués<br />

intégralement. Il me fut répon<strong>du</strong> que cela était<br />

impossible. Quant à moi, je maintiendrai mon attitude.<br />

Un ouvrier touche un salaire de fr. 2,500. Mettons<br />

qu'il ait en moyenne 3 enfants. En tenant compte des


— 38 —<br />

normes que j'ai énoncées, il ne devrait plus payer que<br />

3 francs, au lieu de 10 francs qu'il verse au fisc actuellement.<br />

En ce qui concerne la rubrique force hydraulique<br />

(h. f.) je verrai la réponse que donnera le Gouvernement<br />

au sujet des prestations des C. F. F. Le rapport<br />

Ruof nous révèle que nous avons en <strong>Valais</strong> 262,000<br />

chevaux de force installés, mais que l'impôt n'est perçu<br />

que sur 120,000, aujourd'hui sur 140,000 chevaux. Les<br />

petites entreprises ne paient pas. L'on pourrait, au bas<br />

mot, percevoir les redevances sur 200,000 chevaux, ce<br />

qui procurerait une augmentation <strong>du</strong> rendement fiscal<br />

de 90,000 francs.<br />

L'on m'a répon<strong>du</strong> que jamais ces détails n'avaient<br />

été vérifiés. Je demande que l'on applique en cette matière<br />

la loi. Il faut que le Grand Conseil réponde clairement<br />

par un oui ou par un non sur ce point.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> de Cocatrix:<br />

L'EOS est imposé 16,950 francs sur les chevaux de<br />

force. Dans le courant de l'année 1922, une convention<br />

a été passée avec cette société pour la sortie des forces<br />

en Suisse; elle a livré en contreprestation à l'<strong>Etat</strong> 200<br />

actions valeurs de 30 ans.<br />

L'EOS prétend qu'elle est en droit de dé<strong>du</strong>ire pour<br />

l'impôt les 11,000 fr. d'actions de l'<strong>Etat</strong> et n'entend<br />

payer que 16,950 francs.<br />

Le Gouvernement ne partage pas cette manière de<br />

voir, il estime que les 11,000 francs ne doivent pas servir<br />

à payer l'impôt.<br />

En 1917 nous avons passé avec les C. F. F. la convention<br />

de Barberine. La force était taxée à raison de<br />

1.— franc le cheval. Les chemins de fer prétendent qu'il<br />

ne s'agit que des chevaux pro<strong>du</strong>its, tandis que l'<strong>Etat</strong><br />

exige la redevance par cheval installé.<br />

Nous avons proposé un arbitrage, mais les C. F. F.<br />

s'y refusent; ils entendent se baser sur les conventions<br />

stipulées antérieurement dans d'autres cas.<br />

En ce qui concerne le rendement de l'impôt, je dois


— 39 —<br />

préciser à M. le député Dellberg qu'il est impossible<br />

de prévoir une augmentation <strong>du</strong> revenu de l'impôt sur<br />

la fortune. Le chiffre de 1,100,000 francs ne peut pas<br />

être dépassé. Quant à l'impôt sur le revenu, nous avons<br />

fait ce que nous avons pu. L'on pourrait hausser de<br />

5000 francs le rendement de l'impôt sur les sociétés<br />

anonymes. C'est toute la concession que nous pouvons<br />

faire. L'article 9 <strong>du</strong> décret prévoit pour l'impôt ouvrier<br />

le taux de 1 %. Pour tenir compte des charges nous<br />

l'avons ré<strong>du</strong>it à 0.60 et 0.40 respectivement. L'on ne<br />

saurait alleii plus bas.<br />

M. le député Dellberg a cru devoir attaquer M. Gros<br />

chef <strong>du</strong> service de l'impôt. Il aurait pu attendre la gestion.<br />

Moi je puis vous dire qu'il y a eu rappels d'impôts<br />

pour 150,000 francs, sur les sociétés 12,000 francs et<br />

6000 sur des contribuables. Vous voyez que l'on travaille<br />

au Département des Finances, et pourtant la tâche<br />

est difficile; ce n'est que dans les cas de mort subite<br />

que l'inventaire au décès révèle des fraudes, sinon<br />

les titres sont régulièrement cachés.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Je remarque que l'on n'a pas répon<strong>du</strong> à ma première<br />

question.<br />

J'accepte la proposition d'augmenter de 5000 francs<br />

le rendement de l'impôt sur le revenu.<br />

En ce qui concerne l'impôt ouvrier, M. le Conseiller<br />

d'<strong>Etat</strong> de Cocatrix a oublié de citer l'article 8 qui est<br />

appliquable, à peine de commettre une grave injustice.<br />

A la session de mai l'on a reconnu qu'il y avait réellement<br />

une inégalité de traitement et l'on m'a promis de<br />

baisser la taxe. Au printemps il y avait possibilité, mais<br />

jl paraît que maintenant ce n'est plus le cas.<br />

Au sujet des forces hydrauliques il me semble que<br />

l'on pourrait obtenir davantage, mettons 7000 francs au<br />

minimum.<br />

Il est inexact que je sois tombé sur le chef <strong>du</strong> contentieux.<br />

Je me suis borné à constater que dans le budget<br />

on ne voit rien paraître sur ce point. Les 168,000 fr.


— 40 —<br />

dont on nous parle devraient y figurer et davantage encore.<br />

Je m'en réfère au rapport Ruof ; il nous dicte comment<br />

agir. Faites inscrire les contribuables au Registre<br />

<strong>du</strong> Commerce et exigez la pro<strong>du</strong>ction des livres de comptabilité.<br />

Il y avait en <strong>Valais</strong> 450 inscriptions sur 5000<br />

qui devraient y figurer. Je n'invente rien, ce sont les<br />

moyens Ruof.<br />

J'ai interpellé sur cette question parce que, précisément,<br />

le Conseil d'<strong>Etat</strong> ne prévoit aucune mesure nouvelle.<br />

M. le député Crittin:<br />

Si j'ai bien compris le sens de la convention de l'<strong>Etat</strong><br />

avec l'EOS, en échange <strong>du</strong> droit d'exporter nous avons<br />

reçu 200 actions de jouissance d'une <strong>du</strong>rée de 30 ans.<br />

La Société veut dé<strong>du</strong>ire l'intérêt de ces actions de son<br />

bordereau. Mais c'est là un contrat de <strong>du</strong>pe — je sais<br />

que ce n'est pas le Chef actuel <strong>du</strong> Département qui l'a<br />

passé —; dans 30 ans ces papiers n'auront plus de valeur<br />

et la Société acceptera de payer l'impôt réclamé.<br />

Lorsqu'il y a un; contrat onéreux, il reste une possibilité<br />

de s'en libérer nous a dit, dans une autre circonstance,<br />

le Chef <strong>du</strong> Département de l'Intérieur. Pour ma<br />

part je ne vois pas le moyen, mais je compte sur la sagacité<br />

<strong>du</strong> Chef de nos Finances.<br />

Il voudra bien nous faire connaître les modalités<br />

exactes de cette convention à la session prochaine.<br />

M. le député Couche pin:<br />

Il me faut revenir sur l'impôt ouvrier. M. le député<br />

Dellberg réclame un nouveau dégrèvement de cette<br />

classe de la population; mais il commet une erreur en<br />

voulant faire application de l'article 8.<br />

Je me rappelle pour ma part fort bien la discussion<br />

<strong>du</strong> Grand Conseil à ce sujet. Nous avons commencé par<br />

établir l-'échelie de l'impôt, puis seulement après les normes<br />

<strong>du</strong> dégrèvement. Pour l'ouvrier, comme l'on ne<br />

pouvait pas tenir compte de tous ces facteurs de ré<strong>du</strong>ction,<br />

vu le va-et-vient, l'instabilité <strong>du</strong> domicile et la si-


_ 41 —<br />

tuation de famille souvent inconnue, l'on s'est arrêté<br />

au chiffre minimum de 1 franc pour 100. L'<strong>Etat</strong> a cru<br />

devoir encore abaisser ce taux; personne ne l'en blâme,<br />

mais je dois constater que M. le député Dellberg se<br />

fourvoie complètement en l'occurence, en prétendant<br />

que les minima sont encore à dé<strong>du</strong>ire.<br />

Quant à l'EOS, il faut bien admettre que nous nous<br />

trouvons en présence d'une convention extrêmement mal<br />

rédigée. L'autorisation d'exporter aurait été donnée gratuitement<br />

puisque les actions représentent l'impôt que<br />

nous devions percevoir.<br />

Il faut que le Conseil d'<strong>Etat</strong> qui se trouve représenté<br />

dans la Société défende énergiquement les droits <strong>du</strong><br />

canton sur ce point.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Puisqu'il y a eu pour 168,000 francs de rappel d'impôt,<br />

il serait juste de faire figurer ce poste au budget.<br />

En ce qui concerne les ouvriers, l'État m'a affirmé<br />

que l'article 8 était applicable, mais que l'on ne pouvait<br />

pas modifier les chiffres parce qu'on avait chargé les<br />

entreprises d'encaisser en son lieu e^place.<br />

Les calculs ont été établis sur un salaire de base de<br />

3000 francs, mais c'est une erreur, c'est sur 2000 fr.<br />

qu'il faut compter et ainsi il faudrait ramener les taux<br />

respectivement à 0.40 et à 0.20 et. Il n'y a qu'à appliquer<br />

les principes généraux de dégrèvement promulgués<br />

au décret des finances..<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> de Cocatrix:<br />

Je n'ai rien promis à M. le député Dellberg sur ce<br />

point, je me suis borné à lui dire que j'examinerai la<br />

chose.<br />

Les 168,000 francs pour rappel d'impôt, Messieurs<br />

les députés le comprendront facilement, ne sont pas un<br />

chiffre permanent si ce n'est les 12,000 francs sur une<br />

société anonyme. Ils ne peuvent pas figurer comme tels<br />

d'une année à l'autre dans le budget.


— 42 —<br />

Herr Grossrat Schröter:<br />

Ich konstatiere, dass in der Rechnung zwei neue<br />

Beamte figurieren. Letztes Jahr stand eine Betrag von<br />

2,200 Fr. für einen Kopisten im Budget und plötzlich<br />

schnellt diese Summe auf Fr. 5000 hinauf.<br />

Ich begreife ganz gut, dass im ersten Jahre um die<br />

ganze Arbeit der Kriegssteuern zu bewältigen eine Beamtenzunahme<br />

notwendig war. Aber dass man im Jahre<br />

1927, wo doch schon die Hälfte dieser Kriegssteuer bezahlt<br />

ist, noch die gleiche Beamtenzahl beibehält, das<br />

verstehe ich nicht. Warum braucht diese Abteilung jetzt<br />

noch einen Angestellten mehr?<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> de Cocatrix:<br />

A l'impôt de guerre nous avions un commissaire et<br />

un employé. La Commission a estimé que pour la régularité<br />

des affaires, il fallait accroître ce personnel<br />

d'un second employé. Celui-ci a été engagé. Actuellement<br />

il remplace parfois M. Brunner à la Caisse d'<strong>Etat</strong><br />

et deux fois par semaine il tient les comptes de M.<br />

Oapany, le géomètre officiel.<br />

Herr Grossrat Meyer:<br />

Ich erlaube mir Herrn Grossrat Schröter mitzuteilen,<br />

dass zwei von den Beamten des Kriegsteueramtes<br />

entlassen wurden, und dass ein dritter in ein anderes<br />

Departement verzetzt wurde.<br />

Im Jahre 1922 wurde ein Dekret angenommen, das<br />

der E. O. S. erlaubt in die Kantone Freiburg, Waadt<br />

und Genf elektrischen Strom auszuführen. Der Preis<br />

wurde zu Fr. 1.50 pro Pfeidekraft bis 7500 Pferde<br />

kräfte festgesetzt und zur Fr. 2.— für höhere Quantitäten.<br />

Diese Erlaubnis war nach Bundesgesetz nicht<br />

notwendig und wurde eben benützt um den Steuer zu<br />

entgehen, die für Wasserkräfte vorgesehen war, und die<br />

man höher glaubte.<br />

Das Übereinkommen mit der E. O. S. ist also illusorisch.


— 43 —<br />

M. le député Evéguoz:<br />

Malgré toutes les explications que l'on a bien voulu<br />

nous donner, le Grand Conseil me paraît très peu<br />

éclairé.<br />

L'EOS. comprend entr'autres les villes de Genève,<br />

Lausanne, Bâle, la Société romande d'électricité, etc.<br />

C'est une société puissante. Elle est dirigée par M. Landry,<br />

professeur à Lausanne. Elle peut inspirer confiance.<br />

L'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> y est intéressé, La combinaison a<br />

été très heureuse. Ce n'est pas un contrat de <strong>du</strong>pe que<br />

le Gouvernement a passé, mais bien au contraire un<br />

contrat par lequel il a obtenu des conditions avantageuses.<br />

Il lui a été remis gratuitement pour 200,000 francs<br />

d'actions pour lesquelles l'<strong>Etat</strong> perçoit un dividende de<br />

4 % ou de 5 %. Si au bout de 30 ans, l'<strong>Etat</strong> juge à<br />

propos de retirer le permis d'exportation délivré comme<br />

correspectif des 200,000 francs d'actions, il n'aura qu'à<br />

restituer ces dernières. On n'a pas voulu lier le canton<br />

pour l'éternité. A l'échéance de 30 ans, il pourra reprendre<br />

sa liberté.<br />

Et maintenant voici le conflit. Il faut se reporter à<br />

l'année 1922; à cette époque on parlait d'un impôt sur<br />

les forces hydrauliques, mais il n'existait qu'à l'état de<br />

projet. En 1923 cet impôt a été voté. L'<strong>Etat</strong> reconnaît<br />

que l'EOS n'est pas soumis à l'impôt pour les 7500 chevaux<br />

pour autant qu'elle les exporte réellement, dans le<br />

cas contraire elle doit payer comme les autres contribuables.<br />

La Société, par contre, prétend qu'elle est exonérée<br />

pour les premiers 7500 chevaux, qu'elle les exporte<br />

ou non. *<br />

• Le principe qu'elle invoque est qu'elle doit bénéficier<br />

d'une certaine exonération comme correspectif des 200<br />

mille francs d'actions délivrés. Tout le conflit roule sur<br />

ces 7500 chevaux. Si cette force est exportée, il n'y a pas<br />

de difficulté, l'exonération joue, par contre, si elle est<br />

utilisée dans le canton, l'<strong>Etat</strong> veut percevoir l'impôt, tandis<br />

que la Société s'y oppose.


— 44 —<br />

Il est excessivement difficile qu'une assemblée législative<br />

puisse se prononcer sur la façon d'interpréter une<br />

convention. Il nous faut faire confiance au Conseil d'<strong>Etat</strong>.<br />

Si c'est la thèse <strong>du</strong> Gouvernement qui prévaut, M.<br />

le député Crittin pourra se réjouir, car le contrat serait<br />

très avantageux; il le sera moins dans le cas contraire,<br />

mais il présentera tout de même un intérêt, à mon avis,<br />

indiscutable pour le canton.<br />

Quoiqu'il en soit, l'affaire fut bonne et nous pouvons<br />

nous en féliciter; sans bourse délier nous avons pu prendre<br />

place dans une société aussi importante. M. le député<br />

Meyer nous, fait remarquer que la loi fédérale exclut<br />

les redevances pour exportations de canton à canton;<br />

nous devons constater que dans ce cas notre situation<br />

est favorable entre toutes.<br />

Il serait intéressant que le Département nous présente<br />

à ce sujet un rapport plus détaillé.<br />

M. le député Crittin:<br />

Nous tenons à dire deux mots pour exprimer nos félicitations<br />

à M. le député Evéquoz qui nous paraît<br />

mieux dans le secret que les rapporteurs eux-mêmes.<br />

Après les explications fournies par M. Evéquoz, le<br />

contrat m'apparaît meilleur que de prime abord. Quant<br />

à dire qu'il s'agit pour l'<strong>Etat</strong> de la belle affaire, c'est<br />

inexact. On a voulu prévenir et tourner la législation<br />

future. Il est difficile de se prononcer sans avoir le texte<br />

sous les yeux, mais il semble bien résulter que 7500 chevaux<br />

peuvent, dans les circonstances actuelles, échapper<br />

au fisc. Que l'on ne vienne pas dire que l'<strong>Etat</strong> a roulé<br />

l'EOS, car par cette convention il a fait un apport: il a<br />

donné à la Société l'autorisation de disposer des forces<br />

comme bon lui semble; il a ainsi constitué en sa faveur<br />

un privilège.<br />

Loin de moi de porter des conclusions extrêmes. Pour<br />

l'instant toute l'affaire dépend, il est vrai, de l'<strong>Etat</strong>,<br />

mais nous pourrions quand même l'examiner avec la<br />

gestion et donner notre avis à ce moment-là.


— 45 —<br />

M. le député Travelletti:<br />

" Contrairement à ce qu'on vient de dire, cette convention<br />

de l'<strong>Etat</strong> avec l'EOS me paraît de plus en plus embrouillée.<br />

N'y aurait-il pas autre chose encore que l'on<br />

tairait au Grand Conseil? Le contrat ne pourrait-il pas,<br />

quoiqu'il en soit, être régularisé suivant la thèse <strong>du</strong><br />

Gouvernement et les vœux de l'Assemblée. Est-il nécessaire<br />

de le laisser entrer en force avant que toutes les<br />

clauses soient mises au point.<br />

M. le député Evêquoz:<br />

M. le député Crittin réserve son opinion, c'est son<br />

droit. Pour ma part je suis persuadé qu'il ne dira plus,<br />

lorsqu'il connaîtra l'affaire à fond, que l'<strong>Etat</strong> a passé<br />

un marché de <strong>du</strong>pe.<br />

Un contrat bilatéral a été passé entre l'<strong>Etat</strong> et l'EOS,<br />

il faut pour l'apprécier sainement peser les avantages<br />

qui ont été consentis réciproquement.<br />

Le conflit actuel réside dans la question de savoir si<br />

l'EOS doit payer l'impôt sur la totalité des chevaux de<br />

force utilisés ou si les 7500 premiers chevaux doivent<br />

être exonérés.<br />

Mais même si l'on admet la thèse de la Société, il ne<br />

faut pas perdre de vue qu'elle paye en réalité un intérêt<br />

de 10,000 francs pour les actions cédées à l'<strong>Etat</strong>.<br />

Si la convention spéciale n'existait pas, ce contribuable<br />

payerait pour les 7500 chevaux utilisés, à raison de<br />

fr. 1.50 le cheval, fr. 10.500. D'où une différence de<br />

500 francs en sa faveur.<br />

Mais ce n ; est pas tout, aux termes <strong>du</strong> contrat i'EOS<br />

paye 2 francs par cheval pour les autres chevaux de<br />

force, au lieu de francs Î.50 qu'elle réglerait en l'absence<br />

de convention. D'où un réel avantage pour le <strong>Valais</strong>.<br />

Nous devons faire confiance au Gouvernement.<br />

D'ailleurs si les négociations à l'amiable n'aboutissent<br />

pas, le cas pourra toujours être soumis au Tribunal fédéral.<br />

C'est au Conseil d'<strong>Etat</strong> qu'il appartient de régler la


I<br />

— 46 —<br />

difficulté et d'aboutir par une transaction amiable, si<br />

possible.<br />

M. le député de Kalbermatten:<br />

J'ai pris bonne note des explications de M. le Conseiller<br />

d'<strong>Etat</strong> de Cocatrix concernant le service de l'impôt<br />

de guerre. C'est certain que tous les quatre ans cette administration<br />

a un travail considérable pour mettre à jour<br />

les comptes de chacun des contribuables. Il n'en reste<br />

pas moins que pendant le reste de la période, il n'y a<br />

plus grande activité; de ci de là quelques recours.<br />

On a créé à l'<strong>Etat</strong> le poste de chef des contributions,<br />

il n'y a pas lieu de scinder les services, l'impôt de guerre<br />

pourrait être mis sous son contrôle; celui-ci pourrait<br />

veiller à une meilleure répartition <strong>du</strong> travail. Une dépense<br />

de 16,000 à 17,000 francs par an pour l'impôt<br />

de guerre est certainement trop élevée. L'on pourrait<br />

pour le moins supprimer un employé qui ne rend pas<br />

grand service.<br />

M. le député Canon:<br />

Pour revenir à la question de l'EOS je tiens à dire à<br />

M. le député Crittin qu'il n'y a pas de déshonneur pour<br />

la Commission <strong>du</strong> budget d'être moins bien renseignée<br />

que M. Evéquoz sur les détails de l'affaire, <strong>du</strong> moment<br />

que ce dernier est membre <strong>du</strong> conseil d'administration<br />

de cette société.<br />

Je ne conçois pas pour ma part que l'on vienne aujourd'hui<br />

adresser des reproches au Conseil d'<strong>Etat</strong> comme<br />

s'il devait assumer toute la responsabilité. La convention<br />

a été en son temps soumise au Grand Conseil<br />

qui l'a acceptée. Une partie des hommes qui la critiquent<br />

en ce moment étaient membres de la Commission. S'ils<br />

avaient mis autant de diligence alors à veiller aux intérêts<br />

de la collectivité, peut-être que le conflit actuel aurait<br />

été évité.<br />

M. le député Crittin:<br />

Je ne suivrai pas M. le député Carron dans sa polé-


— 47 —<br />

inique. Ce n'est dans tous les cas pas le Grand conseil<br />

qui a passé la convention avec l'EOS. Aujourd'hui encore<br />

M. Evéquoz nous dénie le droit de l'interpréter,<br />

Nous l'avons acceptée, il est vrai, mais nous ne pouvons<br />

en assumer la responsabilité pour dégager le Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong>.<br />

Au surplus même, si le Grand Conseil a en son<br />

temps approuvé le contrat, il n'en reste pas moins que<br />

c'est le Conseil d'<strong>Etat</strong> qui a mené les pourparlers. L'assemblée<br />

a pris l'affaire comme elle a été présentée ensuite<br />

des négociations <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong> avec l'EOS.<br />

'Tout à l'heure j'ai prononcé le mot de <strong>du</strong>pe. Je vous<br />

demande acte( que je ne pouvais porter un autre jugement<br />

après les explications <strong>du</strong> Gouvernement et <strong>du</strong> rapporteur<br />

de la Commission. Je veux bien admettre que<br />

les parties luttaient d'égalité lors de la stipulation; certaines<br />

clauses sont plus favorables à l'une qu'à l'autre<br />

d'entre elles. Ce serait regrettable que l'<strong>Etat</strong> ait été roulé<br />

ou même l'EOS quoique nos sympathies doivent aller<br />

plutôt au premier qu'au second des contractants.<br />

M. le député Klinischen:<br />

Il est d'usage dans la Haute Assemblée que les députés<br />

puissent sans interpellation, demander à l'occasion<br />

<strong>du</strong> budget certaines explications au Gouvernement.<br />

Des difficultés sont nées au sujet de l'interprétation<br />

de l'article 36 <strong>du</strong> règlement de la loi sur les auberges.<br />

Les cafetiers de Sion ont adressé au Département<br />

une pétition aux fins de voir élucider deux points d'or- .<br />

dre pratique:<br />

1. Le règlement prévoit la vente des spiritueux par<br />

petit verre de 25 cm3. Ils désirent savoir si l'on ne peut<br />

pas débiter l'eau de vie par dèci sans encourir d'amende.<br />

Il paraît que dans les villages des environs c'est de<br />

pratique constante. Les cafetiers de la ville se trouvent<br />

de ce fait dans une fausse position. Il importe de réaliser<br />

l'égalité de traitement entre les détaillants à ce sujet.<br />

2. Le règlement interdit la vente de l'eau de vie avant


•=- 48 —<br />

8 heures <strong>du</strong> matin. La Société des cafetiers estime que<br />

cette disposition n'est pas légale, que la loi ne lui donne<br />

aucune base et elle conteste au règlement le droit de<br />

modifier la loi. Cette mesure est d'ailleurs peu pratique.<br />

Il est un autre argument sur ce point. Si l'on admet<br />

que la base légale à cette interdiction .se trouve être l'article<br />

50 de la loi, c'est au Conseil communal qu'il appartient<br />

d'édicter des mesures. Le droit de fixer l'heure<br />

de l'ouverture et de la fermeture des établissements<br />

équivaut au droit ou à la défense de débiter.<br />

J'estime pour ma part que cette argumentation est<br />

exacte et je viens prendre ici la défense des compétences<br />

des conseils communaux.<br />

La question revêt une importance réelle au reste pour<br />

les débits installés aux abords des gares. Chez nous les<br />

ouvriers de Chippis qui ont fait deux heures de marche,<br />

consomment avant de prendre leur train un café noir,<br />

mais ils y joignent un petit verre. Si l'interdiction est<br />

maintenue, ils boiront <strong>du</strong> vin, ce qui le matin de bonne<br />

heure n'est pas meilleur pour leur santé.<br />

Les cafetiers trouvent cette restriction abusive et inopportune<br />

et veulent porter la question devant le Tribunal<br />

fédéral si l'on n'accueille pas leur réclamation.<br />

Je demande au Gouvernement d'examiner tous les<br />

motifs invoqués et spécialement de fixer la compétence<br />

des communes. On trouve, quoiqu'on veuille, intimement<br />

une base de droit aux objections des cafetiers. Il importe<br />

donc que le Conseil d'<strong>Etat</strong> nous fasse connaître son<br />

avis.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> de Cocatrix:<br />

Je répondrai à M. le député de Kalbermatten que<br />

j'accepte volontiers sa suggestion de faire passer le service<br />

de l'impôt de guerre sous la direction <strong>du</strong> Chef <strong>du</strong><br />

Contentieux. C'était déjà mon idée de transférer et concentrer<br />

toutes ces administrations dans les nouveaux bâtiments,<br />

J'informerai M. le député Kuntschen que nous n'avons<br />

pas reçu à l'<strong>Etat</strong> la pétition dont il parle. Si M.


— 49 —<br />

Kuntschen croit que le Gouvernement peut transgresser<br />

la loi et les règlements, alors nous pourrons délibérer<br />

sur ses propositions, sinon il faudra au préalable<br />

prévoir la revision.<br />

M. le député de Cocatrix:<br />

En ma qualité de médecin je tiens à ne pas laisser le<br />

Grand Conseil sous l'impression des paroles de M. le<br />

député Kuntschen. Il nous a servi l'argument des cafetiers:<br />

l'alcool dilué n'est pas nocif; c'est aussi l'argument<br />

de l'alcoolique.<br />

Pour ma part, j'ai pris une fois ou l'autre de l'absinthe,<br />

j'en ai eu l'esprit troublé; j'avais cependant mis<br />

de l'eau dedans!<br />

La seule chose vraie dans tout ceci c'est que la loi<br />

n'est pas appliquée. Je tenais à le souligner.<br />

M. le député Kuntschen:<br />

Je regrette que M. le Chef <strong>du</strong> Département des Finances<br />

ne se souvienne pas avoir reçu la pétition des<br />

cafetiers, dont j'ai fait état. Je l'ai moi-même transmise<br />

pour la commune de Sion et nous avons obtenu une réponse<br />

par laquelle il nous était promis que la question<br />

serait mise à l'étude pour assurer une solution uniforme<br />

dans tout le canton.<br />

. Je n'entends pas, cela va de soi, soutenir l'argument<br />

de l'alcoolique; je me contente de demander l'interprétation<br />

de la loi. Je désire savoir s'il n'est pas de la compétence<br />

des communes de régler la vente des spiritueux.<br />

Tout de même si toute une corporation affirme que la<br />

loi est violée, il est pourtant de notre devoir d'examiner<br />

la question.<br />

Vous ne savez pas combien ces contestations, ces réclamations<br />

de gens amendés sont désagréables lorsqu'ils<br />

peuvent soutenir qu'on ne sévit pas dans d'autres communes.<br />

Si l'<strong>Etat</strong> décide que, dans tout le canton, telles<br />

ou telles dispositions doivent être appliquées, alors nous<br />

aurons une solution nette de la difficulté.


— 50 —<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Je dois appuyer en principe la manière de voir de M.<br />

le député Kuntschen. Dans différents cas le règlement<br />

va beaucoup plus loin que la loi ;lle-même; je veux parler<br />

par exemple des conditions exagérées pour les locaux<br />

de vente.<br />

Il est de toute nécessité de reviser le règlement et de<br />

faire disparaître toutes ces anomalies, ces dépassements.<br />

Herr Grossrat Schröter:<br />

Ich habe darauf verzichtet, einen bestimmten Antrag<br />

zu stellen. Aber nach den Darlegungen des Herrn Grossrat<br />

von Kalbermatten möchte ich hier doch bemerken,<br />

dass die Reorganisation im Staatshaushalt nur zu<br />

oft fiktiv ist. Man versetzt den Beamten der als überflüssig<br />

betrachtet wird, in ein anderes Departement, wo<br />

er mindestens ebenso entbehrlich wäre.<br />

Zuerst kostete die Kriegsteuerverwaltung 11,000 Fr.<br />

dieselbe Verwaltung wird im Jahre 1927 auf 20,000<br />

Franken zu stehen kommen. Ich unterstütze den Antrag<br />

des Herrn von Kalbermatten.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> de Cocatrix:<br />

J'accepte la proposition de MM. Kuntschen et Pitteloud<br />

et présenterai un rapport à la session de mai.<br />

M. le Président <strong>du</strong> Grand Conseil constate que les<br />

questions posées par M. le député Dellberg ne concernent<br />

pas le budget. Elle ne sont par conséquent pas mises<br />

aux voix.<br />

M. le député Dellberg propose sous chiffre 2 litt, b)<br />

de porter à 625,000 fr. la somme prévue au budget.<br />

Adopté.<br />

M. le député Dellberg fait remarquer que M. le Conseiller<br />

d'<strong>Etat</strong> de Cocatrix a déclaré que l'on pouvait<br />

ajouter encore les 12,000 francs découverts au rendement<br />

de l'impôt.<br />

Il propose de porter à 937,000 francs le chiffre de<br />

920,000.


Adopté.<br />

— 51 —<br />

Au vote le chapitre est adopté dans son ensemble.<br />

Département de l'Instruction Publique<br />

CHAPITHE V<br />

La Commission fait observer sous chiffre 20, littera b<br />

qu'il y a lieu de corriger une erreur matérielle; il faut<br />

lire 685,000 fr. au lieu de 670,000. Cette différence doit<br />

être ajoutée à l'excédent passif <strong>du</strong> budget.<br />

M. le député de Cocatrix:<br />

J'aurais eu quelques observations, que j'estime importantes<br />

à présenter. Mais je suis pris au dépourvu n'ayant<br />

pas les documents sous la main. Je repousserai,<br />

pour ma part, dans ces circonstances, le budget <strong>du</strong> Département,<br />

car c'est un défit à la justice et à l'équité..<br />

M. le député Dellberg:<br />

J'estime que la participation de l'<strong>Etat</strong> aux Caisses<br />

Maladie Infantiles est insuffisante. Le subside devrait<br />

être augmenté <strong>du</strong> 100 % ainsi que le subside des communes.<br />

Avec le système actuel, l'enfant bénéficie de 10<br />

centimes de la part de l'<strong>Etat</strong> et de 5 centimes de la part<br />

de la commune par mois. Je vous renvoie au rapport<br />

Volluz paru dans le Confédéré. Il faudrait d'ailleurs en<br />

arriver à l'assurance obligatoire. Avec les Caisses facultatives,<br />

seuls les enfants appartenant aux familles aisées<br />

en font partie.<br />

Pour éviter des frais, l'<strong>Etat</strong> devrait faire visiter les<br />

enfants par les médecins des Caisses Maladie établis<br />

dans les régions et non plus par le médecin de district<br />

qui doit se déplacer spécialement pour ce faire. Entre<br />

les littera k) et 1) je propose de prévoir une dépense de<br />

fr. 1000 pour le service dentaire. Dans son rapport,<br />

page 44, l'<strong>Etat</strong> en parle mais il faut de l'argent pour


— 52 —<br />

cette nouvelle activité et l'on ne peut laisser aux communes<br />

seules le soin d'y pourvoir.<br />

Sous chiffre 21 des Arts et Métiers, je demande la<br />

revision de la loi sur les apprentissages. Tout le monde<br />

admet que cette revision est devenue nécessaire. Le Gouvernement<br />

reconnaît que la loi est vieillotte en tant qu'<br />

elle traite de la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> travail et de l'instruction professionnelle.<br />

M. le député Thomas réclamait la réforme<br />

pour que les jeunes gens puissent être orienté vers les administrations<br />

fédérales. Mais on nous conseille d'attendre<br />

que soit élaborée la loi fédérale; j'estime que c'est<br />

une erreur, car nous ne pouvons savoir quand entrera<br />

en vigueur cette nouvelle législation.<br />

Sous chiffre 22 l'on doit constater qu'il existe une<br />

grande différence entre les cours professionnels et d'apprentissage<br />

pour les filles et pour les garçons. Pour<br />

ces derniers il n'a pour ainsi dire rien été créé. L'<strong>Etat</strong> devrait<br />

fonder des écoles professionnelles et couronner cet<br />

enseignement par un technicum cantonal.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen:<br />

Pour répondre brièvement à M. le député Dellberg,<br />

je lui dirai que je me suis proposé d'étudier à fond l'organisation<br />

et le développement des caisses infantiles.<br />

Nous avons voulu nous adresser aux Caisses Maladie<br />

pour obtenir leur collaboration. Nous avions prévu aussi<br />

que la Confédération paierait une part des frais dans<br />

ce sens qu'il s'agirait d'une œuvre de prophylaxie, mais<br />

il nous fut répon<strong>du</strong> que les subsides ne seraient accordés<br />

que pour les enfants nécessiteux à l'exclusion des<br />

autres.<br />

Au sujet <strong>du</strong> service dentaire je ne puis me déclarer<br />

d'accord avec l'inscription au budget de fr 1000. Cette<br />

somme répartie entre toutes les communes ne représente<br />

rien. D'ailleurs dans les caisses maladie l'on arrache les<br />

dents. Il faut s'en tenir là ou bien alors -prévoir tout un<br />

traitement, ce qui rendrait la chose très onéreuse.<br />

J'ai demandé d'autre part des renseignements à Berne<br />

concernant la loi de l'apprentissage. Il me fut ré-


— 53 —<br />

pon<strong>du</strong> que le projet avait été élaboré et discuté déjà par<br />

les chefs des départements intéressés. M. le Conseiller<br />

fédéral Schulthess m'a affirmé que la loi serait bientôt<br />

prête. Dans ces circonstances j'estime qu'il est inutile<br />

pour nous d'entreprendre de notre côté un travail de<br />

revision.<br />

A M. le député Thomas j'expliquerai que j'ai modifié<br />

le programme des écoles in<strong>du</strong>strielles en ce qu'il concernait<br />

les langues, la comptabilité, la géographie et l'histoire,<br />

ainsi que les questions techniques. Nous avons tenu<br />

compte des directives que Lausanne nous a données à<br />

ce sujet. Pour les garçons il existe des cours professionnels,<br />

mais nous devons dire que les jeunes gens ne s'en<br />

soucient pas beaucoup. Les jeunes filles par contre bénéficient<br />

de cours généraux et itinérants. Nous avons<br />

» <strong>du</strong> renoncer à cette méthode pour les jeunes gens, parce<br />

que trop onéreuse vu le petit nombre des apprentis dans<br />

chaque métier. Certaines communes en avaient fait la<br />

demande, mais elle ont essuyé un refus de notre part vu<br />

la modicité <strong>du</strong> poste prévu au budget.<br />

M. le député Oaïlland:<br />

Il est prévu au budget 4000 francs pour les médecins<br />

scolaires. Dans ma région le médecin m'a affirmé<br />

qu'il était tenu à une visite tous les deux ans. Pour ma<br />

part je puis dire que, effectivement, je ne l'ai pas vu<br />

visiter les écoles chaque année. D'ailleurs ces visites<br />

sont très superficielles et j'estime que le poste n'est pas<br />

suffisant.<br />

]% le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen:<br />

Il est exact que les visites sanitaires n'ont lieu que<br />

chaque deux ans. Elles s'opèrent la moitié chaque année.<br />

Je suis parfaitement d'accord que tout cela est insuffisant.<br />

Les médecins touchent 30 centimes par enfant;<br />

leur inspection est nécessairement superficielle. J'ai hâte<br />

de changer le système, je ne veux pas supprimer le<br />

poste, mais modifier la manière d'opérer ces inspections.<br />

Les médecins scolaires m'ont donné leur plein assentiment.


54 —<br />

M. le député Dellberg:<br />

Je prends acte que M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen<br />

nous a promis que pour l'année 1927 on fera au sujet<br />

de l'assurance infantile des différences entre la plaine<br />

et la montagne et je me déclare satisfait.<br />

En ce qui concerne le service dentaire je prierai le<br />

Conseil d'<strong>Etat</strong> d'étudier la question et de nous présenter<br />

un rapport avec le décret.<br />

Après les explications qui nous ont été données je<br />

suis bien d'accord d'attendre la loi fédérale sur les apprentissages.<br />

Mais en attendant je me permets de demander<br />

qu'il soit fait une application intégrale de notre<br />

loi cantonale. L'article 5 interdit le travail de nuit et<br />

malgré cela bien souvent les apprentis sont invités à le<br />

faire par leur patron; il nous faut revoir le fonctionnement<br />

de cette loi, certaines communes ne font rien, les<br />

commissions de surveillance ne font rien, en ce qui concerne<br />

leur instruction même, l'<strong>Etat</strong> ne fait rien.<br />

M. le député de Cocatrix:<br />

Depuis que M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen occupe le<br />

siège <strong>du</strong> Département de l'Instruction Publique, il m'est<br />

arrivé plusieurs fois de croiser le fer avec lui. Cette foisci<br />

cependant je partage complètement sa manière de<br />

voir. Il vient de nous dire qu'il estimait la visite des<br />

médecins scolaires insuffisante. Je vous avoue pour ma<br />

part que je suis mécontent de l'ouvrage que je fais à ce<br />

titre. On a supprimé la visite annuelle; mais, même<br />

alors, notre activité était illusoire. Comment veut-on que<br />

par un unique et rapide examen l'on puisse décelé? les<br />

maladies chroniques, contagieuses. Les inspections actuelles<br />

sont fort peu de chose, il faudrait charger les<br />

médecins de la localité ou <strong>du</strong> voisinage de suivre régulièrement<br />

les enfants.<br />

La proposition de M. le député Dellberg concernant<br />

le traitement dentaire est inopérante. Une somme de fr.<br />

1000 n'est qu'une goutte d'eau. Cependant s'il ne faut<br />

pas s'alarmer pour une carie dentaire chez un enfant,<br />

il faut tout de même admettre qu'il y a beaucoup à faire


•<br />

— 55 —<br />

dans ce domaine. Je proposerai que, pour indication<br />

seulement, l'on inscrive la somme de 1 fr. au budget<br />

sous cette rubrique, et que l'on étudie la question sur<br />

de nouvelles bases.<br />

Herr Grossrat Escher:<br />

Ich möchte noch einmal auf die Erklärung des Herrn<br />

Grossrat Thomas zurückzukommen. Unsere Vertreter<br />

in den P. B. B. und der Bundesversammlung haben die<br />

notwendigen Schritte unternommen, um eine gerechtere<br />

Verteilung der Beamtenstellen in den Bundesverwaltungen<br />

für unsere Kantonsangehörigen zu erlangen.<br />

Es wurde uns aber erwidert, dass unsere Leute nicht<br />

die notwendigen Vorkentnisse besässen.<br />

Wäre es da nicht interessant, die Prüfungen nachzusehen.<br />

Es wurde unter anderen behauptet, dass die<br />

Walliser, was die Muttersprache anbelangt, weit hinter<br />

den Kandidaten von Genf, Waadt und Freiburg zurückbleiben.<br />

Ich glaube diese Antwort ist eine Ausrede,<br />

immerhin, sollte dies tatsächlich der Fall sein, so müssten<br />

wir raschestens die notwendigen Schritte unternehmen,<br />

um uns fürderhin nicht mehr einer solchen<br />

Einrede auszusetzen.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen:<br />

L'on nous demande de veiller à l'application de la<br />

loi sur les apprentissages; je puis déclarer que je suis<br />

prêt à agir; chaque fois que des réclamations parviennent<br />

à l'<strong>Etat</strong>. Nous savons officieusement que les commissions<br />

de contrôle ne fonctionnent pas très bien. Mais<br />

il est nécessaire pour que nous puissions intervenir que<br />

l'on fournisse des précisions.<br />

J'abonde pour ma part dans le sens des paroles que<br />

vient de prononcer M. le député Escher. Il est exact<br />

que cette réponse nous a été donnée par l'administration<br />

fédérale. A chaque concours se présentent des masses<br />

de candidats; il s'agit de faire que nos ressortissants<br />

soient mieux qualifiés que les autres. Actuellement 7/8<br />

des jeunes gens se préparent à la profession d'employés


— 56 —<br />

de banque et pour ce motif les cours sont peut-être trop<br />

spécialisés et négligent les branches in<strong>du</strong>strielles. Il est<br />

une erreur particulière à la partie française <strong>du</strong> canton:<br />

les parents envoient leurs enfants à Pln<strong>du</strong>strieschule au<br />

lieu de l'école primaire, par suite le niveau de l'instruction<br />

en est considérablement amoindri.<br />

La discussion est close.<br />

Au chiffre 20 littera b) 670,000 fr. sont remplacés<br />

par 685,000 fr.<br />

Au vote le chapitre est adopté.<br />

Loi sur l'assistance<br />

(Seconds débats, suite)<br />

Article 6<br />

M. le Président <strong>du</strong> Grand Conseil met l'article au<br />

vote.<br />

Herr Grossrat Escher:<br />

Ich kann mich mit einem solchen Vorgehen nicht einverstanden<br />

erklären. Zuerst will ich wissen, welchen Inhaltes<br />

dieser Artikel nach den Beratungen des grossen<br />

Rates sei, und dann erst können wir über den Nutzen<br />

seines Beibehaltens entscheiden.<br />

M. le Président <strong>du</strong> Grand Conseil explique que le<br />

Grand Conseil est appelé à voter tout d'abord sur le<br />

principe de la récupération et que dans l'affirmative les<br />

différentes propositions émises par MM. les Députés<br />

seront reprises consécutivement.<br />

Au vote le principe de la récupération est adopté.<br />

La Commission propose le maintien <strong>du</strong> texte. Cette<br />

proposition est soumise au vote en opposition avec la<br />

proposition Fama.


— 57 —<br />

Au vote le texte de la loi est adopté.<br />

La proposition Steiner et la proposition Fournier sont<br />

mises en opposition pour une votation éventuelle. La<br />

proposition Fournier est adoptée.<br />

Le Président met en opposition la proposition Fournier<br />

et le texte de la loi maintenu par la Commission.<br />

La proposition de la Commission a la majorité.<br />

Le troisième alinéa de l'article est voté.<br />

. M. le député Couchepin:<br />

Dans ces votes rapides une erreur s'est, à mon avis,<br />

glissée. Il n'existe en effet aucune opposition entre la<br />

proposition Fournier et le texte de la Commission.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Je ne crois pas pour ma part que la remarque de M.<br />

le député Couchepin soit fondée. La proposition de M.<br />

Fournier donnait au principe de la récupération une<br />

portée moins éten<strong>du</strong>e que le texte de la loi. On ne pouvait<br />

en conséquence procéder autrement qu'il ne l'a été<br />

fait.<br />

M. le député Couchepin soutient que le texte Fournier<br />

est une adjonction et qu'il va plus loin que l'article<br />

en question.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet voit aussi une opposition<br />

entre les deux propositions. La Commission dit<br />

« sauf donation et héritage », M. le député Fournier<br />

« sauf en cas d'instruction professionnelle ».<br />

M. le député Couchepin:<br />

Je crois que la question est assez importante et qu'il<br />

vaut la peine de discuter. M. le député Fournier n'a<br />

pas attaqué la proposition de la Commission, il s'est<br />

borné à y faire une nouvelle adjonction.


— 58 —<br />

M. le député Pitteloud:<br />

La question paraissait claire lorsque M. le Président<br />

a mis les diverses propositions aux voix, maintenant on<br />

jette le doute, on veut trouver une autre explication, on<br />

veut présenter la proposition Fournier comme une adjonction.<br />

M. le député Crittin:<br />

Je regrette de ne pas connaître l'opinion exacte de<br />

l'auteur de la proposition, mais il me paraît que dans<br />

son idée l'on ne pouvait réclamer les allocations<br />

aux mineurs que dans les cas où ils se sont enrichis<br />

par donation ou succession et seulement encore lorsqu'il<br />

s'est agi de dépenses concernant leur instruction professionnelle.<br />

M. le Président <strong>du</strong> Orand Conseil conteste l'interprétation<br />

donnée par M. le député Crittin à la proposition<br />

Fournier. Celle-ci doit être comprise en ce sens que le<br />

mineur est tenu à restitution des allocations qu'il a reçues<br />

pour son instruction professionnelle en tout état de<br />

cause.<br />

Au vote l'adjonction Fournier est repoussée.<br />

L'article 6 est adopté avec la modification proposée<br />

par la Commission.<br />

Art. 7. — L'assistance ne peut être réclamée par la<br />

voie judiciaire.<br />

Pas d'observation.<br />

M. le député Mêtry propose de supprimer l'article<br />

qui lui paraît inutile. Toute la question d'assistance est<br />

<strong>du</strong> domaine <strong>du</strong> droit public, elle relève des pouvoirs administratifs<br />

et il n'y a pas place pour un procès civil.


.,<br />

— 59 —<br />

M. le député Pitteload:<br />

En effet cette disposition n'a pas grande utilité, car la<br />

voie civile est fermée en principe. Il est cependant bon de<br />

l'exprimer dans un article pour éviter des confusions<br />

et des procès sur la question même.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Il est exact que le droit public est ici applicable, mais<br />

il ne faut pas perdre de vue que cette loi est destinée aux<br />

autorités communales principalement et il est utile de<br />

les renseigner et d'éviter par le fait même des erreurs<br />

préjudiciables.<br />

L'article 7 est adopté.<br />

Art. 8. — Lorsque l'assistance incombe à la commune<br />

d'origine et si l'indigent est ressortissant de plusieurs<br />

communes, les charges sont réparties entre elles par<br />

parts égales lorsque les secours versés n'atteignent pas<br />

200 francs. Si, par contre, les frais sont supérieurs à<br />

200 francs, les charges sont réparties entre les communes<br />

intéressées proportionnellement à leurs ressources.<br />

La Commission propose le texte suivant: « Lorsque<br />

l'assistance incombe à la commune d'origine et si l'indigent<br />

est ressortissant de plusieurs communes, les charges<br />

sont réparties entre elles par parts égales lorsque les<br />

secours versés n'atteignent pas 200 francs annuellement.<br />

Si par contre les frais sont supérieurs à 200 francs, les<br />

charges sont réparties entre les communes intéressées<br />

en tenant compte de leurs ressources, de leurs charges<br />

d'assistance et de leur taux d'impôt. »<br />

Les communes peuvent en effet jongler avec le taux<br />

d'impôt; l'article ainsi rédigé est plus en harmonie avec<br />

l'article 39 de la même loi.<br />

M. le député Imhof estime que l'élément « chiffre de<br />

population » doit être maintenu, car il a son importance.


M. le député Pitteloud:<br />

— 60 —<br />

La Commission a examiné attentivement ces dispositions.<br />

Elle a été tentée de faire entrer en ligne de compte<br />

ce facteur: chiffre de la population, mais a estimé<br />

après délibérations qu'il n'était pas très équitable. Nous<br />

avons retenu de préférence les éléments d'appréciation<br />

prévus à l'article 39. Vous pouvez avoir des communes<br />

très peuplées et très grevées en même temps. Il nenous<br />

a pas paru parfaitement logique de faire état <strong>du</strong> chiffre<br />

de la population.<br />

Le Rapporteur français de la Commission explique<br />

que les 200 francs sont compris pour une seule année.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

A ce sujet la Commission ne fait pas de proposition<br />

maiä se contente de donner simplement son interprétation.<br />

On peut ajouter cette disposition si un député le<br />

réclame.<br />

M. le député Couchepin:<br />

Comme ma mémoire n'est pas très fidèle j'ai noté la<br />

chose. Je reprends l'idée et je propose qu'il soit indiqué<br />

« dans la même année » mais non « annuellement »,<br />

car cela signifierait chaque année.<br />

Au vote l'article ainsi modifié est adopté.<br />

Art. 9. — L'assistance des <strong>Valais</strong>ans domiciliés hors<br />

<strong>du</strong> canton est à la charge de la commune d'origine.<br />

Sont réservées les dispositions de la loi fédérale <strong>du</strong> 22<br />

juin 1875 concernant les frais d'entretien des indigents<br />

non transportables.<br />

La Commission a examiné la proposition Escher. La<br />

question est complexe. En effet dans ce domaine interviennent<br />

la Confédération, le concordat intercantonal et<br />

l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>.


— 61 —<br />

Pour nos ressortissants à l'étranger la Confédération<br />

paie très souvent la totalité et ordinairement le 50 %<br />

des frais d'assistance. D'autre part nous avons en perspective<br />

notre adhésion au concordat intercantonal auquel<br />

participent principalement les cantons allemands. Le<br />

<strong>Valais</strong> aurait intérêt à y souscrire, il nous faut laisser<br />

cette porte ouverte. Nous croyons que le texte de la<br />

Commission qui tient compte de toutes les particularités<br />

peut donner satisfaction à tous dans une certaine mesure.<br />

Nous avons estimé qu'au bout de cinq ans l'indigent<br />

n'avait pas encore per<strong>du</strong> tout contact, tandis qu'il n'en<br />

était plus de même, passé cette période. La Commission<br />

propose l'échelle suivante:<br />

«L'assistance des <strong>Valais</strong>ans domiciliés hors <strong>du</strong> canton<br />

mais en Suisse depuis moins de dix ans ou hors de la<br />

Suisse est à la charge de la commune d'origine.<br />

Celle des <strong>Valais</strong>ans domiciliés hors <strong>du</strong> canton, mais<br />

en Suisse depuis plus de dix ans, incombe pour le tiers<br />

à l'<strong>Etat</strong> et pour les deux tiers à la commune d'origine.<br />

Si l'absence a <strong>du</strong>ré vingt ans et au delà, les frais<br />

d'assistance sont répartis par moitié entre l'<strong>Etat</strong> et la<br />

commune d'origine.<br />

Ces dispositions ne sont pas applicables aux assistés<br />

domiciliés dans les cantons avec lesquels il existe un<br />

concordat.<br />

Sont réservées les dispositions de la loi fédérale <strong>du</strong><br />

22 juin 1875 concernant les frais d'entretien des indigents<br />

non transportables ».<br />

Herr Grossrat Escher:<br />

Ich möchte hier den Zweck meines Vorschlages erklären.<br />

Das Gesetz sieht vor, dass die Armenunterstützung<br />

zu Lasten der Gemeinden sei. Aber es erhebt<br />

sich eine allgemeine Klage, dass diese Last erdrückend<br />

schwer sei. Wir haben die Pflicht, die Gemeinden zu<br />

unterstützen und einen Teil dieser Kosten dem Staate<br />

aufzubürden. Die Kommission nahm dies grundsätzlich<br />

an, änderte aber die Ziffern. Ich erachte es als vorteilhafter,<br />

meinen Antrag vollständig anzunehmen.


— 62 —<br />

Die Kommission sieht den Fall der in andern Kantonen<br />

Wohnsässigen vor. Man muss also annehmen<br />

dass diejenigen, welche sich ausserhalb der Schweiz<br />

befinden, darin nicht inbegriffen sind. Wir wissen<br />

aber, dass Walliser, welche im Auslande verweilen, oft<br />

zu Lasten der öffentlichen Armenfürsorge sind. So<br />

lange sie sich ausserhalb der schweizerischen Grenzen<br />

befinden, sorgt die Eidgenossenschaft für sie; werden<br />

diese Leute aber ins Heimatland zurückgeschickt, hört<br />

die Unterstützung auf; die Gemeinden müssen dann für<br />

die gesamte Last selbst aufkommen. Anderseits spricht<br />

man uns von einem interkantonalen Konkordate. Dieses<br />

Konkordat besteht und wir kennen es.<br />

A son article 2 il prévoit:<br />

Art. 2. — Le domicile au sens <strong>du</strong> présent concordat<br />

prend date à partir <strong>du</strong> moment où l'intéressé s'annonce<br />

à la police <strong>du</strong> lieu de domicile; au reste il est déterminé<br />

par le séjour effectif. En règle générale, le placement<br />

ou l'internement dans un asile ne constitue pas un domicile.<br />

A son article 5:<br />

Art. 5. — Le canton d'origine remboursera au canton<br />

<strong>du</strong> domicile une quote-part des frais que ce dernier doit<br />

supporter à teneur de l'article 1er, al. 1, <strong>du</strong> présent<br />

concordat, soit: les trois quarts <strong>du</strong> montant des frais<br />

lorsque l'indigent réside dans le canton <strong>du</strong> domicile depuis<br />

deux ans au moins et dix ans au plus; la moitié<br />

<strong>du</strong> montant des frais lorsqu'il y est domicilié depuis dix<br />

ans au moins et vingt ans au plus; le quarti»<strong>du</strong> montant<br />

des frais lorsque la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> domicile est supérieure<br />

à vingt ans. Le taux des quotes parts change aussi<br />

lorsque le passage d'un degré à l'autre s'opère au cours<br />

d'une période d'assistance; demeurent réservées les dispositions<br />

concernant le placement dans un asile.<br />

Der Heimatkanton muss den andern Kantonen die<br />

Kosten zurückerstatten. Aber im Innern, soll der Kan-


- 63 —<br />

ton oder die Gemeinde für diese Lasten aufkommen. Es<br />

ist höchst wichtig, darüber Klarheit zu schaffen.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Le projet prévoyait que toutes les dépenses des indigents<br />

valaisans domiciliés hors <strong>du</strong> canton seraient à la<br />

charge de la commune d'origine. M. le député Escher<br />

propose par contre d'en faire supporter une partie à<br />

l'<strong>Etat</strong>.<br />

La Commission n'a pas voulu aller aussi loin. Elle a<br />

accepté le principe de l'intervention de l'<strong>Etat</strong> sous la<br />

réserve que cette intervention n'aurait lieu que lorsque<br />

l'absence aurait <strong>du</strong>ré au minimum dix ans, et uniquement<br />

en ce qui concerne nos ressortissants domiciliés<br />

dans les cantons confédérés.<br />

Pour les <strong>Valais</strong>ans à l'étranger la Commission a estimé<br />

que la commune d'origine devait assumer l'assistance<br />

complète. Nous savons qu'en pareil cas la Confédération<br />

intervient d'une manière générale pour le<br />

50 % des frais d'assistance et même parfois pour la<br />

totalité. Dans ces conditions il est préférable de ne rieri<br />

changer, car il serait à craindre que l'administration<br />

fédérale se montrât moins généreuse à l'égard de l'<strong>Etat</strong><br />

qu'à l'égard des communes.<br />

M. le député Escher objecte il est vrai le cas des <strong>Valais</strong>ans<br />

qui reviennent dans le canton. La Commission<br />

n'a pas per<strong>du</strong> de vue cette catégorie de citoyens, et elle<br />

tient à signaler que ce sont là des exemples très rares<br />

qui n'influent pas sur l'économie <strong>du</strong> pays.<br />

Nous croyons en conséquence devoir maintenir le<br />

point de vue de la Commission; la commune d'origine<br />

aura la charge de l'assistance de ses ressortissants domiciliés<br />

à l'étranger, tandis que pour les indigents habitants<br />

la Suisse l'échelle suivante sera applicable:<br />

Absence jusqu'à dix ans, la totalité à la charge de la<br />

commune d'origine.<br />

Absence de dix à vingt ans, un tiers à la charge de<br />

l'<strong>Etat</strong> et deux tiers à la charge de la commune d'origine.<br />

Absence de vingt ans et au-delà, la moitié à la char-


— 64 —<br />

gè de l'<strong>Etat</strong> et la moitié à la charge de la commune d'origine.<br />

Il est en outre une autre situation à considérer. Vous<br />

savez qu'il existe en Suisse un concordat intercantonal<br />

auquel se sont ralliés nombre de cantons. Là où il est en<br />

vigueur, si le canton de domicile paie les frais d'assistance<br />

il se substitue à la commune de domicile et la<br />

commune d'origine doit subvenir pour sa part.<br />

J'estime que tout cela est de bonne politique financière<br />

et que nous devons prendre garde de ne pas obérer<br />

davantage les finances de l'<strong>Etat</strong>.<br />

M. le député Escher se déclare d'accord avec cette<br />

manière de voir, pour autant que les cas concernant les<br />

sujets vaiai sans à l'étranger sont effectivement très rares.<br />

Il propose en conséquence de biffer les mots « En<br />

Suisse» et d'ajouter le membre de phrase: «Les <strong>Valais</strong>ans<br />

assistés à l'étranger sont à la charge des communes<br />

».<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Je ne veux pas soulever d'objection mais il me paraît<br />

qu'au point de vue pratique nous pourrions nous heurter<br />

à des difficultés. En effet si c'est le canton qui doit<br />

recevoir les indigents il ne saura où les placer. Il est<br />

par contre bien plus logique que cette tache soit assumée<br />

par la commune d'origine, celle-ci prendra ses nécessiteux<br />

chez elle où ils pourront jouir des avoirs<br />

bourgeoisiaux.<br />

M. le député Escher:<br />

Je veux citer un exemple. On ramène un indigent de<br />

Genève, canton qui n'a pas signé le concordat. C'est la<br />

commune qui l'accueille tandis que l'<strong>Etat</strong> paie une portion<br />

des frais. Le cas est identiquement le même si l'on<br />

rapatrie le sujet valaisan de Paris ou de Berlin. C'est<br />

pour ce motif que je propose de biffer les mots « En<br />

Suisse ».<br />

Si toutefois la question n'est pas encore clairement résolue<br />

nous pourrions renvoyer l'article à la Commission.


— 65 —<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Nous pouvons affirmer à M. le député Escher que<br />

nous sommes parfaitement au clair sur cette affaire.<br />

M. le député Escher voudrait que les frais d'assistance<br />

échoient à l'<strong>Etat</strong> aussi bien lorsqu'il s'agit d'un valaisan<br />

rapatrié d'un canton voisin que d'un valaisan rapatrié<br />

de l'étranger. Cette proposition a l'équité pour elle<br />

jusqu'à un certain point, mais nous devons éviter comme<br />

je l'ai déclaré, de trop charger l'<strong>Etat</strong>.<br />

M. le député Couchepin:<br />

Il me semble que nous discutons un peu à côté de la<br />

question. Nous voulons établir la situation des indigents<br />

après leur rapatriement, mais dans ce cas ce<br />

sont les règles internes qui doivent entrer en vigueur.<br />

C'est la Bourgeoisie qui assume les frais ou bien aussi<br />

la commune de domicile et la Bourgeoisie. Les règles<br />

concernant la situation des <strong>Valais</strong>ans en Suisse ou à<br />

l'étranger ne sont plus dès lors applicables.<br />

M. le député Escher:<br />

La Commission a beau vouloir tout expliquer, il subsiste<br />

tout de même une anomalie grave. Les indigents<br />

qui sont rapatriés de Genève ne sont pas complètement<br />

à la charge de la commune d'origine. Il y a une échelle<br />

de répartition entre cette dernière et l'<strong>Etat</strong>, tandis que<br />

ceux qui reviennent de l'étranger doivent être entretenus<br />

complètement par elle.<br />

Au vote par 34 voix contre 23 le texte de la Commission<br />

est adopté.<br />

La bureau donne connaissance d'un message concernant<br />

la responsabilité née à l'occasion des pertes subies<br />

par la Banque Cantonale à l'agence de Brigue.


— 66 —<br />

Séance <strong>du</strong> H novembre 1926<br />

Présidence: M. Marc MORAND<br />

Appel nominal.<br />

Lecture <strong>du</strong> procès-verbal. (Approuvé).<br />

LOI<br />

concernant l'exécution de la loi fédérale<br />

<strong>du</strong> 8 juin 1923<br />

sur les loteries et paris professionnels<br />

(Seconds débats)<br />

Rapporteurs: MM. Beytrison et H. Schrœter.<br />

L'entrée en matière est votée.<br />

Titres et considérants.<br />

LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

Vu la loi fédérale <strong>du</strong> 8 juin 1923 et l'ordonnance<br />

d'exécution <strong>du</strong> 27 mai 1924 sur les loteries et les paris<br />

professionnels et en exécution de celles-ci;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong>,<br />

Ordonne:<br />

Adopté.<br />

Article premier. — Aucune loterie ne peut être exploitée<br />

dans le canton sans autorisation.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 2. — Peuvent seules être autorisées:<br />

a) les loteries visant un but d'utilité publique ou de bienfaisance<br />

(art. 2 et suivants de la loi fédérale) ;<br />

b) les loteries qualifiées tombolas à teneur de l'art. 2<br />

de la loi fédérale <strong>du</strong> 8 juin 1923, soit celles organisées<br />

à l'occasion d'une réunion récréative, lorsque<br />

les lots ne consistent pas en espèces et que l'émission<br />

et le tirage des billets, ainsi que la délivrance


- 67 -<br />

des lots, sont en corrélation directe avec la réunion<br />

récréative.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 3. — L'autorité compétente pour accorder les<br />

autorisations de loteries qualifiées « jeux de lotos et autres<br />

jeux semblables » est le conseil communal.<br />

L'octroi de l'autorisation peut être subordonné au<br />

paiment d'une taxe.<br />

Un recours peut être adressé au préfet conformément<br />

à l'art. 31 <strong>du</strong> règlement d'exécution <strong>du</strong> 15 octobre 1924<br />

de la loi sur les auberges.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 4. — L'autorisation d'organiser des tombolas<br />

est accordée par le Département de l'Intérieur. Le recours<br />

au Conseil d'<strong>Etat</strong>, contre la décision <strong>du</strong> Département<br />

de l'Intérieur, est réservé et devra s'exercer dans<br />

les dix jours dès la notification de la décision.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 5. — Les loteries visant un but d'utilité publique<br />

ou de bienfaisance doivent être autorisées par le<br />

Conseil d'<strong>Etat</strong>.<br />

Les conditions et les modalités de l'autorisation sont<br />

déterminées par les articles 5 à 16 de la loi fédérale.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 6. — L'autorisation d'organiser une loterie, tombola,<br />

loto, etc., n'est au surplus accordée que pour autant<br />

que des raisons d'intérêt public ne s'y opposent pas<br />

(abus <strong>du</strong> nombre, simultanéité, absence de nécessité).<br />

L'autorisation peut en outre prévoir la limitation ou<br />

l'interdiction de toute publication (avis et annonces).<br />

La Commission propose d'ajouter « etc. » au premier<br />

alinéa.<br />

Adopté.


