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Analyse de quelques préverbes et prépositions français et ... - LaLIC

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Chapitre 2<br />

expressions linguistiques <strong>de</strong>s verbes <strong>de</strong> déplacement en <strong>français</strong>, Y. Math<strong>et</strong> construit <strong>de</strong>s<br />

schémas qui visualisent la scène. Math<strong>et</strong> souligne que les lieux ne sont pas <strong>de</strong>s entités<br />

préexistantes à la cognition, mais « sont construites <strong>de</strong> façon arbitraire <strong>et</strong> culturelle, <strong>et</strong><br />

utilisées en langue afin <strong>de</strong> proposer un certain point <strong>de</strong> vue spatial. Ainsi, pour une même<br />

situation référentielle à décrire, […], un certain point <strong>de</strong> vue pourra faire intervenir un<br />

changement <strong>de</strong> lieu » [Math<strong>et</strong> 2005 : 224] 15 .<br />

Math<strong>et</strong> considère que la topologie <strong>et</strong> les lieux qu’elle définit ne suffisent pas pour<br />

rendre compte <strong>de</strong> tous les phénomènes spatiaux. Pour lui, c’est la distance, l’orientation, la<br />

direction (cf. La boussole indique l’Est, Il roule vers Paris), la forme (cf. Il a parcouru le<br />

parc. Il a longé le parc. Il a contourné le parc.) <strong>et</strong> les relations curvilignes qui<br />

interviennent dans la représentation spatiale. L’auteur donne beaucoup d’exemples pour<br />

appuyer la nécessité <strong>de</strong> la relation <strong>de</strong> forme pour pouvoir aller plus loin que la topologie.<br />

Le modèle que propose Y. Math<strong>et</strong> s’articule autour <strong>de</strong> cinq différents types<br />

d’entités : chemins (orientés ou non), trajectoires (chemin + temporalité), lieux, rubans<br />

(lieu + chemin), entités plurielles. Un chemin est une courbe qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> rendre compte<br />

<strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> frontière <strong>et</strong> d’entités comme les routes <strong>et</strong> les rivières. Une trajectoire rend<br />

compte d’un déplacement par l’expression d’une position dans l’espace au cours du temps,<br />

<strong>et</strong> « <strong>de</strong>ssine » virtuellement un chemin (ce type d’entité établit le lien entre les paradigmes<br />

« statique » <strong>et</strong> « déplacement »). Les lieux ont une acceptation au sens large – « une<br />

enveloppe spatiale » <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou trois dimensions qui peut évoluer au cours du temps. Les<br />

rubans servent à rendre compte du caractère polymorphe <strong>de</strong> certaines entités (route,<br />

rivière) qui ont une forme allongée bâtie autour d’un chemin. Les entités plurielles<br />

perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> rendre compte d’une pluralité d’entités considérées comme un tout (cf. la<br />

foule se disperse qui dénote un n-upl<strong>et</strong> <strong>de</strong> trajectoires).<br />

Ce regroupement en cinq types n’empêche pas les entités <strong>de</strong> changer <strong>de</strong> catégorie.<br />

Par exemple, le parc peut être vu comme un chemin s’il est long <strong>et</strong> peu large. Pour cela, le<br />

modèle intègre la possibilité que les entités passent d’un type à un autre. Trois mécanismes<br />

<strong>de</strong> « polymorphisme » sont disponibles : <strong>de</strong> lieu vers chemin, d’entité plurielle vers<br />

chemin, d’entité plurielle vers lieu.<br />

15 Ceci est formalisé par l’opérateur LOC dans la GAC (voir notre chapitre 4 <strong>et</strong> [Flageul 1997]).<br />

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