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Analyse de quelques préverbes et prépositions français et ... - LaLIC

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Chapitre 3<br />

passant par un langage universel. Ni la première, ni la <strong>de</strong>uxième n’expliquent <strong>de</strong> façon<br />

satisfaisante la capacité <strong>de</strong>s êtres humains à traduire <strong>et</strong> les difficultés <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te traduction.<br />

Tout ceci a amené Jean-Pierre Desclés à prendre une position plus nuancée – la<br />

position anti-anti-relativiste [Desclés 1990, 1994, 1998, 2005a-b…] qui s’oppose à la<br />

fois à l’hypothèse relativiste, du moins dans sa version forte, <strong>et</strong> à l’hypothèse antirelativiste<br />

(universaliste). Sa position consiste dans l’hypothèse que chaque langue<br />

construit ses propres représentations cognitives spécifiques, mais les constituants<br />

élémentaires <strong>de</strong> ces représentations sont <strong>de</strong>s invariants cognitifs <strong>de</strong> l’activité langagière.<br />

Les variations <strong>de</strong>s représentations construites par <strong>de</strong>s langues différentes résultent <strong>de</strong>s<br />

différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> composition <strong>de</strong> ces constituants invariants. Donc, les langues se<br />

différencient entre elles par la construction <strong>de</strong> schèmes <strong>et</strong> <strong>de</strong> représentations mais elles font<br />

appel aux mêmes ingrédients pour les construire.<br />

3.7. Spatial versus non spatial<br />

La plupart <strong>de</strong>s auteurs présentés dans le chapitre précé<strong>de</strong>nt attribuent une certaine<br />

primauté au spatial. Ils considèrent que les représentations spatiales sont primaires <strong>et</strong> que<br />

<strong>de</strong> celles-ci l’on développe <strong>de</strong>s emplois relevant d’autres domaines par métaphore<br />

(Lakoff), par extension métaphorique (Langacker, Talmy), par transfert implicite<br />

(Bierwisch), ou encore par transposition d’axes <strong>de</strong> dimensions (O’Keefe). Jackendoff<br />

prend une position plus nuancée en considérant que la structure spatiale <strong>et</strong> la structure<br />

temporelle pourraient être <strong>de</strong>s projections d’une organisation abstraite qui peut être<br />

appliquée, avec une spécialisation suffisante, à n’importe quel domaine.<br />

Il est indiscutable qu’il existe un parallélisme entre les emplois spatiaux <strong>et</strong> non<br />

spatiaux. Par contre, il est difficile <strong>de</strong> définir ce qui doit être encodé dans les<br />

représentations spatiales <strong>et</strong> ce qui ne doit pas l’être (cf. Jackendoff, Bierwisch), <strong>de</strong><br />

distinguer entre termes spatiaux <strong>et</strong> non spatiaux (Bierwisch, Math<strong>et</strong>), d’expliquer la<br />

transposition du spatial dans <strong>de</strong>s domaines abstraits (Jackendoff, Bierwisch, O’Keefe). Si<br />

nous ne pouvons pas cerner le domaine du spatial en langue <strong>et</strong> si nous r<strong>et</strong>rouvons les<br />

mêmes mécanismes d’expression du sens, pourquoi définirions-nous un module ou un<br />

niveau spécifique au traitement spatial ?<br />

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