— 68 —<br />

Art. 7. — L'exploitation d'une loterie, tombola, loto,<br />

etc., comprend les actes visant à atteindre le but de la<br />

loterie, tels que les avis et annonces, la propagande,<br />

l'émission des billets, la mise en vente, le placement et<br />

la vente des billets, coupons, et titres de tirage, le tirage,<br />

la délivrance des lots, l'emploi <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it (art. 4<br />

de la loi fédérale).<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 8. — Les établissements et les particuliers qui<br />

veulent exercer le commerce professionnel des valeurs<br />

jà lot doivent y être autorisés par le Conseil d'<strong>Etat</strong>.<br />

Le requérant doit accompagner sa demande d'autorisation<br />

de la preuve qu'il est inscrit au Registre <strong>du</strong><br />

Commerce et qu'il a un domicile légal dans le canton.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 9. — Le Conseil d'<strong>Etat</strong> prononce après s'être<br />

renseigné sur la moralité <strong>du</strong> requérant.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 10. — Ne peuvent obtenir une telle autorisation:<br />

a) les personnes privées de leurs droits civiques;<br />

b) les personnes qui ont été condamnées depuis moins<br />

de 20 ans, en Suisse ou à l'Etranger, à une peine<br />

privative de liberté;<br />

c) les personnes d'incon<strong>du</strong>ite notoire ou n'offrant pas<br />

de garanties d'honorabilité suffisantes.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 11. — L'autorisation est valable pour une période<br />

de 1 à 5 ans; elle est personnelle et non transmissible.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 12 — Les aides et agents <strong>du</strong> titulaire doivent<br />

être eux-mêmes au bénéfice d'une autorisation spéciale


— 69 —<br />

et les dispositions de la présente loi leur sont applicables<br />

à l'exclusion de l'inscription au Registre <strong>du</strong> Commerce.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 13. — La négociation et la conclusion professionnelles<br />

de paris au totalisateur sont interdites sur<br />

tout le territoire <strong>du</strong> canton.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 14. — Les infractions aux dispositions de la présente<br />

loi et au règlement, qui sera édicté par le Conseil,<br />

d'<strong>Etat</strong> et soumis aux délibérations et à l'approbation <strong>du</strong><br />

Grand Conseil, seront punies conformément aux dispositions<br />

pénales de la loi fédérale.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 15. — Le Conseil d'<strong>Etat</strong> est chargé de prendre<br />

toute autre disposition nécessaire pour assurer l'exécution<br />

de la loi fédérale et de la présente loi.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 16. — Sont abrogées, sous réserve des dispositions<br />

transitoires prévues aux articles 53 et 54 de la<br />

loi fédérale, toutes les dispositions contraires à la présente<br />

loi.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 17. Vu l'article 30, alinéa 3, de la Constitution<br />

de 1907, la présente loi ne sera pas soumise à la votation<br />

populaire et entre immédiatement en vigueur.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

M. le député Haldi demande de rouvrir la discussion<br />

à l'article 9.<br />

Cette proposition est adoptée.


— 70 —<br />

M, le député Haldi:<br />

Je voudrai que l'on ajoute l'élément de « Solvabilité<br />

». Je crois qu'il est aussi important que l'honorabilité.<br />

Les deux cas qui viennent de se passer à Zurich et<br />

à Lausanne le prouvent surabondamment.<br />

Cette proposition est votée.<br />

La discussion est ouverte sur l'ensemble de la loi.<br />

M. lé député Couchepin propose un nouvel alinéa<br />

à l'article 6 : « Ces autorisations sont communiquées aux<br />

autorités communales intéressées ». Il faut que la police<br />

» locale soit tenue au courant, pour éviter des contraventions<br />

mal fondées.<br />

La Commission et le Conseil d'<strong>Etat</strong> se déclarent d'accord.<br />

Cette proposition est adoptée.<br />

Au vote l'ensemble de la loi est adoptée.<br />

Participation des communes des districts de<br />

Concbes et de Rarogne oriental des communes de *<br />

Brigue, Naters et Glis au syndicat <strong>du</strong> rachat <strong>du</strong><br />

chemin de fer de la Furka<br />

M. le député Metry, président de la Commission:<br />

Die Kommission die beauftragt wurde, eine vortelhafte<br />

Lösung für die Furkabahn zu finden, tat ihr<br />

möglichstes, um dies tatsächlich zu verwirklichen.<br />

Ein Teil der Aktien sollte vom Kantone gezeichnet<br />

werden, ein anderer von den Gemeinden Brig, Glis und<br />

den Bezirken Goms und Oestlich Raron. Brig, Glis und<br />

der grösste Teil des Gommertales haben ihre Aktien<br />

einbezahlt. Nur einzelne Gemeinden haben sich dagegen<br />

aufgelehnt, so die des Bezirkes Oestlich Raron.<br />

Im Jahre 1925 wurden Versammlungen in Münster


— 71 —<br />

und Mœrel abgehalten. Der Bezirk Goms war allgemein<br />

einverstanden die Verteilung der Kommission anzunehmen.<br />

Die Gemeinden von Oestlich Raron sollten Fr.<br />

25,000 unterschreiben. Diese Verhandlung haben uns<br />

noch immer nicht zum Endresultate geführt, da letztere<br />

sich weigern, ihren Teil einzuzahlen.<br />

Wir erachten, dass es in der jetzigen Lage günstiger<br />

wäre, diese Wertpapiere bei Privatpersonen anzulegen<br />

ehe man zu Zwangsmassnahmen gegen einen ganzen<br />

Bezirk schreiten würde. Bis heute verharrte der Regierungsstatthalter<br />

von Mcerel auf seiner Ansicht. Ich<br />

habe von ihm eine definitive Antwort verlangt. Der Bezirk<br />

sollte es übernehmen für diesen Anteil von 25,000<br />

Fr. Abnehmer zu finden.<br />

Wir müssen wieder um eine Verschiebung bitten, denn<br />

wir können uns augenblicklich noch nicht ausdrücken,<br />

dies umso mehr, da der rechtliche Standpunkt von<br />

Zwangsmassnahmen sehr bestreitbar ist.<br />

M. le Conseiler d'<strong>Etat</strong> TroUlet:<br />

Je ferai remarquer à la Commission et à l'Assemblée<br />

que cette discussion a été renvoyée de session en session<br />

toujours parce que le district de Rarogne oriental ne<br />

veut pas accepter les propositions qui lui sont soumises.<br />

Le Grand Conseil a voté la participation <strong>du</strong> canton<br />

sous la condition que les districts intéressés coopèrent<br />

de leur côté à l'œuvre de restauration.<br />

Nous devons constater que nous ne pouvons obtenir<br />

l'adhésion de toute une région. Au Conseil d'<strong>Etat</strong> nous<br />

déclinons dès lors toute responsabilité. Je reconnais que<br />

l'effort nécessaire est considérable.<br />

Au point de vue juridique la question ne me paraît<br />

pas "si compliquée. L'on peut, il est vrai, recourir contre<br />

toute décision <strong>du</strong> Grand Conseil, mais la constitution<br />

prévoit la participation des communes intéressées à la<br />

création des voies de communication.<br />

De telles mesures de cohercition de la part de l'<strong>Etat</strong><br />

causeraient assurément une mauvaise impression. Mes-,<br />

sieurs les députés, décidez vous-mêmes. Je ne puis


— 72 —<br />

qu'exprimer le désir qu'enfin une solution définitive intervienne.<br />

M. le député Pont:<br />

Je voudrais savoir si l'<strong>Etat</strong> n'a pas consenti les avances<br />

de fonds et s'il n'éprouvera pas une perte par suite<br />

de l'attitude <strong>du</strong> district de Rarogne oriental.<br />

La station de Chamoson a coûté 450,000 francs. Le<br />

50 % de la dépense a été mis à notre charge « sans subvention<br />

de l'<strong>Etat</strong> », et nous avons payé.<br />

Herr Grossrat Metry:<br />

Wenn ich um Verschiebung bitte, so ist es einzig um<br />

den Bezirk Oestlich Raron nicht herauszuforden. Man<br />

könnte es versuchen wenigstens einen Teil dieser Aktien<br />

bei der Bevölkerung anzulegen. Was die Kommission<br />

anbelangt, darf ich Ihnen erklären, dass sie jetzt schon<br />

bereit ist, Bericht zu erstatten, wen sie es wünschen.<br />

M. le député Couchepin:<br />

M. le député Métry nous parle <strong>du</strong> point de vue de la<br />

Commission. Je tiens à faire remarquer que la Commission<br />

n'a pas été réunie et que dans ces circonstances il<br />

ne peut être argué de son point de vue.<br />

Je m'oppose pour ma part au renvoi de la discussion<br />

à une autre session. La participation des communes est<br />

admise en principe, il ne peut suffire que l'une ou l'autre<br />

commune fasse opposition pour renvoyer la solution<br />

aux calendes grecques.<br />

M. le député Metry explique que sans provoquer de<br />

réunion de la Commission, il a pu obtenir sa manière<br />

de voir en causant de l'affaire avec ses membres consécutivement.<br />

M. le député Pont:<br />

J'appuie la proposition de M. le député Couchepin<br />

et je demande que cet objet soit liquidé dans le courant<br />

de la semaine prochaine.


— 73 —<br />

Herr Staatsrat Walpen:<br />

Ich wohnte persönlich der Versammlung der Gemeinden<br />

bei. Sie haben eine Zahlung ausdrücklich verweigert<br />

Ich selbst habe diese Stellung des Bezirkes Morel in<br />

einer Versammlung in Visp verteidigt.<br />

Bankiere haben uns vorgeschlagen, das Geschäft der<br />

Kantonalbank anzubieten, unter Bürgschaft der Gemeinden;<br />

und ich bin der Meinung, dass wir auf diese<br />

Weise die Angelegenheit noch während dieser Sitzung<br />

erledigen könnten.<br />

Au vote le renvoi est adopté.<br />

Loi sur l'assistance (suite)<br />

Art. 10. — Le rapatriement de l'assisté peut être demandé<br />

par la commune d'origine. Toutefois il ne peut<br />

être requis que si l'intérêt de la commune et de l'assisté<br />

l'exige.<br />

La Commission estime que dès l'instant où l'<strong>Etat</strong> participe<br />

aux frais, il a le droit d'intervenir au même titre<br />

que la commune pour la sauvegarde de ses droits.- Il<br />

propose l'adjonction de l'alinéa 2 suivant:<br />

« Dans le cas où l'<strong>Etat</strong> participe aux frais, il a le<br />

droit d'intervenir au même titre que la commune d'origine<br />

».<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> se déclare d'accord.<br />

Au vote l'article est adopté avec cette modification.<br />

Art. 11. — Le Conseil d'<strong>Etat</strong> est compétent pour conclure,<br />

avec d'autres cantons, des concordats concernant<br />

l'assistance publique, sous réserve de ratification par le<br />

Grand Conseil.<br />

Pas d'observation. — Adopté.


— 74 —<br />

CHAPITRE III<br />

Art. 12. — Dans le canton, l'assistance est temporaire<br />

ou permanente.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 13. — L'assistance temporaire est entièrement à<br />

la charge de la commune de domicile. Il faut, toutefois,<br />

que l'indigent y soit établi depuis un an au moins et<br />

que, <strong>du</strong>rant ce laps de temps, il n'ait pas été assisté<br />

pendant plus d'un mois.<br />

La Commission propose d'intervertir l'ordre des articles<br />

qui suivent. Il faut d'abord définir l'assistance<br />

temporaire avant d'en régler les modalités.<br />

L'article 16 remplace l'article 13.<br />

Art. 13. — L'assistance temporaire a pour but:<br />

a) de pourvoir efficacement à l'entretien et à la surveillance<br />

des enfants qui ont temporairement ou partiellement<br />

besoin d'assistance;<br />

b) d'aider les personnes qui sont momentanément<br />

dans le besoin et de leur faciliter les moyens de rétablir<br />

leur situation au point de vue économique et moral;<br />

c) de donner aux malades nécessiteux l'appui dont ils<br />

ont besoin pour se rétablir.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 14. Il est constitué par l'ancien article 13 qui<br />

définit le but.<br />

Art. 14. — L'assistance temporaire est entièrement<br />

à la charge de la commune de domicile. Il faut, toutefois,<br />

que l'indigent y soit établi depuis un an au moins<br />

et que, <strong>du</strong>rant ce laps de temps, il n'ait pas été assisté<br />

pendant plus d'un mois.<br />

La Commission propose l'adjonction d'un dernier alinéa<br />

à la teneur suivante: ,


' • •<br />

— 75 —<br />

« Si ces deux conditions ne sont pas remplies, l'assistance<br />

incombe à la commune d'origine ».<br />

Cette mesure va p*eut-être de soi, mais il n'est pas<br />

inutile de le spécifier.<br />

Adopté avec cette modification.<br />

Art. 15. (Art. 17). — Toute assistance qui <strong>du</strong>re consécutivement<br />

plus d'une année est considérée comme<br />

permanente. Elle est à la charge de la commune d'origine<br />

de l'indigent, dans les proportions indiquées ciaprès:<br />

La commune d'origine paye les deux tiers des frais<br />

d'assistance lorsque l'indigent réside depuis moins de<br />

dix ans dans sa commune de domicile; la moitié des<br />

frais, lorsqu'il y est établi depuis plus de dix ans; le<br />

quart des frais, lorsque la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> domicile est supérieure<br />

à vingt ans»<br />

Le surplus des charges non supportées par la commune<br />

d'origine incombe à la commune de domicile.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 16. (Art. 18). — Les tâches de l'assistance permanente<br />

sont les suivantes:<br />

1. Les pauvres, infirmes, vieillards, etc., qui ne peuvent<br />

être secourus à domicile, seront placés dans des<br />

familles pouvant les entretenir convenablement ou dans<br />

des établissements appropriés.<br />

2. Les enfants seront confiés à des habitants de la<br />

commune ou d'autres communes qui auront à pourvoir<br />

à leur é<strong>du</strong>cation et à leur instruction professionnelle.<br />

Ils pourront être également placés dans les orphelinats<br />

ou d'autres établissements similaires.<br />

3. Les personnes qui tombent dans la misère, par<br />

suite d'incon<strong>du</strong>ite ou de fainéantise, pourront être internées<br />

dans des colonies de travail, des maisons de discipline<br />

ou de relèvement moral.<br />

4. Les malades, les incurables et les aliénés seront<br />

placés dans des hôpitaux ou dans des établissements<br />

spéciaux.


— 76 —<br />

Il y a lieu de préciser l'alinéa 4 en lui donnant une<br />

autre rédaction.<br />

« Les personnes atteintes de maladie contagieuse et<br />

les aliénés seront, sur avis <strong>du</strong> médecin, placées dans<br />

les hôpitaux ou dans des établissements spéciaux ».<br />

Au vote les trois premiers chiffres sont adoptés.<br />

Le chiffre 4 est adopté dans la forme proposée par<br />

la Commission.<br />

Art. 17. (Art. 14). — Les frais de sépulture d'un indigent<br />

sont toujours à la charge de la commune de domicile.<br />

Pas d'observation. — Adopté.<br />

Art. 18. (Art. 15). — Une commune ne peut refuser<br />

le domicile à un citoyen valaisan pour cause d'indigence.<br />

Toutefois elle est dégagée de ses obligations d'assistance<br />

si elle a fait des réserves, par écrit, auprès de la<br />

commune d'origine et de celle <strong>du</strong> dernier domicile de<br />

l'indigent.<br />

La Commission propose à l'alinéa 2 l'adjonction « Si<br />

dans le délai d'un mois après avoir eu connaissance de<br />

l'arrivée ».<br />

Il est nécessaire de prévoir un délai d'avertissement,<br />

passé lequel l'avis ne peut plus être donné valablement.<br />

Il n'a pas paru heureux de s'en tenir pour la computation<br />

de ce délai à la date <strong>du</strong> dépôt des papiers, car<br />

certaines communes pourraient parfois se couvrir en refusant<br />

au nouvel arrivant ce dépôt.<br />

Adopté avec cette modification.<br />

Art. 19. — Il est interdit aux communes de placer<br />

leurs assistés à des conditions fixées dans une enchère<br />

au rabais.<br />

La Commission propose une modification rédaction-


— 77 —<br />

nelle pour oter à l'article ce qu'il pourrait avoir de choquant<br />

dans les termes.<br />

« à des conditions dont le prix le plus bas aurait un<br />

caractère de mise publique ».<br />

Adopté avec cette modification.<br />

Art. 20. — Les communes doivent s'assurer, par un<br />

contrôle sérieux, que les assistés confiés à des familles<br />

sont bien traités. En ce qui concerne les enfants, elles<br />

devront veiller plus spécialement à ce qu'ils reçoivent<br />

une instruction convenable et appropriée.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 21. — Conformément à l'article 83 de la loi<br />

d'application <strong>du</strong> Code civil suisse, les communes sont<br />

tenues de prendre toutes mesures utiles envers les pa-'<br />

rents qui maltraitent leurs enfants, négligent leur é<strong>du</strong>cation<br />

ou sont incapables de leur donner les soins indispensables.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 22. — Les pensions payées par les communes<br />

aux personnes qui ont la garde d'indigents ou d'enfants<br />

sont insaisissables.<br />

La Commission propose cette modification:<br />

« Payées pour l'assistance publique » au lieu de<br />

payées par les communes aux personnes qui ont la garde<br />

d'indigents ou d'enfants ».<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Je me demande si la proposition de la Commission<br />

ne dépasse pas les limites autorisées au point de vue<br />

juridique.<br />

Lorsque l'on dit « payées par les communes » on reste<br />

dans le droit public où nous sommes plus libres. Je<br />

crois utile de maintenir cette disposition «payées par<br />

les communes ».


— 78 —<br />

M. le député Pitteloud.<br />

En supprimant cette expression nous avons voulu<br />

généraliser en englobant aussi les allocations fournies<br />

par l'<strong>Etat</strong>. Nous n'avons à redouter aucune exception<br />

<strong>du</strong> point de vue juridique. Toute la loi sur l'assistance<br />

relève <strong>du</strong> droit public; il ne s'agit pas ici de la dette<br />

alimentaire; le code civil suisse ne trouvera en aucun<br />

cas application.<br />

Pour tranquiliser tout le monde, l'on pourrait peutêtre<br />

spécifier « Payées par les communes et par l'<strong>Etat</strong> ».<br />

Le texte ainsi serait complet.<br />

Adopté.<br />

Art. 23. — Les autorités d'assistance sont:<br />

a) les comités de bienfaisance;<br />

b) les conseils communaux;<br />

c) les préfets;<br />

d) le Département chargé de l'assistance;<br />

e) le Conseil d'<strong>Etat</strong>.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 24. — Le Conseil communal nomme, pour une<br />

période de quatre ans, un comité de bienfaisance composé<br />

de 3 à 7 membres, dont il désigne le président.<br />

Le curé de la paroisse ou son remplaçant, un membre<br />

de la Chambre pupillaire et un membre <strong>du</strong> Conseil<br />

bourgeoisial en font partie de droit. Les femmes peuvent<br />

faire partie de ce comité.<br />

La Commission désire combler une petite lacune. Il<br />

faut prévoir le cas des communes où il n'existe qu'un<br />

seul conseil; comment alors seront représentés les bourgeois?<br />

La Commission propose ce texte:<br />

«Dans les communes où il n'existe qu'un conseil,<br />

c'est un membre bourgeois de ce conseil qui en fera<br />

partie de droit ».


— 79 —<br />

M. le député Praz:<br />

Le texte soumis à nos délibérations me paraît un peu<br />

trop strict et impératif; je voudrais y proposer un amendement.<br />

L'article institue trois membres qui font partie<br />

de droit <strong>du</strong> conseil de bienfaisance. Nous nous heurterons<br />

certainement dans la pratique à des difficultés à<br />

ce sujet.<br />

En ce qui concerne le représentant de la Chambre<br />

Pupillaire, il n'y a, il est vrai, aucune observation à<br />

présenter. Il sera très bien placé pour accomplir sa<br />

mission, car les indigents sont les clients ordinaires de<br />

la Chambre pupillaire. Cependant dans certaines grandes<br />

communes où ces fonctions sont assez absorbantes<br />

il sera peut-être difficile de désigner au sein de cette institution<br />

des personnes qui voudront assumer cette nouvelle<br />

tâche; il sera parfois nécessaire d'en chercher au<br />

dehors.<br />

Dans les grandes, paroisses également, le curé ne disposera<br />

pas toujours non plus <strong>du</strong> temps matériel pour<br />

s'occuper de l'assistance publique. Il a déjà à sa seule<br />

charge tout ce grand dicastère qui relève de la charité<br />

privée; ne serait-il pas à craindre qu'il soit obligé de négliger<br />

un peu ceux-là que l'on appelle les pauvres honteux,<br />

pour vouer ses soins aux autres.<br />

Il est une autre difficulté d'ordre pratique qui nait de<br />

l'organisation elle-même La paroisse et la commune<br />

n'ont pas toujours les mêmes limites. Ainsi à Conthey<br />

il y a trois curés pour une commune, à Martigny au<br />

contraire l'on ne compte qu'une paroisse pour cinq communes.<br />

Nécessairement il faudra prévoir des exceptions.<br />

Elles sont d'autant plus nécessaires que le clergé est<br />

soumis dans certains endroits à de fréquentes mutations,<br />

il faut <strong>du</strong> temps au nouveau desservant pour connaître<br />

la situation des familles de sa paroisse, tandis que peutêtre<br />

à côté de lui un vicaire établi depuis plus longtemps<br />

serait mieux à même de remplir cette tâche.<br />

Pour ces motifs je me permets de proposer la rédaction<br />

suivante:<br />

« Un membre de l'autorité bourgeoisiale en fait partie<br />

de droit. Dans la règle, le curé de la paroisse ou son


— 80 —<br />

remplaçant et un membre de la Chambre pupillaire en<br />

font également partie. Les femmes peuvent faire partie<br />

de ce comité ».<br />

M. le député Pitteloud.<br />

La Commission a discuté longuement cette disposition<br />

de la loi; elle s'est évertuée à éviter les ecueils qui<br />

ont fait échouer devant le peuple sa devancière.<br />

Je vous rappelerai que lors de la dernière votation<br />

populaire, le Haut <strong>Valais</strong> a donné 3840 rejetants. L'on<br />

en a longuement analysé les motifs et l'on a <strong>du</strong> se convaincre<br />

que le Haut <strong>Valais</strong> avait repoussé la loi parce<br />

que d'une part elle ne faisait pas au clergé la place qui<br />

lui revenait par tradition et d'autre part parce qu'elle<br />

grevait trop fortement les bourgeoisies.<br />

Nous avons tenu à parer à ces deux difficultés. Mais<br />

Monsieur le député Couchepin nous disait déjà très sagement<br />

qu'il serait bien difficile d'imposer au curé cette<br />

nouvelle fonction dans les grandes paroisses. Nous estimons<br />

dans cette situation que la proposition de M. le<br />

député Praz a beaucoup en sa faveur. Le curé de la<br />

paroisse pourra s'il le désire faire partie <strong>du</strong> comité de<br />

bienfaisance; s'il y voit des inconvénients, il aura la faculté<br />

de se faire représenter.<br />

M. le député Couchepin:<br />

Au cours des travaux de la Commission j'ai proposé<br />

personnellement de supprimer cette disposition en tant<br />

qu'elle concerne le clergé. Je pourrais à son appui emprunter<br />

à M. le député Praz la moitié de son discours.<br />

Cette mesure d'exception n'avait pas été prévue dans<br />

le projet de 1921 et personne ne s'est plaint à ce sujet.<br />

Nous n'avons pas à créer ici des droits spéciaux en faveur<br />

d'une catégorie de citoyens.<br />

L'on doit se demander de quels motifs le Conseil d'<strong>Etat</strong><br />

s'est inspiré. Il veut attribuer une partie de l'échec<br />

subi devant le peuple par la loi sur l'assistance au fait<br />

que dans le Hsut <strong>Valais</strong>, l'on avait estimé que le clergé<br />

n'y bénéficiait pas d'une place assez grande.


— 81 —<br />

Cette raison est certainement futile. Messieurs les curés<br />

<strong>du</strong> Haut <strong>Valais</strong> savent fort bien qu'après comme<br />

avant, ils n'auraient qu'à en exprimer le désir pour occuper<br />

les fonctions les plus importantes dans ce domaine<br />

de l'assistance.<br />

Puisque l'on veut mettre la discussion sur ce sujet<br />

nous voulons aussi parler tactique politique. Les conservateurs<br />

devront bien admettre que si tout le parti libéral<br />

votait contre la loi cette fois-ci, il réunirait facilelement<br />

autant de votes négatifs qu'en ont émis les électeurs<br />

Haut <strong>Valais</strong>ans la dernière fois.<br />

La disposition que nous attaquons constitue un privilège<br />

certain en faveur des ecclésiastiques, qui — il faut<br />

ici le répéter — ne revêtent dans l'organisation civile<br />

aucun pouvoir et aucune autorité; elle est une entorse<br />

à la constitution fédérale et cantonale.<br />

Même au point de vue pratique elle apparaît malencontreuse.<br />

Là où les communes désirent la collaboration<br />

<strong>du</strong> curé, elles pourront toujours le nommer membre <strong>du</strong><br />

comité de bienfaisance. Mais par contre là où elles n'y<br />

tiennent pas, imposer quand même le desservant de la<br />

paroisse, c'est créer à ce dernier une situation très pénible.<br />

Il sera toujours considéré comme un intrus ce qui<br />

n'ira pas sans porter préjudice à la bonne administration<br />

de l'assistance.<br />

L'on veut corriger ce que cette disposition a d'impératif<br />

en insérant ce correctif « Dans la règle ». Cela<br />

c'est un pur artifice, qui dit dans la règle ne dit plus<br />

rien <strong>du</strong> tout. Pour les curés comme pour les femmes le<br />

droit existe de faire partie <strong>du</strong> comité. Il est même superflu<br />

de l'insérer dans le texte.<br />

Pour soutenir ma proposition, à part les motifs qu'a<br />

développés M. le député Praz et qui sont excellents, je<br />

ferai valoir qu'il existe aussi certains desservants de<br />

paroisse ou abbés qui ne sont aucunement doués des<br />

compétences administratives et financières qu'exigeraient<br />

ces fonctions. L'assistance publique doit tenir<br />

compte des intérêts publics, tandis que la charité chrétienne<br />

revêt un caractère moins préventif.


— 82 —<br />

Pour ma part je m'opposerais aussi bien à ce qu'il<br />

fût interdit au clergé de faire partie <strong>du</strong> comité de bienfaisance.<br />

Libéraux et conservateurs n'ont pas lutté un<br />

siècle <strong>du</strong>rant pour la suppression des privilèges dans<br />

notre canton, pour que, dans les lois que nous élaborons,<br />

l'on en intro<strong>du</strong>ise de nouveaux.<br />

M. le député Gros:<br />

Je tiens à faire constater que d'après le texte qui<br />

nous est soumis le Conseil communal n'est pas représenté<br />

d'office au comité de bienfaisance. J'estime qu'il<br />

est pour les populations aussi intéressant qu'il y siège<br />

que la Chambre pupillaire ou le Conseil bourgeoisial.<br />

Je propose l'adjonction « un membre <strong>du</strong> Conseil<br />

communal ».<br />

M. le député Delacoste:<br />

Je suis déjà intervenu aux premiers débats pour demander<br />

la suppression de ce privilège en faveur <strong>du</strong> curé.<br />

J'avais proposé la suppression pure et simple de tout<br />

l'alinéa. Pourquoi veut-on maintenant intro<strong>du</strong>ire de force<br />

dans le comité de bienfaisance un curé, un membre<br />

de la chambre pupillaire, un représentant <strong>du</strong> conseil<br />

bourgeoisial et un membre <strong>du</strong> conseil communal. N'estil<br />

pas infiniment préférable de laisser aux communes<br />

une latitude absolue pour constituer le comité de bienfaisance?<br />

Cet organe peut se composer, dit la loi, de 3 à 7 membres.<br />

Dans les petites localités le nombre de 3 sera fréquent.<br />

Avec les prescriptions proposées, il n'y aura donc<br />

plus de place pour une femme et cependant l'on estime<br />

d'une manière générale, et avec raison, que la présence<br />

d'une femme au sein <strong>du</strong> comité de bienfaisance serait<br />

indiquée.<br />

MM. les députés Praz et Couchepin ont développé<br />

contre le privilège d'excellents arguments qui paraissent<br />

avoir modifié un peu les conceptions de la Commission.<br />

Néanmoins, je ne puis me rallier à la formule


— 83 —<br />

« Dans la règle », ce moyen terme ne constituant qu'une<br />

comédie.<br />

Avec cette formule les communes seront libres d'intro<strong>du</strong>ire<br />

ou non le curé de la paroisse dans le comité de<br />

bienfaisance. Pourquoi dès lors, puisque c'est une faculté<br />

qu'on leur laisse, la prévoir dans la loi. Je n'ai<br />

pas l'intention de discuter le droit <strong>du</strong> desservant de la<br />

paroisse de faire partie <strong>du</strong> comité de bienfaisance, ni<br />

même de l'utilité qu'il peut y avoir dans certains cas de<br />

l'y intro<strong>du</strong>ire. Mais il est réellement inutile de vouloir<br />

donner une satisfaction morale au clergé en édictant<br />

une disposition qui ne rime à rien.<br />

Si l'on tient si vivement à maintenir un privilège en<br />

faveur <strong>du</strong> clergé, c'est que l'on redoute une opposition<br />

à la loi de la part <strong>du</strong> clergé valaisan. Cette raison n'est<br />

pas valable. Que l'on fasse donc comprendre à ces Messieurs<br />

les membres <strong>du</strong> clergé que cette loi est une loi<br />

de charité et de progrès et je suis persuadé qu'ils renonceront<br />

à faire de l'obstruction pour une vaine raison<br />

d'amour-propre.<br />

M. le député Pitteloud.<br />

Au nom de la Commission je propose au Grand Conseil<br />

d'adopter la proposition de M. le député Praz.<br />

En ce qui concerne la proposition de M. le député<br />

Gros, je ne crois pas, pour ma part, à son utilité. Le<br />

Conseil communal nomme lui-même le comité de bienfaisance,<br />

il conserve donc toute latitude pour y faire<br />

entrer deux ou même trois de ses membres s'il l'estime<br />

utile.<br />

Je demeure fort étonné de la proposition formulée<br />

par M. le député Delacoste. Considérons la situation<br />

des bourgeois dans une de nos villes. Ils ont un intérêt<br />

réel à siéger au comité de bienfaisance, or il pourrait<br />

fort bien arriver, qu'usant de son droit de libre choix,<br />

le conseil communal les en exclue complètement.<br />

Je puis encore moins accepter cette proposition en<br />

tant qu'elle concerne la situation réservée au desservant<br />

de la paroisse. L'assistance a évolué depuis 1803 et


— 84 —<br />

1810. Ce n'est qu'en 1850 que fut fondée le bureau communal<br />

de charité. Avant cette date toute l'œuvre était<br />

laissée aux hommes de bonne volonté et était exercée<br />

tout spécialement par les religieux, les hospices, les<br />

congrégations. Je ne puis pas taire ici le nom de St.<br />

Vincent de Paul.<br />

Pour tout ce passé de bonté et de charité, le clergé<br />

a droit à une certaine considération. C'est le moins que<br />

nous puissions faire que de la marquer ici par cette<br />

mention.<br />

Il est certain, je le reconnais, que dans les centres<br />

urbains l'on pourra trouver assez facilement des compétences<br />

diverses, mais dans la majeure partie de nos<br />

localités, le curé de la paroisse reste l'homme dont l'instruction,<br />

l'esprit et la psychologie sont les plus développés.<br />

Dès lors cette disposition de la loi qui le touche<br />

ne pourra être que salutaire.<br />

Je puis me déclarer d'accord avec l'adjonction «Dans<br />

la règle ». La portée de ce texte n'en devient pas pour<br />

autant de la comédie. Il signifie clairement que à défaut<br />

de motifs spéciaux le curé devra faire partie <strong>du</strong><br />

comité de bienfaisance. Ces motifs, ils devront être aussi<br />

pertinents à son endroit que ceux-là mêmes qui pourront<br />

être invoqués à l'égard <strong>du</strong> représentant de la Chambre<br />

pupillaire, de droit, membre <strong>du</strong> Comité de bienfaisance.<br />

M. le député Zufferey émet cette suggestion qu'il serait<br />

peut-être utile d'étendre la restriction « Dans la règle<br />

» à la représentation <strong>du</strong> conseil bourgeoisial.<br />

M. le député Delacoste:<br />

Je constate que la discussion a dévié. Je reconnais<br />

volontiers que dans bien des cas, le curé de la paroisse<br />

est bien placé pour connaître les milieux où devra s'exercer<br />

l'activité <strong>du</strong> comité de bienfaisance. Ce que je<br />

veux, ce n'est pas écarter cet élément <strong>du</strong> comité de bienfaisance,<br />

mais que l'on ne force pas les communes à intro<strong>du</strong>ire<br />

un représentant <strong>du</strong> clergé dans cette organisation<br />

dont elle a la seule responsabilité. Que l'on n'ou-<br />


— 85 —<br />

blie pas que bien des desservants de paroisse ne désirent:<br />

nullement être intro<strong>du</strong>its de force dans le comité de<br />

bienfaisance.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet a déclaré avec beaucoup<br />

de franchise que cette disposition avait pour but<br />

essentiellement de rendre la loi populaire dans certaines<br />

régions <strong>du</strong> Haut <strong>Valais</strong>. Le Gouvernement a marqué<br />

au clergé sa volonté de lui être agréable. Cela suffit.<br />

Je maintiens ma proposition de supprimer l'alinéa au<br />

complet.<br />

M. le député Pitteloud.<br />

L'on peut discuter la théorie de M. le député Delacoste.<br />

Celui-ci va jusqu'à préférer la suppression <strong>du</strong><br />

privilège concédé aux bourgeois plutôt que de reconnaître<br />

un avantage de même nature au desservant de la<br />

paroisse.<br />

Il est indéniable que le curé possède dans ce domaine<br />

un droit moral; il est d'autre part bien placé pour exercer<br />

au sein <strong>du</strong> comité de bienfaisance une heureuse activité,<br />

M. le député Delacoste lui-même a consenti à<br />

le reconnaître. D'autre part la proposition Praz enlève<br />

à cette disposition légale ce qu'elle pouvait avoir de<br />

trop impératif.<br />

Dans cette situation il est de notre devoir de donner<br />

cette satisfaction à notre clergé qui le mérite très largement.<br />

Pour le faire, il y a lieu de voter la proposition de<br />

la Commission, proposition amendée par M. le député<br />

Praz.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Puisque l'on me met eh cause, je dois spécifier qu'effectivement<br />

la situation faite au clergé par l'ancien projet<br />

fut un des motifs de son échec devant le peuple.<br />

Le parti radical veut s'opposer à ce que le droit <strong>du</strong><br />

curé soit inscrit dans la loi. Je tiens à relever à ce sujet<br />

que dans nombre de cas on intro<strong>du</strong>it dans les textes


— 86 —<br />

légaux des mentions de ce genre. L'on estime que bien<br />

qu'elles ne soient pas essentielles, elles ont leur utilité,<br />

elles servent de directives.<br />

La proposition Praz qui est sage devrait rallier tous<br />

les suffrages. Il ne faut pas que l'opposition commette<br />

ici ce péché d'intransigeance qu'elle reproche si sévèrement<br />

et si souvent au clergé.<br />

M. le député Fama:<br />

Lorsque M. le député Praz a formulé sa proposition<br />

je m'en suis senti partisan. Mais maintenant que M.<br />

le président de la Commission en a expliqué tout le<br />

sens caché, j'entends bien m'y opposer fermement.<br />

L'on nous déclare que s'il n'existe pas de raisons<br />

tout à fait spéciales pour l'en empêcher, le curé doit<br />

faire partie <strong>du</strong> comité de bienfaisance.<br />

J'avoue que je préfère de beaucoup les situations<br />

franches. Je soutiendrais contre cet amendement le texte<br />

<strong>du</strong> projet, qui prévoit le droit sans réserve.<br />

Et puis l'on verra si la loi passe devant le peuple.<br />

Herr Grossrat Mêtry:<br />

Die Vertreter der Opposition kommen stets wieder<br />

mit ihrem Worte, Privilegium! Wenn wir hier tatsächlich<br />

ein Vorrecht schaffen sollten, so würde ich mich<br />

dagegen in Namen unserer demokratischen Grundsätze<br />

auflehnen.<br />

Aber mir scheint es, dass davon gar keine Rede ist.<br />

Wir befinden uns hier vor einer Bestimmung des Staatsrechtes.<br />

Der kirchlichen Behörde dies zu gewähren<br />

ist wohl das gleiche, wie dem Gemeinderichter zu gestatten,<br />

Mitglied des Waisenamtesj zu werden, und darum<br />

fiel es niemand ein, von ungerechtem Privilegium<br />

zu sprechen.<br />

M. le député Couche pin:<br />

Je ne veux pas discuter à perte de vue s'il s'agit réellement<br />

dans le cas donné de constituer ou non un privilège<br />

en faveur des curés. Dans l'exemple cité par M.


— 87 —<br />

le député Métry, seules des autorités civiles sont en jeu;<br />

il n'en va pas de même ici, cet exemple ne liquide rien.<br />

Il me semble trop que l'on veut tourner autour <strong>du</strong><br />

pot. Pour moi il me suffit de savoir, que le droit de<br />

faire partie <strong>du</strong> comité de bienfaisance est reconnu aux<br />

ecclésiastiques même sans disposition légale spéciale.<br />

Dès lors, pas n'est besoin de maintenir le texte de<br />

la loi, ni d'adopter l'amendement Praz à leur sujet.<br />

M. le député O. Lorétan:<br />

Tous vous voulez défendre le projet, dites-vous?<br />

Sur ce principe vous êtes unanimes. M. le Conseiller<br />

d'<strong>Etat</strong> Troillet l'a déclaré, il a prié l'opposition de renoncer<br />

à ce qu'il appelle son intransigeance. Moi pour<br />

ma part je me permettrai de souligner l'intransigeance<br />

de la Commission. Que de son côté elle fasse le geste.<br />

Si elle entend demeurer irré<strong>du</strong>ctible, c'est que peutêtre<br />

elle n'est pas tout à fait décidée à faire passer la<br />

loi; qu'elle assume alors toute la responsabilité de son<br />

attitude.<br />

M. le député Pitteloud.<br />

Messieurs les députés Couchepin, Lorétan, Delacoste,<br />

et Fama discutent avec vigueur d'une disposition<br />

qui, dans la pratique, ne saurait avoir une portée bien<br />

considérable. Si la loi devait échouer devant le peuple<br />

uniquement parce qu'il y est prévu que les curés de paroisse<br />

font partie de droit, non pas toujours, mais dans<br />

la règle, <strong>du</strong> comité de bienfaisance, je veux bien assumer<br />

la responsabilité d'un tel échec.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Monsieur le député Lorétan nous parle de notre intransigeance,<br />

je vous laisse Messieurs le soin de la découvrir<br />

là où elle est. Il y a trois conceptions en présence;<br />

l'une entend maintenir le texte impératif de la loi; la<br />

seconde en demande la suppression pure et simple; la


— 88 —<br />

troisième par contre défend une proposition intermédiaire<br />

que vous connaissez.<br />

J'estime que celle-ci doit rallier tout le monde. Elle<br />

se borne à indiquer que dans la règle le desservant de<br />

la paroisse fera partie de cet organe. Elle ne pose aucun<br />

principe absolu et laisse libre champ aux exceptions.<br />

A l'article 7 il a été spécifié que l'assistance ne pouvait<br />

pas être réclamée par la voie judiciaire. Nous avons<br />

convenu que cette disposition n'était pas nécessaire,<br />

mais qu'elle était utile comme indication. Dans le cas<br />

présent nous devons faire la même remarque, il s'agit<br />

ici aussi d'une indication, mais ce serait une erreur que<br />

d'en exiger la suppression dans le texte.<br />

Dès que la nouvelle formule a été proposée, la Commission<br />

l'a faite sienne. Il faut bien en conclure que<br />

l'intransigeance siège de l'autre côté.<br />

M. le député Delacoste:<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet et le président de la<br />

Commission laissent entendre que la discussion a dévié<br />

sur le terrain politique. Je dois cependant faire observer<br />

qu'aux premiers débats, de nombreux députés conservateurs<br />

ont partagé cette manière de voir.<br />

M. le député Métry nous déclare que s'il s'agissait<br />

de créer un privilège en faveur <strong>du</strong> clergé, il s'opposerait<br />

d'une manière absolue au maintien de la disposition en<br />

discussion. Pour ma part, j'affirme qu'il y a réellement<br />

un privilège. J'ai peine à concevoir que les membres<br />

<strong>du</strong> clergé <strong>du</strong> Haut <strong>Valais</strong> se croient obligés de le réclamer<br />

alors que l'ancienne loi ne contenait aucune disposition<br />

de cette nature. Il m'apparaît sans intérêt de remonter<br />

dans le cours des siècles pour y rechercher l'importance<br />

et l'influence à cette époque des institutions<br />

ecclésiastiques.<br />

On a interprêté la parole de M. le député Lorétan<br />

comme une menace. C'est une erreur. Mon collègue a<br />

simplement voulu rendre la Haute Assemblée attentive


i — 89 —<br />

au fait que si ce privilège est inscrit dans la loi, il se<br />

trouvera de nombreux citoyens pour rejeter la loi que<br />

nous élaborons.<br />

La proposition de M. le député Praz n'est qu'un<br />

moyen terme. Si elle tend à concilier deux points de vue,<br />

elle ne rime à rien. A mon avis, ou bien l'on veut accorder<br />

aux curés un droit, dans ce cas le texte <strong>du</strong> projet<br />

doit être maintenu; ou bien ce n'est qu'une faculté et<br />

dans ce cas la suppression de l'alinéa en discussion<br />

s'impose.<br />

M. le député G. Lorétan:<br />

Loin de moi l'idée de proférer des menaces à l'adresse<br />

de la loi. J'estime qu'au point de vue électoral le<br />

maintien de cette disposition est des plus dangereux,<br />

elle trouvera des adversaires dans les deux partis, car<br />

elle comporte un privilège en faveur d'une classe de citoyens.<br />

Je tiens de.tout mon cœur à ce que cette loi<br />

passe, mais je ne puis cacher ma pensée: elle a <strong>du</strong><br />

plomb dans l'aile.<br />

M. le député Fama:<br />

Je le répète, l'amendement Praz ne peut me donner<br />

satisfaction. Je veux savoir si les communes demeureront<br />

libres de nommer ou non le curé de la paroisse<br />

dans le comité de bienfaisance. Cette autonomie des<br />

communes, je tiens à la défendre.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Est-il vraiment nécessaire de vous expliquer le sens<br />

de cette expression « dans la règle ». Elle me paraît<br />

claire en soi et figure d'ailleurs dans une série de lois.<br />

Les communes ne seront pas obligées de nommer<br />

le curé dans le comité de bienfaisance, mais il leur faudra<br />

pour ce faire avoir de justes motifs. Dans les cas<br />

où ces motifs n'existeraient pas, l'obligation naîtrait<br />

pour elle, ipso facto.<br />

M. le député Fama remercie M. le président de la<br />

Commission de ses explications et déclare qu'il est<br />

maintenant bien renseigné sur la portée de l'expression.


— 90 —<br />

M. le député Praz rectifie au point de vue de la rédaction<br />

son amendement en disant « un membre de l'autorité<br />

bourgeoisiale » au lieu de « un membre <strong>du</strong> conseil<br />

bourgeoisial ».<br />

Au vote la proposition Praz est adoptée contre la<br />

proposition Zufferey.<br />

M. le député Gros se rallie à la proposition Couchepin.<br />

Au vote la proposition Praz acceptée par le Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong> et la Commission est adoptée contre la proposition<br />

Couchepin.<br />

La proposition Praz est votée contre la proposition<br />

Fama.<br />

La proposition Praz est votée contre la proposition<br />

Delacoste.<br />

A l'alinéa 3 le texte de la Commission est adopté.<br />

L'ensemble de l'article ainsi modifié est adopté.<br />

Article 25. — Le Comité de bienfaisance centralise<br />

tous les renseignements concernant l'assistance locale<br />

et gère le fonds communal des pauvres, sous la surveillance<br />

<strong>du</strong> Conseil communal. Il exerce sur les assistés et<br />

leurs familles un contrôle efficace et permanent et signale<br />

les abus; il encourage les efforts des institutions privées<br />

qui travaillent à diminuer l'intervention de l'assistance<br />

publique et à en ré<strong>du</strong>ire les charges. Il fait les<br />

enquêtes sur les cas d'indigence qui lui sont signalés et<br />

présente ensuite un rapport et des propositions à l'autorité<br />

communale.<br />

Le Comité de bienfaisance procède aux inspections<br />

et au contrôle prévus à l'article 20.<br />

Pas d'observation.<br />

M. le député Roten propose la suppression de cette<br />

disposition «gère le fonds communal des pauvres».


— 91 —<br />

Cette disposition est contraire à la loi sur le régime<br />

communal. Elle est d'autre part dangereuse. En effet<br />

l'un ne peut confier des valeurs parfois très importantes<br />

à un comité non responsable composé peut-être de<br />

femmes, <strong>du</strong> curé et de l'un ou l'autre citoyen de la localité.<br />

Une telle compétence serait aussi en contradiction<br />

formelle avec la répartition des pouvoirs telle qu'elle<br />

est énoncée à la fin de l'alinéa. D'un côté l'on confierait<br />

au comité de bienfaisance la gérance des valeurs<br />

et de l'autre on remettrait à l'autorité communale le<br />

droit d'en disposer.<br />

Il me paraît plus sage de mettre en harmonie les différents<br />

éléments <strong>du</strong> texte tout en restant dans le cadre<br />

des principes légaux.<br />

M. le député Pitteloud.<br />

Il est bien enten<strong>du</strong> qu'il est toujours possible de modifier<br />

une loi, mais je dois avouer qu'ici la Commission<br />

n'a pas examiné les divergences qui lui sont signalées.<br />

Nous ne voyons d'ailleurs pas d'inconvénients à ce<br />

qu'il soit fait droit à la proposition de M. le député Roten.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Nous sommes ici en présence d'une question difficile<br />

et compliquée; c'est celle de savoir s'il convient de donner<br />

plus ou moins de compétence au comité de bienfaisance.<br />

Si nous restreignons trop ses pouvoirs il est à craindre<br />

que ce comité ne travaille pas ou presque pas. Il<br />

se bornera à faire quelques propositions d'ordre plus<br />

ou moins général au conseil communal qui les acceptera<br />

ou ne les acceptera pas.<br />

M. le député Roten veut découvrir des contradictions<br />

entre les différents éléments de l'article 25. Pour ma<br />

part j'estime que l'on ne peut pas tirer de la deuxième<br />

phrase de cet article la conséquence que le comité de<br />

bienfaisance n'a aucune compétence pour disposer de


— 92 —<br />

certaines valeurs. Cet article doit être examiné avec soin,<br />

il dépend en partie <strong>du</strong> moins des dispositions précédentes.<br />

Dès l'instant où l'on a admis la constitution <strong>du</strong> comité<br />

de bienfaisance, force nous est d'étudier s'il y a<br />

lieu d'augmenter ou de diminuer ses compétences qu'il<br />

n'est pas possible de supprimer pour ainsi dire totalement.<br />

Je propose en conséquence le renvoi de l'article à la<br />

Commission.<br />

M. le député Kuntschen expose qu'à son point de<br />

vue le comité de bienfaisance est compétent pour gérer<br />

le revenu <strong>du</strong> fonds communal ainsi que les valeurs allouées<br />

spécialement par ce conseil. Dans le cas où il s'agirait<br />

de dépenses plus considérables ou d'actes d'administration<br />

plus importants, c'est à la commune qu'appartiendraient<br />

de telles décisions. Il propose l'adjonction<br />

« et dispose de l'allocation budgétaire allouée par<br />

la commune pour l'assistance ».<br />

M. le député Couchepin:<br />

Comme M. Kuntschen j'estime qu'il est inutile de<br />

renvoyer cet article pour étude. Le conseil communal<br />

gère les fonds. A Martigny-Bourg nous gérons nousmêmes<br />

et versons les intérêts au comité. Le comité de<br />

bienfaisance administre sa caisse et dispose des revenus<br />

et des dons qu'il reçoit. Je me rallie en conséquence à<br />

la manière de voir de M. le député Kuntschen.<br />

M. le député Roten déclare de même se rallier à la<br />

proposition Kuntschen.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Trolltet retire sa proposition<br />

de renvoi.<br />

Au vote l'article ainsi modifié est adopté.<br />

Art. 26. — Lorsqu'il y a lieu de faire application de<br />

la dette alimentaire, conformément à l'article 1, il est<br />

procédé comme suit: Le concours des parents est d'abord<br />

réclamé à l'amiable par le comité de bienfaisance


— 93 —<br />

de la commune de domicile. Les parents sont convoqués<br />

personnellement et décident en assemblée de famille des<br />

mesures à prendre et de leurs contributions respectives.<br />

Si ces démarches demeurent infructueuses et si une<br />

entente! n'intervient pas entre les parents, le conseil de<br />

la commune de domicile prend les mesures nécessaires<br />

et établit l'échelle de contribution des parents, après<br />

avoir pris connaissance <strong>du</strong> préavis <strong>du</strong> comité de bienfaisance.<br />

La décision <strong>du</strong> conseil est communiquée par »<br />

pli chargé aux intéressés et à la commune d'origine.<br />

La Commission propose diverses modifications rédactionnelles.<br />

M. le député Roten demande le renvoi de cet article<br />

à la Commission. Cet article a déjà donné lieu, aux premiers<br />

débats, à une longue discussion. Dans sa teneur<br />

première il tendait à modifier les dispositions de l'article<br />

329 C. C. S., il était même contraire au principe de<br />

la législation fédérale.<br />

Dans sa nouvelle rédaction, l'on voit que le conseil<br />

communal devient l'autorité compétente pour établir<br />

l'échelle de contribution des parents. Ainsi ce même<br />

pouvoir est en même temps juge et partie, ce que le<br />

code a voulu tout spécialement éviter. Cette nouvelle loi<br />

ne peut consacrer une pareille anomalie, il faut<br />

nécessairement prévoir à cet effet une tierce personne<br />

indépendante, le préfet par exemple. Il ne nous paraîtrait<br />

pas suffisant pour la sauvegarde des contribuables<br />

qu'il soit simplement institué une voie de recours au<br />

Conseil d'<strong>Etat</strong> contre les décisions de la commune. Ce<br />

serait renverser les charges de la preuve. C'est à la<br />

corporation publique et non aux parents d'établir le<br />

bien fondé de leur manière de voir.<br />

Je propose le renvoi pour nouveau rapport.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Si l'on examine l'historique de cet article l'on doit<br />

constater qu'antérieurement les procé<strong>du</strong>res étaient très<br />

diverses , ce qui donnait lieu à de nombreuses récla-


- 94 -<br />

mations. Le code civil lui-même ne prévoyait rien à ce<br />

sujet.<br />

L'on estime qu'il n'est pas très juste que le conseil<br />

communal soit en l'affaire juge et partie. Selon notre<br />

idée cette autorité doit être en quelque sorte un organe<br />

de conciliation. Le conseil communal établit la liste des<br />

contributions, il n'est pas l'autorité compétente pour en<br />

décider en cas de conflit. Cette mission sera confiée au<br />

Préfet.<br />

M. le député Pittehud:<br />

Je m'oppose à la proposition de renvoi. J'estime l'article<br />

26, tel qu'il est soumis aux délibérations <strong>du</strong> Grand<br />

Conseil, parfaitement clair. Les scrupules de M. le député<br />

Roten vous paraîtront comme à moi exagérés, et<br />

la réponse qui lui a été donnée vous aura certainement<br />

satisfaits. Il est inutile de vouloir créer une nouvelle instance<br />

et d'obliger le préfet à ouvrir enquête dans chaque<br />

cas particulier. Le système adopté est certainement le<br />

plus pratique. Le conseil communal élabore un avantprojet<br />

de réglementation et si des contestations naissent<br />

et que l'accord ne peut intervenir^, la voie <strong>du</strong> recours<br />

reste toujours ouverte à l'opposant.<br />

M. le député Roten:<br />

Je regrette malgré toutes les explications qui me sont<br />

données de devoir maintenir ma manière de voir.<br />

Aux termes de la loi civile la décision préliminaire <strong>du</strong><br />

conseil communal n'est pas <strong>du</strong> tout simplement une<br />

proposition de conciliation. Elle entraîne bel et bien<br />

l'obligation de payer. Je ne vois pas à quoi peut servir<br />

l'établissement d'une échelle de répartition entre les parents<br />

alors que le code civil prévoit expressément que<br />

seuls les frères et sœurs dans l'aisance sont tenus de<br />

contribuer à l'assistance de l'indigent.<br />

Je maintiens qu'il faut instituer une autorité qui ne<br />

soit pas partie en cause.


— 95 —<br />

M. le député Delacoste:<br />

Cet article 26 donne au conseil communal la compétence<br />

de prononcer si et dans quelle mesure les personnes<br />

doivent intervenir pour l'entretien de leurs parents.<br />

Un recours au préfet est prévu contre cette décision.<br />

La loi d'application par contre confère au préfet le<br />

pouvoir de porter pareille décision.<br />

Il me semble que l'on ne peut aussi facilement modifier<br />

une loi organique. La question me paraît délicate<br />

et j'estime que la Commission a mauvaise grâce de s'opposer<br />

à la proposition de renvoi.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Je tiens à faire remarquer que depuis l'intro<strong>du</strong>ction<br />

de la loi d'application c'est précisément le système que<br />

nous préconisons qui est appliqué. Le conseil communal<br />

prend une décision qui devient définitive sous réserve<br />

de recours au préfet.<br />

L'on voudrait maintenant enlever au conseil communal<br />

sa compétence pour l'attribuer à une autre autorité.<br />

Ce serait une complication des rouages administratifs<br />

qui n'irait pas sans entraîner des frais supplémentaires.<br />

La commune est mieux placée d'ailleurs que n'importe<br />

quel autre organe pour procéder à la répartition<br />

des débours.<br />

M. le député Delacoste:<br />

Je prétends pour ma part non pas que le système<br />

de la loi ne soit pas clair, mais bien qu'il est dangereux.<br />

Il faut bien spécifier si la décision communale<br />

sera exécutoire à défaut de recours. Selon la loi d'application<br />

seuls les préfets sont compétents pour statuer<br />

sur la dette alimentaire.<br />

Dans la pratique il se pro<strong>du</strong>ira ceci, les personnes intéressées<br />

s'opposeront purement et simplement à l'exécution<br />

de la décision <strong>du</strong> conseil communal et se pourvoiront<br />

par un recours au Tribunal fédéral, contre cette<br />

décision.


— 96 —<br />

M. le député Pitteloud:<br />

En ce qui me concerne je n'ai aucun parti pris et je<br />

veux bien accepter le renvoi. Cependant je désire savoir<br />

où les députés qui le demandent veulent en arriver et<br />

quel est le but exact <strong>du</strong> renvoi.<br />

Au vote la proposition de renvoi est acceptée.<br />

Art. 27. — Les parents et la commune d'origine<br />

peuvent recourir au préfet contre la décision <strong>du</strong> conseil<br />

communal. Ce recours doit être exercé, sous peine<br />

de forclusion, dans le délai de dix jours, dès la notification<br />

de la décision.<br />

Le préfet prononce dans les dix jours, après avoir<br />

enten<strong>du</strong> les intéressés. Il leur communique sa décision<br />

par pli chargé.<br />

La décision <strong>du</strong> préfet peut être contestée dans le même<br />

délai, par voie de recours au Conseil d'<strong>Etat</strong>, qui<br />

prononce définitivement.<br />

Comme cet article fait corps avec le précédent, la Commission<br />

en demande le renvoi également.<br />

Adopté.<br />

Art. 28. — Les difficultés résultant de l'application<br />

de la présente loi sont tranchées par le Département<br />

chargé de l'assistance.<br />

Le recours au Conseil d'<strong>Etat</strong> est réservé. Il doit toutefois<br />

être présenté dans les vingt jours dès la notification<br />

de la décision <strong>du</strong> Département cantonal compétent.<br />

Pas d'observation.<br />

M. le député Roten:<br />

Mon intervention sur ce point est dictée uniquement<br />

par le souci de voir donner à la loi sa forme la plus<br />

claire. Nous discutons actuellement le chapitre 4 qui<br />

traite de l'organisation de l'assistance.


