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Analyse de quelques préverbes et prépositions français et ... - LaLIC

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Chapitre 1<br />

Rousseau [1995a] considère que ce procédé cache <strong>de</strong>s phénomènes syntaxiques,<br />

portant sur <strong>de</strong>s groupes. Il propose <strong>de</strong> distinguer <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> dérivation – les dérivés <strong>de</strong><br />

langue <strong>et</strong> les dérivés pragmatiques.<br />

Les dérivés pragmatiques ont la structure (nom | adj) + suffixe verbal (–er) <strong>et</strong><br />

désignent « l’action que l’homme réalise avec ou à partir <strong>de</strong> l’élément indiqué ». Ils sont<br />

fondamentalement anthropocentriques. Les verbes tar<strong>de</strong>r, brasser, murer, baisser sont <strong>de</strong>s<br />

dérivés pragmatiques <strong>de</strong> tard, bras, mur, bas. D’après Rousseau, sur ces verbes ne<br />

s’appliquent que les <strong>préverbes</strong> <strong>français</strong> ré- <strong>et</strong> dé- (démurer, remurer).<br />

Les dérivés <strong>de</strong> langue concernent un groupe syntaxique, représenté par ses seuls<br />

lexèmes, qui change <strong>de</strong> catégorie. Le plus souvent il transforme un groupe prépositionnel<br />

en verbe : emmurer est dérivé <strong>de</strong> (en mur) + er <strong>et</strong> non pas <strong>de</strong> en + murer, attar<strong>de</strong>r vient <strong>de</strong><br />

(a tard) + er, <strong>et</strong>c. Rousseau propose <strong>de</strong> répartir les <strong>préverbes</strong> selon c<strong>et</strong>te distinction. Tous<br />

les <strong>préverbes</strong> a-, en-, <strong>de</strong>-, pour-, <strong>et</strong>c. sont en rapport exclusif avec les <strong>prépositions</strong> <strong>et</strong> donc,<br />

appartiennent aux dérivés <strong>de</strong> langue <strong>et</strong> servent à caractériser l’orientation générale du<br />

procès.<br />

J. Feuill<strong>et</strong> classe les verbes bulgares préfixés à partir d’une base adjectivale ou<br />

nominale dans le groupe <strong>de</strong>s <strong>préverbes</strong> catégorisateurs. Il constate <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s « zones<br />

sémantiques » – les verbes formés à partir d’adjectifs qui signifient généralement<br />

« rendre/<strong>de</strong>venir tel » <strong>et</strong> les verbes formés à partir <strong>de</strong> noms qui expriment l’idée <strong>de</strong><br />

« pouvoir <strong>de</strong> », « produire ». Une <strong>de</strong>s difficultés rési<strong>de</strong> dans le fait qu’il n’est pas possible<br />

<strong>de</strong> prédire une certaine spécialisation dans la formation, c’est-à-dire si le verbe ainsi formé<br />

sera transitif (paraphrase avec « rendre ») ou intransitif (paraphrase avec « <strong>de</strong>venir ») :<br />

izbjalvam ‘rendre blanc, blanchir’ mais izkufjavam ‘<strong>de</strong>venir vieux’ [Feuill<strong>et</strong> 1996]. Parfois,<br />

les <strong>de</strong>ux formations existent : izsăxna ‘<strong>de</strong>venir sec’ <strong>et</strong> izsuša ‘rendre sec, assécher’. Feuill<strong>et</strong><br />

constate également que le bulgare distingue en ce sens entre la forme active <strong>et</strong> la forme<br />

pronominale avec se : izstudja ‘rendre froid, refroidir’ opposé à izstudijavam se ‘se<br />

refroidir, <strong>de</strong>venir froid’. Toutefois, ce problème reste à étudier.<br />

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