Question parlementaire de Madame Anne BRASSEUR ... - Sports .lu

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CHAMBRE
Entrée
DES DËPUTËS
le:
1 4 AOUT 2007
Q\q~C
Luxembourg, le 14 aoftt 2007
Monsieur Lucien WEILER
Président de la Chambre des Députés
LUXEMBOURG
Monsieur
le Président,
J'ai t'honneur de vous infonner que, conformément à l'article 80 de notre Règlement interne,
je souhaite poser la question parlementaire suivante. à Monsieur le Ministre des Sports :
« Dans une interview publiée dans le «Lëtzebuerger Land» en date du 13 août 2007,
Madame la Secrétaire d'Etat à la Culture constate que le « milieu sportifpointe du doigt les
moyensfmanciers à disposition du secteur de la culture en ce que le budget total du ministère
de la Culture serait plus important que celui du ministère du Sport. »
Madame la Secrétaire estime toutefois qu' ({on. ne peut établir la comparaison de cette
manière, alors que le sport connaît une organisation foncièrement différente ...en ayant
beaucoup plus de facilités à trouver des financements privés sans compter le soutien public
au niveau communal... »
Dans ce contexte J
j'aimerais poser la question suivante à Monsieur le Ministre des Sports:
Monsieur le Ministre paJ'tage-t-il les opinions exprimées par Madame la Secritaire d'Etat à
la Culture notamment en ce qui concerne lafacilité definancement du sport?»
Croyez, je vous prie, Monsieur le Président, à l'assurance de ma très haute considération.
Anne Brasseur
Député
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Réponse de Monsieur le Ministre des Sports à la question parlementaire N°1930
de Madame le Député Anne BRASSEUR
Le constat de Madame la Secrétaire d’Etat à la Culture que l’organisation du « sport »
est foncièrement différente de celle de la « culture », avec des facilités d’accès aux
financements privés laisse sous-entendre que le sport nécessiterait moins de moyens de
la part de l’Etat. C’est une affirmation dangereuse qui risque d’attiser des jalousies qui
sont de mauvais aloi.
Les investissements de l’Etat pour les infrastructures sportives et culturelles peuvent
paraître parfaitement comparables, encore qu’il faille distinguer en genre et en nombre.
Si les premières sont bien plus nombreuses en unités (terrains de sport, halles, courts),
il faut se rendre à l’évidence que les apports notamment aux fonctionnements des
seconds (théâtres, conservatoires, musées, bibliothèques) sont notablement plus
importants.
Des conclusions superficielles à ce titre ne sont pas indiquées. Pour prouver à quel point
les comparaisons hâtives risquent de défigurer les réalités : le montant total du budget
ordinaire du Département ministériel des Sports (section 11.4) équivaut tout juste à la
moitié de l’apport de l’Etat pour le fonctionnement de l’orchestre philharmonique de
Luxembourg.
Qu’il soit pourtant permis de se questionner ce qu’il en serait d’une équipe sportive
professionnelle en basket, en handball, en football … pour concourir à armes égales sur
le plan international avec le même objectif de fournir une image remarquée du pays ? Je
me défends de creuser l’idée et d’entrer dans les détails. Ne jalousons rien à personne !
En ce qui concerne une facilité d’accès aux financements privés, il s’impose de nuancer,
et je suis étonné que ce soit mon prédécesseur qui pose la question alors que les
réalités et évolutions lui sont bien connues.
C’est le mécénat qui joue d’ailleurs à proprement parler un rôle bien plus prononcé en
culture que dans l’intérêt du sport. En fait, c’est donc l’Etat lui-même qui en profite le
plus directement et à l’origine parce que des protecteurs privés le déchargent.
Dans le domaine des sports, la situation a bien changé au fil des années, au pire : les
organismes sportifs éprouvent aujourd’hui d’énormes difficultés à trouver – hormis pour
les très rares événements extraordinaires - des sponsors privés pour garantir leur survie,
sachant que les apports de l’Etat et des communes ne constituent guère plus que 10 %
du budget annuel des associations sportives.
En tenant compte de l’énorme travail effectué par les cellules du mouvement sportif sur
les plans social, éducatif et même familial (encadrement et éducation des jeunes,
intégration sociale) d’un côté, de la situation précaire qui régit la majorité des fédérations
et notamment des associations sportives de l’autre, il s’avérera indispensable dans un
proche avenir de réfléchir sur le plan de l’actuel bénévolat progressivement défaillant sur
un financement public nettement plus substantiel du sport, si l’existence d’un
mouvement sportif en bonne santé nous paraît nécessaire.