— 97 —<br />

Il me semble pour ma part que l'article 28 n'y trouve<br />

pas sa place mais qu'il doit figurer de préférence<br />

dans les dispositions finales. En l'insérant dans ce chapitre,<br />

il pourrait en naître des confusions: le département<br />

chargé de l'assistance semblerait devoir être compétent<br />

pour connaître par voie de recours des décisions<br />

<strong>du</strong> préfet.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

La Commission a examiné déjà s'il y avait lieu ou<br />

non de reporter ces dispositions à la fin de la loi. Elle<br />

n'a pas cru cependant devoir vous proposer cette modification.<br />

En effet à l'article 27 sont prévus les cas qui<br />

peuvent être soumis par voie de recours au préfet. L'article<br />

28 traite des recours au département et au Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong>. Ces questions ont un lien de parenté et nous<br />

avons cru utile de les réunir. Nous devons convenir cependant<br />

que le principe qui est contenu dans cet article<br />

serait mieux souligné s'il figurait précisément parmi<br />

les dispositions générales finales.<br />

Si le Grand Conseil veut partager la manière de voir<br />

de M. le député Roten, la Commission n'y fera aucune<br />

objection.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Je ferai remarquer à l'assemblée que l'article 28, objet<br />

de nos délibérations, est une conséquence de l'article<br />

23. Tout le chapitre 4 traite de l'organisation de l'assistance,<br />

donc des différents pouvoirs compétents pour<br />

connaître des questions et difficultés qui pourraient en<br />

résulter. Les autres chapitres par contre concernent les<br />

ressources de l'assistance. Ainsi la loi se divise en deux<br />

parties distinctes et, pour ce motif, il y a lieu de maintenir<br />

l'article 28 à l'endroit où il figure présentement.<br />

M. le député Delacoste:<br />

Les explications que vient de donner M. le Conseiller<br />

d'<strong>Etat</strong> Troillet sont parfaitement fondées, mais dans


— 98 —<br />

ce cas il me semble qu'il faudrait préciser davantage la<br />

portée des dispositions de l'article 28. Cet article doit<br />

être interprété dans ce sens, si je ne fais erreur, que les<br />

difficultés qui en sont l'objet doivent être soumises directement<br />

au département chargé de l'assistance avec<br />

recours au Conseil d'<strong>Etat</strong>.<br />

S'il en est bien ainsi je proposerai d'ajouter à l'alinéa<br />

1 ce membre de phrase « lorsqu'elles ne sont pas soumises<br />

de par la loi à une autre autorité ».<br />

M. le député Roten déclare se rallier à la proposition<br />

de M. le député Delacoste.<br />

Au vote l'article ainsi modifié est adopté.<br />

Art. 29. — Le Département chargé de l'assistance<br />

doit contrôler les mesures prises pour le placement,<br />

l'é<strong>du</strong>cation, la mise en apprentissage des orphelins, des<br />

enfants abandonnés et de ceux qui ont été soustraits à<br />

la puissance paternelle ou tutélaire.<br />

La Commission propose de substituer le mot « peut »<br />

au mot « doit ».<br />

M. le député Pitteloud expose que le dernier terme de<br />

l'article est inutile car pratiquement jamais un enfant ne<br />

se soustrait à l'autorité tutélaire.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet se déclare d'accord<br />

pour la suppression des termes « ou tutélaire » en fin<br />

de l'article.<br />

Je ne puis partager la manière de voir de la Commission.<br />

Dire «le département chargé de l'assistance<br />

peut contrôler les mesures prises » cela ne correspond<br />

à rien de pratique. Si l'on veut modifier le texte il faut<br />

insérer « contrôlera » au lieu de « doit contrôler ».<br />

M. le député Pitteloud défend la proposition de la<br />

Commission. Nous craignons de la part de l'<strong>Etat</strong> la<br />

création d'un nouvel organe chargé précisément d'exercer<br />

le contrôle en question. Il n'est nullement besoin<br />

pour ce faire d'une administration permanente. Nous


— 99 —<br />

ne voulons pas créer à l'<strong>Etat</strong> une obligation absolue<br />

pour éviter que celui-ci de son côté n'institue à cet effet<br />

un fonctionnaire nouveau.<br />

Au vote le texte de la Commission amendé par M. le<br />

député Pitteloud est adopté.<br />

Art. 30. — Il surveille également la marche des établissements<br />

de l'<strong>Etat</strong> qui servent à l'assistance publique<br />

ou de ceux fondés par les districts et les communes,<br />

et subventionnés par l'<strong>Etat</strong>.<br />

Pas d'observation.<br />

M. le député Roten constate que cet article ne traite<br />

pas des œuvres <strong>du</strong>es à l'initiative privée. Si le principe<br />

de la subvention est admis en leur faveur il faudra nécessairement<br />

qu'une certaine surveillance soit exercée<br />

par l'<strong>Etat</strong> sur ces établissements.<br />

M. le député Klinischen:<br />

Ce point de vue est parfaitement exact. Il faut lier<br />

la subvention au droit de surveillance.<br />

M. le député Roten désire que le nouvel alinéa prévoit<br />

cette disposition.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen:<br />

Notre loi d'assistance ne doit pas nécessairement<br />

créer le droit pour l'<strong>Etat</strong> de s'ingérer dans les œuvres<br />

<strong>du</strong>es à la charité privée. Ce n'est pas un motif suffisant<br />

parce que la caisse publique verserait 500 ou 1000<br />

francs à un asile pour que, immédiatement, l'administration<br />

y ait son mot dire. Je crois devoir m'opposer<br />

pour ces motifs à l'adjonction demandée par M. le député<br />

Roten.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

La Commission est partie <strong>du</strong> point de vue que l'<strong>Etat</strong><br />

ne devrait pas s'immiscer dans l'organisation et la direc-


— 100 —<br />

tion des établissements privés. C'est pourquoi elle a<br />

laissé expressément ces œuvres hors <strong>du</strong> cadre« de la loi.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> ne veut pas se prononcer ainsi à<br />

brûle pourpoint sur cette question. En ce qui me concerne<br />

je suis parfaitement d'avis que si la subvention<br />

reste minime l'intervention <strong>du</strong> département n'est en<br />

rien justifiée, par contre si elle revêt une certaine importance,<br />

cette surveillance semble s'imposer d'elle-même.<br />

Je suis ainsi d'accord avec M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong><br />

Walpen.<br />

M. le député Fama:<br />

Il me paraît difficile en effet de poser ici un principe<br />

général. L'on peut facilement s'en dispenser. L'<strong>Etat</strong><br />

n'aura qu'à édicter ses conditions chaque fois qu'il estimera<br />

devoir allouer un subside.<br />

Herr Grossrat Hallenbarter:<br />

Das von Herrn Orossrat Roten erwähnte Prinzip gab<br />

im Innern der Kommission schon mehrmals zu Erörterungen<br />

Anlass. Diese betrachtete es als sehr gefährlich<br />

und fürchtet, das Volk werde sich dagegen auflehnen.<br />

In der Tat, das Volk würde es nicht zugeben, dass<br />

der Staat mittels einer kleinen Subsidie von Fr. 200<br />

bis 500 eine Aufsicht über die privaten Wohltätigkeitswerke<br />

ausüben könnte. Die grossen Vereine würden<br />

gerne einen Bericht einsenden und den Delegierten des<br />

Staates die Rechnungen unterbreiten, aber fürs Gesetz<br />

selbst wäre es gefährlich, daraus eine unumgängliche<br />

Obligation zu machen.<br />

Au vote l'adjonction Roten est rejetée.<br />

L'article est adopté.<br />

Art. 31. — En cas d'urgence ou de refus, le Département<br />

chargé de l'assistance peut prendre, par dèci-


— 101 —<br />

sion administrative, toutes mesures provisionnelles qui<br />

lui paraîtront opportunes.<br />

Pas d'observation. -<br />

M. le député Delacoste déclare qu'il ne saisit pas le<br />

sens des termes « ou de refus » insérés dans cet article.<br />

S'agit-il peut-être <strong>du</strong> refus d'obéissance à la loi. En ce<br />

qui le concerne il estime que l'expression « en cas d'urgence<br />

» suffit.<br />

La Commission se déclare d'accord.<br />

Au vote l'article ainsi modifié est adopté.<br />

M. le Président <strong>du</strong> Grand Conseil donne connaissance<br />

de cette interpellation déposée par M. le député<br />

Dr Raymond Lorétan:<br />

Ist die H Regierung in der Lage, Auskunft zu erteilen,<br />

in welchem Stadium sich die Frage der Beschränkung<br />

des Lastwagenverkehrs in den Seitentälern<br />

und des Winterbetriebes der Bergbahnen befindet?<br />

Erachtet die h. Regierung diese Frage nicht als wirschaftlich<br />

bedeutsam und welche Schritte hat sie unternommen,<br />

um eine beschleunigte Lösung herbeizuführen.<br />

Séance <strong>du</strong> 12 Novembre 1926<br />

Présidence: M. Marc MORAND<br />

Appel nominal.<br />

Lecture <strong>du</strong> protocole. (Approuvé).<br />

Interpellation Dellberg.<br />

M. le Président <strong>du</strong> Grand Conseil donne connaissance<br />

de l'interpellation suivante:<br />

a) dans quel temps et dans quelle intervalle le Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong> doit-il soumettre aux délibérations <strong>du</strong> Grand<br />

Conseil une loi pour seconde lecture?


— 102 —<br />

Le règlement <strong>du</strong> Grand Conseil ou de la Constitution<br />

a-t-il des textes formels à ce sujet?<br />

Eventuellement lesquels?<br />

b) dans quel temps, le Conseil d'<strong>Etat</strong> doit-il, d'après<br />

le règlement <strong>du</strong> Grand Conseil et de la Constitution,<br />

soumettre au Grand Conseil les rapports sur les motions<br />

régulièrement développées et prises en considération<br />

par celui-ci?<br />

Budget (suite)<br />

Département de l'Intérieur<br />

Luterà A et B<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Littera C<br />

La Commission a demandé au Département des détails<br />

plus complets sur la gestion des écoles d'agriculture<br />

de Châteauneuf et Viège. Elle émet le vœu à ce<br />

sujet que dorénavant les budgets spéciaux de ces institutions<br />

soient insérés dans le corps même <strong>du</strong> budget<br />

général en appendice, suivant la méthode suivie pour<br />

l'établissement de Malévoz.<br />

Elle signale la réorganisation des cours de fromagerie,<br />

et propose que, le diplôme soit donné non pas déjà<br />

après un cours unique, mais seulement après une année<br />

de pratique et à la suite d'un second examen.<br />

Elle salue le service nouveau qui a été organisé à<br />

Châteauneuf, sans entraîner une dépense bien considérable<br />

puisque seul le poste <strong>du</strong> chef de service a <strong>du</strong> être<br />

créé.<br />

Le poste concernant la lutte contre les vers a été supprimé,<br />

car Berne refuse maintenant toute subvention à<br />

ce sujet.<br />

Sous 17, litt. K et L, les chiffres ont été reculés d'une<br />

littera, la somme de 75,000 francs doit être portée<br />

à la littera K et la somme de 37,500 à la littera L.


— 103 —<br />

La Commission signale encore la nécessité qu'il y a<br />

à venir en aide aux propriétaires des ruchers détruits<br />

par l'acariose.<br />

M. le député Barman:<br />

Sous chiffre 19, littera h, amélioration <strong>du</strong> sol, on<br />

trouve pour les années 1926 et 1927, 120,000 francs<br />

en dépense et 60,000 francs en recettes.<br />

En 1925 figurait 329,300 francs en dépense et<br />

263,000 en recette.<br />

Nous voudrions connaître la situation exacte de ce<br />

service. Il faudrait que le Département dépose un tableau<br />

des travaux terminés, des travaux en cours et des<br />

travaux qui sont projetés pour la période prochaine.<br />

Dans ce tableau devrait entrer naturellement une<br />

série de dépenses assez importantes effectuées pour la<br />

construction de routes de montagne subventionnées par<br />

la Confédération.<br />

J'ai pu obtenir de M. le Chef <strong>du</strong> Département les indications<br />

suivantes:<br />

Subsides pour travaux terminés Fr. 75,000<br />

à fin 1926 Fr. 27,660<br />

ce qui porte au total 103,000 francs en chiffres ronds.<br />

Si l'on tient compte des proportions qui existent entre<br />

les subventions allouées par la Confédération et les<br />

dépenses effectives, il faut bien admettre que la somme<br />

de 120,000 francs inscrite au budget est assurément<br />

insuffisante pour arriver à couvrir le coût des travaux.<br />

Les crédits de 1926 sont épuisés.<br />

En 1927 il faut compter sur Fr. 126,000<br />

Fin 1928 sur Fr. 70,000<br />

Pour la période 1929-1930 Fr. 100,000<br />

De sorte que pour les années 1927 à 1930 en y ajoutant<br />

l'excédent de 1926 le compte débiteur ascenderai à Fr.<br />

400,000.—.<br />

La Commission a estimé que 60,000 Fr. ne seraient<br />

guère suffisants pour subventionner en temps voulu les<br />

améliorations foncières qui seront terminées en 1929.


— 104 —<br />

Au chapitre 15, littera I, sont portés 5000 francs<br />

sous la rubrique: subside pour constructions.<br />

Suivant les explications qui nous ont été fournies,<br />

cette somme n'est même pas suffisante pour régler les<br />

allocations <strong>du</strong>es et échues, dont le chiffre réel devrait s'élever<br />

à 850,000 francs.<br />

En admettant d'autre part pour d'autres constructions<br />

les mêmes) bases qui ont été appliquées jusqu'ici,<br />

l'<strong>Etat</strong> serait débiteur au minimum de 32,000 francs.<br />

Monsieur le directeur Luisier a demandé de majorer<br />

le poste, mais il lui a été répon<strong>du</strong> que c'était impossible.<br />

Il est pour le moins déplorable que des constructions<br />

similaires ne puissent pas être subventionnées sur<br />

les mêmes bases.<br />

M. le député Défayes se déclare surpris de la suppression<br />

<strong>du</strong> poste de 5000 francs qui figurait jusqu'ici au<br />

budget pour la lutte contre le ver de la vigne. La<br />

question a été longuement discutée dans la fédération<br />

romande des vignerons, aux fins d'obtenir de la Confédération<br />

qu'elle continue son aide à la viticulture. Je<br />

demanderai qu'éventuellement, si les démarches qui<br />

sont entreprises dans ce sens devaient aboutir, que le<br />

canton maintienne de son côté la subvention.<br />

M. le député Couchepln:<br />

En ce qui concerne la police sanitaire <strong>du</strong> bétail, le<br />

Grand Conseil a voté un crédit supplémentaire de<br />

215,000 fr. pour la lutte contre les épizooties. Or le<br />

50;%. de cette somme doit être remboursé par la Confédération.<br />

Je demande en conséquence, que, si cette ristourne<br />

devait s'effectuer dans le courant de l'année 1927,<br />

elle figure dans les prévisions budgétaires.<br />

M. le député Clémenzo:<br />

Je tiens à appuyer les vœux que la Commission a<br />

formulés sous littera 15 I. 5000 francs me paraissent<br />

insuffisants au vu <strong>du</strong> décret de 1918. En 1924 nous


— 105 —<br />

avons dépensé 10,000 francs, en 1925, 9000 francs.<br />

Avec cette somme modique l'<strong>Etat</strong> pourra-t-il faire face<br />

à ses obligations?<br />

M. le député Kuntschen:<br />

Les viticulteurs seront fort touchés par la suppression<br />

<strong>du</strong> poste de 5000 francs affectés Jusqu'à ce jour à<br />

la lutte contre) le ver de la vigne. Il%st évident qu'un<br />

crédit éventuel ne peut pas paraître au budget, mais<br />

il me semble bien que la Confédération ne pourra pas se<br />

dérober, si les ravages <strong>du</strong> ver sont considérables. Après<br />

3 ans ce subside paraissait bien avoir reçu une base légale<br />

et solide. Il faut espérer que ce secours à la lutte<br />

sera tout de même maintenu.<br />

La Commission a repris pour les années 1927, 1928<br />

et 1929 l'examen des projets d'améliorations foncières<br />

élaborés par l'<strong>Etat</strong>. Pour nous en tenir à ce programme<br />

nous devons accroître largement les prévisions budgétaires.<br />

Il est des dessèchements à corriger, opération à<br />

exécuter d'urgence si nous voulons éviter que les malheurs<br />

de Saxon ne se rééditent; il y a aussi la mise en<br />

culture de la plaine <strong>du</strong> Rhône, œuvre très considérable.<br />

Certainement le Grand Conseil est prêt à inscrire<br />

au budget toutes les dépenses utiles, mais il faut que<br />

l'<strong>Etat</strong> nous expose nettement la situation en ce domaine,<br />

pour éviter d'entraver le développement des travaux<br />

de cette catégorie.<br />

Herr Grossrat Loretan:<br />

Es ist heute nicht mehr zu bestreiten, dass unsere<br />

Weinbauern eine schwere Krisis <strong>du</strong>rchmachen. Denkt<br />

man an die hervorragende volkswirtschaftliche Bedeutung<br />

des Weinbaues in unserem Kantone und an die<br />

grosse Zahl unserer Leute, die darin ihren Lebensunterhalt<br />

finden, so tritt die unumgängliche Notwendigkeit<br />

der Massnahmen, die der Staat treffen muss, um<br />

dem Übel abzuhelfen oder doch wenigstens demselben<br />

entgegenzusteuern, klar hervor.


— 106 —<br />

Ich bin der Meinung, dass sich unsere Blicke eher<br />

ausserhalb des Kantons richten sollten. Alle Gefahren<br />

muss der Weinbauer tragen, die Händler erheben bereits<br />

ihren Gewinn und die ausserkantonalen Wirte<br />

ihrerseits wollen dann noch Fr. 1.50-2.50 am Liter verdienen.<br />

Einen Monat nach der Weinernte wird unser<br />

Wein in Zürich und Bern schon 4.— Fr. pro Liter verkauft.<br />

Wir müssen u^ dagegen wehren, denn eben diese<br />

nichtkaufmännische Handlungsweise verursacht uns<br />

einen ungeheuren Schaden. Obwohl die Ernte oft<br />

ein Minimum darstellt, bleibt die Nachfrage bei solchen<br />

Bedingungen doch flau.<br />

Ich sehe die Schwierigkeiten des Problems ein. Könnten<br />

wir uns aber nicht systematisch gegen die ausserkantonalen<br />

Wirte organisieren, die uns auf so schändliche<br />

Art ausbeuten? Das Publikum soll erfahren, dass<br />

es diese Wirte sind, die aus unsern Weinen eine ausserordentlich<br />

teure Ware machen. Es sind genügend<br />

Gründe zu einem strammen Kampfe vorhanden.<br />

Eine Schwalbe macht allerdings noch keinen Frühling,<br />

aber wenn die weinbautreibenden Kantone einander<br />

beistehen wollten, könnte man sicher zu einem<br />

befriedigenden Resultate gelangen.<br />

M. le député de Kalbermatten:<br />

Sous littera 15. Je crois que l'<strong>Etat</strong> en ce faisant a<br />

pris d'excellentes mesures. Il faut tout entreprendre<br />

pour assurer la vente de nos pro<strong>du</strong>its. Nous traversons<br />

actuellement des crises continuelles de méventes, mévente<br />

<strong>du</strong> bétail, mévente <strong>du</strong> fromage. Je crains que le<br />

paysan finisse par se décourager.<br />

Il faut lutter contre le commerce des pro<strong>du</strong>its importés<br />

de l'étranger. Nous demandons à nos représentants<br />

aux Chambres qu'ils interviennent continuellement à<br />

Berne pour obtenir des mesures qui assurent à nos campagnards<br />

la rentabilité de leur sol.<br />

Il y avait surpro<strong>du</strong>ction de bétail de boucherie, le<br />

canton de Vaud a réussi à empêcher l'importation.


— 107 —<br />

Cette mesure était heureuse, elle permit d'assurer la<br />

vente <strong>du</strong> cheptel suisse.<br />

M. le député Fama:<br />

Sous chiffre 16 je me permets d'insister pour que les<br />

études contre les parasites de la vigne soient poursuivies<br />

sans relâche. Je désirerais énormément voir ces travaux<br />

éten<strong>du</strong>s aux ennemis de l'arboriculture. Dans ce domaine,<br />

nos gens sont en effet encore plus ignorants. On<br />

fait des traitements, mais sans sécurité et sans ordre.<br />

Comme aucune direction n'est donnée, bien souvent des<br />

dépenses considérables sont consenties en pure perte.<br />

-Je me permets donc d'insister pour que le nouveau<br />

service intro<strong>du</strong>it à Châteauneuf s'occupe également des<br />

arbres. Actuellement il s'applique des quantités de systèmes.<br />

Résultat: la récolte de pommes a été presque<br />

nulle parce qu'on n'avait pas su lutter contre tous les<br />

insectes qui ont infesté le pommier en ces dernières* années.<br />

M. le député Barman:<br />

Je voudrais répondre déjà sur certains points. En ce<br />

qui concerne les dépenses occasionnées par la fièvre<br />

aphteuse, la Commission ne possédait pas le message<br />

sur les subsides supplémentaires. Cette épidémie a coûté<br />

à l'<strong>Etat</strong> 215,000 francs. Il est évident que les recettes y<br />

relatives devront figurer en correspectif dans le compte<br />

de 1926.<br />

Au sujet de la lutte contre les vers de la vigne la<br />

Commission a été surprise aussi de constater la suppression<br />

<strong>du</strong> poste de 5000 francs. Il nous fut répon<strong>du</strong> que<br />

la Confédération supprimant le subside, le canton n'était<br />

plus tenu à continuer son œuvre. Il est bien enten<strong>du</strong><br />

que si la Confédération devait accueillir les démarches<br />

qui sont tentées auprès d'elle et rétablir ses subventions,<br />

le canton ferait de même de son côté.


— 108 —<br />

M. le député Cyrille Oard:<br />

Je désire reprendre et insister sur les suggestions de<br />

M. le député de Kaîbermatten. On s'est apitoyé sur le<br />

sort des vignerons et même des automobilistes. Il ne<br />

faut pas que l'<strong>Etat</strong> néglige le petit paysan. Partout l'on<br />

se plaint <strong>du</strong> prix exagéré de la viande de boucherie,<br />

tandis que le pro<strong>du</strong>cteur ne réussit pas à vendre ou doit<br />

vendre mal. Je demande au Département qu'il prenne<br />

toutes les mesures utiles dans ces branches de notre activité<br />

nationale, qu'il s'occupe aussi <strong>du</strong> commerce de<br />

fromages, de beurre, des œufs et des autres pro<strong>du</strong>its<br />

secondaires de nos campagnes.<br />

Herr Grossrat Imhof:<br />

In einigen Zeitungen erschien die Nachricht, der<br />

Milchpro<strong>du</strong>zentenverband habe bedeutende Mengen italienischen<br />

Käses kommen lassen, um ihn dann hier auf<br />

den Markt zu bringen.<br />

Sollte der italienische Käse wirklich soviele Liebhaber<br />

in unserem Kantone vorfinden, könnte man immerhin<br />

die Frage studieren, ob es nicht angezeigt wäre, einige<br />

italienische Käser herzubitten, um uns Wallisern ihre<br />

Fabrikationsmethode anzugeben.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Trolltet:<br />

L'on nous a demandé des explications au sujet des<br />

cours de fromagerie.<br />

Autrefois ces cours ne <strong>du</strong>raient qu'une semaine, actuellement<br />

celle-ci a été portée à quinze jours. C'était<br />

encore trop peu. Le cours terminé, les jeunes gens qui<br />

l'avait suivi, s'inscrivaient immédiatement comme fromagers,<br />

sans aucun autre apprentissage. Le résultat en<br />

fut que les fromages fabriqués par ces personnes<br />

étaient mauvais. Ils eussent naturellement été pires, si<br />

elles s'étaient avisées d'y mettre la main sans avoir même<br />

suivi les cours spéciaux.<br />

Nous avons alors décidé que les diplômes ne seraient<br />

délivrés qu'après un stage; il est évident que le résultat<br />

sera meilleur.


— 109 —<br />

Je suis aussi d'avis qu'un jeune homme qui sort d'un<br />

cours s'y connaît moins qu'un ancien qui aura 30 ou<br />

40 ans de pratique. Mais il faut bien admettre qu'un<br />

jeune homme qui l'aura suivi sera supérieur à un autre<br />

qui s'en est abstenu.<br />

Certain cantons ont institué des cours dont la <strong>du</strong>rée<br />

est de six mois.<br />

Si nos fromages ne se vendent pas facilement, le premier<br />

motif peut en être bien souvent le défaut de qualité.<br />

Dans une circonstance on nous a renvoyé nos beurres,<br />

parce qu'il n'avaient pas été traités normalement<br />

et pourtant c'est une branche où nous devrions primer.<br />

Nous savons fort bien ce qu'il faudrait entreprendre,<br />

mais malheureusement c'est l'argent qui nous manque.<br />

Nous devons nous contenter de réaliser le progrès au<br />

fur et à mesure des possibilités.<br />

Dans les localités où il n'y a pas encore de fromagerie,<br />

toute l'organisation est défectueuse, chacun fabrique<br />

sa petite tome. Notre premier devoir est d'encourager<br />

partout la création de laiteries, mais encore fautil<br />

y apporter un outillage pratique, la propreté, les soins<br />

les plus minutieux. Actuellement les demandes affluent<br />

si nombreuses que le Département est obligé de freiner.<br />

J'ai pour ma part le sentiment que mon programme en<br />

ce domaine vous donnera pleine satisfaction.<br />

Quant aux fromages italiens auxquels M. le député<br />

Imhof vient de faire allusion, je ne connais rien de cette<br />

affaire et je m'en informerai.<br />

Pour la lutte contre le ver de la vigne, nous avions<br />

obtenu des subsides de la Confédération, mais à titre<br />

d'essai. Pour que ces essais soient concluants, il est nécessaire<br />

de les faire en de grandes proportions.<br />

La Confédération nous a informé qu'elle était'décidée<br />

à y renoncer à l'avenir. Elle a été dès cet instant l'objet<br />

d'interventions multiples de la part <strong>du</strong> Gouvernement<br />

et de la part de nos Représentants aux Chambres<br />

fédérales, à la demande de la Fédération romande.<br />

Si ces démarches devaient aboutir, alors à la session<br />

de mai nous pourrions rétablir le subside cantonal. Par<br />

nos propres forces, il n'y a rien à faire. 20,000 francs


— 110 —<br />

seraient insuffisants, tandis que s'il y vient s'ajouter<br />

les 40,000 de la Confédération, nous pourrons reprendre<br />

la réalisation de notre programme.<br />

A M. le député Fama je répondrai que la station arboricole<br />

de Châteauneuf est déjà à l'ouvrage. Nous<br />

pensons obtenir cet hiver déjà un résultat appréciable.<br />

Il faut sur ce terrain engager la lutte en commun, l'organiser<br />

en même temps dans toutes les communes de la<br />

plaine. Un tableau sera élaboré qui portera les différents<br />

traitements à appliquer avec les époques correspondantes.<br />

Nous voulons créer un véritable vade mecum<br />

de l'agriculteur, car ces traitements différents sont<br />

nombreux.<br />

Nous connaissons au Département par quelle crise<br />

grave passe actuellement le vignoble. Mais nous savons<br />

les difficultés que l'on rencontre à vouloir y remédier.<br />

Nous souffrons <strong>du</strong> manque d'organisation des agriculteurs,<br />

des prix extérieurs trop élevés, de la concurrence,<br />

de la crise mondiale. Il se vend en Suisse trop de vin<br />

étranger, il pénètre chez nous même au moment des<br />

vendanges. Il faudrait pouvoir arrêter ce commerce qui,<br />

sousi cette forme, peut être qualifié de malhonnête.<br />

Il est nécessaire que la société valaisanne de viticulture<br />

s'occupe activement de ce grave problème. Elle<br />

aura le ferme appui des autorités. Il nous est difficile<br />

ici d'entrer dans tous les détails, mais en principe nous<br />

pouvons nous déclarer d'accord avec les suggestions<br />

qui ont été présentées.<br />

Au sujet de la police <strong>du</strong> bétail, la participation <strong>du</strong><br />

canton est de 60,000 francs. Il y a lieu de dé<strong>du</strong>ire les<br />

subsides fédéraux et le pro<strong>du</strong>it des dépouilles, ces valeurs<br />

figurent dans le compte de 1926.<br />

En ce qui concerne la viande, il faut constater que le<br />

prix payé au pro<strong>du</strong>cteur ne correspond pas à celui de la<br />

vente au consommateur. Au moment des pleins pouvoirs,<br />

l'<strong>Etat</strong> a pu le fixer souverainement; plus tard on<br />

a essayé de créer des coopératives de boucherie. Mais<br />

il faut bien avouer que l'in<strong>du</strong>strie privée a souvent le<br />

dessus. Il y aura lieu d'examiner le problème. Il faut<br />

reconnaître qu'il est difficile de prendre des mesures


— Ili —<br />

<strong>du</strong>rables, car les conditions <strong>du</strong> marché varient: le prix<br />

<strong>du</strong> bétail peut changer. Cependant si la vie chère devait<br />

<strong>du</strong>rer, il serait <strong>du</strong> devoir <strong>du</strong> Gouvernement d'intervenir.<br />

La question des améliorations foncières est des plus<br />

importantes.<br />

Il ne nous a pas été possible de prendre de décision,<br />

car nous devions attendre les mesures qu'arrêteraient le<br />

Département de l'Economie publique et les Chambres<br />

fédérales. Maintenant la chose est acquise, mais elle ne<br />

l'est que depuis un mois à peine.<br />

Dans la situation actuelle nous espérons obtenir chaque<br />

année 275,000 francs. Auparavant les cantons riches<br />

donnaient beaucoup, ils recevaient aussi de ce fait<br />

beaucoup de la Confédération. Le système a été changé,<br />

actuellement les Grisons percevront 300,000 francs, le<br />

<strong>Valais</strong> 255,000 francs. Nous arrivons les troisièmes en<br />

rang, à la condition cependant que nous en fassions autant<br />

de notre côté. J'ai cru devoir présenter un projet<br />

d'emprunt, car j'ai l'impression que dans dix ou quinze<br />

ans les idées pourraient changer.<br />

Le problème des routes: L'effort à fournir n'est pas<br />

considérable, il atteint 400,000 francs. Nous prévoyons<br />

au budget 60,000 francs. Je tiens à vous signaler<br />

que nous ne toucherons pour cette année -que<br />

100,000 francs de la Confédération et non pas 250,000<br />

francs comme on aurait à y prétendre.<br />

Cependant la question est des plus importantes. La<br />

population des villages alpestres diminue; nous devons<br />

pourvoir aux besoins agricoles, faciliter la montée<br />

des marchandises et la descente des pro<strong>du</strong>its de la montagne.<br />

20 % de la population n'est pas encore desservie<br />

par des routes carossables.<br />

Il nous faut en conséquence élaborer un projet de<br />

grande envergure. Nous voulons prévoir des routes de<br />

4 mètres de largeur avec une pente maximum de 10 à<br />

12%. Ainsi nous pourrons en assurer la construction<br />

au meilleur marché possible.


— 112 —<br />

La mise en culture de la plaine: Les communes intéressées<br />

ont été invitées à procéder à la répartition des<br />

lots bourgeoisiaux et au remaniement parcellaire.<br />

En ce qui concerne le travail matériel pour retourner<br />

les terrains. Cet ouvrage s'accomplit à la machine, il serait<br />

trop coûteux et trop long de l'opérer à mains d'hommes.<br />

Presque tous les terrains de la plaine sont travaillé<br />

au tracteur.<br />

Quant au genre de culture à appliquer, il faut nécessairement<br />

se livrer à des expériences. Il a déjà été fait<br />

des essais avec les divers engrais. Le <strong>Valais</strong> possède<br />

des vignes, des arbres fruitiers. Il faut nécessairement<br />

tenir compte de la distance qui nous sépare des grands<br />

centres; l'in<strong>du</strong>strie laitière en est prétéritée. On verra<br />

s'il y a lieu de pousser peut-être le blé, dans le cas où<br />

le monopole serait voté.<br />

Nous rechercherons les cultures qui assureront la<br />

meilleure rentabilité <strong>du</strong> sol. L'asperge et la fraise en seront<br />

probablement les principales, l'endive en automne.<br />

Nous aurons malheureusement toujours à souffrir de<br />

la concurrence de nos voisins <strong>du</strong> midi qui fournissent<br />

les primeurs avant nous.<br />

Je pense qu'au premier stade l'on s'adonnera de<br />

préférence à la culture <strong>du</strong> fourrage, pour passer ensuite<br />

à la culture maraîchère. En finale ce qui l'emportera,<br />

ce sera la culture fruitière, l'arboriculture.<br />

Je vois en <strong>Valais</strong>, la plaine arborisée et en cultures<br />

maraîchères, le coteau couvert de vignobles, au-dessus<br />

de la vigne, jusqu'à une altitude de 1000 mètres, l'arboriculture<br />

et certaines cultures maraîchères alternant<br />

avec la culture fourragère, et les hauts plateaux pro<strong>du</strong>isant<br />

surtout les fourrages.<br />

En fabriquant des fromages de qualité, nous assurerons<br />

leur écoulement dans le pays. La concurrence<br />

étrangère pèse en général sur les marchés agricoles de<br />

la Suisse et sur le marché valaisan plus particulièrement;<br />

elle rend l'exportation quasi impossible.<br />

Je le répète, pour y parer, il faut avant tout et sans<br />

retard pourvoir à l'organisation des agriculteurs.


— 113 —<br />

M. le député Dêfayes:<br />

Après avoir enten<strong>du</strong> les explications de M. le Conseiller<br />

d'<strong>Etat</strong> Troillet, je déclare retirer ma proposition.<br />

J'entends la reprendre s'il y a lieu au moment de la<br />

discussion des crédits supplémentaires. „,<br />

Au vote le chapitre est adopté.<br />

D —E —F<br />

La Commission a examiné la demande de la Chambre<br />

de Commerce tendant à l'augmentation <strong>du</strong> subside<br />

cantonal. Mais au vu de la situation budgétaire elle a<br />

estimé devoir la refuser bien qu'elle reconnaisse les services<br />

que rend au pays cette institution.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Sous chiffre 20 j'aurai deux propositions à formuler.<br />

Permettez-moi de vous rappeler le discours d'ouvertur-e<br />

de la session dans lequel les œuvres sociales: loi d'assistance,<br />

loi sur le chômage, tenaient une large place. Je<br />

signalerai également le discours programme que le chef<br />

<strong>du</strong> Département a prononcé sur ces questions en 1919<br />

et qui tient plus de 12 pages au mémorial. On a promis<br />

aux ouvriers <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> qu'ils pouvaient compter sur le<br />

Gouvernement et les représentants <strong>du</strong> peuple. Je suis<br />

bien légitimé maintenant à demander que tous ces projets<br />

soient représentés par un poste au moins au budget.<br />

Je tiens à insister spécialement sur l'assistance chômage.<br />

L'année dernière il a été proposé à cet effet une<br />

dépense de 3000 fr., mais le Conseil d'<strong>Etat</strong> s'y est opposé.<br />

Il a voulu attendre de voir l'extension que prendrait<br />

le chômage cet hiver. Nous avons eu près de 9000<br />

chômeurs, la crise a touché toutes les classes de la population:<br />

5400 dans l'agriculture, 1600 dans les chantiers,<br />

500 parmi les employés d'hôtels, 1500 dans l'in<strong>du</strong>strie.<br />

Dans la période de 1919 à 1923, le canton avait<br />

l'obligation de fournir <strong>du</strong> travail aux chômeurs. J'ai<br />

alors interpellé pour demander la réfection de la route


— 114 —<br />

cantonale dont le coût était évalué à 1,800,000 fr. Il y<br />

avait pour 1,000,000 de travaux urgents à entreprendre.<br />

Le plan financier ne présentait guère de difficultés. Le<br />

Gouvernement pouvait contracter un emprunt de 1 million,<br />

exécuter l'ouvrage dans l'espace d'une année et prévoir<br />

Pâlîiortissement de la dette sur une période de 5<br />

ans à raison de 200,000 francs pas an. L'on pouvait<br />

compter sur 50,000 fr. pro<strong>du</strong>it de l'impôt sur les autos,<br />

100,000 fr. de subside de la Confédération, cette somme<br />

ajoutée aux 200,000 qui auraient figuré au budget aurait<br />

donné au total annuellement 350,000 fr. 50,000 fr.<br />

auraient été affectés au service des intérêts, 100,000 fr.<br />

à l'entretien ordinaire de la chaussée et 200,000 francs<br />

à l'amortissement de la dette. Nous avions là une occasion<br />

unique de réparer notre réseau routier. Messieurs<br />

les députés Gertschen et Crittin s'étaient fait les défenseurs<br />

de ce programme. Tout le monde s'était déclaré<br />

pleinement d'accord. En même temps nous fournissions<br />

d'importants travaux aux chômeurs à la satisfaction de<br />

tous ceux-ci.<br />

Je vous propose aujourd'hui de voter une dépense de<br />

200,000 francs pour les routes, somme qui correspond<br />

à la valeur que nous devions prévoir selon le projet<br />

pour l'amortissement de la dette que nous devions contracter.<br />

Il faut que le Conseil d'<strong>Etat</strong> demande à Berne<br />

les subventions spéciales. Les cantons de Rhodes Extérieures<br />

et de St-Gall en ont bien obtenu de leur côté.<br />

Sous littera I je propose l'inscription d'un poste de fr.<br />

20,000. Nous devons avant tout chercher à fournir <strong>du</strong><br />

travail aux ouvriers qui en manquent. Mais il va de soi<br />

que nous ne pourrons satisfaire toutes les différentes<br />

catégories de chômeurs. Il nous faut en conséquence prévoir<br />

des subsides de chômage.<br />

J'insiste pour que la loi spéciale soit soumise au plus<br />

vite aux délibérations <strong>du</strong> Grand Conseil et entre en vigueur<br />

sans plus de retard.<br />

La loi fédérale de 1924 institue la subvention cantonale<br />

en faveur des caisses. Le Gouvernement et la commune<br />

doivent créer cet aide aux chômeurs d'après


— 115 —<br />

les principes de cette loi. L'Aluminium de Chippis avait<br />

organisé au printemps une caisse d'assurance paritaire,<br />

il y avait 600 ouvriers à subsidier avec un gain de 5 à<br />

6 francs <strong>du</strong>rant 60 jours. Le Département de l'Intérieur<br />

aurait dû donc verser à ces ouvriers sur cette base<br />

30,000 fr. Il aurait dû également verser 22,000 francs<br />

aux autres caisses.<br />

C'est pour ces motifs que je me permets de proposer<br />

une dépense de 20,000 francs. Si cette somme n'était<br />

pas employée dans sa totalité elle pourrait être versée<br />

au fonds des caisses.<br />

On objectera certainement que j'anticipe, mais je répondrai<br />

que nous nous trouvions l'an dernier au même<br />

point qu'aujourd'hui. Par ces 20,000 francs je veux<br />

jtâcher de faire un pas en avant et de donner de la valeur<br />

aux paroles qui ont été prononcées.<br />

M. le député Crittin:<br />

Le but de ma proposition n'est certainement pas de<br />

porter ombrage au long exposé de M. le député Dêllberg.<br />

Je demanderai aussi au Grand Conseil d'augmenter<br />

les crédits <strong>du</strong> Département des Travaux Publics pour<br />

la réfection des routes.<br />

Je suis très sensible aussi à la situation malheureuse<br />

des chômeurs et je souhaite que le Grand Conseil prenne<br />

les dispositions pour lutter contre le fléau <strong>du</strong> chômage.<br />

Cependant je ne voudrais pas laisser distraire<br />

cette somme de 200,000 francs de son véritable but.<br />

Elle sera certainement mieux à sa place lorsque sera<br />

élaboré et discuté le problème de la route.<br />

Tout en donnant mon adhésion de principe à la proposition<br />

de M. le député Dellberg, je ne crois pas pouvoir<br />

l'appuyer, car elle est de nature à nuire à l'intervention<br />

que j'entends faire sur cette grande question.<br />

Herr Grossrat Hallenbäder:<br />

Als man uns die Botschaft der Nachtragskredite<br />

unterbreitete, wünschte ich schon eine Erhöhung dieser


— 116 —<br />

Rubrik. Ich gab eine Motion ein, wollte aber die Stellungnahme<br />

der Regierung nicht bekämpfen. Ich begrüsse<br />

daher mit Genugtung diesen neuen Posten und<br />

bitte, man möchte uns das Programm darlegen, das<br />

man zu verwirklichen gedenkt.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Ma proposition est basée sur deux motifs:<br />

1. Si elle est admise, les conditions <strong>du</strong> travail et sa<br />

<strong>du</strong>rée seront réglés par la loi <strong>du</strong> chômage.<br />

2. Si ces travaux de réfection de nos routes sont considérés<br />

comme des travaux de chômage nous aurons<br />

alors quelques chances de toucher un subside fédéral<br />

comme il en a été le cas pour St-Gall et comme Genève<br />

va le demander.<br />

Je puis me déclarer d'accord en principe avec la manière<br />

de voir de M. le député Crittin, mais j'estime ma<br />

proposition plus judicieuse par ces deux raisons. L'essentiel<br />

demeure pour moi que les chômeurs aient enfin<br />

<strong>du</strong> travail.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Pour comprendre l'intervention de M. le député Dellberg<br />

il me faut supposer qu'il croit réellement la<br />

loi cantonale sur le chômage déjà votée. Si nous prévoyions<br />

ce poste de 20,000 francs, nous ne pourrions<br />

tout de même pas l'utiliser avant que cette législation<br />

soit en vigueur. Or la loi ne sera soumise aux délibérations<br />

en seconds débats que dans le courant de mai; elle<br />

devra faire l'objet d'une votation populaire ultérieurement<br />

encore. Je dois en conséquence constater que tout<br />

ceci est prématuré.<br />

Les subsides fédéraux pour la lutte contre le chômage<br />

sont supprimés. Les cantons de St-Gall et d'Appenzell<br />

n'en ont bénéficié que eu égard à la crise spéciale qui<br />

sévissait dans ces régions. Je ne crois pas que nous<br />

puissions être mis au même bénéfice.


— 117 —<br />

Pour lutter contre le chômage nous avons tenté d'élaborer<br />

tout un progiamme de l'in<strong>du</strong>strie à domicile.<br />

Nous sommes actuellement dans une période de tâtonnements,<br />

nous sommes obligé de faire des essais divers,<br />

mais je crois inutile de légiférer en cette matière. Nous<br />

avons organisé une exposition de travaux féminins, il<br />

nous reste des mesures d'ordre pratique à prévoir, l'un<br />

des points essentiels consiste dans la recherche des débouchés.<br />

Nous croyons en avoir découvert pour certains<br />

pro<strong>du</strong>its. Nous savons que les tissages <strong>du</strong> Tyrol sont<br />

appréciés dans le Nord. Ils ont un succès énorme en<br />

Suède et en Norvège. Pourquoi n'en serait-il pas de<br />

même pour les nôtres qui sont exécutés dans les mêmes<br />

conditions de travail?<br />

Le chômage a toujours existé, mais nous devons tâcher<br />

de le supprimer en fournissant de l'ouvrage au lieu<br />

de nous borner à verser des subsides aux populations<br />

qui en sont atteintes. Naturellement en ce qui concerne<br />

les ouvriers d'usine, la question demeure différente.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Je maintiens ma proposition eh ce qui concerne le<br />

poste de 20,000 francs. La loi sur le chômage pourrait<br />

bien être votée en deux débats par le Grand Conseil<br />

cette session déjà, comme il en fut pour la loi sur la pêche;<br />

pas n'est besoin qu'elle soit soumise au peuple.<br />

Je ne veux pas croire que le Grand Conseil la repoussera.<br />

Mais s'il devait en être ainsi cette somme constituerait<br />

un fonds de chômage; le canton de Zurich en<br />

avait constitué un de 2 millions.<br />

Si vous ne créez pas ce fonds il vous faudra chaque<br />

année y remédier par des prévisions budgétaires.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet croit que l'on ne pourra<br />

pas recevoir de subsides fédéraux pour les travaux<br />

de chômage que je proposais. Il serait tout de même intéressant<br />

d'essayer. En cas de refus de la part de la<br />

Confédération je me rallierais à la proposition Crittin.<br />

M. le député Barman:<br />

Il est évident que si nous avions assez d'argent nous


— 118 —<br />

dépenserions avec plaisir, royalement, pour toutes les<br />

œuvres sociales. Mais notre situation ne nous permet<br />

pas d'agir inconsidérément.<br />

M. le député Dçllberg propose une dépense nouvelle<br />

de 20,000 francs. Cette dépense ne possède aucune base<br />

légale. La loi sur le chômage n'est pas encore votée en<br />

premiers débats. Il pourait très bien se faire que le Gd<br />

Conseil en modifie la structure.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet nous affirme que la<br />

Confédération n'accorde plus de subside pour les travaux<br />

de chômage, il n'y donc pas davantage de raison<br />

de faire figurer dans ce chapitre une nouvelle dépense<br />

de 200,000 francs dans ce but.<br />

M. le député Dellberg:<br />

MM. les députés veuillez ne pas vous impatienter; je<br />

me suis expressément tû à la séance de hier pour être<br />

légitimé à parler plus longuement aujourd'hui.<br />

M. le député Barman objecte à mes propositions que<br />

l'<strong>Etat</strong> manque d'argent. Je vous rappelerai que j'ai créé<br />

des recettes nouvelles; vous avez accepté les augmentations<br />

de 17,000 fr. et 5000 francs que je demandais<br />

sur les impôts. Je voulais aller même plus loin, je voulais<br />

voir porter à 4 francs la redevance sur le cheval de<br />

force. Nous aurions ainsi obtenu 140,000 francs.<br />

L'Aluminium était disposé à verser 60,000 francs<br />

pour le chômage; ici je lui prenais cet argent sous une<br />

autre forme.<br />

Nous avons en <strong>Valais</strong> 9000 chômeurs qui ont le droit<br />

d'être secourus d'une manière ou d'une autre.<br />

M. le député Barman s'oppose à l'inscription à ce<br />

chapitre de fr. 200.000. Puisqu'il en est ainsi je retire<br />

cette proposition pour y revenir lorsque M. le député<br />

Crittin développera son interpellation.<br />

Pour les 20,000 francs par contre, je n'ai pas à rechercher<br />

de bases légales. Aucune loi ne nous défend<br />

de créer un fonds de crise.<br />

Au vote la proposition Dellberg est rejetée.<br />

Le projet <strong>du</strong> budget est adopté.


- 119 -<br />

Département de Justice et Police<br />

CHAPITRE VI<br />

Pas d'observation.<br />

Sous chiffre 13 la Commission constate que le rendement<br />

n'apparaît pas très clairement et qu'il y aurait<br />

lieu d'exercer une plus grande surveillance sur les vins<br />

étrangers.<br />

M. le député Rey expose les moyens dont se sert la<br />

concurrence pour s'emparer <strong>du</strong> marché des vins. Certains<br />

vins sont ven<strong>du</strong>s sous un nom d'emprunt. S'ils ne<br />

sont pas coupés la substitution est ainsi facilement découverte.<br />

D'autre par contre subissent avant leur arrivée<br />

divers traitements; les moûts étrangers sont parfois<br />

passés sur les marcs ou sur la lie de vins valaisans.<br />

Dans ces cas là le contrôle est excessivement difficile<br />

et il faut absolument arriver à améliorer notre système.<br />

Il demande que les vins étrangers soient additionnés<br />

de chlorure de litium à leur entrée en Suisse. -<br />

Il propose de porter à fr. 4000 la somme destinée à<br />

assurer le contrôle.<br />

M. le député Dêfayes:<br />

Je tiens à souligner que les mesures de contrôle pour<br />

les vins sont actuellement illusoires. Cette année-ci la<br />

pro<strong>du</strong>ction atteignait 10 millions de litres. Chacun pensait<br />

que l'écoulement serait facile. Or le marché a été<br />

plus encombré que jamais.<br />

Il est un autre fait bizarre c'est que le ^marchand qui<br />

paie son vin le plus cher au viticulteur, réussit le plus<br />

facilement à le placer. Les moûts étrangers sont arrivés<br />

en abondance, le commerce honnête est handicapé<br />

par toutes les opérations louches qui ont cours. Il est<br />

essentiel d'empêcher l'arrivée des moûts étrangers pendant<br />

la période des vendanges. Les vignerons genevois<br />

qui en avaient fait la réclamation ont obtenu gain de<br />

cause: le département fédéral l'a interdite pendant la<br />

période de fermentation.


— 120 —<br />

M. le député Lorétan félicite vivement M. Rey pour<br />

son intervention. Le contrôle est absolument insuffisant<br />

il y va <strong>du</strong> bon renom de notre canton de prendre<br />

les mesures les plus sévères pour empêcher la fraude.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Comme ces messieurs les députés qui viennent de<br />

s'exprimer, j'estime également pour ma part que le contrôle<br />

tel qu'il est organisé actuellement n'est qu'illusoire.<br />

En règle générale les agents sont trop connus pour<br />

surprendre les contrevenants. Il n'y a guère que la police<br />

secrète qui pourrait agir avec efficacité. L'opinion<br />

publique connait très bien ces marchands qui prétendent<br />

ne vendre que les vins <strong>du</strong> pays et qui amènent<br />

clandestinement dans leurs caves les vins étrangers.<br />

M. le député Clêmenzo: Je tiens à appuyer fermement<br />

les paroles qu'a prononcées M. le député Rey. Il<br />

est des situations qui ne laissent pas de créer des doutes<br />

dans l'esprit des populations. Ainsi nous avons en<br />

<strong>Valais</strong> un contrôleur influent qui est en réalité le proche<br />

parent d'un gros marchand de vins étrangers.<br />

M. le député Imhof:<br />

Lorsque j'étais membre de la Commission des recours<br />

en grâce j'ai pu voir qu'il existait au pénitencier des cellules<br />

qui étaient de vrais trous où l'on ne mettrait pas<br />

seulement les porcs.<br />

Je voudrais savoir si depuis lors les réparations projetées<br />

ont été effectuées.<br />

M. le député Roten:<br />

Dans une conversation avec un marchand de vin j'ai<br />

demandé ce qu'il pensait des bans. Il m'a exposé que<br />

l'on avait besoin de primeurs pour amorcer les ventes,<br />

que cette anné-ci par suite de l'interdiction de vendanger<br />

assez tôt les marchands vaudois sont arrivés en<br />

même temps que les valaisans sur le marché, ce qui a


— 121 —<br />

causé naturellement un tort à ces derniers. Je désirerai<br />

connaître les dispositions que pense prendre le Gouvernement<br />

pour éviter à l'avenir cet inconvénient.<br />

M. le député Jules Spahr:<br />

Que l'on me permette une observation au sujet des<br />

vins. Pendant la période des vendanges nous voyons<br />

arriver à Sion des réservoirs. L'on promène ces moûts<br />

dans les fustes, puis on leur fait reprendre le train. Je<br />

suis pour ma part partisan de la suppression des bans.<br />

La vente des premiers moûts nous permet de dégorger<br />

le marché. Cette année-ci à cause de cette mesure les<br />

cantons de Genève et Vaud ont pu fournir en même<br />

temps que nous des moûts à 70 centimes le litre. Naturellement<br />

les Suisses allemands se sont jetés sur cette<br />

marchandise sans plus s'occuper de la qualité.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Kuntschen:<br />

J'expliquerai à M. le député Imhof que nous n'avons<br />

pu entreprendre aucune réparation au Pénitencier car<br />

le crédit était épuisé. Je prends bonne note de sa demande<br />

et verrai si nous pouvons appliquer quelques<br />

fonds à la réfection des cellules dont il parle.<br />

Certains députés demandent la suppression <strong>du</strong> ban.<br />

Je leur ferai remarquer que le Conseil d'<strong>Etat</strong> n'avait<br />

pris aucune mesure à ce sujet; il a simplement prononcé<br />

le droit pour les communes de l'instituer. J'ai moimême<br />

émis l'avis que dans la commune de Sion cette<br />

mesure ne serait certainement pas heureuse étant donné<br />

les diverses qualités des vins qui s'y trouvent.<br />

Je suis parfaitement d'accord avec M. le député Rey<br />

que nous devons intensifier la lutte contre la concurrence<br />

des vins étrangers. Mais ici le grand motif c'est certainement<br />

la différence des prix. Les vins étrangers se<br />

vendent à un prix très bas, le Chianti par exemple vaut<br />

95 centimes le litre. Comment dans ces conditions voulez-vous<br />

que la concurrence ne soit pas fatale à nos pro<strong>du</strong>its.


— 122 —<br />

Je puis certifier que l'employé préposé au contrôle a<br />

voué et voue à sa tâche toute son attention. Nous demandions<br />

des mesures plus sévères à la frontière, mais<br />

par une note diplomatique la France s'y est opposée.<br />

La méthode préconisée par M. le député Rey est interdite.<br />

A l'arrivée des vins notre agent a voulu savoir<br />

dans un cas donné et la provenance et la destination. Le<br />

marchand a refusé la communication de ses livres. Nous<br />

avons alors posté quatre agents qui ont pu suivre le<br />

convoi de nuit.<br />

Ils ont de cette manière réussi deux fois dans leur<br />

surveillance. Mais c'est tout. Il est excessivement difficile<br />

d'opérer sans violer les règles de la liberté <strong>du</strong> commerce<br />

et de l'in<strong>du</strong>strie.<br />

Le nom d'emprunt; vous savez combien il est difficile<br />

de reconnaître la marchandise réelle sous son nom<br />

d'emprunt. L'on fait appel à la dégustation, mais c'est<br />

un moyen qui donne lieu à des procès constants.<br />

Nous voudrions accueillir la proposition de M. le député<br />

Defayes; ce système aurait des résultats sûrs et<br />

radicaux, mais je doute fort que nous puissions l'appliquer.<br />

Nous transmettrons au Département fédéral les<br />

vœux de la Haute Assemblée.<br />

M. le député Défayes:<br />

Je crois que ma proposition n'a pas été bien comprise.<br />

Il serait évidemment enfantin de vouloir empêcher toute<br />

l'importation des vins étrangers: cette interdiction serait<br />

limitée à la période des vendanges, époque à laquelle<br />

les coupages et les mélanges sont les plus faciles.<br />

Le président de la Société genevoise des viticulteurs<br />

m'a déclaré que cette mesure avait été le salut <strong>du</strong> vignoble<br />

de ce canton.<br />

M. le député Rey:<br />

Je veux attirer l'attention <strong>du</strong> Département sur le fait<br />

que dans nos villages de montagne et dans nos stations<br />

alpestres, la fraude est très répan<strong>du</strong>e. Les étrangers repartent<br />

trop souvent de chez nous avec une impression


e<br />

- 123 —<br />

déplorable. Je crois que un ou deux agents qui rayonneraient<br />

auraient bientôt mis les fraudeurs à la raison.<br />

Au vote la proposition de M. le député Rey est<br />

adoptée.<br />

M. le député Défayes demande l'inscription au pro*<br />

tocole de l'application qu'il y aura lieu de faire de ce<br />

montant.<br />

M. le député Kuntschen rappelle la pétition des gendarmes<br />

et entend formuler des réserves, car il ne faudrait<br />

pas que le Grand Conseil estime que de ce fait<br />

l'affaire est bouclée.<br />

Pétitions et Naturalisations<br />

Rapporteurs: MM. Auguste Gross et Lehner Hermann.<br />

Rapport de la Commission.<br />

La demande de naturalisation de Jean Francioli et<br />

famille, sujet italien, est adoptée.<br />

La demande de naturalisation de sieur Tambourini,<br />

sujet italien, est adoptée.<br />

Pétition de demoiselle Suzanne Oerig<br />

M. le député Dellberg: Je suis stupéfait que cette affaire<br />

ne soit pas encore liquidée. Ce printemps le Gouvernement<br />

a été d'avis de verser à cette personne une<br />

allocation de 200 francs pour l'été.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen a déclaré qu'il ne<br />

voulait pas créer un précédent en subventionnant cette<br />

malheureuse qui a dépassé la cinquantaine. Il faudra<br />

donc qu'elle aille à l'assistance ou qu'elle demande<br />

l'aumône.<br />

Notre Gouvernement est progressiste d'une belle manière.<br />

Il réclame pour lui le bénéfice de la retraite et<br />

refuse <strong>du</strong> pain à Suzanne Gerig. Que faites-vous Messieurs<br />

des anciens serviteurs de l'<strong>Etat</strong>?


— 124 —<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Kuntschen:<br />

Après les paroles véhémentes de M. le député Dellberg,<br />

il me faut nécessairement remettre l'affaire au<br />

point. L'année dernière, lorsque la requête de Suzanne<br />

Gerig est survenue, elle avait déjà touché une gratification.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen entend bien ne pas<br />

l'accepter à la caisse de retraite, il ne s'oppose par contre<br />

pas à ce qu'il lui soit versé quelques secours. Ce<br />

secours, elle l'obtient régulièrement. Ma foi, Messieurs<br />

les députés, la caisse de retraite <strong>du</strong> personnel enseignant<br />

arrive modestement à boucler. Si demoiselle Gerig recevait<br />

une pension, il y a certainement 20 personnes qui,<br />

étant dans le même cas, viendraient l'exiger.<br />

Herr Grossrat Itnhof:<br />

Es wurde uns mitgeteilt, diese Lehrerin habe bereits<br />

dreissig Dienstjahre hinter sich. Der Gemeindepfarrer<br />

soll mit ihr nicht sehr zufrieden gewesen sein, weil sie<br />

eine etwas böse Zunge hatte. Aber das wäre wohl noch<br />

kein Grund, um uns so streng und hart gegen sie zu<br />

zeigen. Ich erachte, dass man ihr nicht nur eine kleine<br />

Unterstützung gewähren sollte, sondern eine monatliche<br />

Pension von 50 bis 60 Franken.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Kuntschen fait remarquer que<br />

la pétitionnaire touche quelques centaines de francs annuellement.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Nous devons inviter le Conseil d'<strong>Etat</strong> à solutionner<br />

définitivement la question. La retraite est un principe<br />

de droit. Alors que l'on s'apprête à créer cette caisse<br />

pour des hommes qui ont tous de la fortune, on la refuse<br />

à de pauvres malheureux.<br />

Nous voulons l'unification des caisses. Dire que jusqu'à<br />

vingt ans de service les gendarmes sont privés de<br />

toute allocation!


— 125 —<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Burgener a, en son temps,<br />

soumis au Grand Conseil un projet de cette nature. Mais<br />

maintenant le Conseil d'<strong>Etat</strong> nous dit: «Donnez-nous<br />

d'abord une retraite à nous-même, pour le reste vous<br />

attendrez ». Dans son message le Gouvernement demande<br />

ainsi 30,000 francs pour des Messieurs à l'aise, tandis<br />

que l'on refuse tout secours aux vieillards. Suzanne<br />

Gerig a écrit ses doléances à vingt députés au moins.<br />

Elle recevra une allocation au Nouvel An, nous déclare-t-on,<br />

mais elle pourra mourir cinquante-six fois avant<br />

cette échéance. Et dire qu'elle est presque aveugle encore!<br />

M. le député de Kalbermatten expose que cette personne<br />

a été placée gratuitement à l'asile des vieillards<br />

de la Souste, mais qu'elle a préféré s'en aller. Elle était<br />

très désagréable de caractère.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Kuntschen:<br />

M. le député Dellberg semble bien au fond sollicifer<br />

un secours pour la pétitionnaire. Je n'ai pas vu pour<br />

ma part les quittances, mais à ce que m'a déclaré M.<br />

Walpen, Suzanne Gerig en a bénéficié.<br />

Je ne fais pas d'opposition à une solution générale,<br />

la seule qui soit juste, mais bien à la solution d'un cas<br />

particulier.<br />

Au vote la proposition de la Commission est adoptée.<br />

Pétition de la Veuve Jacquemain<br />

Le Grand Conseil décide d'y faire droit sur la proposition<br />

de la Commission. Il est alloué à dame Jaquemain<br />

une pension de 1 fr. par jour <strong>du</strong>rant la vi<strong>du</strong>ité.<br />

Pétition <strong>du</strong> corps de Gendarmerie<br />

Dix gendarmes et quatre veuves de gendarmes demandent<br />

qu'il leur soit alloué la même pension que celle qui


— 126 —<br />

a été accordée à leurs collègues entrés dans le corps<br />

après l'augmentation de la solde.<br />

M. le député Kuntschen:<br />

Permettez-moi quelques explications complémentaires.<br />

Aux termes de cette pétition tous les anciens gendarmes<br />

voudraient avoir droit à la pension inférieure. Dans<br />

le canton de Vaud une demande analogue a été agréée.<br />

La Commission vous propose d'accorder le 25 f 0 des<br />

chiffres actuels et encore uniquement aux agents nécessiteux.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> serait compétent pour faire<br />

l'enquête.<br />

Les exigences de la pétition entraîneraient une dépense<br />

de 12,585 francs. Si l'on s'arrête au 25 % de cette<br />

valeur l'on obtient 3,200 francs. Et si l'on se borne,<br />

d'après notre proposition, à ne verser des allocations<br />

qu'aux nécessiteux, il paraît bien qu'un montant de fr.<br />

1000 pourrait suffire.<br />

Je tiens bien à le spécifier, avec cette somme de francs<br />

1000 l'on pourra faire face à cette dépense, et nous<br />

pourrons affirmer que nous aurons accompli un geste<br />

utile à l'égard des gardiens de l'ordre.<br />

Herr Orossrat Imhof:<br />

Letztes Jahr schon erhob sich hier eine heftige Diskussion,<br />

ob man die Alten und jungen Landjäger auf<br />

gleichen Fuss stellen solle, abtr man hielt diese Lösung<br />

für zu kostspielig und der Grundsatz, den älteren<br />

Landjägern nichts zu geben, nahm überhand. Das war<br />

aber sicherlich eine Ungerechtigkeit, die schon früher<br />

begangen wurde, als man sie in den Uebergangsbestimmungen<br />

vergass.<br />

Dies muss wieder gutgemacht werden, indem man<br />

allen die Zulagen gewährt, auf die sie ein Recht haben.<br />

Man soll keinen Unterschied zwischen Unterstützungsbedürftigen<br />

und andern machen, ansonst wir Beschwerden<br />

ausgesetzt sein werden.


— 127 —<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Kuntschen:<br />

Je ne crois pas que M. le député Imhof ait raison<br />

d'attaquer la loi instituant la retraite des gendarmes.<br />

C'était la première et elle accorde aux titulaires le 70%<br />

de leur solde. Pour faire droit à la pétition, il faudrait<br />

prévoir une caisse spéciale; en effet la gendarmerie s'oppose<br />

à ce que ces valeurs soient prélevées sur la caisse<br />

existante qui a peine à boucler.<br />

D'autre part, actuellement la vie devient un peu plus<br />

normale, l'indice s'améliore. La situation ne justifie plus<br />

qu'on crée de toutes pièces des avantages aux anciens<br />

gendarmes. Songeons à la foule des travailleurs campagnards,<br />

qui n'ont pas cette position. Certains de nos<br />

hommes touchent déjà 2000 francs et l'on veut encore<br />

augmenter cette allocation <strong>du</strong> 25%.<br />

Le Gouvernement doit s'y opposer vu la situation financière<br />

générale de l'<strong>Etat</strong>.<br />

M. le député Kuntschen:<br />

M. le député Imhof veut aller plus loin que la Commission.<br />

D'après sa proposition il faudrait prévoir une<br />

dépense de 3500 francs. Mais même en admettant ce<br />

chiffre, une discrimination des cas s'impose. Les veuves<br />

touchent les montants les plus bas et cependant dans la<br />

plupart des cas ce sont elles qui se trouvent dans le besoin.<br />

Une veuve reçoit 360 francs par an, tandis que le<br />

gendarme retraité encaisse 2000 francs. Si l'on ne posait<br />

pas de normes spéciales, c'est encore ce dernier qui<br />

profiterait davantage au détriment des nécessiteux.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Il est nécessaire de réorganiser tout ce domaine spécial<br />

des pensions. Il serait de toute équité d'élaborer un<br />

règlement. Le Grand Conseil devrait être invité à demander<br />

ce règlement au Conseil d'<strong>Etat</strong>.


— 128 —<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Kuntschen:<br />

Vous demandez une loi, mais les lois existantes sur<br />

la matière sont très claires et les pétitionnaires sont précisément<br />

traités d'après ces lois.<br />

Il faudra toujours admettre que l'employé qui a perçu<br />

un traitement inférieur ne peut pas réclamer la même<br />

pension qu'un autre qui gagnait davantage <strong>du</strong>rant son<br />

activité.<br />

Je vous avoue qu'il sera extrêmement désagréable de<br />

devoir déterminer, suivant l'idée de la Commission, à<br />

quelle personne plutôt qu'à l'autre les allocations principales<br />

devront être accordées.<br />

Chez les instituteurs il a été constitué une caisse spéciale<br />

pour venir en aide à ceux qui ne peuvent être mis<br />

au bénéfice de la loi commune.<br />

Chez les gendarmes, le cas Jacquemain forme une exception.<br />

Cette décision qui a voulu que la pension soit<br />

accordée après 19 ans au lieu de 20 ne repose pas sur<br />

la loi.<br />

Au vote la proposition de la Commission a la majorité<br />

sur la proposition Imhof.<br />

Par 27 voix contre 15 le préavis <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong><br />

l'emporte finalement sur la proposition de la Commission.<br />

Séance <strong>du</strong> 13 Novembre 1926<br />

Présidence: M. Marc MORAND<br />

Appel nominal.<br />

Lecture <strong>du</strong> protocole. (Approuvé).<br />

M. le député Dellberg:<br />

Le protocole est exact, mais hier, au cours de la délibération,<br />

il a été commis une légère erreur. L'on a dit<br />

que Suzanne Gerig touchait environ 800 francs par an,


— 129 —<br />

ce n'est pas juste. Le Département de l'Intérieur ne verse<br />

rien; cette personne touche 30 francs par l'intermédiaire<br />

de l'<strong>Etat</strong> qui les récupère sur la commune de<br />

Fiesch. D'autre part, elle recevra 100 francs au Nouvel-An.<br />

Si l'on compte qu'elle dépense déjà 20 francs pour<br />

sa chambre, il lui reste en réalité pour vivre 10 francs<br />

par mois, plus les cent francs <strong>du</strong> bout de l'an.<br />

J'estime que c'est insuffisant et qu'il faut réparer aujourd'hui<br />

notre geste d'hier.<br />

M. le député Qross:<br />

Cette observation est justifiée, mais je regrette que le<br />

président de la Commission soit absent. En commission<br />

l'on nous a parlé de 30 francs versés par la commune,<br />

30 francs par le Département de l'Intérieur et 100 fr.<br />

annuellement par le Département de l'Instruction publique.<br />

J'ai estimé devoir le mentionner dans le rapport,<br />

car ces explications furent le motif déterminant qui nous<br />

fit nous rendre au préavis <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong>.<br />

Puisque somme toute il y a erreur, le Grand Conseil<br />

verra s'il y a lieu de revenir et d'augmenter les allocations.<br />

M. le Président <strong>du</strong> Orand Conseil fait constater que<br />

le procès-verbal est maintenant approuvé. La proposition<br />

de M. le député Dellberg a été régulièrement rejetée;<br />

hier déjà le président de la Commission déclara<br />

qu'il n'était pas tout à fait au clair. Dans ces conditions<br />

l'on ne peut annuler une décision.<br />

Il faut pour rouvrir les délibérations un nouveau vote<br />

de l'Assemblée.<br />

Au vote le Grand Conseil s'y oppose.<br />

M. le député Escher dépose cette interpellation:<br />

Ist der h. Staatsrat gewillt, beim Schweiz. Militärdepartemente<br />

Schritte zu tun, dass die Wiederholungs-


— 130 —<br />

kurse für unsere Truppen nicht mehr in eine Zeit verlegt<br />

werden, wo Landwirte, Bergführer u. Hotelangestellte<br />

nur unter grossen Opfern ihrer Pflicht genügen<br />

können.<br />

PROJET DE DÉCRET<br />

concernant le classement en route cantonale<br />

de première classe de la route longeant le canal<br />

Saillon-Fully<br />

Message.<br />

Rapport de la Commission.<br />

L'entrée en matière est votée.<br />

Titre et considérants:<br />

LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

Considérant l'importance de la nouvelle route qui longe<br />

le canal Saillon-Fully et les conditions techniques<br />

qu'elles présente;<br />

Etant données les meilleures conditions d'utilisation<br />

qu'elle offre en comparaison de l'ancien trajet légalement<br />

classé jusqu'ici;<br />

Vu la demande de la commune de Fully;<br />

Vu l'art. 2 de la loi <strong>du</strong> 1er décembre 1904 sur la<br />

classification et la construction des routes;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong>,<br />

décrète<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Article premier. — La route nouvellement construite<br />

le long <strong>du</strong> grand canal de la pjaine Saillon-Fully est<br />

classée en route communale de première classe dès le<br />

pont de Branson jusqu'à la route qui relie les communes<br />

de Saillon et Saxon.<br />

Pas d'observation.


— 131 —<br />

M. le député Défayes:<br />

Je tiens à signaler une anomalie. J'aurais cru que<br />

dans son rapport et par une nouvelle rédaction de l'article,<br />

la Commission l'aurait signalée.<br />

La route Saillon-Fully créée le long <strong>du</strong> canal est<br />

très bien construite, elle est appelée à desservir toute la<br />

rive droite <strong>du</strong> Rhône, dans cette région. Mais avant<br />

Fully elle aboutit à un cul de sac. Au pied <strong>du</strong> village<br />

de Saillon il y a un tronçon de 500 mètres pour rejoin-<br />

, dre la route de Saillon qui mérite d'être classé également.<br />

A ce défaut, le gros trafic aura un grand trajet à<br />

parcourir ou devra regagner tout simplement la route<br />

cantonale.<br />

Je proposerai l'adjonction de « et de cette dernière à<br />

la route de Saillon-Leytron ».<br />

M. le député Rodait: Je tiens à insister aussi sur ce<br />

point. Ce tronçon, dont a parlé M. le député Défayes,<br />

c'est la continuation de la route <strong>du</strong> canal. Une interception<br />

à cet endroit serait fatale. La voie qui fait l'objet<br />

des présentes délibérations revêt un intérêt intercommunal<br />

et non pas seulement local.<br />

M. le député Tabiti, président de la Commission:<br />

La Commission s'est ren<strong>du</strong>e hier sur les lieux, pour<br />

mieux se rendre compte de la situation. Elle a, je dois<br />

l'avouer, été étonnée que la commune de Saillon n'ait<br />

pas fait de demande. Nous avons estimé que la commission<br />

n'a pas à proposer cet avantage puisque cette<br />

localité n'a pas cru devoir le solliciter. L'<strong>Etat</strong> va<br />

faire ici déjà un très joli geste: C'est aux communes intéressées<br />

à s'entendre entre elles. Naturellement ce serait<br />

un projet intéressant que de continuer cette route<br />

jusqu'à St-Pierre-des-Clages. Certainement le Grand<br />

Conseil accueillera des propositions dans ce sens.<br />

Mais nous devons constater que pour l'instant Saillon<br />

ne figure nulle part dans le message <strong>du</strong> Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong> ni ailleurs.


— 132 —<br />

M. le député Lorêtan:<br />

Certainement la particularité que l'on nous a signalée<br />

n'a pas échappé à la Commission. Mais le Chef <strong>du</strong> Département<br />

a insisté pour que nous nous abstenions de<br />

toute proposition nouvelle.<br />

M. le député Crittin:<br />

Nous devons considérer qu'il s'agit de la voie naturelle<br />

de communication entre les communes de la rive<br />

droite de Martigny à St-Pierre-des-Clages. Il est à prévoir<br />

que dans un bref délai une route les desservira qui<br />

sera branchée sur la route cantonale dans cette dernière<br />

localité. Le détour sur Riddes est appelé à une moindre<br />

circulation. Il n'est en effet pas logique qu'en arrivant<br />

à Leytron le trafic doive couper à angle droit, ce qui<br />

allonge considérablement le parcours.<br />

C'est un vœu que j'émets. Il serait désirable de réunir<br />

le présent projet avec celui que demande de son côté<br />

le village de St-Pierre-des-Clages.<br />

M. le député Ro<strong>du</strong>it:<br />

Saillon a laissé à Fully le soin d'entreprendre les démarches<br />

utiles. La commune de Saillon s'est bien ren<strong>du</strong>e<br />

compte de l'anomalie. Il s'agit d'un parcours de<br />

200 mètres environ qui doit servir de raccordement.<br />

Mais on a fait cette objection que le classement <strong>du</strong><br />

tronçon entraînerait, par voie de conséquence le déclassement<br />

de l'ancien. La commune de Saillon ne veut pas<br />

accepter cette situation.<br />

M. le député Tabiti déclare que la Commission ne<br />

peut partager la manière de voir de la commune de Saillon.<br />

L'on ne peut pas classer deux routes qui se confondent<br />

presque. Il faut que les communes intéressées<br />

commencent par se mettre d'accord.<br />

La Commission entend appuyer le projet qui est présenté<br />

au Grand Conseil.


M. le député Dêfayes:<br />

— 133 —<br />

Je veux croire que la tactique n'a pas été parfaite.<br />

La commune de Saillon s'oppose je crois au déclassement<br />

de la route supérieure, parce qu'elle subirait <strong>du</strong><br />

fait de la nouvelle situation des charges plus grandes.<br />

Mais le tronçon sur lequel nous discutons nous intéresse<br />

tous au point de vue cantonal. Il est destiné à décharger<br />

la route cantonale en période de réfection; l'on<br />

pourra facilement dévier le gros <strong>du</strong> trafic. Ce petit parcours<br />

de Saillon est une pierre d'achoppement. C'est un<br />

passage difficile que l'on ne peut utiliser. Il est préférable<br />

de décider maintenant déjà et de ne pas attendre<br />

le projet de la route de St-Pierre-des-Clages qui est<br />

beaucoup plus compliqué à réaliser.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Delacoste:<br />

Le décret était arrêté lorsque la commune de Saillon<br />

écrivit à l'<strong>Etat</strong>. Il lui fut répon<strong>du</strong> que sa demande serait<br />

agréée à la condition qu'elle prenne à sa charge<br />

l'autre trajet. Je veux bien croire qu'il est plus long,<br />

mais il se trouve pour une grande partie dans l'intérieur<br />

<strong>du</strong> village et par conséquent déjà à la charge de la commune.<br />

Ainsi si Saillon accepte cette manière de voir,<br />

nous sommes disposé à présenter un autre décret.<br />

M. le député Thomas:<br />

Je ne puis me ranger à l'avis <strong>du</strong> Département. Il s'agit<br />

ici d'un tronçon de 900 mètres pour une route qui<br />

revêtira une réelle importance puisqu'elle doit continuer<br />

sur St-Pierre-des-Clages. Il est l'aboutissement <strong>du</strong> nouveau<br />

trajet. Refuser le classement de ce tronçon, c'est<br />

travailler contre le bon sens.<br />

M. le député Escher:<br />

Cette question aurait dû être soulevée lors de l'entrée<br />

en matière. Il aurait fallu inviter le Gouvernement à présenter<br />

un nouveau décret.<br />

Je propose de renvoyer toute l'affaire pour étude.


— 134 —<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Delacoste:<br />

Nous pourrons présenter au Grand Conseil ultérieurement<br />

un autre décret, mais il est impossible de le faire<br />

encore dans cette session. Au préalable il faut que la<br />

commune de Saillon déclare si elle est, oui ou non, d'accord<br />

de déclasser l'ancienne route. La loi s'oppose au<br />

classement de deux routes parallèles, ce serait une anomalie<br />

et un abus. La question est claire, il n'y a pas<br />

lieu à renvoi.<br />

M. le député Canon:<br />

Je dois faire opposition avec énergie à cette proposition<br />

de renvoi. En ce qui nous concerne, la classification<br />

a été assez longuement débattue déjà. La discussion<br />

avait déjà commencé entre le Département et la commune<br />

de Fully au moment de la construction. Cette dernière<br />

a consenti des sacrifices énormes. Notre demande<br />

a été formulée à l'instigation <strong>du</strong> département lui-même.<br />

Nous ne voulons pas que toute cette importante question<br />

reste en suspens pour un petit conflit que l'on soulève<br />

au dernier moment.<br />

Qu'on liquide au préalable la première affaire. L'on<br />

verra plus tard, encore dans cette session s'il le faut, et<br />

dans un nouveau décret s'il y a lieu ou non de faire<br />

droit à la nouvelle requête.<br />

M. le député Défayes:<br />

La proposition de M. le député Escher promet certainement<br />

les meilleurs résultats. Il y aurait même possibilité<br />

que la discussion soit reprise encore au cours de<br />

cette session.<br />

M. le député Tab'm déclare qu'il est inutile de voter<br />

le renvoi. Or avait suggéré l'idée de liquider le conflit<br />

lors des seconds débats.<br />

Herr Grossrat Escher:<br />

Die Rückweisung scheint uns ganz angezeigt. Warum<br />

sollte man zwei Dekrete für die gleiche Angelegenheit


— 135 —<br />

vorsehen? Die Diskussion wird sicher nächste Woche<br />

fortgesetzt werden können, ohne den Monat Mai abzuwarten.<br />

Wenn in der Zwischenzeit ein Übereinkommen getroffen<br />

werden könnte, so wären wir sehr glücklich,<br />

aber wie dem auch sei, wir werden wohl einmal mit<br />

dieser Frage fertig machen müssen.<br />

M. le député Pittelotid:<br />

La situation me paraît claire: la loi exclut le classement<br />

de deux routes parallèles. Or pour l'instant Saillon<br />

s'oppose au déclassement de celle qui passe dans le<br />

village.<br />

Si M. le député Ro<strong>du</strong>it pouvait nous promettre que<br />

cette commune reviendrait sur sa décision, il pourrait<br />

être utile de décider le renvoi. Dans l'autre éventualité<br />

cette proposition n'a aucun sens.<br />

M. le député Ro<strong>du</strong>it:<br />

Saillon ne peut pas être handicapé par la suppression<br />

<strong>du</strong> tronçon qui passe dans le village.<br />

Ici nous voulons défendre la voie intercommunale. Il<br />

va de soi que si ce parcours n'est pas classé, et que le<br />

gros trafic veut l'emprunter tout de même, Saillon décidera<br />

simplement de ne plus pourvoir à son entretien.<br />

La discussion est close.<br />

Par 35 voix contre 30 le renvoi est voté.<br />

Loi sur l'assistance (suite)<br />

CHAPITRE V<br />

Art. 32. — Les ressources dont les communes disposent<br />

pour l'assistance sont:<br />

a) legs et dons volontaires;<br />

b) les revenus <strong>du</strong> fonds des pauvres;<br />

c) les taxes prévues à l'article 34;


— 136 —<br />

d) un prélèvement sur le pro<strong>du</strong>it de l'impôt;<br />

e) les contributions à verser par les bourgeoisies.;<br />

f) les remboursements prévus à l'article 6;<br />

g) les quêtes sur le territoire de la commune.<br />

La Commission propose la modification de rédaction<br />

« les » legs et dons volontaires ».<br />

Adopté.<br />

Art. 33. — Les bourgeoisies doivent verser au fonds<br />

des pauvres de la commune le 50j%, de la finance perçue<br />

pour l'agrégation de nouveaux bourgeois.<br />

Dans la règle, elles remboursent aux municipalités<br />

leurs dépenses pour l'assistance des bourgeois par une<br />

contribution de 20 à 40% de celles-ci, à fixer par le<br />

Conseil communal.<br />

Sur demande motivée de l'autorité communale, le<br />

Conseil d'<strong>Etat</strong> peut porter la contribution de la Bourgeoisie<br />

jusqu'au 50% si les recettes ordinaires bourgeoisiales<br />

le permettent.<br />

Sur demande analogue de la Bourgeoisie, cette contribution<br />

pourra être ré<strong>du</strong>ite jusqu'à 10%.<br />

A l'alinéa 1, pas d'adjonction.<br />

A l'alinéa 2, la Commission propose de supprimer la<br />

réserve « dans la règle » et de dire plus catégoriquement<br />

« Elles remboursent » pour tenir compte <strong>du</strong> vœu<br />

émis par les bourgeoisies pauvres.<br />

Au troisième alinéa, elle propose « A défaut d'entente<br />

entre le Conseil communal et le Conseil bourgeoisial<br />

le recours au Conseil d'<strong>Etat</strong> est réservé. Si la bourgeoisie<br />

n'a pas son propre conseil, le droit de recours<br />

peut être exercé par les Bourgeois, membres <strong>du</strong> Conseil<br />

communal.<br />

Elle soumet aux délibérations un quatrième alinéa:<br />

« Le recours doit être exercé dans les vingt jours:<br />

a) par le Conseil bourgeoisial dès la notification de la<br />

décision <strong>du</strong> Conseil;


— 137 —<br />

b) par les bourgeois <strong>du</strong> Conseil communal dès le jour<br />

où la décision a été prise.<br />

Au vote l'alinéa 1 est adopté.<br />

Les alinéas 2, 3 et 4 sont adoptés suivant la proposition<br />

de la Commission.<br />

Art. 34. — Pour remplir leurs obligations touchant<br />

l'assistance publique, les communes doivent, par voie<br />

de règlement approuvé par le Conseil d'<strong>Etat</strong>, percevoir<br />

une taxe sur les bals, concerts et jeux publics, tombolas,<br />

lotos, sur les représentations théâtrales et cinématographiques,<br />

etc.<br />

Pas d'observation.<br />

M. le député Crittin:<br />

Il faut créer une obligation stricte pour les communes<br />

et établir un règlement à cet effet. Dans certaines<br />

communes cette taxe n'est pas prélevée, ailleurs le rêvenu<br />

en est affecté à d'autres fins. Il importe de substituer<br />

le devoir à la faculté.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Le sens <strong>du</strong> projet est celui-ci: Les communes qui veulent<br />

intro<strong>du</strong>ire la taxe sur les divertissements doivent le<br />

faire par voie de règlement. Mais nous sommes d'accord<br />

de laisser subsister la liberté pour celles-ci d'avoir<br />

recours ou non à ces recettes.<br />

M. le député Pitteloud expose qu'il ne faut pas perdre<br />

de vue les petites communes où cet article ne jouera<br />

aucun rôle; il n'y aurait pas beaucoup de sens de leur<br />

faire une obligation de créer cet impôt nouveau.<br />

M. le député de Cocatrix:<br />

L'on pourrait peut-être rectifier l'article dans le sens<br />

de la proposition Crittin, mais en supprimant l'obligation<br />

de créer un règlement spécial. Nous avions, à la


— 138 —<br />

Commission, modifié le projet <strong>du</strong> Gouvernement. C'est<br />

évidemment fâcheux que de vouloir poser toujours des<br />

restrictions à la liberté, mais, dans le cas donné, lorsqu'il<br />

y a divertissement, il semble équitable de prélever<br />

un impôt pour les pauvres. Dans le canton d'Argovie<br />

on a célébré les beautés <strong>du</strong> régime parce que le Chef <strong>du</strong><br />

Département avait pris en main cette imposition.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Si vous établissez sur ce point une obligation, vous<br />

nous obligerez d'établir un règlement cantonal. Ce n'est<br />

certainement pas le sens de la loi.<br />

Si vous entendez maintenir cette manière de voir,<br />

il vous faut changer la rédaction. Dites simplement «Les<br />

communes doivent imposer ». Si d'autre part vous entendez<br />

que l'<strong>Etat</strong> élabore un règlement, prévoyez le dans<br />

un nouvel alinéa. Pour ma part j'estime qu'il n'est pas<br />

besoin d'intro<strong>du</strong>ire l'obligation pour les communes de<br />

prélever ce nouvel impôt; elles rechercheront bien cette<br />

nouvelle ressource, sans qu'il soit besoin d'un ordre <strong>du</strong><br />

Grand Conseil.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Delacoste:<br />

Je crois que l'on peut même supprimer totalement<br />

l'article. Les communes n'ont pas besoin d'indication<br />

pour percevoir actuellement l'impôt sur les divertissements.<br />

M. le député de Cocatrix:<br />

Je veux vous remémorer le texte <strong>du</strong> projet:<br />

« Pour remplir leurs obligations touchant l'assistance<br />

publique, les communes doivent, par voie de règlement,<br />

percevoir une taxe sur les bals, concerts, etc. »<br />

Nous avons estimé qu'il fallait prévoir pour les communes<br />

l'obligation d'imposer. L'on vient maintenant<br />

nous faire un épouvantail de cette élaboration des règlements;<br />

s'il existe réellement à ce sujet une difficulté,<br />

nous pouvons y substituer « la voie de décision ».


— 139 —<br />

Deux membres <strong>du</strong> Gouvernement nous donnent le<br />

spectacle de leur divergence de vue, c'est d'ailleurs assez<br />

fréquent, vous en conviendrez.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Nous défendons le projet <strong>du</strong> Gouvernement et ne<br />

varions nullement.<br />

M. le député Cattiti:<br />

M. le député de Cocatrix nous a fourni les explications<br />

utiles; nous connaissons d'autre part la volonté<br />

<strong>du</strong> Gouvernement qui n'a pas varié. Je suis pour ma<br />

part d'accord de reprendre le texte soumis au premier<br />

débat: «les communes sont autorisées».<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Delacoste retire sa proposition.<br />

Au vote l'article 34 est voté avec l'amendement Crittin.<br />

Art. 35. — En vue d'une application rationnelle des<br />

dispositions de la présente loi, il est créé, sous la dénomination<br />

de fonds cantonal de réserve et de secours<br />

pour l'assistance, une fondation ayant pour but:<br />

1. de doter ou de subventionner les établissements de<br />

bienfaisance et de prévoyance sociale qui seront créés<br />

par l'<strong>Etat</strong> et les communes ou ceux déjà existants;<br />

2. de fournir les ressources nécessaires pour les dépenses,<br />

incombant à l'<strong>Etat</strong>.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 36. — Ce fonds sera constitué et alimenté:<br />

a) par un capital de fondation qui sera fixé par le<br />

Grand Conseil;<br />

b) par une contribution annuelle de l'<strong>Etat</strong>, à déterminer<br />

par le Grand Conseil et, en outre:


— 140 —<br />

1. 25 à 30% <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it résultant pour le canton<br />

de l'application de la loi fédérale sur l'alcool;<br />

2. 10 à 20% <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de la régale des sels tant<br />

que le prix de celui-ci n'est pas inférieur à fr.<br />

0.30 le kilog;<br />

c) par toutes les libéralités, dons, legs, dont il pourra<br />

être l'objet;<br />

d) par les autres ressources qui pourront être affectées<br />

à ce but par le Grand Conseil;<br />

e) par une collecte annuelle sur le territoire <strong>du</strong> canton;<br />

f) par le pro<strong>du</strong>it des amendes prévues à l'art. 58.<br />

Ce fonds acquiert la personnalité civile.<br />

La Commission propose la modification « Ce fonds<br />

sera alimenté par ».<br />

Elle propose de supprimer: « 10 à 20j% de la régale<br />

des sels»; ce poste rentre déjà dans les littera b et d <strong>du</strong><br />

projet.<br />

Adopté avec ces modifications.<br />

Art. 37. — Au cas où les ressources <strong>du</strong> fonds cantonal<br />

seraient insuffisantes, le Orand Conseil peut ordonner<br />

le prélèvement de centimes additionnels à fixer<br />

chaque année par le Grand Conseil.<br />

Ne seront pas touchées par cette disposition, les fortunes<br />

inférieures à fr. 20,000.— et les revenus inférieurs<br />

à fr. 6,000.—.<br />

Le prélèvement de ces centimes additionnels ne pourra<br />

être perçu que dans le cadre de l'article 2 <strong>du</strong> décret<br />

des finances.<br />

Ces centimes additionnels ne seront prélevés que<br />

pour autant qu'ils seront nécessaires à l'assistance et ils<br />

nepourront être appliqués à aucun autre but.<br />

La Commission propose de supprimer à l'alinéa 1 in<br />

fine, les termes « par le Grand Conseil » qui sont une répétition.<br />

' ' .,


— 141 —<br />

Elle propose à l'alinéa 2 de baisser les chiffres inscrits<br />

et de les ramener respectivement à fr. 10,000 et<br />

4,000. Elle estime en effet qu'avec le texte <strong>du</strong> projet il<br />

y aurait vraiment trop peu de personnes qui seraient<br />

touchées par cette disposition fiscale. Elle propose en<br />

outre un alinéa nouveau destiné à intro<strong>du</strong>ire dans cet<br />

article la défalcation des dettes et qui a la teneur suivante:<br />

« En et qui concerne les fortunes, la défalcation<br />

des dettes est admise conformément aux dispositions de<br />

l'art. 5 <strong>du</strong> décret des finances. »<br />

Elle propose au. dernier alinéa cette adjonction:<br />

« Ces centimes additionnels ne pourront être appliqués<br />

à aucun autre but ».<br />

M. le député Dellberg:<br />

Je suis tout à fait stupéfait de la proposition de la<br />

Commission concernant l'alinéa 2 de cet article 37. En<br />

effet en première lecture MM. Evéquoz et Troillet nous<br />

avaient donné l'assurance que seules les grosses fortunes<br />

et les gros revenus seraient touchés par cette disposition<br />

fiscale. A cette occasion j'ai alors consenti à<br />

retirer ma proposition d'intro<strong>du</strong>ire l'impôt sur les successions<br />

pour ce motif encore que j'allais m'a-t-on dit<br />

contre les intérêts de la loi que nous discutons.<br />

Actuellement la Commission estime devoir changer<br />

ses bases sous ce prétexte qu'il y aurait trop peu de personnes<br />

imposées; l'on ne nous donne cependant aucun<br />

chiffre et nous ne pouvons fixer aucune base d'appréciation.<br />

Je veux simplement signaler à ce sujet qu'en<br />

matière d'impôt de guerre il y eut en 1923, 8535 personnes<br />

atteintes par le fisc. Or cet impôt se prélevait<br />

sur cette même base de 4000 francs. Il y va de l'intérêt<br />

de la loi de maintenir les montants de 20,000 et de<br />

6000 francs qui sont de nature à assurer des adhérents<br />

lors de la votation populaire. Il faut tenir compte<br />

en outre <strong>du</strong> prix de la vie qui est encore à l'heure actuelle<br />

très élevé, et éviter de frapper les petites fortunes<br />

et les petits revenus.


— 142 —<br />

M. le député Praz soutient pour sa part également<br />

les nonnes de la loi contre la proposition de la Commission<br />

en faisant ressortir que cette modification mettrait<br />

à cette dernière certainement <strong>du</strong> plomb dans l'aile.<br />

M. le député Haegler:<br />

Le projet de loi prévoit l'imposition des fortunes<br />

inférieures à 20,000 francs, mais sans tenir compte des<br />

charges qui les grèvent. La Commission par contre a<br />

intro<strong>du</strong>it le principe de la défalcation des dettes. Il faut<br />

donc admettre qu'en général la situation <strong>du</strong> contribuable<br />

s'en trouvera améliorée.<br />

-<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Il est de mon devoir de vous informer que la Commission<br />

s'est arrêtée longuement sur cette disposition<br />

sans aboutir à un accord des plus parfaits. C'est une erreur<br />

de croire que le principe de la défalcation des dettes<br />

n'est pas reconnu dans le projet. Il l'est parfaitement,<br />

bien que n'étant exprimé dans aucun texte.<br />

Il peut paraître exagéré d'abaisser à 10,000 francs<br />

la limite de l'imposition. C'est à regret que je me suis<br />

rallié à cette proposition, mais il faut bien considérer<br />

qu'il existe des personnes à petite fortune, mais à gros<br />

revenu et qu'il est juste que celles-ci paient aussi sur la<br />

richesse acquise. Il ne faut rien exagérer non plus d'un<br />

autre côté. Dans notre canton on peut compter les contribuables<br />

dont le revenu dépasse 4000 francs. Cette<br />

valeur correspond en effet à une fortune de 80,000 fr.;<br />

les ouvriers qui gagnent le joli salaire de 12 francs par<br />

jour ne l'atteignent même pas, et l'on sait que, à la<br />

montagne, rares sont les paysans qui gagnent 4000 fr.<br />

bon an mal an. Il faut donc bien reconnaître que suivant<br />

les propositions de la Commission, seules les personnes<br />

aisées sont atteintes, sans pour autant léser trop<br />

gravement le principe équitable de la généralité de l'impôt.<br />

Pous satisfaire M. le député Dellberg il n'y a plus<br />

qu'à ajouter que la progression de l'impôt jouera pour<br />

les gros traitements.


M. le député Dellberg:<br />

— 143 —<br />

Je me déclare d'accord avec le dernier alinéa. Cette<br />

progression de l'impôt ressort <strong>du</strong> décret des finances.<br />

Je répète cependant que MM. Troillet et Evéquoz nous<br />

ont donné l'assurance que seuls les contribuables les<br />

plus aisés devaient être touchés par cette nouvelle mesure<br />

fiscale.<br />

Je suis heureux de voir M. le député de Nendaz partager<br />

mon point de vue et soutenir ma proposition, car<br />

il est l'homme qui fait accepter par le Grand Conseil<br />

tout ce qu'il souhaite.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Pour donner à cette discussion tout son vrai sens, il<br />

faut bien préciser que les frais de l'assistance seront couverts<br />

en première ligne par les ressources <strong>du</strong> fonds cantonal<br />

spécialement constitué à cet effet. Notre intention<br />

est de créer avec ce fonds toutes les œuvres d'assistance<br />

utiles, de les faire vivre et d'aider les communes<br />

pauvres à supporter cette lourde charge. L'assistance<br />

publique est un devoir de la collectivité toute entière,<br />

elle n'incombe pas uniquement aux gens fortunés; ce<br />

n'est que dans le cas où l'<strong>Etat</strong> ne pourrait y faire face<br />

autrement que l'on devra avoir recours à l'impôt spécial.<br />

J'indique pour mémoire que nous avons en <strong>Valais</strong><br />

pour 140,000,000 de francs de fortunes au dessus de<br />

20,000 francs. Cinquante centimes additionnels par an<br />

suffiraient déjà en conséquence pour équilibrer le compte<br />

de l'assistance.<br />

Par le fonds cantonal spécial, j'estime que la répartition<br />

des dépenses se fait déjà sur l'ensemble de la population.<br />

Au moment où ce fonds se démontre insuffisant,<br />

il est <strong>du</strong> devoir des personnes possédant <strong>du</strong> superflu<br />

d'arriver au secours des nécessiteux suivant le<br />

principe évangélique.<br />

La discussion est close.


— 144 —<br />

Au vote, l'alinéa 1, texte de la Commission est adopté;<br />

l'alinéa 2, texte de la loi est voté; les alinéas 3 et 4,<br />

texte de la Commission sont votés.<br />

M. le député Dellberg demande si l'article 2 <strong>du</strong> décret<br />

des finances permet de hausser le taux l'impôt.<br />

Le Président lui répond que c'est bien là le sens de<br />

l'article 2 <strong>du</strong> décret des finances.<br />

Art. 38. — Lorsque, par suite de leur situation financière,<br />

les communes ne pourront plus faire face à<br />

leurs obligations en matière d'assistance, l'<strong>Etat</strong> leur accordera<br />

des subsides pour les aider à couvrir les dépenses<br />

résultant <strong>du</strong> placement des indigents dans les<br />

établissements hospitaliers, les asiles, les orphelinats,<br />

les colonies de travail, les maisons de discipline ou de<br />

relèvement moral.<br />

. Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 39. — Ces subventions ne pourront dépasser le<br />

50;% des frais occasionnés par le placement des assistés.<br />

Elles seront proportionnées aux ressources, aux<br />

charges d'assistance et aux impôts des communes intéressées.<br />

M. le député Imhof propose d'adopter une rédaction<br />

plus facile et de se borner à dire « seront proportionnées<br />

au chiffre de la population ».<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Il s'agit en l'espèce de la même proposition que celle<br />

qui vous a été faite à l'article 8 et que vous avez repoussée.<br />

La Commission vous a alors expliqué sa manière de<br />

voir: des communes populeuses peuvent très bien n'avoir<br />

que des ressources limitées.<br />

Je vous demande de repousser cet amendement.<br />

Au vote l'article est adopté.


— 145 —<br />

Art. 40. — Dans la mesure des ressources dont il<br />

dispose, l'<strong>Etat</strong> pourra également verser des subsides<br />

aux institutions privées de bienfaisance et de prévoyance<br />

sociale, dont l'activité est approuvée par les pouvoirs<br />

publics et qui auraient spécialement besoin d'une aide<br />

financière.<br />

Pas d'observation.<br />

M. le député Charvoz propose d'ajouter « dont l'activité<br />

est approuvée et sérieusement contrôlée ».<br />

Il faut ainsi éviter toutes les injustices qui pourraient<br />

se glisser dans ces institutions.<br />

M, le député Pitteloud;<br />

Je comprends les scrupules de M. le député Charvoz<br />

mais je crois qu'il n'est pas possible d'intro<strong>du</strong>ire ici le<br />

principe de la surveillance des œuvres privées par l'<strong>Etat</strong>.<br />

Nous avons préféré supprimer cette tâche nouvelle<br />

plutôt que de créer un nouveau service bureaucratique.<br />

Nous devons être logique et dès lors il faut s'abstenir<br />

d'intro<strong>du</strong>ire cette nouvelle disposition.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Nous devons faire à M. le député Charvoz la même<br />

réponse qu'à M. le député Roten. Le Grand Conseil<br />

n'a pas voulu instituer ce qu'on pourrait appeler un<br />

contrôle sévère des institutions privées. Ce mot contrôle<br />

supposerait la surveillance journalière presque continuelle,<br />

la connaissance des statuts, <strong>du</strong> but et <strong>du</strong> résultat<br />

de l'activité.<br />

D'autre part, l'approbation est liée tout de même à un<br />

certain contrôle qui donne déjà de sérieuses garanties.<br />

M. le député Charvoz prend acte de ces déclarations.<br />

Le subside suppose le contrôle. Pas n'est besoin cependant<br />

qu'un employé spécial y soit préposé, il ne faut<br />

pas que cette disposition entraîne des frais, il suffira a<br />

l'<strong>Etat</strong> d'examiner les comptes.


— 146 —<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Il est évident que si pour accorder son approbation,<br />

l'<strong>Etat</strong> examine les statuts, il exerce par le fait même une<br />

sorte de contrôle. Mais l'obligation de contrôler intro<strong>du</strong>ite<br />

dans la loi, ce serait instituer des mesures bien plus<br />

serrées. Ce que nous voulons, c'est la surveillance générale<br />

par l'<strong>Etat</strong>, tout en laissant leur liberté aux institutions<br />

qui ne veulent pas de sa tutelle.<br />

Au vote la proposition de la Commission est adoptée.<br />

CHAPITRE VI<br />

Art. 41. — L'<strong>Etat</strong> crée ou favorise les établissements<br />

nécessaires à un bon fonctionnement de l'assitance publique,<br />

tels qu'hôpitaux, asiles de vieillards, hospices,<br />

maisons de^iscipline, colonies de travail, etc.<br />

Il subventionne ceux qui sont créés et exploités par<br />

les districts et les communes, dans la mesure des ressources<br />

dont il peut disposer à cet effet.<br />

Les décisions relatives à la création de ces établissements<br />

sont prises par le Grand Conseil. Il en est de<br />

même des décrets concernant l'agrandissement d'établissements<br />

cantonaux existants, leur suppression ou les<br />

subventions à leur accorder.<br />

La Commission propose l'adjonction « subventionne<br />

ceux qui sont ou qui seront créés », ceci en prévision<br />

de son postulat qui prévoit la création immédiate d'une<br />

colonie de travail.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Je félicite la Commission pour son postulat, mais je<br />

voudrais y joindre encore un asile de vieillards.<br />

A la session de janvier 1926 j'ai déposé une motion<br />

par laquelle je demandais qu'un subside soit versé aux<br />

vieillards. Suivant ie rapport fédéral touchant l'assurance<br />

vieillesse le 40:% des vieillards suisses sont dans<br />

l'indigence. Nous avons en <strong>Valais</strong> plus de 4000 septua-


w<br />

— 147 —<br />

génaires, il faut donc compter au minimum sur ce nombre<br />

1000 indigents. Au mois de janvier j'avais demandé<br />

pour eux une allocation de 30,000 francs; c'était précisément<br />

le chiffre qui est prévu pour la retraite des<br />

membres <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong>, et des membres <strong>du</strong> Tribunal<br />

Cantonal.<br />

L'on m'a répon<strong>du</strong> que j'aurais tout le temps de revenir<br />

sur cette question lors de la discussion sur le<br />

chapitre VI de la loi sur l'assistance. Je me suis ren<strong>du</strong><br />

à ce conseil, mais lors de la délibération en première<br />

lecture, la Commission m'a déclaré qu'elle n'avait reçu<br />

aucun document de l'<strong>Etat</strong>, au sujet de cette motion.<br />

Aujourd'hui encore, M. le député Pitteloud n'en sait<br />

rien.<br />

Je dois vous signaler que 9 cantons suisses ont créé<br />

des fonds pour l'assistance des vieillards nécessiteux.<br />

St-Gall entr'autres y verse 50,000 francs par année. Je<br />

crois qu'il serait préférable en attendant l'assurance d'allouer<br />

tout de même ces 300 francs à chacun d'eux au<br />

lieu de les envoyer tous dans des asiles. Ils pourraient<br />

ainsi rester dans leur famille et en goûter les joies.<br />

J'espère bien que M. le député Praz voudra soutenir<br />

ma proposition; s'il le fait je pourrais être certain qu'elle<br />

passera.<br />

M. le député Kuntschen:<br />

Nous avons en <strong>Valais</strong> des asiles de vieillards qui<br />

fonctionnent à la satisfaction générale. Il serait assez<br />

peu logique d'entrevoir leur suppression, tandis que l'on<br />

peut fort bien parler de leur transformation. En ce qui<br />

concerne l'asile de Sion, le Conseil d'<strong>Etat</strong> a reçu une<br />

requête de son directeur, le révérend Père Paul Marie,<br />

de l'Ordre des Capucins, par laquelle il demande que<br />

les deux legs affectés à cette œuvre lui soient remis. Le<br />

Département voudra bien nous renseigner à ce sujet et<br />

nous donner ses intentions.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

M. le député Dellberg se plaint. Il est vrai qu'à Ber-


— 148 —<br />

ne je n'ai- pas eu le temps de penser à lui, il ne m'en<br />

aurait d'ailleurs pas gardé beaucoup de reconnaissance.<br />

Il y aurait en <strong>Valais</strong> 1000 vieillards à assister. M. Dellberg<br />

nous dit qu'il a déposé une motion et qu'on l'a prié<br />

de la développer lors des délibérations sur cette loi. Je<br />

dois lui faire remarquer qu'il n'y eut jamais de décisions<br />

prises à ce sujet, d'autre part, si j'avais oublié son intervention<br />

j'en serais certainement excusable, car il en<br />

fait en si grand nombre qu'on a de la peine à s'y retrouver.<br />

Nous n'avons plus à voter le principe de l'assurance<br />

puisqu'une loi fédérale régira toute cette question. Cette<br />

loi aura un caractère permanent, tandis que la proposition<br />

Dellberg n'aurait qu'un effet provisoire. Pour ce<br />

seul motif déjà, la Commission ne l'aurait pas acceptée.<br />

M. le député de Cocatrix:<br />

Je tiens tout d'abord à préciser un fait. M. le député<br />

DelJberg nous a déclaré qu'il avait remis sa motion au<br />

Président. Ceci est exact. Elle s'est trouvée dans les pièces<br />

qui ont été déposées au secrétariat pour être délivrées<br />

à la Commission chargée de rapporter à la session<br />

de novembre. M. Dellberg nous reproche de n'en<br />

avoir pas fait état, mais il a tout le loisir de développer<br />

son point de vue s'il ne s'agit pas ici d'une affaire de<br />

la nature de celle de la Lonza.<br />

Certainement la loi actuelle a pour but d'apporter un<br />

soulagement aux communes, mais si nous avons des institutions<br />

utiles il nous faut les englober et les développer<br />

dans le cadre de cette loi.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

M. le député, Kuntschen ne comprend pas que nous<br />

prévoyions dans la loi les conditions de la suppression<br />

de certaines institutions. C'est pourtant logique, ainsi<br />

par analogie lorsque dans des statuts l'on constitue une<br />

société on y prévoit également la dissolution de cette société.<br />

En ce qui concerne l'asile de Sion je dois vous<br />

dire qu'il n'a rien été arrêté de définitif encore, puisque


— 149 —<br />

la convention entre le Père Paul Marie et les adminis*<br />

trations n'est pas signée. Le Conseil d'<strong>Etat</strong> est disposé à<br />

mettre les fonds à sa disposition, tout en conservant une<br />

hypothèque sur les bâtiments.<br />

Au sujet de la motion Dellberg je ne suis d'accord<br />

ni avec ce dernier ni avec M. le député de Coeatrix.<br />

Une motion qui n'est pas acceptée par le Grand<br />

Conseil tombe ipso facto. En l'espèce le Conseil d'<strong>Etat</strong><br />

a répon<strong>du</strong> qu'il ne pouvait pas l'admettre dans les formes<br />

où elle était formulée, et a invité le motionnaire à<br />

y revenir ultérieurement. La motion a donc été écartée.<br />

J'estime que M. Dellberg devrait maintenant nous<br />

présenter un article additionnel et ne pas se contenter<br />

de nous soumettre une proposition d'ordre transitoire.<br />

La nouvelle législation fédérale résoudra d'ailleurs la<br />

question d'une manière satisfaisante.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Je dois constater que jusqu'à maintenant j'ai "reçu<br />

beaucoup de conseils. En janvier 1926 on m'a renvoyé<br />

avec ma motion à la délibération sur la loi; aujourd'hui<br />

on veut me renvoyer encore à plus tard. Je préfère que<br />

l'on me dise une fois pour toutes si oui ou non l'on partage<br />

ma manière de voir, de sorte que je sois fixé en définitive.<br />

L'on ne pourra pas soutenir que sa réalisation<br />

est impossible, <strong>du</strong> moment que 9 cantons ont organisé<br />

ce mode d'assistance. Je demande que l'<strong>Etat</strong> prévoie un<br />

poste budgétaire de 30,000 francs pour les vieillards<br />

nécessiteux. Le <strong>Valais</strong> a pour la première fois accepté<br />

une loi de prévoyance sociale, mais les ouvriers mourront<br />

encore en grand nombre avant qu'elle soit réalisée.<br />

Il faut leur venir en aide sans plus tarder. Je forme<br />

ma proposition comme article additionnel pour satisfaire<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet.<br />

M. le député de Cocatrix demande quelle position entend<br />

prendre le Grand Conseil en face de la création<br />

immédiate de la colonie de travail. A la Commission<br />

nous étions d'avis de créer des œuvres immédiatement.


— 150 —<br />

Nous voulions aujourd'hui vous proposer plus spécialement<br />

cette institution. Mais si l'on veut mettre sur le<br />

même pied cette dernière et l'aide aux vieillards, je n'y<br />

vois pas d'objection.<br />

M. le député Kantschen retire sa proposition. Il explique<br />

qu'à la lecture le texte l'avait heurté.<br />

Il félicite le Conseil d'<strong>Etat</strong>, en ce qui concerne l'Asile<br />

de Sion, de bien vouloir réaliser la volonté des donateurs.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> accepte, cela va de soi, le postulat<br />

de la Commission. Cependant je ne comprends pas clairement<br />

la manière dont elle présente sa proposition: un<br />

postulat n'est pas une modification de l'article.<br />

Si M. le député de Cocatrix déclare qu'il se joint au<br />

postulat de la Commission j'accepte naturellement son<br />

point de vue, mais je n'irai pas plus loin.<br />

M. le député de Cocatrix:<br />

Il me semble bien qu'une erreur s'est glissée dans l'esprit<br />

<strong>du</strong> Chef <strong>du</strong> Département au sujet de mon intervention.<br />

Je ne me joins pas à M. le député Dellberg lorsqu'<br />

il réclame des subsides pour les vieillards, mais seulement<br />

en tant qu'il forme pour eux aussi un postulat.<br />

Au vote le texte de la Commission est adopté.<br />

M. le Président <strong>du</strong> Orand Conseil donne connaissance<br />

d'une motion de MM. les députés Escher et consorts,<br />

présentée en cest termes:<br />

Da die Revision des Geschäftsreglementes voraussichtlich<br />

noch lange auf sich warten lässt, beantragen die<br />

Unterzeichneten dem Grossen Rat, jetzt schon eine weitere<br />

ständigen Kommission zu ernennen, die Redaktionskommission,<br />

welche alle Gesetze und Dekrete von bleibendem<br />

Wert nach Annahme <strong>du</strong>rch den Grossen Rat


• "<br />

'<br />

— 151 —<br />

einer genauen Durchsicht und Korrektur zu unterziehen<br />

hätte, um Divergenzen im deutschen und französischen<br />

Texte zu bereinigen, eine einheitliche Terminologie zu<br />

sichern, um dem Erlass eine klare, unzweideutige, des<br />

Gesetzgebers würdige Fassung zu geben, selbsverständlich<br />

unter peinlicher Respektierung der gefassten Beschlüsse.<br />

Wir beantragen, eine Kommission von 7 Mitgliedern<br />

zu bestellen und die Wahl dem Bureau zu überlassen.<br />

Le Président da Grand Conseil donne connaissance<br />

d'une interpellation déposée par M. le député Heinrich<br />

Burgener concernant les ouvriers étrangers:<br />

Ist dem hohen Staatsrate bekannt, dass auf verschiedenen<br />

Arbeitsplätzen im Kanton Wallis Ausländer eingestellt<br />

werden, wo<strong>du</strong>rch ein Teil unserer Arbeiterschaft<br />

arbeitslos wird oder in andern Kantonen Arbeit suchen<br />

muss?<br />

Was gedenkt der hohe Staatsrat zu unternehmen, um<br />

diesem Uebelstande entgegenzutreten?<br />

Séance <strong>du</strong> 15 Novembre 1926<br />

Présidence: M. Marc MORAND, président<br />

Appel nominal.<br />

Le procès-verbal est approuvé.<br />

Projet de loi sur l'assurance-chômage<br />

Rapporteurs. MM. Ch. Haegler et Dr V. Petrig,<br />

Message.<br />

Rapport de la Commission.<br />

M. le député Petrig, Rapporteur allemand de la Commision:<br />

Bei uns verdient der Bauerstand eine ganz spezielle<br />

Aufmerksamkeit. In gewissen Familien kommt es oft<br />

vor, dass nur ein Mitglied zu Hause bleibt, um das<br />

Land zu bearbeiten, während die andern den Sommer


— 152 —<br />

über irgendwo eine Anstellung suchen müssen. Für den<br />

Winter kehren sie dann wieder heim und sind also Arbeitslos.<br />

Gewährt man die Arbeitslosen-Versicherung nur den<br />

Fabrikarbeitern, so werden sich unsere Leute massenweise<br />

in die In<strong>du</strong>striebranche .werfen, und die Arbeitsgeber<br />

können dann den Lohn herunter setzen, da die<br />

Arbeitsnachfrage bedeutend steigen würde. Die Arbeitslosenversicherung<br />

muss auch den Landarbeitern zu<br />

Hilfe kommen, obwohl sie in Wirklichkeit nur allmählich<br />

einen Vorteil davon ziehen werden. Bei den Debatten<br />

über das Jagdgesetz wünschte der Berichterstatter,<br />

dass man dieses Reglement dem Volke zur Annahme<br />

unterbreiten solle, weil es eine Abänderung unseres<br />

Kantonalen Gesetzes bedeutete. Diesem Wunsche wurde<br />

nicht entsprochen, mir scheint dass man, nur den ganzen<br />

Lauf der Sache zu beschleunigen, es auch mit diesem<br />

Gesetze so machen sollte und erklären könnte, es<br />

handle sich hier auch nur um ein Reglement. Ich hoffe<br />

wir können schon während dieser Sitzung zur zweiten<br />

Lesung schreiten. Die Kommission drückt den Wunsch<br />

aus, dass der Grosse Rat diese Ansicht teile und das<br />

Gesetz schnellstens annehme, da diese Reform zum allgemeinen<br />

Wohl unentbehrlich ist.<br />

M. le député Kuntschert:<br />

Je suis pour ma part absolu partisan d'un projet de<br />

loi en cette matière. Mais quant au système qui est préconisé,<br />

il me paraît assez discutable, et je désirerai poser<br />

au Chef <strong>du</strong> Département quelques questions.<br />

Tous ici nous voulons par cette loi atteindre un but,<br />

obtenir un résultat. Plusieurs éventualités se présentent<br />

à nous. Il existe le sytème de la caisse cantonale,<br />

le système des caisses mutuelles, le système des caisses<br />

paritaires et le système des caisses publiques limitées au<br />

communal.<br />

Trois caisses mutuelles, celles de Zurich, Berne et<br />

Genève ont des affiliés en <strong>Valais</strong>. Dans quelle mesure<br />

ceux-ci bénéficieront-ils des dispositions de la nouvelle<br />

loi.


— 153 —<br />

Les caisse.» paritaires, elles, sont parfois refusées par<br />

les ouvriers, il n'y a donc qu'espoir limité de ce côté.<br />

Les caisses publiques ré<strong>du</strong>ites au territoire communal<br />

n'apporteraient certainement qu'une demi solution.<br />

Pour atteindre tous les milieux, le seul système qui<br />

nous paraît pratique c'est l'intro<strong>du</strong>ction de la caisse<br />

d'assurance-chômage cantonale. Les caisses communales<br />

sont trop restreintes même si dans certains cas l'on organise<br />

des cercles. La question <strong>du</strong> libre passage entraînerait<br />

bien des difficultés.<br />

D'autre part, nous ne pouvons pas ignorer la situation<br />

de l'ouvrier agricole. La législation fédérale, la législation<br />

des autres pays n'ont pas fait entrer dans l'assurance-chômage<br />

l'ouvrier de campagne qui travaille<br />

pour son propre compte, ni le domestique rural. Les<br />

caisses ne pourront pas faire reconnaître par Berne le<br />

petit agriculteur. Dans cette situation je me demande si<br />

la solution que nous entrevoyons est bien la seule définitive."<br />

Cependant je le répète, je suis partisan de l'entrée<br />

en matière, en espérant des perfectionnements .ultérieurs<br />

à la législation proposée.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Nous devons choisir entre les différents systèmes qui<br />

se présentent à nous, entre les caisses libres, paritaires<br />

ou publiques. Notre première idée était de préconiser la<br />

caisse paritaire, mais nous n'avons pas pu y donner<br />

suite, car les ouvriers se sont manifestés contre elle.<br />

Après enquête sur les conséquences financières, nous<br />

n'avon§ pas osé conclure à l'intro<strong>du</strong>ction d'une caisse<br />

cantonale. Dans les* circonstances présentes, il serait<br />

difficile et dangereux de proposer ce mode d'assurancechômage<br />

au peuple valaisan.<br />

En ce qui concerne les caisses libres, nous ne pouvons<br />

nous borner à l'intro<strong>du</strong>ction des caisses qui existent déjà<br />

hors <strong>du</strong> canton. Nous devrions rechercher la création,<br />

chez nous, de pareilles institutions, car nous ignorons<br />

dans quelle! situation les caisses étrangères se trouvent<br />

et l'on ne peut pas, d'autre part, subventionner les caisses<br />

dont le siège est au dehors.


— 154 —<br />

Il faut cependant et malgré tout pourvoir à l'assurance-chômage<br />

des ouvriers. Des caisses vont être fondées<br />

grâce à l'aide des subsides cantonaux et communaux,<br />

là où il existe des in<strong>du</strong>stries. Par la loi vous permettrez<br />

la création des caisses communales. Je reconnais<br />

qu'il ne faut pas pousser à leur institution là où elles<br />

demeureraient forcément trop faibles, mais uniquement<br />

dans les communes plus grandes, là où les pouvoirs<br />

publics pourront collaborer avec la grosse in<strong>du</strong>strie<br />

et s'unir avec elle dans l'intérêt commun des ouvriers.<br />

Je vous le répète, le choix pour nous n'existait pas, la<br />

caisse paritaire a été rejetée, la caisse cantonale est trop<br />

chère. Nous devons adopter cette troisième solution,<br />

quitte à transformer plus tard ces institutions en une<br />

caisse cantonale unique, si les finances publiques se relèvent,<br />

et lorsque nous aurons en mains des données<br />

précises qui manquent actuellement.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Je suis très content que personne ne s'oppose au projet<br />

de loi qui nous est soumis. Je puis indiquer à M. le<br />

député Kuntschen, statuts en mains, les conséquences<br />

de la législation et la situation actuelle des ouvriers.<br />

Auparavant, après 52 cotisations entières le membre<br />

affilié à la caisse syndicale touchait de 4 à 6 francs<br />

par jour pour une période de 40 à 70 jours de chômage.<br />

Depuis l'intro<strong>du</strong>ction de la loi fédérale, après 26 semaines,<br />

il touche le 60 ou 50% de son salaire au maximum<br />

8 francs par jour <strong>du</strong>rant une période de 90» jours.<br />

Les cotisations des ouvriers sont restées les mêmes, soit<br />

15 ou 20 centimes; les syndicats ont accordé un subside<br />

de un million à cette œuvre.<br />

Pour ma part je voudrais aussi l'institution d'une caisse<br />

cantonale obligatoire. Je ne veux cependant pas insister,<br />

car je sais fort bien que le peuple s'y opposerait.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet est dans le vrai lorsqu'il<br />

déconseille de créer des caisses dans les petits endroits,<br />

là où elles seraient trop faibles, car il faut un<br />

gros capital pour faire face aux obligations. En ce qui


-i;<br />

— 155 —<br />

concerne l'assurance ouvrière agricole je vous renvoie<br />

au rapport <strong>du</strong> bureau international <strong>du</strong> Travail. L'Italie<br />

avait élaboré une loi dans ce sens, mais elle est restée<br />

lettre morte; elle n'a pas pu être mise en pratique.<br />

En <strong>Valais</strong>, nous ne pouvons assurer le paysan, car<br />

la base légale fait défaut et la Confédération nous refuserait<br />

tout subside à cet effet.<br />

Au vote l'entrée en matière est adoptée.<br />

Titre et considérants.<br />

LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

Vu la loi fédérale <strong>du</strong> 17 octobre 1924, concernant l'allocation<br />

de subventions pour l'assurance-chômage et son<br />

ordonnance d'exécution <strong>du</strong> 9. avril 1925;<br />

Voulant développer, dans le canton, la législation sur<br />

la matière;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong>,<br />

Ordonne :<br />

La Commission propose le texte « Projet de Loi d'exécution<br />

». La présente loi en effet est la conséquence<br />

d'une loi fédérale sur la matière.<br />

M. le député Evéquoz:<br />

La proposition de la Commission n'a l'air de rien.<br />

Elle se borne à ajouter un mot, mais je veux rechercher<br />

quelle est son arrière-pensée. Est-ce peut-être, que considérée<br />

comme loi d'exécution elle ne serait pas soumise<br />

au vote populaire?<br />

Si c'est vraiment le but que vise la Commission, je<br />

dois préciser que pour moi il est difficile d'admettre, au<br />

point de vue constitutionnel, une pareille manière de<br />

faire.<br />

Lorsqu'une loi fédérale a posé en principe certaines<br />

règles, a fait au canton l'obligation d'élaborer une loi<br />

cantonale dans le cadre de cette législation, le canton a<br />

le devoir de se soumettre. Voilà pour quel motif dans


— • 156 —<br />

ces cas-là la loi cantonale d'application est soustraite<br />

au référen<strong>du</strong>m.<br />

Mais ici nous nous trouvons en présence d'une situation<br />

toute différente: la loi fédérale institue le principe<br />

des subsides, mais laisse au canton la liberté absolue.<br />

Nous sommes parfaitement libre d'élaborer une loi d'assurance-chômage<br />

ou de nous y soustraire; nous conservons<br />

la faculté d'adopter le système de la Confédération<br />

ou non.<br />

Je salue avec plaisir l'initiative que consacre le projet.<br />

Elle assure un progrès social utile et est appelée à<br />

rendre de grands services dans notre pays. Mais nous<br />

avons par-dessus tout l'obligation de respecter les principes<br />

constitutionnels; il ne nous est pas permis de les<br />

violer pour réaliser telle idée, même si nous la croyons<br />

heureuse.<br />

Nous entrons dans une voie nouvelle pour notre pays,<br />

mais il faut à tout prix concilier nos actes avec la constitution.<br />

Les principes constitutionnels existent pour la<br />

sauvegarde des droits <strong>du</strong> citoyen et non pas simplement<br />

à titre décoratif. Le peuple valaisan a voulu changer sa<br />

loi fondamentale; actuellement ce n'est plus la souveraineté<br />

<strong>du</strong> Grand Conseil, mais celle <strong>du</strong> peuple qui est<br />

proclamée. On peut louer ou critiquer nos institutions,<br />

peu importe, on n'a pas le droit de faire litière des droits<br />

populaires. Nous sommes obligés d'appliquer ici comme<br />

ailleurs les règles établies. D'ailleurs il faut se demander<br />

si cet état de chose sera si malheureux au point<br />

de vue des conséquences. J'ai l'espoir que nos concitoyens<br />

comprendront ie but social que nous poursuivons;<br />

le monde agricole aura bien, il est vrai, quelques hésitations,<br />

mais en faisant appel à la solidarité nous obtiendrons<br />

de lui le geste que nous attendons. Et si, à<br />

notre grand regret, les électeurs croyaient devoir rejeter<br />

ce projet, il ne nous restera plus alors qu'à nous incliner<br />

devant la volonté <strong>du</strong> peuple souverain.<br />

Herr Grossrat Petrig:<br />

Ich erwidere dem Herrn Grossrat Evéquoz, dass auch<br />

ich stets seiner Meinung war und es noch heute ver-


— 157 —<br />

bleibe. Aber nachdem der grosse Rat sich gezwungen<br />

fühlte, eine neue Jurisprudenz zu schaffen, erachte ich,<br />

es wäre logisch, auf dieser Bahn zu verbleiben. Der<br />

Kanton war gezwungen, ein Einführungsgesetz unseres<br />

Zivilrechts auszuarbeiten, nichtsdestoweniger glaubte<br />

die Regierung, es dem Volke unterbreiten zu müssen,<br />

und dieses letztere hat es verworfen. Dann erachtete die<br />

Kommission, da es sich nur um die Anwen<strong>du</strong>ng des<br />

Gesetzes handle, dass es nicht <strong>du</strong>rch eine Abstimmung<br />

vom Volke angenommen werden müsse. Ich bin der<br />

Meinung, wir könnten hier diese Ansicht teilen.<br />

Letzthin haben wir das Jagdgesetz angenommen. Ich<br />

bin überzeugt, dass das Volk es verworfen hätte, und<br />

aus diesem Grunde wurde es keiner Abstimmung unterzogen.<br />

Auch diesmal ist eine Gefahr vorhanden, und<br />

wenn wir auf eine Volksabstimmung verzichten möchten,<br />

so ist es einzig und allein, weil eine Nichtannahme<br />

schwere Folgen nach sich ziehen würde. Um aber einen<br />

Rekurs an Bundesgericht zu vermeiden, müssen wir<br />

den Zusatz der Kommission aufnehmen,<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> TroUlet:<br />

Cette question a été déjà bien souvent discutée dans<br />

cette assemblée. Le Grand Conseil a posé les grandes<br />

lignes dont on ne peut sortir.<br />

Lorsque la loi fédérale fait au canton l'obligation de<br />

prendre des mesures d'application, nous avons la faculté<br />

de les soumettre ou non au vote populaire. La constitution<br />

dit en effet « sont exceptées les dispositions législatives<br />

nécessaires pour l'application de la loi fédérale<br />

». Dans la loi d'application <strong>du</strong> code civil suisse,<br />

l'on avait prévu des dispositions qui ne rentraient pas<br />

dans cet ordre d'idées et qui devaient par conséquent<br />

être soumises au peuple. Dans la loi sur la chasse par<br />

contre, il n'a été prévu que les mesures exigées pour satisfaire<br />

les prescriptions fédérales. Dans le cas donné<br />

jl n'en est pas ainsi. Le canton conserve son entière liberté<br />

sur toute la matière. La présente loi doit en conséquence<br />

être soumise au vote populaire.<br />

J'espère que les citoyens valaisans accepteront notre


— 158 —<br />

projet. Nous avons écarté l'assurance obligatoire et tâchons<br />

de réaliser ce progrès social avec le moins de frais<br />

possible pour les finances publiques. Les députés, chacun<br />

dans sa région, voudront bien expliquer aux électeurs<br />

les motifs qui militent en faveur de son acceptation.<br />

M. le député Petrig:<br />

Pour ma part je suis partisan, je l'ai dit, que toutes<br />

les lois d'exécution de cette nature soient soumises au<br />

peuple. Aujourd'hui M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet<br />

pose des distinctions spéciales. Dans ces circonstances<br />

je veux qu'il soit créé une fois pour toutes une pratique<br />

que l'on suive d'une maniere définitive ici au Grand<br />

Conseil.<br />

La loi sur la chasse contenait aussi pour le moins<br />

une disposition qui ne revêtait nullement un caractère<br />

de nécessité. Je veux dire la défense faite aux chasseurs<br />

de garder leur fusil à la montagne dans leur chalet.<br />

J'estime que si le canton était déjà doté d'une loi, cette<br />

loi ne pouvait être abrogée que par une loi nouvelle; tel<br />

était le cas pour la loi sur la chasse dont je vous ai parlé.<br />

La loi d'application par contre ne doit pas nécessairement<br />

être soumise au vote populaire. Je trouve ma<br />

manière de voir sanctionnée par la constitution, qui fait<br />

une exception pour les lois et décrets nécessaires à assurer<br />

l'exécution des lois fédérales.<br />

La proposition de la Commission est donc légitime,<br />

elle est heureuse car nous voulons assurer le succès de<br />

la loi; le Grand Conseil éclairé l'acceptera certainement,<br />

mais le peuple, c'est une autre affaire. Dans une autre<br />

circonstance j'avais défen<strong>du</strong> le principe que soutient l'<strong>Etat</strong><br />

avec toute mon énergie. Et cependant j'ai eu tort devant<br />

le Grand Conseil. Il n'y a pas de motif de modifier<br />

votre attitude, il est bien préférable de donner à la<br />

constitution une interprétation constante.<br />

Au vote le préavis <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong> obtient la majorité.<br />

•'•Article premier. — L'<strong>Etat</strong> alloue, pour chaque exer-


- 159 —<br />

cice annuel, aux caisses d'assurance contre le chômage,<br />

des subventions représentant le 50% des subsides fédéraux<br />

dont elles auront bénéficié.<br />

La Commission propose la modification rédactionnelle<br />

« Pouvant s'élever au lieu de représentant ».<br />

Elle propose l'adjonction d'un nouvel alinéa ainsi<br />

conçu :<br />

« Les communes ou une réunion de communes sont<br />

autorisées à fonder des caisses d'assurance-chômage. Ces<br />

caisses bénéficieront des subsides réglementaires une<br />

fois approuvés par le Conseil d'<strong>Etat</strong>.<br />

M. le député Kuntschen:<br />

Je crois l'adjonction proposée par la Commission heureuse.<br />

Sans elle il pourrait paraître que le projet ne<br />

fait qu'allouer des subsides aux ouvriers d'usine.<br />

Je forme le vœu que soit étudié le droit de libre passage.<br />

Je sais que la loi fédérale le permet, mais il serait<br />

tout de même utile de préciser comment il joue:<br />

M. le député Evéquoz:<br />

Je voterai cet article avec plaisir, mais je voudrais<br />

demander si les caisses communales doivent revêtir le<br />

caractère de celles qui sont prévues par la Confédération,<br />

ou bien si elles demeurent autonomes.<br />

Au premier alinéa le texte <strong>du</strong> projet prévoit que les<br />

subventions cantonales seront égales à la moitié <strong>du</strong> subside<br />

fédéral; par contre la Commission y substitue l'expression<br />

« pouvant s'élever » ; d'après sa proposition<br />

l'allocation de l'<strong>Etat</strong> pourra être inférieure au 50%.<br />

Il faut aussi mettre en harmonie l'article 1 avec l'article<br />

5; à ce défaut il suffirait qu'une certaine année le<br />

Grand Conseil refuse les crédits, pour que tout le jeu<br />

de l'assurance en soit faussé.<br />

Aux termes de l'article, l'on supprime le moyen d'encourager<br />

les caisses paritaires. Il faut au contraire, ce<br />

me semble, accentuer notre action dans ce sens. Je suis<br />

persuadé qu'elles seront appelées à rendre de grands<br />

services dans notre pays. Elles forcent les entreprises


— 160 —<br />

prospères à contribuer à l'œuvre. Cette idée c'est l'association<br />

de l'ouvrier et <strong>du</strong> patron, c'est la méthode de<br />

travail que nous saluons, nous, et que d'autres n'aiment<br />

pas, c'est enten<strong>du</strong>.<br />

J'insiste pour que l'on favorise les caisses paritaires.<br />

M. le député Zufferey:<br />

Comme M. le député Kuntschen, j'émets des doutes<br />

sur la manière dont on veut réaliser l'assurance-chômage<br />

en <strong>Valais</strong>. Il y a trois solutions nous a-t-on exposé.<br />

Des trois, la plus pratique est assurément la caisse paritaire.<br />

Y renoncer, c'est capituler devant le socialisme; c'est<br />

lui seul qui a saboté la caisse projetée à l'Usine de Chippis.<br />

S'il n'y a rien à faire dans ce sens, alors aussi bien<br />

que nous pouvons abandonner la caisse paritaire, nous<br />

pouvons sacrifier la caisse syndicale, et ne plus subventionner<br />

que la caisse communale libre.<br />

Dans cette direction, l'on peut facilement élargir le<br />

cercle et intro<strong>du</strong>ire les caisses intercommunales. Dans<br />

cette situation, les pouvoirs publics chercheront <strong>du</strong> travail,<br />

entreprendront des œuvres diverses; ils arriveront<br />

à occuper aussi bien l'ouvrier agricole que l'ouvrier<br />

d'usine. Dans notre région où Chippis est le gros<br />

centre in<strong>du</strong>striel, nous pourrions très facilement créer<br />

une caisse de chômage <strong>du</strong> district avec contribution de<br />

l'Aluminium, Et ainsi seraient diminués quand même<br />

d'une manière sensible et les prestations de l'ouvrier<br />

et les charges des communes.<br />

M. le député Fama:<br />

Effectivement il est dans l'intérêt <strong>du</strong> pays de soutenir<br />

les caisses paritaires. Le syndicat des ouvriers de Chippis,<br />

quand il lutte contre son intro<strong>du</strong>ction à l'Usine,<br />

travaille contre les ouvriers. A cette époque ce syndicat<br />

a promis monts et merveilles et maintenant il vient solliciter<br />

des secours de l'<strong>Etat</strong>. C'est trop simple. Je me<br />

rallie à la proposition de M. le député Zufferey.<br />

Il me semble qu'il ne nous a été donné aucun chiffre


- 161 -<br />

sur la portée financière de la loi. Il serait pourtant indiqué<br />

que nous soyons fixés sur ce point essentiel.<br />

Herr Orossrat Schröter:<br />

Ich erkläre mich mit der Ansicht des Herrn Grossrat<br />

Fama einverstanden. Es ist gewagt, uns auf diese<br />

Bahn zu begeben, ohne die finanziellen Rückwirkungen<br />

einer genauen Prüfung zu unterziehen.<br />

Wenn wir die Gesetzvorlage einmal angenommen, hätten<br />

wir keine Möglichkeit mehr, die Ziffern zu ändern;<br />

der Grosse Rat wäre gebunden und müsste sich damit<br />

begnügen, jedes Jahr den Posten im Budget anzunehmen.<br />

Die Vorsicht gebietet uns, diese Türe offen zu<br />

lassen, um später nicht zu grossen Opfern gezwungen<br />

zu werden. Ich unterstütze den Vorschlag der Kommission,<br />

welcher im Texte den Vorbehalt aufnehmen<br />

will: « der sich bis auf 50% erheben darf».<br />

Anderseits glaube ich, dass man dem Volke eine feste<br />

Basis angeben soll, auf der die für die Arbeitslosenversicherung<br />

vorgesehene Summe genauestens bestimmt<br />

werden kann.<br />

Herr Grossrat Petrig:<br />

Wir sind mit Herrn Grossrat Evéquoz einverstanden,<br />

die Paritätskassen sollen unterstützt und vorgezogen<br />

werden. Aber wir erachten es nicht notwendig, dies im<br />

Gesetze zu wiederholen. Da<strong>du</strong>rch, dass sie vom Bund<br />

aus schon eine höhere Subsidie als die Syndikatskassen<br />

beziehen, wird dies ja auch für den Kanton zutreffen.<br />

Ich möchte dem Herrn Grossrat Zufferey nicht im<br />

Namen der Kommission antworten sondern werde nur<br />

bemerken, dass es richtig und billig ist, die Arbeitsgeber<br />

auch für einen Teil der Kosten herbeizuziehen,<br />

da die von ihnen bezahlte Unterstützung an die Versicherungskasse<br />

die Arbeitsnachfrage erhöhen wird und<br />

sie so den Lohn re<strong>du</strong>zieren können.<br />

Wir zogen es vor, alle Kassen auf gleichen Fusse zu<br />

stellen. Es ist allerdings zu befürchten, dass die Syndi-


— 162 —<br />

katskassen diese Lage ausnützen werden und sich rasch<br />

in den Stand setzen werden, die Subsidien zu beziehen.<br />

Die Paritätskassen werden auch dannach trachten und<br />

sie sind schon im Besitze namentlicher Vorteile. Dagegen<br />

werde wohl die Gemeindekassen die schwierigste<br />

Lage haben; die Behörden müssen zuerst noch alles<br />

gründen und die Kontrolle wird mit grösseren Schwierigkeiten<br />

verbunden sein.<br />

M. le député Delacoste:<br />

Sans être partisan de l'adjonction proposée par la<br />

Commission à l'alinéa 1 de l'article, je ne m'oppose pas<br />

encore à sa modification. Je désirerais cependant obtenir<br />

quelques explications sur son application. Je voudrais<br />

savoir quelle autorité fixerait chaque année le taux<br />

de la subvention cantonale, est-ce le Grand Conseil, le<br />

Conseil d'<strong>Etat</strong> ou le Département?<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet suppose que cette<br />

compétence sera attribuée au Grand Conseil. Dans ce cas<br />

je me réserve d'en discuter à nouveau lors des délibérations<br />

sur l'article 5.<br />

M. le député Zufferey a proposé d'exclure <strong>du</strong> droit<br />

aux subsides les caisses syndicales et les caisses paritaires.<br />

Je me demande si légalement nous pouvons le faire<br />

et si les subsides fédéraux ne seraient pas dans ce cas<br />

refusés. C'est un problème qui ne peut se résoudre d'un<br />

mot.<br />

Au point de vue de l'équité, je ne crois pas d'ailleurs<br />

que l'on puisse refuser à ces caisses privées le subside<br />

cantonal. Je m'oppose à toute proposition de cette nature<br />

étant de l'avis que la subvention doit être éten<strong>du</strong>e<br />

à toutes les institutions.<br />

M. le député Zufferey:<br />

Ma proposition n'a pas pour but d'ôter aux caisses<br />

privées les subsides fédéraux, mais de n'accorder le subside<br />

cantonal qu'à celles que nous pouvons pratiquement<br />

eucourager.<br />

Nous devons venir en aide aux caisses communales;<br />

en effet les pouvoirs publics qui ont la responsabilité


— 163 —<br />

des deniers de la collectivité tenteront, avant de verser<br />

de l'argent aux chômeurs, de leur procurer <strong>du</strong> travail.<br />

La caisse syndicale de chômage, par contre, verse des<br />

allocations qui sont bien souvent une prime au chômage<br />

volontaire.<br />

M. le député Michaud se plaint que la question qui,<br />

au début, était claire pour lui, lui paraît après toutes<br />

ces délibérations très compliquée. Nous avons à voter<br />

sur un principe et non pas sur des modalités.<br />

Il s'agit ici <strong>du</strong> principe chrétien et moral.<br />

M. le député Dellberg:<br />

La Commission vous a mis au courant des avantages<br />

qui étaient consentis aux caisses paritaires. D'autre part<br />

il ne subsiste aucun doute que les caisses syndicales ont<br />

bien un droit aux subsides. Pour moi la question me paraît<br />

liquidée.<br />

Nous voudrions intro<strong>du</strong>ire le même taux pour toutes<br />

les caisses. C'est pour les caisses privées que l'<strong>Etat</strong> devrait<br />

accorder les pourcentages les plus élevés, caf chez<br />

elles le contrôle est plus aisé à exercer qu'auprès des<br />

caisses communales. Les ouvriers ne prélèvent pas sur<br />

leurs salaires pour encourager la fainéantise de quelques-uns.<br />

Il existe en Suisse peut-être 18 caisses publiques d'assurance-chômage<br />

et 18 moins importantes appelées<br />

caisses défrise. Les caisses paritaires, il n'en est pas connu<br />

une seule. Il y en a une à Bâle-Ville et 3 en Suisse<br />

orientale; elles n'ont pas une réelle importance; elles<br />

ont été créées longtemps avant la loi fédérale, personne<br />

n'y faisait attention, mais maintenant que la politique<br />

s'en mêle on en vante partout les effets.<br />

Seules les caisses syndicales ont une véritable vitalité.<br />

Tous les cantons les subventionnent actuellement.<br />

Bâle, Soleure, Neuchâtel, Glaris, St-Gall, Genève,<br />

Thurgovie. Le canton de Thurgovie verse le 25%, Genève<br />

le 40|%, Berne le 10%.<br />

Vous voulez combattre les ouvriers et leurs caisses<br />

propres; mais pourquoi donne-t-on des subsides pour<br />

tout le monde dans les caisses-maladie.


— 164 —<br />

En Suisse le système paritaire n'existait pas avant<br />

1914; l'on pouvait fort bien s'en passer. Mais maintenant<br />

il est en vogue; il est le pro<strong>du</strong>it d'un mouvement<br />

de réaction entrepris aux Chambres fédérales par les<br />

gros bourgeois.<br />

M. le député Fama soutient qu'elles sont préférables<br />

aux caisses syndicales, mais je lui répondrai simplement<br />

qu'il n'en existe pas.<br />

A Chippis il est faux de prétendre que la caisse paritaire<br />

que l'on voulait créer sauvegardait les intérêts des<br />

ouvriers mieux que la caisse syndicale qui fonctionnait<br />

à la satisfaction de tous. Les chiffres l'établissent clairement.<br />

Quant au fonds de crise dont on a voulu faire état,<br />

l'ouvrier n'y apporte aucune cotisation; c'est la caisse<br />

centrale qui y subvient complètement.<br />

Certains députés veulent réclamer des avantages encore<br />

plus marqués pour les caisses paritaires, mais vous<br />

voyez bien que M. le.député Petrig, chef chrétien-social,<br />

se prononce pour l'égalité de traitement; aussi ai-je déposé<br />

sur le bureau une proposition, dans ce sens, pour<br />

rétablir cette égalité.<br />

Vous connaissez peut-être la législation internationale.<br />

Vous devez savoir qu'il a fallu 30 ans en Suisse pour<br />

que la Confédération consente à verser des subsides de<br />

chômage. Un fonds de crise a été prélevé sur l'impôt<br />

sur les bénéfices de guerre. Nous avions 88,000 chômeurs<br />

qui coûtaient 9 millions et demi. La Confédération<br />

a alloué pour 3,000,000 de francs de secours.<br />

Avec le nouveau système les patrons croient mettre<br />

la patte sur les ouvriers et naturellement les personnalités<br />

qui sont membres des conseils d'administrations se<br />

dépensent pour le faire aboutir.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troület:<br />

Suivant l'article <strong>du</strong> projet le subside est versé à toutes<br />

les caisses d'assurance. La Commission veut prévoir<br />

spécialement les caisses communales; elle a raison,<br />

quoique leur existence ait été reconnue de par le principe<br />

général.


— 165 —<br />

La proposition de M. le député Zufferey est dirigée<br />

contre l'alinéa 1 de l'article. M. le député Delacoste se<br />

demande si de pareilles mesures seraient légales; je<br />

dois lui répondre que la question n'est pas résolue sur<br />

le terrain cantonal. M. le député Zufferey devrait d'ailleurs<br />

retirer son amendement; quelque partisan que<br />

l'on puisse être des caisses communales, le système paritaire<br />

demeure tout de même le plus juste, car il fait<br />

contribuer aux frais une classe importante d'intéressés,<br />

les patrons d'entreprises.<br />

Je le répète, aux termes de ces dispositions, toutes les<br />

caisses seront subventionnées. La portée financière ne<br />

nous ménage point de surprise. Le Grand Conseil conserve<br />

la faculté de modifier chaque année l'échelle des<br />

subsides, suivant la situation présente.<br />

M. le député Dellberg, vous accusez la caisse paritaire<br />

d'être un instrument entre les mains <strong>du</strong> patron Je<br />

veux bien vous mettre hors de cause, M. le député Dellberg,<br />

et admettre que vous travaillez pour le bien de<br />

l'ouvrier, mais pouvez-vous soutenir que la caisse syndicale<br />

n'est pas pour quelques-uns une arme contre les<br />

patrons. Voyons, soyons francs.<br />

Je tiens à bien spécifier, nous donnons à toutes les<br />

caisses, mais sans sortir <strong>du</strong> cadre fédéral. L'article, au<br />

surplus, est clair. Il est nécessaire que toutes les caisses<br />

soient subventionnées, ne serait-ce que parce que l'ouvrier<br />

agricole chez nous ne peut pas compter sur la<br />

caisse paritaire.<br />

Il faut poser le principe comme M. le député Michaud<br />

le demandait, et les règlements régleront les modalités<br />

d'exécution.<br />

Herr Grossrat Mathieu:<br />

Die Organisationsmethode dieser Kassen ist nicht<br />

die Hauptsache, wohl aber das zu erreichende Ziel.<br />

Man fürchtet die finanziellen Rückwirkungen des Gesetzes.<br />

Es ist aber vorgesehen, dass das Budget jedes<br />

Jahr als Regulator dienen wird, und da doch jährlich<br />

Tausende von Franken Ausgaben für andere Werke<br />

vorgesehen sind, so ist es nur zu begrüssen, dass


— 166 —<br />

wir auch etwas tun, um den Arbeiterstand zu unterstützen.<br />

Ihre Lage ist schlecht, sie haben ein Stückchen Land,<br />

das sie noch in der Zwischenzeit bearbeiten u. das ihnen<br />

erlauben soll, sie und ihre Familie teilweise zu ernähren.<br />

Wir werden bald ein wirkliches Proletariat wie in den<br />

grösseren In<strong>du</strong>striezentren besitzen.<br />

In gewissen Kreisen befürchtet man, die Verwaltung<br />

dieser Kassen könne in die Hände unerwünschter Elemente<br />

fallen, und das wird nun als Hauptgrund angegeben,<br />

um das ganze Werk zu bezweifeln und zu bekämpfen.<br />

Wir dürfen aber unserer Bevölkerung ruhig<br />

vollständiges Vertrauen schenken. Immer kämpfen wir<br />

für gegenseitige, soziale Unterstützung und hier unternehmen<br />

wir einen tatkräftigen Schritt. Indem wir dem<br />

Arbeiterstande Genugtung gewähren, sichern wir den<br />

sozialen Landfrieden.<br />

Jedesmal, wenn der hohe Staatsrat einen Gesetzesentwurf<br />

ausgearbeitet hat, sollte man nicht ein sozialistisches<br />

Ueberhandnehmen oder finanzielle Folgen befürchten.<br />

M. le député Fama:<br />

M. le député Dellberg a cette particulière habitude<br />

de se hâter lorsqu'il émet des chiffres. Je me rappelle<br />

avoir examiné la situation faite aux ouvriers de Chippis<br />

par les deux caisses en présence, et à tête reposée.<br />

Je me suis convaincu de la supériorité de la caisse paritaire.<br />

Le discours de M. le député Dellberg sur cette<br />

question n'est qu'un véritable bluf.<br />

Les secrétaires ouvriers ont travaillé avec ardeur pour<br />

empêcher la réalisation <strong>du</strong> projet, pour séparer toujours<br />

davantage les ouvriers de leurs patrons. Naturellement<br />

ces messieurs ne font pas de politique. Mais<br />

nous savons bien nous d'où provient la lutte, des classes.<br />

Nous savons nous qui paie les cotisations aux<br />

syndicats, si ce sont les secrétaires ou les ouvriers. A<br />

ceux-ci, ceux-là diront toujours qu'il faut augmenter les<br />

cotisations pour continuer la lutte.<br />

M. Dellberg prétend que c'est une injustice de sou-


— 167 —<br />

tenir certaines caisses plus que d'autres. Mais eux, les<br />

syndicats, ils en font des injustices et en combien grand<br />

nombre, lorsqu'ils vont jusqu'à faire crever de faim les<br />

ouvriers qui ne se laissent pas embrigader.<br />

Nous ne devons pas craindre de favoriser les caisses<br />

qui défendent l'entente sociale.<br />

M. le député Couche pin:<br />

Je partage absolument la manière de voir de M. le<br />

député Fama. M. Dellberg abuse de nous lorsqu'il lance<br />

avec désinvolture des quantités de chiffres incontrôlables.<br />

J'ai réussi cette fois-ci à saisir les plus importants<br />

au vol. J'en dois conclure qu'il est bien faible mathématicien;<br />

il a en effet réussi à prouver le contraire<br />

de ce qu'il entendait démontrer. La Caisse paritaire aurait<br />

versé aux ouvriers une indemnité de 5 à 6 fr. par<br />

jour, tandis que la Caisse syndicale ne leur allouait que<br />

fr. 4.50. Il est vrai qu'une catégorie composée des" seuls<br />

gros messieurs de l'affaire allait jusqu'à recevoir^ fr.<br />

Quant au fond de crise qu'alimente seule la Caisse<br />

centrale, il est préférable de ne pas y revenir. Nous savons<br />

fort bien à quels buts il est destiné.<br />

Puisque M. le député Dellberg veut parler d'emprise<br />

sur les ouvriers, il est certain — je ne me cache pas de<br />

l'affirmer — que le seul but des syndicats est de forcer<br />

les ouvriers à s'embrigader chez eux pour que l'on<br />

puisse en toute facilité les con<strong>du</strong>ire sur le terrain politique,<br />

autrement dit: socialiste.<br />

M. le député Zufferey: "<br />

Il me paraît clairement, que sous prétexte d'assurer<br />

l'égalité de traitement entre les diverses caisses, l'on est<br />

en train de sacrifier les caisses communales. En pratique<br />

les communes ne disposent pas <strong>du</strong> million que peuvent<br />

verser à leurs caisses les syndicats; elles seront prétéritées<br />

et par conséquent ne pourront rien organiser<br />

qui puisse soutenir la comparaison.<br />

Je suis d'accord que les caisses sociales, quelles qu'elles<br />

soient, sont intéressantes, mais je dois bien dire que


— 168 —<br />

s'il s'agit uniquement de faciliter leur action aux caisses<br />

syndicales, je ne puis pas souscrire au projet.<br />

Ma proposition ne constitue pas une injustice. Certainement<br />

la commune, pour constituer sa caisse, fera<br />

appel à l'aide <strong>du</strong> capital et ainsi les caisses auront le<br />

même caractère que les caisses paritaires. Il n'y a d'autre<br />

part aucune injustice à n'accorder des subsides qu'<br />

aux caisses publiques. Avec ce système nous faisons<br />

d'une pierre deux coups. En même temps nous soutenons<br />

l'ouvrier et nous verrons se créer partout des œuvres<br />

d'utilité publique, car les communes, au lieu de verser<br />

des subsides pour ne rien faire, occuperont les chômeurs<br />

à des entreprises diverses.<br />

Pour ces motifs je maintiens ma proposition.<br />

M. le député Charvoz:<br />

Nous sacrifions ce me semble beaucoup de temps à<br />

cette délibération. Je me rallie à la manière de voir de M.<br />

le député Michaud. Nous n'avons pas à discuter ici telle<br />

ou telle particularité, mais à nous borner à voter ou<br />

non des subventions aux caisses de chômage quelles qu'<br />

elles soient.<br />

Il ne faut pourtant pas perdre de vue que le Grand<br />

Conseil coûte journellement 2000 francs au pays.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Vous voulez parler de la lutte des classes, mais chacun<br />

sait que les patrons posent à l'embauche déjà leurs<br />

conditions et qu'au moment des élections, ils ne s'abstiennent<br />

d'aucune pression. Des milliers d'ouvriers ont<br />

souffert de la dictature des patrons.<br />

Pour en revenir à la question, je soulignerai que les<br />

caisses syndicales répondent aux exigences de la loi fédérale.<br />

Elles paient jusqu'au 50 ou 60% des salaires.<br />

Cependant je veux bien retirer ma proposition pour que<br />

la proposition de la Commission passe plus facilement.<br />

M. le député Haegler:<br />

Je possède les statistiques pour répondre à la question<br />

très sensée de M. le député Fama.


— 169 —<br />

les caisses versent: le canton verse:<br />

100 chômeurs caisse parit. 10,800 5,400<br />

caisse synd. 8,100 4,500<br />

500 chômeurs 54,000 27,000<br />

40,500 20,250<br />

1000 chômeurs 108,000 54,000<br />

81,000 40,500<br />

La Commission adopte une solution favorable; elle a<br />

favorisé les caisses paritaires; sur la base des chiffres<br />

de la Confédération le projet leur accorde le 20% des<br />

dépenses, tandis qu'elle alloue le 15% aux caisses syndicales.<br />

M. le député Michaud a émis une idée très heureuse;<br />

votons d'abord le subside, il n'est pas énorme et nous<br />

verrons ensuite dans quelle direction il convient de nous<br />

diriger.<br />

Herr Grossrat Petrig:<br />

Ich wäre dem Herrn Orossrat Zufferey sehr dankbar,<br />

uns nicht noch eine neues System zu erfinden. Es gibt<br />

bloss zwei Arten von Versicherungskassen: wenn die<br />

Arbeitsgeber mitwirken haben wir die Paritätskasse,<br />

ansonst die Syndikatskasse.<br />

Au vote l'amendement de la Commission à l'alinéa 1<br />

est adopté.<br />

L'amendement Zufferey est rejeté.<br />

L'alinéa 2 est voté.<br />

L'article 1 est adopté avec ces modifications.<br />

Art. 2. — Les caisses qui voudront obtenir des subsides<br />

de l'<strong>Etat</strong> devront être reconnues par l'autorité fédérale.<br />

Elles devront, par conséquent, remplir toutes les<br />

conditions prévues par la loi fédérale <strong>du</strong> 17 octobre<br />

1924 sur la matière et ses ordonnances d'exécution.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 3. — Les caisses subventionnées auront à remettre<br />

au Conseil d'<strong>Etat</strong>, pour approbation, leurs statuts,<br />

leurs rapports et leurs comptes annuels. En outre,


— 170 —<br />

"<br />

l'autorité cantonale aura le droit de procéder, en tout<br />

temps, à la vérification de la comptabilité des caisses.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 4. — Les subventions cantonales seront versées<br />

après paiement des subsides fédéraux et approbation<br />

des comptes annuels par le Département cantonal compétent.<br />

La Commission propose l'adjonction: «Ces caisses<br />

sont exemptes de l'impôt ». Cette disposition est déjà<br />

prévue par la loi fédérale, mais la Commission estime<br />

qu'il n'est pas inutile de le répéter. Ce principe est admis<br />

d'ailleurs pour toutes les caisses d'assurances sociales.<br />

Adopté.<br />

Art. 5.— Pour le paiement de ces subventions, un<br />

crédit, à déterminer par le Grand Conseil, sera inscrit<br />

chaque année au budget de l'<strong>Etat</strong>. Si ce crédit n'est pas<br />

absorbé, le solde disponible servira à constituer un fonds<br />

cantonal de crise.<br />

Pas de modification.<br />

M. le député Delacoste propose un texte qui réponde<br />

à la nouvelle rédaction de l'article 1.<br />

«La subvention n'est pas fixe; elle est déterminée<br />

chaque année par le Grand Conseil lors de la discussion<br />

<strong>du</strong> budget de l'<strong>Etat</strong>. »<br />

M. le député Haegler:<br />

La Commission accepte la proposition Delacoste; elle<br />

ne change pas grand chose à la portée de l'article mais<br />

lui donne une tournure certainement plus harmonieuse.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> T rodlet:<br />

Je ne crois pas que l'on puisse parler de pourcentage,<br />

ce serait très délicat.. Le Grand Conseil détermine une<br />

somme, c'est le Conseil d'<strong>Etat</strong> qui doit fixer le taux. Le<br />

budget est arrêté avant que l'on puisse le déterminer.


M. le député Delacoste:<br />

— 171 —<br />

Tout à l'heure j'ai demandé qui déterminerait le pourcentage<br />

et l'on m'a répon<strong>du</strong> que ce serait le Grand Conseil.<br />

Il me semble que cette manière de voir n'a pas l'air<br />

d'agréer à M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet, car pratiquement<br />

l'article premier ancien ne permettait pas mieux<br />

l'application de l'article 5 que ma proposition. Que ce<br />

soit le Grand Conseil ou le Conseil d'<strong>Etat</strong> qui fixe le<br />

taux, il faudra bien recourir dans l'un et l'autre cas<br />

aux crédits supplémentaires si les prévisions sont dépassées.<br />

Si par contre elles ne sont pas atteintes, l'on<br />

doit prévoir que l'excédent sera attribué à un fonds de<br />

crise.<br />

En ce qui me concerne l'on peut fort bien abandonner<br />

cette compétence au Conseil d'<strong>Etat</strong>.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Je le répète, dans le budget on peut inscrire un chiffre<br />

déterminé, mais pas un pourcentage. Comme il* sera<br />

difficile de prévoir ce que coûtera l'assistance <strong>du</strong>rant<br />

l'année qui va venir, l'on adoptera en règle générale une<br />

somme supérieure aux probabilités. Il faudra nécessairement<br />

voter le crédit dont disposera le Conseil d'<strong>Etat</strong><br />

pour satisfaire à la demande.<br />

Le pourcentage n'est, somme toute, qu'une opération<br />

mathématique de répartition de subsides.<br />

M. le député Couchepin:<br />

Pour ma part, j'estime que le chiffre budgétaire sera<br />

déjà en lui-même un pourcentage. Il sera basé sur les<br />

subsides alloués par la Confédération. Il n'y aura pas à<br />

s'occuper de fonds de crise et d'excédent de crédits.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Le crédit qui sera proposé chaque année au budget<br />

ne pourra pas être rigoureusement exact, puisqu'il devra<br />

être voté préalablement aux événements. Ainsi par<br />

exemple suivant les disponibilités budgétaires, l'on pour-


— 172 —<br />

ra voter à la session de novembre pour l'année suivante<br />

30,000 francs ou plus ou moins.<br />

Les premières années comme il n'y aura que très peu<br />

de caisses, les subventions seront moins nombreuses et<br />

nous pourrons aller jusqu'au maximum de 50'%, sans<br />

même que soit absorbé tout le crédit. Il pourra y avoir<br />

éventuellement un excédent. Par contre lorsque par suite<br />

de l'extension de l'œuvre, nos ressources ne permettront<br />

plus d'être aussi large, nous ré<strong>du</strong>irons le pourcentage.<br />

Herr Grosrat Petrìg:<br />

Die Einführung einer Sozialversicherung beruht immer<br />

auf dem gleichen Grundsatze. Gewisse Jahre muss<br />

man im Budget einen höheren Betrag vorsehen, um so<br />

Reserven zu schaffen.<br />

Der deutsche Text ist sehr klar. Jedes Jahr wird im<br />

Budget ein Speziaiposten vorgesehen, der die Subsidien<br />

decken soll, dies ist wohl das einzige Mittel, um<br />

nicht jedes Mal drei Tage für mehr oder weniger nützliche<br />

Debatten und Reden zu verlieren.<br />

M. le député Delacoste:<br />

Je reconnais que dans la pratique il appartiendra au<br />

Grand Conseil de liquider la question par voie budgétaire.<br />

Ce mode de faire ne présentera aucun inconvénient<br />

si l'on n'invoque pas trop la situation financière<br />

<strong>du</strong> pays pour n'accorder que des crédits dérisoires.<br />

Ma proposition au Conseil d'<strong>Etat</strong> présentait l'avantage<br />

de permettre d'obtenir des crédits supplémentaires<br />

tandis que selon le projet il lui sera impossible de dépasser<br />

les crédits accordés.<br />

Je n'insiste pas si le Gouvernement préfère cette seconde<br />

solution.<br />

Au vote le texte proposé par M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong><br />

Troillet,/est adopté.<br />

Art. 6. — Les statuts des caisses d'assurance subventionnées<br />

par le canton devront stipuler, expressément,<br />

que les indemnités de chômage ne seront versées qu'aux<br />

assurés qui se seront annoncés, en temps utile, auprès


— 173 —<br />

des services publics de placement et n'auront pas trouvé<br />

d'occupation convenable.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 7. — En cas de dissolution d'une caisse d'assurance-chômage,<br />

les subsides cantonaux encore existants<br />

feront retour à l'<strong>Etat</strong> et seront versés au fonds cantonal<br />

de crise.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 8. — Lorsqu'une caisse aura touché indûment<br />

des subsides cantonaux, elle devra les restituer.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> pourra exclure de la participation<br />

aux subventions cantonales, temporairement ou définitivement,<br />

les caisses dont la gestion aurait présenté des<br />

irrégularités.<br />

Des amendes, pouvant s'élever jusqu'à fr. 1000 pourront<br />

être prononcées par le Conseil d'<strong>Etat</strong>. Le pro<strong>du</strong>it<br />

de ces amendes sera versé au fonds cantonal de crise.<br />

Sont en outre réservées les dispositions <strong>du</strong> Code nénal.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 9. — Le Département de l'Intérieur, Office cantonal<br />

<strong>du</strong> Travail, est chargé de l'application de la présente<br />

loi.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

La discussion est ouverte sur l'ensemble <strong>du</strong> projet.<br />

M. le député Kuntschen:<br />

Je voudrais présenter, non pas des propositions, mais<br />

deux postulats.<br />

Je demanderais à l'<strong>Etat</strong> de bien vouloir élaborer une<br />

loi cantonale pour l'organisation des caisses, mais surtout<br />

pour les caisses communales, aux fins de déterminer<br />

les conditions de jouissance, de domicile, de libre<br />

passage. 11 y a dans ces domaines de nombreuses précisions<br />

à apporter. D'autre part, M. le député Zufferey<br />

a eu une idée heureuse, lorsqu'il a voulu instituer le<br />

droit de faire travailler les chômeurs.


— 174 —<br />

Suivant le système adopté antérieurement par la Confédération<br />

il fallait que l'ouvrier se croise les bras pour<br />

que soient versés les subsides lui afférant. J'émets le<br />

vœu que soient prévus des travaux obligatoires pour les<br />

chômeurs valides.<br />

M. le député Petrig:<br />

Je m'oppose à la seconde proposition de M. le député<br />

Kuntschen. Aussi longtemps qu'un indivi<strong>du</strong> travaille, il<br />

ne peut pas être considéré comme chômeur.<br />

Vous voulez instituer des travaux; l'on voudrait faire<br />

casser des pierres sur les routes pendant les plus grands<br />

froids. L'on va vite trop loin avec ces mesures et il ne<br />

faut pas oublier que les chômeurs sont des hommes.<br />

Dans ce cas là il faudrait élaborer une nouvelle loi de<br />

protection, dans le sens de celle qui a été promulguée en<br />

faveur des animaux.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Je suis d'accord d'étudier les postulats Kuntschen.<br />

Au sujet <strong>du</strong> travail la loi fédérale prévoit que l'ouvrier<br />

qui refuse de l'ouvrage est déchu <strong>du</strong> droit à l'indemnité.<br />

Les caisses communales pourront s'organiser dans le<br />

sens qui a été développé. Les ouvriers conserveront leur<br />

liberté; si les conditions ne leur plaisent pas, ils pourront<br />

choisir une autre caisse.<br />

La solution me paraît déjà apportée sur ce dernier<br />

point.<br />

La loi est votée en premiers débats.<br />

M. le député Petrig:<br />

J'ai déjà exposé ce matin ma manière de voir. Je<br />

propose de passer aux deuxièmes débats, dans cette session<br />

déjà.<br />

M. le Président <strong>du</strong> Grand Conseil répond que cette<br />

demande est contraire au règlement. L'urgence n'y est<br />

prévue que pour les décrets.


— 175 —<br />

*<br />

M. le député Petrig:<br />

Je ferais remarquer que déjà au cours de la session de<br />

mai, le Grand Conseil avait discuté en gros le projet.<br />

Mais je désire spécialement savoir si la loi sera soumise<br />

ou non au vote populaire.<br />

M. le Président <strong>du</strong> Grand Conseil répond qu'il lui<br />

est impossible de donner satisfaction à M. le député Petrig.<br />

Il est nécessaire pour que la loi soit soustraite<br />

au peuple que cette disposition figure dans son texte<br />

même. Vous avez la faculté de l'y insérer au cours des<br />

seconds débats.<br />

Herr Grossrat Petrig:<br />

Der grosse Rat hat immer die Meinung geteilt, man<br />

müsse die Möglichkeit, Bundessubsidien zu erhalten,<br />

ausnützen. Durch unsern unversöhnlichen Geist berauben<br />

wir die Arbeiter dieser Subsidien, welche doch interessant<br />

wären. Später wird man bereuen, diesen Weg<br />

gegangen zu sein.<br />

Interpellation sur le goudronnage des routes<br />

M. le Président <strong>du</strong> Grand Conseil donne connaissance<br />

de l'interpellation suivante déposée par M. le député<br />

Léon Zufferey:<br />

« Le Conseil d'<strong>Etat</strong> a-t-il connaissance que le goudronnage<br />

de certains tronçons de routes est effectué de<br />

manière à les rendre impraticables aux chevaux ou mulets<br />

en temps humide ou en hiver »?<br />

Quelles mesures compte-t-il prendre à ce sujet?<br />

Interpellation concernant la route de Viège<br />

M. le Président <strong>du</strong> Grand Conseil donne connaissance<br />

de l'interpellation suivante déposée par M. le député<br />

Dr Petrig:


— 176 —<br />

Ist der hohe Staatsrat bereit, Auskunft zu erteilen<br />

über den gegenwärtigen Stand der Vorbereitungsarbeiten<br />

betreff Strassenbau in die beiden Vispertäler, speziell<br />

über den Strassenbau Stalden-Saas-Fee und Saas-<br />

Almagel?<br />

Ist die hohe Regierung gewillt, diesen dringenden<br />

Verkehrsweg ernstlich an die Hand zu nehmen?<br />

Séance <strong>du</strong> 16 Novembre 1926<br />

Présidence: M. Marc MORAND, président<br />

Appel.<br />

Procès-verbal. (Adopté).<br />

Sont déposés:<br />

le Message concernant les Monuments historiques;<br />

le Message concernant les enquêtes des Travaux publics.<br />

Le Grand Conseil décide que la Commission sera désignée<br />

par le bureau.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen informe le Grand<br />

Conseil que l'on fêtera ces jours prochains le cinquantenaire<br />

de la fondation de l'Ecole normale et de la Société<br />

des Instituteurs <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> Romand.<br />

Une messe solennelle sera dite par Mgr. l'Evêque <strong>du</strong><br />

diocèse à l'Eglise <strong>du</strong> Collège. Il invite le Conseil d'<strong>Etat</strong><br />

et le Grand Conseil à y assister.<br />

Budget (suite)<br />

CHAPITRE VI]<br />

Département MHitaire<br />

Pas d'observation.


— 177 —<br />

Herr Grossrat Escher:<br />

In Bern setzt man die Zeit der Wiederholungskurse<br />

allzusehr nach Willkür fest. Nach langen Anfragen ist<br />

es endlich gelungen, dieses Jahr den Wiederholungskurs<br />

für's Unter-Wallis, im Interesse dieses Landesteiles,<br />

um ein wenig vorzurücken, während man auf das<br />

Bataillon 89 gar keine Rücksicht nahm.<br />

Die Bevölkerung des Unter- und Oberwallis hat nicht<br />

dieselbe Beschäftigung. Im Unterwallis muss man namentlich<br />

die Weinlese berücksichtigen. Für's Oberwallis<br />

dagegen ist die gewählte Zeit ganz besonders*<br />

ungünstig weil sie eben in die Epoche hineinfällt, wo<br />

die Bergführer noch etwas verdienen könnten. Im Interesse<br />

des Landes sollte solches vermieden werden,<br />

denn die Unzufriedenheiten, welche solche Massnahmen<br />

notwendigerweise hervorrufen, sollten wir um jeden<br />

Preis verhindern.<br />

Dieses Jahr wurden die Waatländer später einberufen,<br />

als sie es wünschten und dies hat eine Protestation im<br />

Nationalrate hervorgerufen; uns aber hätte diese Zeit<br />

ganz besonders gepasst.<br />

Herr Staatsrat Walpen:<br />

Letztes Jahr sollte das Bataillon 89 schon am 16.<br />

August mobilisiert werden. Es ist uns gelungen, diesen<br />

Kurs auf Ende -August zu verschieben, und den französischen<br />

Landesteil an dessen Stelle einzuberufen. Ich<br />

bedauere, dass wir von Bern aus gehindert wurden,<br />

weitere Genugtuung zu leisten. Der Kanton besitzt hierin<br />

keine Verfügungsfreiheit. Um die Männer vom<br />

Kurse zu dispensieren, gebraucht es spezieller Gründe,<br />

und wir gewähren schon dreimal mehr Dispensationen<br />

als die Berner.<br />

Ich weiss, dass die Bergführer da<strong>du</strong>rch speziell getroffen<br />

wurden, sie verlieren beinahe einen Drittel ihrer<br />

Jahreszeit. Dieses Jahr aber glaube ich, dass die Kurse<br />

in eine günstige Zeit hineinfallen, sowohl was das Oberwie<br />

Unterwallis anbelangt. Nächtes Jahr hoffen wir,<br />

dass die Mobilisation auf Ende April oder Anfangs Mai


— 178 —<br />

fallen wird und für's Bataillon 89 ist die zweite Hälfte<br />

-des Monats Oktober vorgesehen.<br />

Diese Lösung würde die Mehrheit der Wehrpflichtigen<br />

befriedigen und dann werde ich darauf beharren,<br />

dass man sie nicht mehr abändert.<br />

Der Grosse Rat des Kantons Bern, dessen Einfluss in<br />

Bern wohl grösser sein dürfte als der unsrige, konnte<br />

auch diesbezüglich keine vollständige Befriedigung erreichen,<br />

und sie werden daher wohl verstehen, dass wir<br />

da auf verschiedene Schwierigkeiten stossen.<br />

fieri Qrossrat Escher:<br />

Ich danke dem Herrn Staatsrat Wahpen für seine Erklärungen<br />

und hoffe, dass der Staatsrat dem Wunsche<br />

des Grossen Rates entsprechend eine zufriedenstellende<br />

Lösung bewirken wird.<br />

M. le député Four nier interpelle au sujet des subsides<br />

alloués aux familles des soldats nécessiteux. Sur la<br />

demande de la famille, la commune établit une feuille<br />

de secours. Le Département transmet ces feuilles à Berne.<br />

Dans certains cas les communes ont dû verser par<br />

avance ces allocations, alors que postérieurement le<br />

gouvernement se refusait de faire droit à la requête,<br />

bien souvent ainsi les communes se trouvent dans des<br />

situations difficiles, elles ne peuvent plus réclamer ce<br />

qu'elles ont dû payer.<br />

Dans nombre de situations d'ailleurs ces refus de<br />

Berne ne sont pas justifiés. Il faut que l'<strong>Etat</strong> étudie le<br />

moyen de changer cet état de chose qui n'est pas normal.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen:<br />

Bien souvent il faut le dire, les communes mettent<br />

l'<strong>Etat</strong> dans des positions délicates. Nous avons fait figurer<br />

au budget la somme de 20,000 francs pour faire<br />

face à ces allocations; par le passé il était prévu 15,000<br />

francs, mais cette somme s'est montrée insuffisante.<br />

Alors que nous nous trouvons dans une situation analo-


— 179 —<br />

gue au canton des Grisons nous dépensons considérablement<br />

plus. Les Grisons se suffisent avec 3000 francs,<br />

tandis que chez nous 15,000 francs ne permettent pas<br />

d'y faire face.<br />

Comme je vous l'ai déclaré, nous ne pouvons pas toujours<br />

être satisfait de la mentalité des communes. L'une<br />

d'elle nous a adressé une feuille de subside pour un soldat<br />

dont la famille disposait de 24 francs par jour.<br />

Ma foi les communes ne sont pas assez prudentes.<br />

Au département nous devons refuser les subsides qui<br />

ne seront pas accordés par Berne. Pour les cas douteux<br />

nous sommes bien obligés d'attendre que soit intervenue<br />

la décision de la Confédération.<br />

D'autre part, les communes doivent adresser leurs requêtes<br />

immédiatement. Dans certains cas les demandes<br />

nous parviennent longtemps après le service; elles sont<br />

écartées d'office, parce que quinze jours après les cours<br />

elles ne peuvent plus de par les règlements être prises<br />

en considération.<br />

L'on ne doit pas le cacher, il y a dans ce- domaine<br />

beaucoup d'abus; bien souvent la politique s'en mêle,<br />

les questions de famille jouent leur rôle. Nous ne pouvons<br />

pas aller sur les lieux pour faire des enquêtes et il<br />

est nécessairement des citoyens de bonne foi qui doivent<br />

supporter parfois les conséquences de ces désordres.<br />

Travaux Publics<br />

CHAPITRE VIII<br />

La Commision propose:<br />

1. aux littera c et d de ré<strong>du</strong>ire les postes de 4852 fr.<br />

et 4500 fr. à fr. 4000.— ; sous littera 3 a, le chiffre devra<br />

être porté probablement à fr. 100,000.—. La Commission<br />

demande que des explications soient données<br />

sur les travaux prévus au St-Barthelémy et sur la route<br />

cantonale.<br />

En ce qui touche l'emprunt pour les routes, la Commission<br />

propose de joindre à la réfection de la route de


— 180 —<br />

la plaine la construction des routes de montagne dans<br />

le but d'intéresser toute la population.<br />

M. le député C ritt in:<br />

J'ai l'honneur de prier le Conseil d'<strong>Etat</strong> de bien vouloir<br />

consentir à porter sous chiffre 4 litt, b, le poste à<br />

229,000 francs.<br />

Je me dispense d'entreprendre la démonstration de<br />

l'intérêt <strong>du</strong> canton au maintien d'un réseau routier en<br />

parfait état. Mais, avant tout, il n'est pas sans utilité<br />

de rappeler que sur la grande voie St. Gingolph-Brigue<br />

il est certains tronçons qui sont à peu près impraticables.<br />

La Commission <strong>du</strong> budget a estimé que le problème<br />

de la route dépassait le cadre de son activité usuelle.<br />

Elle a toutefois déclaré que seul un emprunt pourrait<br />

faire face à ces dépenses considérables.<br />

Aujourd'hui, la discussion qui surgit permet de constater<br />

qu'un sérieux pas en avant a été fait. La Commission<br />

est unanime à reconnaître qu'il est urgent de remédier<br />

à l'état de chose existant.<br />

Il faut donc établir un projet général et fixer les ressources<br />

dont nous devons disposer. Sur le premier point,<br />

nous avons réuni ces derniers temps pas mal de renseignements<br />

précieux dans les milieux techniques et parmi<br />

les usagers de la route.<br />

L'emprunt devra, à mon sens, être de 2 à 2,550,000<br />

francs, pour réaliser toutes les modifications exigées. Notre<br />

artère principale mesure 126 km., sur lesquels une<br />

quinzaine sont dans un état plus que convenable; il<br />

faut compter 12 à 13 km. de traversées des localités. Il<br />

reste donc 100 km. de tracé à réfectionner au total, à<br />

raison de 6 m. de largeur de chaussée, ce qui fait<br />

600,000 m2. Le prix.de revient <strong>du</strong> m2 ascende à fr.<br />

2.60, d'où une dépense totale de 1,500,000 fr. environ.<br />

Cette dépense correspond au système nouveau qu'il<br />

faudra appliquer: 10 cm. de cylindrage avec un revêtement<br />

de macadam asphaltique. A part quelques tronçons,<br />

l'empierrement devient inutile, atten<strong>du</strong> que 3 à<br />

5 kg. de bitume offrent une résistance aussi grande.


— 181 \—<br />

C'est <strong>du</strong> moins ce qui nous a été assuré.<br />

Il y aura en outre pas mal de dos d'âne à corriger,<br />

et de redressements à opérer; comptons avec 3 à 400,000<br />

francs pour ces travaux. Nous arrivons ainsi à une dépense<br />

de 1,900,000 francs environ. Puis viendrait le<br />

revêtement. Il faut prévoir pour la seconde année un<br />

nouveau cylindrage avec macadam asphaltique au coût<br />

de 0.40 le m2, soit 240,000 francs. En y ajoutant certains<br />

empierrements l'on obtient en définitive le chiffre<br />

de 2,500,000 francs.<br />

Il semble que l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> est suffisamment outillé<br />

pour mener rapidement à chef ces travaux qui ne<br />

pourrons cependant pas être exécutés dans l'espace d'une<br />

année. Si nous comptons sur une base de 30 km. par<br />

an, nous pourrons avoir en 3 ans une chaussée vraiment<br />

convenable.<br />

Il est des œuvres d'un grand intérêt que l'on ne peut<br />

entreprendre à l'heure présente par suite de la situation<br />

de nos finances publiques. C'est une circonstance dont<br />

il est prudent de tenir compte. Aussi bien, j'entends<br />

présenter en même temps que ma proposition les moyens<br />

qui permettront d'éviter des perturbations financières.<br />

Ces 200,000 francs que je demande représentent le<br />

rendement de la taxe des véhicules à moteur. J'exclus<br />

l'impôt sur les bicyclettes pour ne pas effrayer le Chef<br />

<strong>du</strong> Département de Justice et Police qui tient à en conserver<br />

l'emploi. Il m'est revenu que l'on voulait encore<br />

augmenter les taxes automobiles pour atteindre la somme<br />

de 250,000 francs. C'est un impôt que seuls les<br />

propriétaires de véhicules à moteur paient à l'exclusion<br />

des autres citoyens.<br />

Il y a d'autre part à prévoir une augmentation de<br />

recettes qui proviendra <strong>du</strong> subside de la Confédération<br />

aux cantons, prélevé sur les droits d'entrée de la benzine.<br />

A cet égard le Département s'est-il joint à nos<br />

Confédérés pour réclamer ce versement et a-t-il envisagé<br />

les moyens propres à obtenir le maximum.<br />

Vous avez enten<strong>du</strong> un de nos représentants aux<br />

Chambres fédérales nous dire que la Confédération était


— 182 —<br />

•'<br />

prête à nous donner satisfaction pour autant que ces<br />

valeurs seraient affectées à l'entretien et au développement<br />

<strong>du</strong> réseau routier. C'est là un point de vue absolument<br />

juste.<br />

Il faut ajouter encore l'augmentation de la subvention<br />

constitutionnelle votée par les Chambres fédérales concernant<br />

l'indemnité allouée pour l'entretien des routes<br />

alpestres et chiffrant par 50,000 francs.<br />

Nous disposerons ainsi au total pour l'œuvre de la<br />

route d'une somme de fr. 350,000. En contractant un<br />

emprunt de 2,000,000 de francs, l'intérêt au 5% représente<br />

100,000 francs par année. Restent 250,000 fr.<br />

pour amortissement annuel. L'emprunt serait remboursé<br />

en 8 à 10 ans* Le Conseil d'<strong>Etat</strong> voudra bien nous<br />

présenter un projet dans ce sens.<br />

On voit que nous disposons des moyens financiers<br />

qui nous dispensent de demander au peuple un sacrifice.<br />

J'en arrive aux motifs qui sont à la base de ma proposition.<br />

Ces travaux de réfection de grande envergure<br />

et cet emprunt ne pourront être réalisés pour l'année<br />

1927; nous devrons forcément attendre jusqu'en 1928.<br />

Et cependant coûte que coûte il faut agir, il faut d'urgence<br />

entreprendre la réparation de certains tronçons<br />

qui rendent la circulation impraticable. C'est pourquoi<br />

je propose de porter le chiffre <strong>du</strong> budget à 229,000 fr.,<br />

ce qui permettra de commencer et d'entreprendre les<br />

travaux sur 15 à 18 km. qui seraient réfectionnés d'une<br />

manière définitive. Ce serait pour notre artère une amélioration<br />

excessivement sensible.<br />

Il n'est pas nécessaire d'insister sur les avantages extérieurs<br />

que cette décision emporte. Avec ces 200,000<br />

francs nous parons à la crise <strong>du</strong> chômage et nous évitons<br />

les conséquences mauvaises des méthodes de travail<br />

actuel. En 1926, sur les 198,000 francs prévus, le<br />

Département a prélevé 130,000 francs pour la construction<br />

de routes, 50,000 fr. pour les salaires aux cantonniers<br />

et a affecté 20,000 fr. pour l'entretien. Ma proposition<br />

tend à reviser ce système.<br />

Ma proposition aura cette autre conséquence d'armer


— 183 —<br />

d'autant plus le Conseil d'<strong>Etat</strong> lorsqu'il devra discuter<br />

à Berne la part <strong>du</strong> canton à la répartition provenant de<br />

l'augmentation des droits d'entrée sur la benzine.<br />

Il pourra faire valoir que le <strong>Valais</strong> consacre des sommes<br />

énormes à notre réseau routier dont bénéficient tous<br />

nos Confédérés.<br />

Herr Grossrat Mathieu:<br />

Benützt die Ziffer 8, um die Ersetzung der Rhonebrücke<br />

bei Leuk zu verlangen. Diese Brücke genügt bei<br />

dem heutigen Autoverkehr nicht mehr und bildet eine<br />

ständige Oefahr. Die Bevölkerung kann sich anderseits<br />

mit der Bahn auch nicht begnügen, da diese nur den<br />

Sommer hin<strong>du</strong>rch betrieben wird.<br />

M. le député Dellberg interpelle au sujet des trains<br />

ouvriers. Les gens de Erschmatt et de la région vont<br />

jusqu'à Sierre travailler à l'Usine. Ils n'ont pas de train<br />

pour se rendre à Loèche et perdent journellement une<br />

heure et demie à l'attendre. En règle générale les ouvriers<br />

n'ont pas de train non plus à la sortie de l'Usine<br />

pour regagner leur domicile. Dans les villages de Savièse<br />

et de Nendaz l'on a dû organiser des services de<br />

camions qui fonctionnent depuis le Nouvel-An.N'y aurait-il<br />

pas moyen qu'une' automotrice assure le service<br />

sur la lignei Sion-Brigue. Le Conseil d'<strong>Etat</strong> devrait entrer<br />

en pourparler avec les CFF et aussi l'Usine à ce<br />

sujet. Il ne s'agit pas seulement d'une perte de temps,<br />

mais aussi d'une perte d'argent pour l'ouvrier qui doit<br />

attendre dans les cafés.<br />

A l'heure actuelle vous devez donner un vigoureux<br />

appui aux ouvriers. Vous avez assez de travaux en<br />

perspective: le St. Barthélémy et la route cantonale. La<br />

Commission demande des explications; j'ose espérer que<br />

l'on aura aussi envisagé ces ouvrages importants à ce<br />

point de vue. Je suis pour ce motif entièrement d'accord<br />

avec M. le député Crittin; nous ne pouvons oublier<br />

que nous avons en <strong>Valais</strong> 9000 chômeurs dont<br />

5000 ouvriers agricoles. Tous voudraient <strong>du</strong> travail et<br />

c'est le développement de mon interpellation.


— 184 —<br />

Je demande que toutes ces entreprises nouvelles<br />

soient considérées comme lutte contre le chômage. Car<br />

de cette manière le règlement devient applicable qui<br />

prévoit la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> travail, le salaire pour les heures<br />

supplémentaires ainsi que le fonctionnement de la commission<br />

de chômage. Hier lorsque nous avons discuté<br />

de cette loi spéciale pour sauvegarder la situation des<br />

sans travail, vous vous êtes montrés unanimes. Il vous<br />

reste à faire aujourd'hui le geste que dictent vos paroles.<br />

Herr Grossrat Bellwald:<br />

Die Kommission stellte fest, dass die Strassen im<br />

Wallis sich in einem sehr schlechten Zustande befinden.<br />

Wäre es da nicht interessant, ein wenig nach den Ursachen<br />

zu forschen. Eine der ersten ist sicherlich das<br />

Klima: Schnee, Wind und Sonne. Die Strecke von Sitten<br />

nach Visp wird wohl die trockenste der Schweiz sein,<br />

und wenn unsere Strassen vollständig ausgetrocknet<br />

sind, führt der Wind sehr leicht den ganzen Staub hinweg,<br />

zersetzt die Steingrundlage und beschädigt überhaupt<br />

die ganze Verkehrsader. Ein Sommermonat genügt,<br />

um alles zu zerstören. Hoffen wir, dass das neue<br />

Verfahren, die Asphaltierung der Strasse, dauerhafter<br />

sein wird.<br />

Ein anderer Grund des raschen Verbrauches unserer<br />

Strassen ist der rege Verkehr, wie er jetzt auf unserer<br />

Hauptader St-Gingolph-Brig herrscht, da sie die einzige<br />

Hauptstrasse ist, welche <strong>du</strong>rch unseren Kanton<br />

führt.<br />

Anderseits muss man einen dritten Faktor in der ungeheuren<br />

Geschwindigkeit der Motorfahrzeuge erblicken,<br />

welche unbestraft auf unseren Strassen dahinrasen.<br />

Die Vorkriegskosten für den Unterhalt der Strassen<br />

waren sehr niedrig und plötzlich schwellen diese auf<br />

das Zehnfache hinauf. Im Jahre 1915 wurden 638 Fr.<br />

pro Kilometer verausgabt, im Jahre 1921 Fr. 1500 und<br />

im 1927 sieht man Fr. 1034 vor.<br />

Zudem muss ich bemerken, dass die Berechnungen des


•><br />

—<br />

185 —<br />

Herrn Crittin nur die Strecke Brig-St-Gingolph betreffen.<br />

Es gibt noch andere Strassen, die dem interkantonalen<br />

und internationalen Verkehre dienen, wie die<br />

Furka oder der grosse Sankt Bernard.<br />

Dieses Problem hat aber noch wichtigere Folgen. Befindet<br />

sich die Bevölkerung des Mittel- und Unterwallis<br />

in einer verhältnismässig günstigen finanziellen Lage,<br />

so ist dies im Oberwallis sicher nicht der Fall. Die<br />

Dörfer müssen mit der Ebene verbunden werden, für<br />

sie ist es eine Existenzfrage. Die heutigen Zustände<br />

machen den Bergleuten das Leben unhaltbar; bedenke<br />

man einmal, dass noch in vielen wichtigen Ortschaften<br />

der ganze Transport auf Maultieren geschehen muss. So<br />

zum Beispiel Sass-Fee wo eine kleine Holzin<strong>du</strong>strie vorliegt,<br />

die aber immerhin 120 Arbeiter beschäftigt, und<br />

dieses Dorf hat keine Strasse. Die Strecke Visp-Stalden<br />

ist unter diesen Umständen zwecklos. Das gleiche trifft<br />

auch für die Lötschentaler-Strasse, solange sie nicht<br />

mit der Ebene verbunden ist, zu.<br />

Man sollte sich endlich einmal mit dem Gedanken<br />

abfassen, dass der Unterhalt unserer Hauptverkersader<br />

und der Bau der Seitenstrassen untrennbar sind,<br />

und dies auch in unserem Finanzprogramme vorsehen.<br />

Mit 20,000 Fr. jährlich die auf den ganzen Kanton<br />

zu verteilen wären, würde man 14 Jahre brauchen, um<br />

die Kantonstrasse wieder in Stand zu setzen.<br />

Ich bin mit Herrn Grossrat Crittin einverstanden,<br />

dass gewisse Strecken der Strasse sich in ganz besonders<br />

schlechtem Zustande befinden, aber dies triffl<br />

sowohl in Raron, Ghs, Granges und Siders zu, als in<br />

•Saxon und Martinach.<br />

Herr Grossrat Escher:<br />

Ich ergreife nicht das Wort, um die Erhöhung dieses<br />

oder jenes Postens zu verlangen, sondern einzig und<br />

allein um einige Bemerkungen i\\ rnndier;.<br />

Die Revision des Artikels 36 unserer Verfassung wird<br />

die Bundessubvention für die Alpenstrassen von 50,000<br />

auf 100,000 Fr. erhöhen. Das Projekt sieht eine Rückwirkung<br />

auf das Jahre 1921 vor. In den Kammern


— 186 —<br />

fand es keine Opposition und das Volk wird diese Abänderung<br />

sicher annehmen. So könnten wir noch 50,000<br />

Fr. für's Jahr 1925 und ebenfalls 50,000 Fr. für 1926<br />

beziehen.<br />

Wir möchten nun wissen, was man mit diesem Gelde<br />

machen wird. Es handelt sich hier, wie es jedermann<br />

weiss, um eine Unterstützung für die Alpenstrassen,<br />

aber wir wollen keine Egoisten sein, und sind geneigt,<br />

diese Summen auf den ganzen Kanton zu verteilen.<br />

Erlaube mir jedoch von der Simplonstrasse zu sprechen,<br />

welche ja in Wirklichkeit die einzige internationale<br />

Verkehrsader ist, für welche uns ein solcher Zuschlag<br />

zugesprochen wurde. Von uns hängt es nun ab,<br />

den guten Ruf dieser Strasse zu wahren. Ziehen wir den<br />

Klausenpass in Betracht, so sehen wir, dass man dort<br />

verschiedene Rennen veranstaltet, für die unzählige Reisende<br />

herbeieilen. In dem jetzigen Zustande der Simplon-Strasse<br />

wäre dies für uns unmöglich. Unsere Bergstrassen<br />

werden nicht einmal beizeiten geöffnet. Die<br />

Berner werfen den Urnen vor, den Verkehr zu behindern,<br />

aber diese letzteren könnten uns noch wegen unserer<br />

Langsamkeit anklangen. Die schweizerischen Autoposten<br />

können nicht einmal immer für das im Fahrtenplan<br />

vorgesehene Datum verkehren.<br />

Man sprach von einer Anleihe und ich erkläre mich<br />

damit einverstanden sowie auch mit der Erhöhung der<br />

Summe auf 200,000 Fr.<br />

M. le député Chappot demande la réfection <strong>du</strong> tronçon<br />

de la route sur laquelle court la ligne de Martigny-<br />

Châtelard. Nous avons eu cet été cinq accidents à enregistrer.<br />

Herr Grossrat Hallenbarter fragt an, ob es nicht möglich<br />

wäre, für die sich eben in Bau befindenden Strassen<br />

das neue Bauverfahren anzuwenden.<br />

Er hebt auch die Notwendigkeit hervor, die Alpenstrassen<br />

früher zu eröffnen und bemerkt, dass die Strasse<br />

des Gommertales noch 15 Tage später als die andern<br />

Strassen eröffnet wird.


— 187 —<br />

M. le député Wyer:<br />

La proposition de M. le député Crittin me pousse à<br />

revenir à mon tour sur ce chapitre. L'entretien de la<br />

route St. Gingolph-Brigue doit nous coûter des sommes<br />

considérables et alors qu'on discute l'ouverture de<br />

ces crédits l'on n'a pas le droit de négliger les routes<br />

de montagne. Ce serait une injustice que d'accorder à<br />

cette grande artère les subventions nécessaires si l'on<br />

renonçait de ce fait aux autres. Le Conseil d'<strong>Etat</strong> ne<br />

présente actuellement plus de projet de construction à<br />

cause de la situation de nos finances.<br />

Encore une fois j'insiste pour qu'on ne sépare pas<br />

les questions.<br />

M. le député Imhof estime que l'on ne voue pas assez<br />

d'attention aux routes intercantonales et internationales.<br />

Elles sont ouvertes toujours trop tard à la circulation<br />

et les automobilistes bien qu'ils paient de belles taxes<br />

doivent bien souvent s'en retourner. Il faut que, au<br />

minimum, les 50,000 francs prévus par la constitution<br />

soient complètement utilisés pour ces chaussées.<br />

M. le député Four nier:<br />

Il y a urgence à réfectionner la route cantonale entre<br />

Vernayaz et Martigny. Il y passe 5 à 600 véhicules<br />

par jour. Par suite de la voie <strong>du</strong> chemin de fer qui doit<br />

l'emprunter, elle n'est guère utilisable que sur un espace<br />

de 4 mètres. Chaque année nous devons enregistrer<br />

des accidents très graves sur ce tronçon; dernièrement<br />

un père de famille y a trouvé la mort. L'on ne peut plus<br />

se contenter de demi mesures; il faut ou parer à ces<br />

dangers par de nouveaux dispositifs ou élargir la route,<br />

puisque nous sommes liés par une convention avec le<br />

Martigny-Châtelard.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> de Cocatrix:<br />

Vous ne trouverez pas étrange, une fois n'est pas<br />

coutume, que je veuille appuyer M. le député Crittin<br />

dans sa demande.


— 188 —<br />

Actuellement nous ne pouvons pas sortir de l'impasse<br />

<strong>du</strong> Mauvoisin. Je me joins aux quémandeurs pour<br />

arriver à chef.<br />

Herr Grossrat Bellwald erklärt sich mit der Erhöhung<br />

auf 200,000 Fr. einverstanden, möchte aber, dass<br />

diese Summen nur für notwendige Reparaturen verwendet<br />

würden und dass sie nicht mit dem Projekt vereint<br />

werden.<br />

M. le député H aldi signale qu'il n'est prévu aucun<br />

poste pour le déblaiement des neiges. Sous chiffres 5 et<br />

6 il propose une dépense de 5000 francs pour les travaux<br />

sur les routes <strong>du</strong> Grimsel et de la Furka. Il insiste<br />

afin que nos routes de montagne soient ouvertes à la<br />

circulation le plus vite possible au printemps, ceci dans<br />

l'intérêt de l'hôtellerie et <strong>du</strong> tourisme valaisans.<br />

M. le député Gard:<br />

M. le député Crittin nous propose de porter à francs<br />

229,000 le poste <strong>du</strong> budget. Je ne veux pas m'opposer<br />

formellement, car je serai traité de réactionnaire. Mais<br />

il n'en subsiste pas moins des dangers à se laisser entraîner<br />

trop facilement par cette belle conception. A entendre<br />

M. le député Crittin, le problème de la route apparaît<br />

comme le plus important de l'heure présente.<br />

Nous sommes tous d'accord de vouer nos soins à l'entretien<br />

de la route cantonale, mais il est encore dans le<br />

pays d'autres besoins à satisfaire. Nous ne devons pas<br />

oublier que le budget de l'agriculture a dû être rogné,<br />

que les travaux d'améliorations foncières ont dû être ralentis.<br />

Le projet Crittin entraînera nécessairement des charges<br />

nouvelles pour les communes; celles-ci doivent assumer<br />

le tiers des frais de toutes les réfections qui sont<br />

prévues.<br />

Il est faux de prétendre que tout le rendement des<br />

taxes sur les véhicules à moteur doit être affecté à ces<br />

travaux; je soulignerai que les camions et les automobiles<br />

circulent aussi sur les routes communales et sont,


— 189 —<br />

de ce fait, une source continuelle de dépenses à leur sujet.<br />

Le pro<strong>du</strong>it des taxes sur les véhicules à moteur devrait<br />

aussi être attribué aux communes.<br />

L'on réclame un emprunt, mais c'est là une question<br />

délicate que l'on pose; il s'agit de l'aborder avec une<br />

vraie circonspection.<br />

M. le député Delaloye tient à informer le Grand Conseil<br />

que, depuis une semaine déjà, la Commission est<br />

tacitement d'accord d'appuyer la motion Haegler qui<br />

demande la jonction des deux projets: route cantonale<br />

et routes de montagne.<br />

La route cantonale est en mauvais état, il faut en convenir,<br />

mais dans les tableaux qu'on en a fait il y a une<br />

part d'exagération. Naturellement les crédits ne sont<br />

pas toujours suffisants, mais cette situation est bien<br />

souvent <strong>du</strong>e à l'entêtement des intéressés. Les communes<br />

doivent assurer l'entretien de la chaussée à l'intérieur<br />

des localités, c'est au sujet de la délimitation que<br />

surgissent les difficultés. Les communes et le.Département<br />

ne pouvant se mettre d'accord recourent au Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong> et pendant que <strong>du</strong>re la procé<strong>du</strong>re l'artère s'abime<br />

de plus en plus et les accidents surviennent. Il me<br />

semble qu'il serait facile d'obvier à cet état de chose. Il<br />

faudrait en cas de conflit que l'<strong>Etat</strong> assume les travaux,<br />

sauf à se faire rembourser éventuellement, après décision<br />

de l'Autorité compétente.<br />

M. le député Praz:<br />

Evidemment la route cantonale n'est pas un billard.<br />

Une réfection majeure s'impose. Nous devons entreprendre<br />

en somme la reconstruction de notre artère centrale.<br />

M. le député Crittin nous a développé un plan financier,<br />

exposé les dépenses. Il faudra affecter<br />

1,800,000 francs sur 120 km. de chaussée, soit à peu<br />

près 18,000 francs par km. Il a parlé en outre d'élargissements<br />

et corrections.<br />

Dans cette situation il appartient au Grand Conseil<br />

d'examiner si des travaux aussi importants peuvent être<br />

considérés comme des réfections dans le sens de la loi


— 190 —<br />

et si la loi est applicable ou si au contraire il s'agit d'une<br />

œuvre extraordinaire qui en dépasse le cadre et doit<br />

être payée par l'<strong>Etat</strong> seul, abstraction faite des communes.<br />

Il existe déjà d'ailleurs un précédent dans ce domaine:<br />

je veux parler <strong>du</strong> pont <strong>du</strong> Rhône à Sierre. Soit dit en<br />

passant que cette nouvelle interprétation de l'article 21<br />

de la loi doit être soumise à un sérieux examen car elle<br />

pourrait causer bien des perturbations. De nombreuses<br />

localités n'auraient plus à dépenser la moindre somme,<br />

tandis que des communes plus pauvres continueraient<br />

à participer aux frais de travaux de même nature, parce<br />

que moins importants.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Delacoste:<br />

Sous chiffre 1 littera c et a, je tiens à vous informer<br />

qu'il s'est glissé une erreur. Il faut lire au lieu de secrétaire<br />

copiste, simplement secrétaire. Cet employé ne fait<br />

que copier les brouillons qu'on lui a confiés, c'est pourquoi<br />

il touche le traitement minimum.<br />

La Commission a demandé des renseignements au<br />

sujet <strong>du</strong> St- Barthélémy. Il y a eu à ce sujet deux conférences<br />

entre les <strong>Etat</strong>s de Vaud et <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>; il convient<br />

de distinguer entre les travaux nécessités par le<br />

Rhône et ceux <strong>du</strong> torrent. Le canton de Vaud voulait<br />

englober et procéder à une répartition générale des frais.<br />

Nous avons proposé au contraire que chacun des cantons<br />

garde les siens propres.<br />

Les CFF. et les Vaudois nous ont proposé pour le<br />

St. Barthélémy de faire deux bras et d'entreprendre des<br />

travaux de diguements de ces chenaux qui coûteraient<br />

150,000 francs. Nous avons répon<strong>du</strong> que nous étudierons<br />

la question de concert avec le Département fédéral;<br />

nous estimons pour notre part qu'une nouvelle coulée<br />

emporterait trop facilement tous ces ouvrages.<br />

M. le député Crittin formule deux propositions. Il demande<br />

de porter à 229,000 francs le chiffre <strong>du</strong> budget,<br />

et de lancer un emprunt pour la réfection de la route<br />

aucun inconvénient.


— 191 .—<br />

Vous trouveriez étrange que je m'oppose à ces crédits.<br />

Leurs insuffisances jusqu'à aujourd'hui ont occasionné<br />

les chevauchements qui ont tant défrayé les conversations.<br />

Nous devons en cette session vous demander<br />

80,000 francs de crédits supplémentaires pour des œuvres<br />

nécessitées par des cas de force majeure.<br />

Nous sommes prêts à entreprendre pour 200,000 fr.<br />

de travaux qui seraient payés par l'emprunt. Il va de<br />

soi que pour l'entretien seul l'on pourrait se contenter<br />

d'un chiffre inférieur.<br />

Je prends acte que M. le député Bellwald appuie la<br />

proposition de M. le député Crittin.<br />

M. le député Mathieu se plaint que le pont <strong>du</strong> Rhône<br />

à Loèche ne puisse supporter plus de trois tonnes. J'admets<br />

que ce pont est insuffisant pour le trafic. L'on<br />

pourrait bétonner le plateau, mais cette mesure serait<br />

inefficace. Le seul moyen utile ce serait de le changer<br />

complètement mais nous ne disposons pas des moyens<br />

financiers nécessaires. Je tiens à souligner qu'il y a plus<br />

haut dans la vallée d'autres ponts qui ne supporteraient<br />

pas une charge supérieure.<br />

A M. le député Dellberg je répondrai que le Département<br />

est impuissant dans ce domaine. Les travaux seront<br />

mis en soumission, je ne veux pas tomber dans les<br />

mêmes errements qui ont pu être reprochés à mon département<br />

en d'autres circonstances analogues.<br />

Monsieur le député Escher peut être certain que si<br />

nous devions recevoir cette somme dont il fait état, nous<br />

ne manquerions pas d'étudier son application aux travaux<br />

de la route.<br />

L'interpellation de M. le député Zufferey vient à rencontre<br />

des propositions de certains de ses collègues. Il<br />

ne me paraît pas être bien au courant <strong>du</strong> problème des<br />

goudronnages. Au début ces revêtements peuvent être<br />

trop glissants, mais dans la suite ils n'occasionnent plus<br />

aucun inconvénient.


— 192 —<br />

Je conviens que la voie <strong>du</strong> Martigny-Châtelard cause<br />

un danger pour la circulation des autos. La Compagnie<br />

vide toujours le creux qui se trouve au bord de la<br />

voie. Un projet d'élargissement est à l'étude; cet ouvrage<br />

chiffrerait par 100,000 francs.<br />

M. le député Hallenbarter s'intéresse au déblaiement<br />

des neiges. Le Grimsel coûte 3000 francs, la Furka<br />

4000. Nous avons mesuré 8 cm. de neige au Grimsel.<br />

Des crédits supplémentaires sont nécessaires; donnezles<br />

nous. L'on a parlé de plaintes au sujet de la manière<br />

dont ces travaux sont exécutés; dorénavant nous désignerons<br />

pour les diriger une personne de Conches qui<br />

sera mieux au courant de la situation.<br />

M. le député Wyer propose que soit voté un décret<br />

d'emprunt pour les routes de montagne. Il nous dit que<br />

la Confédération interviendrait dans ces dépenses pour<br />

250,000 francs et qu'il serait dommage de n'en pas profiter.<br />

Certainement le Conseil d'<strong>Etat</strong> est d'accord d'agir sur<br />

ce point.<br />

M. le député Gard demande si l'article 21 de la loi<br />

doit être appliqué en ce qui concerne les travaux projetés.<br />

Je répondrai que le Département serait lui-même<br />

heureux de recevoir des directions et de savoir si oui<br />

ou non le Grand Conseil entend maintenir cette disposition<br />

légale.<br />

A M. le député Delaloye je tiens à donner des détails.<br />

Il y eut dernièrement un conflit entre l'<strong>Etat</strong> et les<br />

communes de Vétroz et de Sion. Vétroz nous a déclaré<br />

que si Sion payait, elle paierait de son côté sans autre<br />

discussion. La commune de Sion a recouru et maintient<br />

son point de vue.<br />

Nous avons fait au Département des calculs au sujet<br />

de la réfection de la route cantonale. Nous comptons<br />

1,800,000 francs pour la réfection proprement dite,<br />

500,000 francs pour les redressements et les corrections<br />

et 12,000 francs pour les imprévus divers; donc


— 193 —<br />

nous prévoyons de même que M. le député Crittin une<br />

dépense totale de 2 millions et demi.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Kuntschen, président <strong>du</strong> Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong> prie l'Assemblée de voter le budget tel que<br />

présenté.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> est dominé par les circonstances;<br />

il a examiné au plus près de sa conscience la situation.<br />

Le budget tel qu'il vous est présenté, boucle à peu de<br />

chose près. Les propositions qui sont formulées entraîneraient<br />

un bouleversement complet.<br />

Pour l'entretien de la route, le pays consent un sacrifice<br />

considérable. 628,000 francs sont affectés à cet<br />

ouvrage. Il s'explique par l'importance <strong>du</strong> réseau, c'est<br />

enten<strong>du</strong>, mais il est difficile de dépasser encore ce chiffre.<br />

La réfection de nos routes reste un problème excessivement<br />

délicat qu'il faut aborder avec prudence. Je<br />

me souviens que, jeune député, j'ai enten<strong>du</strong> le représentant<br />

de Brigue au Grand Conseil demander une somme<br />

de 66,000 francs pour enrocher la chaussée. Un an<br />

ou deux plus tard cet ouvrage s'est effondré, la dépense<br />

avait été faite en pure perte.<br />

Je reconnais facilement aujourd'hui que les besoins<br />

de la circulation exigent des réparations. M. le député<br />

Crittin a développé des considérations d'ordre technique<br />

assez intéressantes, mais il faut bien l'avouer, il<br />

n'existe pas encore de solution, définitive ou même sûre<br />

dans ce domaine. Le congrès de la route qui eut<br />

lieu en Italie a discuté la question dans toute son ampleur,<br />

mais l'on n'y est pas tombé d'accord.<br />

Chez nous il faut tenir compte d'intérêts divers. M.<br />

le député Zufferey dépose une motion qui, au premier<br />

abord, paraît paradoxale; mais lorsqu'on l'examine<br />

mieux, elle le devient moins. Un directeur de travaux<br />

publics m'a déclaré que dans son canton l'on ne pouvait<br />

adopter le goudronnage des routes car les paysans<br />

faisaient de l'obstruction; les chevaux étaient trop exposés<br />

à glisser et à faire des faux pas.


— 194 —<br />

M. le député Crittin se plaît à offrir un plan financier<br />

pour parer aux difficultés de cet ordre qui ne peuvent<br />

manquer de surgir. Il est simple d'englober les<br />

250,000 francs qui sont le rendement des taxes sur les<br />

automobilistes. Nous devons distinguer tout d'abord entre<br />

la taxe qui atteint l'automobile lui-même et la taxe<br />

de montagne qui ne peut pas être dédaignée. Il faut l'évaluer<br />

à plus de 50,000 fr. Cette deuxième perception<br />

doit être appliquée à l'ensemble <strong>du</strong> réseau et tout spécialement<br />

aux routes de montagne qui la fournisse.<br />

D'autre part les 200,000 francs qui restent, nous n'en<br />

disposons pas encore. Jusqu'à présent nous avons toujours<br />

établi le budget sur un revenu de 150,000 francs;<br />

c'est seulement maintenant que nous vous proposons,<br />

il est vrai, une augmentation qui doit permettre d'atteindre<br />

cette somme.<br />

Et si l'on compte qu'il faut en prélever 100,000 pour<br />

les appliquer aux artères internationales <strong>du</strong> Simplon et<br />

<strong>du</strong> St. Bernard, le beau plan de M. Crittin s'évanouit<br />

bientôt. Nous avons entrepris des démarches à Berne<br />

pour obtenir des subsides sur la taxe sur la benzine,<br />

mais la Confédération a répon<strong>du</strong> par une fin de non<br />

recevoir.<br />

M. le député Escher veut comparer le Klausen et le<br />

Simplon. Mais c'est là une route toute récente qui réunit<br />

2 cantons; elle a une importance stratégique de premier<br />

ordre, à tel point que la Confédération y a coopéré<br />

pour le 80)%;. De plus elle se présente admirablement<br />

pour les concours. Le Simplon, en opposition, est une<br />

route qui intéresse spécialement notre canton et qui,<br />

<strong>du</strong> reste, a per<strong>du</strong> de son importance depuis le percement<br />

<strong>du</strong> tunnel.<br />

L'on a invoqué également la subvention fédérale de<br />

50,000 francs en faveur de cette artère. Il est utile de<br />

reprendre la genèse de cet article de notre constitution.<br />

La Constitution fédérale centralisait beaucoup de services,<br />

l'organisation militaire entr'autres. L'on s'est dit<br />

que par ces mesures le canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> était pretèrite,<br />

perdait de tels avantages, et en gagnait d'autres il est


— 195 —<br />

vrai. La balance soldait en notre faveur par fr. 28,000;<br />

grâce à l'intervention de nos députés aux Chambres fédérales,<br />

le <strong>Valais</strong> a vu ce chiffre portés à fr. 50,000.<br />

Le déblaiement des neiges exige des travaux onéreux.<br />

La Confédération nous verse pour cette œuvre 9000 fr.<br />

tandis que la dépense réelle ascende à 18,000 francs.<br />

Il n'est pas exact de prétendre que le Département<br />

néglige nos intérêts dans ce domaine. L'on pourrait<br />

mieux faire, c'est certain, mais nous en sommes empêchés<br />

par la question financière.<br />

Je partage au demeurant la manière de voir de M.<br />

le député Praz. Il faudra nécessairement étudier le problème<br />

dans son ensemble. Aux termes de l'article 21 de<br />

la loi qui reste applicable, en tant qu'il s'agit de la correction<br />

et de la réfection, les communes intéressées doivent<br />

participer pour un tiers aux frais.<br />

M. le député Petrig a signalé une grande cause de<br />

tout le mal dont nous souffrons, et c'est assurément<br />

l'excès de vitesse. Il était prévu une allure de 18 km. à<br />

travers les localités, soit la rapidité d'un cheval au galop,<br />

et 30 km. en rase campagne. Le canton de Vaud<br />

a déclaré que l'on ne pouvait plus s'en tenir à ces normes<br />

et a prévu 30 km. dans les agglomérations et 60<br />

km. au dehors.<br />

Je puis vous dire que la gendarmerie s'emploie à atteindre<br />

les chauffards.<br />

Sur 1800 procès-verbaux, 1100 sont dressés contre<br />

les automobilistes. Je vous rappelerai que nous avons<br />

septantes hommes, il faudrait que les communes nous<br />

aident dans cette police. .<br />

Je vous invite à voter le budget et vous prie d'écarter<br />

les demandes de crédit qui sont proposées. Au mois<br />

de mai le Gouvernement vous soumettra un message<br />

sur les projets qu'il entend réaliser.<br />

M. le député Barman:<br />

En ma qualité de président de la Commission et au<br />

nom de celle-ci je vous invite à mon tour à accepter le


— 196 —<br />

budget tel qu'il vous est présenté. Loin de moi l'idée de<br />

contester le bien-fondé de l'intervention de M. le député<br />

Crittin,<br />

Mais cette question est d'une importance telle qu'elle<br />

échappe au budget proprement dit. Sous chiffre 4 concernant<br />

l'entretien des routes, il a été apporté une amélioration<br />

très sensible à l'ancien état de chose. En effet<br />

en 1926 il était prévu 198,900 francs sur laquelle somme<br />

48,300 francs étaient prélevés pour le salaire des<br />

cantonniers. Cette année-ci il figure au budget 202,000<br />

francs, ces salaires non compris; ceux-ci font l'objet<br />

d'une rubrique spéciale par 50,000 francs.<br />

Depuis quelques années les difficultés financières<br />

d'ordre général ont amené l'<strong>Etat</strong> à ré<strong>du</strong>ire les différents<br />

postes <strong>du</strong> budget. Comme les autres, le Département<br />

des Travaux Publics a dû consentir des sacrifices.<br />

Ce n'est pas uniquement l'artère St. Oingolph-Brigue<br />

qui <strong>du</strong>t en supporter les conséquences; toutes les<br />

autres voies de communication ont subi des ré<strong>du</strong>ctions<br />

budgétaires. Si le Grand Conseil estime devoir donner<br />

la main à M. le député Crittin, qu'il n'oublie pas que le<br />

même principe subsiste en ce qui concerne toutes les<br />

autres routes cantonales et communales de première<br />

classe. Elles sont encore dans un état plus défectueux.<br />

La Commission a cru devoir demander des explications<br />

sur la proposition Crittin. L'ingénieur en chef de<br />

l'<strong>Etat</strong> nous a répon<strong>du</strong> que des travaux de 2 à 2,500,000<br />

francs ne pouvaient plus être considérés comme un ouvrage<br />

d'entretien. Vous pouvez vous en rendre compte<br />

vous-même; si l'on compte 15 à 18,000 francs par km.<br />

de tracé, l'on ne peut plus parler purement et simplement<br />

d'entretien de la chaussée. Malgré toute la sympathie<br />

que j'éprouve pour la proposition de M. le député<br />

Crittin, je dois conclure que nous ne pouvons pas ici le<br />

suivre dans cette voie.<br />

J'informerai M. le député Escher que nous avons étudié<br />

la question qu'il a soulevée, touchant l'utilisation des<br />

100,000 francs que la Confédération devrait nous verser.<br />

Comme le vote des Chambres n'est pas encore intervenu<br />

nous ne pouvions en décider. La Commission


— 197 —<br />

est d'accord que si cette valeur devait être perçue elle<br />

devrait être affectée au fonds spécial de la construction<br />

des routes et ne pas être absorbées dans les dépenses<br />

générale*.<br />

Herr Grossrät Bellwald bemerkt, dass es für den Ackerbau<br />

von grösstem Nutzen wäre, dem <strong>du</strong>rch den Staub<br />

verursachten Schaden vorzubeugen.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Delacoste souligné que le salaire<br />

des cantonniers est prévu sous la rubrique entretien<br />

et non pas sous chiffre 2 littera c.<br />

Herr Grossrat Escher:<br />

Ich will meinen Vorschlag näher bestimmen. Sollte<br />

der Kanton 100,000 Fr. beziehen, so wünsche ich, dass<br />

dieses Geld speziell für die Wiederherstellung gebraucht<br />

werde.<br />

Der Staatsrat hat uns erklärt, er werde sogleich das<br />

ganze Problem unseres Verkehrsnetzes studieren, also<br />

sowohl der Bergstrassen wie auch derjenigen der Ebene.<br />

Nehmen wir den Vorschlag des Herrn Crittin an und<br />

warten wir einmal ruhig auf die versprochene Lösung.<br />

M. le député Crittin:<br />

Il serait long de répondre aux différents orateurs qui<br />

m'ont fait l'honneur de se prononcer sur ma proposition,<br />

et d'aborder les divers intérêts régionaux. J'ai en<br />

vue un réseau routier, notre grande artère. Si l'on m'accuse<br />

d'avoir trop bien pris la défense des propriétaires<br />

de véhicules à moteur je ne m'en plains pas car je relève<br />

qu'il s'agit ici d'un intérêt plus vaste, de l'intérêt<br />

national.<br />

Les agriculteurs eux-mêmes se plaignent que certains<br />

tronçons sont impraticables. Certains ont fait de la vitesse<br />

des véhicules à moteur la grande responsable.<br />

Qu'importe, l'essentiel c'est que le Grand Conseil, le<br />

Conseil d'<strong>Etat</strong> et la Commission reconnaissent le piteuxétat<br />

de nos voies de communication. Le Gouvernement<br />

nous promet un projet complet de réparations.


— 198 —<br />

Ce seul argument démontre à lui seul déjà qu'il y a<br />

urgence à agir. Je maintiens ma proposition. Je ne sais<br />

pas le sort que vous lui ferez; si vous la repoussez, je<br />

pourrais tout de même me retirer sans amertume car<br />

vous m'aurez assuré de votre sympathie. Mais ne l'oubliez<br />

pas, ce rejet ne manquerait pas de soulever un<br />

toile général contre notre canton, il lui causerait un tort<br />

considérable en l'atteignant dans la branche <strong>du</strong> tourisme.<br />

Ne perdons pas de vue que l'agriculture, directement<br />

ou indirectement, retirera de sérieux avantages de<br />

la dépense que je sollicite. Encore une fois, je vous parle<br />

en connaissance de cause, n'oublions pas que notre<br />

canton se trouve actuellement sous la menace de voir<br />

l'automobilisme s'écarter de son territoire.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Je voterai la proposition de M. le député Crittin.<br />

Mais je demanderais que l'on inscrive dans le cahier<br />

des charges les conditions prévues au règlement <strong>du</strong> chômage.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> de Cocatrix:<br />

Il était prévu une dépense de 120,000 francs pour<br />

différentes œuvres de construction. Dès l'instant où un<br />

emprunt est envisagé pour la réfection totale, nous y<br />

renoncerons. Ajoutons à cette somme 50,000 francs que<br />

nous percevrons de la Confédération très probablement<br />

ensuite de la revision de l'article constitutionnel, nous<br />

obtenons ainsi 170,000 francs. Je prierai M. le député<br />

Crittin de nous faire grâce de la différence de 30,000<br />

francs et tout pourra s'arranger.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Demain Messieurs les députés recevront le projet de<br />

décret des routes alpestres. Nous nous engageons à vous<br />

fournir pour la session de mai au plus tard notre programme<br />

général de la route.<br />

Herr Grossrat Mathieu erklärt der Vorsteher des De-


— 199 —<br />

partementes habe die Notwendigkeit der Ersetzung der<br />

Rhonebrück bei Leuk eingesehen und hebt hervor, dass<br />

der heutige Zustand eine wahre Gefahr bedeute.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Delacoste accepte d'étudier<br />

la demande de M. le député Mathieu.<br />

Au vote le proiet <strong>du</strong> budget est adopté.<br />

Séance <strong>du</strong> 18 novembre 1926<br />

Présidence de M. Hans SCHRŒTER, 1er vice-président<br />

Appel nominal.<br />

Procès-verbal. (Adopté).<br />

Il est déposé un message concernant les routes de<br />

montagne.<br />

L'assemblée décide de nommer une Commission de<br />

11 membres à désigner par le bureau.<br />

Il est déposé un message concernant les véhicules à<br />

moteur.<br />

La Commission composée de cinq membres sera désignée<br />

par le bureau.<br />

M. le député Petrig a déposé une interpellation au<br />

sujet de l'affaire Eister:<br />

Ist der hohe Staatsrat bereit, Aufschluss zu erteilen<br />

über den gegenwärtigen Stand der Angelegenheit<br />

« Walliser Kantonalbank-Fall Eister ».<br />

Wie gedenkt sich die hohe Regierung gegenüber den<br />

Berichten der Kantonalbank in dieser Sache zu stellen,<br />

Berichte die den HH. Grossräten und den Finanzinstituten<br />

der ganzen Schweiz zugestellt worden sind?


— 200 —<br />

Recours en grâce<br />

Rapporteurs de la Commission: MM. L. Gailland et<br />

L. Salzmann.<br />

Rapport de la Commission.<br />

M. le député de Cocatrix, président de la Commission:<br />

Le rapport renferme les considérations d'un ordre<br />

plus élevé et que la Commission, <strong>du</strong> reste unanime, a<br />

fait siennes.<br />

MM. les rapporteurs m'ont déclaré que les considérations<br />

plus terre à terre défloreraient leur exposé et<br />

ont préféré laisser au président le soin de les exprimer.<br />

Je m'acquitte donc de cette tâche.<br />

Nous devons d'abord signaler quelques défectuosités<br />

de notre établissement pénitencier. Le médecin des prisons<br />

a insisté auprès <strong>du</strong> président de la Commission,<br />

médecin lui-même, pour obtenir diverses réfections urgentes<br />

et nécessaires dans plusieurs locaux. En second<br />

lieu la surveillance exercée sur les détenus est insuffisante.<br />

Loin de moi l'idée de mettre en cause soit le directeur,<br />

soit le personnel. L'on ne sait souvent à quoi<br />

s'en tenir sur la con<strong>du</strong>ite^des condamnés. Pour un tel,<br />

le chef nous dit qu'elle est mauvaise, l'intéressé naturellement<br />

s'en défend en affirmant sa docilité; le surveillant<br />

interrogé déclare aussi qu'elle n'est pas répréhensible.<br />

Et lorsque l'on va au fond des choses, l'on apprend<br />

par exemple que l'indivi<strong>du</strong> irascible a bousculé<br />

le geôlier qui redoute un mauvais coup et préfère prendre<br />

parti pour le détenu!<br />

Avec les tranchets qui sont à leur disposition à l'atelier,<br />

quelques-uns pourraient, en effet, facilement mettre<br />

à mal les surveillants. En outre une meilleure disposition<br />

des locaux s'impose; il est facile, dans l'état actuel,<br />

aux repris de justice des deux sexes de combiner<br />

des plans, d'échanger des œillades... Des billets doux<br />

ont été interceptés qui ont attiré à leur auteur et au destinataire<br />

des sanctions rigoureuses! Il faut nécessairement<br />

tâcher d'éviter ces faits à l'avenir. Je dois dire<br />

que le directeur est un homme ponctuel et qu'il est en


— 201 —<br />

permanence à son poste: <strong>du</strong>rant les heures de bureau,<br />

il s'y tient de 8 à 12 et de 2 à 6. Une fois qu'il a quitté<br />

son service, l'on doit constater que le personnel se permet<br />

de souffler et naturellement les détenus font de<br />

même. Il serait certainement utile de modifier cette méthode<br />

de travail, prévoir une ré<strong>du</strong>ction des heures de<br />

présence <strong>du</strong> chef et les remplacer par des visites et des<br />

inspections, à n'importe quelle heure de la journée.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Kuntschen:<br />

J'attendais de la Commission des propositions fermes.<br />

Je sais que les locaux <strong>du</strong> pénitencier ne répondent<br />

plus aux exigences actuelles. Mais vous me permettrez<br />

cette considération. Je ne crois pas que les maisons<br />

modernes diminuent le nombre des délits et des crimes.<br />

Je sais que bien des améliorations au point de vue de<br />

l'hygiène s'imposent, mais je puis dire que la direction<br />

fait son possible pour les intro<strong>du</strong>ire.<br />

Au sujet de la surveillance, il faut bien convenir qu'<br />

en cas de rébellion les gardiens se trouveraient dans<br />

l'impossibilité de se défendre. Mais ce qui toujours sauve<br />

la situation c'est que le complot est excessivement<br />

difficile; il se trouve régulièrement un détenu pour le<br />

dénoncer. M. le président de la Commission fait allusion<br />

à une affaire de billet doux. Ma foi, cet incident<br />

est fort possible. Il faut voir les moyens auxquels ont<br />

recours les détenus pour communiquer avec le public<br />

et tromper la surveillance.<br />

On a émis l'idée qu'il serait préférable pour la sauvegarde<br />

de l'ordre que le directeur se livre de temps en<br />

temps à des visites pour surprendre ses gens. Je dois<br />

vous faire remarquer que le chef n'a pas pour seule occupation<br />

la surveillance de l'établissement, mais bien<br />

encore la comptabilité; 60 à 70,000 francs s'inscrivent<br />

chaque année aux recettes.<br />

Le directeur veille consciencieusement à ce que les<br />

gardiens soient à leur poste; il y en a quatre de garde<br />

chaque nuit.<br />

Le Gouvernement a fait d'autre part une étude assez<br />

complète sur la création d'une colonie pénitencière. A-


— 202 —<br />

près mûre réflexion il a été décidé qu'il n'y avait pas lieu<br />

actuellement de poursuivre la réalisation de ce projet.<br />

Il faudrait consacrer une somme énorme à édifier des locaux<br />

pour une centaine de personnes. Il faudrait tabler<br />

sur une dépense de 800,000 fr. au minimum, de plus il<br />

y aurait des difficultés à choisir le lieu de son installation;<br />

une superficie de 70 hectares est pour le moins<br />

nécessaire. Après enquête menée par l'ingénieur de l'<strong>Etat</strong>,<br />

l'on a dû se convaincre que seule la ferme de Finges<br />

pourrait répondre aux besoins et encore s'agit-il<br />

d'un sol excessivement ingrat.<br />

Je vous communique pour votre gouverne que l'établissement<br />

de Bellechasse boucle par un déficit annuel<br />

de 80 à 90,000 francs. Witzwil que l'on cite sans cesse<br />

voit son bénéfice se ré<strong>du</strong>ire à 100,000 francs. Cette situation<br />

favorable est <strong>du</strong> reste <strong>du</strong>e aux criconstances particulières<br />

dans lesquelles se trouve cette maison. Les<br />

quatre autres colonies bernoises font aussi <strong>du</strong> déficit.<br />

C'est une erreur que de croire à la réalisation d'un bénéfice<br />

par la colonie pénitencière.<br />

Si toutefois la Commission de la loi sur l'assistance<br />

croit pouvoir nous présenter un projet plus réalisable,<br />

il sera naturellement étudié avec bonne grâce.<br />

~*<br />

Le Rapporteur de la Commission souligne que l'on<br />

ne saurait abandonner le principe que la grâce ne peut<br />

être accordée avant que les deux tiers de la peine aient<br />

été purgés. C'est une injustice de mettre un condamné<br />

en liberté sitôt après le jugement qui prononce son incarcération.<br />

Recours Cina Robert.<br />

La grâce est refusée.<br />

Recours Rossini Séraphin.<br />

La grâce est refusée.<br />

Recours Morard Emile.<br />

La grâce est refusée.


— 203 —<br />

Recours Romailler François.<br />

La Commission préavise en faveur de la grâce. Ce<br />

détenu a été condamné pour un vol de 4 kilos de fromage<br />

et 5 kilos de jambon. Il n'a pu être mis au bénéfice<br />

<strong>du</strong> sursis par le Tribunal parce qu'il avait déjà encouru<br />

une condamnation pour vol de quelques kilos de<br />

fromage également.<br />

Il s'agit d'un jeune homme abandonné dans son enfance.<br />

Il n'est présentement âgé que de vingt ans. L'interrogatoire<br />

que nous lui avons fait subir laisse entrevoir<br />

de bonnes dispositions. Il paraît tout à fait régénéré<br />

et ne pense qu'à aider ses sœurs qui sont encore<br />

très jeunes.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Kuntschen:<br />

Romailler avait déjà été condamné une première fois<br />

pour vol qualifié, mais avait été mis par le Tribunal au<br />

bénéfice <strong>du</strong> sursis pour ce premier délit. Voilà-t-il pas<br />

que avant l'expiration d'une année il récidivait.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> avait estimé qu'il n'y avait pas<br />

lieu dans ce cas d'accorder la grâce. Mais lorsque la<br />

Commission m'eut exposé différentes considérations et<br />

fourni quelques renseignements favorables, je me suis<br />

rallié à sa proposition.<br />

Je tenais à vous exposer cependant pourquoi au gouvernement<br />

nous avions préavisé pour le rejet.<br />

La grâce est votée.<br />

Recours Imoberdorf Fritz.<br />

La grâce est refusée.<br />

Recours Imboden Hermann.<br />

La Commission expose qu'après mûres réflexions elle<br />

s'est décidée à accepter cette requête.<br />

Le détenu avait 22 ans lorsqu'il participa à une fête<br />

<strong>du</strong> « Bürgerknick ». Deux familles ennemies s'y rencontrèrent;<br />

ils étaient cinq frères de chaque côté. Après<br />

boire une discussion s'envenima qui s'acheva dans un<br />

combat violent. Il y eut six blessés dont l'un mortellement,<br />

•/. x ! f M


— 204 —<br />

Les cinq frères ont été condamnés à verser aux ayantsdroits<br />

de la victime îa somme de 10,000 francs; ils ont<br />

été condamnés à des peines privatives de liberté variant<br />

de neuf mois à cinq ans. Quatre de ces malheureux ont<br />

terminé déjà leur temps; Le plus jeune a accompli déjà<br />

4 années de réclusion. C'est un garçon très bon qui se<br />

repent de son acte. Est-il même coupable? un doute<br />

planait dans l'enquête à ce sujet. Son père est âgé de<br />

70 ans, il ne jouit que d'une fortune insuffisante, le requérant<br />

voudrait s'en aller gagner pour réparer sa<br />

faute.<br />

La grâce est votée.<br />

Recours Long Henri.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> propose le rejet de la grâce eu<br />

égard à la <strong>du</strong>rée de la peine subie.<br />

La Commission adopte la même attitude en tenant<br />

compte qu'il s'agit en l'espèce d'une condamnation pour<br />

attentat à la pudeur.<br />

La grâce est rejetée.<br />

Recours Viaccoz Louis.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> a préavisé en faveur de la grâce.<br />

La Commission a enquêté au pénitencier et au village<br />

<strong>du</strong> détenu. D'après les renseignements obtenus il paraît<br />

préférable que ce dernier ne rentre pas si tôt à la<br />

maison. Les parents se sont occupés de bien placer les<br />

enfants qui recevront une bonne é<strong>du</strong>cation.<br />

La Commission propose le rejet de la grâce.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> se déclare d'accord.<br />

Au vote la grâce est refusée.<br />

Recours Elie Paul.<br />

Ce détenu a déjà encouru 19 condamnations diverses.<br />

La grâce est rejétée.<br />

Recours Derivaz Henri.<br />

La grâce est rejetée.


— 205 —<br />

Recours Tscherrig Gabriel.<br />

La Commision propose le rejet vu les antécédents <strong>du</strong><br />

détenu. Celui-ci a, d'autre part, déjà bénéficié de la grâ*<br />

ce <strong>du</strong> Grand Conseil.<br />

La grâce est rejetée.<br />

Recours Schyder Maurice.<br />

La Commission préavise pour le refus vu que le détenu<br />

est un récidiviste qui a déjà bénéficié de la grâce<br />

<strong>du</strong> Grand Conseil.<br />

La grâce est rejetée.<br />

Recours Michaud Jean-Marie.<br />

La Commission se demande s'il ne serait pas humain<br />

de soumettre ce détenu à l'examen d'un psychiatre. Elle<br />

l'a examiné longuement et a dû en conclure qu'il ne paraissait<br />

pas normal.<br />

Elle prie le Conseil d'<strong>Etat</strong> de faire le nécessaire.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Kuntschen:<br />

Nous prenons acte <strong>du</strong> vœu de la Commission. Actuellement<br />

déjà nous le faisons suivre par le médecin <strong>du</strong><br />

pénitencier. Celui-ci nous a déclaré que ce détenu avait<br />

une intelligence bornée. Michaud a guêté un voyageur<br />

et l'a tué pour, lui voler son argent. C'est là un crime<br />

odieux qui aurait certes entraîné sa condamnation à<br />

mort; tenant compte de sa faiblesse mentale, le Tribunal<br />

a prononcé la peine de la réclusion perpétuelle.<br />

Au vote la grâce est rejetée.<br />

Recours Davidescu.<br />

La Commission a demandé si Davidescu n'avait pas<br />

été condamné pour le même délit qui lui avait valu une<br />

condamnation à Vienne.<br />

Il n'y a pas grand danger pour la sécurité publique<br />

à lui accorder sa grâce.<br />

Au vote la grâce est rejetée.


— 206 —<br />

Recours Rüttiman René.<br />

Il est parvenu à la Commission une lettre de la Société<br />

Vaudoise des patronages des détenus libérés qui<br />

recommande chaudement la grâce. Le canton de Vaud<br />

de son côté lui a déjà remis sa peine.<br />

La Commission propose de faire droit à la requête.<br />

La grâce est accordée.<br />

Budget (suite)<br />

CHAPITRE XIII<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

CHAPITRE XIV<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

CHAPITRE XV<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

CHAPITRE XVI<br />

Pas d'observation.<br />

La Commission observe cependant que eu égard aux<br />

crédits supplémentaires qui doivent toujours être demandés<br />

dans la suite, le budget sur ce chapitre n'est<br />

certainement pas étudié suffisamment à fond.<br />

Adopté.<br />

CHAPITRE XVII<br />

La Commission demande au Département que dorénavant<br />

le budget détaillé soit joint au budget général et<br />

qu'il ne soit plus présenté d'une manière séparée.


— 207 —<br />

M. le député Dellberg:<br />

Je suis d'accord avec les 1 détails qui nous sont fournis.<br />

J'espère bien cependant que le Conseil d'<strong>Etat</strong> ne<br />

nous refusera pas quelques renseignements au sujet <strong>du</strong><br />

licenciement de M. l'ingénieur Müller.<br />

Comme nous ne recevons pas d'explication de la<br />

Commission à ce sujet M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet<br />

voudra bien nous donner les motifs qui ont nécessité<br />

cette mesure à l'égard de ce directeur ainsi que des<br />

éclaircissements sur l'affaire Schnyder.<br />

Nous avons tous suivi avec intérêt la polémique qui<br />

s'est ouverte au sujet <strong>du</strong> premier de ces Messieurs dans<br />

les journaux <strong>du</strong> Haut <strong>Valais</strong>. Il se serait agi d'une porcherie<br />

très sale paraît-il.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet fait remarquer que<br />

ces incidents n'entrent pas dans la discussion <strong>du</strong> budget,<br />

mais il ne veut pas se dérober. M. le directeur Müller<br />

a fait l'objet de plusieurs plaintes au sujet de la tenue<br />

de son établissement. Il est difficile de déballer l'affaire<br />

dans tous ses détails au sein <strong>du</strong> Grand Conseil.<br />

Je tiens à déclarer que le dossier complet est au Gouvernement<br />

et que le Conseil d'<strong>Etat</strong> a été unanime dans<br />

sa décision.<br />

Quant à M. l'ingénieur Schnyder, le cas n'a pas encore<br />

été tranché par le Conseil d'<strong>Etat</strong>. Cette autorité se<br />

prononcera. Il y a discussion au sujet d'une enquête.<br />

M. le député Dellberg expose que l'affaire Schnyder<br />

est pour le moins curieuse; un jour tout le monde affirme<br />

que cet ingénieur est révoqué, puis quelques jours<br />

plus tard on pouvait lire dans le Nouvelliste qu'il n'en<br />

était rien.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Vous avez la preuve que les renseignements que l'on<br />

répand dans le public ne sont pas toujours exacts.


— 208 —<br />

Herr Grossrat Petrig:<br />

Ich erlaube mir, sie daran zu erinnern, dass wir jetzt<br />

bei der Diskussion.des Budgets sind. Wenn die Herren<br />

Grossräte Auskünfte wünschen, so können sie dies in<br />

Form einer Interpellation oder Motion verlangen. Hören<br />

wir doch auf, alles zu verwirren, sonst werden wir mit<br />

unserer Traktandaliste nie zu Ende kommen.<br />

Es ist gegen das Reglement des Grossen Rates, im'<br />

mer Fragen aufzuwerfen, welche dem Budget fremd<br />

sind.<br />

Um dem grossen Rate eine wirkliche Tätigkeit zu<br />

ermöglichen, soll die Gestion eines jeden Departementes<br />

einzeln <strong>du</strong>rchberaten werden.<br />

Herr Grossrat Schröter erwidert dem Herrn Grossrat<br />

Petrig, dass das von ihm verlangte System eben dasjenige<br />

sei, welches der Grosse Rat befolgt.<br />

CHAPITRE XVIII<br />

La Commission forme la même proposition que pour<br />

le chapitre précédent.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> se déclare d'accord.<br />

M. le député Fama:<br />

Malgré les observations formulées par M. le député<br />

Petrig, je désirerais poser une question qui ne concerne<br />

pas les chiffres mêmes <strong>du</strong> budget.<br />

Je désire connaître la suite que le Conseil d'<strong>Etat</strong> a<br />

donnée à la décision concernant Châteauneuf et de quelle<br />

manière il entend couvrir les dépassements de crédits.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet expose que le département<br />

a examiné la chose. Nous pensions fournir au<br />

Grand" Conseil les explications utiles avec le rapport de<br />

gestion. Je puis vous informer que la dette a été payée.<br />

M. le député Fama:<br />

Je ne crois pas M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> que votre ré-


— 209 -<br />

ponse soit satisfaisante. Vous aviez k devoir de faire des<br />

propositions à ,ce sujet au -Grand Conseil, U fallait na-<br />

.turellement payer les dépenses. Je suis d'accord., les entrepreneurs<br />

n'auront pas atten<strong>du</strong> que le Cirand Conseil<br />

,ait délibéré à .leur -sujet.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troilld:<br />

Je troyais qu'il ne s'agissait là que d'une petite .chicane,<br />

mais que l'on pouvait considérer l'.affati;e comme<br />

liquidée. Je suis cependant prêt à répondre aujourd'hui<br />

déjà. Le Conseil d'<strong>Etat</strong> a décidé de faire rentrer ces dépenses<br />

dans la dette générale de l'<strong>Etat</strong>. Si vous le .désirez<br />

je fournirai au printemps tous les détails.<br />

Au vote le .chapitre .est adapté.<br />

•CHAPITRE XIX<br />

Pas .d'observation. Adopté.<br />

(CHAPITRE XX<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

RECAPITULATION<br />

Les modifications suivantes résultent,de ,1a discussion:<br />

Recettes, augmentation fr. 22,000<br />

Dépenses, augmentation fr. 24,000<br />

Dépenses, diminution fr. 1,352<br />

Résultat, dépenses Fr.. 9,190£62<br />

Résultat, recettes<br />

Fr. 9,0.7,2,o4,l<br />

Excédent de dépenses >r]r. 117,921<br />

La discussion est ouverte sur l'ensemble <strong>du</strong> .budget.<br />

Le budget est voté.<br />

;


— 210 —<br />

Crédits supplémentaires<br />

Dans ses considérations d'ordre général, la Commission<br />

marque son étonnement de l'affluence des propositions.<br />

Le total des sommes réclamées est beaucoup<br />

trop élevé; il est indispensable pour garder son intérêt<br />

au budget de ré<strong>du</strong>ire considérablement le nombre et<br />

l'importance de ces divers postes. La Commission se<br />

trouve désarmée à leur égard, bien souvent les messages<br />

lui parviennent trop tard; il en est qui lui ont été<br />

remis hier; dans ces circonstances il lui est impossible<br />

de les étudier, elle doit se borner à les examiner au pied<br />

levé et à bâton rompu. Nous savons bien, il est vrai,<br />

que le Conseil d'<strong>Etat</strong> est très occupé et ne peut toujours<br />

être prêt.<br />

La Commission a constaté l'apparition d'un certain<br />

nombre de postes nouveaux. Elle souligne que les crédits<br />

supplémentaires devraient être réservés aux cas de<br />

force majeure. Dans les autres circonstances il appartient<br />

aux députés de faire des motions. L'on ne peut admettre<br />

que l'on se borne simplement à solliciter un crédit<br />

alors que régulièrement il faudrait attendre tout simplement<br />

le budget suivant.<br />

L'entrée en matière est votée.<br />

Administration générale<br />

Au sujet des vacations des députés, la Commission<br />

spécifie que ce surcroît de dépense est largement imputable<br />

à l'abondance des discours et aux répétitions constantes<br />

auxquelles se livrent les représentants <strong>du</strong> peuple.<br />

Elle invite l'Assemblée à faire son examen de conscience.<br />

Il est demandé la somme de fr. 12,000 pour le chemin<br />

de fer de la Furka. La Commission objecte qu'un particulier<br />

ne paie pas une facture avant de savoir s'il y<br />

est tenu. Elle réclame des explications au Département<br />

intéressé.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> de Cocatrix:<br />

La demande <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong> concerne une opération<br />

qui remonte à 1919 déjà. A cette date l'<strong>Etat</strong> et les


— 211 —<br />

communes intéressées ont subventionné la compagnie<br />

pour lui permettre de continuer l'exploitation. C'est l'<strong>Etat</strong><br />

qui fournit les fonds, les communes devraient rembourser<br />

leur part au 1er janvier 1925 déjà, or elles ne<br />

se sont exécutées que dans le courant de 1926. Il en est<br />

résulté pour l'<strong>Etat</strong> une perte d'intérêt de 12,000 francs.<br />

Je veux bien tâcher d'agir auprès des communes pour<br />

obtenir qu'elles prennent à leur charge cette dette, mais<br />

je désirais liquider sans plus tarder cette affaire, vis-àvis<br />

<strong>du</strong> Grand Conseil.<br />

M. le député Barman:<br />

Ce poste ne devrait pas figurer aux crédits supplémentaires,<br />

mais bien aux budgets de 1926 et de 1927.<br />

Si nous votions ce crédit supplémentaire, l'affaire ne<br />

manquerait pas d'être considérée comme liquidée, or il<br />

s'agit d'un règlement de compte.<br />

La Commission propose de supprimer cette demande<br />

et de reporter au budget cette dépense.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> de Cocatrix se déclare d'accord<br />

avec cette proposition. Il explique que si cette valeur<br />

n'a pas figuré aux budgets de 1925 et 1926 c'est<br />

que le Département comptait sur le remboursement de<br />

leur dette par les communes à l'échéance, soit au 1er<br />

janvier 1925.<br />

Les propositions de la Commission sont adoptées.<br />

Département de l'Intérieur<br />

Subside pour la lutte contre la fièvre aphteuse.<br />

La Commission remarque que le Département propose<br />

une dépense supplémentaire mais aussi une recette<br />

supplémentaire. Il paraîtrait intéressant d'avoir<br />

une prévision aux fins d'éviter le plus possible des interprétations<br />

fausses.<br />

Si nous avions une prévision l'image serait moins<br />

mauvaise. Le Grand Conseil peut tabler sur une dépense<br />

de 60,000 francs environ, le reste doit être cou-


— 212 —<br />

vert par une augmentation de recette correspondante.<br />

Le Département sollicite nm crédit pour (t'aide à l'in<strong>du</strong>strie<br />

domestique. La façon logique de procéder 'serait<br />

de prévoir la chose au Audget.<br />

Bour .la surveillance 'de la chasse, la Commission<br />

veai espérer que la pecette correspondra à la .dépense.<br />

S'il n'en devait pas cètre ainsi, elle ne pourrait s'empêcher<br />

de .con<strong>du</strong>ire .qu'une dépense de ir. .10^000 net sur<br />

cet objet serait pour le moins extraordinaire.<br />

En ce qui concerne la mise en culture de Châteauneuf,<br />

la Commission aurait préféré que l'on vienne demander<br />

les crédits par la voie <strong>du</strong> budget ordinaire.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troïttet se déclare fort étonné<br />

de la conception de la Commission.<br />

Nous demandons un crédit touchant la fièvre aphteuse.<br />

Il nous est impossible de prévoir 'immédiatement<br />

tes recettes que -nous pourrons réaliser. Nous devons<br />

nous borner à des explications, -nous vous les avons<br />

données. Autrefois les crédits supplémentaires étaient<br />

présentes avec le rapport de gestion au Grand Conseil-;<br />

à cette époque de l'année, le Gouvernement pouvait<br />

déjà être fixé et apporter des précisions; avec te système<br />

actuel, 11 en va tout différemment. 11 -dépend de<br />

Messieurs les députés de décider s'ils préfèrent que<br />

nous formulions nos demandes à la session de mai ou ;à<br />

la session -de novembre.<br />

Dans le cas donné il ne s'agit pas en réalité d'un crédit<br />

supplémentaire, mais plutôt d'une avance de fonds;<br />

le Gouvernement demande à'l'Assemblée qu'elle lui confère<br />

le droit de payer les subsides .aux agriculteurs lésés.<br />

Le canton des Grisons devra peut-être sacrifier<br />

pour -y faire face plus .d'un imillion; le <strong>Valais</strong> pourra<br />

•restreindre sa subvention :à 25,000 francs. Notre dépense<br />

nette, les recettes Et subsides -fédéraux dé<strong>du</strong>its,<br />

pourra être rapportée à fr. 60,000 ou même à moins.<br />

Nous sommes d'accord qu'il faut éviter autant que<br />

possible les crédits supplémentaires, mais :nous ne pouvons<br />

pas cependant accepter la théorie de la Commission<br />

et ne formuler Iles (demandes de cette nature qu'en


— 213: —<br />

cas dt force majaure: Il se présente: très souvent des<br />

situations qui n'ont pas. été prévues^. Je mets au défi, un<br />

président de commune de m'affirmeE qu ? il refuse une<br />

affaire bonne parce qu'elfe n'est pas portée dans som<br />

budget En! ce qui concerne Châteauneuf, nous; avons<br />

estime qu'il pourraiit y, avoir péril dans le retard.. Le<br />

Conseil d'<strong>Etat</strong> a cru bien faire en ordonnant les travaux.<br />

Si vous n'êtes pas satisfaite de notre attitude,,<br />

vous avez le droit de nous fe déclarer, mais je vous le<br />

répète, nous estimons avoir agi au mieux des intérêts<br />

de l'établissement.<br />

Nous vous avons ainsi exposé notre point de vue sur<br />

le principe. Quant aux chiffres eux-mêmes, nous n'avons<br />

pas d'observation à formuler.<br />

M. le député Carrent, rapporteur de la Commission:<br />

Comme la Commission n'avait pas arrêté les termes<br />

dans lesquels devaient être formulées ses observations,<br />

je dois en assumer toute la responsabilité. Je tiens à<br />

préciser que nous avions en vue, surtout,, le moyen pour<br />

le Conseil d'<strong>Etat</strong> de faire accepter facilement la dépense<br />

par le Grand Conseil. Nous pensions que si, en face<br />

de la dépense, le Gouvernement présentait la recette<br />

correspondante, la Haute Assemblée se montrerait certainement<br />

plus favorable à la demande.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet nous entretient des<br />

travaux nouveaux que le Département a estimé utiles<br />

d'entreprendre à Châteauneuf. Loin de nous d'en critiquer<br />

l'intérêt, mais si nous voulons remonter la pente<br />

et rétablir notre situation financière, c'est précisément<br />

dans les œuvres de cette nature qu'il faut veiller à la<br />

dépense. Il n'était d'autre part pas besoin d'être bien<br />

perspicace pour se rendre compte que la plaine de Châteauneuf<br />

n'était qu'un vaste marais et qu'il faudrait<br />

sacrifier des fonds importants à son assainissement. Il<br />

eut été facile de prévoir cette œuvre au budget sans<br />

avoir recours aux crédits supplémentaires.<br />

M. le député Kuntschen:<br />

Je suis partisan <strong>du</strong> développement de l'in<strong>du</strong>strie à


— 214 —<br />

domicile dans noire pays, pour ma part je pense que<br />

le racommodage et le tissage pourraient revêtir plus<br />

d'utilité que les broderies. Mais c'est sur la question<br />

de principe que j'entends intervenir. Je veux faire remarquer<br />

à M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet que sa comparaison<br />

entre le Gouvernement et les conseils communaux<br />

n'est pas exacte. Les conseils communaux fixent<br />

leur budget eux-mêmes; les communes sont rares qui<br />

sont dotées d'un conseil général. Le Conseil d'<strong>Etat</strong> par<br />

contre se borne à proposer son budget. Il y a ici une<br />

différence organique essentielle.<br />

Au vote les crédits supplémentaires sont accordés.<br />

Département Militaire<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Département de Justice et Police<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Département des Travaux Publics<br />

Travaux <strong>du</strong> St. Barthélémy.<br />

La Commission expose que le montant est déjà dépensé.<br />

L'on devrait en réalité porter la somme demandée<br />

à fr. 6000, mais il n'y pas lieu d'accorder plus qu'il<br />

n'est requis par le Conseil d'<strong>Etat</strong> lui-même.<br />

La Commission partage absolument l'idée <strong>du</strong> Gouvernement<br />

de supprimer les chevauchements. Il est <strong>du</strong><br />

plus grand intérêt pour les communes et les propriétaires<br />

subsidiés d'encaisser au plus tôt leur dû.<br />

La Commission propose la suppression <strong>du</strong> poste de<br />

fr. 500 prévu en faveur de la ville de St-Maurice, par<br />

ce motif qu'un plan général d'aménagement a été projeté.


— 215 —<br />

En ce qui concerne le Taeschbach, elle doit avouer<br />

n'avoir pas bien saisi les explications qui lui dont été<br />

fournies.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Delacoste se déclare d'accord<br />

de supprimer la somme de fr. 500 prévue en faveur de<br />

St-Maurice pour les travaux <strong>du</strong> Rhône.<br />

L'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> est débiteur à l'égard de la commune<br />

de Taesch de fr. 16,000. Il est prélevé fr. 5,500<br />

pour permettre à cette commune, qui est sous régie, de<br />

payer sa part contributive à la route.<br />

M. le député Barman:<br />

Ces explications qui ont déjà été données à la Commission<br />

ne m'ont pas suffisamment convaincu. Je me<br />

demande pourquoi cette somme n'est pas portée au budget<br />

si elle constitue une subvention. Ce sont des dépenses<br />

budgétaires qui n'ont pas à figurer dans le compte<br />

des crédits supplémentaires. Je ne conçois pas non plus<br />

pourquoi l'<strong>Etat</strong> ne paie que 5000 francs alors qu'il en<br />

doit à la commune de Taesch 16,000.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Je tiens à vous rappeler que la commune de Taesch<br />

est sous régie, qu'elle a des charges auxquelles elle ne<br />

peut faire face. La Confédération a été d'accord de tenir<br />

compte de cette situation et d'accorder un subside<br />

supplémentaire, à cette condition que de son côté également<br />

le Conseil d'<strong>Etat</strong> augmente sa subvention.<br />

Nous n'avons pas pu porter au budget cette somme<br />

complémentaire par suite <strong>du</strong> retard causé par les tractations<br />

et par ce motif aussi que l'ingénieur n'avait pas<br />

indiqué les annuités comme il l'avait été prévu. Cette<br />

somme, nous la devons, nous avons des retards dans nos<br />

paiements. Nous pouvons bien les compenser par le<br />

présent versement.<br />

M. le député Barman:<br />

Je prends acte qu'il s'agit en l'espèce d'un cas tout à


— 21 & —<br />

fait exceptionnel. Noua accomptóssons un geste de générosité<br />

auquel s'associe la Confédération. Cette avance<br />

sera <strong>du</strong> reste récupérée sur les 16,000 francs que 1?<strong>Etat</strong><br />

doit à la commune de Taesch.<br />

Je ne m'oppose plus dans ces circonstances à ce<br />

cadeau.<br />

Adopté.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Département Forestier<br />

Maison de Santé de Malévoz<br />

La Commission renouvelle la remarque faite précédemment<br />

au sujet des travaux nouveaux qui sont exécutés<br />

avant que les crédits soient prévus aux budgets.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> 1 rodlet prend la parole en<br />

remplacement <strong>du</strong> chef <strong>du</strong> Département des Finances<br />

empêché.<br />

Tout le monde reconnaît la bonne tenue de l'établissement<br />

de Malévoz, tant au point de vue médical qu'au<br />

point de vue technique. Son directeur M. le Dr Repond<br />

vient d'être nommé en récompense de ses mérites secrétaire<br />

de l'Association Internationale des Médecins Aliénistes.<br />

C'est vous dire la considération dont il jouit<br />

dans les milieux scientifiques.<br />

Nous lui transmettrons les observations de la Commission<br />

sur sa gestion.<br />

M. le député Barman:<br />

Nous ne voulons pas formuler de critique à l'égard<br />

de la direction de la maison de Malévoz. La Commission<br />

tient toutefois à faire remarquer que le budget de<br />

cet établissement paraît toujours très favorable et qu'ensuite,<br />

chaque année, l'on vient solliciter au Grand Conseil<br />

un crédit supplémentaire de 20,000 francs. Ce sont,<br />

comme je l'ai dit, des dépenses qui réapparaissent cha-


— 217 —<br />

que année et qui, par conséquent, pourraient et devraient<br />

être prévues au kidbet.<br />

La Commission a pris connaissance <strong>du</strong> Message concernant<br />

les crédits supplémentaires pour le Service des<br />

Ponte et Chaussées.<br />

Elle n'a pas de proposition à formuler sur les chauffes.<br />

Elle se borne à renouveller le vœu que ces demandes<br />

lui soient remises plus tôt. Ce message ne lui est<br />

parvenu que dans la journée d'hier seulement.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Delacoste explique que ces<br />

crédits ont été sollicités trop tard par l'ingénieur intéressé.<br />

Il veillera désormais à ce que ces messages parviennent<br />

plus tôt à la Commission.<br />

Au vote les crédits sont adoptés.<br />

La Commission précise qu'il est ainsi voté pour<br />

442,629 francs de crédits supplémentaires.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Je crois utile de dire ju'il y aura en tout cas sur cette<br />

somme 200,000 francs qui nous seront remboursés sous<br />

la forme des subsides.<br />

Il est difficile de préciser, mais cette somme constitue<br />

assurément un minimum.<br />

Les crédits supplémentaires sont votés.<br />

Acquisition de la maison Blatter, à Sion<br />

Message<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />

au<br />

GRAND CONSEIL<br />

Monsieur le Président et Messieurs,<br />

Le 26 janvier 1925, l'<strong>Etat</strong> entrait en pourparlers


— 218 —<br />

avec l'hoirie; de Sépibus-Blatter, en vue de l'acquisition<br />

d'un immeuble situé à la rue <strong>du</strong> Château, à Sion, pour<br />

en faire une caserne d'officiers.<br />

En même temps des négociations furent entamées<br />

avec la commune de Sion en vue d'une participation<br />

éventuelle aux frais d'acquisition. Cette dernière se déclara<br />

d'accord en principe, sous réserve de fixer ultérieurement<br />

les modalités de cette participation.<br />

Par lettre <strong>du</strong> 5 février 1925, l'hoirie de Sépibus-Blatter<br />

fit une première demande de fr. 55,000. Le Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong> chargea le Service cantonal des constructions<br />

de l'examiner et d'établir un devis des transformations<br />

et réparations indispensables à apporter au dit<br />

bâtiment pour son utilisation comme caserne d'officiers.<br />

Le dit service évalua l'immeuble à fr. 38,000 et les<br />

frais de transformation à fr. 30,000. L'hoirie-propriétaire<br />

fut invitée à présenter un nouveau prix et un accord<br />

intervint au prix de 35,000 francs.<br />

En évaluant à fr. 20,000 les frais d'ameublement, le<br />

devis total s'établit ainsi:<br />

Prix d'achat 35,000 —<br />

Frais de transformation 30,000.—<br />

Frais d'ameublement 20,000.—<br />

Total Fr. 85,000 —<br />

Mais l'<strong>Etat</strong> et la Commune ne peuvent consentir à<br />

pareille dépense qu'à la condition que les Casernes<br />

soient occupées chaque année par les Ecoles de recrues.<br />

Aussi le Département Militaire fédéral fut-il consulté.<br />

Par lettre <strong>du</strong> 4 décembre 1925, ce dernier répondit qu'il<br />

ne pouvait donner une assurance formelle, mais qu'il<br />

était toutefois fort probable que Sion aurait chaque année<br />

ses deux écoles de recrues et que la possibilité d'une<br />

troisième école n'était pas exclue. Le Département Militaire<br />

fédéral recommandait, en outre, chaudement la<br />

réalisation <strong>du</strong> projet.<br />

Les négociations ultérieures entre la commune et l'<strong>Etat</strong><br />

aboutirent au compromis suivant:<br />

La commune de Sion achète le bâtiment à ses frais<br />

et l'<strong>Etat</strong> se charge de son entretien, de sa transforma-


— 219 —<br />

tion et de son ameublement. L'immeuble reste propriété<br />

de la commune et de l'<strong>Etat</strong> et en cas de liquidation, le<br />

pro<strong>du</strong>it sera partagé proportionnellement aux sommes<br />

engagées par chaque partie.<br />

Il est à prévoir que cette dépendance qui pourra toujours<br />

être transformée sans trop de frais en une maison<br />

locative, ne subira pas une notable dépréciation.<br />

Si, ces dernières années, nous avons eu des écoles de<br />

recrues à Sion, ce n'est que grâce à des démarches<br />

pressantes et réitérées auprès <strong>du</strong> Département Militaire<br />

fédéral. Mais chaque fois nous étions sérieusement<br />

concurrencé par des cantons et localités qui possèdent<br />

des casernes aux installations modernes.<br />

Nous signalons, entr'autres, le fait que les officiers<br />

subalternes surtout, qui dans la situation actuelle, sont<br />

obligés de loger dans les hôtels, le sont dans des conditions<br />

disproportionnées à leur solde.<br />

Selon arrangement intervenu entre l'<strong>Etat</strong> et la commune<br />

de Sion l'<strong>Etat</strong> aurait donc à envisager une dépense<br />

globale de fr. 50,000 (fr. 30,000 transformations,<br />

fr. 20,000 ameublement).<br />

Nous estimons que nous ne pouvons reculer devant<br />

ce sacrifice. Il sera fait non seulement dans l'intérêt de<br />

la commune de Sion, qui d'ailleurs consent à faire une<br />

dépense de fr. 35,000, mais dans l'intérêt de tout le<br />

canton.<br />

Nos écoles de recrues, après un séjour plus ou moins<br />

long dans notre capitale, se rendent toujours dans différentes<br />

parties <strong>du</strong> Canton pour terminer leur cours.<br />

A côté de l'intérêt matériel qui en résulte, notre pays<br />

«retire un avantage indirect.<br />

Les jeunes gens venus de tous les coins de la Suisse,<br />

feront connaître, au dehors de notre patrie, ses beautés<br />

naturelles et ses pro<strong>du</strong>its, et feront ainsi la meilleure<br />

réclame.<br />

En dernier lieu, nous nous permettons de faire remarquer<br />

que chaque école de recrues rapporte à l'<strong>Etat</strong><br />

une recette de fr.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les Députés,


— 22G —<br />

c'est era considération de ees motifs que nous VOUS prions<br />

dfaccDTéer le crédit qui vous est demandé.<br />

Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président<br />

et Messieurs,: pour vous présenter l'assurance de notre<br />

respectueuse considération et vous recommander avec<br />

nous à la protection divine.<br />

La Commission fait siens les motifs développés par<br />

le Conseil d'<strong>Etat</strong> dans son message.. Elle considère qu'il<br />

est avantageux d'avoir une caserne d'officiers. Chacun<br />

sait combien il fut difficile de loger ces messieurs pendant<br />

la guerre.<br />

La Commission s'est demandée cependant si la commune<br />

de Sion quii, de ce fait est spécialement avantagée,<br />

ne devrait pas consentir un effort spécial. Mais après<br />

avoir enten<strong>du</strong> les explications des autorités de la ville<br />

et <strong>du</strong> Gouvernement, elle s'est ralliée à la proposition<br />

<strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong>.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen:<br />

Je ne voudrais pas prolonger la discussion; d'ailleurs<br />

il s'agit ici d'une affaire qui relève davantage <strong>du</strong><br />

Département de l'Intérieur que <strong>du</strong> Département Militaire.<br />

C'est en effet une question d'ordre économique. Nous<br />

devons lutter contre îa concurrence. Les cantons des Grisons<br />

et de Thurgovie ont entrepris auprès <strong>du</strong> Département<br />

fédéral des démarches pour obtenir des avantages<br />

en faveur de; leur place d'armes. Nous-mêmes de notre<br />

côté avons cherché à défendre les intérêts <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>.<br />

Berne nous a promis pour cette année deux écoles et<br />

trois pour l'an prochain. Ainsi nous aurons des troupes<br />

<strong>du</strong>rant sept mois de l'année. Une quatrième a été<br />

envisagée, mais il fallut bien admettre que la température<br />

était trop élevée l'été à Sion.<br />

Il est pour le canton un intérêt direct à maintenir cet<br />

état de chose en améliorant les installations destinées<br />

aux troupes. L'on peut compter qu'il est dépensé chez<br />

nous 5 francs par jour et par homme. C'est une erreur


— 221 —<br />

de prétendre que toasts tes avantages profitent à la seuie<br />

ville de Sion. Les écoles eantonneat et manœuvrent dams<br />

différentes régions éa .pays. Elles ont .campé cette année<br />

un mois <strong>du</strong>rant à Loèche-les-JBains et nous avons<br />

entrevu pour l'an prochain Zermatt. D'autre part, ces<br />

jeunes recrues qui demeurent de longues périodes chez<br />

nous, apprennent à en apprécier le climat et les pro<strong>du</strong>its<br />

et certainement peuvent devenir pour le <strong>Valais</strong> d'excellents<br />

agents de propagande.<br />

La Ville de .Sion de som cô+é a été appelée à ^consentir<br />

de gros sacrifices d'argent; ielle prend à sa charge les<br />

réparations des bâtiments, les aménagements des écuries,<br />

etc....<br />

Nos efforts ne sont pas per<strong>du</strong>s j'en suis certain. Chacune<br />

des écoles que nous recevons laissent dans le pays<br />

au bas mot de 2 à 3000 francs de bénéfice.<br />

Adopté.<br />

Création<br />

d'un tonds spécial des monuments historiques<br />

et versement à -ce fonds <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it <strong>du</strong> remboursement<br />

des actions de la. Société fi<strong>du</strong>ciaire<br />

pour f hôtellerie à Zuridi, soit fr. 30,000<br />

Message<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les Députés,<br />

Si notre Canton «st un des cantons suisses les plus<br />

riches en vestiges <strong>du</strong> passé, il a malheureusement aussi<br />

d'énormes irais pour entretenir ces œuvres des générations<br />

héroïques.<br />

Les modestes ressources dont nous disposons nous<br />

forcent, d'une part, de renvoyer d'année en année des<br />

travaux très urgents et nous mettent, d'autre part, dans<br />

l'impossibilité de contribuer, au moyen de subventions,<br />

à l'entretien de .monuments appartenant à des .cornimi-


— 222 —<br />

nés ou à des particuliers et occupant une place plus ou<br />

moins grande dans notre histoire.<br />

Nous 1 rangerons parmi les premiers:<br />

1. Valére. — L'humidité envahit les murs de la salle<br />

<strong>du</strong> Musée, dite des Calendes. Il est d'autant plus urgent<br />

d'en arrêter les progrès que peu à peu elle s'attaquera<br />

aux fresques remarquables représentant les Neuf<br />

Preux légendaires.<br />

2. Tourbillon. — Cette superbe ruine, qui se trouve<br />

dans le voisinage dangereux d'une carrière, appelle depuis<br />

longtemps des travaux de consolidation.<br />

3. Le Château de la Bâtiaz a subi d'importantes restaurations<br />

mises au bénéfice de subventions fédérales;<br />

toutefois les remparts nord et nord-est n'ont pas été<br />

compris dans ces travaux. Le rempart nord a conservé<br />

un type d'échauguettes dont on ne rencontre pas d'exemple<br />

ailleurs en Suisse et dont il importe d'empêcher<br />

la disparition.<br />

4. L'Eglise de St-Pierre-des-Clages. — La restauration<br />

de ce monument, l'un des plus remarquables de l'architecture<br />

romane dans le diocèse de Sion, est en grande<br />

partie terminée, mais il reste à y exécuter quelques<br />

travaux, telle que la réfection de la porte d'entrée et<br />

celle des voies d'accès au clocher.<br />

Au nombre des seconds, c'est-à-dire au nombre des<br />

monuments appartenant à des communes ou des particuliers<br />

et qui méritent d'être subventionnés nous citerons:<br />

les remparts de Saillon, la tour de Saxon et la<br />

tour qui commande le petit pont jeté sur la gorge de la<br />

Dala entre Loèche-Ville et Varone.<br />

A tout cela il y a lieu d'ajouter les subventions allouées<br />

par l'<strong>Etat</strong> pour la restauration de l'Eglise de St.<br />

Théo<strong>du</strong>le, <strong>du</strong> Château de St. Oingolph, l'achat et la<br />

restauration projetée <strong>du</strong> Tellenhaus à Ernen.<br />

Comme nous l'avons dit au début, le budget des monuments<br />

historiques, forcément restreint, ne nous per-


— 223 —<br />

met plus d'entreprendre les restaurations de toute nécessité.<br />

Et pourtant il est pour nous un impérieux devoir<br />

de conserver ces murs et ces tours que les siècles<br />

ont découronnés et que les injures <strong>du</strong> temps menacent<br />

d'abattre entièrement.<br />

Nous envisageons une solution en créant un fonds<br />

spécial et nous avons l'honneur de vous proposer de<br />

verser à ce « fonds des monuments historiques » le pro<strong>du</strong>it<br />

<strong>du</strong> remboursement des actions de la Société fi<strong>du</strong>ciaire<br />

pour l'hôtellerie, à Zurich, soit fr. 30,000.<br />

L'intérêt de ce fonds ajouté au crédit budgétaire servira<br />

à payer les frais d'exécution des travaux courants<br />

et ordinaires.<br />

Le fonds ne sera entamé que lorsqu'il s'agira d'entreprendre<br />

d'importantes restaurations qui nécessiteraient<br />

dans la situation actuelle des crédits supplémentaires.<br />

Nous ne croyons pas devoir insister sur les avantages<br />

<strong>du</strong> système proposé. Il facilitera à la Commission<br />

des monuments historiques l'établissement d'un programme<br />

d'activité et permettra un meilleur échelonnement<br />

des travaux ainsi que <strong>du</strong> paiement au fur et à<br />

mesure de l'avancement de ceux-ci.<br />

La Commission s'est déclarée d'accord avec le projet<br />

<strong>du</strong> Gouvernement. Loin de nous l'idée de regretter le<br />

temps où les seigneurs nous dominaient, mais nous estimons<br />

qu'il subsiste un intérêt historique et moral pour<br />

notre pays à sauvegarder ces vestiges des époques révolues.<br />

Il est vrai qu'un état qui a 30,000,000 de francs de<br />

dette trouverait facilement un emploi plus rémunérateur<br />

de ces 30,000 francs qui sont à sa disposition.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Walpen:<br />

Cette question a été soulevée^il y a deux ou trois ans<br />

déjà. L'an dernier, dans un message, il s'agissait d'affecter<br />

à cette œuvre le fonds <strong>du</strong> centenaire. Mais comme<br />

ce fameux fonds <strong>du</strong> centenaire n'existe pas en réa-


— 2M —<br />

lité, je me suis opposé, «e refusant à .contracter iun emparunft<br />

pour couvrir cette dépense.<br />

Aujourd'hui, la Société fi<strong>du</strong>ciaire nous .a ren<strong>du</strong> une<br />

valeur .que nous estimions per<strong>du</strong>e définitivement. Je ne<br />

vois plus d'objection à ce que cette somme soit .atìriiwtée<br />

aux monuments historiques.<br />

Il faut affecter cet argent à un but déterminé.<br />

Adopté.<br />

Séance <strong>du</strong> 19 novembre 1926<br />

^Présidence: M. .Marc MORAND,, président<br />

Appel<br />

Procès-verbal. (Approuvé)..<br />

M< le Président <strong>du</strong>, .Grand Conseil donne connaiss-<br />

•sance de la composition .de la Commission chargée d'examiner<br />

les modifications apportées à l'ordonnance<br />

d'exécution concernant la circulation des véhicules a<br />

moteur.<br />

MM. Dr. de Cocatrix, Dr Georges Lorétan, Maye<br />

Oscar, Gina Gabriel, Barras.<br />

La Commission,donne lecture de la lettre de M. Graven,<br />

-président <strong>du</strong> conseil d'administration de la Banque<br />

Cantonale, par laquelle celui-ci déclare donner sa<br />

démission de ces fonctions.<br />

M. le .député Drtaloye expose qu'au cours de la session<br />

de mai déjà M. Graven avait remis sa démission<br />

au Grand Conseil pour des motifs qu'il préfère ne pas<br />

rappeler. A cette date 'l'Assemblée a estimé que M. le<br />

président 'Graven devait demeurer à son jposte jusqu'à<br />

la fin de l'expertise qui avait été «ordonnée. JU constate<br />

que l'expertise n'est pas tencore achevée et que le Grand<br />

Conseil se trouve dans la même situation qu'antérieui


— 225 —<br />

rement. Il n'y a ainsi aucun motif po,wr accepter .cette<br />

démission.<br />

Nous devons tous ;EeGan»aìtr.e que M. Qrwen possède<br />

de fortes qualités .d'administrateur.. !§i les e&perts -devaient<br />

conclure ;à la iion-iesponsabilité des organes directeurs<br />

-de da ianque, il n'y a :pas .de doute que ;le président<br />

et Hes membres t<strong>du</strong> conseil d'administration (devraient<br />

être maintenus dans leurs ionctions. J'entends<br />

bien, cela va de soi, nullement préjuger cdes iEesponsabilités<br />

et fait à ce sujet toutes mes réserves.<br />

M. le -député Bellbeng:<br />

Je ne suis absolument pas d'accord avec .la .proposition<br />

de M. le député Delaloye. Je ne .comprends même<br />

pas pourquoi le Grand Conseil a cru devoir prier à la<br />

session de mai M. Graven de demeurer président <strong>du</strong><br />

conseil d'administration de la Banque. En i9'l:6 Monsieur<br />

Graven était déjà membre de ce conseil, or nous<br />

avons eu l'affaire Roten: Sur une perte de 400,000 fr.<br />

l'<strong>Etat</strong> .n'a recouvré que 40,000 francs. Dans f0 ans .d'ici<br />

l'on offrira .probablement ,2000 francs pour liquider<br />

définitivement l'affaire Eister. Et l'on ose nous proposer<br />

de maintenir le président <strong>du</strong> conseil d'administration<br />

jusqu'à cette époque, bien-enten<strong>du</strong> s'il ne meurt pas<br />

avant!<br />

Je demande que la démission soit acceptée et que<br />

l'on procède à son remplacement.<br />

Herr Grossrat Seiler:<br />

Meinerseits wäre ich einverstanden, den Herrn Graven<br />

zu : bitten, damit er .seine Demission zurückziehe<br />

und seinen verantwortungsvollen Posten Vorlauf ig, noch<br />

nicht verlasse.<br />

Herr Graven hat den ,Präsidentenposten des Yerwaltungsratesder<br />

Kantonalbank nie .gesucht; .als man ihm<br />

darum bat, hat:er sogar .hervorgehoben, man mQge .von<br />

seiner Person jâbsehen; was jedoch seine Gegner nkb.t<br />

hinderte, ihm vorzuwerfen, er kumuliere .verschiedene<br />

Aemter.


— 226 —<br />

Gewiss fürchtete sich Herr Graven vor Verantwortun- -<br />

gen nicht. Die Kantonalbank steht auf festem Fuss,<br />

auch wenn sie in der Eisteraffaire Verluste einheimsen<br />

sollte, für die nicht Herr Graven verantwortlich gemacht<br />

werden kann. Diese Demission würde überdies in nichts<br />

die Verantwortlichkeit des Präsidenten des Verwaltungsrates<br />

vermindern. Man soll Herrn Graven bitten, seinen<br />

Posten zu behalten; aber es wäre nicht gerecht, ihn<br />

nur während dieser verwirrten Zeit im Amte zu behalten.<br />

Ich stelle daher den Antrag, Herrn Graven einfach<br />

zu bitten, seine Demission zurückziehen zu wollen.<br />

Au vote par 39 voix contre 37 la proposition de M.<br />

le député Delaloye est adoptée.<br />

La proposition Delaloye est votée contre la proposition<br />

Dellberg.<br />

Enquêtes faites au Département des Travaux<br />

Publics, au Service de l'Amélioration foncière, etc.<br />

Rapporteurs: MM. Abel Delaloye et Mathieu.<br />

Message.<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS;<br />

au<br />

GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS<br />

Monsieur le Président et Messieurs les Députés,<br />

Ensuite de la réorganisation des services de l'<strong>Etat</strong>,<br />

décidée par le Grand Conseil dans sa session de novembre<br />

1925, selon les propositions que nous avions<br />

l'honneur de vous faire, et spécialement de la réorganisation<br />

des services <strong>du</strong> Département des Travaux publics,<br />

l'ingénieur qui assure désormais l'entretien de<br />

toutes les routes <strong>du</strong> canton nous adressa dans le courant<br />

<strong>du</strong> mois de janvier une liste de factures restant à


— 227<br />

payer sur l'exercice 1925 pour une somme de francs<br />

188,670 concernant l'entretien des routes de la 2me<br />

section. En présence de cette constatation, en date <strong>du</strong><br />

12 février 1926, le Conseil d'<strong>Etat</strong> décida de faire procéder<br />

à un examen de ce dépassement de crédit par M.<br />

l'ingénieur Dubuis, à Sion, ingénieur dont les compétences<br />

et le sérieux sont connus de tout le monde. Ensuite<br />

de cet examen, nous fûmes amenés à devoir demander,<br />

pour éclaicir un certain nombre de questions<br />

soulevées par cette enquête, un examen des divers comptes<br />

de construction terminés dans le cours des cinq<br />

dernières années. Nous vous avons remis, ainsi qu'à la<br />

Commission de gestion, ces différents rapports. Vous<br />

avez pu, comme nous, vous convaincre qu'il y eut dans<br />

la gestion des services <strong>du</strong> Département des Travaux<br />

publics de nombreuses irrégularités, spécialement dans<br />

la 2me section, où l'on applique des méthodes de calcul<br />

de subventionnement différentes de celles que l'on<br />

appliquait dans les autres sections, et qui occasionnèrent<br />

à l'<strong>Etat</strong> des dépenses beaucoup plus considérables<br />

que celles qu'il aurait dû avoir. Ce manque d'homogénéité<br />

dans la façon de concevoir les relations entre l'<strong>Etat</strong><br />

et les communes provient spécialement <strong>du</strong> fait qu'il<br />

n'y a pas eu d'uniformité d'interprétation de la loi de<br />

la part <strong>du</strong> Département des Travaux publics. Un employé<br />

de ce département a fait parvenir également à Ta<br />

Haute Assemblée sa réponse au rapport d'expertise que<br />

le Conseil d'<strong>Etat</strong> avait demandé. La distribution de ces<br />

rapports ayant été faite au sein de la Haute Assemblée<br />

avec l'autorisation de M. le Président de la Commission,<br />

nous n'avons pas voulu nous y opposer, d'autant<br />

plus que dans toute cette affaire nous ne désirons qu'<br />

une chose: Avoir la lumière la plus complète. Nous devons<br />

toutefois faire remarquer que la procé<strong>du</strong>re adoptée<br />

par cet employé, procé<strong>du</strong>re qui avait déjà été utilisée<br />

lors de la discussion de la réorganisation des services<br />

de l'<strong>Etat</strong> en novembre dernier par ce même employé,<br />

ne peut être acceptée dans un <strong>Etat</strong> bien organisé.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> est la seule autorité qui ait des rapports<br />

officiels avec le Grand Conseil en ce qui con-


— 228 —<br />


-T.. 229 —<br />

le veut la loi, a, exonéré ces communes, et ces. tiers des<br />

prestations qui leur étaient: imposées; par; 1« Grand Conseil.<br />

Pour de nombreux autres, endiguements, pour lesquels,<br />

la loi prévoit la participation dies communes,<br />

celles-ci n'ont pas été appelées non plus à y contribuer.<br />

De nombreux prélèvements ont été faits sur des, travaux<br />

déterminés pour payer soit des graviers, soit des<br />

retards qui n'avaient rien à faire avec ces travaux. Des<br />

erreurs et des payements en trop ont été constatés dans<br />

divers règlements de compte. Toutes ces erreurs qui<br />

proviennent en grande partie <strong>du</strong> fait que l'ingénieur de<br />

la 2me section n'avait pas de comptabilité, demanderont<br />

un examen approfondi pour chaque cas particitlier,<br />

cela d'autant plus que, comme le constate le rapport,<br />

les pièces justificatives manquent pour la vérification<br />

de nombreux travaux. Il y aura éventuellement<br />

lieu de faire de nouveaux sondages et de nouvelles vérifications<br />

sur place. Il est donc nécessaire, pour metire<br />

fin ài cet état de choses, de poursuivre à fond l'enquête<br />

sur tous les cas particuliers. Nous ne-pouvons<br />

donc pour le moment vous faire des propositions précises<br />

au sujet <strong>du</strong> règlement de ces différents comptes<br />

et nous nous 1 réservons de vous faire rapport à la prochaine<br />

session sur les possibilités: 1) de faire rembourser,<br />

où il y a lieu, ce qui a été payé en trop; 2) de faire<br />

contribuer éventuellement les communes au payement<br />

de la part des travaux qui leur incombent, et 3). d'établir<br />

les responsabilités.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> est fermement décidé à poursuivre<br />

la réorganisation de tous les services de l'<strong>Etat</strong> et d'éviter<br />

à l'avenir que de pareilles incorrections puissent<br />

se présenter.<br />

Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président<br />

et Messieurs, pour vous renouveler l'assurance de<br />

notre respectueuse considération et vous recommander<br />

avec nous à la protection divine.<br />

Rapport de M. le député Defaloyç, rapporteur de la<br />

Commission:<br />

La Commission s'est posée une question préliminaire,


— 230 —<br />

ià savoir quelle était la portée <strong>du</strong> mandat qui lui était<br />

confié, quel était exactement son rôle. Il importait de<br />

fixer s'il lui incombait d'examiner par le menu toute<br />

l'affaire, enquêter, revoir les situations sur les lieux<br />

mêmes et en tirer des conclusions propres ou s'il lui<br />

fallait s'en tenir à l'étude <strong>du</strong> message et des propositions<br />

<strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong>.<br />

La première éventualité comportait le renvoi inévitable<br />

des délibérations à une session ultérieure. La Commission<br />

n'a pas cru devoir assumer cette tâche. Elle<br />

s'est bornée à entendre les explications de MM. les<br />

conseillers d'<strong>Etat</strong> Delacoste, chef <strong>du</strong> département intéressé,<br />

et Troillet qui avait été chargé de l'enquête. Elle<br />

a estimé qu'il n'était pas dans son rôle en tant que représentant<br />

<strong>du</strong> pouvoir législatif de vérifier tous les détails<br />

de l'affaire.<br />

Le Grand Conseil avait pris à son sujet une décision<br />

condensée en sept points distincts et qui sont énumérés<br />

dans le message.<br />

Depuis la session de mai dernier le Gouvernement a<br />

travaillé ferme. Certains chefs peuvent être considérés<br />

comme liquidés, d'autres sont encore en suspens. Le<br />

Conseil d'<strong>Etat</strong> demande l'approbation <strong>du</strong> Grand Conseil<br />

pour son activité dans le sens indiqué ainsi que de<br />

nouveaux pouvoirs pour poursuivre sa tâche de la même<br />

manière. La Commission unanime vous propose de<br />

prendre acte de l'œuvre accomplie et de renouveler son<br />

mandat au pouvoir exécutif.<br />

Sous chiffre 1 il était question d'ouvrir un compte<br />

d'attente dans le but de régler les découverts. Cette mesure<br />

doit être considérée comme exécutée. Le Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong> nous a assuré que seule la facture Stuag restait<br />

a régler; il a sur ce point <strong>du</strong> reste la parole de l'ingénieur.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> avait été invité à étendre l'enquête<br />

à tous les objets. Les rapports Dubuis et Rauchenstein<br />

vous sont soumis, le Gouvernement a d'autre<br />

part exposé ce qu'il pense.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> devait fournir un rapport détaillé et<br />

des conclusions précises. Il a fait droit à ce vœu <strong>du</strong>


— 231 —<br />

Grand Conseil par le message qu'il lui adresse.<br />

Nous pouvons constater ainsi que le point sept est liquidé<br />

par le rapport d'expertise.<br />

Au sujet <strong>du</strong> point 3, le Conseil d'<strong>Etat</strong> nous fait part<br />

de ses intentions; il nous donne la nomenclature des<br />

communes qui sont atteintes. En ce qui concerne la<br />

Commission Rhodanique celle-ci aura en main le rapport<br />

de M. l'ingénieur Dubuis, les comptes <strong>du</strong> Département,<br />

les explications des communes et la loi. Le Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong> aura à s'inspirer de la décision de cette Commission.<br />

Nous avons aussi l'assurance que les intérêts<br />

<strong>du</strong> canton et des communes seront suffisamment sauvegardés.<br />

Le point 4 traite <strong>du</strong> remboursement par les communes<br />

<strong>du</strong> trop perçu. A ce sujet le Conseil d'<strong>Etat</strong> n'a rien<br />

fait; il aurait dû agir, mais enfin il se trouve encore<br />

dans les délais. Il lui faut surtout éviter la perte de ces<br />

fonds par la prescription.<br />

Quant à la question juridique, nous possédons un<br />

rapport très fouillé de Correvon et Pellis à Lausanne.<br />

Nul doute qu'avec tous ces éléments le Gouvernement<br />

soit en mesure de liquider l'affaire au mieux des<br />

intérêts <strong>du</strong> canton. Nous devons lui faire pleine et entière<br />

confiance.<br />

Nous ne voulons pas examiner plus avant les choses.<br />

Des fautes administratives ont été commises, il serait<br />

puéril de le nier. Mais les employés d'<strong>Etat</strong> relèvent <strong>du</strong><br />

Pouvoir exécutif, c'est à lui de prendre à leur endroit<br />

toutes décisions.<br />

Il saura laisser de côté les questions de personne. Il<br />

se souviendra des services que les employés en défaut<br />

ont ren<strong>du</strong>s et qu'ils pourront encore rendre en travaillant<br />

en liaison étroite et docile avec leurs chefs.<br />

Nous pouvons en toute sécurité accepter les conclusions<br />

qui nous sont soumises sous réserve <strong>du</strong> rapport<br />

final qui sera fourni à la Haute Assemblée.<br />

Herr Grossrat Petrig:<br />

Ich wollte keine Diskussion hervorrufen, finde aber,


— 232 —<br />

dass die Kommission in der Frage der Kompetenz sehr<br />

bescheiden war.<br />

Man sollte nicht vergessen, dass diese Angelegenheit<br />

von grösster finanzieller Tragweite ist. Dem Grossen<br />

Rate wurden Berichte und Gegenberichte unterbreitet.<br />

In dieser verworrenen Lage hätte ich es vorgezogen,<br />

dass die Kommission eine Verschiebung verlangte, um<br />

die ganze Frage einem gründlichen Studium zu unterziehen.<br />

Wir möchten dennoch wissen, was mit diesen verschiedenen<br />

Eingaben geschehen wird: Bericht des Herrn<br />

Ingenieur Dubuis, im Namen des hohen Staatsrates,<br />

Gegenbericht des in Frage stehenden Departementes<br />

oder besser gesagt, des angegriffenen Ingenieurs. Im<br />

Oberwallis kann man nicht begreifen, wie man die Gemeinden<br />

des Mittels- und Unterwallis hinter dem Rücken<br />

des Staates bevorzugen konnte. Man kann nicht annehmen,<br />

dass das Baudepartement, je nach Auslegung<br />

des Gesetzes mehr oder weniger grosse Geldsummen<br />

verteilen kann.<br />

Die Gemeinden des Oßerwallis mussten sich verschulden,<br />

um die Lötschen- und Vispertalerstrasse zu bezahlen.<br />

Dies kann man nicht vergessen und man nimmt<br />

kein Begünstigungssystem für andere Länderteile an.<br />

Wir sind damit einverstanden, dass der Staatsrat bis<br />

ins Einzelne die Erledigung dieser Angelegenheit verfolge,<br />

aber wir verlangen auch strenge Massnahmen gegen<br />

die Verantwortlichen.<br />

M. le député Praz:<br />

Je voterai la proposition de la Commission, car j'ai<br />

une entière confiance en la sagesse <strong>du</strong> Gouvernement.<br />

Je veux ici simplement protester contre les inégalités de<br />

traitement qui sont faites entre les travaux des routes<br />

et les travaux forestiers.<br />

Les dispositions <strong>du</strong> décret sont appliquées en matière<br />

de routes et de maisons d'école et non pas en matière<br />

de chemins forestiers et d'amélioration foncière. Je<br />

dois protester contre la décision arbitraire concernant<br />

les subsides de chômage.<br />

Nous faisons confiance au Conseil d'<strong>Etat</strong>, mais nous


— 233 —<br />

voulons espérer qu'il accepterai les notes que lui présenteront<br />

les communes intéressées de manière qu'elles<br />

soient toutes mises sur Te même pied<br />

M. le député Kuntschen:<br />

Je tiens à souligner que l'employé relève <strong>du</strong> Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong>. Le Grand. Conseil doit se borner à s'occuper de<br />

la gestion des départements. Or la Commission ne demande<br />

aucune sanction^<br />

Je veux reconnaître expressément cet acte de justice<br />

et de courage de ce chef de département qui a tenu à<br />

couvrir son employé parce qu'il l'estimait, non coupable.<br />

Je veux reconnaître cet acte de justice <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong><br />

qui sans doute ne voudra pas frapper un employé<br />

par-dessus son chef.<br />

Le Grand Conseil de son côté ne réclame pas davantage<br />

de sécurité et est satisfait entièrement par les. propositions<br />

de la Commission.<br />

M. le député Zufferey:<br />

Pour ma part, je considère comme souverainement<br />

injuste de laisser sans sanctions ces actes d'employésqui<br />

ont agi avec une telle liberté et indépendance à l'égard<br />

<strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong>.<br />

Voici un fait qui s'est passé et dont je puis parler en<br />

connaissance de cause. Dans l'affaire <strong>du</strong> pont de Sierre,<br />

l'<strong>Etat</strong>, après décision <strong>du</strong> Grand Conseil, a pris exceptionnellement<br />

à sa charge la totalité des frais de construction.<br />

Mais dès cet instant le chef de service a cru<br />

pouvoir dans maintes circonstances, appliquer cette mesure<br />

qui est devenue à peu de chose près, pour certaines<br />

régions, la règle. Dans cette façon d'agir nous relevons<br />

un acte de révolte de sa part, aussi bien contre le Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong> que contre le Grand Conseil, lequel avait<br />

limité au pont de Sierre exclusïment, îa faveur accordée<br />

en raison de circonstances tout à fait spéciales.<br />

II nous est revenu que le même chef de service avait<br />

exécuté une de ses propositions alors même que le Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong> l'avait écartée expressément. L'infidélité de<br />

l'employé réclame des sanctions.


— 234 —<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Delacoste:<br />

M. le député Zufferey part de l'idée que tout est liquidé<br />

par le message. Il reste au contraire des questions<br />

d'interprétation à mettre au point.<br />

J'ai en ce qui me concerne couvert mon employé. J'ai<br />

signé le dernier rapport, réservant le cas de la Lozence<br />

qui a trait à des travaux exécutés avant mon entrée<br />

au Département.<br />

J'estime qu'un chef doit prendre ses responsabilités.<br />

Si vous voulez passer outre, faites-le.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Nous ne devons pas faire de cette affaire une question<br />

politique.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> a estimé qu'il se passait des irrégularités<br />

au Département des Travaux Publics; il a demandé<br />

un rapport et une expertise. Il en est résulté qu'il<br />

existait pour 180,000 francs de chevauchements.<br />

Le Grand Conseil a été en mesure de lire, depuis, les<br />

rapports signés H. de Preux, ingénieur de la division.<br />

11 a réclamé que toute lumière soit faite et le Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong> a continué son enquête.<br />

Des rapports détaillés ont été dressés et les conclusions<br />

arrêtées dans le message qui vous est soumis. Elles<br />

ont été adoptées par le Conseil d'<strong>Etat</strong> à l'unanimité.<br />

Les pertes d'intérêt jouent un rôle très minime. Il y<br />

a de nombreux cas à signaler dont voici quelques-uns.<br />

L'endiguement de la Dranse à Bovernier avait fait l'objet<br />

d'un décret <strong>du</strong> Grand Conseil, à teneur <strong>du</strong>quel la<br />

commune et le chemin de fer devaient contribuer aux<br />

frais. Or, ces contributions n'ont jamais été réclamées<br />

pour le motif, nous dit-on, que ces intéressés ont exécuté<br />

des travaux pour leur quote-part. Cette question intéresse<br />

la Commission Rhodanique.<br />

Il s'agit ailleurs d'un pont sur une rivière avec diguement<br />

en amont. Le service intéressé a admis que ce<br />

diguement entrait dans la construction <strong>du</strong> pont. Or, en<br />

réalité, le pont est régi par la loi sur les routes et le diguement<br />

par la loi sur le diguement des rivières et tor-


— 235 —<br />

rents. Dans d'autres circonstances, on a tiré une règle<br />

de l'exception faite en faveur <strong>du</strong> pont de Sierre. Or, le<br />

Conseil d'<strong>Etat</strong> estime que la loi reste en vigueur et n'a<br />

pu être modifiée par le décret spécial concernant cette<br />

affaire.<br />

L'on a dû constater également certaines erreurs de<br />

comptabilité. La participation de l'<strong>Etat</strong> a été versée deux<br />

fois; les communes intéressées devront naturellement<br />

rembourser ces montants. Je sais qu'elles ont admis la<br />

chose et sont prête à s'exécuter.<br />

La question des intérêts se présente sous deux formes<br />

distinctes. Il y a à signaler en cette matière et des<br />

erreurs d'interprétation et des erreurs matérielles.<br />

Des erreurs matérielles. — Des valeurs ont été dépensées<br />

une année ou deux avant que soit voté par le<br />

Grand Conseil le décret sur les travaux. Naturellement<br />

des intérêts sont <strong>du</strong>s pour cette période.<br />

Des erreurs d'interprétation. — Le Conseil d'<strong>Etat</strong> ne<br />

s'est pas encore prononcé; il verra s'il faut calculer les<br />

annuités au dixième ou non. *<br />

Il y a lieu de réclamer des remboursements ou au<br />

contraire de dédommager le Haut <strong>Valais</strong> d'une somme<br />

de 18,000 francs pour rétablir l'égalité de traitement.<br />

La grosse part est toutefois représentée par les erreurs<br />

de calculs; il faut compter 10,000 francs rien que<br />

pour les intérêts pour tout le territoire <strong>du</strong> canton.<br />

A M. le député Praz j'expliquerai qu'en ce qui concerne<br />

les travaux forestiers et les améliorations foncières,<br />

il n'a pas été retenu d'intérêt. En effet, pour les routes,<br />

les décrets prévoient des versements annuels et pour<br />

les améliorations foncières la loi prévoit que les subventions<br />

sont versées au fur et à mesure des disponibilités.<br />

Quant aux subsides de chômage, la loi fédérale déclare<br />

qu'ils vont à l'œuvre. Dès lors, en matière de route,<br />

ils doivent être partagés entre le canton et la commune<br />

et en matière d'améliorations foncières et travaux forestiers,<br />

ils doivent être attribués à la commune, qui seule<br />

assume l'exécution de l'œuvre.<br />

Nous ne voulons pas faire de personnalité. Je tiens<br />

cependant à relever les paroles de M. le député Kun-


— 236 —<br />

tschen qui souligne que l'a Commission n'a pas retenu<br />

de- responsabilité à la charge <strong>du</strong> Département.<br />

Pour ma part, je ne partage pas cette manière de voir.<br />

Il y eut dans la gestion des Travaux Publics des erreurs<strong>du</strong><br />

Département et des erreurs <strong>du</strong> personnel. Je puis<br />

signaler certains bons qui ont été signés, au sujet de<br />

gravier; il a été donné des listes de travaux qui n'ont<br />

pas été exécutés.<br />

Dans l'intérêt <strong>du</strong> pays chacun doit rester dans les limites<br />

de ses pouvoirs. Le Conseil d'<strong>Etat</strong> peut se<br />

tromper dans les siennes propres, il est responsable devant<br />

le peuple, mais nous ne pouvons admettre que les<br />

personnes qui n'en sont pas investies prennent des compétences<br />

qu'elles n'ont pas, selon leur libre volonté.<br />

* La question dans son ensemble est aujourd'hui assez<br />

claire. Il faut distinguer entre des erreurs de comptabilité<br />

et des erreurs d'interprétation. Nous sommes d'accord<br />

d'accepter les propositions de la Commission et de<br />

ne pas condamner là où il n'y a pas faute et de dommage<br />

pour l'<strong>Etat</strong>. Nous estimons pour le respect de la<br />

discipline que chacun respecte ses compétences. J'ai dû<br />

moi-même prendre des mesures dans mon Département<br />

à ce sujet. Il y a des moments où l'on doit intervenir et<br />

il faut avoir le courage de «Faire ce que doit, advienne<br />

que pourra ». Il est certainement plus facile parfois de<br />

laisser aller les choses sans intervenir, mais je ne suis<br />

pas d'accord avec cette méthode qui n'est pas admissible<br />

lorsque les intérêts <strong>du</strong> pays sont en jeu.<br />

M. le député Praz:<br />

Je remercie M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet de ses explications,<br />

mais je ne suis point convaincu. Pour ma<br />

part je n'ai pas parlé d'intérêts des sommes attribuées<br />

aux routes.<br />

Je crois bien que s'il n'y avait à payer que des arriérés<br />

<strong>du</strong>s pour les routes, il ne serait pas nécessaire d'emprunter<br />

2,700,000 francs.<br />

En ce qui concerne l'attribution des subsides de chômage,<br />

je ne puis accepter les subtilités de l'<strong>Etat</strong>. La<br />

commune construit une route, c'est elle qui fait la route;


— 237 —<br />

l'<strong>Etat</strong> y participe par un-subside, il .fournit également les<br />

plans. Or il en va absolument de même en ce qui concerne<br />

la route forestière. Il s'agit toujours de travaux<br />

de la commune.<br />

Pour les maisons d ? école on a retenu les intérêts.<br />

Tout est anormal, des œuvres moins importantes ont bénéficié<br />

jusqu'à <strong>du</strong> 60|%i de subsides. Si l'on avait :pu<br />

prévoir de telles différences de traitement, certainement<br />

les communes se seraient contentées d'entreprendre uniquement<br />

la construction de séries de «chemins forestiers.<br />

Herr Grossrat Petrig:<br />

Ich bin mit den Erklärungen des Staates die Arbeitslosigkeit<br />

betreffend, nicht einverstanden. Im Unterwällis<br />

wurden regelmässige Einzahlungen geleistet, ehe<br />

man Arbeiten ausführte. Auf diese Art und Weise hätte<br />

die Lötschentalerstrasse 32,000 Fr. und die des Vispertales<br />

50,000 Fr. mehr bezogen.<br />

Anderseits sind die Erklärungen des Herrn Grossrates<br />

Praz richtig, dies erhellt aus dem Strassengesetze-selbst :<br />

die Gemeinden bleiben Besitzerin der Strasse.<br />

Diesen Auslegungen gemäss sollte es der Staat sein,<br />

der von den Subsidien den "Nutzen zieht. Diese<br />

Theorie ist unhaltbar. Die Regierung 'kann angeben,<br />

was sie will; aber es ist nicht annehmbar, dass sie diese<br />

Summen einstecke, sie muss den Gemeinden die Bundessubsidien<br />

vollständig ausbezahlen. Der Bund gewährt<br />

sicherlich nicht eine Sübsidie der Sübsidie selbst.<br />

Die Frage ist meiner Ansicht nach so wichtig, dass<br />

der Grossrat sich darüber aussprechen soll. Herr Grossrat<br />

Speckli selig, hat seinerseits dem Grossrät die gewünschten<br />

Erklärungen gegeben.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Je regrette de ne pouvoir être plus clair dans mes explications.<br />

En ce qui concerne les routes, il était prévu dans :1e<br />

décret que l'<strong>Etat</strong> payerait une somme déterminée et que


— 23G —<br />

les intérêts seraient retenus. En ce qui concerne les améliorations<br />

foncières, il s'agit de dispositions budgétaires,<br />

et l'<strong>Etat</strong> doit payer sa part au fur et à mesure des dépenses<br />

faites à la fin des travaux le subside est dû de<br />

par la loi. Quant aux maison d'écoles, le tableau de répartition<br />

avait été notifié aux communes; celles-ci savaient<br />

qu'elles toucheraient une certaine valeur sur une<br />

série d'années. Elles sont liées par un contrat. Les communes<br />

connaissaient la situation qui leur était faite. L'on<br />

ne peut invoquer l'erreur: le tableau leur avait été communiqué;<br />

il était enten<strong>du</strong> qu'elles toucheraient leur dû<br />

par tranches.<br />

Le principe de la répartition des subsides-chômage entre<br />

l'<strong>Etat</strong> et la commune a été appliqué dans tout le canton<br />

avec exactitude. Il est juste, en effet, la route de première<br />

classe constitue une entreprise commune et par<br />

égales parts.<br />

M. le député Petrig fait d'autre part état d'une inégalité<br />

de traitement entre le Haut et le Bas <strong>Valais</strong>. La<br />

question sera examinée et le préjudice, s'il existe, sera<br />

réparé.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Delacoste:<br />

Je ne m'attendais certainement pas au tour que prendrait<br />

ici la discussion. Ni l'ingénieur, ni le chef <strong>du</strong> Département<br />

n'ont pu donner leur interprétation au sujet<br />

des difficultés qui sont nées. Le Département des Finances<br />

a, paraît-il, demandé une fois une interprétation<br />

à ce sujet, mais cette lettre est arrivée à la première division<br />

elle n'est jamais parvenue ni au chef ni à l'ingénieur<br />

que l'affaire concernait.<br />

De puis que fut élaboré le rapport Dubuis nous avons<br />

découvert certaines choses. Les bois ont été payés à<br />

Liddes 85 francs, mais c'est exactement leur prix. Un<br />

message a donné une interprétation permettant d'exonérer<br />

les communes de leur quote part en tenant compte<br />

des subsides fédéraux aloués.<br />

Le Haut <strong>Valais</strong> aurait été pretèrite; c'est là une question<br />

à examiner.<br />

Les conclusions de la Commission sont adoptées.


— 239 —<br />

Interpellation sur la circulation en hiver des autoscamions,<br />

etc.<br />

M. le député Dr Lorétan reprend son interpellation<br />

qu'il développe en quelques mots.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Delacoste:<br />

M. le député Lorétan désire savoir dans quel état se<br />

trouve la question de la limitation <strong>du</strong> trafic des camions<br />

dans les vallées latérales et quel est le trafic des chemins<br />

de fer secondaires.<br />

Cette question est excessivement délicate. De toutes<br />

parts nous devons enregistrer les lamentations des<br />

compagnies privées; le Martigny-Châtelard demande<br />

même une indemnité <strong>du</strong> fait de la concurrence des autocars.<br />

Toutes les sociétés réclament qu'on arrête à six le<br />

nombre des places des machines à moteur. A Loèche<br />

nous avons dû limiter la charge des camions à trois<br />

tonnes à cause de l'état des ponts tant sur le Rhône<br />

que sur les rivières de la vallée. L'ingénieur-de l'<strong>Etat</strong><br />

est chargé d'étudier un projet pour le pont <strong>du</strong> Rhône<br />

qui est devisé à 80,000 francs. Le trafic des chemins de<br />

fer <strong>du</strong>rant la saison d'hiver est à l'étude. En ce qui concerne<br />

le Viège-Zermatt, une convention a été passée entre<br />

la Compagnie et les communes pour examiner les<br />

travaux qu'exigerait cette exploitation. Celle-ci est naturellement<br />

impossible pour cette année, car il y bien des<br />

dispositions à prendre pour l'assurer. M. le député Lorétan<br />

demande-t-il que l'on fasse des démarches auprès<br />

<strong>du</strong> chemin de fer de Loèche en arguant que puisqu'il<br />

n'a pas la concurrence des véhicules à moteur il doit<br />

assurer les communications de la vallée en toute saison.<br />

Herr Grossrat Lorétan stellt fest, dass die Regierung<br />

schon etwas gemacht hat, die Visp-Zermattenbahn betreffend.<br />

Er wünscht, dass die gleichen Massnahmen<br />

ebenfalls getroffen werden, um auch auf der Leukerbadbahn<br />

den Winterbetrieb zu ermöglichen.<br />

Für diese Linie würde er sich befriedigt erklären.


— 240 —<br />

Loi sur l'assistance (suite)<br />

Art. 42. — Dans un but de prophylaxie mentale et<br />

en vue dé diminuer les changes des communes, il .sera<br />

créé à la Maison de Santé de Malévoz, :un service spécial<br />

de surveillance et de placement familial des aliénés.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 43. — Le Conseil communal a l'obligation, sous<br />

réserve de recours au Conseil d'<strong>Etat</strong> par l'intéressé vu<br />

ses .parents, de ;placer dans une colonie de travail tm<br />

de relèvement moral: ""<br />

a) les personnes qui tombent à la charge de Passisv<br />

tanee publique ou s'exposent à y tomber ;par suite<br />

d'ineon<strong>du</strong>ite, de débauche, d'ivrognerie, de caresse,<br />

etc.<br />

'b) les indivi<strong>du</strong>s -en :récidive de mendicité IQU de vagabondage.<br />

En cas d'urgence ou de nécessité, le Département<br />

chargé de l'assistance peut faire interner ces personnes,<br />

aux frais des communes intéressées.<br />

La Commission propose de remplacer le terme « indivi<strong>du</strong>s<br />

» par celui de « personnes».<br />

JLe mot indivi<strong>du</strong> a =en effet un sens péjoratif.<br />

Adopté avec ces modifications.<br />

Art. 44. — .L'<strong>Etat</strong> et les .communes ont le devoir de<br />

protéger îles enfants matériellement ou moralement<br />

abandonnés ou maltraités. Leur intervention est immédiatement<br />

nécessaire lorsque:<br />

è) l'enfant est laissé sans soins, sans surveillance et<br />

sans secours idans un .état habituel de vagabondage<br />

ou. de mendi cité ;<br />

b) la santé, la sécurité ou la moralité de l'enfant est<br />

compromise par des sévices, -des mauvais traitements,<br />

des habitudes d'ivrognerie ou encore 'par<br />

l'incon<strong>du</strong>ite et l'immoralité notoires des parents;


— 241 —<br />

c) les parents de l'enfant ont été condamnés comme<br />

auteurs ou complices d'un crime ou d'un délit<br />

commis sur sa personne.<br />

Les dispositions de l'article 284 <strong>du</strong> C. C. S. sont<br />

spécialement réservées.<br />

La Commission propose à la littera b de supprimer<br />

le terme « ou » et de le remplacer par une virgule.<br />

Adopté avec ces modifications.<br />

Art. 45. — Tout mineur de moins de 16 ans trouvé<br />

en état d'abandon matériel sera placé provisoirement<br />

par les soins <strong>du</strong> comité local de bienfaisance, dans un<br />

établissement public ou privé d'é<strong>du</strong>cation ou dans une<br />

famille honorable.<br />

Pas de modification. Adopté.<br />

Art. 46. — Le Comité de bienfaisance avisera aussitôt<br />

l'autorité tutélaire <strong>du</strong> domicile de l'enfant- dans le<br />

canton. Celle-ci statuera définitivement sur le sort de<br />

l'enfant et décidera si l'autorité communale, l'établissement<br />

ou le particulier, chargé de la garde ou de<br />

l'é<strong>du</strong>cation de l'enfant exercera sur lui, en tout ou en<br />

partie, temporairement ou jusqu'à sa majorité, les droits<br />

de la puissance paternelle.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 47. — L'enfant matériellement abandonné, pourra<br />

être remis à ses parents, sur décision de l'autorité<br />

tutélaire, lorsque les causes qui ont provoqué son abandon<br />

viennent à disparaître, spécialement lorsqu'elles<br />

sont indépendantes de la volonté des père et mère.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 48. — Lorsqu'un mineur donne des sujets graves<br />

de mécontentement par son insoumission ou sa<br />

mauvaise con<strong>du</strong>ite et manifeste une inclinaison vicieuse,<br />

l'autorité tutélaire, sur la plainte de la personne char-


— 242 —<br />

gée d'exercer la tutelle, pourra décider le transfert de<br />

l'enfant dans un établissement de réforme ou de discipline.<br />

La Commission propose de remplacer le terme « inclinaison<br />

» par le mot « inclination ».<br />

M. le député Charvoz propose l'adjonction « après<br />

examen de son état mental par un psychiatre ».<br />

Il fait remarquer que les fautes sont souvent imputables<br />

aux parents soit qu'elles proviennent de l'hérédité,<br />

soit qu'elles proviennent de la mauvaise é<strong>du</strong>cation. Ainsi<br />

les enfants sensibles deviennent parfois des révoltés.<br />

Je pourrais vous citer des exemples. Si l'on prend à<br />

leur égard des sanctions trop à la légère, il peut advenir<br />

que ces enfants quittent les établissements de correction<br />

pires qu'ils y étaient entrés. Un délinquant entre<br />

à laj maison de force, il y arrive étudiant, il en ressort<br />

bien souvent avocat. Il est de la première importance<br />

avant de se prononcer d'examiner s'il n'y a pas<br />

de tares psychiques à la source.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Trodlet.•<br />

M. le député Charvoz a certainement raison en théorie,<br />

bien qu'en pratique il soit parfois difficile même<br />

pour un médecin de se prononcer. Dans d'autres cas<br />

par contre, l'examen médical se révèle parfaitement superflu.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Je ne me montrerai pas aussi enthousiaste de l'idée<br />

de M. le député Charvoz. Vous vous rendez compte des<br />

difficultés qu'il y aurait de con<strong>du</strong>ire les enfants <strong>du</strong> fond<br />

de la vallée de Conches à l'établissement de Malévoz<br />

pour les mettre en observation. Je suis bien d'accord<br />

que souvent le milieu aura une influence importante<br />

sur la formation de l'enfant, mais quant à dire que<br />

cette influence sera de nature à lui enlever toute responsabilité<br />

de ses actes, c'est là une conclusion exagérée.<br />

Je prierai M. le député Charvoz d'amender sa pro-


i<br />

— 243 —<br />

position en prévoyant l'examen par un médecin ordinaire<br />

et non jpas par un psychiatre.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Je me rallie à la proposition de l'examen médical, le<br />

règlement en prévoira les modalités. Au contraire la<br />

proposition de M. Charvoz telle qu'elle était formulée<br />

au début comporte trop de difficultés pratiques. Je n'ai<br />

pas de peine à reconnaître que le principe énoncé est<br />

juste en lui-même.<br />

M. le député Crittin:<br />

A titre de conciliation, je me permets de suggérer à<br />

M. le député Charvoz la formule qui a fait fortune au<br />

Grand Conseil « dans la règle ».<br />

M. le député Charvoz:<br />

Je suis loin pour ma part de douter des compétences<br />

<strong>du</strong> corps médical, mais je dois bien déclarer qu'en ces<br />

questions de psychiatrie nos médecins ne sont pas très<br />

au courant des progrès de la science. Bien des gens<br />

naissent avec une -hérédité chargée. Ils sont complètement<br />

per<strong>du</strong>s si on les abandonne, poursuivis et pourchassés<br />

pour leurs faits et gestes, ils deviennent nécessairement<br />

des candidats au pénitencier. Nous ne luttons<br />

pas assez contre les causes premières de cette dégénérescence.<br />

Je reconnais cependant qu'il est difficile en pratique<br />

de réaliser ma proposition bien que nous ayons en <strong>Valais</strong><br />

M. le Dr Repond qui est un homme d'une grande<br />

valeur dans ce domaine de la psychiatrie. Aussi je veux<br />

me rallier aux propositions qui ont été faites ultérieurement<br />

à la mienne.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Pour faire plaisir à M. le député Crittin, nous dirons<br />

donc « Dans la règle, ce transfert n'aura lieu qu'après<br />

examen de son état mental par un médecin ».<br />

L'article ainsi modifié est adopté.


— 244 —<br />

CHAPITRE VII<br />

Dispositions pénales et diverses<br />

Art. 49. — L'abus des secours d'assistance peut être<br />

puni par un internement dans une colonie de travail;<br />

cet internement est décidé par le préfet <strong>du</strong> district sur<br />

demande de l'autorité communale.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 50. — La mendicité et le vagabondage sont interdits;<br />

les communes qui les tolèrent sont passibles<br />

d'amendes.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 51. — Les indivi<strong>du</strong>s surpris à mendier et les<br />

vagabonds sont mis en état d'arrestation provisoire, aux<br />

frais de la commune de dernier domicile. Cette dernière<br />

sera immédiatement prévenue par la gendarmerie ou<br />

la police locale; et prendra les mesures appropriées.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 52. — Les mendiants et vagabonds étrangers<br />

au canton sont recon<strong>du</strong>its à la frontière et expulsés.<br />

La Commission propose l'adjonction « aux frais de<br />

l'<strong>Etat</strong>». Cette disposition va de soi, mais il ne paraît<br />

pas inutile de l'ajouter dans la loi.<br />

Adopté.<br />

Art. 53. — Les collectes dans un intérêt privé et celles<br />

en faveur d'oeuvres de bienfaisance ou d'utilité publique<br />

sont interdites dans le canton, sans une autorisation<br />

spéciale <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong>.<br />

Ne sont pas soumises à cette disposition les collectes<br />

faites par l'autorité ecclésiastique dans un but religieux.


— 245 —<br />

La Commission propose un nouvel alinéa ainsi conçu:<br />

Cette autorisation sera présentée à toute collecte par<br />

les intéressés à l'autorité communale.<br />

Cette disposition a pour but d'éviter les conflits. Il<br />

arrive que des présidents de communes soient en délicatesse<br />

avec des quêteuses autorisées par le Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong>.<br />

Adopté.<br />

Art. 54. — La fréquentation des débits de boisson<br />

est interdite à ceux qui sont, par leur faute, à la charge<br />

de l'assistance publique et peut l'être aux parents dont<br />

les enfants sont assistés.<br />

L'interdiction est prononcée par le Conseil communal,<br />

sur le préavis <strong>du</strong> Comité de bienfaisance. Les tenanciers<br />

des débits de boissons sont avisés de ces décisions<br />

par l'autorité communale.<br />

Pas d'observation.<br />

M. le député Oailland se montre surpris de cette expression<br />

qui se trouve dans l'article « par leur faute ».<br />

Il semble qu'on veuille punir spécialement une catégorie<br />

d'indigents; mais je ne comprends pas comment les<br />

assistés auraient de l'argent à dépenser dans les cafés.<br />

Il demande la suppression pure et simple de ces termes;<br />

il propose en outre de dire « doit l'être » au lieu<br />

de « peut l'être ».<br />

M. le député Pitteloud:<br />

La question a été sérieusement discutée et à la Commission<br />

et au Grand Conseil lors des premiers débats.<br />

Le texte primitif était plus sévère, mais on a cru devoir<br />

adopter des dispositions moins draconiennes. Il est des<br />

gens qui travaillent et assurent ainsi une partie de leurs<br />

besoins; ils n'auraient selon la proposition de M. le député<br />

Gailland plus même le droit d'entrer dans un café.<br />

Un pauvre diable à peu près infirme ne peut subvenir<br />

à l'entretien des siens. Malheureux déjà de ce fait, il


— 246 —<br />

ne serait pas juste qu'il soit de plus mis pour ainsi<br />

dire au ban de là population et ne puisse plus fréquenter<br />

un débit de boisson.<br />

M. le député Meyer fait remarquer que les textes<br />

français et allemand ne concordent pas. Le texte allemand<br />

renferme en surplus l'expression «gewöhnlich».<br />

M. le député Pitteloud explique que la Commission<br />

a accepté le texte français et il prie le rapporteur allemand<br />

de rectifier dans ce sens le texte allemand.<br />

Au vote par 45 voix contre 21 le texte de la loi est<br />

adopté.<br />

Art. 55. — Sous réserve des dispositions <strong>du</strong> Code<br />

pénal, sera puni d'arrêts de police:<br />

a) celui qui, ayant le devoir de veiller sur un enfant<br />

de moins de 16 ans, l'aura maltraité ou négligé<br />

de telle façon que sa santé en est atteinte, affaiblie<br />

ou compromise;<br />

b) celui qui, par fainéantise ou incon<strong>du</strong>ite, ne subvient<br />

pas à l'entretien de sa famille;<br />

c) celui qui, par fainéantise ou incon<strong>du</strong>ite, n'acquitte<br />

pas les prestations auxquelles il a été condamné<br />

en justice comme père d'un enfant naturel.<br />

Les arrêts ne pourront dépasser vingt jours.<br />

En cas de récidive, le contrevenant pourra être placé<br />

dans une colonie de travail ou éventuellement dans un<br />

asile pour buveurs.<br />

Pas d'observation.<br />

M. le député Bacher propose une adjonction, car il<br />

est des cas qui ne sont pas prévus dans l'article.<br />

M. le député Pitteloud fait remarquer que les articles<br />

81 et 82 de la loi d'application sont abrogés et que<br />

le présent article 55 n'est que leur répétition. Il n'y a<br />

donc pas lieu de s'y rapporter à nouveau.


— 247 —<br />

M. le député Bacher au vu de ces explications retire<br />

sa proposition.<br />

M. le député Veuthey demande si les rapports intercantonaux<br />

sont aussi régis par cette disposition. Admettant<br />

qu'un enfant naturel naisse d'une mère française à<br />

Genève, il demande si danc ce cas l'article 55 serait applicable.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Il est naturellement difficile de prévoir l'application<br />

d'une loi cantonale à des personnes qui n'habitent pas<br />

dans le canton. On pourrait cependant demander par<br />

la voie <strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong> l'application de cette loi en<br />

dehors de nos frontières.<br />

M. le député Roten expose que ces dispositions sont<br />

prévues dans tous les codes pénaux, sous la qualification<br />

de « Plaintes pour abandon de famille ». Ces plaintes<br />

sont instruites à la requête de la personne qui prête<br />

assistance.<br />

M. le député Evéquoz:<br />

La remarque de M. le député Roten est intéressante.<br />

Mais je crois qu'il serait préférable de prévoir spécialement<br />

un texte de loi qui régirait la situation de ces personnes<br />

qui se trouvent à l'étranger.<br />

M. le député Pitteloud se déclare d'accord avec cette<br />

manière de voir pour autant qu'elle n'entraîne pas un<br />

renvoi de l'article.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Il serait en effet heureux de prévoir danc ce cas que<br />

la plainte est déposée par l'intermédiaire <strong>du</strong> Conseil<br />

d'<strong>Etat</strong>. Cette mesure serait certainement de nature à lui<br />

donner plus de poids.<br />

M. le député Veuthey:<br />

Il est nécessaire d'agir dans ce domaine, car trop


— 248 —<br />

souvent l'on se trouve en présence de cas tout à fait révoltants.<br />

Des hommes seuls qui pourraient facilement<br />

subvenir à l'entretien de leurs enfants naturels échappent<br />

trop facilement à cette obligation. A Vionnaz, nous<br />

sommes surchargés par l'assistance qui nous coûte près<br />

de 10,000 francs chaque année, il faut que des mesures<br />

soient prises pour soulager le plus possible les communes.<br />

Herr Grossrat Petrig:<br />

Ich schlage vor, diese Kompetenzen dem Instruktionsrichter<br />

zu überlassen. Unsere Bevölkerung ist daran<br />

nicht gewöhnt, dass sich die Regierungsstatthalter mit<br />

juristischen Angelegenheiten abgeben. Wenn man all<br />

die Vorschriften des Art. 55 in Betracht zieht, so kann<br />

man nur darüber erstaunt sein, zu sehen, dass die Regierung<br />

all diese Befugnisse der Verwaltungsobrigkeit<br />

überlassen will. Die Instruktionsrichter werden gewiss<br />

mehr Erfahrung haben, um diese Vorschriften anzuwenden.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Je comprends fort bien que MM. les préfets tâchent<br />

de se libérer de ces nouvelles obligations. Mais il nous<br />

a paru trop onéreux de confier à la justice ordinaire<br />

ces fonctions. D'autre part les enquêtes seront certainement<br />

plus vite menées par les préfets que par les juges.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

J'ai fait minorité à la Commission sur cette question.<br />

En ma qualité de préfet je remercie M. le Chef <strong>du</strong> Département<br />

de croire que les enquêtes <strong>du</strong> préfet seront<br />

plus rapides que celles <strong>du</strong> juge d'instruction. Cependant<br />

je ne crois pas qu'il soit utile de modifier les dispositions<br />

de la loi d'application sur cette matière qui,<br />

jusqu'à présent, confiait ces tâches à la justice ordinaire;<br />

certainement les préfets sont moins bien outillés<br />

pour agir; le juge-instructeur lui a son greffier, il fait<br />

les avances nécessaires comme représentant de la caisse


— 249 —<br />

d'<strong>Etat</strong>; il est continuellement sur place tandis que le<br />

préfet peut n'être pas chez lui.<br />

Le système actuel a jusqu'à présent très bien fonctionné,<br />

il n'y a pas lieu pour une simple question de<br />

forme de le modifier.<br />

M. le député Roten déclare vouloir combattre la manière<br />

de voir de MM. les préfets Petrig et Pitteloud.<br />

Il souligne la situation financière. L'enquête habituelle<br />

<strong>du</strong> juge-instructeur entraîne des dépenses consïdérables<br />

pour frais de copies, témoins et indemnités. Il constate<br />

qu'avec la forme probatoire en usage, dans la justice,<br />

il n'y a bien souvent pas moyen même d'arriver à déterminer<br />

le délit. La procé<strong>du</strong>re <strong>du</strong> préfet, soumise à<br />

moins de formalités, pourra dans certains cas aboutir<br />

d'une manière plus effective.<br />

M. le député de Cocatrix:<br />

En 1921 déjà j'ai adopté la position qu'a prise aujourd'hui<br />

M. le député Petrig. Je suis heureux de lui<br />

donner la main. Si tous les préfets <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> étaient juristes,<br />

certainement la question ne présenterait pas autant<br />

de difficultés. Mais il en est qui sont médecin, qui<br />

ne connaissent pas le droit et qui, par conséquent, ne<br />

seront pas bien à même de se prononcer sur des affaires<br />

qui confinent au code civil suisse. M. le député Roten<br />

vient parler ici d'enquête, de procès-verbal, d'audition<br />

et autres formalités judiciaires. Dans ces circonstances<br />

il est certainement plus rationnel de remettre<br />

toute cette administration à la justice ordinaire.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Cette intervention de MM. les préfets prouve simplement<br />

qu'ils n'apprécient guère le cadeau que nous voulons<br />

leur faire. M. le député Pitteloud proteste que tout<br />

a très bien marché jusqu'à présent dans ce domaine. Je<br />

lui ferai remarquer que si réellement il en a été ainsi,<br />

c'est qu'il n'a jamais été rien fait jusqu'à présent. Les<br />

communes réclament sans cesse d'ailleurs contre cette<br />

impéritie.


— 250 —<br />

La procé<strong>du</strong>re judiciaire nous paraît, d'autre part,<br />

trop onéreuse et trop longue; pour trancher le cas d'un<br />

ivrogne, pas n'est besoin d'enquêtes interminables. Nous<br />

voulons considérer le domaine de l'assistance comme<br />

une question d'ordre administratif. Elle est toute entière<br />

confiée au préfet et il n'y pas lieu de prévoir ici une<br />

exception.<br />

M. le^ député Haegler insiste sur les frais et les lenteurs<br />

de la procé<strong>du</strong>re judiciaire. Par ces motifs, il veut<br />

croire que le président de la Commission ne sera pas<br />

étonné de l'entendre parler dans un sens opposé au sien.<br />

Herr Grossrat Petrig:<br />

Es geziemt sich, einen Unterscheid zwischen Verwaltungsorganen,<br />

denen diese Art von Angelegenheiten obliegen,<br />

und den Gerichtsorganen, die über rechtliche<br />

Fragen entscheiden, zu machen.<br />

Gegen die Entscheide der Regierungsstatthalter kann<br />

kein Staatsrat angerufen werden und auch kein Bundesgericht;<br />

und dies Verfahren wird in der Regel auch angewandt.<br />

Es wäre vorzuziehen, hierin sofort das gerichtliche<br />

Verfahren anzunehmen.<br />

M. le député Crittin:<br />

Nous savons tous combien chez nous quiconque a étudié<br />

le droit doit être un encyclopédiste; il est présumé<br />

connaître toutes les arcanes de la législation fédérale et<br />

surtout cantonale. J'estime pour ma part qu'il est préférable<br />

de conserver à cette loi sur l'assistance son caractère<br />

purement administratif, et d'en éloigner l'intervention<br />

de la justice. Nos préfets paraissent d'ailleurs<br />

parfaitement qualifiés pour veiller à son exécution.<br />

S'ils sont tous très heureux d'assumer des fonctions<br />

qui ont un caractère surtout honorifique, ils ne doivent<br />

néanmoins pas refuser des compétences qui entraînent<br />

des responsabilités de juge. Pour mettre tout le monde<br />

d'accord je propose que cette compétence qui leur est<br />

proposée soit ramenée à dix jours, que leur décision à


— 251 —<br />

ce sujet soit prise sans appel après audition <strong>du</strong> comité<br />

de bienfaisance.<br />

M. le député Raphael Troillet:<br />

Cette question n'a pas retenu longuement l'attention<br />

de la Commission lors des premiers débats. Le rouage<br />

<strong>du</strong> juge instructeur n'a pas pu fonctionner, car il était<br />

trop compliqué et occasionnait trop de frais. Nous comprenons<br />

fort bien que les préfets ne soient pas satisfaits<br />

de cette innovation, mais j'invite le Grand Conseil à<br />

l'accepter quand même et à passer outre bien que ces<br />

messieurs nous prient de leur enlever des lèvres ce calice.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Je ne me fais pas d'illusions sur la décision qui va<br />

être prise par le Grand Conseil. Je tiens cependant à<br />

souligner que si le rouage <strong>du</strong> juge-instructeur n'a pas<br />

fonctionné jusqu'à maintenant c'est pour le motif que<br />

les administrations communales n'ont jamais cru devoir<br />

saisir cette autorité. Je suis bien persuadé qu'il en sera<br />

de même à l'avenir.<br />

L'on s'appesantit aussi sur les frais spéciaux que ne<br />

manquerait pas d'entraîner une instruction ordinaire.<br />

Cette remarque n'est certainement pas fondée. Que ce<br />

soit le préfet ou le juge qui agisse, il faudra toujours<br />

et nécessairement une enquête, des auditions de témoins,<br />

des déplacements. Je maintiens ma manière de voir.<br />

Au vote le texte de la loi est adopté.<br />

Art. 56. — Ces décisions sont prises par les préfets<br />

après enquête sommaire et l'audition <strong>du</strong> contrevenant.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

La discussion est rpuverte à l'article 55.<br />

M. le député Evéquoz fait la proposition d'insérer un<br />

nouvel alinéa:


— 252 —<br />

« Lorsque les cas prévus à cet article touchent des<br />

personnes domiciliées hors <strong>du</strong> canton, le Conseil d'<strong>Etat</strong>,<br />

sur demande de la commune intéressée, avise le canton<br />

dans lequel est domiciliée la personne en défaut pour obtenir<br />

les sanctions nécessaires ».<br />

M. le député Crittin propose de ré<strong>du</strong>ire de 20 à 10<br />

les jours d'arrêts.<br />

Au vote la proposition Crittin est adoptée.<br />

L'article 55 ainsi amendé est voté.<br />

Art. 57. — L'autorité communale a l'obligation de<br />

dénoncer aux préfets les cas visés par l'article 55.<br />

Les décisions ren<strong>du</strong>es sont portées à la connaissance<br />

de l'autorité communale et de l'autorité tutélaire qui<br />

doivent prendre les mesures nécessaires pour la protection<br />

de l'enfant ou l'entretien de la famille.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 58. — Les contraventions à l'article 50 de la<br />

présente loi, sont frappées d'une amende de Fr. 5.— à<br />

100.—; celles à l'article 53, d'une amende de Fr. 100.—<br />

à 1000.—, à prononcer par le Conseil d'<strong>Etat</strong>.<br />

Le pro<strong>du</strong>it de ces amendes sera versé au fonds cantonal<br />

d'assistance.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 59. — Les contraventions à l'article 54 sont punies<br />

conformément aux dispositions de la loi sur les auberges.<br />

Pas d'observation. Adopté.<br />

Art. 60. — Un règlement d'exécution de la présente<br />

loi sera élaboré et soumis à l'approbation <strong>du</strong> Grand<br />

Conseil.<br />

Pas d'observation. Adopté.


— 253 —<br />

Art. 61. — La loi <strong>du</strong> 3 décembre 1898 et les articles<br />

41, chiffre 2, 81, 82, 83, 298 et 299 de la loi d'application<br />

<strong>du</strong> C. C. S. sont rapportés, ainsi que l'article<br />

8 de la loi <strong>du</strong> 27 novembre 1877 sur les bourgeoisies,<br />

pour autant que cet article se rapporte aux obligations<br />

d'assistance.<br />

Pas d'observation.<br />

M. le député Roten expose qu'à l'article 41 chiffre 2<br />

il aurait une proposition à formuler.<br />

M. le député Pitteloud explique qu'il est juste de liquider<br />

toute la discussion avant de voter l'article en<br />

question.<br />

La discussion est ouverte à l'article 4, renvoyé à la<br />

Commission. La Commission propose la rédaction suivante:<br />

« Les secours nécessaires et un traitement médical<br />

sont donnés aux indigents non transportables, ressortissants<br />

d'autres cantons, conformément aux dispositions<br />

de la législation fédérale sur la matière.<br />

Il en sera de même pour les étrangers auxquels ces<br />

secours seront accordés conformément à ces mêmes dispositions<br />

ou aux traités d'établissement.<br />

Les frais résultant des secours accordés à des ressortissants<br />

d'autres cantons sont à la charge des communes.<br />

Sont réservées les dispositions de l'article 2 al. 2 de<br />

la loi fédérale <strong>du</strong> 22 juin 1875 concernant les frais ®-<br />

d'entretien et de sépulture des ressortissants pauvres<br />

d'autres cantons.<br />

A titre de réciprocité, ceux découlant des secours accordés<br />

à des étrangers sont également à la charge des<br />

communes.<br />

Toutefois, lorsqu'ils sont occasionnés par des étrangers<br />

à la Suisse, de passage ou résidant moin de trois<br />

mois et non établis dans une localité, ils sont supportés<br />

par l'<strong>Etat</strong>.<br />

Adopté.


— 254 —<br />

Art. 26<br />

La Commission propose l'adjonction des mots:<br />

« Lorsque la dette alimentaire peut être exigée, etc »<br />

et à la fin « à la ou aux communes d'origine ».<br />

Adopté.<br />

tM. le Président <strong>du</strong> Orand Conseil donne connaissance<br />

d'une lettre de M. Graven, président <strong>du</strong> conseil d'administration<br />

de la Banque Cantonale, par laquelle il<br />

déclare retirer sa démission en dite qualité.<br />

Sur la proposition de M. le député Dr Seiler, le message<br />

<strong>du</strong> Conseil d'<strong>Etat</strong> concernant l'emprunt pour les<br />

routes alpestres avec toutes ses annexes sera imprimé<br />

pour être distribué à MM. les députés.<br />

Séance <strong>du</strong> 20 Novembre 1926<br />

Présidence: M. Marc MORAND, président<br />

Appel nominal.<br />

Procès-verbal. (Approuvé).<br />

Loi sur l'assistance (suite)<br />

La discussion est ouverte à nouveau à l'article 27,<br />

mais comme cet article est en corrélation avec l'article<br />

26 qui avait été voté, la Commission propose de revenir<br />

aussi à l'alinéa 2 de celui-ci.<br />

Cette proposition est adoptée.<br />

Article 26<br />

La Commission présente un texte absolument nouveau


— 255 —<br />

pour l'alinéa 2 de cet article:<br />

« Si ces démarches demeurent infructueuses et si une<br />

entente n'intervient pas entre les parents, le conseil de<br />

la commune de domicile prend les mesures provisoires<br />

nécessaires; il établit un projet d'échelle de contribution<br />

des parents, après avoir pris connaissance <strong>du</strong> préavis<br />

<strong>du</strong> comité de bienfaisance ».<br />

Elle propose en outre l'adjonction d'un alinéa 3:<br />

« Ce projet est communiqué par pli chargé aux intéressés<br />

et à la commune ou aux communes d'origine.<br />

Il devient exécutoire s'il n'est l'objet d'aucune opposition<br />

adressée par écrit au conseil communal dans le délai<br />

de dix jours. »<br />

Adopté.<br />

Article 27<br />

La Commission propose une modification complète<br />

<strong>du</strong> premier alinéa:<br />

« En cas d'opposition, l'ayant-droit, et s'il est à la<br />

charge de l'assistance officielle, la ou les corporations<br />

publiques peuvent porter l'action devant le préfet conformément<br />

à l'art. 329 <strong>du</strong> code civil suisse.»<br />

Les autres alinéas sont maintenus comme prévus au<br />

projet.<br />

Adopté.<br />

Pas d'observation.<br />

Article 61<br />

M. le député Fournier:<br />

J'ai pu constater qu'une certaine confusion avait régné<br />

dans l'Assemblée lors de la votation, sur ma proposition<br />

à l'article 6.<br />

Je désire revenir sur cet article pour pouvoir la préciser.


— 256 —<br />

Cette proposition est adoptée. La discussion est ouverte<br />

à l'article 6.<br />

M. le député Four nier:<br />

Ma proposition a pour but d'accorder aux communes<br />

le droit de réclamer aux personnes aisées le remboursement<br />

des sommes qu'elles leur ont allouées pour leur<br />

formation professionnelle.<br />

Si ce droit leur est refusé, il va de soi que les communes<br />

chercheront à placer les mineurs indigents au<br />

meilleur marché, elles renonceront certainement à leur<br />

apprendre un métier. Au contraire si la loi consacre le<br />

principe <strong>du</strong> remboursement, vous permettez à ces mêmes<br />

communes de veiller avec plus de soin à cette é<strong>du</strong>cation<br />

professionnelle, qui pourra assurer aux bénéficiaires<br />

leur avenir. Ainsi compris, cet aide pourra être<br />

consenti mêmes aux familles qui, sans être à l'assistance,<br />

ne sont pas à même de pourvoir à ces besoins de leurs<br />

enfants. Il sera considéré comme une simple avance.<br />

Je propose en conséquence cette adjonction: «Toutefois<br />

les dispositions de l'alinéa 1 sont applicables aux<br />

mineurs auxquels une instruction professionnelle aura<br />

été fournie.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Je ne crois pas que la Commission puisse s'opposer<br />

à la proposition que formule M. le député Fournier.<br />

Les motifs en paraissent pertinents; il semble logique<br />

que les mineurs qui ont reçu une instruction professionnelle<br />

puissent être tenus à rembourser s'ils se trouvent<br />

dans une situation aisée.<br />

Selon la proposition de M. le député Fournier il conviendrait<br />

d'étendre le droit des communes de réclamer<br />

le remboursement de leurs dépenses au delà des cas<br />

d'héritage et de donation.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Je regrette que la Commission ne soit pas d'accord


— 257 —<br />

avec le texte qui nous est soumis et semble accepter la<br />

proposition Fournier.<br />

Ce qui manque en <strong>Valais</strong> c'est précisément l'é<strong>du</strong>cation<br />

professionnelle; nous ne comptons pas plus de 1300<br />

apprentis. Dana cette situation les communes devraient<br />

être obligées de donner à fonds per<strong>du</strong>s, cette instruction<br />

aux mineurs indigents.<br />

Herr Grossrat Steiner:<br />

Seiner Zeit hatte ich einen Vorschlag unterbreitet,<br />

der aber verworfen wurde. Ich hatte nicht die Absicht<br />

darauf zurückzukommen, da aber die Diskussion darüber<br />

wieder aufgenommen wurde, so glaube ich mich<br />

gezwungen, meine Ansicht nochmals darzulegen.<br />

Ich erachte, dass die Gemeinden das Recht haben<br />

sollten, die einem Unmündigen gewährten Unterstützungskosten<br />

später erheben zu dürfen. Die Mündigen<br />

sind meistens arme Teufel, vom Unglück verfolgt, ohne<br />

Beruf und ohne körperliche Kraft. Von ihnen wäre<br />

nicht mehr viel zu erhalten. Die Unmündigen dagegen<br />

haben noch ihre Laufbahn offen vor ihnen, sie können<br />

arbeiten, ihr Leben verdienen, Geld zurücklegen, kurz<br />

ihre Schulden bezahlen.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Je crois pour ma part que M. le député Dellberg est<br />

dans l'erreur; son zèle certainement provoquerait l'effet<br />

contraire à celui qu'il attend. M. le député Fournier a<br />

expliqué quelles seraient les conséquences de pareilles<br />

mesures.<br />

Si les communes obtiennent la faculté de récupérer ce<br />

qu'elles ont versé, elles consentiront plus facilement les<br />

sacrifices nécessaires et elles consentiront à coopérer à<br />

l'assistance des mineurs même lorsque les parents ne se<br />

trouveront pas tout à fait dans le besoin.<br />

Vous voyez que M. le député Steiner émet une opinion<br />

différente; il supprime toutes les distinctions et entend<br />

mettre les mineurs dans la même situation que les<br />

majeurs. Cette proposition est dangereuse, elle risque de


— 258 —<br />

décourager les jeunes gens qui préféreront peut-être ne<br />

rien entreprendre plutôt que de sacrifier leur premier<br />

argent à rembourser leur dette à la collectivité. Il ne<br />

faut pas oublier que si des enfants se trouvent dans la<br />

misère ce n'est jamais par leur faute; ils n'encourent aucune<br />

responsabilité <strong>du</strong> fait que leurs parents n'ont pas<br />

pu leur assurer une situation dans la vie.<br />

Je prie le Grand Conseil de rejeter la proposition<br />

Steiner bien qu'elle ait, il est évident, certains arguments<br />

en sa faveur.<br />

M. le député Dellberg retire sa proposition mais voudrait<br />

qu'il soit prévu que, dans la règle, les communes<br />

ont l'obligation de fournir aux mineurs indigents l'instruction<br />

professionnelle)<br />

Au vote la proposition de la Commission est adoptée.<br />

M. le député Salzmann demande si c'est le texte français<br />

ou le texte allemand qui fait règle à l'article 27.<br />

M. le député Pitteloud:<br />

Il faut constater que les textes présentent en plusieurs<br />

passages quelques divergences. Il a été admis en Commission<br />

que le texte allemand serait mis en conformité<br />

avec le texte français. Il ne peut, à l'article 27, être prévu<br />

« définitivement » puisque la voie <strong>du</strong> recours au<br />

Conseil d'<strong>Etat</strong> reste ouverte.<br />

M. le député Coutaz:<br />

Permettez moi de vous rappeler, en ancien pédagogue<br />

que, en présence d'un masculin et d'un féminin, le masculin<br />

l'emporte; ainsi dans l'expression fortune et revenus,<br />

La discussion est ouverte sur l'ensemble de la loi.<br />

La loi est votée.<br />

M. le député Haegler, rapporteur de la Commission,<br />

prie la Commission de rédaction de revoir soigneuse-


— 259 —<br />

ment les deux textes, car la Commission n'a pas eu le<br />

temps d'accomplir^ce travail d'ajustement.<br />

D'autre part, à l'article 41, la Commission s'était ré-<br />

- serve de déposer un postulat au sujet d'une colonie de<br />

travail. Voici le texte qui a été élaboré:<br />

« Le Conseil d'<strong>Etat</strong> est invité à présenter au plus tôt<br />

au Grand Conseil des propositions soit sur la création<br />

d'un établissement destiné à une colonie de travail et de<br />

relèvement moral, soit sur des possibilités de placement,<br />

des personnes tombant sous l'art. 43, dans des établissements<br />

existants.»<br />

M. le député Dellberg se déclare d'accord avec la<br />

proposition de la Commission, mais voudrait y voir adjoindre<br />

un asile de vieillards.<br />

Il existe en <strong>Valais</strong> près de 1000 vieillards sans ressources.<br />

Il présente un amendement dans ce sens,<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

La création d'une colonie pénitencière est assez délicate.<br />

Les expériences nous prouvent que, pour que de<br />

telles institutions puissent subsister, un certain nombre<br />

de pensionnaires est nécessaire; à ce défaut, les fiais<br />

généraux sont trop considérables.<br />

Nous pourrions peut-être donner une autre forme au<br />

postulat de la Commission. Les cantons voisins possèdent<br />

chacun des établissements de ce genre, nous pourrions<br />

traiter avec eux pour l'internement de nos détenus;<br />

de telle sorte que nous réaliserions pour ces derniers le<br />

même but sans qu'il nous en coûte de réels sacrifices financiers.<br />

Puis le jour où le nombre de ces personnes<br />

apparaîtrait suffisant, le Conseil d'<strong>Etat</strong> vous soumettrait<br />

le projet que vous préconisez. Nous avons déjà envoyé<br />

dans les établissements voisins certains détenus.<br />

Je puis vous dire que ceux-ci les reçoivent à de bonnes<br />

conditions. Comme leurs installations existent et que<br />

leurs frais généraux demeurent les mêmes, ils peuvent<br />

facilement réaliser quelques bénéfices.


— 260 —<br />

Nous acceptons certainement la proposition de M. le<br />

député Dellberg. Nous estimons pour notre part qu'il<br />

est d'une urgente nécessité de fonder un asile de vieillards.<br />

Dès que la loi sera sous toit, nous serons d'ailleurs<br />

obligés de créer les divers établissements nécessaires<br />

à nos œuvres de prévoyance sociale et de relèvement<br />

moral.<br />

Vous pouvez être assuré que le Conseil d'<strong>Etat</strong> y donnera<br />

suite immédiatement.<br />

Au vote le postulat de la Commission avec l'amendement<br />

Dellberg est adopté.<br />

Question des responsabilités<br />

de la Caisse Hypothécaire et d'Epargne <strong>du</strong> <strong>Valais</strong><br />

Message.<br />

Herr Grossrat Petrig:<br />

Als die Kommission sich versammeln wolte, waren<br />

nur zwei Mitglieder anwesend. Wir haben dennoch ein<br />

wenig gearbeitet.<br />

So haben wir unter anderen erfahren, dass die in<br />

Frage stehenden Personen das vorgeschlagene Uebereinkommen<br />

ablehnten. Unter diesen Umständen erachten<br />

wir eine weitere Beratung als zwecklos. Ganz zuerst<br />

müssen wir wissen, ob die Interessierten einem Übereinkommen<br />

zustimmen oder nicht.<br />

Pétitions et naturalisations ,<br />

Rapporteurs de la Commission: MM. Raphael Troillet<br />

et Bacher Adalbert.<br />

La Commission s'est réunie pour examiner les deux<br />

demandes qui lui ont été soumises.


— 261 —<br />

Cas Auguste Comte, à Nancy.<br />

Aux tenues de la convention franco-suisse de 1879,<br />

art. 1, les .{Citoyens dons les parents Fançais d'origine<br />

se font naturaliser! Suisses et qui sont mineurs au moment<br />

de cette naturalisation auront le droit de choisir<br />

dans le cours de leur vingt-deuxième année entre les<br />

deux nationalités suisse et française. Ils seront considérés<br />

comme Français jusqu'au moment où ils auront<br />

opté pour la nationalité suisse.<br />

C'est pourquoi la Commission propose l'adjonction:<br />

« La naturalisation est accordée avec la réserve que<br />

les enfants ne deviendront valaisans que lorsqu'ils auront<br />

opté en temps utile pour la nationalité suisse conformément<br />

à la convention conclue avec la France le<br />

23 juillet 1879.<br />

Adopté.<br />

Cas Louis Pralong, St. Martin.<br />

La Commission et le Conseil d'<strong>Etat</strong> sont d'accord d'accepter<br />

cette demande de réhabilitation.<br />

Adopté.<br />

Unter dem Bödmen<br />

Herr Grossrat Schröter bemerkt, dass Aktenstücke<br />

fehlen, was eine Erledigung verunmöglicht.<br />

Er fügt hinzu, dass eine Einigung zwischen den Interessierten<br />

demnäscht nicht ausgeschlossen sein könnte.<br />

Herr Orossrat Meyer will vom Staatsrate Erklärungen<br />

erhalten.<br />

Herr Staatsrat Walpen:<br />

Ich habe die Abgeordneten der Gemeinden empfan-


— 262 —<br />

gen, Saas-Fee und Saas-Grund sind einig und mit Almagell<br />

wird ein Uebereinkommen stattfinden.<br />

Das Dekret wird einer nochmaligen Durchsicht unterzogen<br />

werden, denn es handelt über das Bürgerrecht,<br />

aber hiezu besitzt der Grosse Rat keine Befähigung.<br />

Ich hoffe, man wird nicht gezwungen sein, sich abermals<br />

an Ort und Stelle zu begeben; da man schon viermal<br />

dort gewesen ist.<br />

Modification à l'ordonnance d'exécution<br />

<strong>du</strong> 7 ja uvier 1925<br />

concernant la circulation des véhicules à moteur<br />

Rapporteurs: MM. Dr Georges Lorétan et Gabriel<br />

Cina.<br />

Message<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />

au<br />

GRAND CONSEIL<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> donnant suite au vœu exprimé par<br />

le Grand Conseil, que les ressources provenant des véhicules<br />

à propulsion mécanique soient plus en proportion<br />

avec les dépenses toujours croissantes qu'exige<br />

l'entretien des routes, a décidé de majorer la finance<br />

annuelle à percevoir pour tout véhicule à propulsion mécanique<br />

et il a adopté à cet effet une modification à l'ordonnance<br />

d'exécution <strong>du</strong> 7 janvier 1925, concernant la<br />

circulation des véhicules à moteur, modification qu'il a<br />

l'honneur de soumettre à votre approbation.<br />

En 1925, les recettes provenant des véhicules à propulsion<br />

mécanique ont été de 91,000 francs.<br />

Les taxes; encaissées à ce jour, en 1926, dépassent<br />

100,000 francs.


— 263 —<br />

Dans cette somme ne sont pas compris les droits perçus<br />

pour la circulation sur les routes alpestres.<br />

Nous espérons, sur la base des nouvelles taxes que<br />

nous vous proposons, obtenir une augmentation de recettes<br />

d'environ 80,000 francs.<br />

En ce qui concerne le droit que nous exigeons pour<br />

les plaques de vélo, nous estimons qu'il est impossible<br />

de le majorer; Il en est de même de ceux exigés pour<br />

les plaques d'autos, les expertises et les examens de<br />

chauffeur.<br />

En effet, une enquête faite auprès d'autres cantons a<br />

démontré que les droits que nous percevons à cette occasion<br />

étaient les plus élevés.<br />

En soumettant cette modification à votre approbation,<br />

nous saisissons l'occasion, Monsieur le Président et<br />

Messieurs les députés, pour vous renouveler l'assurance<br />

de notre respectueuse considération et vous recommander<br />

avec nous à la protection divine.<br />

M. le député de'Cocatrix relève philosophiquement<br />

qu'il est le seul médecin <strong>du</strong> pays qui n'ait pas son automobile.<br />

Il voyage en carriole et trouve les routes pas<br />

trop mauvaises pour ce genre de sport.<br />

Il constate qu'actuellement le <strong>Valais</strong> jouit des taxes<br />

les plus basses qui soient. Avec les nouvelles normes,<br />

le canton se classera dans la moyenne. Il existe certains<br />

cantons où les communes perçoivent des impôts aussi<br />

forts que l'<strong>Etat</strong>, ainsi le canton de Vaud.<br />

Nous avons l'obligation d'améliorer notre réseau qui<br />

est dans une situation précaire. Dans cette situation l'on<br />

ne peut vraiment parler d'une augmentation des droits,<br />

puisque après les réfections qui sont projetées le rendement<br />

<strong>du</strong> cheval de force sera accru de son côté <strong>du</strong> double.<br />

M. le député Four nier fait valoir que dans cet arrêté<br />

nouveau l'on n'a pas tenu compte des intérêts divers des<br />

propriétaires de véhicules à moteur. L'on s'est borné à<br />

établir deux catégories, les autos et les camions, et l'on


— 264 —<br />

n'a pas fait fait de distinction entre les différentes espèces<br />

d'automobiles, les autos de luxe et les autos de travail.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Kuntschen:<br />

En ma qualité de Chef <strong>du</strong> Département, je m'oppose<br />

à ce qu'il soit porté atteinte à cette source de nos recettes<br />

publiques. Il ne faut pas perdre de vue que nos taxes<br />

sont les plus faibles en Suisse et qu'après les modifications<br />

que nous y apportons, elles restent encore dans<br />

une juste limite.<br />

A l'heure actuelle il se démontre indispensable d'augmenter<br />

le rendement de cet impôt. J'ai été enchanté d'entendre<br />

la proposition de M. le député Crittin lorsqu'il<br />

prévoyait que ces redevances rapporteraient 250,000 fr.<br />

au fisc. Je dois vous avertir que suivant nos calculs et<br />

en appliquant les nouvelles normes nous obtiendrons de<br />

200 à 210,000 francs à cette condition cependant que<br />

tous les propriétaires gardent leur machine.<br />

L'honorable M. Fournier demande que soient tout<br />

spécialement atteintes certaines catégories de citoyens;<br />

mais il convient de spécifier que ceux-là paient aussi<br />

l'impôt ordinaire sur leur fortune et qu'ils ne coûtent pas<br />

davantage à l'<strong>Etat</strong> que les autres qu'on veut leur opposer.<br />

On entend très souvent les automobilistes déclarer<br />

qu'ils verseraient davantage si l'on affectait aux routes<br />

le pro<strong>du</strong>it de cette taxe. Nous pouvons leur affirmer<br />

que c'est bien là le but précis que l'<strong>Etat</strong> veut réaliser.<br />

Nos routes nous coûtent annuellement 600,000 fr.<br />

M. le député Crittin:<br />

Je n'ai pas la moindre intention de venir déclarer<br />

que les automobilistes se refusent à entendre l'appel<br />

qui leur est adressé.<br />

Nous sommes ici en matière fiscale. On peut donc<br />

discuter.<br />

Je ne puis donner la main à M. le député Fournier<br />

qui voudrait rejeter tout le fardeau sur une seule catégorie<br />

des usagers de la route, ce qui n'est pas équitable.


— 265 —<br />

On s'est plû à reconnaître qu'ensuite <strong>du</strong> mauvais état<br />

de la chaussée, les automobilistes valaisans étaient handicapés,-<br />

qu'ils avaient à supporter bien des dépenses exceptionnelles.<br />

Ne conviendrait-il pas dès lors d'attendre<br />

pour hausser les taxes que notre artère cantonale soit<br />

devenue praticable!<br />

Le Conseil d'État a promis un projet de réfection;<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> que cela concerne a même déclaré<br />

qu'il serait en mesure de présenter dans une session<br />

prorogée un projet général de mise en état. Certainement<br />

l'affaire en vaut la peine et je prie les autorités<br />

compétentes de bien vouloir y vouer tous leurs<br />

soins Une seule séance pourra d'ailleurs suffire pour<br />

prendre connaissance des propositions <strong>du</strong> Département<br />

et voter cet emprunt de 2 millions et demi nécessaire<br />

pour, y faire face.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> nous a entretenu également d'un<br />

projet concernant la construction des routes latérales.<br />

Il serait tout indiqué de mener les deux affaires de pair<br />

et de voter un seul emprunt. De cette manière nous obtiendrons<br />

certainement <strong>du</strong> peuple le geste spontané et<br />

patriotique que nous en attendons; au lieu de se heurter<br />

à un toile général.<br />

J'estime donc que le mode le plus rationnel de procéder<br />

est le renvoi à une session prorogée. Qui dit que<br />

d'ici au mois de janvier il ne surviendra pas d'autres<br />

événements qui nécessiteront des discussions et des décrets<br />

de la part <strong>du</strong> Grand Conseil?<br />

M. le député Cyrille Gard:<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet nous a laissé entrevoir<br />

l'aménagement d'une session prorogée.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> a dressé un message sur les routes<br />

alpestres. La question a paru immédiatement de la plus<br />

haute importance. L'étude en a été confiée à une Commission<br />

de onze membres. Tous nous sommes convaincus<br />

de la nécessité de construire des routes et d'améliorer<br />

par là le sort des populations de montagnes. Un<br />

subside fédéral nous est assuré pour autant que le canton<br />

consente des sacrifices pour le moins égaux.


— 266 —<br />

Certainement cet objet ne souffre aucun retard. Il<br />

est possible également qu'au mois de janvier les conditions<br />

de l'emprunt soient plus favorables qu'au mois<br />

de mai prochain. Je me rallie à la proposition de M.<br />

Crittin et demande une session prorogée.<br />

Herr Grossrat Meyer:<br />

Sie werden mir erlauben, anderer Meinung zu sein.<br />

Jede Sitzung kostet dem Lande 20,000 Fr. Anderseits<br />

ist es ganz unmöglich, die Anleihe herauszugeben und<br />

schon im folgende Jahr mit den Arbeiten anzufangen.<br />

Daher wäre eine verlängerte Sitzung ganz zwecklos.<br />

M. le député de Cocatrix:<br />

Il pourrait paraître égal de discuter maintenant ou<br />

ultérieurement de l'objet à l'ordre <strong>du</strong> jour. Pour ma<br />

part, je crois que nous ne serons pas plus avancé si<br />

nous remettons la chose à une date ultérieure.<br />

Il faut ici établir des taxes et je m'oppose au renvoi<br />

de ce tractan<strong>du</strong>m.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Je tiens à éviter tout malenten<strong>du</strong>. J'ai déclaré que le<br />

Conseil d'<strong>Etat</strong> était prêt en ce qui concerne les routes<br />

de montagne. Quant à l'artère de la plaine, j'ai annoncé<br />

que nous serions prêts même pour une session<br />

prorogée.<br />

Mais il ne faut pas lier ces matières avec l'arrêté sur<br />

la taxe des véhicules à moteur qui est soumis à votre<br />

délibération. Les décisions qui la concernent ne peuvent<br />

que difficilement être différées après le premier janvier.<br />

A cette date, il faut que l'on sache au Département<br />

quelles sont les normes à appliquer.<br />

Nous ne voulons pas nous prononcer sur l'utilité<br />

d'une session prorogée à cause des frais qu'elle ne manquera<br />

pas d'entraîner; nous en laissons le soin au Grand<br />

Conseil lui-même.


M. le député Crittin:<br />

— 267 —<br />

Je suis heureux que le Conseil d'<strong>Etat</strong> reconnaisse<br />

l'urgence de la réfection de notre route. Il nous informe<br />

qu'il est prêt à discuter les projets quand nous le demanderons.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> affirme que nous ne devons<br />

pas lier à ces problèmes le présent arrêté sur les taxes.<br />

J'y vois au contraire une question d'opportunité. Dès<br />

que les contribuables intéressés auront la certitude que<br />

l'œuvre tant atten<strong>du</strong>e va être mise incessamment en<br />

chantier, ils feront presque spontanément le geste qu'on<br />

leur demandera. On reconnaît en Haut Lieu que les<br />

automobilistes sont très mal lotis, que par suite de la<br />

revision incessante des machines, l'usage de l'automobile<br />

coûte chez nous beaucoup plus qu'ailleurs. Et l'on vient<br />

encore dire « payez d'abord, nous verrons ensuite à remédier<br />

à la situation ». Cette manière d'agir me paraît<br />

pour le moins singulière.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet prétexte à mon encontre<br />

que le Département doit être fixé au début de<br />

l'année sur les taxes à appliquer. Je ferais remarquer<br />

que les permis se renouvellent en règle générale à la<br />

• fin de janvier et qu'il y a toute possibilité d'aménager<br />

la session prorogée <strong>du</strong>rant ce mois.<br />

M. le député Meyer hésite devant la dépense. Mais<br />

cette session ne <strong>du</strong>rera pas plus de trois jours au maximum.<br />

Nous devons avoir en vue de profiter au plus<br />

vite des subsides fédéraux. Notre décision doit nous assurer<br />

250,000 francs. Dans ces conditions que représenten<br />

2000, 6000 ou même 20,000 francs. Ce ne serait<br />

là qu'une bien petite économie alors qu'autrefois nous<br />

n'hésitions pas à dépenser pour certaines œuvres des<br />

centaines de mille francs.<br />

Herr Grossrat Meyer:<br />

Die Autobesitzer sollen mal die Geste machen, die<br />

wir berechtigt sind, von ihnen zu erwarten. Sie sprechen<br />

von 250,000, mögen sie uns diese Summe herschaffen.


— 268 —<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Kuntschen:<br />

Je dois ra'opposer à la proposition de M. le député<br />

Crittin. Ce n'est que par une mesure de tolérance que<br />

les renouvellements de permis peuvent être demandés<br />

jusqu'à fin janvier. Il n'en reste pas moins que les automobilistes<br />

qui se présenteront au début de l'année<br />

voudront assurément payer leur taxe sur l'ordonnance<br />

en vigueur.<br />

Cette raison est péremptoire, le renvoi ne peut pas<br />

avoir lieu. L'on demande une session extraordinaire parce<br />

que, certifie-t-on, il y aurait péril dans le retard.<br />

Cette argumentation est erronée: les 250,000 francs<br />

dont il s'agit ne seront pas per<strong>du</strong>s pour autant; ils sont<br />

promis pour une <strong>du</strong>rée d'années déterminées.<br />

L'artère St. Gingolph-Brigue doit nous coûter 2 millions<br />

500 mille fr., à cette somme s'ajoutent 2,000,000<br />

de francs pour les routes de montagne. Il est assurément<br />

préférable de s'en tenir à un seul projet, mais nous<br />

éprouverons certainement des difficultés à établir le<br />

plan financier.<br />

Je dois ajouter qu'au mois de février aura lieu la votation<br />

fédérale sur la loi sur la circulation des automobiles.<br />

Une situation différente de celle qui les régit actuellement<br />

sera faite aux automobilistes. Elles ne sera »<br />

certainement pas àleur avantage et pourrait avoir des<br />

conséquences sur leur nombre.<br />

Par 43 voix contre 33 la session prorogée est votée.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Je demande que le décret et les projets concernant la<br />

route cantonale soient portés au tractanda de cette session.<br />

M. le député Joseph,Travelletti:<br />

Je demande que des modifications soient apportées<br />

au présent décret pour corriger certaines inégalités.<br />

Une machine de 8 chevaux paierait 200 francs, soit<br />

donc 25 francs par cheval, tandis que les plus grosses


— 269 —<br />

voitures, qui sont précisément celles qui détériorent les<br />

routes; ne paient plus que 12 francs par cheval au delà<br />

de cette norme.<br />

M. le député Loretam<br />

Nous n'avons aucune raison de renvoyer le présent<br />

décret à la session prorogée. M. le député Crittin réclame<br />

qu'un plan financier soit soumis au Grand Conseil<br />

à cette occasion. Or pour l'établir il importe de connaître<br />

le rendement de ce poste.<br />

Au vote la proposition de renvoi est rejetée.<br />

L'entrée en matière est votée<br />

Article unique. — L'article 9 de l'Ordonnance <strong>du</strong> 7<br />

janvier 1925 est abrogé et remplacé par l'article suivant:<br />

La finance annuelle à percevoir par l'<strong>Etat</strong>, pour tout<br />

véhicule à propulsion mécanique, est déterminé comme<br />

il suit:<br />

1. Bicyclette fr. 5 —<br />

2. Bicyclette avec moteur » 10.—<br />

3. Motocyclette jusqu'à 175 cm3 » 25.—<br />

4. Motocyclette jusqu'à 500 cm3 » 40.—<br />

5. Motocyclette en dessus de 500 cm3 » 50.—<br />

Pour toute motocyclette aménagée pour<br />

le transport d'une deuxième personne,<br />

il est perçu une taxe supplémentaire de » 10.—<br />

6. Automobiles jusqu'à 5 HP. » 120.—<br />

7. Automobiles jusqu'à 6 HP. » 150.—<br />

8. Automobiles jusqu'à 7 HP. » 180 —<br />

9. Automobiles jusqu'à 8 HP. » 200.—<br />

Pour chaque HP. ou fraction de HP.,<br />

en sus » 12.—<br />

10. Camions et camionnettes à bandages<br />

pneumatiques, jusqu'à 8 HP. » 200.—<br />

Pour chaque HP., en sus » 20.—<br />

11. Remorques pour camions, à 2 roues,


— 270 —<br />

avec bandages pneumatiques, par année Fr. 150.—<br />

Remorques pour camions, à 4 roues<br />

avec bandages! pneumatiques, par année » 250.—<br />

12. Tracteurs agricoles enrobés » 100.—<br />

13. Tracteurs in<strong>du</strong>striels enrobés » 500.—<br />

Les automobiles de 10 HP. ou plus, suivant la formule<br />

réglementaire, construites avant 1918, bénéficieront<br />

d'une ré<strong>du</strong>ction de 25% sur le barème ci-dessus.<br />

Les propriétaires auront à fournir la preuve de l'ancienneté<br />

de leur voiture.<br />

La puissance en HP. est calculée d'après la formule<br />

<strong>du</strong> concordat avec l'index 0.4, et chaque fraction de<br />

HP. compte pour un HP. entier.<br />

La Commission spécifie que la seconde partie de la<br />

lirtera 5 doit aussi s'appliquer au chiffre 4, <strong>du</strong> moment<br />

que les machines en question peuvent être aménagées<br />

pour le transport d'une deuxième personne par l'adjonction<br />

d'une sellette.<br />

La Commission propose sous chiffre 7 pour les automobiles<br />

jusqu'à 6 HP. une taxe de 140 francs au lieu<br />

de 150.—. La base adoptée étant de 120 francs elle<br />

propose une augmentation régulière de 20 francs par<br />

cheval de force.<br />

En ce qui concerne les camions les camionnettes, il<br />

n'y a pas lieu de modifier le chiffre de fr. 220.— qui<br />

est prévu comme base. Ils paient ainsi relativement peu<br />

et abîment considérablement la route.<br />

M. le député Tabin:<br />

Je voudrais vous entretenir de la plaque de bicyclette.<br />

J'ai pu enregistrer les doléances à ce sujet de quantité<br />

de gens. Des milliers d'ouvriers se servent actuellement<br />

de ce véhicule pour se rendre à leur ouvrage. Durant<br />

ces dernières années cette machine est devenue littéralement<br />

un instrument de travail; elle est pour cette<br />

catégorie dé personnes ce qu'est la pioche au vigneron,<br />

et la brouette au cantonnier.<br />

De plus la bicyclette n'abime aucunement la chaussée.


— 271 —<br />

Nous en comptons en <strong>Valais</strong> de 3500 à 4000. Je propose<br />

de ré<strong>du</strong>ire de 5 francs à 3 francs la taxe prélevée,<br />

elle se trouve être encore l'une des plus fortes en Suisée.<br />

M. le député Chappot expose que pour le voyageur<br />

de commerce par exemple et pour bien d'autres catégories<br />

de gens, l'automobile ne peut pas être considérée<br />

comme un objet de luxe. Ils se trouvent handicapés<br />

dans leur activité par le poids de cet impôt.<br />

Je suis bien d'accord que les anciennes taxes soient<br />

augmentées <strong>du</strong> 25 au 30%, mais il ne faut, pas d'un<br />

seul coup les doubler.<br />

Elles deviennent ainsi beaucoup trop chères.<br />

M. le député Dellberg:<br />

Au cours des années 1923, 1924 et 1925, je suis intervenu<br />

au Grand Conseil pour demander l'exonération<br />

des bicyclettes. J'ai toujours été battu et au lieu de cela<br />

l'on a continuellement haussé la taxe de 1 à 2, 3, 4 et<br />

enfin 5 francs. Je me joins à la demande de- M. Tabin.<br />

M. le député Michaud appuie la proposition de M.<br />

le député Tabin. Il rappelle la situation des ouvriers<br />

qui, des villages environnants, se rendent à Martigny<br />

journellement pour leur travail.<br />

M. le député Deléglise constate que le projet charge<br />

davantage les petites machines et exonère les automobiles<br />

de luxe.<br />

Une voiture de 8 chevaux paierait 200 francs; une<br />

voiture de 40 chevaux paierait en sus 384 francs, tandis<br />

qu'elle devrait verser 600 francs. Je vous propose<br />

une augmentation de 50%. Mettez plutôt le cheval à<br />

un prix uniforme de 18 francs et ainsi sera compensé<br />

par une catégorie ce qui sera per<strong>du</strong> sur l'autre.<br />

M. le député Crittin:<br />

Messieurs les députés, je vous prie de ne pas vous<br />

faire d'illusion. Je veux exclure tout parti-pris de la part


— 272 —<br />

de l'<strong>Etat</strong>, mais je dois signaler l'erreur profonde dans<br />

laquelle il tombe et sa méconnaissance totale des conditions<br />

de l'automobilisme.<br />

Le Gouvernement veut augmenter les taxes <strong>du</strong> 100%,<br />

alors qu'il n'y a pas 24 heures le Grand Conseil constatait<br />

que la route cantonale est pour ainsi dire impraticable.<br />

C'est là une iniquité et une injustice.<br />

Le Département commet une erreur profonde en admettant<br />

que tous ceux qui possèdent des automobiles<br />

sont gens riches sur lesquels on peut taper drû et que<br />

l'on peut saigner à blanc.<br />

Considérez que les quatre cinquièmes des machines<br />

qui circulent sont indispensables à l'activité de leurs<br />

propriétaires dans le monde des commerçants, in<strong>du</strong>striels<br />

et même agriculteurs. Les médecins, les vétérinaires, les<br />

dentistes se trouvent, grâce à ce moyen de transport,<br />

immédiatement à la disposition de leurs clients et peuvent<br />

ainsi intervenir en temps voulu.<br />

Les commerçants, les in<strong>du</strong>striels, les agriculteurs,<br />

possèdent aujourd'hui des camionnettes pour le transport<br />

des marchandises et de leurs pro<strong>du</strong>its.<br />

Les garagistes ne pourraient exercer leur métier sans<br />

autos et sans camions.<br />

Il faut rejeter cette prévention qui consiste à voir dans<br />

l'automobiliste un contribuable qui se noie dans le luxe.<br />

D'ailleurs les nouvelles taxes qui sont proposées retombent<br />

en définitive sur le consommateur valaisan. Si<br />

les voyageurs de commerce doivent renoncer à leur voiture<br />

qui leur permettent de traiter beaucoup plus d'affaires<br />

en peu de temps, certainement le prix des denrées<br />

augmentera.<br />

Le transport par camion s'est substitué aux chemins<br />

de fer. Les commerçants ne supporteront pas eux-mêmes<br />

cette augmentation <strong>du</strong> prix <strong>du</strong> transport. Celui qui la<br />

paiera ce sera assurément le consommateur, le petit<br />

consommateur qui assistera sans défense à l'accroissement<br />

<strong>du</strong> coût de la vie.<br />

Je me rends compte qu'il règne ici une admosphère<br />

hostile à ma manière de voir. J'ai néanmoins voulu fai-


— 273 —<br />

re entendre la voix des automobilistes pour que l'Assemblée<br />

soit mise en garde contre l'injustice qu'on l'expose<br />

à commettre.<br />

J'assiste avec surprise à une dangereuse innovation<br />

dans les méthodes de notre Gouvernement. Autrefois,<br />

il commençait par accomplir l'œuvre nécessaire et ne<br />

s'occupait qu'ensuite des moyens financiers. Aujourd'hui<br />

il commence par réclamer de l'argent aux contribuables.<br />

C'est au Conseil d'<strong>Etat</strong> qu'il incombe de rechercher<br />

les moyens financiers adéquats. Dans bien des entreprises<br />

le Gouvernement ne s'est pas interdit de dépasser<br />

les crédits qui lui avaient été alloués. Une fois ces œuvres<br />

exécutées, les Départements intéressés sont venus<br />

nous proposer tout simplement des emprunts pour couvrir<br />

la dette. Pourquoi tant de scrupules à continuer ce<br />

système quand il s'agit de notre route cantonale.<br />

Par ailleurs,l'on arrive dans ce pays à distinguer différentes<br />

catégories de citoyens étant donné que l'on demande<br />

à un seul groupe de contribuables de payer une<br />

œuvre qui, en définitive, sert à tous.<br />

Le sacrifice exigé des automobilistes, dépasse assurément<br />

les forces de la moyenne d'éntr'eux.<br />

Si vraiment les réfections qui s'imposent étaient effectuées<br />

prochainement, il est certain qu'ils ne refuseraient<br />

pas de contribuer à la dépense par une augmentation<br />

des taxes en vigueur. Et même dans ce cas il ne<br />

saurait être question d'une imposition aussi forte.<br />

C'est dans l'esprit de solidarité et de patriotisme dont<br />

sont animés les automobilistes que je viens de m'expri«<br />

mer.<br />

Je me rallie à la proposition de M. le député Deléglise.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Kuntschen:<br />

Je suis surpris d'entendre M. le député Crittin défendre<br />

avec tant de chaleur une pareille théorie. Je ne crois<br />

pas pour ma part à une hostilité quelconque <strong>du</strong> Grand<br />

Conseil et de l'<strong>Etat</strong> à l'égard des automobilistes.<br />

M. le député Crittin nous reproche d'imposer les véhicules<br />

à moteur alors que l'état des routes est pitoya-


— 274 —<br />

ble affirme-t-il. Il est en ce faisant en contradiction avec<br />

lui-même. N'a-t-il pas déclaré dans un grand discours,<br />

alors qu'il poussait à la dépense, que la taxe sur les automobiles<br />

rapporterait à la caisse publique annuellement<br />

250,000 francs. Je ferais remarquer qu'avec les<br />

normes qui vous sont présentées ce chiffre n'est pas encore<br />

atteint.<br />

M. le député Crittin objecte que la base de l'imposition<br />

est injuste. Mais lui-même s'abstient de justifier cette<br />

interprétation. Le concordat intercantonal admet le<br />

principe <strong>du</strong> cheval de force comme unité de calcul. D'ailleurs<br />

plus le véhicule est puissant et lourd, plus il détériore<br />

la chaussée.<br />

M. le député Crittin souligne que le négociant qui<br />

roule en automobile augmentera le prix de sa marchandise<br />

pour se récupérer. Mais il n'invente rien, tout impôt<br />

a une répercussion sur le coût de la vie, c'est dans<br />

la nature même des choses.<br />

A rencontre de la proposition de M. le député Tabin,<br />

je demande le maintien <strong>du</strong> prix de fr. 5 pour la plaque<br />

de bicyclette. Toute la jeunesse que l'on appelait «dorée»<br />

autrefois, possède sä machine. Il est justifié qu'elle paie<br />

cet impôt de 5 francs. Cette taxe existe dans d'autres<br />

cantons.<br />

Je ne puis me rallier au système préconisé par M.<br />

le député Deléglise; il bouleverse complètement l'œuvre<br />

d'ensemble qui vous est soumise.<br />

M. le député Zufferey:<br />

Je pratique moi-même la motocyclette et cependant<br />

je ne veux pas former d'opposition au projet <strong>du</strong> Gouvernement.<br />

Grâce à ce moyen de locomotion nous pouvons<br />

augmenter notre chiffre d'affaires, d'autant plus<br />

que les itinéraires nous sont réglés suivant tarif.<br />

A mon avis l'automobile de luxe peut payer puisqu'elle<br />

appartient nécessairement à un propriétaire riche;<br />

l'automobile de travail peut payer également puisque<br />

son propriétaire de par sa machine réussit à gagner<br />

davantage.<br />

La taxe est justifiée puisque ces véhicules causent de<br />

gros frais au canton.


— 275 —<br />

M. le député Fama intervient au sujet des tracteurs<br />

agricoles. Ces machines étaient pour ainsi dire inconnues;<br />

elles s'intro<strong>du</strong>isent peu à peu dans le pays; il en<br />

existe actuellement deux par commune, que je connais.<br />

Elles rendent des services appréciables; il ne faudrait<br />

pas par des taxes trop élevées décourager les agriculteurs<br />

d'en faire usage.<br />

Je propose de baisser de 100 francs à 50 l'impôt sur<br />

ce genre de machine.<br />

M. le député Deléglise:<br />

Mon projet a pour but de favoriser les petits véhicules.<br />

Les grosses voitures paieraient davantage qu'il<br />

n'est prévu et c'est justifié puisque ce sont elles qui détériorent<br />

surtout les routes.<br />

Je maintiens ma proposition.<br />

Herr Grossrat Mathieu hebt hervor, dass das Fahrrad<br />

ein billiges und praktisches Transportmittel für Arbeiter<br />

und Bauern ist; diese benützen es, um sich in<br />

kurzer Zeit in die Fabrik zu begeben, jene um ihre<br />

Aecker aufzusuchen. Daher unterstützt er den Vorschlag<br />

des Herrn Tabin.<br />

Herr Grossrat Loretan:<br />

Die Kommission widersetzt sich diesen Abänderungsvorschlägen.<br />

Sie ist der Meinung, dass 5 Fr. für ein<br />

Fahrrad nicht zu viel sei.<br />

Das System des Herrn Grossrat Deléglise würde zu<br />

wenig einbringen, denn die Zahl der Luxusauto ist im<br />

Wallisl verschwindend klein.<br />

Die Kommission nimmt den Vorschlag Famas zu<br />

Gunsten des Ackerbaus an.<br />

Au vote sous chiffre 1, la proposition de M. le député<br />

Tabin est votée, la taxe sur la bicyclette est ramenée à<br />

3 francs.<br />

Chiffre 2 à 7, la taxe <strong>du</strong> projet est adoptée.<br />

Chiffre 7, la taxe de 140 francs est votée.<br />

Chiffre 8, la taxe de 160 francs est votée.<br />

Chiffre 9, la taxe de 180 francs est votée.


— 276 —<br />

M. le député Delêglise^ déclare retirer ensuite de ce<br />

vote sa proposition. Il constate que la grosse machine<br />

est avantagée et quelle paie moins que d'après le système<br />

qu'il a défen<strong>du</strong>.<br />

L'article est voté.<br />

La discussion est ouverte sur l'ensemble.<br />

Herr Grossrat Meyer:<br />

Die Auto verderben auch die Gemeindestrassen, während<br />

die Erhebung der Taxen nur in die Staatskasse<br />

fliesst. Es wäre gerecht dass die Gemeinden auch ihren<br />

Anteil erhalten.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Klinischen répond que cette<br />

ressource est affectée aux routes et qu'ainsi les communes!<br />

en bénéficieront aussi pour leur part.<br />

L'arrêté est adopté.<br />

Interpellation Burgener<br />

M. le député Burgener déclare qu'il n'estime pas nécessaire<br />

de la développer, la question qu'elle soulève<br />

étant suffisamment connue.<br />

Interpellation<br />

en faveur des routes de la vallée de Viège<br />

Herr Grossrat Petrig:<br />

Ich werde kurz und bündig die Sachlage darlegen.<br />

Der Bezirk Visp ist des grösste des Kantons und der<br />

bevölkertste des Oberwallis, aber leider auch derjenige<br />

der die schlechtesten Verbin<strong>du</strong>ngen aufweist.<br />

Vor hundert Jahren war er dank der Monte Moro<br />

und Theo<strong>du</strong>lpässe noch von etwelcher internationalen<br />

Bedeutung. Die Italiener haben auf ihrer Seite bis zu<br />

den Füssen der Berge Strassen gebaut.<br />

Der Bezirk Visp sandte Delegationen nach Bern und<br />

nach Sitten. Sie kamen mit vielen Versprechungen zurück.<br />

« Die Pläne waren sehr vernünftig aber die Mittel<br />

fehlen uns », wurde ihnen erklärt.


— 277 —<br />

Der Staatsrat muss die ganze Frage einer genauen<br />

Durchsicht unterziehen. Der Bund bietet uns an, eine<br />

Landwirtschaftsstrasse zu bauen, für welche er uns<br />

ein Subsidium von 20 bis 25|%| gewähren würde, aber<br />

da wurde unsere Regierung plötzlich von Skrupeln ergriffen;<br />

sie gab vor, dass sie für eine solche Strasse nicht<br />

50% bezahlen könne, sondern höchstens 25%.<br />

Diese Behauptung ist unrichtig; wenn es uns gelingt<br />

eine ausserordentliche Beisteuer zu erhalten, so ist<br />

dies noch kein Grund für den Staatsrat, eine gewöhnliche<br />

Teilnahme von 50% für Gemeindestrassen erster<br />

Klasse zu verweigern oder herabzusetzen. Er sollte uns<br />

im Gegenteil in unserem Unternehmen helfen. Diese<br />

Strasse bis nach Zermatt wird sicher von grossem Erfolg<br />

sein, der ganze Kanton wird daraus einen Nutzen<br />

ziehen können. Die Hotelin<strong>du</strong>strie wird sich emporarbeiten,<br />

was natürlich eine vorteilhafte Rückwirkung auf<br />

die Steuern hätte.<br />

Schon vor 16 Jahren beriet der Grosse Rat über die<br />

Möglichkeit, eine Strasse nach Saas-Grund. und Sass-<br />

Fee zu bauen und heute schläft dieser Plan noch immer<br />

in seliger Ruh. Das Studium wurde in aeternum verschoben.<br />

Herr Grossrat Ribordy, Präsident dieser Kommission<br />

beantragte seiner Zeit den sofortigen Weiterbau der<br />

Strasse von Stalden, ohne vorheriges Unterbrechen. Der<br />

Grosse Rat gab seine Zustimmung, aber die schwierige<br />

finanzielle Lage verhindert die Verwirklichung des Unternehmens.<br />

Die Visp-Zermatt Bahn ihrerseits gab das Versprechen<br />

ab, ihr Möglichstes zu machen, um den Winterbetrieb<br />

zu sichern; aber jetzt hat sie jede Tätigkeit<br />

in dieser Richtung aufgegeben, weil sie die Konkurrenz<br />

der Strasse beführchtet.<br />

Die Dekrete sind gedruckt, wir verlangen einen Entscheid<br />

im Sinne des Artikels 26 des Gesetzes.<br />

Mit Unrecht sprach man von ungleicher Behandlung<br />

und Gesetzeswidrigkeit zu unsern Gunsten. Die Strecke<br />

Brämis-Mase ist eine Strasse zweiter Klasse; ich gebe<br />

zu, dass der Staat da nur ein Subsidium von,«25% ge-


— 278 —<br />

währt aber ich behaupte es sei nicht gerecht, ihr 33%<br />

abzuschlagen.<br />

M. le Conseiller d'<strong>Etat</strong> Troillet:<br />

Je veuxj être très bref. M. le député Petrig a déposé<br />

son interpellation, lorsqu'il ne connaissait pas encore<br />

l'existence <strong>du</strong> projet d'ensemble. En ce qui concerne la<br />

route de Saas je puis déclarer que les plans sont prêts;<br />

ils ont été étudiés par le Département des Travaux publics,<br />

par le Département des Améliorations foncières<br />

et par l'ingénieur fédéral.<br />

La question est mûre, il ne reste plus qu'une décision<br />

de principe à prendre.<br />

Le Conseil d'<strong>Etat</strong> s'est occupé activement de l'affaire,<br />

il vous l'a maintenant transmise par un message. C'est<br />

au peuple qu'il appartient de faire ce nouvel effort pour<br />

les routes de montagnes, après celui qu'on lui a déjà<br />

demandé en faveur de la mise en culture de la plaine.<br />

Herr Grossrat Petrig:<br />

Ich hoffe man wird den Gemeinden des Vispertales<br />

dieses Geschenk überreichen.<br />

M. le Président <strong>du</strong> Orand Conseil:<br />

Je salue les œuvres <strong>du</strong> progrès social qui ont été accomplies<br />

<strong>du</strong>rant cette session.<br />

Si la période qui vient de se terminer a été calme il<br />

n'en sera pas de même pour celle qui va suivre. Le peuple<br />

va être appelé à élire les juges de communes, à voter<br />

le code de procé<strong>du</strong>re pénale qui accuse un progrès<br />

sérieux sur la législation en vigueur. Les députés ici<br />

présents auront à cœur de le faire ratifier pan' les électeurs.<br />

Je me fais d'autre part l'interprète de la très<br />

.grande majorité <strong>du</strong> peuple valaisan pour former le vœu<br />

que le Monopole <strong>du</strong> Blé sera voté par le peuple<br />

suisse. Il doit apporter un réel avantage à toutes nos<br />

populations. Je ne puis qu'inviter les citoyens valaisans<br />

à, l'accepter à une grosse majorité. Il ne me reste plus<br />

qu'à vous féliciter pour le travail accompli et à vous<br />

souhaiter un heureux retour dans vos foyers.


— 279 —<br />

Table des matières<br />

Inhaltsverzeichnis<br />

Session ordinaire de Novembre 1926<br />

Pages<br />

Tractanda de la Session <strong>du</strong> Grand Conseil . . . 3<br />

Verhandlungsgegenstände 4<br />

Séance <strong>du</strong> 8 Novembre 1926<br />

Projet <strong>du</strong> budget 5<br />

Séance <strong>du</strong> 9 Novembre 1926<br />

Projet <strong>du</strong> budget (suite) 6<br />

Loi sur l'assistance (seconds débats) 17<br />

Séance <strong>du</strong> 10 Novembre 1926<br />

Budget (suite) 36<br />

Département de l'Instruction Publique . . . 51<br />

Loi sur l'assistance (seconds débats) (suite) : . . 56<br />

Séance <strong>du</strong> 11 Novembre 1926<br />

Loi concernant l'exécution de la loi fédérale <strong>du</strong> 8<br />

juin 1923 sur les loteries et paris professionnels 66<br />

Participation des communes des districts de Conches<br />

et Rarogne Oriental, des communes de Brigue,<br />

Naters et Glis au Syndicat <strong>du</strong> rachat <strong>du</strong><br />

chemin de fer de la Furka 70<br />

Loi sur l'assistance (suite) 73<br />

Séance <strong>du</strong> 12 Novembre 1926<br />

Budget (suite)<br />

Département de l'Intérieur 102<br />

Département de Justice et Police . . . . .119<br />

Pétitions et naturalisations 123<br />

Séance <strong>du</strong> 13 Novembre 1926<br />

Projet de décret concernant le classement en route<br />

cantonale de Ire classe de la route longeant le<br />

canal Saillon-Fully 130<br />

Loi sur l'assistance (suite) 135


— 280 —<br />

Pages<br />

Séance <strong>du</strong> 15 Novembre 1926<br />

Projet de loi sur l'assurance-chômage . . . .151<br />

Interpellation sur le goudronnage des routes . .175<br />

Interpellation concernant la route de Viège . .175<br />

Séance <strong>du</strong> 16 Novembre 1926<br />

Budget (suite)<br />

Département Militaire 176<br />

Département des Travaux Publics . . . .179<br />

Séance <strong>du</strong> 18 Novembre 1926<br />

Recours en grâce 200<br />

Budget (suite) 206<br />

Crédits supplémentaires 210<br />

Acquisition de la Maison Blatter 217<br />

Création d'un Fonds) spécial des monuments historiques<br />

221<br />

Séance <strong>du</strong> 19 Novembre 1926<br />

Enquêtes faites au Département des Travaux Publics,<br />

au Service des Amél. fona, etc . . . . 226<br />

Interpellation sur la circulation en hiver des autoscamions<br />

239<br />

Loi sur l'assistance (suite) 240<br />

Dispositions pénales et diverses 244<br />

Séance <strong>du</strong> 20 Novembre 1926<br />

Loi sur l'assistance (suite) . 254<br />

Question des responsabilités de la Caisse Hypothécaire<br />

et d'Epargne <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> . . . . . . 260<br />

Pétitions et naturalisations 260<br />

Unter dem Bödmen 261<br />

Modification à l'ordonnance d'exécution <strong>du</strong> 7 janvier<br />

1925 concernant la circulation des véhicules<br />

à moteur 262<br />

Interpellation Burgener 276<br />

Interpellation en faveur des routes de la vallée de<br />

276<br />

Viège

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